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birdy1972

Les insectes gagnent le concours innovation 2030 !

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La compétition imaginée par le gouvernement pour faire émerger les filières industrielles de la prochaine décennie met en exergue Ynsect, une start-up inventeur d'une "entoraffinerie".

Imaginez une raffinerie qui produirait du carburant non pas à partir des énergies fossiles ou de plantes, mais en utilisant pour matériau de base des... insectes !

Coléoptère se nettoyant les antennes afp/biophoto

Pour développer cette idée, Ynsect vient coup sur coup de bénéficier de l’appui financier de deux fonds spécialistes des start-ups du secteur des écotechnologies et de gagner le concours gouvernemental « innovation 2030 ».

L’entreprise (4 salariés aujourd’hui) vient de s’installer au sein de la Génopole d’Evry : "nous nous situons à l’intersection de deux voies, explique Antoine Hubert, le président et directeur R&D d’Ynsect. Nous serons producteurs de protéines pour l’alimentation humaine et nous apporterons des solutions pour substituer pétrole, gaz et charbon dans la fabrication de produits et la production d’énergie".

Les applications potentielles des insectes. La nutrition ne constitue qu'un des nombreux aspects. Source : Ynsect.

Les sources : la chitine, les huiles et les protéines qui constituent l’essentiel de l’organisme des insectes. Les marchés : nombreux et variés. L’enjeu : définir les conditions d’élevage et de production qui permettent d’atteindre une échelle industrielle au meilleur coût.

L’entomophagie , c’est-à-dire la consommationdirecte d’insectes par l’homme, n’est pas le secteur visé par Ynsect.

Il s’agit plutôt de profiter des teneurs en huiles et en protéines pour créer des aliments pour poissons et volailles, qui sont déjà tout ou en partie insectivores. Deux insectes retenus pour leur facilité d’élevage et leur productivité tiennent la corde : un coléoptère, Tenebrio molitor et la mouche soldat Hermetia illucens.

 Genopole 2/12/2013


Les larves des insectes contiennent jusqu’à 40% de lipides riches en acides gras polyinsaturés qui ressemble aux huiles produites par le tournesol. Le biofuel pourrait donc être produit par des insectes proliférant par exemple sur des déchets municipaux en mélange difficiles à méthaniser. Les huiles peuvent servir aussi bien à l’alimentation animale qu’au chauffage ou encore comme carburant diesel.

Certains insectes ont la faculté de produire du méthane quand ils décomposent de la cellulose. Des perspectives à plus long terme envisagent d’utiliser cette possibilité pour créer une énergie issue de la dégradation de déchets végétaux. Les termites sont de bons candidats.

Molécule de la famille des glucides, la chitine, principal composant des carapaces des insectes, a une composition proche de la cellulose. L’un de ses composés, le chitosan, est déjà utilisé en parapharmacie comme anti-cholestérolémiant. Fabriquée à partir de la carapace des crustacés, la chitine pourrait tout aussi bien provenir des insectes. Des applications sont prévues dans les bioplastiques et la cosmétique.

La pollinisation par les abeilles des plantes devient un vrai problème, du fait des maladies et des atteintes des pesticides sur les ruches. Ynsect se propose d’élever des pollinisateurs sauvages qui seraient relâchés à la demande sur les cultures. L’entreprise entend également ne pas générer de déchets. Les insectes produisent des déjections riches en nitrate, phosphate et potasse qui constituent un excellent engrais organique.

Les services rendus par certains insectes sont bien connus. La cochenille produit depuis des siècles du rouge carmin et Bombyx mori génère la soie. Les promoteurs d’Ynsect sont persuadés que d’autres insectes pourraient rendre d’inestimables services si l’on prenait le temps d’aller étudier leurs vertus.

Retrouvez cet article sur S et A 28/mar/014

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