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birdy1972

Les baleines de Cuvier, championnes d'apnée, plongent à près de 3.000 m

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Les mammifères marins capables de plonger le plus profondément et le plus longtemps ne sont pas les éléphants de mer. Les records de ces phoques viennent d’être battus par les plus abondants mais aussi les plus méconnus des cétacés :  La baleine de Cuvier, ou baleine à bec de Cuvier, capables de chasser à 3.000 m de profondeur.

Photo prise au sanctuaire Pelagos. La baleine de Cuvier est la seule espèce actuelle du genre Ziphius.

Un rostre de dauphin, un corps boudiné, des cicatrices sur le dos… La baleine à bec de Cuvier, Ziphius cavirostris, membre des odontocètes, n’a pas l’apparence des grands champions. Mais l’habit ne fait pas le moine. Derrière cette silhouette originale se cache peut-être le plus grand plongeur de tous les mammifères marins, comme le souligne une étude parue dans Plos One.

Derrière cette découverte, une équipe dirigée par Gregory Schorr, du collectif de recherche Cascadia, basé à Olympia, dans l’État de Washington, au nord-ouest des États-Unis. Les scientifiques ont suivi par balises Argos un groupe de 8 de ces baleines marquées, nageant dans les eaux situées au large des côtes du sud de la Californie. L’un des individus est allé se nourrir à 2.992 m de profondeur, dépassant ainsi le record homologué chez l’éléphant de mer, validé en 2010 à 2.388 m. Le plus grand des phoques est également surpassé en apnée : la plongée de 120 minutes officialisée en 1992 a été battue de 17 minutes.

L’éléphant de mer du sud peut faire la tête : son record a été battu ! ©️ B.Navez, Wikipédia, cc by sa 3.0

Très discret, ce cétacé se retrouve en réalité dans la plupart des mers du globe et compte de très nombreux représentants dans ses rangs. Mais attiré par les grandes profondeurs, il se cache de la vue des bateaux, ce qui explique pourquoi nous le connaissons si mal. D’autant plus qu’à la différence des éléphants de mer ou des cachalots, d’autres plongeurs de l’extrême, qui demandent un temps de récupération avant d’enchaîner une autre descente abyssale, ces baleines de Cuvier n’ont besoin de souffler que deux minutes avant de repartir vers les grands fonds, à la recherche de céphalopodes ou de poissons benthiques.

Néanmoins, on retrouve parfois ces animaux marins morts sur les plages. La raison ? Les sonars militaires. À elles seules, ces baleines représentent 69 % des échouages de mammifères marins associés à ces opérations. Des cétacés particulièrement sensibles aux fréquences sonores émises par les navires. Ce qui les pousse peut-être à s’adapter en s’enfouissant plus profondément dans les océans. En identifiant les temps où les baleines sont à portée d’onde des sonars, ils espèrent voir de quelle façon ces émissions humaines affectent leur comportement.

Le secret de ces plongées profondes tient probablement de leurs très hauts niveaux de myoglobine, une molécule semblable à l’hémoglobine mais se trouvant dans les muscles, permettant de capter de grandes quantités d’oxygène. En diminuant les bulles d’air dans le sang, les baleines de Cuvier évitent les problèmes de décompression des gaz lors de la remontée, à l’origine des incidents chez l’Homme.

Il est probable que ces animaux descendent occasionnellement à plus de 3.000 m de profondeur. D’autres suivis similaires permettront sûrement aux scientifiques de les voir franchir le palier symbolique. Ou peut-être d’autres cétacés les dépasseront-ils ? Certains spécialistes supposent que des cachalots chassent parfois à des profondeurs plus importantes encore…

Retrouvez cet article sur Futura Sciences 31mars2014

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