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BelleMuezza

L'ours de Gobi pourra-t-il être sauvé ?

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Il semble qu'un peu moins de 30 ours de Gobi (Ursus arctos gobiensis) survivent actuellement dans l'une des régions les plus rudes de la planète. Considéré comme très rare, l'ours de Gobi (connu en Mongolie comme mazaalai / Мазаалай) est vu comme une sous-espèce de l'ours brun. Mais comment sauver l'ours le plus difficile à observer sur Terre ?

Le cinquième plus grand désert de la planète, 1,3 million de km2, 50°C en été et -40°C en hiver et entre 10 et 250 mm de pluies par an. Le désert de Gobi, avec ses températures extrêmes et ses tempêtes de vent permanentes, ne semble pas être le foyer idéal pour les espèces animales. Pourtant, quelques animaux s'y risquent. C'est notamment le cas de l'ours de Gobi, l'un des plus rares et méconnus grands mammifères sur Terre.

Cette espèce compte probablement moins de 30 ours vivant dans la nature, et aucun spécimen ne vit en captivité. Douglas Chadwick et Joe Riis, du National Geographic, ont fait leur connaissance, après avoir traversé la moitié du monde. "Le mâle s'est reposé près d'un oasis. Nous l'avons observé deux heures, de la fin de l'après-midi à la nuit tombée. La plupart des ours s'activent à ce moment, mais celui-ci est resté étrangement immobile".




"Lorsqu'il a enfin essayé de se lever, chaque pas semblait douloureux. Il a probablement parcouru une grande distance pour atteindre cette eau", détaille Douglas Chadwick.

En réalité, ce vieux mâle est mourant. Un ranger découvrira son corps, au même endroit, environ une semaine plus tard. Selon les experts, il serait sorti d'hibernation en mauvaise santé alors que les plantes commençaient tout juste à pousser. Et pour tous ceux qui tentent de sauver l'ours de Gobi, la perte d'un seul individu leur rappelle l'urgence de leur tâche.

À cela, il faut rajouter l'expansion économique de la Mongolie alors que de vastes dépôts de minéraux, de métaux précieux et de combustibles fossiles sont découverts dans le désert. Si bien que le gouvernement mongolien a désigné 2013 comme "l'année de protection de l'Ours de Gobi", pour sauver l'espèce. Le gouvernement a, par exemple, refusé l'accès à une région cruciale pour l'ours à des prospecteurs d'or.

Carlos Alperin 22/9/2011. L'ours du grand désert de Gobi, en Mongolie, est le seul ours dans le monde qui vit dans un désert et est sur le point de s'éteindre.  Le boom minier en Mongolie augmente les activités des êtres humains dans son proche habitat, le réchauffement climatique a conduit à la sécheresse, des étés plus longs et des hivers plus rigoureux, le braconnage et la chasse illégale des ours sont autant de facteurs qui menacent ce rare animal.

Après avoir perdu la plupart des ours de Gobi avant 1980, l'URSS décide en 1976 de créer la Great Gobi Strictly Protected Area (GGSPA), déclarée Réserve de Biosphère par l'UNESCO en 1990. Cette zone est désormais le seul refuge de l'ours. En 2005, Harry Reynold, biologiste et expert de l'ours de Gobi, et une équipe de rangers et de biologistes de l'Académie des Sciences de Mongolie ont commencé à capturer les ours de Gobi afin de les équiper de colliers GPS. Pendant les cinq années suivantes, ils ont réussi à marquer et suivre dix mammifères.

Les peuples du sud-ouest de la Mongolie ont toujours connu ce mystérieux animal, mais ont souvent mélangé les observations crédibles aux contes d'une créature errant dans le désert. C'est en 1943 qu'un scientifique russe confirme l'existence de l'ours de Gobi. Bien qu'appartenant à l'espèce de l'ours brun, leur fourrure est souvent plutôt bronze avec les zones blanches sur les pattes avant et le cou. Ils sont également plus petits que les grizzlis d'Amérique du Nord et leurs griffes sont courtes et émoussées.[/i]


Gentside 20/4/2014



Une étude génétique suggère que la lignée de l'ours de Gobi est ancienne, plus proche que n'importe quelle autre de l'ours brun ancestral, originaire d'Asie. "Peu importe comment ils sont classifiés, les ours de Gobi sont uniques. Ce sont les seuls ours qui vivent uniquement dans le désert". "En s'adaptant et en apprenant, ils ont trouvé un moyen de vivre dans l'un des environnements les plus extrêmes de la planète", précise Harry Reynolds.

Récemment, le biologiste s'est associé à des chercheurs mongoliens afin de répondre à quelques questions urgentes sur l'ours de Gobi : combien en reste-il ? Quelles zones sont essentielles à leur survie ? Leur nombre est-il si faible qu'il faut les réunir et les élever en captivité ?

La GGSPA est séparée en plusieurs zones. La première, Gobi A, s'étend sur quelques 44.000 km2. Mais d'après Harry Reynolds, "la plupart des mouvements des ours se limitent à trois petites chaînes de l'Altaï, ce qui représente un quart de Gobi A". La raison ? Chacune de ces zones, bien que séparées par 60 à 100 km de désert, accueille plusieurs oasis. Les clés de leur survie résident dans les trous que les ours creusent pour déterrer des racines de rhubarbe sauvage, mais aussi dans les oignons sauvages, le tussack, quelques fleurs sauvages et occasionnellement des gerbilles et hamsters. Plus souvent, leur repas est composé de sauterelles et autres scarabées.

Mais, entre 1993 et 2007, une sécheresse alarmante a poussé les autorités à mettre à disposition des ours des réserves de grain. Malgré la fin de la sécheresse, les rangers continuent de fournir cette nourriture supplémentaire aux ours.

Bien que souvent décrit comme un terre infertile, le désert de Gobi accueille en réalité une vie sauvage très diversifiée : lynx, loups, renards, gazelles… Protéger l'habitat de l'ours de Gobi a donc de forts effets secondaires. "Les ours sont un peu une espèce parapluie. Vous les sauvez et vous sauvez de larges parties d'habitats qui sont bénéfiques au reste de la vie sauvage", explique le biologiste.

En plaçant des morceaux de barbelés sur les arbres, Mike Proctor, expert en ours, a pu récolter pas moins de 900 échantillons de fourrure, pour analyser l'ADN. Appartenant à huit femelles et 14 mâles, il a ainsi estimé la population d'ours de Gobi entre 22 et 31 individus. Avec des zones d'habitat très espacées, les chercheurs ont rapidement craint que celle-ci se soit divisée en sous-groupes qui ne se rencontrent plus, facilitant la consanguinité. Toutefois, les études génétiques, accompagnée de photos, ont permis de déterminer que les ours se déplaçaient toujours d'une zone à l'autre, continuant l'échange génétique. (Photo Pearly Jacob)

Depuis 1999, 12 petits auraient atteint la maturité. Ni l'environnement, ni la faible population n'empêchent donc les ours de Gobi de se reproduire. Un point important pour la survie de l'espèce. Les ours pourraient ainsi être capables de se multiplier en captivité. Mais comment les jeunes s'adapteraient-ils à un milieu si rude sans y être né ? Selon les spécialistes, un meilleur financement de la GGSPA permettrait d'améliorer la qualité du grain donné aux ours ainsi que d'augmenter le nombre de patrouilles de rangers pour protéger l'animal.

[/i]Le temps est compté pour cet ours en grande partie oublié dans le paysage étrange et inhospitalier du désert.

Rapport 2010 de Bear Global Project (Pdf) : ICI. Voir aussi : Vital Ground qui agit directement pour la sauvegarde et la compréhension de ces ours, notamment en les équipant de collier GPS et en apportant de la nourriture complémentaire. A lire également : Mongolie : les ours luttent contre le changement climatique. Fiche détaillée sur l'ours de Gobi : ICI


Maxisciences 21/4/2014

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