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birdy1972

USA : Un poisson sans yeux découvert dans des grottes de l’Indiana

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Pour la première fois depuis 40 ans, un nouveau poisson vivant dans des grottes des États-Unis a été découvert. Une espèce vraiment particulière : l'animal n’a pas d’yeux... et son anus se trouve juste derrière sa tête.

Dans le parc national de Mammoth Cave (Kentucky), le plus grand réseau de grottes au monde, vivent des espèces adaptées à la vie souterraine. C’est là que des chercheurs des universités de d'État de Louisiane et du Kentucky ont découvert une nouvelle espèce de poisson qu'ils présentent dans la revue en ligne ZooKeys.

Le poisson Amblyopsis hoosieri n’a pas d’yeux et a été découvert dans une grotte aux États-Unis. ©️ Chakrabarty et al. 2014, ZooKeys, cc by 4.0

L’espèce, baptisée Amblyopsis hoosieri, est proche d’Amblyopsis spelaea qui vit dans la même région, les deux espèces étant séparées par le fleuve Ohio, lequel marque la limite entre les États de l’Indiana et du Kentucky. A. spelaea vit au sud du fleuve Ohio et A. hoosieri au nord.

Le nom de la nouvelle espèce, vivant donc dans le sud de l’Indiana, a été choisi en l’honneur de l’équipe de basket des Indiana Hoosiers, dont un des auteurs se dit un fervent admirateur, mais aussi à cause de l’université de l’Indiana où ont travaillé plusieurs célèbres spécialistes des poissons.

Le poisson n’est pas pigmenté et mesure 60 à 80 mm à l’âge adulte. Sa tête est large et représente un quart du corps. L’anus se trouve en position antérieure, derrière les ouïes. Dans le cycle de reproduction, les œufs grandissent dans les cavités branchiales des femelles. Les petits peuvent grandir à une vitesse estimée à 1 mm par mois, mais qui diminue avec l’âge. Les poissons atteignent la maturité sexuelle vers 3 à 4 ans, et vivraient 12 à 15 ans. Le poisson se nourrit de petits crustacés : copépodes, isopodes et amphipodes. Sans prédateur connu, A. hoosieri se trouve au sommet de la chaîne alimentaire.

La comparaison d’A. hoosieri (en haut) avec l’espèce qui lui est la plus proche, A. spelaea (en bas), montre que la nouvelle espèce est plus dodue. ©️ Chakrabarty et al. 2014, ZooKeys, cc by 4.0

Du point de vue morphologique, la nouvelle espèce se distingue d'A. spelaea par ses nageoires plus courtes et par un corps plus dodu qui, avec ses plis, évoque Bibendum, mascotte d'un célèbre fabricant de pneus. Pour détecter les mouvements de l’eau, le poisson possède de plus des petits mécanorécepteurs, les neuromastes. Côté génétique, la nouvelle espèce présente une différence notable avec A. spelaea dans le gène de la rhodopsine, un pigment photosensible de la rétine des vertébrés. Dans la séquence de ce gène, en position 184, A. hoosieri possède un acide aminé glutamine alors que chez A. spelaea on trouve une mutation avec un codon « Stop ». Le gène de la rhodopsine de A. hoosieri est donc fonctionnel alors que le poisson n’a pas d’yeux !

L’espèce A. hoosieri est considérée comme étant en danger ; elle est menacée par les pollutions des eaux dues aux pesticides, herbicides, engrais, et par les perturbations de l’habitat causées par des visites humaines. A. spelaea est considérée comme « vulnérable » dans la liste rouge des espèces menacées de l’UICN.

F - S 4/6/2014

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