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Recenser les coquelicots pour mieux comprendre le changement climatique

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Une initiative scientifique propose à chacun de recenser cette fleur partout où elle pousse, pour mieux comprendre l'influence du climat sur la flore.

 Pour faire progresser les connaissances scientifiques, signalez la floraison des coquelicots à l'Observatoire des saisons. ©️ FEDERICO GAMBARINI / AFP

Champêtre et coriace, le coquelicot trouve autant sa place sur des toiles impressionnistes que dans les tranchées de la Première Guerre mondiale. Mais, comme beaucoup de plantes, son cycle de vie se trouve perturbé par les effets du changement climatique. "Ils fleurissent presque un mois plus tôt que dans les années 1970. On se demande jusqu'où ça va aller", remarque Isabelle Chuine, chercheuse au CNRS et créatrice de l'Observatoire des saisons. Pour la scientifique, il est nécessaire d'élargir la collecte de données, car elle manque cruellement à grande échelle.

C'est précisément pour cela qu'à l'occasion de la Fête de la nature, qui s'est déroulée du 21 au 25 mai, les internautes ont été invités à "recenser" les coquelicots partout où ils croisent leur route. Sur un trottoir, près d'une route de campagne ou dans un champ, il suffisait de signaler cette découverte à la "Mission Coquelicots". Une initiative inédite de science collaborative qui devrait être reconduite chaque année pour constituer une solide base de recensement de la fleur aux pétales rouges.

À la fois programme scientifique et campagne de sensibilisation, la Mission coquelicots a pour ambition d'"anticiper notre futur". En bonne écologue, Isabelle Chuine s'inquiète, comme on a pu le constater cette année, des printemps de plus en plus précoces. "À terme, des hivers de plus en plus chauds peuvent détraquer les cycles des plantes", note-t-elle.

Le risque ? Que les végétaux ne sortent plus correctement de leur période de dormance, qui correspond à l'hibernation chez les animaux. Ne détectant plus une variation importante de températures d'une saison à l'autre, les plantes tel le coquelicot pourraient rester... sous terre. La grève de la floraison !

Un phénomène déjà en cours dans certaines régions du monde, comme au Maroc où les pommiers ne fleurissent pas lorsque l'hiver y est trop doux. Il faut alors utiliser des produits chimiques pour "réveiller" la nature. Une hérésie à l'heure du retour de l'agroécologie. Et si certains s'interrogent toujours sur la réalité du changement climatique, les plantes, elles, ne mentent pas.

Véritable thermomètre de la nature, leurs cycles de floraison prématurés ou le raccourcissement de leur dormance montrent, s'il fallait encore convaincre, que l'"air" du temps a déjà changé. Des indices qu'Isabelle Chuine et son équipe s'efforcent d'observer sur des dizaines d'autres espèces, en plus du coquelicot.

Si mieux comprendre ces phénomènes est nécessaire pour la scientifique, elle émet de gros doutes sur la capacité d'adaptation de la flore au changement climatique, jugé "trop rapide". La création d'une agence française pour la biodiversité, prévue par la loi biodiversité examinée en juin à l'Assemblée, sera un pas supplémentaire pour prendre conscience de l'enjeu.

 La carte du recensement des coquelicots en France, sur le site de la Fête de la Nature ©️http://www.fetedelanature.com/mission-coquelicots

Le Point 23/5/2014

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