Marignane : la mission de restauration du Sibojaï s'achève bientôt

[BelleMuezza 0]

Il y a 20 ans, le syndicat se fixait pour objectif de nettoyer et redorer l'image du littoral du Jaï et du Bolmon...

Quand le Syndicat Intercommunal du Bolmon et du Jaï (SiboJaï) a entrepris sa mission de restauration et de conservation du littoral du Jaï et du Bolmon, il ne s'attendait sûrement pas à un défi de cette taille. Car il y a vingt ans tout était à faire.

Le Syndicat Intercommunal du Bolmon et du Jaï (Sibojaï), ne s'attendait pas à un défi de cette taille à l'époque. PHOTO L.B.

La zone naturelle, à la très mauvaise réputation, était laissée à l'abandon et faune et flore dépérissaient à vue d'oeil. "Avec le Conservatoire du Littoral, nous avons récupéré ce site dans un état lamentable. Nous avions tous les problèmes qu'une zone naturelle puisse avoir, hormis les raves-parties", explique Luc Brun, directeur du syndicat et conservateur. Pollution, décharges, règlements de compte, prostitution, voitures volées délaissées, bactéries toxiques...

Redorer l'image du littoral et traiter chaque problème un à un n'étaient pas une mince affaire : "Par moment, cela ne relevait même plus du domaine de l'environnement mais du social." Progressivement, le syndicat a abordé à chaque problème".


Aujourd'hui, le plus gros du travail est fait. Le littoral a été nettoyé, réhabilité, des règles ont été posées pour qu'un usage respectueux de la zone naturelle soit effectué. Et peu à peu, faune et flore ont repris leur place à l'état sauvage. "Il ne reste plus qu'à faire les bordigues qui relient l'étang du Bolmon à celui de Berre".  Les bordigues, ce sont ces petits canaux formés qui permettaient à l'époque de prendre ou stocker les poissons. "Ce sont des traces de l'activité des pêcheurs du 19^ème voire du 18^ème siècle".

Actuellement, les bourdigues sont à l'abandon. L'eau est stagnante, vaseuse et opaque. De plus, il n'y a plus de liaison entre les deux étangs, tout est bouché. "Dès la rentrée, nous allons nettoyer et refaire ces petites bordigues afin que l'eau et les poissons puissent circuler correctement d'un étang à un autre", reprend Luc Brun.


Un travail minime par rapport à tous ceux réalisés ces vingt dernières années. "Depuis quelques années, on constate avec grand plaisir les résultats de ce travail, confie le conservateur. On le voit surtout sur la fréquentation : des gens qui ne venaient plus depuis 40 ans reviennent et nous remercient. Ils disent qu'ils ont retrouvé leur littoral d'antan."

Et ce ne sont évidemment pas les seuls à refaire surface. "Nous tenons des comptes tous les mois pour recenser les espèces présentes et leur nombre. Petit à petit, ils reviennent, pas autant qu'avant, mais c'est déjà un bon début".


Alors désormais, si le gros du travail est terminé, un nouveau défi attend le Sibojaï : celui d'informer et de sensibiliser la population au littoral pour que chacun apprenne à ouvrir l'oeil et à découvrir la faune et la flore environnantes, et surtout, en la respectant...

La Provence 10/8/2014