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BelleMuezza

Les tortues marines : grandes navigatrices vivez leur immense périple...

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Germaine joue l’échappée belle. Un peu plus de 54 kg, 72 cm de long, cette jeune tortue caouanne (Caretta caretta) approche des côtes d’Oman. Son congénère Gustin la talonne, tandis que Solange et Angélique musardent du côté de la Réunion, d’où elles sont parties. Toutes sont des rescapées récupérées par des pêcheurs qui les ont conduites au centre de soins et d'observation Kélonia, à Saint-Leu sur la côte ouest de l’île.

 Elles y sont bichonnées, opérées pour être débarrassées des hameçons qu'elles ont avalés, avant d’être équipées d’une balise Argos par les biologistes de l’Institut français d’exploitation de la mer (IFREMER). Ces derniers vous proposent de suivre quasiment en temps réel sur leur site, le périple de ces gros animaux marins migrateurs, capables de parcourir 4 500 km dans l’Océan Indien. (Photo Tortue olivâtre. Bernard Gagnon, cc by-sa 3.0)

 Une tortue verte dans l'océan Indien équipée d'une balise Argos. | IFREMER / J. BOURJEA

L'objectif de ce traçage est notamment une façon de sensibiliser le grand public au sort des tortues de l’hémisphère sud. Luth, verte, imbriquée, olivâtre et caouanne : toutes ces espèces sont menacées et inscrites sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

 Le petit peloton autour de Germaine, intrigue : ces animaux presque adultes retournent-ils à Oman – qui abrite un des plus importants sites de ponte du  monde - pour s’y reproduire ? Possible, mais les chercheurs de la station Ifremer de la Réunion n’en sont pas sûrs. Eux qui se  sont fixés pour objectif d’équiper 200 tortues marines de balises Argos entre 2007 et 2015, connaissent surtout les comportements des tortues vertes, des habituées du Canal du Mozambique. Des voisines en somme. (Photo Tortue Caouanne ou Tortue carette. Strobilomyces, cc by-sa 3.0)

 Voilà même trente ans qu’ils l’observent cette espèce qui aime à déposer ses oeufs à Mayotte et sur d’autres petits bouts de territoires français, en particulier sur l’île Europa qui fait partie des Eparses. Plus de 10 000 femelles viennent y pondre chaque année avant de s’éparpiller le long de l’Afrique orientale : Madagascar, les Seychelles, jusqu’au Kenya et en Tanzanie, comme le montrent les courtes animations de l’Ifremer sur son site. (Photo Tortue verte. Brocken Inaglory, cc by-sa 3.0)

 «C’est à ce moment-là qu’elles se font décimer, rapporte Jérôme Bourjea, responsable du projet Tortues marines à la Réunion. Alors que la France consacre beaucoup de moyens pour les protéger, 10 000 sont capturées chaque année rien que sur la côte ouest de Madagascar. Celles qui remontent le long des côtes africaines sont aussi victimes de braconnage, ce qui les tue bien davantage que les thoniers-senneurs et les grandes palangriers »,  assure-t-il. (Photo B kimmel, cc by-sa 3.0)

 Bien connaître les trajectoires et les aires d’alimentation de ces gros reptiles permet aux scientifiques d’alerter les gouvernements et les ONG des Etats concernés. Ce savoir-là peut inciter à la vigilance, voire aider les pays à définir les emplacements les plus judicieux pour la création d’aires marines protégées. Mais la science ne peut rien contre les morceaux de plastique que Germaine et sa cohorte ingurgitent immanquablement, comme le constatent leurs soigneurs de Kélonia. (Photo Tortue imbriquée. B.navez, cc by-sa 3.0)

Le Monde 14/8/2014

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