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birdy1972

Les autorités kényanes cachent l'ampleur du braconnage dans le pays (journaux)

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Nairobi, 5 sept 2014 (AFP) - Les deux grands quotidiens kényans ont accusé vendredi les autorités de cacher l'ampleur du braconnage des éléphants et des rhinocéros au Kenya et démenti que la situation soit sous contrôle comme le clame l'agence de protection de la Faune sauvage.

Les protecteurs de l'environnement ne cessent d'affirmer que le Service kényan de la Faune sauvage (KWS) est en train de perdre la bataille contre les braconniers et les réseaux du crime organisé qui leur passent commande. La faune sauvage, une des principales attractions touristiques du pays, se dirige rapidement vers l'extinction, soulignent-ils.

Les deux principaux quotidiens kényans, le Nation et le Standard, estiment tous deux dans leur édition de vendredi que des mesures sont nécessaires et accusent le KWS de camoufler l'étendue réelle du problème."Le braconnage est une catastrophe nationale", lance le Standard dans son éditorial, "le KWS ne dit pas la vérité quand il affirme que le braconnage n'est pas un danger immédiat"."Ceux chargés de préserver le gibier doivent sortir de leur léthargie", poursuit le quotidien.

Son concurrent, le Nation, fait part de sa "grande surprise" après avoir entendu le ministère de l'Environnement minimiser le "massacre éhonté" des éléphants et rhinocéros, chassés pour leur défenses en ivoire et leurs cornes, dont les prix ont atteint des niveaux astronomiques en Asie et au Moyen-Orient. "Les responsables ne peuvent se permettre de prétendre que la menace n'est pas si grave et laisser le péril du braconnage devenir hors de contrôle", estime le Nation.

Une association locale, Kényans unis contre le braconnage (Kuapo), a rassemblé 20.000 signatures pour réclamer que le président Uhuru Kenyatta "proclame le braconnage catastrophe nationale". Cette semaine, dans un rapport présenté au Parlement, le ministère de l'Environnement et le KWS se sont dits opposés à une telle mesure. Selon eux, "le Kenya n'a pas encore atteint un seuil critique" et qualifier le problème de catastrophe ne fera qu'effrayer les touristes.

Selon les chiffres officiels, en 2013, 59 rhinocéros ont été braconnés soit le double de 2012, tandis que 300 éléphants ont été abattus. Des données largement sous-estimées, dénoncent des défenseurs de la nature, ce que démentent les autorités kényanes. "D'après les données sur la croissance des populations et l'incidence du braconnage, on peut raisonnablement conclure que tant les populations d'éléphants que les rhinocéros ne sont pas réduites par le braconnage", ont déclaré devant les parlementaires de hauts responsables du ministère de l'Environnement Judy Wakhungu et Richard Lesiyampe, cités par le Standard.

"Il y a des ONG qui vont de par le monde faire clignoter ces chiffres car cela fait affluer l'argent", a affirmé Lesiyampe, cité par la presse. Le ministère a demandé aux parlementaires de durcir les lois existantes. Le Kenya a déjà promulgué en janvier une nouvelle législation, bien plus répressive que la précédente, extrêmement clémente. Mais, selon une étude récente réalisée par l'organisme de défense de l'environnement Wildlife Direct, à peine 4 % des individus condamnés pour des crimes liés à la faune sauvage ont été effectivement emprisonnés.

En mars, Richard Leakey, célèbre paléontologue et défenseur de la nature kényan, qui dirigea lui-même le KWS dans les années 1980 et fut alors un des acteurs-clés de la lutte contre le braconnage au Kenya, a qualifié la situation de "désastre national" nécessitant des mesures drastiques, notamment contre l'impunité dans laquelle agissent les réseaux criminels. D'importantes quantités d'ivoire sont régulièrement saisies dans le port de Mombasa, d'où sont exportées les défenses de pachydermes kényans mais aussi de pays alentour.

Le KWS estime qu'il reste 38.000 éléphants et un millier de rhinocéros au Kenya, des données largement optimistes selon certains défenseurs de la nature.

F30md'Amis 5sep.2014

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