megmatii 0 Posté(e) le 26 septembre 2014 Certains rêvent de se dorer la pilule aux Bahamas, d’autres de voyages plus «exotiques». Pour satisfaire des clients au voyeurisme malsain, des agences de voyage péruviennes organisent des safaris humains pour partir à la rencontre des tribus indiennes isolées. Au risque de menacer leur survie.Partir en vacances solidaires avec pour seul bagage l’envie d’entrer en contact avec les populations locales. Un projet louable qui intéresse chaque année de plus en plus de voyageurs, avides de nouveaux horizons. La tribu des Mashco Piro subit une véritable intrusion dans son milieu de vie, les obligeant à s'enfoncer de plus en plus dans la forêt amazonienne pour fuir les touristes. AFP PHOTO / CORDIER SYLVAINAu Pérou, les agences de tourisme ont trouvé le bon filon. A Cuzco, au sud-est du pays, les voyagistes proposent des incursions clandestines dans la réserve Madre de Dios. Une zone protégée en pleine forêt amazonienne où près de 600 Indiens de la tribu Mashco Piro ont élu domicile.La Fenamad, l’organisation de défense des droits des peuples indiens, raconte qu’une patrouille de surveillance a aperçu début septembre 2014 deux embarcations au nom d’une société de tourisme avec des groupes de personnes à bord. «Les touristes prennent des photos, filment, tentent d’entrer en communication avec la population. Ils vont même jusqu’à leur apporter des vêtements, de la nourriture et de la bière.» Des cadeaux empoisonnés pour ces ethnies qui refusent tout contact avec le monde moderne. Les Mashco Piro, l'une des 15 tribus péruviennes qui n'ont aucun contact avec le monde extérieur, sont menacés par l'arrivée des agences de voyage dans la réserve Madre de Dios. PHOTO REUTERS / STRINGERTraqués «comme des jaguars pendant un safari», les Mashco Piro risquent d’être sacrifiés sur l’autel du tourisme. Comme ces Indiens sont particulièrement vulnérables aux maladies qu’ils pourraient contracter, le gouvernement péruvien a donc interdit dès 1990 d’entrer en relation avec les membres de cette ethnie. Un moyen pour l’Etat d'éloigner la menace sanitaire. En cas de manquement à la loi, les agences de tourisme ainsi que leurs clients sont passibles d’une peine de prison.«Les gouvernements doivent prendre des mesures pour protéger les communautés indiennes, les voyagistes doivent respecter un code de conduite et les touristes doivent être informés et avertis», explique Mark Watson, directeur de Tourism Concern. Les organisations de défense des droits des peuples isolés en appellent à l’Etat péruvien pour augmenter la présence des autorités dans la région.Jusqu’à présent, leurs alertes sont restées lettre morte. Le patron local du service national des zones naturelles protégées, le Sernanp, dit qu’il n’a pas connaissance de ces pratiques et que selon lui, aucune agence ne proposerait ce type de prestations. Pourtant, les safaris de ce genre ne datent pas d’hier, que ce soit en Amérique latine ou dans le reste du monde.Ces pratiques ne sont pas sans rappeler le début du XXème siècle où, en France comme ailleurs, on exhibait des hommes tels des bêtes de foire dans des zoos humains. Mal nourris, vêtus de pseudo costumes traditionnels, ils étaient là pour satisfaire la curiosité des badauds.Aujourd’hui, cette curiosité touche les Mashco Piro. Cette ethnie, déjà repoussée au nord du pays par des sociétés exploitant du caoutchouc, se voit encore une fois obligée de migrer. Cette fois-ci vers des endroits encore plus éloignés, à la frontière avec le Brésil, pour échapper à ces touristes un peu trop voyeurs.Pour plus d'informations : Page Facebook de la FenamadFrancetv info 26 septembre 2014 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Admin-lane 0 Posté(e) le 7 décembre 2014 Lima (AFP) - Des dirigeants d'ethnies indiennes amazoniennes du Pérou, du Brésil, d'Equateur et de Colombie se sont réunis samedi à Lima pour réclamer des droits sur leurs territoires ancestraux en marge de la Conférence de l'ONU sur le climat qui se tient dans la capitale péruvienne. Des dirigeants d'ethinies indiennes amazoniennes du Pérou rassemblés pour réclamer des droits sur leurs territoires ancestraux dessinent avec leurs corps un arbre géant sur la plage de Lima, le 6 décembre 2014 (c) AfpVêtus de leurs tenues traditionnelles, près de 500 représentants des communautés indiennes de la forêt amazonienne se sont rassemblés sur une plage de Lima appelée Agua Dulce et ont tracé avec leurs corps un dessin géant représentant un arbre et le visage d'un indigène avec le slogan: "Peuples + droits. Forêts vivantes"."Nous voulons des forêts sans pétrole et sans mines, sans déboisement illégal. Nous exigeons nos droits territoriaux. Nous, les peuples indigènes, sans les forêts, nous ne pouvons pas exister", a déclaré à l'AFP Henderson Rengifo, dirigeant de l'ethnie achuar et de l'Association interethnique de développement de la forêt péruvienne (Aidesep), laquelle avait convoqué le rassemblement. megadoc 11/1/2014Sciences et avenir 7/12/2014 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Admin-lane 0 Posté(e) le 17 mars 2015 Vêtus de pagnes, ils parlent toujours la langue de leurs ancêtres: la tribu isolée des Mashco-Piros a commencé à s'aventurer hors de son territoire, importunée sans doute par les activités minières et la déforestation. Inquiet, le gouvernement péruvien veut les protéger.Composée de quelque 800 membres, cette tribu, qui vit de la chasse et la cueillette, a longtemps été coupée du monde, dans la réserve de Madre de Dios, au sud-est du Pérou. Photo diffusée par le gouvernement péruvien des membres de la tribu des Mashco-Piro traversant un fleuve de la région de Madre de Dios, près de la frontière avec la Bolivie et le Brésil, en octobre 2014, avec des aliments fournis par les autorités - Ministère de la cultureMais dans cette région proche de la frontière brésilienne, les mines d'or clandestines sont légion, ayant déjà détruit 55.000 hectares de forêts. Le Pérou est le premier producteur d'or en Amérique latine et le cinquième au monde.Cette activité, ainsi que la déforestation illégale, ont poussé depuis peu les Mashco-Piros à quitter leur habitat naturel.«Ils sortent de leurs territoires probablement en raison de la présence et des attaques des défricheurs clandestins, ou à cause de l'installation autour de la réserve de nouvelles tribus», explique à l'AFP Lorena Prieto, responsable de la Direction des peuples indigènes isolés au sein du ministère de la Culture.Premières inquiétudes en 2014 : un petit groupe sort de la réserve de Madre de Dios et commence à avoir des contacts avec d'autres habitants de la zone, qui leur donnent des aliments, ainsi qu'avec des touristes, qui leur fournissent aussi des vêtements. Cette ouverture au monde n'est pas une bonne nouvelle car, comme le rappelle Lorena Prieto, le système immunitaire des Mashco-Piros, en raison de leur long isolement, peut être «très vulnérable aux germes portés par d'autres personnes». La tribu peut aussi se révéler agressive face à d'autres communautés indigènes, en se rendant compte qu'elles ne parlent pas sa langue ou en apercevant des animaux qu'ils ne connaissent pas, comme les chiens par exemple.«Des petits groupes de Mashco-Piros ont été aperçus dans la quebrada de Yanayacu, près de la communauté Shipetiari, dans la même région, ce qui a alarmé les quelque 150 indigènes Machiguengas qui vivent dispersés sur plusieurs villages», raconte la représentante du ministère.En décembre 2014, quelque 200 membres de la tribu, armés d'arcs et de flèches, ont envahi les communautés de Monte Salvado et Puerto Nuevo, dont les habitants ont dû se retrancher avec des armes dans la crainte d'une attaque. Au bout de quelques jours, c'est le gouvernement lui-même qui a fait évacuer les 39 habitants de Monte Salvado et les 22 de Puerto Nuevo, par sécurité.Les Mashco-Piros sont ensuite restés sur place quelques semaines, avant de repartir en emportant des aliments et des animaux.Pour la Fédération des indigènes du Rio Madre de Dios (Fenamad), cette incursion est «une action désespérée parce que leurs terres sont envahies par des coupeurs de bois illégaux et par les narcotrafiquants qui en ont fait un lieu de passage pour le transport de la drogue vers le Brésil». La Fenamad dénonce également les visites touristiques organisées dans la réserve, dont certaines incluent des rencontres avec les Mashco-Piros.Comme l'explique Lorena Prieto, les autorités péruviennes ont vraiment envie de comprendre «pourquoi ils sortent de leur zone réservée» : pour chercher de la nourriture? Pour fuir les perturbations apportées par l'activité minière et la déforestation?L'urgence est de les comprendre : leur langue est inconnue. Le gouvernement cherche un interprète, du côté de la tribu Yeni, qui en comprend quelques mots, mais aussi au Brésil, où vivent d'autres Mashco-Piros.Il faut aussi «savoir s'il y a des malades ou des blessés à soigner» : «nous avons préparé une équipe de professionnels de santé, avec des spécialistes s'ils en ont besoin», explique Lorena Prieto. «Les peuples indigènes en isolement ont des droits, protégés par les Nations unies, dont le droit de choisir de vivre isolés, que l’État doit respecter et protéger», précise-t-elle.Dans la région de Madre de Dios, vivent au total quelque 4.000 indigènes, dont trois tribus isolées ont été recensées : Machiguengas (150 personnes), Nahuas (300) et Mashco-Piros, selon les estimations du ministère.20 Minutes 17/3/2015 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites