Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…

megmatii

Membres
  • Compteur de contenus

    244
  • Inscription

  • Dernière visite

Réputation sur la communauté

0 Neutral
  1. Je mets ce sujet ici, même s'il parle d'énergie nucléaire, parce qu'il ne s'agit pas de la méthode habituelle qui génère des déchets. Des scientifiques allemands ont annoncé jeudi avoir franchi une étape clé dans leurs recherches portant sur une énergie propre issue de la fusion nucléaire avec le lancement d'un réacteur surnommé par certains soleil artificiel. Les physiciens de l'Institut Max Planck de physique des plasmas (IPP) ont mis neuf ans pour construire le dispositif baptisé stellarator, qui a coûté jusqu'ici un milliard d'euros. Un prototype de stellarator mis en fonction en 1988 à l'Institut Max-Planck de physique des plasmas en Allemagne. By Dmm2va7 CCBY-SA3.0 Leur objectif est de développer une nouvelle source d'énergie, générée par la fusion de noyaux nucléaires, qui se produit naturellement dans le coeur du soleil et de la plupart des étoiles. A la différence des centrales nucléaires, dont la production d'énergie provient de la scission ou fission d'atomes, le stellarator fonctionnent à l'inverse en rassemblant ou fusionnant des noyaux d'atomes. Le procédé consiste à soumettre des atomes d'hydrogène à des températures allant jusqu'à 100 millions de degrés Celsius afin d'obliger leurs noyaux à fusionner, générant ce faisant de l'énergie. La très haute température provoque la formation d'un plasma, qu'il faut empêcher de refroidir et maintenir confiné suffisamment longtemps afin d'atteindre la fusion, et donc la création d'énergie. Principe d'un stellarator : en bleu les bobines poloïdales et en jaune le plasma. By Max-Planck Institut für Plasmaphysik CCBY-SA3.0 Les physiciens allemands ont commencé jeudi à tester leur colossale machine Wendelstein 7-X en la faisant créer un plasma avec de l'helium. Nous sommes très satisfaits, a déclaré Hans-Stephan Bosch, dont le département est responsable du fonctionnement du réacteur. Tout s'est passé comme prévu, a-t-il indiqué. Le premier plasma d'helium formé dans la machine de 16 mètres de large s'est maintenu un dixième de seconde et atteint une température d'environ un million de degrés. L'équipe va ensuite tenter de prolonger la durée du plasma et de déterminer la meilleure façon de le produire. ipt> En janvier, les scientifiques utiliseront l'hydrogène, réel objectif de leur étude. L'énergie tirée de la fusion nucléaire est considérée comme le saint Graal des énergies propres, présentée comme illimitée. Elle ne présente pas par ailleurs les dangers associés à l'énergie nucléaire, avec ses questions de sécurité et ses déchets radioactifs de milliers d'années. ipt> Plusieurs pays se sont déjà lancés dans la course pour la construction d'un réacteur, comme le projet international de réacteur expérimental (Iter). Iter, dont le siège est situé dans le sud de la France, construit un tokamak, machine en forme d'anneau permettant une fusion nucléaire. Mais pénalisé par des problèmes techniques et de coûts, Iter doit encore mener sa première expérience près de dix ans après le lancement du projet. Science Magazine 22OCTOBRE2015 D'autres réacteurs expérimentaux de taille bien plus modeste sont également en cours de développement aux Etats-Unis, mais leur financement reste un problème chronique. ROMANDIE 10 DECEMBRE 2015
  2. Les chercheurs n'avaient encore jamais observé de lézards à six queues. Une anomalie qui s'explique par les capacités régénératrices de ce reptile. HEXAFURCATION. C'est par ce terme que les chercheurs ont expliqué ce phénomène. Radiographie des six queues (numérotées de 1 à 6) du Tégu noir et blanc SciNews / Youtube Un lézard Tégu noir et blanc (Salvator merianae) a été trouvé par des policiers argentins alors qu'il était blessé. Sa queue présentait, sur toute la longueur, des petites plaies certainement provoquées par un objet coupant. Mais ces entailles n'étaient pas assez profondes pour enclencher le mécanisme de perte de la queue qui peut se produire lorsque le membre présente des blessures trop importantes. SciNews 29octobre 2015 Cependant, l'organisme du petit lézard a estimé qu'une régénération devait s'effectuer. A chaque entaille est donc apparue une queue. Le reptile en possède désormais six au total ! Selon Nicolás Pelegrin, l'un des chercheurs qui a décrit le phénomène et qui a été interrogé par New Scientist : "Il n'est pas rare pour un scientifique de parler d'un lézard qui a deux voire trois queues. Mais il n'y a jamais eu de cas semblables". Les possibles bénéfices que pourra tirer le lézard de ce nombre de queues sont encore inconnus mais il y aura sûrement plusieurs désavantages notamment pour les déplacements ou la reproduction. S & A 2 novembre 2015
  3. Palangkaraya (Indonésie) (AFP) - Un Français vivant depuis 17 ans en Indonésie accuse l'industrie de l'huile de palme d'encourager les feux de forêts qui ravagent depuis des mois l'archipel d'Asie du Sud-Est, dans une vidéo en ligne où il fait part de sa "colère" au président indonésien. Installé sur l'île de Kalimantan (partie indonésienne de Bornéo) pour tenter de sauver de la disparition les gibbons, des singes décimés par la déforestation massive, Chanee (de son vrai nom Aurélien Brulé) déplore que "la corruption, le népotisme, les intimidations sont fréquentes pour soutenir l'expansion des plantations de palmiers" à huile, dont l'Indonésie est le premier producteur mondial. Chanee Kalaweit, de son vrai nom Aurélien Brulé, environnementaliste français installé à Kalimantan, le 27 octobre 2015 (c) Afp Des dizaines de milliers de personnes sont victimes d'infections respiratoires sur les îles de Kalimantan et Sumatra -- abritant le plus grand nombre de plantations de palmiers à huile du pays -- en raison des fumées toxiques provenant de ces incendies illégaux, qui durent depuis plusieurs mois. "Monsieur le président, je suis en colère parce que toutes ces souffrances existent à cause de l'industrie de l'huile de palme", huile végétale la plus consommée au monde, dit-il dans cette vidéo en indonésien mise en ligne le 21 octobre et visionnée plus de 86.000 fois jusqu'à mardi. Kentang Super 21/10/2015 Dans une interview à l'AFP à Palangkaraya, l'une des villes les plus touchées par les incendies, où il habite avec sa famille, Chanee explique qu'il a tourné cette vidéo pour faire part de sa "colère" au président Joko Widodo. "Tous les ans c'est le même scénario, et tous les ans on voit les plantations d'huile de palme qui avancent parce qu'elles brûlent la forêt" pour accroître la production, estime le Français, dont l'association Kalaweit a pour objectif de sauvegarder les gibbons et leur habitat à Kalimantan. "Ce que j'ai voulu vraiment faire comprendre au président indonésien, c'est qu'avec l'industrie de l'huile de palme il y a un phénomène nouveau. Les incendies qu'on observe un peu partout en Indonésie aujourd'hui ne sont pas forcément des incendies dans les concessions de compagnies de palmiers à huile, ce sont les propriétaires terriens qui sont poussés à brûler leur terrains pour faire du palmier", dit-il. "Ensuite les fruits de la récolte de ces palmiers sur ces terres privées seront vendus aux compagnies. L'industrie de l'huile de palme pousse à la déforestation massive", déplore-t-il. S & A 27 Octobre 2015
  4. Que retenir des recherches sur la biomasse et son rôle de remplaçant du pétrole ? Que peut-on conclure sur l'avenir de la chimie du végétal ? Au vu de la dynamique mondiale actuelle, il nous est permis de croire que la chimie du végétal est promise à une place notable dans l’industrie et parmi nos biens de consommation courants. Le colloque « Innovations en chimie du végétal » nous l’a prouvé : les chercheurs des quatre coins du monde ont des objectifs convergents, des sujets de recherche communs, n’hésitent pas à établir des collaborations intercontinentales et interdisciplinaires, comme en témoignent les pôles de compétitivité mis en place dans de nombreux pays, qui s’avéreront décisifs pour parvenir rapidement à des solutions durables. La chimie du végétal reste un défi pour remplacer le pétrole. MaxLeMans-Flickr CC by 2.0 S’ajoutent à cette dynamique des encouragements politiques, voire financiers des gouvernements. Ainsi, le président américain Barack Obama a déclaré aux gouverneurs en 2010 : « Je pense que nous devons voter une loi globale sur l'énergie et le climat. Elle fera de l’énergie propre une énergie rentable, et la décision prise par d’autres pays en ce sens donne déjà à leurs industries un avantage en matière de création d’emplois et de technologies propres »[5]. Si l’on pense que végétal pourrait seconder le pétrole qui s’épuise, est-il prêt à en prendre entièrement le relais ? Cela reste un défi de taille pour les chimistes et pour l’industrie, mais l’aventure ne fait que commencer… Affaire à suivre, avec notamment le projet EuroBioRef, lancé en Europe début mars 2010. Le projet EuroBioRef (« EUROpean multilevel integrated BIOREFinery design for sustainable biomass processing ») a été lancé pour une durée de quatre ans. Coordonné en France par le CNRS, il implique 28 partenaires de quatorze pays et rassemble de nombreux acteurs : industrie chimique et biochimique (PME et grandes entreprises telles Arkema, Merck…), tissu académique-universitaire, organisations européennes... Le projet, dédié à l’élaboration d’une bioraffinerie européenne pour traiter toute la chaîne de transformation de la biomasse, depuis les cultures jusqu’aux produits finaux au stade commercial, bénéficie d’un financement de 23 M€ alloués par le 7e Programme Cadre de Recherche et Développement technologique européen (www.eurobioref.org). [5] L’objectif du département énergétique américain est de passer à l’horizon 2030, dans le secteur de la chimie, à 25 % de substitution des matières fossiles (contre seulement 5 à 6 % aujourd’hui) par des matières premières renouvelables. F - S
  5. Si la biomasse comporte de nombreux avantages, il faut aussi pouvoir l’exploiter sans pour autant sacrifier le secteur alimentaire. Ainsi des recherches avancent dans le monde en vue de développer le « biocarburant de deuxième génération » plein de promesses. Les biocarburants, que l’on préfère parfois appeler agrocarburants, sont des carburants produits à partir de la biomasse. Les biocarburants de deuxième génération utilisent toute la plante (paille, tiges, tronc) pour en extraire la lignocellulose, molécule contenue dans toutes les cellules végétales (notamment le bois d’arbres à croissance rapide et la paille). Daniel Plazanet, Wikimedia Commons, CC by-sa 2.5 Les premières générations utilisent actuellement des céréales (graines) et des betteraves (racines) pour produire de l’éthanol à partir de sucre par fermentation, et du biodiesel à partir d’huile (procédé Fischer-Tropsch). Mais elles sont principalement critiquées pour leur faible rendement énergétique, en plus d’un surcoût élevé pour le consommateur et d’une utilisation de surfaces agricoles importantes au détriment de l’alimentation. Le carburant à l'éthanol est un exemple de biocarburant. La recherche se tourne désormais vers des biocarburants de deuxième génération, qui utiliseraient la plante entière. idé L’avenir est plutôt à la deuxième génération qui utiliserait toute la plante (paille, tiges, tronc) pour en extraire la lignocellulose, molécule contenue dans toutes les cellules végétales (notamment le bois d’arbres à croissance rapide et la paille. Il serait alors possible d’exploiter la biomasse non alimentaire, voire ses déchets, dont la combustion fournirait par ailleurs de l’énergie pour l’extraction, avec peu d’émissions de gaz à effet de serre. Une fois extraite par hydrolyse enzymatique (par exemple à l’aide d’enzymes de champignons pouvant être fixés aux troncs des arbres), la cellulose est décomposée en sucres simples, similaires à ceux des céréales et de la betterave, pouvant être ensuite transformés en éthanol par fermentation. Il est à noter que ce procédé génère du CO2, qui peut néanmoins servir à nourrir des microalgues. Des pays du monde entier, comme la France, le Brésil, les États-Unis et le Canada, concentrent actuellement leurs efforts pour développer ces biocarburants de deuxième génération, très prometteurs pour l’avenir de la planète. Certains sont même rendus à la phase de production industrielle. Mentionnons les études en cours sur les biocarburants de troisième génération, qui impliquent la culture de microalgues (consommateurs de CO2 !), pouvant se révéler très efficaces et permettant d’éviter la concurrence avec les cultures alimentaires rencontrée avec les biocarburants de première génération, ou le risque de déforestation massive lié aux biocarburants de deuxième génération. F - S
  6. Et pourquoi ne pas faire appel à la richesse et l’imagination de la nature pour mettre au point des procédés industriels ? C’est le principe des biotechnologies blanches qui pourraient être une bonne alternative à certains procédés chimiques classiques dans un souci économique et environnemental. Elles consistent à employer des systèmes biologiques tels que micro-organismes ou enzymes pour la mise au point de procédés de fermentation ou catalytiques pour produire des intermédiaires chimiques et de la bioénergie à partir de la biomasse. Grâce aux progrès sans précédent de la biologie depuis la fin du XXème siècle, notamment dans la connaissance du vivant, le génie génétique est maintenant plus que jamais armé pour faire ce que la nature ferait en plusieurs milliers d’années ! Les biotechnologies blanches utilisent des organismes naturels pour obtenir un produit, par exemple un médicament grâce à la synthèse d’hydrocortisone par une levure à partir de bioéthanol. David Reverchon, Flickr CC by-nc-sa 2.0 Citons les progrès de la mutagenèse dirigée, qui permettent de tirer profit de l’enzyme amylosaccharase pour produire à partir du saccharose différents types de sucres intéressants (amylose, maltose, maltotriose…). Il faut aussi mentionner les progrès dans l’évolution dirigée : on génère des banques d’ADN puis on sélectionne et on teste par criblages sur des cellules. Enfin, on peut envisager la synthèse de médicaments à partir de produits naturels (hémisynthèse), par exemple la synthèse d’hydrocortisone par une levure à partir de bioéthanol. Les procédés mis au point ensuite sont généralement compatibles avec l’environnement (température, pH, production de sels limitée, pas de solvants, utilisation de membranes, consommation d’eau et d’énergie réduite…). F - S
  7. Déchets, consommation d'énergie... La transformation industrielle doit elle aussi devenir plus verte. Les chimistes doivent tenir compte des différentes étapes de cette transformation, qui posent de nombreux problèmes, pour proposer une chimie tournée vers le développement durable. Les principaux problèmes que peuvent poser les procédés chimiques industriels sont entre autres : l’utilisation de grandes quantités de solvants organiques, la génération de produits secondaires qui constituent souvent des déchets à traiter, l’utilisation importante d’énergie (pour le chauffage des réacteurs par exemple), ou encore les faibles rendements dus à de nombreuses étapes nécessaires pour accéder au produit final. Les chimistes doivent donc prendre en compte de multiples facteurs lorsqu’ils mettent au point des réactions chimiques, à l’échelle du laboratoire comme à l’échelle industrielle. Les chimistes travaillent sur des procédés industriels respectueux de l'environnement, pour promouvoir le développement durable au stade de la fabrication. uMontreal.ca-Flickr CC by-nc-sa 2.0 C’est ainsi que se développe par exemple la « chimie dans l’eau » pour éviter l’utilisation massive de solvants polluants, les réactions chimiques associant deux phases, qu’elles soient liquides (comme les liquides ioniques ou l’eau), solides ou gazeuses, pour faciliter les purifications, ou encore de la catalyse (homogène, hétérogène ou enzymatique). Parmi les réactions très prisées par les chimistes, citons la métathèse des oléfines, les réactions de couplages catalysés par le palladium ou encore les réactions de la « chimie click », qui permettent toutes, en une étape et avec peu d’énergie, d’obtenir une grande variété de motifs moléculaires, en générant très peu, voire aucun produit secondaire [3]. À l’heure actuelle, les recherches en synthèse chimique trouvent leurs applications majoritairement à l’échelle du laboratoire. Alors que les matériaux venant du pétrole ont été très optimisés pour des productions en usine, il faudra encore du temps pour un remplacement de grande envergure par les matériaux biosourcés, tout en garantissant une rentabilité économique… [3] a) Astruc D., La métathèse : de Chauvin à la chimie verte, L’Act. Chim., 2004, 273, p. 3 ; b) Tkatchenko I., Le couple palladium-carbone invité à Stockholm : retour sur les prix Nobel 2010, L’Act. Chim., 2010, 346 p. 6 ; c) Bernard J., Drockenmuller E., Fleury E., Pascault J.-P., Fontaine L., Daniel J.-C., La « chimie click » : quelles perspectives pour les polymères ?, L’Act. Chim., 2010, 344, p. 51. F - S
  8. La piste des biocarburants est intéressante mais souffre de la concurrence avec les surfaces agricoles, d'où la volonté de développer les biocarburants de deuxième génération. Autre perspective : les produits biosourcés (c'est-à-dire d'origine végétale). La bonne nouvelle, on la trouve du côté des produits biosourcés : on évalue à seulement 4 % la surface agricole utilisée pour produire des intermédiaires chimiques à l’horizon 2020 (contre 15 à 20 % pour les biocarburants). La biomasse permet de fabriquer des produits biosourcés, comme c'est le cas pour la canne à sucre. Thomas Bucher, Fotopedia, CC by-nc-nd 3.0 D’autre part, il est aussi primordial de développer des procédés de transformation respectueux de l’environnement. Les scientifiques ont maintenant affaire à des biomolécules aux structures nouvelles, multiples et complexes (voir figure ci-dessous), qu’il va falloir extraire du milieu naturel, caractériser et transformer en intermédiaires d’intérêt industriel. Transformations qui peuvent être de type chimique ou biologique, comme l’utilisation d’enzymes ou de micro-organismes. Amidon de maïs et de pommes de terre, sucre de canne à sucre, huiles d’oléagineux (arachide, soja, palmier à huile), lignocellulose de bois… la biomasse est une source précieuse de matière organique pour fabriquer des produits biosourcés très divers (plastiques, peintures, adhésifs, détergents, cosmétiques, vêtements, additifs alimentaires, médicaments…). DR La cellulose est un polymère du glucose, lequel permet de produire de l’éthanol par fermentation (« biocarburant de 2e génération »). L’hémicellulose, polymère de sucres de formule variable, est notamment une source de pentoses qui peuvent être transformés en intermédiaires pour l’industrie chimique. Les chercheurs s’efforcent de trouver des procédés peu coûteux et respectueux de l’environnement pour extraire cellulose et hémicellulose de leur solide matrice de lignine. Cette lignine pourrait quant à elle être une source précieuse, même la seule source renouvelable, d’intermédiaires aromatiques. Pourtant cette fibre, dont l’exploitation reste difficile du fait de l’hétérogénéité de sa structure (structure très variable selon les sources végétales), est actuellement principalement brûlée à des fins de valorisation énergétique. Le défi reste ouvert aux chimistes ! Ainsi s’ouvrent de nouveaux champs de recherche qui incitent de plus en plus à l’imagination, à développer une chimie sélective (manipuler une protéine ou un sucre est souvent un véritable casse-tête !), parfois dans la continuité de la chimie que nous avons développée à partir du pétrole. Ces nouvelles recherches poussent même parfois à la compréhension de ce qui reste encore très mystérieux : le monde du vivant ! Quel n’est pas un défi pour les chercheurs, chimistes et biologistes, que de comprendre entièrement les processus complexes de la catalyse enzymatique ? La lignocellulose, composée de lignine, d’hémicellulose et de cellulose en proportions variables, est très présente dans la paroi des cellules végétales, en particulier dans le bois. Cellulose et lignine représentent près de 70 % de la biomasse totale. DR F - S
  9. Si le pétrole est aujourd'hui au cœur de notre production et de notre consommation, il n'a pas toujours été aussi omniprésent. Depuis sa découverte il est utilisé abondamment, pourtant il est dans notre intérêt de considérer les autres sources de carbone que nous offre la nature. Intéressons-nous brièvement à l'histoire du pétrole pour aborder l'avenir de l'énergie. C’est au milieu du XIXème siècle qu’a été découvert le pétrole, cette huile provenant de la décomposition sédimentaire de composés organiques. Nous avons très vite su extraire cette source de carbone fossile, la transporter, la raffiner et, outre le fait de l’utiliser comme principale source d’énergie pour nos transports, nous savons la transformer en une quasi-infinité de molécules simples, briques élémentaires de molécules de plus en plus élaborées. La plateforme pétrolière représente l'industrie du pétrole, huile découverte au milieu du XIXe siècle. Nasa Cela a été possible grâce aux progrès considérables de la recherche en synthèse chimique vers le milieu du XXème siècle, pour produire ce qui contribue à notre bien-être quotidien : vêtements, véhicules, habitats, emballages, produits d’entretien, cosmétiques, sans oublier les médicaments, véritable révolution du siècle dernier. Aujourd’hui, les ressources en pétrole se tarissent, le prix du baril a atteint des records sans précédent même si aujourd'hui il est en nette baisse, tandis que les problèmes environnementaux et climatiques nous alarment de jour en jour. Nous ne pourrons plus compter bien longtemps sur le pétrole. Les carburants verts, sont ils LA nouvelle source d'énergie pour les transports ? Quelles sont les filières qui ont une vraie chance d'aboutir dans les années à venir ? Où sont les priorités ? Avec les Biocarburants de 1ère génération utilisant des terres arables se pose la question : Faut-il plutôt remplir son réservoir ou nourrir la planète ? L'important est de trouver le bon équilibre... Les biocarburants de deuxième génération sont-ils pérennes ? Et qu'en est-il de la troisième génération, le pétrole bleu ? Reportage à Narbonne dans une entreprise Hi tech qui cultive des algues microscopiques gavées d'hydrocarbures. ademe 28/10/2012 Dans un souci environnemental général, l’industrie s’efforce de plus en plus de développer des procédés limitant les rejets de déchets et de dioxyde de carbone, et de fabriquer des produits rapidement biodégradables. Des matériaux polymères biosourcés sont là pour en témoigner : plastiques sans phtalates et emballages en polycarbonate sans bisphénol A grâce à l’utilisation d’isosorbide, plastiques biodégradables en acide polylactique (PLA) par fermentation d’amidon et alternatives au polyéthylène, vernis et adhésifs à base d’amidon et sans composés organiques volatils[2] (COV), mousses en polyuréthane souples, légères et avec peu d’émanation de COV, à partir de polyols pour l’habitacle des voitures, emballages compostables, compléments alimentaires… pour ne citer que quelques exemples. [2] Dinh-Audouin M.-T., La pollution de l’air dans les espaces clos préoccupe, L’Act. Chim., 2008, 322, p. 45. F - S
  10. La biomasse peut représenter une alternative au pétrole. Cette source d'énergie est renouvelable et non polluante si on l'utilise bien et sans la mettre en concurrence avec les surfaces agricoles. L'utilisation de la biomasse est-elle une réalité ou représente-t-elle encore une perspective (trop) lointaine ? Une nouvelle vague s’est mise en mouvement parmi les chimistes à l’échelle mondiale, dans des laboratoires académiques comme dans l’industrie, qui ont répondu présents pour relever ce nouveau défi : trouver une alternative au pétrole, ressource non renouvelable menacée de pénurie. Tout cela en gardant en vue l’objectif de développer des procédés respectueux de l’environnement en limitant le réchauffement climatique, en fabriquant des produits peu polluants, si possible recyclables et peu coûteux. Pour répondre à ces défis, on a pensé à une ressource considérée renouvelable : la biomasse. Les organismes peuvent devenir des sources d'énergie, c'est ce qu'on appelle la biomasse. Quand il s'agit d'organismes végétaux, on parle donc de biomasse végétale. ouestcommunicationcom, Flickr, CC by-nc-nd 2.0 L’enjeu est de taille et le défi ambitieux. Mais force est de constater que la chimie du végétal s’affirme déjà sur les marchés mondiaux (voir le tableau ci-dessous). Production mondiale en tonne par an de biocarburants et produits biosourcés en 2006. Wim Soetaert, 2006 L’utilisation de surfaces agricoles pour des débouchés non alimentaires est déjà une réalité, en même temps que la recherche fondamentale est en phase avancée sur des pistes prometteuses pour développer les matériaux et l’énergie de demain. C’est ce qui ressort clairement du colloque « Innovations en chimie du végétal » qui s’est tenu le 27 octobre 2010 à la Maison de la chimie (Paris), et a réuni nombre de ceux qui seront peut-être les précurseurs de l’ère de l’après-pétrole, colloque sur lequel se base ce dossier. Parmi eux, des chimistes des pôles de compétitivité Axelera, Industries et agro-ressources (IAR), Matériaux et applications pour une utilisation durable (Maud), dont de nombreux membres de l’Association française chimie du végétal (ACDV). Cette association a été créée le 10 janvier 2008 par l’Union des industries chimiques (UIC), l’Union des syndicats des industries des produits amylacés et de leurs dérivés (Usipa), l’IAR et les entreprises Rhodia et Roquette, ses membres fondateurs. Elle est une réponse concrète à ce qui est déjà une préoccupation depuis plus d’une dizaine d’années, notamment pour l’Ademe : développer une chimie du végétal [1]. Mais qu’est-ce que la chimie du végétal et que nous promet-elle ? [1] Messal R., Produits renouvelables, vers un âge d’or du végétal ?, L’Act. Chim., 2002, 255, p. 41. F - S
  11. La chimie du végétal tente d'apporter une alternative au pétrole pour pallier sa pénurie prochaine et trouver des sources d'énergie plus propres grâce à la biomasse. Les agrocarburants, produits à partir de la biomasse, visent à remplacer les carburants provenant d'énergies fossiles comme le pétrole. Simon Crelier, biochimiste de l'école polytechnique de Lausanne (EPFL), nous parle des agrocarburants en commençant par une allusion au cinéma : retour vers le Futur... La combustion de carburants fossiles et le relâchement massif de gaz à effet de serre dans l’atmosphère participent notamment au réchauffement climatique. Le végétal pourrait bien remplacer ces carburants. Afin de prévenir la pénurie de pétrole, les chimistes se tournent vers le végétal. Sur cette carte, les réserves mondiales de pétrole en 2010 de 0 à 267 x 109 barils par jour (bn bbl). HêRø, Wikipédia DP Des biotechnologies blanches aux biocarburants de deuxième génération, découvrez l'avenir de la chimie du végétal comme alternative au pétrole dans ce dossier réalisé par Minh-Thu Dinh-Audouin de L'actualité chimique. F - S 28septembre 2015
  12. En Louisiane, un dauphin très rare a refait surface. Il s'agit de Pinky, une femelle tursiops à la peau entièrement rose. Et il se pourrait qu'elle attende un heureux événement... godsoutdoors 6/11/2013 Il s'agit d'un Grand dauphin, ou Tursiops (Tursiops truncatus), l'espèce la plus connue. Pinky, qui a été observée pour la première fois en 2007, est en fait l'un des rares cétacés atteint d'albinisme, c'est-à-dire que sa peau n'est pas pigmentée. Son organisme ne produit pas de pigment brun : la mélanine. Comme il s'agit d'une particularité héréditaire, il se pourrait que son futur petit soit lui aussi tout rose. Et justement, Pinky aura peut-être bientôt un bébé à ses côtés, puisqu'elle a été vue en train de s'accoupler cette année. S & A 10SEPT.2015
  13. Selon une étude menée par des chercheurs de l'Inserm, l'exposition à certains insecticides, couramment utilisés, affecterait le développement intellectuel des enfants. Des champs à nos assiettes, en passant par notre salle-de-bain, les insecticides sont partout, en particulier, ceux appartenant à la famille des pyréthrinoïdes. Ils sont utilisés par les agriculteurs, mais aussi dans les produits anti-moustiques ou encore les shampoings anti-poux. Leur mode d'action consiste en un blocage de la transmission des neurones des insectes provoquant leur paralysie. Des produits très efficaces, qui jusqu’à présent étaient considérés comme peu ou pas dangereux pour l'homme. 1 jour, 1 question 18/5/2015 Dans cette étude, les chercheurs ont évalué la corrélation entre l’exposition à ces insecticides et les capacités cognitives d’un groupe de près de 300 enfants âgés de 6 ans et les résultats ont surpris les chercheurs : une forte exposition est associée à une baisse significative de leurs performances cognitives. "On ne s’attendait pas à voir une perte de points de QI aussi forte, de l’ordre de 5 ou 7 points sur une échelle qui en compte en moyenne 100. Ces résultats ne sont pas négligeables pour une exposition courante dans la population générale. Cela pourrait être assez alarmant", explique Cécile Chevrier, chargée de recherche à l'Inserm, principal auteur de ces travaux. L'exposition aux pyréthrinoïdes semble affecter en particulier la compréhension verbale et la mémoire de travail. "Les conséquences d’un déficit cognitif de l’enfant sur ses capacités d’apprentissage et son développement social constituent un handicap pour l’individu et la société", poursuit Jean-François Viel, co-auteur des travaux. La liste des molécules chimiques concernées est tellement longue qu’il est impossible d’en réaliser une énumération exhaustive. Pour éviter une trop forte exposition, il est conseillé de ne pas utiliser de bombes insecticides, d'aérer votre appartement et de passer régulièrement l’aspirateur pour éviter leur accumulation. Source : Impact de l'exposition environnementale aux insecticides sur le développement cognitif de l'enfant de 6 ans (Inserm)
  14. D'après un nouveau calcul, il y a trois billions d'arbres sur Terre. C'est huit fois plus que ne le suggéraient les précédentes estimations. Mais c'est deux fois moins qu'au commencement de la civilisation. Au moyen de données satellites, d'inventaires de forêts et de supercomputers, des chercheurs de quinze pays ont réussi à cartographier la population d'arbres par kilomètre carré. Leur recherche, conduite par l'Université de Yale (Etat du Connecticut), utilise entre autres des données de l’Inventaire forestier national (IFN) suisse. Elle est publiée dans la revue Nature. "Les arbres figurent parmi les organismes les plus remarquables et importants sur Terre, pourtant nous commençons seulement à comprendre leur propagation globale", explique Thomas Crowther, premier auteur de l'étude. Ils stockent d'énormes quantités de CO2, sont décisifs pour le cycle alimentaire ainsi que la qualité de l'eau et de l'air, et servent d'innombrables autres fonctions. nature video 2/9/2015 Il est surprenant d'arriver à un nombre à douze zéros, d'après M. Crowther. Cette recherche s'inspirait d'une demande du mouvement Plant for the planet, qui avait parié sur le total d'arbres autour du globe. Les estimations - basées uniquement sur des données satellites - tablaient alors sur 400 milliards. Thomas Crowther et ses collègues - notamment de l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) et de l'Université de Berne - ont collecté des informations sur 400'000 surfaces de recherche. Les satellites ont transmis des données sur le climat, la structure superficielle, la végétation, la texture des sols et leur exploitation. Cette diversité d'informations a permis aux scientifiques d'évaluer le nombre d'arbres, au niveau régional, à partir de modèles de prédiction. Le résultat global auquel ils sont arrivés ensuite est de 3,04 billions, soit un peu plus de trois mille milliards. Il y a ainsi 422 arbres pour chaque individu sur la planète. La couverture la plus dense a été constatée dans la forêt subarctique boréale en Russie, en Scandinavie et en Amérique du Nord. Mais la plus grande région forestière du monde se trouve entre les tropiques, qui abritent 43% de tous les arbres. Les forêts boréales représentent pour leur part 24% du total et celles des zones tempérées 22%. L'étude montre que l'homme est le premier facteur influençant le nombre d'arbres. Les activités humaines ont touché les écosystèmes à une échelle globale, soulignent les scientifiques. L'homme abat environ 15 milliards d'arbres chaque année, et depuis les débuts de la civilisation, leur nombre a diminué de moitié environ (46%). "Nous avons divisé par deux la quantité d'arbres et avons vu les conséquences sur le climat et la santé humaine", explique M. Crowther. "Notre recherche montre combien d'efforts supplémentaires sont nécessaires pour recréer des forêts saines tout autour du globe". Ces nouvelles connaissances contribueront à améliorer la modélisation de nombreux aspects des grands écosystèmes, notamment leur capacité d'absorption de CO2, leur réponse au changement climatique ou l'extension géographique des animaux et des plantes, soulignent les chercheurs. Romandie 2/9/2015
  15. Cette montée des eaux due au réchauffement climatique pourrait durement toucher de grandes villes situées en bord de mer comme Tokyo ou Singapour. Les glaces du Groenland et d'Antarctique fondent plus vite que jamais, mais une certaine incertitude demeure cependant, notamment sur le calendrier exact de la montée des eaux. Néanmoins, le constat ne fait pas de doute : "Au vu de ce que l'on sait aujourd'hui à propos de l'expansion des océans avec le réchauffement, et sur la fonte des glaciers et des calottes glacières qui ajoutent de l'eau dans les océans, il est pratiquement certain que nous aurons une augmentation du niveau des mers d'au moins un mètre, et probablement davantage", a expliqué dans un communiqué Steve Nerem, de l'université du Colorado et qui dirige l'équipe de la Nasa chargée de surveiller la montée des niveaux des mers. "Toutefois, on ne sait pas si cela arrivera dans le siècle à venir ou sur une période plus longue", a-t-il ajouté. Animation de la Nasa montrant les variations du niveau des océans. Plus la couleur tend vers le rouge, plus la montée des eaux est importante Nasa "La montée du niveau des mers a un impact très important", a également souligné Michael Freilich, directeur de la division Sciences de la Terre au siège de la Nasa à Washington. "Plus de 150 millions de personnes, principalement en Asie, vivent dans des zones situées à moins d'un mètre de l'actuel niveau des mers. Aux Etats-Unis la montée des eaux va aussi changer le tracé de nos côtes, notamment dans des Etats comme la Floride", a-t-il encore noté, rappelant que déjà aujourd'hui les grandes marées causent des inondations dans certaines rues de Miami, ce qui n'était pas le cas par le passé. "Certaines îles du Pacifique pourraient être entièrement éliminées et des grandes villes comme Dhaka, au Bangladesh, Singapour ou Tokyo seront grandement touchées", a prévenu M. Freilich. Les dernières prédictions sérieuses en date, qui remontaient à 2013 par un panel intergouvernemental des Nations unies sur le changement climatique, évoquaient une montée des océans de 30 à 90 cm d'ici la fin du siècle. Mais selon M. Nerem, les dernières données mesurées par les satellites de la Nasa pointent vers la fourchette haute de ces prévisions. Les scientifiques surveillent particulièrement les glaces du Groenland, qui ont perdu en moyenne 303 milliards de tonnes par an durant la dernière décennie, comme on peut le voir dans cette inquiétante vidéo : NASA Jet Propulsion Laboratory 25aug2015 Pour Eric Rignot, glaciologue à l'Université de Californie, comme la planète se réchauffe, les glaces fondent automatiquement plus rapidement: "On ne parle pas d'un scénario futuriste. Personnellement, les données collectées ces dernières années m'inquiètent beaucoup". "Nous avons vu en étudiant les changements climatiques survenus depuis la naissance de la Terre que des montées des eaux jusqu'à trois mètres en un siècle ou deux sont possibles si les glaces fondent rapidement", a précisé Tom Wagner, un autre scientifique de la Nasa spécialiste de l'étude des glaces. "Nous voyons des preuves que les couches de glace +se réveillent+, mais nous devons mieux les comprendre avant d'affirmer que nous entrons dans une nouvelle période de fonte rapide", a-t-il conclu. S & A 27AUG2015
×
×
  • Créer...