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Les plantes ralentissent-elles le changement climatique ?

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En absorbant le CO2, les plantes limitent sa quantité dans l’atmosphère. Cet effet bénéfique pour le changement climatique est bien connu mais il aurait été sous-estimé jusqu'à présent dans les modélisations du cycle du carbone au niveau mondial, selon une nouvelle étude.

 Les plantes absorbent le CO2 et l'utilisent pour leur croissance. À l'échelle de la planète, la fixation du carbone qui en résulte serait plus élevée que prévu. ©️ Willow, Wikimedia Commons, cc by sa 2.5

Que les plantes vertes, en absorbant le dioxyde de carbone (CO2), ce gaz à effet de serre, affectent la composition de l'atmosphère, voilà qui n'est pas une information nouvelle. Mais mesurer précisément leur impact n'est pas facile et impose de bien comprendre comment le carbone est absorbé puis retenu.

Ce gaz entre dans les plantes grâce aux stomates présents au niveau des feuilles. Puis le gaz peut rejoindre progressivement les chloroplastes, les organites cellulaires qui réalisent la photosynthèse. Ce trajet du CO2 est appelé « diffusion dans le mésophylle », le mésophylle étant le parenchyme chlorophyllien constituant la partie interne de la feuille. Lorsque la plante meurt, ce carbone peut se retrouver dans le sol. Cette contribution des plantes à la fixation du CO2 atmosphérique a fait l’objet d’une nouvelle étude parue dans les Pnas.

Dans cet article, les scientifiques ont analysé la lente diffusion du CO2 dans les feuilles, avec une attention particulière au mésophylle et aux autres tissus internes. Ils en ont conclu que les quantités de gaz absorbées au niveau mondial seraient supérieures aux estimations faites jusqu’à présent. Ils estiment qu’entre 1901 et 2010 la quantité de carbone absorbée serait de 1.057 milliards de tonnes et non 915 milliards de tonnes, soit 16 % de plus que prévu. Or, sur cette période, les modèles globaux auraient surestimé la quantité de carbone atmosphérique d’environ 17 %. L’absorption réalisée par les plantes expliquerait donc cette différence.

 A-t-on surestimé le taux de CO2 atmosphérique ? ©️ Lars Plougmann, flickr, cc by sa 2.0

Pour l’un des auteurs de l’article, Lianhong Gu du Oak Ridge National Laboratory aux États-Unis, « il y a un décalage de temps entre les scientifiques qui étudient des processus fondamentaux et ceux qui modélisent ces processus sur un modèle à grande échelle. Cela prend du temps pour que les deux groupes se comprennent les uns les autres ».

D'après cet article, on aurait donc surestimé la quantité du CO2 disponible dans l'atmosphère et sous-estimé l’absorption par les plantes à cause d’une mauvaise prise en compte de la diffusion du CO2 dans les feuilles.

La courbe de concentration du CO2 atmosphérique a commencé à augmenter rapidement à partir de 1950. Le CO2 étant un gaz à effet de serre, l’estimation des quantités réellement présentes dans l’atmosphère est importante pour prévoir le climat futur.

Or, si ce travail permet de mieux préciser le modèle du cycle du carbone au niveau terrestre, d’après d’autres scientifiques, il n’aurait pas d’impact sur les prévisions de réchauffement climatique. Par conséquent, la nécessité de limiter les émissions de gaz à effet de serre ne doit pas être remise en cause. Ainsi, la réduction de la consommation des transports ou la recherche de sources d'énergies alternatives au charbon ou au pétrole restent d'actualité.

Futura Sciences 21/10/2014

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