Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
Admin-lane

2015 : l'année internationale des sols

Messages recommandés

Le sol, interface centrale pour les flux de matières et d'énergie

La terre sera à l'honneur en 2015, décrétée par les Nations unies Année internationale des sols. Ce sera l'occasion de rappeler leur importance pour l'alimentation et de mettre en évidence d'autres fonctions comme la rétention de l'eau ou le stockage du carbone, écrit l'Office fédéral de l'environnement (OFEV).

 Food and Agriculture Organization of the ONU. 16/5/2013


Profond de quelques mètres seulement, le sol constitue l'interface centrale pour tous les flux de matières et d'énergie importants, sans oublier qu'il filtre et stocke l'eau, emmagasine le carbone et abrite un nombre infini d'organismes vivantsIl participe ainsi aux grands cycles de matières et d'énergie entre l'atmosphère, les eaux souterraines et la couche végétale, explique l'OFEV (organisme Suisse) dans un communiqué.

L'imperméabilisation croissante des sols, due notamment au bétonnage, empêche cet écosystème de remplir ses diverses fonctions. Les contraintes physiques comme le tassement ou l'érosion et des concentrations élevées de polluants dégradent aussi les sols, diminuant leur fertilité et leur capacité de rétention de l'eau de pluie, en cas de fortes précipitations.

"Si nous voulons que les sols continuent de fournir leurs prestations pour le bien des générations futures, leur utilisation et leur exploitation doivent répondre à des critères de qualité et de durabilité", explique l'OFEV. L'agriculture et la sylviculture, tout comme l'aménagement du territoire, sont concernés.

L'année internationale sera lancée vendredi, journée internationale des sols. A cette occasion, les autorités vont sensibiliser la population à l'importance des sols à travers diverses activités dont le programme sera actualisé sur le site www.sols2015.ch: concours de photographie, publication d'une brochure grand public, organisation de rencontres et manifestations.

Vendredi, le sol sera aussi à l'honneur du calendrier de l'Avent pour le développement durable 2014, disponible sur le web. Comme calendrier de l'Avent, ce site de l'OFEV présente dans chaque fenêtre quotidienne un thème de développement durable, avec des informations et un quiz pour lequel des prix sont offerts.

La journée mondiale des sols est quant à elle fixée au 5 décembre. Il s'agit d'une journée commémorative. En effet, Le 5 décembre est la date anniversaire de Sa Majesté le Roi de Thaïlande. Elle a été promulguée par l'Union Internationale de la Science du Sol (IUSS) lors de son 17ème congrès mondial à Bangkok, août 2002. Il s'agissait alors d'honorer Sa Majesté le Roi de Thaïlande pour ses nombreuses actions pour la promotion de la science du sol ainsi que pour sa nécessaire protection.  

Romandie 3/12/2014

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Les sols ont été retenus comme thème de l’année 2015 par l’ONU. L’objectif ? Tenter d’arrêter le massacre croissant de ces derniers.


 Logo de l'année internationale des sols 2015. Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture. CC BY-SA 4.0


L’occasion de pointer du doigt les risques qu’ils encourent et la nécessité de lCette année, la FAO a décidé de braquer les projecteurs sur les sols, ces alliés silencieux de l’humanité. L’occasion de pointer du doigt les risques qu’ils encourent et la nécessité de les préserver. Exploités à outrance, pollués et réduits de jour en jour.


 Le sol est le support des cultures mais aussi pour partie leur produit, tout particulièrement l'humus dont la perte fragilise le sol. LSDSL CC BY-SA 2.0


Selon la FAO, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, « 33% des ressources des sols mondiales sont dégradées ».

Or, les sols sont indispensables pour la production des aliments, mais pas seulement. Ces derniers sont également essentiels pour la préservation et le développement de nos écosystèmes. Ils jouent un rôle capital dans la biodiversité, le cycle du carbone, le stockage ainsi que la filtration de l’eau.

Le sol est un allié précieux à protéger. Pourtant, de nombreuses attaques lui sont portées régulièrement.


 La nature et la qualité du sol, ainsi que son degré de végétalisation contribuent à sa plus grande vulnérabilité ou résilience face aux phénomènes érosifs. Богдан Малько GFDL

Les principales raisons de la dégradation des sols sont dues aux activités humaines : imperméabilisation liée aux constructions, salinisation, diminution de la biomasse liée à l’utilisation massive de pesticides, épuisement des nutriments naturels des sols lié à une exploitation massive des terres agricoles, acidification liée à l’utilisation des engrais ou encore à la pollution atmosphérique et à l’exploitation des mines etc.

José Graziano da Silva souligne « Aujourd’hui, plus de 805 millions de personnes souffrent de la faim et de la malnutrition. La croissance de la population mondiale nécessitera une augmentation d’environ 60% de la production alimentaire. Vu que grande partie de notre nourriture dépend des sols, il est aisé de saisir l’importance de les maintenir sains et productifs ». Ce dernier invite donc chacun d’entre nous à jouer un rôle actif dans la promotion de la cause des sols. Et cela, « tout au long de l’année 2015, une année importante pour préparer le terrain à un véritable développement durable pour tous et par tous ».

 Exemple de profil de sol : B laterite, régolithe; C saprolite, régolithe moins météorisé puis bedrock ou roche-mère. Carlosblh CC BY-SA 3.0

D’autres phénomènes menacent les sols, tels que le tassement, l’érosion ou encore la salinisation. A tel point que la FAO estime « qu’en l’absence de mesures de protection des sols à l’échelle mondiale le total des terres arables et productives par personne en 2050 représentera le quart seulement du niveau de 1960 ».

José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO a souligné que les sols, bien que vitaux, étaient souvent oubliés « les rôles multiples des sols passent souvent inaperçus. Les sols n’ont pas de voix, et peu de gens parlent pour eux. Ils sont notre allié silencieux dans la production alimentaire ». Ce dernier a également mis en évidence l’importante contribution de sols sains « pour atteindre nos objectifs de sécurité alimentaire et de nutrition, lutter le changement climatique et assurer un développement global et durable ».

José Graziano da Silva a souligné les liens importants qui existent entre les sols et l’agriculture familiale.


 Stocks de carbone dans le sol et en forêt dont par la biomasse, (en MtC = mégatonne de carbone, = million de tonne de carbone, d'après Arrouays 1999, Dupouey et al. 1999). Lamiot CC BY-SA 3.0


Il a ainsi affirmé « nous devons soutenir les agriculteurs familiaux en vue de soutenir les sols. Nous devons gérer les sols de manière durable. Il existe de nombreuses façons d’y parvenir, comme la diversification des cultures, une pratique commune à la plupart des agriculteurs familiaux à travers le monde, qui donne le temps aux éléments nutritifs essentiels de se régénérer. Ce n’est qu’un exemple de la contribution des agriculteurs familiaux à la production alimentaire, la préservation de nos ressources naturelles, et la sauvegarde de la biodiversité ».

 Champignons des bois. Andreal90 CC BY-SA 3.0

Les synergies sont évidentes : les agriculteurs familiaux dépendent de la santé des sols et les sols dépendent de ces derniers. La planète a besoin des agriculteurs familiaux et de sols sains pour garantir un avenir durable et sûr du point de vue de la sécurité alimentaire.

Un quart de la biodiversité de la planète vit sous terre. Ces différents organismes (vers de terre, champignons etc.) notamment les racines des plantes, agissent comme principales locomotives du cycle nutritif. Comment ? En améliorant l’apport en nutriments des plantes qui, à leur tour, soutiennent la biodiversité hors-solUne meilleure gestion des sols permettrait donc à ces organismes généralement insoupçonnés de stimuler la capacité des sols à absorber le carbone et à atténuer la désertification. Ainsi, davantage de carbone est séquestré, ce qui contribue à réduire les propres émissions de gaz à effet de serre de l’agriculture.

 La répartition des grands types de sols dans l'Union européenne. La carte a été faite sur les données de livraison de GISCO 12-2002 qui a été légèrement révisé par rapport à l'ensemble de données disponibles (livraison GISCO 09-2000)Agence européenne pour l'environnement / domaine public.

Parmi les priorités les plus urgentes figurent la mise à jour, la normalisation et la diffusion au plus grand nombre des connaissances mondiales relatives aux types de sol et à leur répartition. Actuellement, les données sur les sols sont très souvent dépassées, limitées ou fragmentées. L’une des priorités de la FAO est donc d’établir un système d’information mondial sur les sols comportant des données et des informations fiables pour la prise de décisions sur la gestion des sols.

 Autre exemple de cartographie : Grands types de sols tels que définis par le référentiel WRB. Lamiot CC BY-SA 3.0

La FAO a entrepris une série d’initiatives, notamment le lancement du Partenariat mondial sur les sols, qui a donné naissance à son bras opérationnel, le Fonds des sols sains.

En tout état de cause, il convient de garder en mémoire que cela peut prendre jusqu’à 1000 ans pour former un centimètre de sol...


 Différentes étapes de la formation d'un sol (pédogénèse) : de la météorisation de la roche mère à l'évolution de l'enrichissement en humus et de la pédofaune. Sinnya CC BY-SA 3.0


On comprend donc mieux que la gestion durable des sols est nécessaire, car moins coûteuse que la restauration et parce-ce qu’elle est nécessaire pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle, pour l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de son impact ainsi que pour le développement durable en général.



ConsoGlobe 1/1/2015 - Wikipedia

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Grâce à PLANETOSCOPE, suivez les statistiques concernant l'utilisation qui est faite des sols et ce qui les compose ou qui sont détruits du fait de l'homme ou suite à des catastrophes naturelles et bien d'autres choses (Cliquez sur les images pour accéder aux informations et statistiques)



-









    -     -





-

    -



    -

-


-     -    -  


Les indications fournies sont celles fournies à la date du 8 janvier 2015. L'évolution des recherches ou des informations ou des centres d'intérêt peuvent probablement amener le site source à apporter des modifications... Alors consulter les informations au plus tôt.... D'autres éléments de recherche sont actuellement disponibles, comme la production mondiale d'or, de phosphore, de saphirs, de rubis, etc....

PLANETOSCOPE 8/1/2015

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
L'agence spatiale américaine (NASA) a lancé samedi, après deux reports, le premier satellite de mesure de l'humidité des sols sur l'ensemble de la Terre. L'engin doit notamment permettre de mieux prédire les sécheresses et les inondations.

 SpaceVids.tv 31/1/2015


La fusée Delta 2 transportant le satellite SMAP (Soil Moisture Active Passive Mission) s'est arrachée de son pas de tir de la base militaire Vandenberg, en Californie, à 14H22 GMT, avant le lever du soleil.

 La fusée Delta II Rocket sur sa rampe de lancement. Photo NASA / Bill Ingalls

Le satellite, doté de deux instruments, un radiomètre et un radar, doit effectuer des mesures très précises de l'eau et de la glace contenue dans les sols.

Cette mission permettra d'établir une carte d'une résolution sans précédent de l'humidité à la surface de la Terre tous les deux à trois jours, ce qui permettra de mieux prédire les sécheresses et les risques d'inondation. Selon le site de la Nasa, la mission de SMAP contribuera également à aider la productivité agricole, améliorer les prévisions météorologiques, mais aussi à étudier les cycles du carbone (CO2). 

  Vue artistique du satellite SMAP. NASA/JPL/Karen Yuen & David Hinkle / domaine public


Romandie 30/1/2015

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites
"2015, Année internationale des sols" : l'ONU pose le problème de la dégradation des sols dans le monde. Une dégradation qui va nous poser de vrais problèmes, et pas forcément ceux auxquels on pense.

Jean-Claude Marcus a répondu à quelques questions d'Atlantico. Jean-Claude Marcus est Administrateur de l’Association Française pour l’Etude du Sol (AFES), organisateur du colloque de la Journée Mondiale des Sols (le 5 décembre tous les ans) et du Club Parlementaire pour la Protection et l’Etude des Sols (CPPES). 


Atlantico :  L'ONU a décrété "2015, Année internationale des sols". Selon les derniers chiffres, 45% des sols européens seraient "épuisés", leur stock de matière organique fertile étant très bas.  Comment expliquer cette destruction et cet appauvrissement des sols en Europe, en France et dans le monde ?

Jean-Claude Marcus : Les sols sont au cœur des grands enjeux planétaires :

- la sécurité alimentaire,
- la qualité des masses d’eau souterraines et superficielles, 
- la qualité de l'air, 
- le changement climatique
-  ou la biodiversité. 

Le sol est une ressource naturelle qu’il faut protéger et utiliser durablement. Sa formation est très lente et sa destruction peut être rapide et quasi irréversible. C’est en ce sens que l’on peut qualifier les sols de ressources non renouvelables. Or ils subissent partout une réduction très rapide en quantité disponible (surface, épaisseur, volume) et en qualité utile pour les grands cycles de la biosphère : air, eaux, biodiversité, climat, croissance et maintien de la couverture végétale

La liste des destructions totales ou des dégradations le plus souvent irréversibles que les sols subissent dans le monde est impressionnante, d'autant plus qu'une atteinte peut en entraîner ou en faciliter une autre

- l’imperméabilisation sous l’effet de l’étalement urbain et de celui des infrastructures, 
- l’érosion par la pluie, le vent ou les travaux aratoires, 
- la baisse des teneurs en matière organique et des stocks de carbone des sols (facteur clef si l'on veut absorber le gaz carbonique émis), 
- la contamination diffuse ou ponctuelle, 
- le tassement par les engins agricoles ou forestiers, 
- la baisse de la biodiversité et du patrimoine génétique des organismes du sol, 
- les inondations et les glissements de terrain, 
- la salinisation, l’acidification, sous l’effet de phénomènes naturels ou d’origine humaine.

Atlantico : Quelle est la part de responsabilité de l'urbanisation et la construction de masse dans cette problématique ? 

Jean-Claude Marcus : A l’échelle du territoire français, l'imperméabilisation et l'érosion des sols sont les facteurs les plus préoccupants. A l’échelle mondiale, s’y ajoute en particulier la contamination, très forte dans les grands pays émergents, dont la Chine et l’Inde. Quelques chiffres pour l'ordre de grandeur :

- chaque seconde, en France métropolitaine, 27 m2 de sol disparaissent par imperméabilisation. 
- Chaque seconde dans le monde, ce sont 6350 m2 de terres agricoles qui disparaissent chaque année dans le monde, 
- 24 milliards de tonnes de sol sont emportées par l’érosion, soit environ 3,4 tonnes par être humain et par an. 
- 100 millions d’hectares sont affectés par la salinisation dans le monde, soit environ 5 fois la superficie cultivée de la France. 

En plus du changement climatique et de l’augmentation des surfaces touchées par l’aridité, la désertification est accentuée par des dégradations des sols d’origine naturelle ou humaine : érosion, surpâturage, salinisation.

Atlantico : Quelles sont les conséquences d'un tel constat à court terme et à long terme ?

Jean-Claude Marcus : La première conséquence, qui transforme le court terme insouciant en long terme menaçant, celle qui devrait enfin ressortir de la conférence  climatique COP 21 c’est la contribution de la destruction et de la dégradation des sols à l’emballement climatique sous l’effet de deux facteurs : 

- la perte du puits à carbone des sols 
- et l’usage des sols qui les rendent émetteurs de gaz à effet de serre au lieu d’être capteurs de gaz carbonique et de le séquestrer durablement.

Atlantico : De quoi s’agit-il ?

Jean-Claude Marcus :  Une augmentation relative de 4 pour mille par an des stocks de matière organique des sols suffirait à compenser l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre de la planète. Inversement, une diminution relative de 4 pour mille doublerait nos émissions. Il est donc primordial de protéger ces stocks. Cependant nous faisons l’inverse : globalement nous diminuons la capacité du puits à carbone des sols et nous augmentons nos usages des sols émetteurs de gaz à effet de serre alors qu’il ne serait pas si difficile d’en venir à inverser ces tendances.

La deuxième conséquence est la perte de biodiversité des sols : une cuillère à soupe de sol (en bon état) contient plus de micro-organismes qu’il y a d’humains sur la planète. Il a fallu plus de 4 milliards d’années pour parvenir à une biodiversité favorisant la résilience. Les dernières recherches prouvent que plus il y a d’espèces dans un sol et d’individus par espèce dans un même volume de ce sol plus celui-ci a des fonctions écologiques, plus il est fertile et plus il devient résilient (il revient à son état initial après une perturbation). Par exemple nous tablons de plus en plus sur la réserve de biodiversité des microorganismes des sols pour y puiser des ressources qui traiteront les infections issues de souches devenues résistantes à nos antibiotiques.

La troisième conséquence est la perte d’autonomie alimentaire qui s’accroit pour toutes les populations du monde

- les plus riches détruisent plus de sols et vont en acquérir chez les plus pauvres, c’est ce qu’on appelle l’accaparement des terres qui est de fait un néocolonialisme exercé par la minorité la plus gaspilleuse des ressources sur la majorité des êtres humains, vivant en économie de subsistance, le plus souvent par l’agriculture familiale. Pourtant il n’y a que 22% des terres émergées qui sont considérées comme cultivables, dont 60% sont atteintes par des dégradations. Entre 250 millions et 1 milliard de personnes sont menacées par la progression de la désertification. La montée du niveau des mers accroitra encore les migrations que l’on qualifie de climatiques par leur cause mais qui seront de famine ou de survie par leur motivation.

Atlantico : Existe-t-il des solutions pour enrayer le problème ? 

Jean-Claude Marcus : Oui et elles sont nombreuses, la plupart du temps peu coûteuses et pouvant se renforcer l’une l’autre selon les sols et selon les climats : 

- favoriser la couverture végétale permanente des sols, 
- diminuer les tassements, 
- apporter ou rapporter plus de matières organiques (pensons à tous nos déchets végétaux qui seront incinérés au lieu d’être compostés ou méthanisés), 
- manger moins de viande dans les pays où l’on en mange déjà beaucoup trop,
- planter des arbres, des haies, varier les cultures dans le temps, combiner les cultures dans la parcelle (agriculture complantée dont agroforesterie), 
- veiller à réduire ou à supprimer les intrants produisant par leur fabrication et par leur épandage des gaz à effet de serre et des micro particules (30% du fond de pollution de l’air parisien provient de l’agriculture industrielle d’Ile-de-France), 
- supprimer au plus vite les biocides qui affectent la biodiversité des sols et les substances qui, s’accumulant, rendent la résilience impossible ou trop lente pour être tentée, 
- apporter des bonifications dans les sols tropicaux (le plus souvent les déchets gaspillés dans les agglomérations pourraient suffire s’ils étaient compostés),
- éduquer en priorité les femmes par qui passent la culture, la nourriture et le souci de l’avenir des enfants dans tous les pays du monde, 
- favoriser partout les circuits courts et l’alimentation locale et saisonnière, etc.

Atlantico : Les instances internationales ont-elles réellement pris conscience du problème ? Qu'attendez-vous concrètement de cette "Année internationale des sols" ?

Jean-Claude Marcus : Depuis plusieurs années l’ONU lance ses alertes et accroit ses dispositifs, avec notamment la FAO, qui a créé le partenariat mondial sur les sols, mais aussi avec le PNUD (programme des nations unies pour le développement), l’UNESCO, le HCR, l’OMS puisque le slogan de 2015, Année internationale des sols est : « un sol sain pour une vie saine ».

En Europe la commission européenne, son centre de recherches, ont lancé des études qui alertent sur la situation et préconisent un large éventail d’améliorations réalisables. Par exemple en publiant en plusieurs langues l’Atlas Européen de la biodiversité des sols.

En France plusieurs instituts suivent l’état des sols mais il manque deux dispositions législatives urgentes :

- D’abord faire entrer les sols, leurs fonctions écologiques et les services qu’elles peuvent nous fournir, dans l’analyse environnementale qui devrait présider à tout changement d’affectation d’un sol. C’est ainsi que la région Nord-Pas-de-Calais a commencé de tenir compte des usages des sols pour son schéma climat-air-énergie selon que ces usages sont émetteurs ou bien capteurs de carbone. 

- Ensuite imposer pour tout projet de changement d’affectation d’un sol la cartographie des sols à l’échelle du projet et de ses variantes. C’est ainsi que la Basse Normandie a diminué des 2/3 la consommation destructrice des sols en préservant mieux les plus « intéressants » et en réduisant le plus possible la consommation des autres.


Atlantico 12/4/2015

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...