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Dallas Safari Club : Permis de tuer la faune sauvage : éléphant, léopard, éland, ours noir...

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L'an dernier, il s'était déjà attiré les foudres de l'opinion publique et des ONG pour avoir délivré un permis de tirer sur un rhinocéros noir en voie de disparition. Cette année, le Dallas Safari Club, un club de chasse texan, a de nouveau provoqué un tollé en annonçant la mise aux enchères d'une chasse de 12 jours pour tuer un éléphant adulte au Cameroun. Le catalogue de la vente prévenait les acheteurs potentiels que le trophée du pachyderme ne pourrait pas être "importé aux Etats-Unis", mais fixait tout de même 20 000 dollars (17 000 euros) comme prix de départ.


 Éléphant en Afrique du Sud. (c) Afp / Sciences et avenir

Samedi 17 janvier, Ben Carter, le directeur du club, a rétropédalé et déclaré à l'agence de presse américaine AP que la vente avait été annulée suite au retrait de l'offre par le donateur. Les dizaines d'autres lots sont par contre restés ouverts aux enchères lors de la convention du club qui s'est tenue ce week-end à Dallas, y compris une chasse au léopard de 14 jours au Mozambique (26 000 dollars), une de 13 jours au Cameroun pour tuer un éland géant (39 000 dollars) ou encore une autre de 8 jours ciblant un ours noir au Canada (7 500 dollars).

Quelques jours avant son annulation, Ben Carter justifiait la vente aux enchères en assurant que "les éléphants, les lions et les léopards sont pas répertoriés comme espèces en voie de disparition par le Fish and Wildlife Service américain [qui s'occupe de la gestion et la préservation de la faune] et, en fait, sont surpeuplés dans certaines régions d'Afrique".

Tous ces animaux sont en réalité menacés à plus ou moins long terme. Les rhinocéros noirs sont classés "en danger critique d'extinction" sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). On estime qu'ils sont moins de 5 000 à évoluer en Afrique sub-saharienne contre 70 000 dans les années 1960. La population sauvage d'éléphants d'Afrique, considérée quant à elle comme "vulnérable" par l'UICN, a chuté de 10 millions à 500 000 au cours du siècle dernier, sous l'effet de la destruction de leur habitat mais également de la chasse, illégale ou non. Les lions sont également dans la catégorie "vulnérables", alors qu'on en dénombre 32 000, soit à peine 17 % de son aire de répartition historique.

En janvier 2014, le Dallas Safari Club avait été vivement condamné pour la vente d'un permis de tirer sur un rhinocéros noir de Namibie, qui avait été remportée par Corey Knowlton, chasseur texan et "personnalité" de télé-réalité, à raison d'une enchère s'élevant à 350 000 dollars. Le chasse a toutefois été reportée, le temps que le Fish and Wildlife Service décide ou non d'accorder une licence pour rapporter la tête de l'animal mort au Texas. Plus de 150 000 personnes ont signé des pétitions pour l'en empêcher.

Le commerce des parties de rhinocéros, d'éléphants ou de léopards est, selon la sous-espèce concernée, soit interdit par l'annexe I, soit strictement contrôlé par l'annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (Cites). Mais en accord avec la Cites, plusieurs pays africains (comme la Namibie ou le Cameroun) ont introduit des quotas de chasse, la vente de licences étant censée financer la protection des espèces. Les 350 000 dollars du chasseur Corey Knowlton sont ainsi censés aider les patrouilles anti-braconnage. De fait, le commerce illégal d'espèces fait des ravages en Afrique : trois rhinocéros meurent tous les jours et un éléphant toutes les 15 minutes dans le monde en raison de ce trafic essentiellement destiné au Vietnam et à la Chine.

Malgré tout, l'argument selon lequel la chasse permet d'aider à sauvegarder les espèces et à favoriser le développement des communautés "ne tient pas", selon Céline Sissler-Bienvenu, directrice France et Afrique francophone du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW). "Nous sommes totalement opposés à la chasse aux trophées, avance-t-elle. Il y a d'autres moyens de conserver les espèces que de les tuer. C'est ce que font les ONG de conservation par exemple. Sans compter que les pays qui autorisent la chasse ne sont pas indemnes du braconnage."


Le Monde 20/1/2015

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