birdy1972 0 Posté(e) le 28 janvier 2015 En Afrique du Sud, un hippopotame a dévoré un congénère. C'est la deuxième fois seulement qu'un scientifique documente un cas de cannibalisme chez cet animal.L'hippopotame (Hippopotamus amphibius) est un animal surprenant. La masse et l'aspect de cet herbivore géant pourrait laisser croire qu'il est placide et indolent. Et pourtant cet animal territorial est rapide et dangereux. Il est même considéré comme un des animaux les plus redoutables du continent africain. Groupe d'hippopotames (Hippopotamus amphibius) dans la vallée du Luangua, en Zambie. Photo by Paul Maritz, cc by-sa 3.0Cet ongulé semi-aquatique réserve bien d'autres surprises. Il lui arrive d'être nécrophage ! C'est ce qu'a pu constater, en avril 2014, le biologiste Leejiah Dorward. Lors d'un voyage dans le parc Kruger, en Afrique du Sud, le scientifique a observé et photographié un hippopotame en train de dévorer le cadavre d'un congénère. C'est la deuxième fois que ce comportement est documenté par un scientifique. C'est en 1999, dans le fleuve Shire au Malawi, que le Dr Keith Eltringham, spécialiste des hippopotames, a observé pour la première fois un hippopotame en train de se nourrir du cadavre d'un congénère mâle. Par le passé, les hippopotames ont déjà montré un goût pour la viande. En 1995, le Dr Joseph Dudley décrivait pour la première fois dans une étude, le cas d'un mâle qui a tué et mangé un impala (une espèce d'antilope), qui tentait de fuir des chiens sauvages, dans le parc national Hwange au Zimbabwe. Plusieurs autres cas similaires ont, par la suite, été observés dans toute l'aire de répartition de Hippopotamus amphibius. Un hippopotame se nourrit du corps en décomposition d'un congénère, en Avril 2014, dans le parc Kruger en Afrique du Sud. Leejiah DorwardLes experts ne savent pas exactement pourquoi ces herbivores sont amenés à manger de la viande, en raison du manque d'informations et d'études sur le sujet. Selon le Dr Dudley, ce comportement pourrait intervenir dans un contexte où la nourriture est rare, notamment pendant les périodes de sécheresse. En outre, manger de la viande pourrait être un avantage pour un hippopotame en état de stress nutritionnel. Mais ce n'est pas sans risque. Entre 2004 et 2005, en Ouganda, le cannibalisme est suspecté d'avoir favorisé la transmission de l'anthrax, qui a causé la mort d'environ 300 hippopotames.D'après le Dr Dudley, les comportements de carnivore ne sont pas nécessairement plus fréquents que par le passé. Mais ils ont certainement été négligés. De plus, les cas d'hippopotames carnivores ont pu être sous estimés car ils ont pour habitude de se nourrir la nuit. Mais, d'après le Dr Dudley, ce comportement n'est sans doute pas fréquent car le système digestif des hippopotames n'est pas adapté à la viande. Mieux comprendre les cas d'hippopotames carnivores, et de cannibalisme, pourrait éventuellement permettre en définitive de prévenir la transmission de maladie comme l'anthrax. Et aider à la conservation de cette espèce.Note : Hippopotamus amphibius est répertorié comme vulnérable par l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) pour les motifs suivants : chasse pour la viande, braconnage pour l'ivoire (dents) et et perte de son habitat au profit des humains. (Les estimations démographiques les plus récentes suggèrent qu'au cours des 10 dernières années, il ya eu une baisse de 7 à 20% dans les populations)S & A 27jan.2015 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Admin-lane 0 Posté(e) le 10 décembre 2015 Les hippopotames ont longtemps été considérés comme des herbivores obligatoires. En réalité, ils seraient tout à fait capables d'ingérer de la viande.Les hippopotames (Hippopotamus amphibius) sont des mammifères dont le comportement joue un rôle très important dans l'écosystème terrestre et aquatique de leur habitat. Ils ont longtemps été considérés comme des herbivores obligatoires : certains spécimens seulement présentent des troubles et sont capables de consommer des carcasses d'animaux. Consommer des carcasses d'animaux, un comportement normal chez les hippopotames. MORNE HAMLYN/ CATERS NEWS/SIPAUne étude, présentée dans la revue Mammal Review, déclare qu'en réalité, ce comportement n'est pas anormal : les hippopotames seraient des carnivores facultatifs adeptes de la consommation de chair et de tissus intestinaux. Loin d'être un cas isolé, ce comportement s'observe chez des groupes d'hippopotames vivant à l'est et au sud du continent africain. Le comportement de ces animaux est complexe : ils sont généralement solitaires la nuit car c'est à cette période qu'ils se nourrissent. A l'inverse, ils deviennent extrêmement grégaires et territoriaux pendant la journée. Pour cette étude, 17 cas de carnivorisme ont été étudiés. Dans 11 de ces cas, les hippopotames ont consommé des cadavres en groupes constitués de plusieurs individus, ce qui est contraire au comportement de nourrissage habituel de l'espèce. Hippopotames dans leur milieu naturel : Hippohangingout.ogv (c) Earth-Touch.comDifférentes observations ont démontré que les hippopotames peuvent consommer des animaux très variés comme des zèbres, des éléphants, des oiseaux mais aussi d'autres hippopotames. La possibilité de ce comportement carnivore serait dû en grande partie aux caractéristiques inhérentes à ces animaux. - Tout d'abord, les hippopotames ont la possibilité d'ouvrir leurs mâchoires de manière anormalement large pour une espèce d'herbivore. Cette capacité est généralement réservée aux espèces de mammifères carnivores. - Leur mandibule est extrêmement robuste et leur dentition ne correspond pas non plus aux autres morphologies dentaires des animaux ayant un régime exclusivement végétal. En effet, ils possèdent des canines hypertrophiées.- Les hippopotames ont également un métabolisme anormalement lent pour un mammifère terrestre de cette taille et ils ingurgitent de faibles quantités de nourriture en comparaison des autres ongulés herbivores. - De plus, Hippopotamus amphibius est une espèce réputée très territoriale envers ses congénères et les autres grands mammifères. De ce comportement découlerait une agressivité qui favoriserait le carnivorisme.D'après cette étude, si les hippopotames ne consomment pas plus de viande ce n'est pas parce qu'ils sont mal armés pour la digérer mais plutôt parce que leur système digestif est mal protégé contre les éventuels pathogènes contenus dans les carcasses consommées. L'un de ces pathogènes, Bacillus anthracis (ou Bacille du charbon) est une bactérie d'une extrême virulence qui induit la mort rapide de son hôte. Elle est capable d'entrer en dormance sous forme de spores pendant une longue période quand les conditions environnementales ne sont pas optimales pour son activité. Elle est responsable des épidémies d'anthrax qui déciment quelques fois les troupeaux d'hippopotames.Cette maladie peut être contractée lorsque les herbivores consomment de l'herbe infestée par des spores de Bacillus anthracis ; ils peuvent aussi la contracter en se désaltérant avec de l'eau contenant ces mêmes organismes mais les épidémies qui ont affecté les hippopotames ne touchent généralement pas les autres herbivores ou alors dans une moindre mesure. Ces informations incitent les chercheurs à penser que l'infection des hippopotames se fait par la consommation de carcasses d'animaux malades et, plus particulièrement, par l'ingestion de cadavres d'hippopotames morts de l'anthrax ; ce qui expliquerait que l'épidémie reste limitée à cette espèce.Selon les chercheurs, les preuves de consommations opportunistes de viande seraient en réalité un trait largement répandu chez les espèces d'ongulés. Comme chez les hippopotames, ce comportement serait freiné par les pathologies que la consommation de carcasses peut engendrer car les ongulés n'auraient pas les défenses immunitaires adaptées à ce genre de maladie. Cependant, les hippopotames restent avant tout des herbivores dont le comportement carnivore serait induit par des facteurs climatiques stressants tels que la sécheresse ou l'apparition de ressources surabondantes (cadavres d'hippopotames infectés par l'anthrax, noyade massive de gnous).Sciences et avenir 10/12/2015 Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites