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Climat : El Nino sera bien là pour Noël

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Le bulletin du 9 juillet 2015 de la météo américaine (en anglais) confirme le renforcement du phénomène El Nino sur le Pacifique ouest. Absent depuis cinq ans, il peut avoir un impact important sur les récoltes dans le monde.

"Au cours de juin, les anomalies de températures de la surface de la mer ont dépassé les 1°C sur le centre et l’est du Pacifique tropical" annonce le bulletin de prévision de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) le 9 juillet 2015. Il n’y a plus aucun doute. Il y aura à Noël un épisode d’El Nino

 Une photo de 2002, montrant une maison en Equateur frappée par le phénomène El Nino. ©️ STR / AFP

Le phénomène de bascule des eaux chaudes tropicales de l’est vers l’ouest du Pacifique doublé d’un affaiblissement des alizées s’était fait oublier depuis 2010. Le temps de latence est plutôt inhabituel, "l’enfant" revenant en général tous les 18 mois à trois ans. Selon la NOAA, tous les modèles climatiques prédisent que le phénomène va continuer à se renforcer au cours de l’automne pour atteindre son pic de puissance en hiver avec une anomalie de température des zones marines situées près du Pérou et de l’Amérique centrale supérieure de 1,5°C par rapport à la normale.

Il y a ensuite 90% de chances pour qu’il se prolonge jusqu’au printemps 2016. "C’est un schéma classique avec une phase de préparation en fin de printemps pour un maximum d’activité à Noël comme le veut son surnom 'd’enfant Jésus' donné par les Péruviens" note Eric Guilyardi, chercheur au laboratoire Locean (UPMC/CNRS).

Ce Nino est qualifié de significatif par la NOAA, terme qui implique qu’il n’a à priori rien d’exceptionnel. Il n’atteint pas en tout cas les records de 1997-1998 où les anomalies de températures avaient atteint les 5°C, provoquant inondations catastrophiques au Pérou et forte sécheresse en Australie. Car le Nino perturbe tout le pourtour du Pacifique. "Il induit un affaiblissement de la mousson dans l’Asie du sud-est, une sécheresse en Indonésie et sur le nord de l’Australie, des précipitations fortes dans le Pacifique central et l’ouest de l’Amérique alors qu’en revanche l’est du continent sud-américain comme la Guyane connaît un temps plus sec" poursuit Eric Guilyardi. El Nino n’a en revanche qu’une influence faible sur l’Europe du nord où il pourrait renforcer une tendance à un hiver plus sec et frais.

 

L’espoir aux Etats-Unis est en tout cas immense car on y espère bien la fin de quatre ans de sécheresse catastrophique en Californie. Autre bonne nouvelle outre-Atlantique (et pour nos départements des Antilles) : la saison des cyclones qui a débuté en juin pour se finir en novembre devrait être calme. En revanche, ils seront plus forts dans le Pacifique Est. "Ce sont des probabilités élevées mais rien n’est gagné et les évènements prévus peuvent très bien ne pas arriver" note cependant Eric Guilyardi. 

Il arrive ainsi qu’une forte anomalie ne provoque ni un affaiblissement de la mousson asiatique, ni de fortes précipitations en Amérique. "El Nino est un mouvement climatique dont la variabilité est contrôlée par de délicats équilibres que nous ne comprenons pas encore bien" reconnaît un des meilleurs spécialistes du phénomène, Michaël McPhaden, de la NOAA de Hawaï. Ainsi, alors que logiquement la hausse des températures des océans du fait des émissions de gaz à effet de serre devrait renforcer El Nino, rien de tel n’a pu encore être enregistré. Les chercheurs estiment que le réchauffement climatique devrait le perturber au cours du 21ème siècle mais ils ne savent pas si ce sera en intensité ou en fréquence.

La question a son importance. El Nino peut avoir en effet de terribles conséquences socio-économiques. En 2002, l’affaiblissement de la mousson en Inde et en Asie du Sud-est a provoqué une baisse de 40% des récoltes. L’Inde y a perdu 3% de son PIB. Peuvent également être affectées les récoltes de café, de banane et de canne à sucre au Brésil, où une mauvaise saison pèse sur les cours mondiaux de ces produits.



Sciences et avenir 10/7/2015

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