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mustang91

Le gaz "vert" se taille progressivement une place dans le réseau français

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Injecter du gaz naturel "vert" (du biométhane) dans le réseau est possible depuis 2011 mais c'est vraiment cette année que le procédé a décollé en France, même si les projets ont encore parfois du mal à se financer.

Depuis mardi, une station d'épuration des eaux usées à Strasbourg injecte dans le réseau le gaz qu'elle dégage du traitement de ses boues d'épuration. C'est la première en France à mettre en place ce procédé autorisé depuis mai dernier.

Jusqu'ici, le biogaz injecté dans le réseau provenait des unités de méthanisation traditionnelles qui valorisent des déchets organiques agricoles ou urbains.

 Un méthaniseur, dans la région de Rennes, le 5 février 2015 (c) Afp

L'injection de biométhane est possible depuis 2011 en France. C'est le Centre de valorisation organique (CVO) de la métropole lilloise qui a été le premier, en juin 2011, à se lancer. "En 2013, on injectait 835.000 m3 dans le réseau, et le biométhane alimente aussi des bus", explique Bernard Debreu, vice-président de la Métropole, en charge de la propreté.

Quatre ans plus tard, seuls 13 sites de méthanisation pratiquent ce procédé et parmi eux, 7 ont été mis en service rien que depuis le début de l'année.

"C'est un décollage en douceur, mais significatif", commente Olivier Theobald, ingénieur à l'Ademe au service mobilisation et valorisation des déchets.

Si le démarrage a été "timide" jusqu'ici, juge Charlotte de Lorgeril associée au cabinet Sia Partners, c'est à cause des délais techniques et administratifs "particulièrement longs" pour faire aboutir les projets, trois ans au minimum.

D'ici la fin de l'année, la France devrait compter "environ 20 sites", selon Catherine Foulonneau, directrice stratégie territoire de GrDF, le gestionnaire du réseau de distribution de gaz, qui gère la majorité des tuyaux dans lesquels le biométhane est injecté.

Et les ambitions hexagonales sont importantes. La loi sur la transition énergétique fixe un objectif de 10% de biogaz dans la consommation française de gaz naturel en 2030.

Les 13 sites actuellement en service produisent 131 gigawattheures/an, l'équivalent de l'énergie nécessaire pour chauffer près de 11.000 foyers et faire rouler 580 bus.

Le potentiel français en matière d'injection est là. L'Ademe l'estime entre 12 et 30 térawattheures par an, soit l'énergie nécessaire pour chauffer 2,5 millions de foyers et alimenter 55.000 bus et camions, selon GrDF.

"Les 240.000 kilomètres de canalisations de gaz assurent un maillage particulièrement dense du territoire, ce qui augmente les possibilités de raccordement en limitant les coûts", explique Charlotte de Lorgeril.

La France, première agriculture d'Europe, possède également un potentiel de matière méthanisable important, auxquels s'ajoutent des déchets industriels et ménagers.



Ainsi, GrDF s'est donné comme objectif de connecter 100 sites au réseau en 2018. Le gestionnaire de réseau a été sollicité pour près de 380 projets actuellement à l'étude, dont 120 sont au stade de l'étude détaillée.


Mais il reste encore des "freins majeurs" à lever pour attirer les financements vers ces projets, prévient Charlotte de Lorgeril, car "la croissance actuelle est deux fois moins forte que nécessaire".

Elle cite notamment la simplification administrative, amorcée avec la mise en place d'une autorisation unique, et un ajustement des tarifs d'achat du gaz produit.

Sia partners a évalué les investissements nécessaires à 1,5 milliard d'euros d'ici 2020 à la fois auprès des banques, des fonds d'investissements et des entreprises.

Il faut "rassurer les banques", et cela passe aussi par "une professionnalisation et une montée en compétence de la filière, et par l'adaptation des technologies aux spécificités françaises", ajoute Catherine Foulonneau.

Dans cette optique, le lancement de l'injection de biogaz à partir des stations d'épuration est prometteur.

Si le potentiel est modeste - autour de 2 térawattheures/an - "l'intérêt des stations d'épuration c'est qu'elles sont au coeur des villes, parfois à proximité de zones industrielles et donc dans des zones où il y a un réseau de gaz", défend Olivier Theobald.


Sciences et Avenir 8sept.2015

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Strasbourg (AFP) - La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a inauguré mardi à Strasbourg une station d'épuration qui injecte directement du biométhane tiré des eaux usées dans le réseau de gaz de ville, présentée par ses promoteurs comme une première mondiale.

"Le projet que nous inaugurons aujourd'hui est, je l'espère, le premier d'une longue série", a déclaré la ministre peu avant l'injection des premiers mètres cubes de biogaz dans le réseau de gaz de la métropole alsacienne. "Ce projet illustre aussi l'économie circulaire qui transforme les déchets en énergie", s'est réjouie Mme Royal.

 Ségolène Royal, le 8 septembre 2015, à Strasbourg (c) Afp

Quatrième plus grande station d'épuration de France, installée au bord du Rhin, la station de Strasbourg va désormais fournir quelque 1,6 million de m3 de biométhane par an. C'est l'équivalent des besoins d'environ 5.000 logements à basse consommation.

"Le potentiel qui reste à équiper est important", a souligné Mme Royal: "A l'horizon 2020, plus de soixante stations d'épuration pourraient être équipées" en France, pour produire de quoi alimenter plus de 40.000 ménages (500 GWh par an).

Si le gaz naturel reste encore à court terme utile pour la transition énergétique car il émet moins de gaz à effet de serre que le charbon ou le fuel, à moyen terme cependant "la France doit progressivement substituer le gaz naturel par du biogaz", afin de "respecter ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre".

Le procédé de la méthanisation utilisé dans la station de Strasbourg n'est pas nouveau: il s'agit d'une fermentation, via des bactéries, des boues d'épuration, ces résidus de fin de parcours dans le traitement des eaux usées. Cette "digestion" génère du biogaz, souvent valorisé en électricité ou en combustible.

La grande nouveauté du projet strasbourgeois, baptisé Biovalsan et lancé en 2012, est d'en faire un biométhane de haute qualité, en le purifiant et en le débarrassant du gaz carbonique qu'il contient, puis de l'injecter dans le réseau de gaz naturel.

Des barrières réglementaires entravaient jusqu'à l'an dernier la route au biométhane des stations d'épuration. Mais le cadre réglementaire a été modifié en juin 2014 pour autoriser et soutenir la production de biogaz à partir des boues d'épuration des stations.

Biovalsan, soutenu par un financement de plus de 2 millions d'euros de la Commission européenne, est porté par la Communauté urbaine de Strasbourg, Réseau GDS et Suez Environnement.


Sciences et avenir 8/9/2015

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