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mustang91

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  1. L'anguille a la réputation d'être un animal insaisissable. Pour la première fois, des chercheurs sont parvenus à pister ce poisson depuis l'est du Canada jusqu'à la mer des Sargasses, son lieu de reproduction, quelque 2400 km plus loin. Encore aujourd'hui, les pérégrinations de l'anguille restent nimbées de mystère. On sait que ce poisson, au corps allongé comme un serpent et à la peau visqueuse, se reproduit dans la mer des Sargasses, dans l'Atlantique nord, car on y a retrouvé de nombreuses larves lors de diverses expéditions maritimes menées depuis plus de cent ans. L’anguille d'Europe ou anguille commune (Anguilla anguilla) mesure de 40 cm à 150 cm et pèse jusqu'à 4 kg pour les femelles. C'est une grande migratrice amphihaline (au cours de sa vie l'anguille va passer par des milieux présentant différents taux de salinité, de la mer vers l'eau douce puis à nouveau vers la mer). (c) Ron Offermans ccby-sa3.0 Une fois devenue adulte, l'anguille américaine (Anguilla rostrata), comme sa soeur européenne (Anguilla anguilla), doivent parcourir des milliers de kilomètres depuis les rivières où elles ont grandi jusqu'à cette mer dépourvue de côtes, où elles pondent leurs oeufs. Située au nord-est des Antilles, cette zone de l'Atlantique nord est bordée notamment par le Gulf Stream à l'ouest. Ses eaux sont salées et chaudes. Les conditions sont optimales pour le développement et l'éclosion des oeufs d'anguilles. L’anguille d’Amérique (Anguilla rostrata) est un poisson de la famille des anguilles qui se reproduit dans la mer des Sargasses et vient croître en eau douce ou salée le long des côtes, depuis l’Amérique centrale jusqu’au Groenland. Elle a une longueur moyenne de 90 cm pour le mâle (1,35 kg) et pour la femelle, qui est plus grande, une longueur maximale de 2 mètres. C’est un poisson catadrome, c’est-à-dire, qu’il vit en eau douce, mais retourne vers la mer pour se reproduire. Ellen Edmonson and Hugh Chrisp / domaine public Mais la communauté scientifique n'avait encore jamais eu de preuve directe de ce phénomène dans la mesure où les anguilles adorent nager en profondeur, prennent des routes inattendues et fuient la lumière. C'est grâce aux satellites qu'un coin du voile a été levé. Des chercheurs canadiens, notamment de l'Université de Laval (Québec), ont équipé 38 anguilles de balises "pop-up" de transmission par satellite. Amarrées sur le dos du poisson, elles enregistrent la température, la profondeur et la lumière ambiante pendant une durée programmée à l'avance. Un dispositif de corrosion se met ensuite en place pour libérer la marque du poisson. Celle-ci remonte alors à la surface et délivre les données enregistrées via le système satellite Argos. Sur les 38 balises installées sur des anguilles américaines relâchées au large de la Nouvelle-Ecosse à l'automne 2012, 2013 et 2014, 28 ont montré qu'elles fonctionnaient. Parfois l'aventure s'est arrêtée assez vite, entre autres parce que les anguilles ont été victimes de prédateurs. Huit anguilles ont quitté le plateau continental pour se lancer dans l'océan. Six anguilles ont pu être suivies pendant un mois. La lauréate de l'histoire, suivie pendant 45 jours, est une anguille originaire de l'estuaire du Saint-Laurent - et transplantée en Nouvelle-Ecosse -, qui a parcouru 2400 km et est parvenue très près de la limite nord de la mer des Sargasses. "Il s'agit de la première preuve directe de la migration d'une anguille américaine adulte jusqu'à la mer des Sargasses", son lieu de reproduction, souligne l'étude publiée mardi dans la revue britannique Nature Communications. Une équipe européenne avait déjà suivi en 2008 des anguilles européennes avec ce type de dispositif "pop-up" mais au tiers du voyage, tous les poissons avaient perdu leur balise. Romandie 27/10/2015
  2. Environ 500 personnes se sont mobilisées ce matin pour manifester contre les projets de la société Variscan Mines. Celle-ci a obtenu, en septembre dernier, un permis de recherches sur la zone de Loc-Envel. Bernard Hamon, maire de Ploumagoar (22) C'est le collectif Douar Didoull qui appelait à manifester contre les projets d'exploitation minière de la société australienne Variscan Mines, en Bretagne. Environ 500 personnes étaient rassemblées ce matin, à Guingamp (22). Manifestation à Guingamp (22) contre les prospections minières en Côtes d'Armor. En septembre dernier, Variscan Mines a obtenu un permis exclusif de recherche des sous-sols sur une zone couvrant 25 communes des Côtes d'Armor. Dans les années 70, la société Elf Aquitaine avait trouvé plusieurs filons dans la région. Et notamment du tungstène, un métal rare et très utilisé dans les industries spatiales et aéronautiques. Pour Bernard Hamon, maire de Ploumagoar et opposé à l'exploitation des sous-sols, ce permis de recherches va à l'encontre des délibérations prises par les élus locaux. FR3 Bretagne 24octobre.2015
  3. Paris - L'isobutène renouvelable mis au point et produit par la société Global Bioenergies est compatible avec les bouteilles de gaz à usage domestique, a annoncé lundi la société, qui doit lancer la production à grande échelle de son isobutène en 2018. Global Bionergies menait depuis plusieurs mois des tests en partenariat avec le Comité français du butane et du propane (CFPB) sur l'incorporation de son isobutène renouvelable dans le butane commercial, indique l'entreprise dans un communiqué. Ces tests, réussis donc, ont porté sur la chaîne logistique et le fonctionnement des équipements domestiques (cuisinières, etc), détaille-t-elle. Alors que le butane, le propane et l'isobutène sont utilisés par 10 millions de foyers français, il n'existe pas à ce jour de source renouvelable de butane, explique l'entreprise. L'incorporation d'isobutène renouvelable dans les bouteilles de gaz à usage domestique représente une application concrète qui concerne le quotidien de nombreux citoyens, s'est félicité Marc Delcourt, directeur général de Global Bioenergies. Global Bioenergies a développé un procédé par fermentation de végétaux de production d'isobutène, traditionnellement issu de la pétrochimie. Ce composé est utilisé dans la fabrication de plastiques, carburants, verre, etc. Elle dispose d'un site pilote dans la Marne et a débuté la construction d'un démonstrateur industriel à Leuna en Allemagne. Global Bioenergies doit aussi mettre en service fin 2018 sa première usine (IBN-One), en partenariat avec le sucrier Cristal Union, qui aura une capacité de production de 50.000 tonnes par an. La réussite de ces tests élargit encore le spectre des débouchés possibles de l'isobutène renouvelable de Global Bioenergies, après les biocarburants et la chimie. ROMANDIE 14SEPTEMBRE.2015
  4. Un modèle informatique simule l'impact de tsunamis en Méditerranée et révèle comment des vagues de grande ampleur pourraient inonder des zones côtières densément peuplées. Un outil et des résultats utiles aux décideurs publics pour minimiser les risques sociaux et environnementaux. Parce que la mer Méditerranée n'est pas épargnée par les tsunamis, des chercheurs ont modélisé leurs impacts possibles sur les rivages à l'aide d'un logiciel de simulation. L'étude parue dans la revue Ocean Science montre l'étendue des inondations en Méditerranée orientale, dans certaines zones du sud de l'Italie et de la Grèce. Unisciel 31/7/2011 En moyenne, la Grande Bleue vit un grand tsunami par siècle. Ces raz-de-marée sont générés par des séismes eux-mêmes provoqués par le glissement de la plaque africaine sous la plaque eurasienne. Le dernier épisode tellurique remonte au siècle dernier : en 1908, un tremblement de terre de magnitude 7,0 frappe la région de Messine, en Italie. Le tsunami qui en résulte crée des vagues dépassant parfois 10 mètres de hauteur et fait des milliers de victimes. De nos jours, quelque 130 millions de personnes vivent le long du littoral de Méditerranée. En outre, dans cette mer semi-fermée, les vagues d'un tsunami ont peu de distance à parcourir pour atteindre les côtes, ce qui ne laisse guère de temps pour réagir en pareil événement. Simulation d'une onde de choc au niveau de la Crète, 10 minutes après un séisme. En l'an 365 après J.C., une succession de tremblements de terre (le plus grand de magnitude estimée à 8,5) a provoqué un tsunami frappant la Grèce, l'Italie et l'Égypte et tuant quelque 5.000 personnes pour la seule ville d'Alexandrie. Achilleas Samaras et al., Ocean Science « La principale lacune de connaissances pertinentes dans la modélisation des tsunamis est ce qui arrive quand des vagues de tsunami abordent le littoral et se répandent à l'intérieur des terres », explique Achilleas Samaras, chercheur à l'université de Bologne, en Italie, et auteur principal de la recherche. L'équipe de chercheurs s'est concentrée sur la façon dont les zones côtières seraient touchées par les tsunamis dans la région méditerranéenne la plus active en matière de sismicité et de mouvements tectoniques et qui, en outre, a connu par le passé de nombreux épisodes de tsunami. À partir de données sur la profondeur du fond marin, le littoral et la topographie, un modèle informatique a été mis au point pour représenter la formation et la propagation des tsunamis en Méditerranée ainsi que leur frappe sur le littoral. Ainsi, un tsunami de magnitude 7,0 au large des côtes de la Sicile orientale inonderait jusqu'à 5 mètres au-dessus du niveau de la mer les zones côtières de basse altitude (voir l'animation) . Au sud de la Crète, un tel événement recouvrirait d'eau de mer une surface terrestre de 3,5 km² (voir l'animation). Simulation des risques d'inondation sur le littoral est de la Crète à la suite de vagues de 20, 10 et 5 mètres. En bleu, la surface minimale recouverte par les eaux. Achilleas Samaras et al., Ocean Science S'il ne faut pas extrapoler à tout va, « il est raisonnable, cependant, de considérer ces résultats comme une indication de la façon dont différents secteurs dans chaque région seraient affectés par des événements plus importants », signale Achilleas Samaras. La mer Méditerranée a déjà connu par le passé des épisodes de tsunami. Un nouveau modèle informatique permettrait de simuler l'impact d'un tel phénomène sur le littoral. victoria white2010, Flickr, CC by 2.0 Les scientifiques espèrent que ces simulations serviront à l'élaboration d'une base de données complète des scénarios de tsunami en Méditerranée : elle identifierait les régions côtières vulnérables et permettrait aux pouvoirs publics de planifier correctement les mesures à prendre. FUTURA SCIENCES 14SEPTEMBRE.2015
  5. Anciens volcans ou montagnes, les monts sous-marins, avec moins de 1 % des sites explorés, sont les dernières terrae incognitae de la planète. On les croyait isolés, séparés par de très grandes distances infranchissables par les organismes qui y vivent, et donc peuplées d'espèces endémiques. Pas du tout : une vaste campagne, de l'Alaska à la Nouvelle-Calédonie, vient de démontrer le contraire. Une hypothèse scientifique postulait que la faune des monts sous-marins était constituée d’espèces endémiques, c’est-à-dire propres à un mont ou une chaîne de monts. Pour tester cette hypothèse, les chercheurs ont analysé plus de 760 spécimens de coraux du genre Chrysogorgia, récoltés au niveau de monts sous-marins de Nouvelle-Calédonie, de Nouvelle-Zélande, des Caraïbes, d’Alaska et de Taïwan. Une colonie de Chrysogorgia sp. observée in situ avec le robot télé-opéré Deep Discoverer. Cette photo a été prise à 2.542 mètres de profondeur sur le mont sous-marin Physalia, en Atlantique nord-ouest. NOAA Okeanos Explorer Program, Our Deepwater Backyard : Exploring Atlantic Canyons and Seamounts 2014 Une grande partie de ces échantillons a été prélevée lors de 11 campagnes océanographiques françaises du programme Tropical Deep Sea Benthos (ex-Musorstom), menées conjointement par l’IRD et le MNHN depuis 40 ans. « La large distribution de nos échantillonnages est un des points forts de notre étude », commente Éric Pante, biologiste au laboratoire LIENSs (LIttoral ENvironnement et Sociétés, CNRS, université de La Rochelle). Grâce à « un travail intégratif » combinant à la fois des critères morphologiques et génétiques (et non l’un ou l’autre contrairement aux études antérieures menées au sein de ce genre), les chercheurs ont mis en évidence que la diversité des monts sous-marins analysés était bien plus importante que celle observée dans d’autres groupes taxonomiques. Gros plan sur les polypes d’une colonie de Chrysogorgia sp. observée avec le robot Deep Discoverer sur le mont Physalia. NOAA Okeanos Explorer Program, Our Deepwater Backyard : Exploring Atlantic Canyons and Seamounts 2014 Les données montrent qu’en moyenne, un cinquième des espèces échantillonnées était apparemment inféodé à un seul mont sous-marin. Plus que la géographie ou le type d’habitat, ce serait la profondeur qui semble structurer ces communautés benthiques. De plus, alors qu’une seule espèce de Chrysogorgia était connue des eaux calédoniennes avant ces travaux, les chercheurs en ont identifié une trentaine d’espèces de ce genre encore jamais décrite. « La découverte de cette diversité et de cette rareté des espèces de Nouvelle-Calédonie est cruciale dans la gestion des habitats profonds du parc naturel de la mer de Corail », souligne Sarah Samadi. Publiés dans la revue Journal of Biogeography, ces travaux participeront à l’établissement d’un plan de gestion des habitats profonds du parc naturel de la mer de Corail, en Nouvelle-Calédonie. FUTURA SCIENCES 11SEPTEMBRE.2015
  6. Le pergélisol de notre planète, cet épais sol gelé, contient du gaz carbonique enfoui sous forme de matière organique depuis la dernière période glaciaire, il y a environ 8.000 ans. Or, le réchauffement climatique a provoqué une libération de ce carbone. Une libération qui pourrait être atténuée selon des chercheurs, comme le montrent les grandes quantités de carbone charriées par le fleuve Mackenzie, au nord du Canada. Réchauffé, le pergélisol s'érode en effet plus facilement et la matière organique se retrouve durablement piégée… dans l'océan Arctique. Le pergélisol devient instable en se réchauffant (ici fissures visibles en Suède, sur le plateau tourbeux sur pergélisol de Storflaket près d'Abisko, en lisière de la zone restée froide. Ces zones peuvent libérer du méthane, qui contribue à réchauffer l'atmosphère. Dentren CC BY-SA 3.0 Le Mackenzie, au nord du Canada, est l’un des principaux fleuves de la planète. Son bassin versant a une superficie de 1.787.000 km2, il apporte ainsi chaque année à l’océan Arctique 100 millions de tonnes de sédiments qui se déposent sur les marges de la mer de Beaufort. Les rivières exportent en effet des produits solides provenant des sols en pente de leur bassin versant. Ces sédiments sont particulièrement riches en matière organique dont la nature et l’origine étaient jusqu’à présent assez mal connues. Le pergélisol (ou permafrost) est un sol gelé sur une grande épaisseur qui peut fondre en surface durant l'été. La matière organique qu'il contient se décompose alors et le carbone s'échappe sous forme de CO2 (gaz carbonique). Il est également soumis à l'érosion, laquelle augmente quand le climat se réchauffe. Soil Science, Flickr, CC by 2.0 Depuis plusieurs années, ce fleuve fait l’objet d’études approfondies. Un consortium international a ainsi échantillonné à plusieurs reprises des sédiments transportés par le fleuve à différentes profondeurs dans le chenal et mesuré l’abondance des échantillons en carbone 14 (14C). Les chercheurs ont ainsi constaté que la matière organique transportée par le fleuve Mackenzie jusqu’à l’océan était pauvre en carbone 14, c’est-à-dire relativement ancienne. En complétant leurs analyses à l’aide d’autres traceurs (isotopes 12 et 13 du carbone et rapport azote/carbone), les chercheurs ont montré qu’environ 10 à 30 % du carbone transporté par le fleuve était suffisamment ancien pour ne plus contenir de carbone 14. Et que ce carbone ancien provenait de l’érosion de roches sédimentaires riches en matière organique et âgées de plusieurs centaines de millions d’années, dont la présence est bien documentée dans le bassin du Mackenzie. Ils ont également montré que les 70 à 90 % de carbone organique restant (du carbone « moderne » contenant du 14C) provenaient d’un mélange de matière organique, récemment fabriquée par les végétaux, et de matière organique plus ancienne vieille de 8.000 à 9.000 ans. Une époque correspondant au maximum d’extension des marécages, tourbières et sols, riches en matière organique, formés après le retrait de la calotte glaciaire qui recouvrait le Canada lors du dernier âge glaciaire et aujourd’hui gelés. À son embouchure, le fleuve Mackenzie, au Canada, transporte 2,2 millions de tonnes de carbone organique moderne à l’océan Arctique. Robert Hilton, Durham University Une des menaces du changement climatique est la fonte du pergélisol (sol gelé en permanence des zones subarctiques et arctiques) avec pour conséquence la décomposition en gaz carbonique (CO2) des énormes quantités de matière organique qui y sont piégées. Les sols gelés de la planète contiennent en effet deux fois plus de CO2 que n’en contenait l’atmosphère de l’époque préindustrielle. Or, cette étude montre qu’en fait une partie de la matière organique du pergélisol est emportée jusque dans les sédiments marins, en raison d’une érosion accrue des sols devenus plus instables et que, ce faisant, elle échappe à cette décomposition. Afin d’étudier le devenir à long terme de la matière organique fluviale ayant atteint l’océan, les chercheurs ont conduit les mêmes analyses que précédemment dans une carotte sédimentaire prélevée dans le delta du fleuve. Ils ont ainsi pu montrer qu’en mer, 65 à 100 % de la matière organique fluviale était préservée de la décomposition, un taux important permis par la combinaison de deux facteurs : - des températures faibles - et un taux de sédimentation élevé au débouché du fleuve. L’érosion des sols gelés des hautes latitudes, accentuée par leur fonte, et le transport vers l’océan de la matière organique qu’ils renferment sont donc des moyens efficaces pour la planète. Non seulement de diminuer le taux de décomposition en CO2 de la matière organique du pergélisol, mais aussi d’enfouir dans l’océan, pendant plusieurs centaines de milliers d’années, le carbone qui avait été piégé dans le pergélisol après la dernière période glaciaire, il y a 8.000 ans environ. Grâce à des estimations récentes des flux de sédiments transportés par le fleuve Mackenzie, les chercheurs ont calculé que 2,2 millions de tonnes de carbone organique moderne étaient transportées chaque année à l’océan Arctique. Ce flux est supérieur aux apports cumulés des autres grands fleuves arctiques (Ob, Yenisei, Lena, Indigirka et Kolyma). Il n’est évidemment pas suffisant pour contrebalancer les émissions anthropiques de CO2 mais il est suffisamment important pour avoir joué – et pour jouer encore – un rôle dans le couplage entre climat et cycle du carbone aux hautes latitudes. Futura Sciences 10septembre.2015
  7. Injecter du gaz naturel "vert" (du biométhane) dans le réseau est possible depuis 2011 mais c'est vraiment cette année que le procédé a décollé en France, même si les projets ont encore parfois du mal à se financer. Depuis mardi, une station d'épuration des eaux usées à Strasbourg injecte dans le réseau le gaz qu'elle dégage du traitement de ses boues d'épuration. C'est la première en France à mettre en place ce procédé autorisé depuis mai dernier. Jusqu'ici, le biogaz injecté dans le réseau provenait des unités de méthanisation traditionnelles qui valorisent des déchets organiques agricoles ou urbains. Un méthaniseur, dans la région de Rennes, le 5 février 2015 (c) Afp L'injection de biométhane est possible depuis 2011 en France. C'est le Centre de valorisation organique (CVO) de la métropole lilloise qui a été le premier, en juin 2011, à se lancer. "En 2013, on injectait 835.000 m3 dans le réseau, et le biométhane alimente aussi des bus", explique Bernard Debreu, vice-président de la Métropole, en charge de la propreté. Quatre ans plus tard, seuls 13 sites de méthanisation pratiquent ce procédé et parmi eux, 7 ont été mis en service rien que depuis le début de l'année. "C'est un décollage en douceur, mais significatif", commente Olivier Theobald, ingénieur à l'Ademe au service mobilisation et valorisation des déchets. Si le démarrage a été "timide" jusqu'ici, juge Charlotte de Lorgeril associée au cabinet Sia Partners, c'est à cause des délais techniques et administratifs "particulièrement longs" pour faire aboutir les projets, trois ans au minimum. D'ici la fin de l'année, la France devrait compter "environ 20 sites", selon Catherine Foulonneau, directrice stratégie territoire de GrDF, le gestionnaire du réseau de distribution de gaz, qui gère la majorité des tuyaux dans lesquels le biométhane est injecté. Et les ambitions hexagonales sont importantes. La loi sur la transition énergétique fixe un objectif de 10% de biogaz dans la consommation française de gaz naturel en 2030. Les 13 sites actuellement en service produisent 131 gigawattheures/an, l'équivalent de l'énergie nécessaire pour chauffer près de 11.000 foyers et faire rouler 580 bus. Le potentiel français en matière d'injection est là. L'Ademe l'estime entre 12 et 30 térawattheures par an, soit l'énergie nécessaire pour chauffer 2,5 millions de foyers et alimenter 55.000 bus et camions, selon GrDF. "Les 240.000 kilomètres de canalisations de gaz assurent un maillage particulièrement dense du territoire, ce qui augmente les possibilités de raccordement en limitant les coûts", explique Charlotte de Lorgeril. La France, première agriculture d'Europe, possède également un potentiel de matière méthanisable important, auxquels s'ajoutent des déchets industriels et ménagers. Ainsi, GrDF s'est donné comme objectif de connecter 100 sites au réseau en 2018. Le gestionnaire de réseau a été sollicité pour près de 380 projets actuellement à l'étude, dont 120 sont au stade de l'étude détaillée. Mais il reste encore des "freins majeurs" à lever pour attirer les financements vers ces projets, prévient Charlotte de Lorgeril, car "la croissance actuelle est deux fois moins forte que nécessaire". Elle cite notamment la simplification administrative, amorcée avec la mise en place d'une autorisation unique, et un ajustement des tarifs d'achat du gaz produit. Sia partners a évalué les investissements nécessaires à 1,5 milliard d'euros d'ici 2020 à la fois auprès des banques, des fonds d'investissements et des entreprises. Il faut "rassurer les banques", et cela passe aussi par "une professionnalisation et une montée en compétence de la filière, et par l'adaptation des technologies aux spécificités françaises", ajoute Catherine Foulonneau. Dans cette optique, le lancement de l'injection de biogaz à partir des stations d'épuration est prometteur. Si le potentiel est modeste - autour de 2 térawattheures/an - "l'intérêt des stations d'épuration c'est qu'elles sont au coeur des villes, parfois à proximité de zones industrielles et donc dans des zones où il y a un réseau de gaz", défend Olivier Theobald. Sciences et Avenir 8sept.2015
  8. Une équipe de chercheurs propose un procédé efficace et bon marché pour dépolluer les sols et les eaux douces, à base de nanoparticules et de rayonnements ultraviolets. Leur méthode piège les hormones, le bisphénol A et les pesticides. La pollution atmosphérique inquiète, notamment par les effets négatifs qu’elle peut avoir sur nos systèmes respiratoires. La pollution des eaux et des sols n’est pas en reste. Les études font état d’une présence de plus en plus importante de polluants dans nos terres et dans nos rivières. Des pesticides ou autres perturbateurs endocriniens, tels que le bisphénol A, sont disséminés dans notre environnement, résistent à la dégradation naturelle et ont des effets néfastes sur la santé humaine et celle des autres êtres vivants. Les méthodes d’élimination restent pour l’heure fastidieuses et coûteuses. Ce procédé à base de nanoparticules biocompatibles et de rayonnements ultraviolets pourra-t-il mettre fin à la pollution des sols et des eaux ? Antranias, Pixabay, DP C’est suite à un heureux hasard que des chercheurs du MIT (Massachusetts Institute of Technology), en collaboration avec des chercheurs brésiliens de la Federal University of Goiás, sont parvenus à mettre au point une nouvelle méthode simple et rapide de décontamination des eaux et des sols, présentée dans la revue Nature Communications. Leur étude portait en effet à l’origine sur le développement de nanoparticules destinées à acheminer des médicaments au sein même de cellules cancéreuses. Pour ce faire, nos chercheurs avaient synthétisé des polymères biocompatibles capables de se désagréger une fois exposés à un rayonnement ultraviolet (UV). Mais ces UV peuvent endommager les tissus et les cellules vivantes et peinent à traverser la barrière de la peau. Pourtant, à quelque chose malheur est bon puisque nos pharmaciens à la recherche d’une seconde chance pour leurs polymères ont découvert qu’une fois irradiés de rayonnements UV, ceux-ci devenaient de véritables pièges à produits toxiques. La méthode a d’ores et déjà montré son efficacité s’agissant d’extraction de phtalates (films plastiques, emballages, revêtements de sol, rideaux de douche, etc.), de bisphénol A (bouteilles en plastique, papier thermique, etc.) et d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (issus de la combustion incomplète d’hydrocarbures). Des chercheurs proposent d’utiliser des nanoparticules irradiées au rayonnement UV pour piéger les polluants présents dans les eaux et dans les sols. Nicolas Bertrand, MIT Pour parvenir à leurs fins, les chercheurs ont synthétisé des polymères à base polyéthylène glycol et d’acide polylactique. Le premier est un composé que l’on retrouve dans de nombreux produits de la vie courante : dentifrice, gouttes pour les yeux, laxatifs, etc. Le second est un plastique biodégradable utilisé, par exemple, pour la fabrication de gobelets. Les nanoparticules ainsi produites présentent un noyau hydrophobe et une enveloppe hydrophile. Exposées à un rayonnement UV, les enveloppes s’ouvrent. Sous l’effet de forces qui agissent à l'échelle moléculaire, les polluants hydrophobes en solution se déplacent vers les noyaux des nanoparticules et se fixent à leur surface par adsorption. Le tout forme des agrégats suffisamment grands pour être éliminés par des méthodes simples de filtration. Parmi les avantages de la méthode, il y a le fait que les polymères utilisés peuvent être produits à température ambiante. Par ailleurs, ils ne ciblent pas un polluant en particulier : il suffit juste qu'il soit hydrophobe. Une seule manipulation suffit donc à éliminer à la fois des hormones, du bisphénol A et des pesticides présents dans un échantillon. Enfin, des nanoparticules présentent un rapport surface/volume élevé. De quoi limiter la quantité nécessaire à l’élimination de polluants à grande échelle et réduire les coûts de l’opération. Futura Sciences 30juillet.2015
  9. Lors d'une compétition internationale de surf en Afrique du sud, le finaliste est attaqué par un requin sous l'œil des caméras. Que risquait réellement le surfeur ? Décryptage du spécialiste Bernard Seret. World Surf League 19juillet2015 L'image est digne d'un film d'horreur : un surfeur, en l'occurrence Mick Fanning, triple champion du monde venu disputer la finale du J-Bay, l'une des plus grande compétition de surf, est assis tranquillement sur sa planche, attendant son "run"... tandis que, dans son dos, un aileron laisse deviner qu'une terrible attaque est sur le point de se produire. Tout s'enchaîne alors très vite. Le squale surgit en un éclair, tandis que Mick Fanning se cramponne à la planche (de son salut) et bat des pieds comme pour dissuader le squale. "Il a eu le bon réflexe, commente Bernard Seret, océanographe spécialiste des requins. Mais il a aussi eu beaucoup de chance, car normalement le requin ne manque pas sa cible". Mais au fait, quel requin ? Le champion risquait-il vraiment d'y laisser la vie ? "C'est certain, tranche Bernard Seret. L'aileron est caractéristique d'un grand requin blanc, qui est par ailleurs une espèce connue pour fréquenter les eaux sud-africaines". Le spécialiste a par ailleurs pu estimer la taille du prédateur : "A un moment, on voit ce qui semble être sa nageoire pectorale. Compte tenu de la taille du surfeur, on peut estimer la taille de la nageoire et donc celle du requin, car elle fait environ 16% de la longueur du corps. Ce qui donne un animal de 3,10 à 3,80 mètres de long !" Quant à l'attaque, il est probable que le grand blanc ait en fait ciblé... le leash, c'est-à-dire la cordelette qui relie le surfeur à sa planche. "Le leash traîne dans l'eau et peut se mettre à vibrer, explique Bernard Seret. Il ressemble alors à un poisson pour le requin : c'est une sorte de leurre". Ce qui explique peut-être pourquoi Mick Fanning s'en sort miraculeusement indemne, et pas son leash, tranché net sur le coup. Sciences et Avenir 20juillet2015
  10. Article du Monde du 22 mai 2015 - Nito Silva essuie les copeaux de bois collés sur son visage en sueur, sa tronçonneuse toujours en marche. « Je débite une quarantaine d’arbres par jour », affirme-t-il, appuyé sur un arbre qu’il vient d’abattre. Ce Mozambicain de 45 ans, vêtu d’un T-shirt sale, d’un pantalon déchiré et de chaussures éraflées, coupe des arbres illégalement, sans porter ni casque, ni protections auditives, ni lunettes de sécurité. Des centaines de souches autour de lui témoignent de son dur labeur. Le transport du bois se fait par camion au Mozambique. Crédit Jeroen Van Loon Avant, il était fermier et cultivait du manioc, du maïs et des haricots. Il y a huit ans, des hommes d’affaires chinois sont venus dans sa région et lui ont proposé un gros salaire pour couper des arbres. Ils lui ont prêté une tronçonneuse et passent maintenant une fois par semaine récupérer les troncs en camion, en empruntant une piste cahoteuse de 60 kilomètres. « La journée, ce sont les plus épais, et la nuit les plus fins, interdits par la loi, explique Nito Silva, qui sait que son travail est illégal. Mais que puis-je faire d’autre ? Quand j’étais agriculteur, je ne gagnais presque rien et j’ai sept enfants à nourrir. » Lui et ses deux assistants touchent 160 à 300 meticais mozambicains (4 à 7,50 euros) par arbre, en fonction du type de bois. Les hommes d’affaires chinois vendent des arbres feuillus exotiques rares, tels que le mopane, l’ébène, le combretum imberbe, le panga panga, la grenadille d’Afrique et le wengé, cent fois plus cher dans leur pays. Cependant, le revenu de Nito Silva est tout à fait correct pour le Mozambique, où plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté et où les salaires mensuels dépassent rarement 3 000 meticais (76 euros). D’autres bûcherons mozambicains gagnent moins. Pedro Abilio, 28 ans, touche par exemple 2 500 meticais (65 euros) par camion de 80 troncs qu’il livre. Il perd une partie de cet argent car il travaille officiellement pour un intermédiaire mozambicain. Le bois est pourtant pris directement en charge par les Chinois qui acheminent chaque semaine sept camions jusqu’au village de Pedro, au cœur de la forêt dans la province de Tete, pour récupérer les troncs d’arbres. Comme Nito Silva et Pedro Abilio, de nombreux Mozambicains abattent des arbres illégalement pour le compte d’entreprises chinoises. Bien souvent, celles-ci leur prêtent d’abord de l’argent pour acheter du matériel, par exemple une tronçonneuse, ce qui les place dans un état de dépendance et les oblige à continuer de couper du bois pour pouvoir rembourser leur dette. En se fournissant auprès de citoyens mozambicains, les Chinois évitent les coûts élevés occasionnés pour obtenir une licence d’exploitation et l’obligation de replanter les arbres. « Si les entreprises chinoises respectaient les règles, elles ne dégageraient qu’environ 10 % de bénéfices », estime Ana Alonso, une Espagnole de 65 ans qui milite contre l’exploitation illégale des forêts au Mozambique depuis plus de vingt ans. Selon elle, soudoyer les autorités au lieu de payer des impôts permet d’augmenter les bénéfices de plus de 50 %. Dans une forêt du Mozambique. Crédit Jeroen Van Loon « Si la police nous arrête, nous lui donnons de l’argent pour pouvoir poursuivre notre route », confirme le souriant « M. Huo ». Cet homme d’affaires chinois de 53 ans, qui ressemble à un cow-boy asiatique vêtu d’une veste de camouflage kaki et d’un chapeau gris, est le patron de Yixing Madeira, l’une des nombreuses entreprises chinoises présentes sur la route principale menant à Beira. En nous rendant dans cette ville portuaire, nous croisons des douzaines de camions bourrés de troncs d’arbres, souvent conduits par un Chinois. Des dizaines de milliers de troncs, empilés en montagnes si hautes qu’elles en donnent le vertige, attendent sur les terrains de M. Huo et de ses voisins chinois avant d’être envoyés en Chine. Cette vision révèle la vitesse incroyable à laquelle les Chinois vident les forêts primitives du Mozambique. La déforestation illégale se déroule de façon similaire dans des pays tels que le Congo-Brazzaville, la République démocratique du Congo, la Guinée-Bissau, le Cameroun, la Gambie, Madagascar, la Russie, l’Indonésie, le Myanmar, le Laos et le Vietnam. D’après Greenpeace, cette déforestation aura des conséquences non seulement sur le réchauffement climatique, mais aussi sur la pluviométrie. « La déforestation en Amazonie et en Afrique centrale a réduit directement la pluviométrie dans le Midwest des Etats-Unis pendant la période de croissance des cultures, indique l’ONG dans un récent rapport. La déforestation complète du bassin du Congo intensifiera certainement la mousson en Afrique de l’Ouest, tout en augmentant les températures de 2 à 4 °C et en réduisant la pluviométrie jusqu’à 50 % dans toute la région. » Selon M. Huo, 120 conteneurs de 20 m3 remplis de bois partent chaque semaine de Beira vers la Chine. Etant donné que, depuis 2007, de nombreux types de bois de qualité exceptionnelle ne peuvent plus être exportés sous forme de troncs d’arbres et doivent être transformés au Mozambique pour créer plus d’emploi, M. Huo coupe simplement les troncs en deux à l’aide d’une machine. « Ainsi, on peut mettre plus de bois dans le conteneur », dit-il avec un petit rire, en nous tendant des bouteilles d’eau minérale et en allumant une cigarette. Nous ne sommes pas autorisés à prendre des photos des ouvriers mozambicains déchargeant les camions remplis de troncs d’arbres qui viennent d’arriver à l’aide d’un chariot élévateur. M. Huo déclare avec franchise qu’il préfère acheter le bois à des citoyens mozambicains car cela lui permet de « faire plus de profits ». Il n’a pas mauvaise conscience, car « les gardes forestiers, les policiers et les responsables politiques sont tous des délinquants par ici. » Stockage des troncs d'arbre au Mozambique. [i]Crédit Jeroen Van Loon [/i] Tout en gloussant, il raconte que des gardes forestiers se sont présentés à sa porte un soir il y a quelques jours, en lui proposant de lui vendre des arbres coupés illégalement. Puis il éclate de rire lorsque nous lui demandons ce qu’il fera quand il n’y aura plus de bois au Mozambique : « J’irai dans un autre pays où il y a encore du bois, bien sûr ! » L’homme d’affaires est convaincu que les forêts de feuillus du Mozambique auront disparu dans quelques années. « Alors que cette catastrophe écologique se déroule au Mozambique, la communauté internationale ne semble guère s’en soucier », déplore Ana Alonso, qui se dit persuadée que la déforestation aura une influence négative sur le réchauffement climatique. Bien qu’elles soient moins connues que celles d’Amazonie, ces forêts constituent également les poumons de notre planète. » Néanmoins, il serait impossible, selon elle, de laisser les forêts de feuillus complètement intactes : « Il y a des gens qui y vivent. Ils doivent subvenir à leurs besoins. » Voilà pourquoi elle exploite depuis les années 1990 une forêt de 60 000 hectares où elle et ses employés prélèvent et replantent des arbres de façon maîtrisée. « C’est le meilleur moyen de protéger une forêt de feuillus tropicale », précise-t-elle. Bien qu’elle paie toujours ses impôts, le gouvernement du Mozambique tente par tous les moyens d’empêcher ce qu’elle fait, accuse-t-elle. Sa licence d’exploitation lui a par exemple été retirée pour des motifs peu clairs en 2010 et elle ne l’a récupérée qu’après un procès de deux ans. Depuis qu’elle a reçu des menaces de mort anonymes, elle fait appel à une société de sécurité. « Plusieurs responsables politiques et fonctionnaires mozambicains deviennent riches rapidement grâce aux pots-de-vin chinois tandis que les habitants de la forêt demeurent désespérément pauvres », regrette la militante. Aux termes du droit mozambicain, les villages locaux devraient bénéficier de 20 % de l’impôt prélevé sur les arbres coupés d’Ana Alonso. Mais selon elle, cet argent ne leur revient pas du tout. L’ONG britannique Environmental Investigation Agency (EIA) tient également les responsables politiques mozambicains corrompus pour responsables de l’exploitation illégale des forêts. Dans un rapport publié récemment, cette organisation cite des marchands de bois chinois expliquant à des chercheurs infiltrés comment obtenir l’aide de députés mozambicains et de l’actuel ministre de l’Agriculture, José Pacheco, qui s’est justement vu confier la mission de lutter contre l’exploitation illégale des forêts. À partir des chiffres des exportations mozambicaines et des importations chinoises, l’EIA a calculé que 93 % de l’exploitation forestière au Mozambique était illégale au cours des dernières années. La majorité du bois de feuillus a été envoyé en Chine, où l’exploitation commerciale des forêts est interdite depuis 1998. Depuis 2013, le Mozambique est le plus gros fournisseur de bois de la Chine sur le continent africain. D’après les calculs de l’EIA, les exportations illégales de bois ont fait perdre environ 113 millions d’euros de recettes fiscales à l’ancienne colonie portugaise depuis 2007. Cette somme aurait pu, par exemple, financer le programme forestier national du Mozambique pendant trente ans ou couvrir près de deux fois les coûts d’un programme de réduction de la pauvreté, selon l’EIA. Ana Alonso souligne que, contrairement aux réserves de gaz et de charbon récemment découvertes, le bois tropical pourrait constituer une source de revenus durable pour le Mozambique : « Si on fait les choses comme il faut, les forêts ne risquent jamais de disparaître. » Mais selon elle, de nombreux Mozambicains transforment le bois précieux en charbon ou brûlent les arbres pour créer des terrains agricoles, inconscients de leur véritable valeur. Le ministère de l’agriculture inflige bien des amendes aux entreprises chinoises de temps à autre, mais Ana Alonso considère que les actions de ce type ne sont que des manœuvres politiques symboliques : « Les amendes sont une plaisanterie à côté des millions que gagnent les Chinois. La société civile doit passer à l’action et ne doit plus accepter cela. » L’organisation locale de défense de l’environnement Forum Terra montre l’exemple. Elle informe les habitants sur leurs droits et les aide à créer des comités visant à prévenir la corruption des responsables locaux par des négociants chinois. Elle les incite également à arrêter les camions qui transportent du bois récolté illégalement. « Ils doivent appeler les autorités locales et la moitié de l’amende doit être versée aux habitants », explique Manuel Passar, membre de Forum Terra. En attendant, le bûcheron illégal Nito Silva a remarqué la nette diminution du nombre d’arbres feuillus de grande valeur dans la région. Il ne se dit toutefois pas vraiment inquiet, en versant de l’essence dans sa tronçonneuse : « Quand tous les arbres auront disparu, je brûlerai tout pour créer des terres arables et je planterai du maïs et des ananas. » LeMonde22mai2015
  11. Depuis le 28 avril 2015, un gigantesque incendie de forêt sévit dans la zone de restriction autour de la centrale de nucléaire ukrainienne. Et les re-dépositions radioactives qu'il entraîne sont une menace pour toute la biodiversité. Les processus de décomposition végétale mettent en jeu de nombreux micro-organisme parmi lesquels des bactéries et du mycélium (les filaments blancs). Biosphoto / Jean-Yves Grospas Bactéries, champignons, acariens, ils sont des milliards dans chaque gramme de terre à participer aux processus de décomposition de la matière végétale. Un mécanisme indispensable à la perpétuation des cycles de la vie, car il permet la remise en circulation de précieux nutriments que contient la matière organique. Or, lors d'une contamination nucléaire, ces micro-organismes eux aussi subissent des pertes massives de leurs effectifs. Et les conséquences de cette hécatombe sont inquiétantes. En mai 2014, la revue Oecologia publiait un article relatant une expérience édifiante menée entre septembre 2007 et juin 2008. Plus de 500 sacs de feuille mortes non contaminées de quatre espèces d’arbres différentes ont été déposées dans 20 sites forestiers autour de Tchernobyl, sites pour lesquels le rayonnement ambiant pouvait varier d’un facteur 2600. Après avoir récupéré les sacs après moins d’un an, séché et pesé la litière de feuilles, quel fut le résultat ? Réponse sur le blog de Dominique Leglu, directrice de publication de Sciences et Avenir. Une telle contamination est sans doute en train de se produire à l'heure actuelle. En effet, l'incendie qui sévit dans la zone d'exclusion de la centrale présente le risque de remettre en suspension des particules radioactives piégées en quantité importantes dans les sols et la végétation. Et une fois dans les airs, ces particules poussées par les vents peuvent se déposer à plusieurs milliers de kilomètres de distance. Une étude conduite par une équipe internationale de chercheurs et publiée en février 2015 dans la revue ESA (Ecological Society of America) avait conclu, d'après l'utilisation d'un modèle mathématique, que les grands incendies de 2002, 2008, et 2010 qui ont frappé l'Ukraine avaient renvoyé vers l'Europe près de 8% des particules radioactives émises lors de l'accident nucléaire. Spoiler: Après la récupération des sacs, il a été constaté que la diminution en masse de la litière était 40% moindre dans les zones les plus contaminées par rapport aux zones présentant un taux de radiation naturel normal en Ukraine SCIENCES ET AVENIR 30AVRIL2015
  12. En Afrique, les femelles d'un groupe de chimpanzés se distinguent en chassant de petits animaux à l’aide de bâtons. Un comportement méconnu qui pourrait renseigner sur la façon dont les premiers hominidés se sont équipés d’outils. Au Sénégal, des femelles de chimpanzés sont plus enclines que les mâles à utiliser un outil pour chasser de la viande, rapporte une étude parue dans le journal Royal Society Open Science. Une attitude qui dénote chez ces primates où les mâles adultes, généralement les principaux chasseurs, capturent les petits vertébrés à la main. Exemple de chasse assistée d’un outil par les chimpanzés de Fongoli, au Sénégal. Un mâle adulte utilise une branche d’arbre modifiée (photos a, b, c) pour poignarder une proie réfugiée à l’intérieur d’une branche et qu’il finit par capturer (photo D) sous le regard de son jeune frère. Pruetz et al., BBC Découvert en 2007 chez quelques individus de Pan troglodytes verus, ce nouveau comportement de chasse outillée est à présent confirmé après avoir été observé plus de 300 fois. En outre, plus de la moitié des chasses étaient le fait de femelles : 175 contre 130 pour les mâles. Alors que les groupes de chasse étaient majoritairement masculins (60 % de mâles), seuls 40 % d’entre eux chassaient activement. Les proies de cette population de chimpanzés se composent de galagos, petits mammifères qui, poursuivis, se réfugient dans des cavités comme le creux d’un tronc d’arbre. Les chimpanzés utilisent alors des branches pointues pour pouvoir les piquer et les y déloger. Pour Jill Pruetz, anthropologue à l’université d’État de l’Iowa, aux États-Unis, et auteur principal de l’article, la différence sexuelle dans l’utilisation de l’outil résulte du fait que les chimpanzés mâles ont tendance à être plus opportunistes que les femelles : le mâle attrape souvent la proie que la femelle a laissé s’échapper, explique la chercheuse. Les galagos (ici Galago senegalensis) sont victimes d’attaques dans leurs nids par des chimpanzés. Après que les victimes ont succombé — et ne sont donc plus susceptibles de les mordre ou de leur échapper —, les chimpanzés les récupèrent à bout de bras ou en brisant le tronc creux. Pelican from Tokyo, Wikimedia Commons, cc by sa 2.0 Ce comportement semble unique au site sénégalais de Fongoli. Peut-être parce que les autres populations de chimpanzé n’ont jamais appris la technique, suppose Jill Pruetz. La tolérance sociale adoptée par ce groupe pourrait aussi être une explication. « À Fongoli, explique Jill Pruetz, quand une femelle ou un mâle de rang inférieur capture quelque chose, ils sont autorisés à le garder et à le manger. Sur d’autres sites, le mâle alpha ou un autre mâle dominant viendra prendre la proie. » Les femelles ont donc, dans ces situations, peu d’intérêts à dépenser de l’énergie pour une ressource qu’elles ne consommeront probablement pas. Une autre hypothèse porte sur l’environnement : en raison des conditions climatiques sèches de Fongoli, la proie préférée des chimpanzés, à savoir le colobe rouge (Piliocolobus badius), est absente. Les chimpanzés se rabattent donc sur de plus petites sources de viande, comme les galagos. Pour les anthropologues, en plus d’enrichir les connaissances sur l’espèce Pan troglodytes verus, ces travaux éclairent l’histoire de l’évolution des hominidés auxquels sont apparentés les chimpanzés et montrent qu’une chasse assistée d’outil similaire a pu être importante pour les premiers hominidés. Futura Sciences 27avril.2015
  13. Une toile d’araignée se compose de fils de soie que l’arachnide génère à partir de glandes spéciales. Cette soie possède à la fois une solidité et une élasticité exceptionnelle. Unisciel et l’Université de Lille 1 nous expliquent, avec le programme Kézako, les secrets des toiles d’araignées. Lorsque l’on s’intéresse aux araignées, on est vite fasciné par ce système de capture assez exceptionnel qu’est leur toile. En effet, la soie qui la compose a des propriétés de solidité et d’élasticité jalousées par l’industrie humaine. Unisciel 15avril2015 Lorsque l’araignée tisse sa toile, elle peut décider des caractéristiques de sa soie. Certains fils sont alors particulièrement résistants, d’autres plutôt élastiques. ces propriétés sont dues à l’arrangement des molécules au sein du fil. Lorsqu’elles sont bien alignées, la soie a une résistance proche de l’acier (pour un câble à même échelle). Lorsqu’elles sont en désordre, le fil devient alors extrêmement élastique. Futura Sciences 27avril.2015
  14. Après le volet marin, l'expédition terrestre de La planète revisitée en Guyane vient de s'achever. Son responsable, Olivier Pascal, directeur des opérations de recherche sur la biodiversité à l'ONG Pro-Natura International, dresse un premier bilan de cet inventaire de la biodiversité forestière. Il n'y avait guère plus reculée comme zone de prospection lors du volet terrestre de la mission exploratoire de La planète revisitée en Guyane. C'est dans le massif du Mitaraka, à la pointe sud-ouest du département d'outre-mer français, près du Surinam et du Brésil, qu'une trentaine de naturalistes ont collecté, deux mois durant, des échantillons de la faune et de la flore locales. Un spécimen de Synapturanus salseri, une espèce d'amphibien de la famille des Microhylidés. Maël Dewynter, MNHN, PNI Premier constat pour ces spécialistes habitués des forêts tropicales : la couverture forestière n'est pas très haute, contrairement à d'autres zones telles qu'à Saül, commune située au centre du département. Pour autant, la région est très riche en espèces, certainement du fait de sa topographie complexe qui dessine des sous-bois denses et les inselbergs du Mitaraka, sorte de collines culminant à près de 700 mètres d'altitude. L'absence de toute habitation à moins de 120 km - et a priori de tout orpailleur - contribuent à l'attractivité des lieux, aux yeux des scientifiques. L'effort collectif déployé durant des semaines fut payant : deux tiers de la faune guyanaise connue ont été collectés et ils donnent une image assez exhaustive du milieu et de sa biodiversité. « À la marge, on a trouvé quelques originalités », rapporte Olivier Pascal, botaniste et responsable de l’expédition terrestre. C'est notamment le cas de certains animaux vivant habituellement en savane littorale. « Probablement parce que les inselbergs créent des conditions de savanes de roches », suppose-t-il. Il faudra des mois, voire des années, pour que les hypothèses soient confirmées mais fort est à parier que de nouvelles espèces enrichiront les connaissances scientifiques, tous groupes confondus. Pour l'heure, des suspicions portent sur des orthoptères (grillons, sauterelles, criquets) et des diptères (mouches, moustiques, taons, moucherons, etc.), mais aussi sur des champignons et des annélides (sangsues, lombrics, etc.), deux groupes étudiés depuis peu en Guyane. Du côté des poissons, 40 espèces d'eau douce ont été répertoriées et une à deux espèces pourraient être nouvelles. « Ce n'est pas formidable mais assez logique : nous sommes en tête de bassin », note Olivier Pascal. Massif de Mitaraka, Guyane. Olivier Pascal, MNHN, PNI Déjà bien recensés en Guyane, les batraciens et les reptiles ont fait l'objet d'études sur leur distribution dans la zone, tout comme les arbres. « Les chercheurs veulent comprendre leur schéma de répartition pour pouvoir le comparer avec ceux d'autres sites », précise Olivier Pascal. « Avec environ 200 espèces d'arbre par hectare, on est dans le haut du panier », ajoute-t-il. Ni les oiseaux ni les mammifères n'ont été officiellement étudiés mais certains chercheurs, par ailleurs très bons ornithologistes en plus de leur spécialité académique, rapportent de belles observations dont une espèce de colibri qui n'avait été décrite qu'une seule fois à Cayenne, soit à 1.500 km du site. Ont également été entendus des jaguars et des singes hurleurs. « Nous avons été surpris par l'attaque de quelques singes-araignées, mais la pire, et de loin, a été celle des phlébotomes », une sorte de moucheron. « Tout le monde craint depuis d'avoir attrapé la leishmaniose », ironise-t-il. Pour Olivier Pascal, l'un des points forts de ce type de mission, assez unique au monde, est la collaboration entre les naturalistes. « Chacun travaille pour soi mais aussi pour les autres : les trocs et les échanges d'informations vont bon train. Un herpétologue a ainsi doublé sa collecte de serpents grâce aux spécimens que d'autres spécialistes lui ont rapportés ». Piège lumineux permettant de capturer des insectes nocturnes. J. Touroult, SEAG, MNHN, PNI Comme pour le volet marin de l'expédition, un programme pédagogique est en cours. Le site forestier étant moins facile d'accès aux élèves que les îles du Salut, au large de Kourou, des vidéos de restitution seront bientôt accessibles sur un site Web dédié. À présent terminé, ce programme d’exploration marine et terrestre, mené conjointement par le Muséum national d’histoire naturelle et Pro-Natura International, fera sans nul doute référence dans les années à venir. Déjà, plusieurs scientifiques pensent monter de nouvelles missions en petits groupes pour prospecter des domaines naturalistes pointus en saison sèche. Des ichtyologues qui ont peut-être trouvé une espèce annuelle de poissons veulent dégoter des œufs qui vivraient dans des marres asséchées puis se développeraient dans les cours d'eau temporaires, à la saison des pluies. Des botanistes aimeraient trouver les fleurs correspondant aux fruits tout juste ramassés pour aider à la détermination des végétaux. En 2016, le programme de découverte de nouvelles espèces La planète revisitée fêtera ses dix ans. Ce sera l'occasion d'une double expédition vers la Nouvelle-Calédonie et le Sultanat d'Oman. À suivre. FuturaSciences 22avr.2015
  15. Les particules émises lors d’éruptions volcaniques majeures refroidissent l’atmosphère par un effet "parasol", réfléchissant les rayons du soleil. Ces particules volcaniques ont un effet direct assez bref, deux à trois ans, dans l’atmosphère. Pourtant, elles modifient pendant plus de 20 ans la circulation océanique de l’Atlantique nord, qui relie courants de surface et courants profonds, et module le climat européen. C’est ce que viennent de découvrir des chercheurs du CNRS, de l’IRD, du CEA et de Météo‐France en combinant, pour la première fois, des simulations climatiques, des mesures océanographiques récentes et des informations issues d’archives naturelles du climat. Ces résultats sont publiés le 30 mars 2015 dans Nature Communications. L'Agung en 1989 Tom Pierson, 1989 (U.S. Geological Survey) / domaine public L’océan Atlantique est le siège de variations de la température de surface qui s'étendent sur plusieurs décennies et qui influencent le climat de l’Europe. Cette variabilité lente est due à des modifications de la circulation océanique, qui relie les courants de surface aux courants profonds, et qui transporte la chaleur depuis les tropiques jusqu’aux mers de Norvège et du Groenland. Cependant, sa cause reste mal connue. Afin d’en décrypter les mécanismes, les chercheurs ont tout d’abord utilisé des informations couvrant le dernier millénaire et issues d’archives naturelles du climat. Ainsi, l’étude de la composition chimique de l’eau des carottes de glace du Groenland permet d’y estimer les changements passés de température. Ces données montrent le lien étroit entre la température de surface de l’océan Atlantique et la température de l’air au-dessus du Groenland, et révèlent que la variabilité du climat dans cette région est un phénomène périodique dont certains cycles, ou oscillations, durent environ vingt ans. En utilisant des simulations numériques de plus de vingt modèles de climat différents, les chercheurs ont également mis en évidence que des éruptions volcaniques majeures, comme celle de l’Agung, en Indonésie en 1963, ou du Pinatubo, aux Philippines, en 1991, pouvaient modifier en profondeur la circulation océanique de l’Atlantique nord. Panache volcanique s'élevant au-dessus du Pinatubo lors de son éruption de 1991.. D. Harlow / domaine public En effet, les grandes quantités de particules émises par ces éruptions vers la haute atmosphère réfléchissent une partie du rayonnement solaire par un effet similaire à celui d’un parasol, ce qui entraîne un refroidissement du climat à la surface de la Terre. Ce refroidissement, qui ne dure que deux à trois ans, provoque alors une réorganisation de la circulation océanique dans l’océan Atlantique nord. Quinze ans environ après le début de l‘éruption, cette circulation s’accélère, puis ralentit au bout de vingt-cinq ans, et accélère à nouveau trente-cinq ans après le début de l’éruption volcanique. Les éruptions volcaniques semblent ainsi fonctionner, sur la circulation océanique de l’Atlantique nord, à la manière d’un "pace-maker" qui met en route une variabilité sur 20 ans. Les scientifiques ont confirmé ces résultats en les comparant avec des observations de la salinité océanique, facteur déterminant pour la plongée des eaux et donc de la circulation océanique. Ils ont décelé, dans les simulations numériques et dans ces observations océanographiques modernes, des variations similaires au début des années 1970 et 1990 liées à l’éruption du volcan Agung. Vue aérienne du cratère d'El Chichón en 1982, un mois après la fin de l'éruption. NASA / domaine public Grâce à des observations issues de carotte de glace groenlandaise, à des observations effectuées sur des coquillages bivalves, âgés de plus de cinq cent ans et vivant au nord de l’Islande, et à une simulation du climat du dernier millénaire, les chercheurs ont systématiquement identifié une accélération de la circulation océanique quinze ans après cinq éruptions volcaniques ayant eu lieu il y a plusieurs centaines d’années. Enfin, les chercheurs ont mis en évidence les interférences produites par les trois dernières éruptions volcaniques majeures, Agung en 1963, El Chichon, au Mexique en 1982 et Pinatubo en 1991, expliquant pour la première fois la variabilité récente des courants de l’océan Atlantique nord. Ils concluent qu’une éruption majeure dans un futur proche pourrait avoir une incidence pendant plusieurs décennies sur les courants de l’océan Atlantique nord et donc sur la capacité de prévoir la variabilité du climat européen. Ils souhaitent désormais consolider ces résultats en multipliant les sources de données, notamment en paléoclimatologie. IRD 30MAR2015
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