chantal7683 0 Posté(e) le 10 mars 2008 07/02/2008 Les chenilles processionnaires du pin et nos animaux La chenille processionnaire du pin (Thaumetopoea pityocampa.) est la forme larvaire d'un insecte appartenant à l'ordre des lépidoptères (un papillon nocturne, gris avec des motifs noirs et des taches blanches). L'activité des chenilles, l'alimentation et la confection du nid sont nocturnes. Le développement larvaire complet s'effectue en cinq stades, pendant la fin d'été, l'automne et l'hiver. Dans les premiers stades larvaires, les chenilles ne sont, paraît-il, pas urticantes. Dès leur éclosion en été, trente à quarante jours après la ponte, les larves commencent à manger des aiguilles de pin et tisser des abris en soie. Ces premiers abris sont légers et peuvent passer inaperçus. Une touffe d'aiguilles qui jaunit en est la principale manifestation. Dès que la zone autour de leur abri n'offre plus de nourriture suffisante, les chenilles émigrent plus haut dans l'arbre et forment un nouveau nid. On peut parfois les voir migrer en procession sur le tronc ou les branches de leur pin, lors de journées ensoleillées. Pour finir, les chenilles construisent un nid solide pour passer l'hiver, qui les protège du froid et de la pluie. Ce dernier nid, construit fin octobre ou début novembre dans les branches les plus hautes, est beaucoup plus gros et solide que les précédents, et de ce fait, très visible. Les aiguilles autour desquelles est bâti le nid sont conservées intactes. À la fin de leur développement, en mars ou avril, les chenilles quittent l'arbre et cherchent un endroit au sol suffisamment chaud et meuble pour s'enfouir et se transformer en chrysalide, d'où émergera le papillon. Les chenilles se déplacent en processions de plusieurs dizaines d'individus, chaque chenille étant reliée par un fin fil de soie à la précédente. Les chenilles sont parfois visibles dès le mois de janvier si le temps est doux. Les papillons peuvent s'envoler quelques mois plus tard, mais les larves peuvent aussi dans certains cas rester quelques années dans le sol avant de prendre leur envol. Ces chenilles consomment donc les aiguilles des pins (et parfois de cèdres). Des branches sont défoliées, d'autres portent des aiguilles jaunies et flétries, comme brûlées. La défoliation ne provoque pas la mortalité des arbres mais en ralentit la croissance. Les chenilles forment des nids très visibles en hiver et les arbres prennent un aspect peu esthétique. En fin d'hiver, les chenilles et les nids sont un danger pour les personnes et les animaux domestiques . Ces chenilles sont donc une plaie, et dans certaines régions des règlements imposent aux propriétaires de pins infestés de les traiter. La chenille processionnaire du pin est décrite classiquement comme infestant la forêt méditerranéenne, et on la trouve en Europe méridionale et centrale, ainsi qu'en Afrique du Nord. En France, toutes les régions au sud d'une ligne Lorient - Orléans - Dijon sont atteintes, sauf en montagne. Certains pensent que les chenilles sont de plus en plus fréquentes. Je n'ai pas trouvé de références confirmant ou infirmant ce fait, mais les chenilles bénéficient de conditions favorables : - on a planté beaucoup de bois et forêts de pins, - les hivers sont de moins en moins rigoureux, donc la chenille a pu s'étendre au nord de sa zone d'origine, - les populations de calosomes et de guêpes parasites ont peut-être été affaiblies par les insecticides. On trouve parfois des nids de chenilles sur d'autres arbres que les pins, sur des feuillus. Il s'agit d'autres espèces de chenilles, sur lesquelles je n'ai aucune information. En particulier, la chenille processionnaire du chêne semble redoutée des forestiers. Le traitement préconisé contre la chenille du pin est efficace contre toutes les chenilles, mais la période de traitement est peut-être différente. Elles ont malheureusement peu de prédateurs, les oiseaux en général ne les mangent pas à cause de leurs poils urticants et de leur mauvais goût. Seul le coucou s'attaque aux chenilles, parfois même dans leur nid, et la mésange huppée chasse la première forme larvaire. On m'a rapporté que des mésanges les chassent lorsqu'elles sont en procession. Leur principal prédateur est le grand calosome, un carabe, insecte coléoptère vivant ordinairement sur le sol, remarquable avec ses élytres aux reflets verts métalliques . C'est la larve de calosome, ressemblant quelque peu à une chenille, qui en fait la plus grosse consommation. Elle monte parfois aux arbres pour attraper ses proies. Plusieurs espèces de guêpes ainsi qu'un champignon, le cordiceps, peuvent les parasiter. Danger des chenilles processionnaires En fin d'hiver et au printemps, les chenilles se déplacent au sol en procession. On peut aussi en voir occasionnellement lors de belles journées d'hiver ou même en fin d'automne. Les chenilles sont recouvertes de poils urticants et peuvent occasionner des désagréments ou même des ennuis graves aux personnes et aux animaux. Chaque poil est relié à une glande à venin. Ce venin, provoquant une nécrose tissulaire, est libéré lorsque le poil très fragile se casse. En cas de vent, des poils urticants infestant les nids peuvent être dispersés et tomber sur les promeneurs ou être inhalés. Les ennuis provoqués sont des démangeaisons, des oedèmes, des troubles oculaires, des accidents respiratoires et d'autres symptômes plus ou moins graves suivant les individus, en particulier s'ils sont allergiques ou asthmatiques. Les petits enfants sont particulièrement exposés à ces risques (en cas de symptôme, consulter immédiatement). Les nids de chenilles dans les lieux publics, parcs et jardins, sont donc une grave menace de santé publique, qui devrait être sérieusement prise en compte. Les chiens sont tentés de flairer les chenilles de près et d'en avaler, ce qui provoque une nécrose de la langue, et peut être mortel (consulter immédiatement un vétérinaire). On m'a rapporté le cas d'un poney mort des suites de l'ingestion d'une branche infestée. Les chats, plus prudents, sont rarement atteints. Certains internautes qui m'écrivent semblent paniqués par ces chenilles, et envisagent sérieusement d'abattre leurs arbres. Si ces chenilles représentent bien un danger sérieux, surtout pour les petits enfants, les personnes allergiques et les chiens, il faut quand même relativiser. Le danger est moindre que les guêpes et frelons qui font quelques dizaines de morts par an en France ; et pour les personnes allergiques, le pollen provoque bien plus d'ennuis. Ceci dit, il faut bien s'accommoder de ces chenilles, et donc prendre toutes les mesures pour s'en protéger. Les gestionnaires d'espaces publics, parcs, bois et jardins (municipalités, etc.) devraient prendre la mesure de ce danger pour la santé publique, ce qu'elles ne font pas toujours. Les consignes individuelles sont : ne pas toucher les chenilles, ni se promener sous les forêts de pins en hiver ou au printemps un jour de vent, et chez soi, traiter les pins, détruire les nids. Surveiller attentivement son chien en promenade et lui éviter de renifler les chenilles processionnaires. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
valerie46 0 Posté(e) le 10 mars 2008 Ben dis donc t'en connais un rayon sur les chenilles, tu nous a fait un vrai mémoire !!!! j'aimais déjà pas ces bêtes là mais là je sais vraiment pourquoi je ne les aiment pas, pourtant c'est si joli un papillon !!!! c'est la 1ere étape que je n'aime pas !!!! Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites