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On angel wings

À lire, relire et faire circuler...

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Écoutez. Le tuer, j'ai pas le cœur. Alors, je vous l'amène. Vous, vous
les tuez pas. Vous les sauvez. Un refuge, c'est fait pour ça, pour les
sauver. Alors bon, le voilà ! C'est à prendre ou à laisser. Si vous en
voulez pas, j'irai le perdre dans les bois. Je l'attacherai à un arbre,
pour ne pas qu'il me coure derrière, vous savez comment ils sont,
paraît qu'il y en a qui ont retrouvé leur maison après des centaines de
kilomètres, alors vaut mie ux l'attacher et puis se sauver, pas
l'entendre crier, c'est trop triste, on n'est pas des bêtes. Bon, vous
le prenez, ou vous le prenez pas ? Faut vous décider, j'ai pas que ça à
faire, on n'a pas encore fini les bagages.



Évidemment,
il ou elle le prend. Quoi faire d'autre ? Le bon salaud le sait bien.
Quand on gère un refuge pour animaux, c'est qu'on a le cœur tendre,
qu'on ne peut absolument pas supporter l'idée qu'une bête souffre, soit
abandonnée, perdue, vouée à la piqûre, fatale, ou pis, aux pourvoyeurs
des laboratoires. Les pseudos-amis des bêtes qui, lorsque le chien ne
veut plus chasser, ou bien est devenu trop vieux, ou bien a osé donner
un coup de dent au sale môme qui le harcèle, ou lorsque le mignon
chaton offert pour Noël est devenu au 14 juillet, un gros matou qui a
son caractère et ne veut plus jouer les nounours en peluche, ou encore
lorsque "ces gentils compagnons" se mettent à être malades et coûtent
"les yeux de la tête" en visites au véto, ces salopards délicats qui
décident de les supprimer mais n'ont pas le courage de faire le vilain
geste qui tue vont les déposer à la porte du refuge (variantes : ils
les jettent par-dessus le grillage, ils enferment dans une boite en
carton la chatte miaulante et ses petits...) comme on déposait jadis
les nouveaux nés non désirés à la porte des couvents.



Fonder
un refuge pour animaux est la pire façon de s'empoisonner la vie. Non
seulement cela ne peut pas rapporter d'argent (les abandonneurs ne
laissent jamais de quoi acheter un peu de bouffe, cela ne leur vient
même pas à l'idée), mais c'est un gouffre financier.



Fonder
un refuge ne peut être qu'une action bénévole et précaire, un élan de
révolte contre l'indifférence générale devant l'omniprésence de la
misère animale. C'est le fait d'âmes sensibles qui mettent sur le même
plan toute souffrance, toute angoisse, humaine ou non humaine. La
plupart du temps, dans le cas des petits refuges, il s'agit de gens à
faibles ressources qui s'épuisent à mener un combat sans fin comme sans
espoir, mais qui ne pourraient pas ne pas le mener. Ils sont parfois
aidés par de maigres subventions (dans le meilleur des cas), par la
générosité de quelques adhérents, mais en général abandonnés à leurs
seules ressources personnelles.



Un refuge est vite
submergé. Là comme ailleurs, la mode imposée par les éleveurs et la
publicité des fabricants d'aliments ont stimulé une frénésie d'achat
dont les conséquences sont la versatilité du public et la cupidité des
éleveurs et des marchands. La "rentabilité" exige qu'une femelle d'une
race "vendeuse" ponde et ponde jusqu'à en crever. On achète par
caprice, le caprice passé on est bien emmerdé, et comme on n'est pas
des tueurs on se débarrasse, au plus proche refuge. Et là, c'est le
chantage cynique de tout à l'heure : "Vous le prenez ou je vais le
perdre". C'est exactement le coup de l'otage à qui le malfrat a mis le
couteau sur la carotide : "Vous me la donnez la caisse ou je l'égorge."
On ne sait pas assez, même chez ceux qui considèrent l'animal comme un
être vivant et souffrant à part entière (je n'aime pas dire "amis des
bêtes"), quelle terrible et décourageante corvée est la gestion d'un
refuge quand on dispose de peu de moyens.



Pour un animal
placé à grand-peine, il en arrive dix, vingt, cent ! Cela vous dévore
la vie, vous écrase sous une conviction d'inéluctable impuissance.
Beaucoup de petits refuges de province luttent envers et contre tous,
ignorés, méprisés, abandonnés à leurs seules ressources, et, cela va de
soi, en butte aux sarcasmes des imbéciles et aux froncements de
sourcils des vertueux qui jugent bien futile de s'occuper d'animaux
alors qu'il y a tant de détresses humaines... Et quand l'apôtre qui a
englouti sa vie dans un refuge meurt ou devient impotent, que
deviennent les bêtes ? Pardi, l'euthanasie en masse par les services de
l'hygiène publique, pas fâchés d'être débarrassés.



Savez-vous
que, si vous possédez plus de 9 chiens, vous devenez de ce seul fait
"refuge" et devez déclarer la chose à votre mairie et à la D.S .V.
(Direction des Services Vétérinaires) ? A partir de là, vous serez
soumis aux inspections d'usage concernant les règles d'hygiène, de
sécurité, etc. En somme le bénévolat est pénalisé. Tout se passe comme
si la seule voie "normale" était l'euthanasie systématique, le
sauvetage étant considéré comme anormal, suspect et fortement
découragé.



Il faut que l'animal cesse d'être considéré
comme un objet, un bien "meuble" qu'on achète, qu'on vend, qu'on cède,
avec à peine quelques restrictions concernant les "mauvais
traitements", d'ailleurs bien légèrement punis. Il faut que la survenue
d'un animal dans un foyer soit aussi grave, aussi importante, aussi
contraignante que la naissance d'un enfant. C'est le formidable et trop
prévu nombre d'abandons liés aux départs en vacances qui m'a mordu au
cul.



Savez-vous qu'ils font la queue aux portes des
refuges, les enfoirés, avant d'aller faire bronzer leurs gueules de
sales cons ? "Avec la planche à voile sur le toit de la voiture"
m'a-t-on confié. Que leurs têtes, à ces sous-merdes, volent haut dans
l'air, propulsées par les pales tranchantes des hélices des hors-bord,
pêle-mêle avec celles des toréadors et des aficionados !



PS
: Vous qui les aimez, faites les STÉRILISER ! Les laisser proliférer
est criminel : ce sont ces portées innombrables qui fournissent la
matière première des vivisecteurs et condamnent les refuges au naufrage




François CAVANNA

ange

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J'ai les larmes qui me coulent toutes seules !!

Ca fait tellement de mal, mais c'est tellement vrai. Pourquoi certains humains sont comme ça.....

Ah ! la la la !! quelle tristesse !!!

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