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Chris43

Aimer la main ouverte

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Aimer la main ouverte *"Une personne compatissante, voyant un papillon lutter pour se libérer de son cocon, et voulant l'aider, écarta avec beaucoup de douceur les filaments pour dégager une ouverture. Le papillon libéré sortit du cocon et battit des ailes, mais ne put s'envoler. Ce qu'ignorait cette personne compatissante, c'est que c'est seulement au travers du combat pour la naissance que les ailes peuvent devenir suffisamment fortes pour l'envol. Sa vie raccourcie, il la passa à terre. Jamais il ne connut la liberté, jamais il ne vécut réellement."

Apprendre à aimer la main ouverte est une toute autre démarche. C'est un apprentissage qui a cheminé progressivement en moi, façonné dans les feux de la souffrance et les eaux de la patience.
J'apprends que je dois laisser libre quelqu'un que j'aime, parce que si je m'agrippe, si je m'attache, si j'essaie de contrôler, je perds ce que je tente de garder.

Si j'essaie de changer quelqu'un que j'aime, parce que je sens que je sais comment cette personne devrait être, je lui vole un droit précieux, le droit d'être responsable de sa propre vie, de ses propres choix, de sa propre façon de vivre.

Chaque fois que j'impose mon désir ou ma volonté, ou que j'essaie d'exercer un pouvoir sur une autre personne, je la dépossède de la pleine réalisation de sa croissance et de sa maturation. Je la brime et la contrecarre par mon acte de possession, même si mes intentions sont les meilleures.

Je peux brimer et blesser en agissant avec la plus grande bonté, pour protéger quelqu'un. Et une protection et une sollicitude excessives peuvent signifier à une autre personne plus éloquemment que des mots:

"Tu es incapable de t'occuper de toi-même, je dois m'occuper de toi parce que tu m'appartiens. Je suis responsable de toi."

Au fur et à mesure de mon apprentissage et de ma pratique, je peux dire à quelqu'un que j'aime :


Je t'aime, je t'estime, je te respecte et j'ai confiance en toi. Tu as en toi ou tu peux développer la force de devenir tout ce qu'il t'es possible de devenir, à condition que je ne me mette pas en travers de ton chemin. Je t'aime, tant que je peux te laisser la liberté de marcher à côté de moi dans la joie et dans la tristesse. Je partagerai tes larmes mais ne te demanderai pas de ne pas pleurer. Je répondrai si tu as besoin de moi, je prendrai soin de toi, je te réconforterai, mais je ne te soutiendrai pas quand tu pourras marcher tout seul. Je serai prête à être à tes côtés dans la peine et solitude, mais je ne les éloignerai pas de toi. Je m'efforcerai d'écouter ce que tue veux dire, avec tes paroles à toi, mais je ne serai pas toujours d'accord avec toi.



Parfois, je serai en colère, et quand je le serai, j'essaierai de te le dire franchement, de façon à ne pas avoir besoin d'être irrité de nos différences, ni de me brouiller avec toi. Je ne peux pas toujours être avec toi ou écouter ce que tu dis, parce qu'il y a des moments où je dois m'écouter moi-même, prendre soin de moi. Quand cela arrivera, je serai aussi sincère avec toi que je pourrai l'être."


J'apprends à dire cela à ceux que j'aime et sont importants pour moi - que ce soit avec des mots ou par ma façon d'être avec les autres et avec moi-même.

Voilà ce que j'appelle aimer la main ouverte.
Je ne peux pas toujours m'empêcher de mettre mes mains dans le cocon... mais j'y arrive mieux, beaucoup mieux, depuis que je me respecte aussi.


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eclipse a écrit:
Puis je l'utiliser et le faire circuler ? Merci.




oui certainement eclipse

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... sont des sentiments délicats à donner et à recevoir, je suis d'accord. Même si je suis encore parfois maladroite dans cet art.

Comment le donner, de quelle façon ? Comment aider sans rendre dépendant ? Ne pas aider pour rendre l'autre plus fort dans les combats et développer ses capacités ? La protection fragilise aussi. Comment le recevoir sans s'affaiblir ? La donner sans que l'effet voulu s'inverse ? Amour égoïste ? Agapé ? Passionné ? Equilibré ? Equilibrant ? Platonique ? Sulfureux ? Ami ? Amant ? Maternage ? Paternage ? Etc.

Bien sûr tout cela est vrai Chris.

Joli exemple que celui du cocon qui illustre tellement le débat.

Et puis la sollicitude ou l'empathie ne doit pas blesser l'estime et l'amour propre de l'autre.

Mais parfois par élan spontané, on peut blesser car mal interprété...

Enfin, l'amour comprend des formes et des degrés infiniment variés...

A nous de préférer celui qu'il nous convient de donner, mais qu'il convient aussi à l'Autre de recevoir avec ses spécificités.

Belle plume.

"La littérature", n'en déplaise, est une aide pour mieux transmettre et comprendre, entre autres, les relations au vivant et crée une synergie d'idées des lecteurs / internautes tout à fait profitable à ceux qui veulent s'occuper du Vivant : tous les vivants.

Et ceux qui ont la prétention de gérer la vie, doivent être éclairés. En cela, "la littérature" peut servir de tremplin pour évoluer.

Et ici, moi j'y trouve mon compte aussi avec les lectures que proposent Volga et Chris.

Merci à tous les deux pour ces moments de lecture profonde que vous nous offrez, que vous prenez le temps de transmettre avec patience, réflexion et altruisme et en cela, j'aime beaucoup votre intelligence.

Gros bisous !

Corinne

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