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Animal

« Le Canada a un problème, pas nous ! »

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« Le Canada a un problème, pas nous ! »
ENTREVUE EXCLUSIVE AVEC LE PRÉSIDENT DE R-CALF

Julie Mercier, La Terre de chez nous 19 mai 2005

jumercier@laterre.ca

«Nous ne faisons aujourd’hui que ce que le Canada a fait à tous les autres pays qui ont découvert des cas d'ESB. Le Canada a déjà quatre cas de vache folle dans son cheptel. Le Canada a un problème. Pas nous», lance le président de la Ranchers-Cattlemen Action Legal Fund, United Stockgrowers of America (R-CALF USA), Leo McDonnell Jr.

COLUMBUS, MONTANA - Bien assis dans son bureau de la station d’épreuve de taureau où il recevait la Terre, le personnage ne mâche pas ses mots. «Libéralisez le commerce si vous voulez, mais ne faites pas de notre marché une décharge pour des produits que d’autres pays ont interdits. Nous sommes confiants de stopper le département de l’Agriculture (USDA) dans sa tentative de libéralisation extrême du commerce», tranche McDonnell. Il écorche au passage les transformateurs. «Ils disent qu’ils perdent de l’argent. Ils ne veulent que se procurer des produits canadiens bon marché pour les importer aux États-Unis et compromettent l’intégrité de notre approvisionnement alimentaire. Je ne suis pas désolé pour eux. La cour les disciplinera le 27 juillet», croit le numéro un de R-CALF. L’homme ne craint nullement les conséquences de l’embargo sur l’industrie américaine du bœuf. «Pour l’amour de Dieu, il ne faut pas penser que la seule façon de rester en affaires est de permettre aux transformateurs d’utiliser du matériel à risque. Nous avons besoin de transformateurs responsables. Allez-y au Canada, construisez vos usines. Étiquetez vos produits, envoyez-les aux États-Unis et attendez de voir ce que le consommateur va choisir. Nous attendons avec impatience de compétitionner avec vous», lâche M. McDonnell, un farouche partisan de l’étiquetage par pays d’origine (COOL).

À qui profite la crise ?

Leo McDonnell Jr se défend bien de bloquer la réouverture de la frontière pour des raisons purement mercantiles. Il reconnaît cependant que des membres de son organisation ont profité de la crise pour faire engraisser des animaux au Canada. «Je crois que quatre de nos membres possédaient entre 1500 et 2000 vaches au Canada, une quantité insignifiante. Mais chacun d’eux a contribué financièrement à l’injonction. Pour trois d’entre eux, on parle d’un don dans les cinq chiffres. Ces producteurs-là préféraient perdre de l’argent sur leurs investissements au Canada plutôt que de compromettre nos normes d’importation. Ils sont mes héros», clame-t-il. Si R-CALF déploie tant d’effort pour empêcher la levée de l’embargo, c’est avant tout pour préserver la santé des consommateurs, insiste le leader d’opinion. « De dire que l’ESB n’est pas un problème de salubrité alimentaire est ridicule. Parce que ce qui est si dévastateur avec l’ESB, c’est la peur qu’elle engendre chez les consommateurs », professe M. McDonnell. N’a-t-il pas peur que les actions de son organisme sèment la panique auprès des consommateurs ? Pas du tout. «Les États-Unis ont la meilleure prévention : des standards d’importation conservateurs, extrêmement élevés. Si vous avez de l’ESB, vous n’exportez pas aux États-Unis.»

Avec un cheptel près de six fois la taille de celui du Canada, Leo McDonnell Jr ne se surprend pas que les États-Unis n’aient encore découvert aucun cas d’ESB. « La question est plutôt de savoir pourquoi le Canada a un problème d’ESB. Le Canada a testé près de 30 000 têtes et a découvert quatre vaches folles. Les États-Unis ont testé près de 350 000 sans aucun cas. Grosse différence. Le Canada a eu un sérieux problème avec la contamination des farines animales. Les États-Unis ont eu beaucoup plus de discipline dans leur interdiction des farines.»

«Nous savons tous que la frontière va rouvrir un jour. Mais le Canada doit rencontrer certains standards et avoir de la discipline. Mon message au Canada est clair : réglez vos problèmes de farines animales, devenez des producteurs responsables», s’exclame le dirigeant aux convictions bien arrêtées.
Mais qui est R-CALF ?

Les débuts de R-CALF remontent à l’automne 1999. «R-CALF a été formé pour que les “cattlemen” aient leur propre voie nationale. Ce sont nos membres qui font les politiques. Celles-ci sont introduites lors de notre assemblée générale annuelle en janvier, à Denver. Les membres qui ne sont pas présents peuvent voter par la poste sur les politiques», explique le président de R-CALF. Selon ses calculs, son organisation regroupe actuellement 15 000 membres, soit une augmentation de 30 % par année. «Aujourd’hui, R-CALF a le plus gros membership volontaire de toutes les associations d’éleveurs de bovins aux États-Unis. Nous allons continuer à grandir. Nous allons devenir de plus en plus coriaces», avertit Leo McDonnell Jr.

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