Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
terrienne

la lettre hebdo de gérard charollois (09/10)

Messages recommandés

Petite propagande ridicule.

La chasse, mort-loisir, n’est pas l’unique agression que l’homme cupide, puéril, cruel fait subir à la Nature et aux animaux.

Elle n’en représente pas moins la négation d’une approche compatissante de l’animal être sensible, une négation du respect de la diversité biologique menacée.

Ce loisir est donc radicalement incompatible avec une éthique écologiste fondée sur le refus d’une violence primaire et gratuite contre le vivant.

Passionnés mais nullement fanatiques, nous, écologistes fondamentaux, prônons non seulement le respect, mais l’amour de la diversité, dans la Nature et dans la société humaine, diversité des pensées, des modes de vie, des comportements. En tout domaine, les « pro » doivent discuter, argumenter, s’affronter intellectuellement aux « anti ».

Le dialogue, la concertation, la confrontation des opinions contraires sont le sel de la vraie démocratie qui n’est ni l’affadissement du « Tout Est Relatif », dogme des planqués du juste milieu, ni l’exacerbation de la haine et de la brutalité des forcenés, terroristes de tous poils.

Dans une démocratie, il faut que le « mieux » combatte le « mauvais » par les armes du débat, des idées, des arguments antagonistes.

Entre une victime et son bourreau, entre les forces de mort et de régression et les forces de vie et de liberté, le « juste milieu » n’est que le refuge des lâches de toutes les époques et de toutes les causes.

Bref, il faut combattre la chasse mais il faudrait aussi, conformément au goût du pluralisme souhaitable, dialoguer avec ceux d’en face.

Or, ce dialogue est ici impossible et tourne à l’imposture.

C’est que le lobby chasse de ce pays ne cherche pas à convaincre mais à égarer, n’aspire pas à une négociation où il obtiendrait le meilleur résultat, mais à des falsifications, des pressions occultes, des manœuvres féodales visant non pas à l’obtention de droits mais à la conservation de privilèges.

Tout est mensonge grossier dans le discours cynégétique français et la concertation se résume à un exercice d’ingestion de « couleuvres » par les défenseurs du vivant.

Le lobby proclamerait, ces jours-ci, les résultats d’une « étude » d’opinion du CSA révélant que la chasse est le deuxième sport national après le football, avec ces 1400000 chasseurs qui sont, en fait, en 2005, 1291000, soit neuf mille de moins qu’en 2004 et 1200000 de moins qu’en 1975.

Ce qui signifie qu’en 1975, la chasse était le premier sport des français.

La même « étude » révèle que « la moitié des chasseurs ont moins de 55 ans » ( je cite). Il faut donc constater que près de la moitié des chasseurs ont plus de 55 ans.

Puis vient le couplet populiste : « le chasseur est un brave agriculteur ou un bon ouvrier. A moins que ce ne soit un patron risquophile ».

D’accord, nous avons compris : les professeurs d’université ne constituent pas la majorité des chasseurs.

Etonnant, n’est-ce pas ?

Qu’ils parlent sociologie, ornithologie, mammalogie, ou politique, les propagandistes de ce loisir de mort ont la langue de plomb.

Ils passeront sous silence les faits essentiels, à savoir que l’animal n’est pas une chose, un objet, une machine, qu’il éprouve le principe du plaisir déplaisir et qu’à ce seul titre, au nom de cette seule considération, il ne saurait être tué par jeu.

Les lourds propagandistes besogneux, complaisamment repris par une presse paresseuse, oublieront de parler de l’ours, du lynx, du loup, de la loutre, du vison, du tétras, de l’aigle royal, du hibou grand duc, espèces amenées aux portes de l’extinction par la persécution cynégétique.

Ils affirmeront, à grands fracas de trompes, que la faune, c’est-à-dire le sanglier et le chevreuil se portent bien en taisant l’aseptisation des campagnes infiniment plus pauvres en diversité biologique que les parcs urbains et où disparaissent progressivement blaireaux, renards, fouines, martres, putois, belettes, genettes, grives, bécasses, oies, alouettes, bruants ortolans.

N’y a-t-il donc plus en ce pays des journalistes pétris d’un minimum de conscience déontologique pour réfuter ces impostures caricaturales, ces mensonges éhontés qui feraient sourire s’ils ne se retrouvaient pas colporter par des informateurs que l’on imaginerait sérieux ?

La vérité est que la chasse est un loisir condamné et que ses dirigeants souffrent d’une forte fièvre obsidionale. Aussi, la seule espèce qu’ils gèrent avec amour et attention est le cotisant au lobby, d’où la défense de l’absurde et du criminel contre la Nature, comme les tendelles où périssent mésanges et rouges gorges, les matoles où finissent les derniers ortolans, la chasse en février affectant des oiseaux affaiblis par l’hiver et sur le point de se reproduire, la chasse en août alors que les nichées de canards ne volent pas encore, la chasse dans l’obscurité ni sélective ni contrôlable, le piégeage d’espèces précieuses pour les équilibres écologiques tels les mustélidés dont certains sont en voie d’extinction (belettes et putois), la chasse des gélinottes et des tétras galliformes de montagne que vous n’aurez plus guère l’occasion de rencontrer.

Pour eux, tant qu’il en reste un seul, ils veulent tuer tout en déclamant dans les médias qu’ils « gèrent » et qu’il y a du sanglier et du chevreuil, donc que tout va bien.

Nous ne sommes pas comme eux. Nous ne portons pas le masque de l’imposture et disons clairement, honnêtement, loyalement que nous ne sommes pas pour une réforme de la chasse, mais bien pour son abolition, au même titre et pour des raisons fort similaires que des hommes de mieux, dans un passé révolu, militèrent pour l’abolition de l’esclavage, de la peine de mort.

L’anthropocentriste répliquerait que certes, les combats de gladiateurs, les ordalies, les bûchers, la torture, le bagne, la peine de mort, usages durablement traditionnels, affectèrent des humains, alors que la chasse loisir n’affectent que des êtres intrinsèquement inférieurs, des animaux.

Voilà le point de rupture, le fossé abyssal nous séparant de l’homme chasseur :

L’animal n’est pas une chose, une machine, un objet mais un être sensible appelant empathie et respect.

Ce n’est pas parce qu’une espèce a disparu ou va disparaître qu’il faut la protéger.

C’est une nouvelle approche du vivant qui impose le rejet absolu de la mort loisir.

Entre la chasse et le meurtre, il y a sans doute une différence de degré, pas de nature.

Notre condamnation est éthique, donc essentielle et irréductible.

L’entendre, par-delà la censure médiatique, le comprendre et agir en conséquence, fera entrer dans une nouvelle société fondée sur le primat du vivant.

Gérard CHAROLLOIS

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...