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terrienne

la lettre hebdo de gérard charollois (15/10)

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Une phase régressive

Les sociétés humaines évoluent, bougent, se transforment comme glissent les plaques tectoniques qui modèlent la terre.

Evolutions, révolutions et phases d’assoupissements se succèdent.

Depuis une vingtaine d’années, une phase régressive dans l’ordre culturel, politique et de la psychologie collective fait suite à un bouleversement fructueux des mœurs et des pensées qui n’était lui-même, en grande partie, qu’une onde de choc du traumatisme de la guerre.

L’humain avait appris, avec la libération des camps et l’effondrement des régimes qui les engendrèrent, que si les bons sentiments ne suffisent pas à tout résoudre, les mauvais sentiments accouchent du malheur absolu.

Mais les leçons s’oublient vite et avec le temps les idées régressives, la hargne, l’arrogance, le mépris relèvent la tête.

Les démons ont changé de noms et de visages. Ils ne sont plus la nation et la race mais l’argent, le profit effréné, l’entreprise privée, le Marché roi, la croissance folle.

Pour soulager à bon compte et frileusement les consciences du temps, les contemporains ont « l’humanitaire », comme les féodaux d’antan avait la charité.

L’humanitaire comme la charité dont il n’est qu’un ersatz ne remettent pas en cause fondamentalement, radicalement, c’est-à-dire à la racine, le mal. Ils s’attaquent aux symptômes et non à la maladie.

Les êtres vivants, humains y compris, mais bien sûr animaux d’abord, sont instrumentalisés, chosifiés par l’idéologie régnante, à savoir le culte du profit.

Ceux qui dénoncent ce mépris du vivant se heurtent le plus souvent à la censure, parfois au sarcasme et à la râillerie des « communicateurs », sur le thème éculé de :

« vous, enragés, farfelus et décalés de la défense des animaux, vous feriez mieux de vous occuper d’autres maux plus sérieux, d’autres tragédies ».

C’est ce qu’ont ressassés tous les criminels et leurs complices de tous les temps : « que dites-vous là mon bon monsieur, regardez donc ailleurs, pas dans cette direction, pas ces faits que nous ne voulons pas voir; dormez en paix, il y a tellement pire ».

Comme si un crime en effaçait un autre, un massacre excusait d’autres horreurs.

Les ricanements grossiers des « communicateurs » révèlent la maladie de ce temps de régression voué à l’exploitation maximale.

Inacceptables sont la mort d’un Américain dans les tours effondrées de New-YORK, d’un Irakien du parti laïc BAAS, la torture d’un taureau dans les arènes, la longue agonie des animaux d’élevages concentrationnaires, toute détresse, toute privation de vie et de liberté, car, contrairement à ce que pensent les lâches qui abritent le crime derrière le crime, toute souffrance est une injustice et un affront à l’intelligence.

La sensibilité ne se divise pas et le respect du vivant vaut mieux qu’un taux de croissance.


Gérard CHAROLLOIS

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