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la lettre hebdo de gérard charollois (29/10)

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L’écologie escamotée

Pour filtrer les candidats à l’élection présidentielle, pour prévenir les candidatures farfelues, mégalomaniaques, étrangères au débat qui devrait être des grandes idées et qui n’est souvent que celui des petits intérêts catégoriels, les législateurs ont conçu une sélection des candidats par les « ruraux ».

Il faut en effet obtenir cinq cents parrainages de maires ou de conseillers régionaux pour accéder aux médias et conduire une campagne présidentielle, ce qui rend prépondérant les élus des 32000 communes rurales bien que ceux-ci ne représentent plus mathématiquement parlant qu’une minorité de citoyens.

Arbitraire, ce mode de sélection pourrait être acceptable comme préférable à d’autres si des incidences politiques n’en résultaient pas.

Concrètement, dix candidats du parti chasciste de la cruauté envers les animaux et de la destruction de la Nature pourraient obtenir les cinq cents soutiens, alors qu’un défenseur du vivant, un biocentriste remettant en cause la réification des êtres n’aurait aucune chance de concourir et d’exprimer ses idées, car lui en aurait des idées à développer devant l’ensemble des citoyens.

Certes les VERTS, grâce à leurs élus locaux, peuvent, parfois non sans peine, rassembler les signatures requises et leurs rivaux sur la planète écologiste n’y parviennent qu’avec l’aide « secrète » de partis antiécologistes qui voient dans ces candidatures parallèles l’occasion de diviser un électorat jugé dangereux.

Ainsi va la démocratie et nous ne pourrons pas, via une candidature offrant un accès aux médias, éclairer, sensibiliser, éveiller les consciences lourdement assoupies.

Par ailleurs, le nom du candidat officiel, celui pour lequel devront voter les « bonnes gens » dont l’esprit critique s’émousse à regarder la télévision bétonnée, est martelé à longueur d’année.

Pas un journal sans que ce nom ne soit prononcé plusieurs fois, technique publicitaire et de conditionnement bien rôdée.

En démocratie, la présidence des Etats s’achète et fort cher. Rien d’étonnant à ce que l’appareil d’Etat soit au service docile et absolu des intérêts qui financent les opérations promotionnelles permettant l’élection de l’agent en mission.

Il conviendrait (contribuons-y très modestement) que le citoyen prenne conscience de cette manipulation mentale, de cette appropriation de la démocratie par les forces d’argent.

Or, l’écologie est désormais la seule idée qui dérange.

Elle interroge sur la croissance, le productivisme, le rapport au vivant, risquant ainsi de nuire aux affaires de ceux qui détruiraient bien dix fois la terre pour s’enrichir et assouvir leurs instincts de prédateurs.

Naguère, à la fin du 19ème siècle et jusque dans les années 1970, les hommes « au couteau entre les dents » effrayaient les maîtres du système. Aujourd’hui, les survivants de cette idéologie prolétarienne moribonde, productiviste et anthropocentrique, n’ont plus de dents ni de couteaux et en sont réduits à ressasser, tels des moulins à prière, leurs dogmes défunts dans un temple vide, puisque jamais le soleil rouge ne se lèvera à l’Est.

Les maîtres du système affectionnent en conséquence ces «contestataires» désuets, alibis et cautions morales du caractère démocratique du régime ploutocratique. Adorateurs d’une classe laborieuse et dangereuse disparue à l’ère post-industrielle, les trotskystes, maoïstes et assimilés n’effraient plus personne et font figure de révolutionnaires imprécateurs.

Ils ressortent de leurs petites boîtes à l’occasion des scrutins nationaux, déclament leur cathéchisme et sans faire frissonner le désordre établi rentre sagement dans le silence pour cinq années après avoir de surcroît assuré le triomphe de leur pire adversaire au nom du purisme révolutionnaire.

Avec la pensée écologiste, en revanche, les maîtres du système perçoivent le péril.

Ils ne peuvent pas se draper dans la vertu de la Liberté, des Droits de l’Homme, si bien instrumentalisés contre leurs ennemis d’hier.

Non seulement, l’écologie ne remet pas en cause la Liberté Individuelle et les Droits de l’homme, mais elle les amplifie, les célèbre plus authentiquement que le mercantilisme qui privilégie les affaires et le commerce bien davantage que les principes moraux proclamés à titre de simple décorum.

Ces droits fondamentaux, l’écologie les étend, sous des formes appropriées, à tous les êtres vivants et à la Nature.

Cette subversion est insoutenable pour les actuels gouvernants, valets des lobbies.

Contre nous, leurs armes s’appellent censure, dénigrement, récupération purement verbale, basses manœuvres de diversion et de division.

La vraie rupture, celle qui n’est pas d’opérette, se fera sans barricades, sans incendies d’usines, sans prises d’assaut de palais nationaux. Les moyens de la contestation radicale mais intelligente, à l’instar de ceux du contrôle social par les maîtres du système doivent changer.

Ainsi, Il y a lieu de considérer comme légal, certes, mais illégitime un parlement dans lequel un parti recueillant moins de 20% des suffrages détient 70% des sièges.

Il n’y a pas lieu de reconnaître comme valide une démocratie dans laquelle l’information télévisée est dispensée par des industriels ayant parti lié avec les marchés publics.

Les groupes de pressions, les réseaux mafieux, les castes financières confisquant l’Etat exigent cette rupture et ce d’autant que ce phénomène généralisé s’aggrave en France d’une nauséabonde propansion à la complaisance envers la fraude, la malhonnêteté, la prévarication, ce que révèle l’aisance pour les délinquants de se maintenir dans des fonctions électives à tous niveaux.

Les maîtres du système et leurs exécutants parlent d’abondance d’écologie, rendent l’hommage du vice à la vertu, puis s’empressent de satisfaire les caprices de leurs copains promoteurs, chasseurs, exploiteurs, pollueurs, ennemis de la terre, partout et toujours.

Et pourtant, l’avenir sera écologiste ou ne sera pas.

L’humanité se muera en amie de la terre et permettra la poursuite de l’évolution, ou disparaîtra : « bon débarras ! ».

Gérard Charollois
Convention Vie & Nature pour une écologie radicale

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