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terrienne

la lettre hebdo de gérard charollois (14/01)

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Guerre à la terre ?

En ce temps, évolution des mœurs et des manières aidant, l’humain est en passe de se débarrasser de son instinct de mort qui le disqualifia si longtemps.

La guerre a quitté l’Europe depuis des décennies et la chasse, ersatz de guerre, n’occupe plus qu’une infime minorité d’arriérés : moins de 2% des populations.

En revanche, la cupidité, trait de caractère constant, marque le comportement de l’espèce.

L’homme veut amasser, s’accaparer des biens à l’infini, consommer à outrance, ladite consommation tenant lieu de drogue contre l’angoisse existentielle.

Inutile de nier cet instinct fondamental de l’espèce, instinct universel à travers les âges et les pays, que nulle religion, nulle doctrine politique n’ont jamais pu contrarier, à ce jour et que la civilisation mercantile exacerbe jusqu’à la caricature. Les systèmes doctrinaux qui s’y sont essayés avec sérieux en sont morts, car une société ne se construit pas contre la nature humaine.

Que l’homme veuille posséder et jouir au maximum des biens matériels, fruits de son intelligence et permanente préoccupation de sa volonté, est une donnée acquise, incontournable, un pur fait.

Or, des milliards d’accapareurs, potentiellement consommateurs gloutons d’espace, de matière et d’énergie, c’est plus que la terre ne peut en rassasier.

Bien évidemment, l’Indien, le Chinois, l’Africain, ni meilleurs ni plus sages que l’Américain, veulent eux aussi leurs consolations, voitures, super-marchés garnis, séjours touristiques aux antipodes, ordinateurs et consoles de jeux électroniques.

Ils les veulent et se trouvent en passe de les avoir.

Le problème est que ce que dix font en un lieu donné impunément, sans grands dommages, mille, en le faisant, génèrent d’insupportables déprédations.

La qualité ou la quantité, il faudra choisir et si l’homme n’y parvient pas, la terre le fera pour lui.

Voulant devenir seigneur et maître, dominer, conquérir, exploiter selon son tempérament instinctif, l’humain a déclaré, sans en avoir claire conscience, la guerre à sa planète.

Une chose absolument certaine nous console des agressions et outrages actuels : : il perdra cette guerre.

La seule issue de secours ne réside pas dans de vagues déclarations de bonnes intentions que démentent tous les choix concrets, mais dans une conception radicalement nouvelle de la « croissance ».

Celle-ci, purement qualitative, doit se fonder sur une décroissance démographique, par limitation des naissances et par la condamnation des loisirs débiles et calamiteux, permettant la satisfaction des aspirations de l’espèce humaine au confort, à l’édonisme compatible avec le respect du vivant.

Des hommes moins nombreux, des hommes plus heureux, y compris dans ce que le primate suprême a d’infantile, puisque l’Histoire nous apprend qu’il ne faut pas aller contre sa nature sous peine de catastrophes monstrueuses.

Cette acceptation du fait, de la caractéristique humaine ne signifie nullement que pourront perdurer les attitudes les plus irresponsables.

Les agressions contre la Nature ne souffrent plus de « développement durable ».

La civilisation mercantile et stupidement ludique est condamnée à muter ou à disparaître.

Mais s’il faut concilier la Nature ontologique de l’humain et la Nature globalisée en réduisant l’impact de l’espèce humaine, cela se fera par la réduction du nombre des humains.

A ce stade du raisonnement, nos farfelus détracteurs, nos littérateurs laborieux s’imaginent les écologistes en anges exterminateurs, du poison ou un virus à la main, décimant les masses de pauvres gens.

Ils oublient que l’écologie enseigne d’abord le respect de la vie.

L’extermination de masse pourrait bien être, en revanche, le fruit de la politique des libéraux-conservateurs, cette petite caste mondiale d’exploiteurs qui se cooptent à la tête des grandes firmes et dans les sénacles politiques de ce courant de pensée, puisque l’empoisonnement globalisé est en marche au nom de leurs grands profits.

La mort d’un individu ou d’un peuple ne saurait être une solution à un quelconque problème, pour un écologiste, alors que les maîtres du système s’accommodent volontiers des violations les plus criantes des grands principes moraux lorsque cela sert leurs sordides intérêts.

Que pèsent, pour eux, la vie animale, la vie humaine, l’intégrité des sites, la liberté d’expression et de pensée lorsque ces valeurs contrarient le profit, la spéculation, le commerce, les entreprises qui en sont les instruments.

Ils nient, bien évidemment les droits de la Nature, mais bafouent aussi les Droits de l’Homme qu’ils proclament par ailleurs, si les affaires passent par ces reniements.

Dans cette société, ce sont les affaires qui priment tout.

Changer les comportements s’impose, comme il convient de limiter les naissances pour laisser sa place à une biodiversité qui se meurt et qu’une espèce s’imagine pouvoir s’arroger le droit d’exterminer.

Gérard CHAROLLOIS

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