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terrienne

la lettre hebdo de gérard charollois (04/03)

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Iceberg, droit devant !

Une société ne se débarrasse pas aisément de siècles d’obscurantismes voués au théocentrisme, puis à l’anthropocentrisme et corrélativement à la négation de tout ce qui n’est pas l’homme.

La contemplation affligeante du monde contemporain illustre cette lenteur des prises de conscience collectives et des changements des comportements en profondeur.

Pour les »leaders » que l’opinion se donne et qui l’égarent via le pouvoir de l’argent corrupteur, il faut concilier l’économie et l’écologie, mettre l’homme en avant de tout et préserver son environnement conçu comme un simple cadre de vie.

Ces « leaders » espèrent que l’humain saura s’accommoder d’un cadre de vie de plus en plus étriqué, artificialisé, toxique, abiotique, voué au profit d’abord, et que les mutations psychiques lui permettront d’aimer l’univers urbain concentrationnaire en passe d’extension partout.

Lorsqu’il s’agit d’arbitrer un conflit entre économie et écologie, la première l’emporte systématiquement sur la seconde et la prétendue conciliation tourne à l’effacement de la Nature au nom de « l’emploi » alibi, mais en réalité au seul avantage d’une caste d’exploiteurs prévaricateurs.

Depuis une vingtaine d’années, la société humaine connaît une phase régressive dont le « bushisme » représente en politique la manifestation pathologique aboutie.

La France va probablement faire l’expérience amère du Bushisme qui, comme toutes les régressions historiques, entraîne le malheur des peuples qui s’y adonnent momentanément avant de douloureux réveils.

Dans ce contexte éminemment réactionnaire, le sort du vivant subit le retour en force des mauvais sentiments et nous ne pouvons qu’assister au triomphe de la destruction de la Nature, au nom de la promotion, de la croissance des firmes, de la tradition cynégétique.

Malheur aux humbles, aux faibles, aux vaincus : aux salariés, aux fonctionnaires, aux animaux, quand bien même ces rapprochements inusités feraient sourire et surprendraient ceux qui n’ont pas compris que l’idéologie mercantile, celle qui l’emporte présentement en Occident, est celle des dominants qui écrasent, exploitent, méprisent car eux et eux seuls ont le mérite d’entreprendre, leurs victimes n’étant jamais que des parasites sociaux, des paresseux auxquels manque ce mérite qui fait l’élite.

Comme toutes les oligarchies, celle du libéralisme ne repose pas plus sur le « mérite » que les hiérarchies du Moyen-Age, mais un groupe privilégié doit asseoir ses privilèges sur une pure fiction tenant lieu de justification morale.

Ces justifications morales ont pour noms : piétés et martyrs dans la société théocratique, honneur et bravoure dans la société féodale et chevaleresque, travail dans la société mercantile.

Ces concepts menteurs ne sont que des mythes soporifiques destinés à asservir et à perpétuer les hiérarchies.

Concrètement, le dirigeant d’un grand groupe qui perçoit mensuellement trois cents fois le salaire minimum de croissance ne travaille pas trois cents fois plus que la « technicienne de surface » qui brique son bureau.

Il lui faut s’inventer des talents, des risques encourus, des capacités formidables pour soutenir le regard d’autrui.

Mais comme dans la société théocratique et la féodalité d’antan, le vrai, l’unique mérite des maîtres du système est le mal qu’ils se sont donnés de naître.

Certes, la cupidité est une tare inscrite dans le déterminisme de l’espèce humaine, partagée par tous les individus sans exception et le système économique actuel exploite à merveille ce moteur pour faire avancer la « bête ».

Point n’est besoin cependant d’ériger son culte en système politique.

Au contraire, un Etat utile doit édicter des bornes à l’excès de voracité des maîtres du système et énoncer des garanties pour les êtres les plus vulnérables.

L’heure n’est pas à cette sagesse qui est une audace.

Les idées dangereuses pour les maîtres du temps sont rangées aux accessoires de l’intégrisme utopiste.

Le Marché et les chasseurs guettent leurs proies et ce « meilleur des mondes » roule vers des catastrophes inéluctables que nous ne sommes pas en mesure d’empêcher.

Notre « mérite », qui ne nous rapporte rien d’autres que des invectives, aura été de condamner avant son implosion le libéral-conservatisme en dénonçant ses bases idéologiques :

L’exaltation de la cupidité, le mépris de la compassion, l’obsession de la compétition, fondements moraux de la pensée libérale-conservatrice, conduisant les peuples aux malheurs collectifs et la Nature à l’extinction.

Cette doctrine politique nie radicalement la salutaire réconciliation de l’arbre, l’animal et l’homme pour célébrer le culte du profit, de l’exploitation, de la conquête du néant.

Nous assistons au sacre des assassins du vivant.

Plus belle sera la chute car l’échec est au bout de l’erreur !

Gérard CHAROLLOIS

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