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terrienne

la lettre hebdo de gérard charollois (22/04)

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Une heuristique de la sensibilité

Si le jour de honte est arrivé et qu'il advienne que ce pays ignore l'écologie, nous aurons, à subir la loi de l'Union Mafieuse des Promoteurs et donc à prévoir pour parer les coups et proposer des remèdes au mal annoncé, au mal constaté, au mal perdurant.

Aujourd'hui, prenant de l'altitude, oubliant les ténèbres dans lesquels patauge la société, la médiocrité du temps, l'indigence éthique de nos contemporains, réfléchissons à ce que la pensée écologiste apporte au monde.

Pour nos contempteurs qui ne reculent devant aucune imposture pour vendre du papier en nous insultant, « la secte verte » cultive l'irrationnel, joue de l'heuristique de la peur, nourrit une nostalgie pour un âge d'or perdu qui n'a jamais existé, préférant, par exemple, les pharmacopées primitives qui n'ont jamais guéri que les maladies devant guérir spontanément à la médecine qui a fait disparaître la mortalité infantile, qui allonge considérablement la durée de la vie, réduit les maux, terrasse les pathologies infectieuses et s'affronte au cancer.

Pour nos détracteurs, des commandos écologistes pourraient même détruire l'espèce humaine par propagation de virus, histoire de libérer la planète d'un fléau et les autres animaux d'un tortionnaire féroce.

Pour ces « littérateurs » inconsistants, nous sommes misanthropes puisque récusant l'anthropocentrisme, obscurantistes, en quête de charlataneries farfelues, hermétiques à la raison, au progrès des connaissances.

Telle est l'image peu crédible et fausse que la société se fait de l'écologie, société égarée par une propagande des lobbies et les écrits des philosophes, romanciers, physiciens, chiens de garde du productivisme et du système de dévotion commercialiste.

Evidemment, la peur, c'est-à-dire l'angoisse de la mort qui tenaille consciemment ou non tout individu, conduit souvent l'humain à adopter des attitudes irrationnelles, à rechercher dans l'ailleurs, l'inconnu, l'exotique dans le temps ou l'espace, le merveilleux onirique, une réassurance dont il a besoin pour tenir debout.

Bien sûr, la médecine, pour parler d'elle à titre d'illustration, scientifique ou magique finit toujours par perdre la bataille pour la vie. La mort gagne inéluctablement puisque tout être meurt, quelle que soit la thérapeutique appliquée, thérapeutique moderne, rationnelle, ou thérapeutique rituelle, farfelue.

Dans ce combat définitif, la mort gagne et l'individu terrorisé incrimine un savoir qui ne le protège pas de l'anéantissement.

Dès lors, en Occident, nonobstant l'allongement de la durée de la vie, l'amélioration des conditions du vieillissement, le triomphe à l'encontre de nombre de pathologies, les déceptions et l'angoisse demeurent et nos contemporains, écologistes ou non, quêtent souvent dans le fantastique, l'inaccessible à la raison, l'insolite, un espoir que la lucidité prohibe.

Incriminer la pensée écologiste, comme le font nos contempteurs, dans ces comportements de fuite face au réel est absurde.

La peur est naturelle à l'homme et à tout autre animal et sans elle la survie ne serait pas possible puisqu'elle permet d'éviter les périls immédiats et évidents.

Une société doit pratiquer une heuristique de la peur, c'est-à-dire en tirer une sagesse, une réflexion, une compréhension de la complexité des causes et des effets.

Que des écologistes aient peur des OGM, du nucléaire, de la chimie aux cent mille molécules potentiellement cancérogènes ni ne fonde cette pensée, ni ne la disqualifie, ni même ne la sépare des autres.

Les néo-conservateurs de droite, ici, qui ont peur des partageux socialisant et des étrangers ou, là-bas, les religieux obscurantistes aliénant des masses humaines aux noms de mythes grotesques effrayés par les « Lumières », les droits de l'homme (donc de la femme), sont-ils moins nocifs et plus rationnels que nos écologistes craintifs en présence d'innovations technologiques encore mal maîtrisées et au service du seul profit égoïste des firmes ?

Ce n'est pas la peur qui discrimine notre pensée de celle des autres courants philosophiques, politiques, moraux, mais la compassion et l'accession à l'écocentrisme ou biocentrisme.

Notre volonté est de sauver le vivant dans sa foisonnante diversité et de respecter l'être doté d'un système nerveux lui permettant d'éprouver le principe du plaisir/déplaisir dans son individualité sensible.

Nous ne condamnons pas le progrès des sciences et des techniques au nom d'une nostalgie qu'interdit la lecture de la sanglante et noire Histoire humaine, mais nous le confrontons à l'impératif absolu de préserver la Nature et de valoriser l'être sur la possession et l'accaparement.

Exemple : tout badaud irréfléchi s'émerveillera devant les performances sans cesse accrues des trains à très grande vitesse, roulant aujourd'hui à cinq cents kilomètres heure et demain pourqoi pas, au-delà. Notre badaud ébahi n'aura pas une pensée pour les innombrables oiseaux que fracasseront ces engins que nul être vivant ne peut éviter. Il ne se posera pas davantage la question de l'incidence sur la société humaine de cette accélération permanente. Peut-on considérer comme « progrès » humain le fait de pouvoir habiter MARSEILLE et venir travailler à LYON, voire à PARIS ! Faut-il vraiment abolir les distances ? Est-ce vraiment pour l'homme une condition d'un plus grand bonheur ?

La question est quasi-iconoclaste et nul ne la débattra dans les médias anesthésiant.

L'homme poursuit sa conquête infinie du toujours plus, toujours plus vite, toujours plus fort, sans s'interroger sur la destination de cette course folle.

Le vrai progrès consiste à faire marcher d'un même pas Science et Conscience de nos devoirs envers le vivant.

Le vrai progrès est celui de la raison, des connaissances, mais éclairées par la sensibilité et la capacité d'empathie.

Ce qui est soigneusement caché par nos médias contrôlés idéologiquement est que les sciences et techniques ne sont plus au service du vivant, du savoir, du bien public, mais des entreprises privées, du profit, du lucre de quelques-uns prêts à détruire la planète pour s'enrichir.

Ce n'est pas la connaissance fondamentale qui pose problème mais son usage et la politique qui l'instrumentalise pour une croissance dont l'unique but réside dans la prévarication.

Combien sommes-nous à refuser cette dévastation par les cupides ?

Combien sommes-nous à avoir conscience de l'immense escroquerie résultant du détournement des sciences et techniques par la ploutocratie spéculative ?

Combien sommes-nous à préférer la Nature, donc la vie, au culte de l'argent ?

L'écologie relève ce défi et invite l'humain à une rupture fondamentale avec les vieilles idéologies du mépris de tout ce qui n'est pas l'homme.

Gérard CHAROLLOIS

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Merci terrienne ! Un beau texte qui tombe à pic en cette journée de la Terre ! idee

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