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terrienne

la lettre hebdo de gérard charollois (13/05)

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Le choix de l'honnêteté intellectuelle

Tout est politique.

La protection des sites, le moratoire sur le programme autoroutier, la fixation des dates d'ouverture de la chasse, la suppression de la notion archaïque d'animal « nuisible » dans la réglementation, les autorisations de cultures OGM, au même titre que les choix fiscaux, économiques et sociaux, le redéploiement des aides familiales vers plus de solidarité et moins de natalisme, tout est purement politique.

Ce n'est pas demain la veille que les associations obtiendront la moindre avancée sur ces sujets sensibles, puisque les affairistes, les promoteurs, les chasseurs beaufs et pesants, viennent de gagner une bataille leur conférant un pouvoir absolu, sans opposition autre que de pure comédie, puisque le ministère dit de l'environnement risque de disparaître, absorbé par un vaste ministère contrôlé par les grands corps de l'Etat et puisqu'un homme qui gela l'application de NATURA DEUX MILLE lorsqu'il fut premier ministre en 1996 obtiendrait ce poste, lui qui protégea naguère les tueurs d'ortolans.

En juin prochain, selon toute vraisemblance, en l'absence de réveil et de mobilisation ardente des adversaires de la régression néo-conservatrice, le chef de l'Etat et sa cour d'une centaine de zélés soutiens obtiendront une Assemblée Nationale docile, simple chambre d'enregistrement totalement inutile, aux ordres, au sein de laquelle une opposition évanescente et polie cautionnera cette apparence de démocratie.

Le peuple souverain a élu un homme et donnera à son parti la majorité qu'il veut pour gouverner.

Le peuple veut-il vraiment que sans contre pouvoir, sans frein, sans limitation, un tout petit groupe d'individus exerce davantage de prérogatives que n'en avaient les monarques d'antan ?

La démocratie doit-elle aboutir à la suppression, dans les faits, de la démocratie ou du moins à son éclipse quinquennale ?

Les néo-conservateurs, au pouvoir aux USA depuis sept ans, ont pu déclencher, come l'avait fait HITLER, une guerre d'agression sous un prétexte fallacieux, faire assassiner le chef de l'Etat d'un pays étranger, exercer l'enlèvement et la torture d'ennemis combattants dits illégaux, pratiquer la détention illimitée et sans contrôle d'un juge, et obtenir la collaboration policière et judiciaire des autres pays « démocratiques ».

L'opinion publique approuve majoritairement ces injures faites à l'Etat de droit par un grand pays, empire mondial, berceau de la liberté individuelle, amené par la peur et l'aspiration malsaine à la sécurité absolue, à la négation des principes fondamentaux proclamés par l'Occident.

Personnellement, dans ce contexte inquiétant, je ne serai pas candidat aux élections législatives n'entendant pas ajouter aux divisions et dispersions d'un camp écologiste que je voudrais voir uni, rassemblé dans l'épreuve, résolument opposant au régime des néo-conservateurs, affirmant une éthique claire et résolument écologiste et agissant en partenariat avec toutes les forces susceptibles de combattre la dictature de l'argent roi.

Je suis en revanche candidat pour travailler au retour en force de l'écologie politique dans l'unité de ceux qui y aspirent, unité seule garante d'efficacité et de crédit, et dans le respect des convictions ardentes des uns et des autres.

Il n'y aura pas d'écologie sans un parti écologiste fort car lorsque les maîtres du système feignent de récupérer l'écologie, l'environnement, ce n'est qu'aux fins de retombées juteuses pour le Marché, les entreprises, les firmes d'un secteur porteur.

Leur idéologie productiviste et déprédatrice gâtent leurs actions qui jamais, au grand jamais, n'iront dans le sens de la préservation de la biodiversité, la sauvegarde des milieux naturels menacés par « l'aménagement ».

Le traumatisme de l'élection présidentielle, attendu par celles et ceux qui nous lisent, stupéfiant pour ceux qui s'imaginaient que la France avait voté « Non » à l'Europe le 29 MAI 2005 par rejet du « libéralisme », génère des convulsions politiques en tous sens.

Le salut passe par le maintien d'un parti écologiste et certainement pas dans la dilution des écologistes dans des partis sociaux-démocrates ou dits centristes. Il faut en effet assumer clairement, loyalement une éthique écologiste fondée sur le respect du vivant et l'amour de la Nature.

Spécifique et refondé sur ses valeurs, le parti écologiste ne saurait demeurer isolé, superbement campé sur un hautain refus d'alliance avec des partis idéologiquement compatibles.

L'isolement, philosophiquement contraire à l'esprit démocratique, s'avère tactiquement suicidaire en présence d'un mode de scrutin majoritaire.

Le refus de partenariat, le positionnement « nulle part » d'une formation la condamne à n'être qu'un groupuscule insignifiant et sans possibilité d'action.

Concrètement, les écologistes doivent demeurer unis dans un parti renouvelé, ressourcé sur les valeurs de l'écologie, et participer à la grande coalition contre l'Etat clanique.

Quand je pense aux enfants de mai 68, généreux, brouillons quoiqu'un un peu égarés dans l'adoration de dictateurs antipathiques, formant une génération altruiste pétrie du souci de changer le monde, de libérer la femme et l'homme des vieux préjugés, quand je songe aux enthousiasmes trop prompts de 1981, lorsque des hommes avaient promis de « changer la vie », un nauséabond vertige m'assaille devant ce pays de 2007 qui pue la trouille sénile, la ringardise nostalgique, la haine des uns contre les autres, le goût de la frime, du lucre, de l'arrogance vulgaire, la régression des droits et libertés observés dans nombre de pays occidentaux sous l'impulsion des néo-conservateurs, ce pays qui transpire le mépris de la Nature, grande oubliée de ceux qui ont voté pour les promoteurs, aménageurs, pollueurs, chasseurs.

G. CONDORCET
CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE


Pourquoi CONDORCET ?

Parce que la liberté d'entreprendre n'est pas la liberté d'expression.

Parce que Antoine CONDORCET fut un intellectuel en politique, radicalement républicain, abolitionniste de l'esclavage, intègre et non intégriste, rigoureux et non enragé, au-dessus des partis mais solidaire de ceux qui vaincus devaient périr pour des idées.

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