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la lettre hebdo de gérard charollois (27/05)

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Un GRENELLE pour petit chaperon vert

La CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE ne participera pas au prétendu « GRENELLE » de l'environnement, en septembre prochain.

L'Etat, aux mains des tenants de la croissance, de la chasse, du productivisme et de la spéculation financière frénétique et dogmatique, nous fait l'immense honneur de ne pas nous y inviter.

Nous nous en réjouissons, nullement par refus du dialogue, de la concertation, par rejet de tout compromis qui ne serait pas une compromission, mais parce que tout GRENELLE fait suite à un ardent, chaleureux, généreux mois de mai dont l'éclat contraint les féodaux, les privilégiés, les conservateurs à céder du terrain, à consentir à la Justice, en un mot à reculer sur leurs privilèges.

Un GRENELLE automnal, après un mois de mai régressif et triomphant pour les féodaux des temps modernes, ne peut être qu'un jeu de théâtre, un marché de dupe pour les dupes du Marché.

D'ailleurs, le concept même d'environnement transpire son anthropocentrisme borné et ce qui nous habite est la Nature et nullement «l'environnement ».

Soyons concrets, car il n'y a rien d'a priori dans notre position de scepticisme convaincu :

Le chef de l'Etat, qui dit-on, décide désormais de tout, a constamment promis un soutien fervent à ses amis les chasseurs, s'engageant même à allonger d'une décade les périodes d'ouverture de la chasse aux oiseaux migrateurs en s'appuyant sur les « nouvelles données de la science » fournies par les salariés du lobby et avalisées par un Conseil d'Etat qui accepte que plus la terre se réchauffe, plus les phénomènes naturels se révèlent précoces en fin d'hiver et plus les oiseaux migrateurs retardent leur temps de trajet vers leurs lieux de nidification. LYSSENKO n'est pas mort puisqu'il travaille comme ornithologue en France !

Vous avez dit, « GRENELLE de l'environnement » ?

L'actuel ministre en charge de ce département fut naguère, comme chacun s'en souvient peut-être malgré la volonté médiatique de le faire oublier, premier ministre. Il gela le 19 juillet 1996 l'application en France de la directive communautaire 92 43, du 21 mai 1992, relative à la protection de la faune, de la flore et des habitats. Un groupe de pressions, d'odeur CPNT, s'inquiétait alors des incidences trop protectrices de cette directive européenne.

Le même premier ministre nomma son « ami » président dudit CPNT, Commissaire à l'espace rural, commissariat fantôme, inventé juste pour lui et pour flatter les « écologistes de terrain », ces « gestionnaires avisés de la faune ».

Certes, l'homme a été au QUEBEC et y aurait découvert l'écologie, sans que cela ne l'incite à rejoindre le parti écologiste !

La biodiversité ne bénéficiera d'aucune compassion et ne sera guère au programme des discussions officielles.

La chasse, deuxième cause après l'agrochimie de la mort de la biodiversité, comme les infrastructures de transports routiers, comme l'usage des biocides en agriculture seront des sujets tabous.

Le Chef de l'Etat a manifesté son souci de voir l'agriculture demeurer productiviste et ne pas se muer en jardinage de la Nature.

Le Pouvoir occupera les Organisations Non gouvernementales par des dissertations sur le climat, le réchauffement planétaire, les gaz à effets de serre, question grave, méritant effectivement attention et mesures énergiques, mais à l'échelon mondial, onusien.

Les amis du BTP et des sociétés autoroutières, vont-ils renoncer au grand contournement routier de BORDEAUX ?

Vont-ils instaurer un moratoire sur la création de voies nouvelles, source de gaz à effets de serre et de dévastation de tant de sites naturels ?

Vont-ils contrarier les promoteurs et milliardaires qui veulent créer un circuit automobile dans le Parc naturel régional du PERIGORD et d'autres lèpres ailleurs ?

Vont-ils limiter les attributions des élus locaux en mal d'urbanisation anarchique partout, au profit de leurs familles et soutiens et au détriment de la Nature ?

vont-ils heurter les intérêts économiques des firmes semencières et du poison, marchands de mort de la biodiversité et promotrice des OGM sous couvert de marche de la science mais au seul bénéfice du commerce et pour l'aggravation des nuisances des biocides ?

Que ce soit pour la faune, sacrifiée aux caprices de chasseurs irresponsables et frénétiques dans leur rage de tuer le plus possible, toujours plus longtemps, le plus d'espèces possible, que ce soit pour l'espace, voué aux profits des entreprises et des bétonneurs, je pense honnête, tout simplement honnête, de dire, sans aucun pessimisme, ni aucun parti pris, qu'il y a bien peu à attendre des séances du « GRENELLE » de l'environnement, si ce n'est la proclamation solennelle que « notre maison brûle et que nous regardons ailleurs » et qu'il est urgent de ne pas laisser en veille les appareils électroménagers, de bien isoler les bâtiments et autres propositions tout aussi novatrices et révolutionnaires !

Que les associations de sauvegarde conviées à ce spectacle, tentent au moins d'obtenir quelques avancées, fussent-elles mineures mais concrètes et ne se contentent pas de se sentir honorées (pauvre honneur), de s'asseoir face à un ministre !

Le jour où un gouvernement impartial, non dogmatique, non serviteur de l'argen-roi et des lobbies rétrogrades, organisera une véritable concertation loyale, pluraliste, avec des finalités d'intérêt général, nous accueillerons cette ouverture dans l'acceptation réciproque des convictions opposées.

La démocratie impose que les biocentristes, les défenseurs du vivant et de la Nature dialoguent avec les tenants d'approches contraires, sous l'égide d'un Etat au seul service du bien public, un Etat qui ne tournepas le dos à l'écologie éthique.

Ne doutons pas queles officiels du jour considèrent que tout opposant à la chasse, tout réfractaire à l'aménagement du territoire confinant au déménagement de la Nature, n'est qu'un « intégriste », »extrémiste ». L'injure leur tient lieu d'argument pour masquer ce fait évident : ils détruisent le vivant et parlent d'environnement, de « développement durable », concept absurde et radicalement opposé à notre éthique, en méprisant la Nature. Ils oublient qu'un français sur deux souhaite non pas la limitation de la chasse mais son abolition.

Il est vrai qu'en votant, ce Français sur deux n'a pas compris qu'il votait contre les grives et les oiseaux d'eau.

Cependant, ne confondons pas les illusionistes du pouvoir, soucieux de déstabiliser puis de détruire' toute opposition, et les associations participantes à ces « rencontres » avec le prince dont il convient tout de même de rappeler qu'il ne guérit pas des écrouelles.

Considérons comme inévitable la participation d'organisations protectionnistes de la Nature, associations militantes et de bonne foi, tenues de collaborer à ces opérations médiatiques.

Invitées, elles ne sauraient refuser l'apparence du dialogue, sans porter la responsabilité de l'inéluctable échec.

En l'acceptant, elles jouent, à leur corps défendant, le jeu des illusionnistes qui ne jouissent nullement d'un état de grâce, comme le serine complaisamment la presse aux ordres, mais d'un état stuporeux entretenu par les grands anesthésistes.

Le « GRENELLE » de l'environnement, piège imparable, relève du grand spectacle que le Pouvoir offre, dans tous les domaines, à des citoyens hypnotisés, privés de tout esprit critique, de tout recul.

Les associations patentées peuvent répondre à cette proposition de grande concertation, tout en conservant leur lucidité et en refusant de chanter les louanges des hôtes qui s'apprêtent à les abuser.

L'initiative du Pouvoir ne les condamne, pour l'heure, qu'à siéger devant un ministre.

Si la faune sauvage, les milieux naturels, le respect du vivant devaient en retirer, ne fut-ce qu'un infime bénéfice, leur sacrifice n'aurait pas été vain.

La manouvre des antiécologistes vise, ici comme dans tous les secteurs, à désorienter l'opinion, briser les résistances, faire éclater les forces sociales, désamorcer les contre-pouvoirs.

Faisons qu'ils échouent en ne réussissant pas à diviser la nébuleuse verte et célébrons, par-delà les différences tactiques, l'unité de ceux qui mangent avec le diable, avec une longue ou une petite cuillère, et ceux qui avertissent le « petit chaperon vert » que la grand-mère est un ogre qui n'a de grands bras agités que pour mieux étouffer, une grosse voix que pour mieux étourdir et d'immenses dents pour tout dévorer.

Les associations victimes des invitations princières et les mouvements réfractaires, honorés d'ostracisme servent différemment la Nature.

L'essentiel n'est-il pas de servir une cause qui nous dépasse ?

L'avenir, juge impartial tout autant qu'inexorable, dira qui avait raison .

Gérard CHAROLLOIS

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