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la lettre hebdo de gérard charollois (10/06)

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Demain, l'écologie politique

Ce malheureux pays souffre d'un étrange onirisme qui l'amène à renier les valeurs fructueuses que sont la Justice, la Liberté, la solidarité, l'empathie, la division des pouvoirs, le pluralisme démocratique pour leur substituer l'Ordre, l'Autorité, la Morale, l'effort, le mérite, concepts recouvrant des régimes réactionnaires et féroces.

Dans ce contexte, la pensée écologiste, le parti d'écologie politique, les aspirations des associations de défense de la Nature touchent le fond des abîmes.

Il est illusoire ou malhonnête de penser pouvoir faire de l'écologie sans un puissant parti écologiste.

La politique sera toujours un rapport de forces et ici la force se mesure en nombre et en ardeur des défenseurs du vivant.

L'écologie récupérée n'est qu'un masque trompeur.

Notre pensée n'est pas soluble.

Ceux qui « libèrent les forces créatrices de richesses » sacrifieront toujours l'arbre, l'animal et l'homme au profit des féodaux de l'argent et à la tradition.

La France malade de la réaction n'est pas l'Europe et encore moins le monde. L'écologie progresse ailleurs et les partis VERTS joueront un rôle accru dans les années à venir dans les pays démocratiques, ouverts aux idées généreuses.

Le coma français n'est jamais qu'une péripétie cruelle pour ceux qui s'y adonnent, puisque toujours les addictifs finissent victimes de leurs addictions.

Puisque nous touchons le fond, qu'aujourd'hui les diverses chapelles de l'écologie ne réaliseront que des pourcentages dérisoires,que les VERTS, vaisseau amiral de l'écologie politique, auront des difficultés pour sauver leur quatre sièges antérieurement détenus dans ce qui tient lieu d'Assemblée Nationale, que l'écologie est instrumentalisée par ses pires adversaires pour mieux égarer les citoyens et empêcher une prise de conscience mature, que les divisions et les questions de personnes expliquent en grande partie le caractère inaudible et cacophonique de la seule pensée neuve qu'ait produit l'époque contemporaine, il serait peut-être temps d'arrêter le jeu de l'abeille contre la vitre et de se donner les moyens du sursaut et de la victoire future.

Il convient de refonder l'écologie politique par évolution du parti VERT en une confédération afin que chaque sensibilité y trouve sa place, son autonomie, son expression, tout en garantissant l'unité sans laquelle advient l'inexistence.

La politique est faite par des femmes et par des hommes mais nous devons comprendre que les querelles de personnes sont méprisables, subalternes et suicidaires. Que les névrosés qui soignent en politique leur blessure narcissique trouvent une autre thérapie et cessent de plomber l'écologie en la divisant artificiellement.

Attachons-nous à l'éthique, à la philosophie, aux choix fondamentaux par-delà les considérations d'égos.

Seule l'éthique importe.

Dans la situation actuelle, l'unité de tous les écologistes représente l'issue de secours sans laquelle les groupuscules feront du nombrilisme vain perpétuellement.

J'imagine déjà les assurances sempiternelles des animateurs d'officines clamant demain : « Nous venons de recueillir 1%, aux élections, tout va bien. C'est la prochaine fois que nous changeons le monde » !

Ne serait-il pas temps, pour l'humain et la Nature, de cesser de rêver et de jouer pour devenir efficace.

Or, l'efficacité passe par l'unité dans l'action et la clarté dans la pensée.

La CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE, force au service de la biodiversité, du respect du vivant, de l'abolition de la chasse et de la tauromachie comme de toute violence faite aux humains et aux animaux, assumerait ses valeurs au sein de ce parti VERT rénové et pluraliste, dans l'acceptation des autres courants de pensées de l'écologie politique, courants moins biocentristes que nous le sommes.

Nous entendons délivrer aux citoyens un message clair, puissant, loyal et dès lors irrécupérable par les ennemis de la terre, grands spécialistes de la publicité mensongère.

Unis, fermes sur leurs convictions, ouverts au dialogue et à la coopération avec les partis qui refusent la dictature de l'argent-roi, les écologistes réaliseront dans le paysage politique européen de demain, avec leurs alliés sociaux-démocrates, ce que ceux-ci ont, dans le passé, réalisé à l'égard des partis communistes, leurs défunts alliés d'hier.

Pourquoi ?

Parce que la question écologique sera le grand défi de l'avenir, si l'humanité mérite d'en posséder un.

Nos rapports à la Nature, notre respect envers la planète, notre condamnation de l'instinct de mort qui fait tant de mal, notre limitation de l'esprit de cupidité, base psychologique et philosophique des libéraux-conservateurs, justifient la présence d'un parti écologiste en Europe.

Et si, à l'automne, nous organisions tous ensemble, c'est-à-dire tous ceux qui le souhaitent, un grand congrès fondateur, pendant que les ennemis de la terre agiteront le fumigène environnementaliste sans combattre ni la chasse, ni les OGM, ni les autoroutes, ni l'agrochimie, ni l'urbanisation généralisée, ni la croissance démographique, ni les centres de loisirs.

Je m'adresse ici aux animateurs de bonne volonté des mouvements écologistes, sans ostracisme aucun, pour reconstruire une force nouvelle au service du mieux.

Cessons d'offrir le spectacle ridicule de huit candidats écologistes aux élections législatives, dans les circonscriptions, huit candidats qui se partageront 3% des voix !

Les divergences légitimes de convictions ne justifient pas ce suicide collectif et le pompage de deniers publics n'excuse pas ce discrédit jeté sur une pensée que l'on voudrait généreuse, honnête, vaccinée contre les tares des autres formations idéologiques.

Les impératifs éthiques comme les nécessités tactiques exigent la fin de ces comportements pitoyables.

Unissons-nous, dans le respect de nos différences et en conservant les spécificités des courants, des « petits partis », souvent porteurs de grandes idées, richesse d'une vaste nébuleuse, pour peu que cette diversité cesse d'être prétexte à de sordides ambitions, paravent de vanités dérisoires.

Unissons-nous, pour combattre les ennemis de la terre qui triomphent aujourd'hui mais dont l'ampleur même du succès annonce la chute.

JUPITER rend fous ceux qu'il veut perdre et l'excès des exploiteurs, spéculateurs, destructeurs, la démesure de leur pouvoir signent l'approche de leur échec absolu.

L'écologie perd aujourd'hui une bataille, mais elle gagnera la paix pour faire franchir à l'humanité une nouvelle rupture vers davantage d'empathie, à l'instar de ce que firent la pensée libérale au 18ème siècle, la pensée socialiste aux 19ème et 20ème siècles.

Gérard CHAROLLOIS

Président de la CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE.

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