terrienne 0 Posté(e) le 19 août 2007 Censure et désinformation : agonie de la démocratie Les duce, führer, petit père des peuples et grand timonier possédaient leurs camps, prisons, goulags et une presse aux ordres. L’Argent, maître de ce monde, ne dispose aujourd’hui que du second apanage mais la situation se dégrade au fur et à mesure que meurent les citoyens militants et que s’accroît le troupeau des consommateurs anesthésiés. Le pouvoir libéral conservateur se propose-t-il de lutter contre les pollutions, l’altération du climat, les gaz à effet de serre, convoquant force GRENELLE de l’environnement et déclamant théâtralement sur la scène médiatique et internationale qu’il faut agir pour la planète, restera-t-il un journaliste honnête et libre pour s’étonner de l’éventuelle autorisation de saccage du PERIGORD VERT par l’implantation d’un circuit de course automobile ? demeurera-t-il un informateur libre pour oser commenter la poursuite d’un programme autoroutier lié au choix du transport de marchandises par camions ? Silence, sur les impostures grossières des pouvoirs, impostures consistant à faire exactement le contraire de ce que l’on affiche tapageusement ! La presse ne fait plus réfléchir. Elle amuse, distrait, endort et certains écologistes médiatiques jouent merveilleusement ce jeu d’ombres portées. Ils dissertent aimablement sur les grands périls de la planète mais se gardent bien d’intervenir concrètement, sur le terrain, à l’encontre d’une quelconque agression. Si vous voulez être « écologiste-médiatique » n’affrontez pas les braconniers du MEDOC comme le fit notre ami Allain BOUGRAIN DUBOURG durant tant d’années, n’exigez pas la protection du blaireau, la réduction du temps d’ouverture de la chasse, un moratoire sur les infrastructures et les OGM, un frein à l’urbanisation du milieu naguère rural, mais, comme à l’opéra chantez « effet de serre » et « fermeture des robinets lors du brossage de dents » ! Le Prince et les financiers vous aduleront et gratifieront « pour vos bonnes œuvres écologiques » et vous seront redevables de ne pas déranger les féodaux qui, par cupidité ou arriération tuent, polluent, aseptisent, exploitent. Feignez de penser que tout le monde pratique la vertu civique, et qu’un gris relativisme confond la victime et le bourreau, l’exploiteur et l’exploité, le destructeur et le protecteur. Paraître mais ne pas être, dire sans dénoncer, parler globalement pour ne contrarier aucun petit intérêt et jamais, jamais ne s’engager concrètement pour ne pas déplaire. Telle est la règle d’or d’un gentil « écologiste-médiatique ». Les « écologistes-médiatiques et catodiques » oublient qu’un VOLTAIRE, HUGO, ZOLA, SARTRE, MALRAUX philosophaient, « pensaient globalement » tout en ayant suffisamment de courage et d’éthique pour risquer la justice, la vérité, l’affrontement. Les chefs d’Etats, les scientifiques, la majorité des contemporains préconisent-ils, en paroles , un nouveau lien entre la Nature et l’homme : Les désinformateurs ne font que relayer complaisamment les ridicules gesticulations d’éleveurs chasseurs aux prises avec de méchants loups, ours, vautours, cormorans, hirondelles, castors, bref en mal d’aseptisation de tout ce qui vit et n’est pas directement rentable. L’argent des lobbies abroge la déontologie élémentaire des médias sous influence. Ils préférent abrutir les populations par la narration quotidienne et détaillée des loisirs du Président, voire sa vie privée qui ne nous regarde pas. L’esprit critique ne fait guère d’heures supplémentaires dans une presse berlusconisée et aux ordres de ceux qui la paient, une presse qui bannit tout esprit d’analyse, toute confrontation d’opinions pour ne s’adresser qu’à l’instinct, à l’émotionnel, une presse « zoophobe », montant en épingle la moindre morsure par un animal et couvrant du noir oubli les dizaines de morts humaines provoquées par la chasse, chaque année, en ce pays. Je commence à considérer comme un grand honneur la censure de mes écrits par ces valets serviles qui bêlent à l’unisson des moutons du conformisme. « écologiste-médiatique » devient un oxymoron. Il faut choisir : parler pour ne rien dire en bêtifiant sur les maux de la planète et bénéficier de la sollicitude des gazettes et des télévisions ou dire la vérité en dénonçant les lobbies de la chasse, de l’agrochimie, des promoteurs asphalteurs et se voir frapper d’ostracisme. Délibérément, j’ai choisi ma voie et assure de ma profonde commissération les « écologistes-médiatiques » dont on mesure l’absence de résultat des compromissions avec le pouvoir de l'Argent. Les renards attaquent les vieilles dames, les oiseaux propagent des maladies, les cervidés prolifèrent et les brebis ne peuvent plus tondre les alpages menacés de reboisement, les écologistes intégristes privent le tueur bucolique de son loisir ancestral, les agrocarburants deviennent des solutions écologiques d’avenir, le salut de la planète passe par la substitution des douches aux bains, telles sont les sornettes propagées par une presse débile et formatée. Combien d’esprits honnêtes et lucides restent-ils dans ces médias pour se poser ces simples questions fondamentales : --- L’animal n’est-il qu’une marchandise, un objet offert aux caprices et à la cupidité humaine ? --- La Nature qui se meurt doit-elle conserver une place ou faut-il affecter l’espace au seul productivisme immédiat sans considération du respect de la biodiversité ? --- L’agriculture subventionnée et fonctionnarisée d’Europe peut-elle refuser la présence de quelques dizaines d’ours et de loups, alors que les agricultures de survivance d’Afrique et d’Asie doivent nécessairement composer avec les éléphants et la grande faune ? --- quelle énergie faut-il pour produire un litre d’agrocarburant et quelle incidence pour l’environnement d’une extension corrélative des cultures abreuvées aux biocides ? --- Autoriser l’implantation d’un circuit de course automobile en PERIGORD VERT et envisager le grand contournement autoroutier de BORDEAUX vont-ils contribuer à lutter contre les émissions de gaz à effet de serre et à économiser l’énergie, à sauver la biodiversité ? Poser ces questions évidentes et élémentaires suffirait à démontrer l’insanité des propos des lobbies contre-Nature dont les gazettes et télévisions reprennent les propagandes complaisamment et sans le moindre recours au raisonnement. Ainsi, nous, écologistes tout simplement honnêtes, devons lutter, d’une part, contre la cruauté des ennemis de la terre, minorité d’arriérés trop bien organisés et pourvus de moyens financiers, d’autre part, contre l’ignorance et la paresse intellectuelle des « communicateurs » censeurs qui font la désinformation, façonnent l’opinion, préparent les résultats électoraux. La Nature agonise. Ce constat est unanime, même chez ceux que cela indiffère. Mais la démocratie elle aussi est gravement malade et rares sont les vigies qui discernent l’iceberg. Elle pourrait bien mourir à petit feu, victime d’indifférence, d’atomisation de la société, d’avachissement moral, d’entrée dans un profond sommeil comateux bercé par la musique de fond suivante : « enrichissez-vous et laissez nous faire. Ne militez plus, ni dans des partis, ni dans des syndicats, ni dans des associations puisque les idées ne sont jamais que des idéologies. Laissez tomber et consommez, consommez jusqu’à vous endormi Et maintenant, heureux dormeurs qui n’êtes plus citoyens libres et raisonnables mais sujets du Marché, rêvez : le Président est en vacances dans le luxe et en compagnie d’amis élus de la fortune, comblés pour leurs immenses mérites. ! Rêvez, Que ce meilleur des mondes est merveilleux et qu’il le sera plus encore sans ses parasites qui ont pour noms salariés syndiqués, fonctionnaires, étrangers, intellectuels décalés, lynx, loups, pigeons et renards… Gérard Charollois Convention vie et nature pour une ecologie radicale. 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