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attention aux tiques => la maladie de lyme
sirelouis a répondu à un(e) sujet de vivaldinette1 dans La cafétéria
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Zingaro comme un hymne à la vie, par Francis Marmande LE MONDE | 15.11.06 | 14h08 • Mis à jour le 15.11.06 | 14h08 e théâtre équestre Zingaro reprend ses quartiers d'hiver, son terrain vague, ses vérines bariolées, le cirque en bois, l'entrée côté salle à manger, le vin chaud et la musique qui rôde. Les violons (costards-cravates noirs) viennent de Transylvanie, les cuivres de Moldavie, Zingaro, d'Aubervilliers. C'est le temps des Gitans et de la vitesse. Battuta, la dernière fatrasie de Bartabas, roule deux heures au galop, mène un train d'enfer, dure toute une vie. Le secret, c'est l'amitié perdue entre l'homme et la bête. Les chevaux tiennent le haut de la plage. On voit aussi un ours désopilant, et même assez cochon, un âne, de petits chiens empoisonnants, une oie triste. Noces et funérailles, violons contre cuivres, ombre et lumière, jour et nuit, crépuscule du matin, crépuscule du soir : le violon gémit et puis pense. La fanfare, la musique qui rit et qui dépense. Zingaro, ses chevaux et son prince ont baladé leurs publics de cimes en steppes, de musiques rares en climats éthérés. Battuta renoue avec la folie et le vertige. Rien de plus cassant qu'un instrument de musique, sinon un cheval ou une carcasse de 2 CV traitée par un Gitan. Battuta : "pulsation" en rom. Les mots des Tziganes, Yéniches ou Manouches sont comme leurs musiques : des mots de récup, cabossés comme les casseroles qu'ils trimballent. La ronde au galop court après la vie mais la devance. Les gradins encerclent l'arène : on voit ses contemporains heureux. Ça change. L'envers du monde tel qu'il va. Les grands coupables ? Les chevaux. Superbes, lustrés, musculeux, d'une prestance et d'une effronterie de princesse. Ils n'arrêtent jamais. Quand on entre, ils attendent au centre de la piste. Ils se laissent mouiller, non sans une louche volupté, par la colonne d'eau qui tombe des cimes. Lumière de demi-lune. La musique décolle, ils se mettent à courir. Ils n'en font qu'à leur tête, qu'ils ont très sérieuse. Le sable vole au 14e rang. Ça tient de Mack Sennett et de Tex Avery, Fellini dans l'air, et aussi Sun Râ, moins dans la mélancolie de Picasso que chez Toulouse-Lautrec. Tout spectacle dont l'objectif n'est pas tétanisé par le bon goût est a priori sauvé. Fascisme épuisant de la vertu. Ça change. Zingaro entraîne ailleurs, là où la vie fait envie, course et poursuit la lumière. Une mariée à cheval blanc, boudeuse ou devinant ce qui l'attend, laisse flotter après elle son immense voile suspendu par un ballon d'hélium. Le premier qui prononce le mot de "poésie" se condamne. L'amour danse debout. La Tzigane savait d'avance nos deux vies barrées par la nuit (Apollinaire). Sur les croupes, des garçons en catogan font des tours, se disputent des fiancées, jouent du violon, de l'hélicon, et finissent un strip-tease en body léopard. Ils poussent des cris rieurs, fiers d'être beaux, d'être garçons, fiers de leurs bretelles. Ça change. Une fille sublime en jupe rouge Pandora les damne tous à tour de rôle. A heure fixe, un barbu aux longs cheveux filasse déboule en tornade blanche. Tombe et galope à côté du cheval. Toutes les conneries, toutes, ils les font. Rien pour la prouesse, tout pour la frime ; rien pour l'exploit, tout pour la joie. La fin est un délire de carrioles à saynètes : une forte femme fume la pipe ; des types se goinfrent de nouilles ou jouent aux cartes ; puis un cadavre en corbillard (au début, on croit à un mannequin très bien imité) ; un jeune homme s'active au pèle-porc, une Vierge, la 2 CV... Bartabas fait une entrée de pitre. On l'attendait en mystique ? Le pitre est le mystique de l'avenir. Les lendemains déchantent. On n'est plus sûr de ce qu'on a vu. Tout est passé au train du rêve. Le sable est bien là et l'eau s'est tarie. Neurasthéniques, professionnels de la profession, candidats à la candidature, vertueux, courez à Zingaro : ça changera.