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Celea

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Tout ce qui a été posté par Celea

  1. merci pour les épisodes c'est super génial de pouvoir les voir si vite. Vraiment super merci à vous, vous êtes géniaux !!!
  2. Bonjour à tous, Je viens vous remercier, la heartland team pour le travail fourni, merci grâce a vous on peut voir et comprendre les épisodes. Je vous remercie tous pour le temps que vous passez pour nous. UN GRAND MERCI
  3. Coucou, oui j'ai fini. C'est pas grave, j'avais un peu de temps, j'en ai profiter.
  4. Voila le livre est complet, Bonne lecture !!!
  5. Epilogue Spoiler: _ Je ne peux pas croire que j’aie choisi de repartir à Manhattan et de passer Noël avec Carl ! Dit elle. _ Moi non plus, avoua Laura. Lou soupira. Le regard de Lou s’assombrit. Elle ajouta d’un ton grave : _ Je sais que Maman a fait bonne figure quand je suis partie. Mais au fond d’elle, elle était très déçue. J’avais le sentiment de la laisser tomber… _ C’est vrai, elle était déçue, reconnut Laura. Lou n’était pas la seule à l’avoir déçue, ce Noël-là ! Songea t’elle. _ En même temps, elle comprenait, reprit Laura. Je me souviens qu’elle m’a dit combien elle était fière de toi. Ce qui importait pour elle, c’était ton bonheur… Elle pensait qu’on avait pas été assez attentifs à tes habitudes. Lou resta songeuse. _ J’avais l’impression d’être de trop, de vous déranger, avoua t’elle enfin. Et quand par ma faute, Jasmine s’est sauvée, c’est l’étincelle qui a mis le feu aux poudres ! Je me rappellerai toujours le regard que tu m’as lancé ! Heureusement que Scott était là, sinon je crois que tu m’aurais sauté a la gorge ! _ A quoi bon reparler du passé ? Demanda Laura. _ Je suis contente de savoir que maman a compris mon départ, répondit Lou. C’est important pour moi. Je savais qu’elle tenait a ce qu’on choisisse nos vies, que se soit à Heartland ou à Manhattan. A l’époque, je ne pouvais pas m’imaginer à vivre ici… Et maintenant, je suis incapable de m’imaginer ailleurs. Laura hocha la tête et se releva. Elle frictionna ses jambes engourdies. _ Tu es ici chez toi, Lou ! Dit elle. Maman serait tellement fière si elle savait que toutes les deux, on fait tourner le ranch ! _ Je suis sur qu’elle le sait. Laura s’accroupit à nouveau et prit la boite de décorations de Noël. _ On ferait mieux de retourner en bas… Ou les autres risquent de partir à notre recherche ! Lou se redressa. _ Oui, allons voir s’il reste des cookies ! Dit elle. Elle avait de nouveau une voix enjouée, mais Laura sentait que jamais elle n’oublierait cette conversation. Elles entrèrent dans le salon. _ Ah ! Quand même ! S’écria Scott. On commençait à s’inquiéter. Jack prit un ange en dentelle dans le carton. _ Ah ! Voici mon préféré ! Ta mère m’a raconté que le jour où tu es revenue de l’école avec cet ange, Lou, tu avais plus de cheveux d’ange sur la tête que lui ! C’était toi l’ange, ma chérie ! Ils éclatèrent de rire, et Scott et Ted prirent dans la boite les objets de décoration en bois aux couleurs vives. _ Mes parents ont ramené ça de Suède lors d’une coupe du monde, expliqua Laura. Laura accrocha les petits bougeoirs en verre. Lou grimpa sur l’escabeau et Laura lui tendit l’ange en dentelle. Lou l’accrocha au sommet du sapin en souriant. Puis elle redescendit et recula de quelques pas pour vérifier qu’il était bien droit. Pendant un instant, Laura sentit une vague d’émotion l’envahir. On aurait dit sa mère, quand elle étudiait la position de l’ange qu’elle ne manquait jamais d’accrocher. C’était ce moment, précisément, qui marquait le début de leur Noël en famille. Certes, ce Noël-ci serait différent des précédents, mais conservait sa magie. Quoi qu’il se passe, Marion serait toujours là, dans leur cœur et dans leurs pensées. _ Qu’en pensez vous ? Demanda Lou. _ Il a une aile recourbée, fit remarquer Scott, la tête penchée en arrière. _ Je vais la redresser, déclara Grand-mère en s’approchant de l’escabeau. _ Non ! Crièrent en chœur Lou et Laura. Ted, Scott, et jack les regardèrent, stupéfaits. Lou et Laura échangèrent un regard complice. _ Ne changez rien ! reprit Laura. C’est ainsi que Marion aimait l’ange. _ C’est parfait comme ça, dit elle encore. _ Oui, Laura a raison, renchérit Lou. Tout est très bien. Il ne faut rien changer.
  6. Chapitre 12 Spoiler: L’alarme du réveil retentit et Laura ouvrit les yeux. Elle se souvint de deux choses. C’était la veille de la reprise des cours. Et Scott devait passer le matin pour faire une dernière visite à Sundance. Elle se dirigea vers la fenêtre et écarta les rideaux. Les premiers rayons de soleil illuminaient la campagne alentour et la couche de gel sur les prés scintillait. Elle aperçut sa mère qui menait Pegasus vers le paddock du fond et Ted qui traversait la cour. Elle attrapa son jean et son sweat posées sur le dossier d’une chaise et les enfila. Puis elle descendit quatre à quatre les escaliers et entra dans la cuisine. _Bonjour, ma belle ! S’exclama Jack Bartlett. Tu veux des pancakes ? _ Non merci, grand-père. Plus tard ! Répondit Laura. Sans prendre le temps de faire une halte, elle courut jusqu’à la réserve pour préparer la ration de Sundance. Depuis le réveillon de Noël, elle s’occupait seule de son poney. La nouvelle complicité qui les unissait tous les deux l’émerveillait. Elle passait aussi plus de temps avec sa mère. Elle prenait plaisir à l’interroger sur l’aromathérapie et les huiles essentielles. Marion semblait aussi heureuse qu’elle de se nouveau partage entre mère et fille. Pourtant, Laura ne pouvait s’empêcher de songer qu’il lui faudrait au moins une vingtaine d’ années pour emmagasiner tout ce savoir. Après avoir remplit la mangeoire de son poney, elle s’occupa de sortir Jasmine. La jument allait beaucoup mieux et passait chaque jour une heure ou deux avec les autres chevaux à l’extérieur. Comme Marion et Laura s’y attendaient, elle se montrait douce et docile. Soraya avait une même craqué pour elle et Marion avait proposé à la jeune fille de s’occuper de son entraînement. Soraya avait explosé de joie ! Laura sortit la jument de l’écurie. Sundance tendit le cou et fit mine de mordre Jasmine. _ Sundance ! Gronda Laura d’une voix ferme. Ca suffit ! Le poney secoua la tête, mécontent, et retourna à sa mangeoire. Au fur et à mesure qu’il retrouvait ses forces, Sundance reprenait ses mauvaises habitudes. Mais cette fois, Laura comprenait qu’il s’agissait de jalousie. Et surtout dès qu’elle élevait la voix, le poney changeait d’attitude. Il semblait l’adorer et n’écoutait plus qu’elle. Laura mena Jasmine jusqu’au paddock. En revenant vers le box, elle aperçut Scott en train de discuter avec Marion. _ Salut, Scott ! Appela t’elle. Ca va ? _ Ca roule, surtout ! Répondit le vétérinaire. Je n’arrête pas les visites, depuis ce matin ! _ Tu viens voir Sundance ? Le vétérinaire acquiesça et la suivit, sa mallette à la main. Il ausculta le poney, puis hocha le menton. _ Il est transformé ! Bravo, Laura, tu t’en es vraiment bien occupé… Il sembla réfléchir un instant, puis ajouta : _ Tu vas le sortir et le faire trotter. On va vérifier que tout fonctionne comme avant… Laura acquiesça. Elle fit trotter Sundance dans la cour. Puis Scott ausculta de nouveau le poney. Il pressa le stéthoscope le long de ses flancs, puis se redressa, l’air satisfait. _Il est en pleine forme, constata t’il. _ Tu as entendu ? Répéta Laura au poney. Tu es en plaine forme ! _ Laisse-le encore au repos la semaine prochaine, conseilla Scott. Pas d’obstacle, surtout. Mais tu peux le faire travailler sur du plat, si tu veux. Il rassembla ses affaires et se dirigea vers sa Jeep. _ A bientôt ! Dit il avec un grand sourire. Marion rejoignit Laura. _ Tu es prête pour une séance de consentement avec Sundance ? Demanda t’elle. Laura sentit son estomac se nouer. Et si elle échouait ? S’armant de courage, elle regarda sa mère droit dans les yeux. _ Oui ! Répondit elle. Marion semblait approuver et elles se dirigèrent vers le manège. Arrivée devant la clôture ? Laura se tourna vers sa mère. _ Et si Sundance refuses de revenir vers moi ? Demanda t’elle. _ Tu as confiance en moi, Laura ? La jeune fille acquiesça, sans l’ombre d’une hésitation. _ Alors écoute moi bien : la maladie de Sundance et ton courage ont renforcé votre lien, et tu vas t’en rendre compte tout de suite… Elle ouvrit la barrière. Laura entra dans le manège avec Sundance. _ Tu restes avec moi ? Demanda Laura. Marion hocha la tête affirmativement. _ Maintenant, chasse le loin de toi, ordonna t’elle. Laura détacha le mousqueton de la longe et leva celle-ci, comme elle avait souvent vu sa mère le faire. _ Vas-y franco ! ordonna cette dernière. Chasse le vraiment, Laura ! Laura leva de nouveau la longe. Sundance recula un peu, surpris. Laura recommença, et cette fois le poney s’éloigna au trot. Chaque fois qu’il fit mine de s’arrêter, la jeune fille l’encouragea à repartir. Jusqu’à ce que soudain, Sundance s’arrête de lui-même. Il baissa la tête vers le sol, comme s’il flairait quelque chose. _ Il t’accorde sa confiance, expliqua Marion. Tourne-lui le dos et éloigne toi un peu. Le poney dressa une oreille, puis l’autre, et fit un pas en direction de sa maitresse. _ Ne bouge plus, conseilla Marion. Laura se figea. Il lui semblait sentir le moindre mouvement de son poney. Cette connivence, alors qu’ils étaient loin l’un de l’autre, l’étonna. Sundance s’approcha doucement, un peu hésitant d’abord, puis il vint pousser l’épaule de Laura avec ses naseaux. Laura sentit les larmes lui monter aux yeux. Cette marque de confiance la bouleversait bien plus qu’elle n’avait pu l’imaginer. Elle se tourna vers sa mère, sans un mot. Celle-ci la regarda, le regard embué. Elle partageait son émotion. _ Tu l’as chassé, Laura, et il a choisi de revenir vers toi… N’est ce pas merveilleux ? Incapable de parler, Laura glissa ses bras autour de l’encolure de son poney et posa son front contre sa joue. Celui-ci hennit doucement, comme s’il approuvait à sa façon la remarque de Marion. _ On a réussi, murmura Laura à l’oreille du poney. On a réussi ensemble à se rencontrer ! Elle sut que cette séance de consentement resterait gravée dans sa mémoire. Ce qu’elle venait de vivre et de partager avec son poney était unique, absolument unique. Et cet instant était aussi précieux pour elle que pour Sundance.
  7. Demain ou vendredi Chapitre 12 et épilogue !!!
  8. Chapitre 11 Spoiler: La porte de la cuisine s’ouvrit et Marion apparut, les yeux encore ensommeillés. En voyant Laura, elle fronça les sourcils. _ Sundance s’en est sorti ! Cria la jeune fille. Sa voix tremblait d’émotion. Marion regarda les oreilles dressées du poney, son regard clair et son allure détendue. _ Je crois que tu as raison ! S’exclama t’elle. Un grand sourire vint éclairer son visage. Elle s’approcha de Laura et l’enlaça. La jeune fille se blottit contre sa mère. _ Joyeux Noël, ma chérie ! Murmura cette dernière. Je suis si fière de toi, Laura ! Sundance savait qu’il pouvait s’appuyer sur toi, et cela l’a aidé à reprendre courage et à retrouver ses forces. Tu l’as sauvé, ma chérie ! Elle frotta les naseaux du poney. _ Tu es si brave Sundance ! lui dit elle. En voyant le poney s’écarter d’elle et se réfugier vers Laura, elle ouvrit des yeux étonnés. La jeune fille entreprit des petits massages sur son encolure. _ Je m’en veux tellement de l’avoir négliger… Dit elle enfin. Elle se mordit les lèvres. Les mots restèrent coincés dans sa gorge. Elle se reprit. _ Je… Je croyais qu’il me détestait. Je ne savais plus quoi faire. Alors, j’ai fui. _ Les chevaux sont les animaux les plus fidèles que je connaisse, lui assura Marion. Sundance sait ce qu’il te doit. Il ne l’a pas oublié. Mais il s’est senti délaissé… et te l’a exprimé comme il a pu. D’abord en te provoquant, ensuite en tombant malade ! Laura hocha la tête. Sa mère avait raison. _ Tu peux le rentrer, ajouta Marion d’une voix douce. Laura caressa le chanfrein de Sundance et le conduisit lentement vers les écuries. _ Viens, murmura t’elle. C’est fini… Marion les regarda s’éloigner. Soudain Laura se retourna. _ Maman ? J’aimerais que tu m’apprennes à utiliser les plantes, tu veux bien ? _ Et comment ! C’est le plus beau cadeau de Noël que tu pouvais me faire, Laura ! _ Qui veut un muffin tout chaud tout frais ? les interrompit Jack Bartlett, depuis le seuil de la maison. Notre héroïne sans doute, non ? _ Certainement ! Répondit Marion. Et gardes-en un au chaud pour Scott. Il passera voir Sundance ce matin. Puis elle se tourna vers Laura. _ Tu nous rejoins à la cuisine ? _ J’arrive ! _ Tu sais à qui tu me fais penser ? Lança alors grand-père. Marion sourit. _ A qui ? Demanda Laura en fronçant les sourcils. _ A ta mère ! S’exclama grand-père. Impossible de compter les heures qu’elle a passées à veiller Pegasus quand il était malade ! Les yeux de Laura brillèrent et elle rosit de plaisir. C’était le plus beau compliment qu’on pouvait lui faire. Laura avala la dernière bouchée de muffin et essuya du bout du doigt la goutte de sirop d’érable qui coulait sur son menton. _ Hum… C’est toujours aussi délicieux ! S’exclama t’elle. Merci grand-père. Jack Bartlett avec retrouvé de vieux disques vinyle et son ancien électrophone dans le grenier, et depuis le matin il les réécoutait avec un plaisir évident. Laura devait reconnaître que le son grésillant et les voix des chœurs qui tremblotaient donnaient à ce noël un charme particulier. Marion avait attaché ses cheveux en queue de cheval et chantait tout en débarrassant la table. Laura ne se souvenait pas d’un meilleur petit-déjeuner de Noël ! On frappa à la porte et Matt passa la tête. _ Joyeux Noël ! s’exclama t’il. Il entra, un paquet rectangulaire enveloppé de papier argenté entre les mains. _ Qu’est ce que tu fais là ? s’étonna Laura. _ J’ai profité de la visite de Scott pour passer te voir, répondit son ami. Il paraît que tu as eu une sacrée frayeur… Laura bondit pour enfiler ses bottes. Elle tenait à être avec Sundance pendant la consultation de Scott. _ Oui, on peut dire-ça… Grommela t’elle. Je reviens toute suite ! Elle eut le temps de voir Matt lever les yeux au ciel en poussant un soupir de résignation. _ Et mon cadeau de Noël ? Grogna t’il. Laura se précipita vers le box de son poney. Scott était en train d’ausculter Sundance. _ J’ai l’impression que, cette fois encore, il s’en ai sorti, déclara le vétérinaire. Un vrai Miracle ! Laura avança la main et Sundance tendit les naseaux vers elle, avec confiance. _ Un repas léger pour aujourd’hui. Conseilla Scott en rangeant son matériel. Il ne doit pas trop manger… _Je ne le quitterai pas de la journée, déclara Laura. Le vétérinaire la dévisagea. _ Tu ferais mieux de te reposer, dit il doucement. Tu as l’air épuisée, Laura. Tu as fais tout ce qu’il fallait pour ton poney. Même ta mère n’aurait pas fait plus… Comme Laura ne disait rien, il reprit : _ Quand tu seras reposée, tu t’occuperas encore mieux de lui… Considère que c’est un ordre, Laura ! Un ordre de ton vétérinaire ! Laura ne put s’empêcher de sourire. Elle regarda Scott. _ Sundance s’en ai sorti parce qu’il a du courage à revendre ? Je l’ai juste accompagné. Lui seul à lutté… _ C’est vrai, approuva le vétérinaire. Il m’impressionne drôlement. Mais, encore une fois, il appréciera que tu te reposes. Comme pour approuver, Sundance souffla dans le cou de la jeune fille. Elle éclata de rire. _ Bon, bon, d’accord ! Ca va j’ai compris. Elle caressa son poney. Il avait l’air calme et détendu. Elle décida de rejoindre Scott. Ils trouvèrent la cuisine vide. Des murmures leur parvenaient du salon. Laura s’avança, intriguée. _ Joyeux Noël, Laura ! S’exclama grand-père. Laura s’arrêta médusée. Le sapin de Noël se dressait au milieu de la pièce, décoré comme jamais il ne l’avait été. Il resplendissait ! Les bougeoirs de Lou avaient été accrochés et les bougies allumées, aux côtés des petits personnages de Noël et des boules multicolores. Perchée en haut de l’escabeau, Marion tentait de suspendre un ange en dentelle au sommet de sapin. C’était Lou qui l’avait confectionné à l’école, des années auparavant. _ Et voilà ! Déclara Marion. Elle redescendit et regarda d’un air satisfait l’ange qui les dominait. _ Super ! S’exclama Laura. J’avais abandonné tout espoir un sapin décoré pour Noël ! _ Et des cadeaux aussi ! Interrogea Matt. Il s’avança vers Laura, son paquet à la main. Laura défit aussitôt la papier et découvrit un livre consacré au saut d’obstacles. La couverture montrait un beau cheval gris de franchir un obstacle. Il ressemblait à Pegasus. _ Merci, Matt ! s’exclama Laura. Tu n’aurais pas pu mieux choisir, ajouta t’elle en feuilletant le livre. Puis, se souvenant de son propre cadeau, elle alla le chercher sous l’arbre. Matt l’ouvrit et sourit. _Les grands esprits se rencontrent, dit il les joues rouges de plaisir. Laura lui offrait également un livre. Mais celui-ci avait pour thème la médecine. Comme ces parents, Matt se destinait à être médecin. Scott, le vétérinaire, était perçu comme le rebelle de la famille. _ Génial ! Lança encore Matt, fasciné par l’ouvrage. _ Allez, Matt, on y va ! L’interrompit Scott. On a promis à Maman de lui donner un coup de main pour le repas. Ils prirent congé, puis Laura monta se changer. Quand elle revint aux écuries, elle trouva sa mère avec Jasmine. _ Ses Jambes vont beaucoup mieux, expliqua t’elle. En tout cas elles ne suintent plus. Demain on l’a fera marcher dans le paddock. _ Super ! Se réjouit Laura. En attendant la voix de sa maitresse, Sundance dressa les oreilles. Marion donna à Laura une bouteille en plastique pleine. _ Prends ça, dit elle. C’est un mélange à base de menthe poivrée, de fenouil, d’herbe de Jupiter et de lavande, expliqua t’elle. Elle leva les yeux vers Laura. _ Ah oui, j’oubliais : j’ai aussi ajouté de la coriandre et du cumin. Asperges- en le box de Sundance. L’odeur va se répandre et l’aider à se détendre. Il doit encore avoir l’estomac noué… _ Merci, dit Laura. Mais je ne me souviens jamais de tes préparations… _ Ca viendra, la rassura Marion. Question d’habitude, rien de plus. Bon, il faut que je sorte les chevaux avant qu’il soit trop tard. La nuit tombe vite. Une voix s’éleva dans les écuries : _ On peut dire que j’arrive au bon moment ! Ted s’avançait dans l’allée, un grand sourire aux lèvres. _ Que fais tu là ? Demanda Marion. Pas question que tu travailles un jour de congé ! C’est Noël, tout de même ! _ Raison de plus pour que je vienne vous le souhaiter ! S’exclama le palefrenier. Joyeux Noël ! _ Joyeux noël, Ted ! Répondit Laura en souriant. La présence du jeune homme lui faisait chaud au cœur, sans qu’elle sache bien pourquoi. _ Joyeux Noël, Ted ! Dit à son tour Marion. Elle aussi semblait heureuse de l’arrivée inattendue de palefrenier. Ce dernier de dirigea vers la sellerie pour prendre les licols et les longes. Laura massa longtemps l’encolure de Sundance, tout en murmurant à son oreille. _ Tu as été formidable tu sais. Et tu m’as beaucoup appris. Le poney s’était couché. Quand elle estima qu’il était bien détendu, elle déroula son duvet et s’allongea dans la paille. Elle posa sa tête contre l’encolure de Sundance. Son pouls régulier et paisible battait contre sa tempe. Elle sourit et sentit ses paupières s’alourdir. Elle ne savait pas combien de temps elle était restée assoupie. Soudain elle ouvrit les yeux et aperçut Ted agenouillé à côté d’elle. _ On m’a raconté ce que tu as fait cette nuit pour ton poney, Laura… c’est formidable, tu sais. Ta mère n’aurait pas fait mieux ! Murmura le palefrenier. Laura rougit légèrement et sourit. Ted sortit alors un paquet de sa poche et lui offrit. _ Joyeux Noël, Laura… La jeune fille rosit de plaisir. _ Merci, Ted. Elle prit le paquet et l’ouvrit. En apercevant le cadre en argent à l’intérieur, elle prit une profonde inspiration, puis le retourna. C’était une photo d’elle avec Sundance, lors du dernier concours, l’été précédent. Elle brandissait son trophée et son flot bleu. Sundance se tenait juste derrière elle, la tête posé sur l’épaule de sa cavalière. Des larmes d’émotion brillèrent dans les yeux de Laura. _ Oh, merci Ted ! Je ne savais pas que tu avais pris cette photo ! C’est le plus beau cadeau que l’on pouvait ma faire, tu sais… Ted baissa les yeux tout gêné. _ Excuse moi de t’avoir réveillée, Laura. Rendors toi tu dois être épuisée… _ Tu as eu raison de ma réveiller, le rassura Laura. Ton cadeau est au pied du sapin, dans le salon. Ted sourit et hocha la tête, visiblement touché par l’intention de la jeune fille. Laura se rallongea, le cadre d’argent à la main. _ Dors bien, Laura… Murmura Ted. Et sortit du box. _ Ohé ! Debout, là-dedans ! Laura souleva les paupières, sa mère se tenait devant elle, un sourire amusé sur les lèvres. _ Tu as dormi quatre heures ! Lui expliqua Marion. Le repas est prêt ! Sundance se débrouillera très bien tout seul, tu sais. Si tu restes trop longtemps dans ce box, le père Noël risque de t’apporter des sabots et une queue ! Laura jeta un coup d’œil au hongre allongé sur la paille. Elle lui flatta l’encolure, sourit avec tendresse et se releva doucement. Le poney l’imita. Il s’agenouilla, puis se redressa d’un bond. Il tendit ensuite le cou vers sa mangeoire, l’air intéressé. _ Le repos lui a redonné de l’appétit, remarqua Marion. _ A moi aussi, reconnut Laura. J’ai une faim de loup. Elle sortit du box et referma la porte derrière elle. _ Soraya est passée. Elle n’a pas osé te réveiller. Elle a déposé ton cadeau à la maison. Elles entrèrent dans la cuisine. La chaleur de la pièce enveloppa Laura. Jack parlait au téléphone. _ C’est Lou ! dit il à l’intention de Laura. Elle veut te souhaiter un joyeux Noël… Laura prit le combiné. _ Joyeux Noël ! S’exclama t’elle. _ Joyeux Noël à toi ! Lui répondit sa sœur d’un ton enjoué. Laura entendit les bruits d’une fête, autour de Lou. Les événements de la nuit passée lui avait fait oublier sa rancœur à l’encontre de sa sœur. C’était tout simplement bon de l’entendre, ce soir. Un peu comme s’ils étaient tous de nouveau réunis. _ Vous me manquez, reprit Lou. Je regrette de ne pas être avec vous… Laura fut étonnée de deviner de la tristesse dans la voix de sa sœur . Cela ne lui ressemblait pas. _ Tu nous manques aussi, dit elle. Ne laisse pas trop de temps avant de revenir nous voir, d’accord ? Elle se reprochait de na pas avoir réussi à montrer à sa sœur combien le ranch était important pour elle et sa mère. Lou ne devait pas comprendre leur mode de vie… _ On se verra même plus tôt que tu l’imagines, confirma sa sœur ainée. Figure-toi que j’ai pris des places pour un spectacle, pour toutes les deux, et je voulais t’inviter à venir le mois prochain . Ca te dit ? On pourra prendre le temps de se voir de se parler… _ Avec plaisir ! S’exclama Laura. Elle avait l’impression de flotter sur un petit nuage. Puis elle passa le combiné à sa mère. Quand Marion eut raccroché, ils dégustèrent l’agneau préparé par grand-père. Certes, ce n’était pas la dinde habituelle, mais c’était délicieux, et Laura se resservit avec plaisir. Il lui semblait qu’elle n’aurait pu passer meilleur Noël. Le repas n’était pas terminé que Marion lui tendit une enveloppe. _ Qu’est ce que c’est ? Demanda Laura intriguée. _ Ouvre, et tu verras, lui répondit sa mère. Elle lança un coup d’œil complice à grand-père. Laura ouvrit la petite enveloppe et en retira un papier qu’elle déplia avec précaution. A sa grande surprise, Elle découvrit l’acte de vente de Sundance. Soudain, sa main se mit à trembler et elle sentit son cœur s’emballer dans la poitrine. _ Joyeux Noël, ma chérie, murmura doucement Marion. Laura secoua la tête, incrédule. Après tout ce que tu as fait cette nuit, j’ai pensé que tu méritais que je t’offre Sundance. Jusque là je considérais que Sundance appartenait à Heartland et qu’il revenait de t’en occuper… Maintenant, ton poney t’appartient, Laura et je crois sincèrement que tu es assez responsable pour l’avoir à toi toute seule… Laura ne put répondre. Elle était trop émue pour parler. Des larmes coulèrent le long de ses joues. _ On dirait que sa la rend malheureuse… Grommela Jack Bartlett. Ce n’était peut-être pas une si bonne idée. Laura leva les yeux et essuya ses joues avec le revers de ses manches. _ Tu veux rire ? s’exclama t’elle. Elle se précipita vers sa mère et grand-père, et les enlaça les deux en même à la fois. _ Merci ! Merci ! Merci ! cria t’elle tout en les embrassant. Puis elle s’écarta brusquement et déclara : _ Je vais annoncer la nouvelle à l’intéressé ! Je reviens tout de suite ! Elle sortit en coup de vent et traversa la cour en courant. Elle entra en trombe dans l’écurie et se dirigea vers le box de Sundance. Le poney mâchait tranquillement. Elle jeta ses bras autour de son cou et lui murmura à l’oreille : _On ne quittera plus jamais, tu sais. Tu es à moi, bien à moi, Sundance !
  9. Chapitre 10 Spoiler: Marion observa le poney et une ride creusa son front. Sundance s’était de nouveau allongé. Il s’était roulé et sa litière était sans dessus dessous. Des bruns de paille étaient accrochés à son dos. _ Il faut qu’on le sorte d’ici avant qu’il se blesse, décida t’elle. Elle entra dans le box et s’accroupit à côté du hongre. _Allez, debout, mon grand ! Dit elle d’une voix ferme, exactement comme Laura l’avait fait plus tôt. Jack Bartlett les rejoignit et scruta le poney, le visage rongé pas l’inquiétude. _Je vais téléphoner à Scott, dit il. Sans attendre, il retourna vers la maison. Marion aida Sundance à se relever. Laura n’avait pas besoin de thermomètre pour voir que le poney avait de la fièvre. La base de ses oreilles et ses flancs étaient noirs de transpiration. Elle se dit qu’elle pouvait dire adieu au concours de la Saint-Etienne. _ Il faut le rafraîchir, lui dit sa mère. Elle sortit le poney. _ Je l’emmène dans la cour… Laura se précipita vers la sellerie pour attraper une couverture de survie. Elle savait que celle-ci absorberait la sueur de Sundance, tout en le protégeant du froid extérieur. Marion fit marcher lentement Sundance dans la cour. Le hongre avait la tête baissée et ses oreilles pendaient. On sentait qu’il souffrait. La clarté de la lune rehaussait le visage de Marion, lui donnant un aspect angélique, presque éthéré. Elle ne quittait pas le poney des yeux, l’incitant à garder ses forces. _ J’ai la couverture de survie, murmura Laura. _ Prend la longe pendant que je la lui mets, proposa Marion. Laura s’exécuta, Sundance ne broncha pas. _ Oh, Sundance, mon pauvre… Murmura t’elle. Le poney retroussa sa lèvre supérieure et tourna la tête vers son flanc, les dents en avant. _ Tiens le bien, lui demanda Marion. Elle attacha la couverture. Laura tint la tête du poney fermement contre sa poitrine, tout en parlant à son oreille. Sundance se mit à taper du pied. _ C’est bon, tu peux le faire marcher, indiqua Marion quand elle eut terminé. Il faut qu’il bouge. Laura acquiesça . Elle savait que le poney ne devait à aucun prix se coucher par terre, au risque d’avoir une torsion de l’intestin, qui lui serait fatale. _ Allez , mon grand ! l’encouragea Marion. _ Je ne comprends pas ce qui a pu provoquer ses coliques. Je pensais que l’empêcher de manger de l’herbe gelée et mettre de l’huile essentiel de menthe poivrée dans sa nourriture suffirait à les éviter… Laura resta silencieuse. Elle savait qu’elle n’avait pas été assez attentive à son poney ces derniers temps. _ Tu as une idée ? Lui demanda sa mère. Laura secoua la tête et caressa les oreilles de Sundance. Tout ce qu’elle voulait, maintenant, c’était l’aider à s’en sortir. La porte de la cuisine s’ouvrit en grand et Jack en sortit avec deux tasses de café chaud. _ Scott arrive, dit il. Buvez, je vais le faire marcher… Laura lui confia son poney à contre cœur. Mais elle avait les doigts gelés et un boisson chaude lui ferait le plus grand bien. _ Ca va aller, ma chérie ! Lui dit grand-père avec un sourire réconfortant. Laura mit ses mains en coupe autour de la tasse et rejoignit sa mère qui Observait Sundance, inquiète. _ Je ne comprend pas… Reprit Marion. Laura n’y tint plus. Elle sentait qu’elle devait dire ce qu’elle avait sur le cœur. _ Est-ce que tu crois que le fait de ne pas l’avoir entraîné ces derniers temps a pu provoquer ces coliques ? Demanda t’elle. Elle s’efforçait de rester calme. Marion la regarda. _ Comment cela ? S’enquit elle. Laura garda les yeux fixés sur Sundance. Le poney avait la tête baissée, la queue entre les jambes, l’air misérable. Il n’avait plus rien avoir avec le cheval plein de fougue et d’énergie qui avait failli la mettre à terre. _ Je ne l’ai pas beaucoup monté, ces dernière semaines, finit par avouer Laura. Ca se passait très mal. A plusieurs reprises j’ai perdu le contrôle. Heureusement que Ted était là… _ Ca fait combien de temps que sa dure ? Demanda Marion sans lever la voix. Laura se pinça les lèvres, presque sur la défensive. _ Cela s’est produit deux ou trois fois. Les autres jours je l’ai fait tourner à la longe. _Et aujourd’hui ? L’interrogea encore Marion Laura baissa les yeux, honteuse. _ Je ne l’ai pas sorti. Je suis désolé, maman… Sa voix n’était plus qu’un murmure. _ Je t’ai menti, ajouta t’elle. Marion ne répondit pas. _ Tu es fâchée ? Demanda Laura au bout d’un moment. Sa mère la regarda droit dans les yeux. Son regard trahissait une émotion que Laura ne parvenait pas à déchiffrer. _ Je devrais être en colère contre toi, Laura. Mais, tu vois je ne lui pas. Je suis déçue. Simplement déçue. Si tu ne voulais pas prendre tes responsabilités vis-à-vis de Sundance, il fallait le faire savoir. Je m’en serais occupée. Sa voix était froide. Elle glaça Laura. Sans un mot, Marion posa sa tasse sur les marches du perron et retourna auprès de Sundance. Laura lança un coup d’œil vers la cuisine. Elle était tentée de se réfugier au chaud. Puis elle regarda sa mère et Grand-père marcher chacun d’un côté du poney. Et sans hésiter une seconde, elle s’avança vers Jack Bartlett : _ Je m’en occupe, c’est bon. Ce dernier hocha la tête. _ Je vais chercher la sonde, dit il. De l’eau salée soulagera peut-être ses spasmes. Laura prit la longe de Sundance. Les yeux du poney roulèrent dans leurs orbites. Il trébucha. Laura fut prise de panique. _ Fait le avancer ! Vite ! Il veut se rouler ! Ordonna Marion. Laura attrapa le bridon. _ Avance, Sundance ! Cria t’elle. Avance ! Elle poussa le poney de tout son poids. Quand enfin il fit un pas en avant, en poussant un hennissement de douleur, elle laissa échapper un soupir de soulagement. La honte la submergeait. Elle ne comprenait pas bien comment le manque d’entraînement avait pu causer ses coliques, mais elle se rendit compte que jamais elle n’avait autant déçu sa mère… Elle s’arma de courage et posa la question à Marion. _ Les chevaux qui sont sujets aux coliques ont besoin qu’on s’occupe particulièrement d’eux, expliqua cette dernière. Dans le cas de Sundance, c’est peut-être le fait d’avoir été dans le manège qui a provoqué sa rechute. Manger su sable suffit à le rendre malade. Laura se mordit les lèvres et baissa la tête. Il n’y avait aucun doute. Sundance souffrait par sa faute. Elle s’efforça de lever les yeux vers sa mère. _ Je veux me rendre utile. Je sais que c’est ma faute et je veux pouvoir réparer ce que j’ai fait. Marion acquiesça. _ Va préparer de l’extrait de menthe poivrée que tu mélangeras avec de la jusquiame et de l’extrait de rose. Sa l’aidera à se débarrasser de sa peur. Regarde aussi dans mon cahier si il y a autre chose pour l’aider. On pourra peut-être lui masser les flancs avec une herbe… _ D’accord, répondit Laura. Elle caressa l’encolure de Sundance et tendit la longe à Marion. _ Laura ? Appela sa mère. _ Oui ? _ Il n’y a aucune garantie que Sundance s’en sorte. Tu dois t’y préparer. L’estomac de Laura se noua. Elle regarda son poney traîner ses sabots et balancer la tête. Il essayait désespérément de se débarrasser de la douleur dans ses intestins. Elle pivota et se précipita vers la réserve. Ses doigts tremblaient tendis qu’elle fouillait dans l’armoire de Marion pour y trouver les flacons d’huiles essentielles. Elle prit une grande inspiration et souffla doucement pour se calmer. Elle attrapa le cahier de sa mère et chercha à >. Pour soulager la douleur : le mélange de basilic, pamplemousse, lavande et romarin réduit le stress et soulage la douleur, rendant le cheval plus réceptif aux autres traitements. C15. Laura posa le cahier contre sa poitrine et se mit à la recherche du flacon d’aromathérapie C15 sur l’étagère. Dès qu’elle l’eut trouvé, elle retourna en courant dans la cour. Le poney s’était arrêté devant la porte des écuries. Du bout des doigts, Marion le massait doucement le long de l’encolure pour le détendre. _ Donne moi ta main, ordonna t’elle. Laura obéit et tendit sa paume ouverte. Sa mère ouvrit le flacon d’huile essentielle de rose et en laissa tomber quelques gouttes. _ Maintenant, fais lui sentir, dit elle. Laura présenta sa main sous le museau de Sundance. Ce dernier l’Ce dernier l’ignora, bougeant doucement la tête, comme s’il présentait une autre crise. _ Vite, la pressa Marion d’une voix tendue. Il doit marcher ! Laura colla sa paume sous les naseaux de Sundance. _ Allez, Sundance, prends ça ! l’encouragea t’elle. Au bout d’un moment le poney ouvrit la bouche et lécha les doigts de Laura. Celle-ci recommença l’opération avec la menthe poivrée et la jusquiame. Soudain, Sundance montra les dents et se tourna vers son ventre. Laura s’écarta. _ Vite ! Ordonna Marion, incite le à marcher ! _ Allez, Sundance, je t’en supplie, avance ! cria Laura. Grand- père revient avec une boite en fer blanc et la sonde. _ J’ai eu du mal à les trouver ! Dit il, tout essoufflé. Ils étaient rangés au mauvais endroit, dans la sellerie ! Il n’y avait pas de sel purgatif, alors a la place j’ai pris de la paraffine… _ Vite, papa ! S’exclama Marion, de plus en plus tendue. Au même moment, deux faisceaux lumineux balayèrent la cour. Laura laissa échapper un soupir de soulagement. C’était Scott. Le jeune vétérinaire bondit hors de sa jeep et attrapa sa mallette sur le siège arrière. _ Je croyais qu’il en avait fini avec ses coliques ! S’écria t’il navré. _ Moi aussi, répondit Marion. Et j’ai peur que celle-ci ne soit particulièrement rude… Il a fait moins d’exercices ces derniers temps, ajouta t’elle. Et il sorti plusieurs fois dans le manège d’entraînement. Il a très bien pu manger su sable… Laura fut reconnaissante à sa mère de ne pas évoquer sa responsabilité dans cette affaire. Scott pressa son stéthoscope contre les flancs du poney. Puis il prit la température. _ Il a beaucoup de fièvre, dit il, soucieux. Il doit en effet y avoir du sable dans les intestins. Le mieux et que je lui fasse un lavage. Je vais utiliser une sonde. Surtout, tenez le bien. _ C’est bon, avertit Marion. On s’en occupe. Laura hocha le menton et tira la tête du poney vers elle. _ Ecoute-moi ben, Sundance, murmura t’elle à son oreille. Tu ne dois pas bouger, c’est compris ? Tout ira bien, fais moi confiance… Pendant que Scott glissait le long tube d’une huile spéciale, elle continua de lui parler doucement. Elle s’efforçait d’ignorer le gargouillement de l’huile qui descendait le long de la sonde. _ Bien ! Dit enfin Scott en retirant le tube. Je vais lui administrer une dose de morphine pour calmer la douleur. C’est tout ce que je peux faire pour l’instant… Dès qu’il eut fini l’injection, Sundance fit mine de se rouler. _ Fais le avancer ! Crièrent en même temps Marion et Scott. _ Allez, Sundance, viens ! S’exclama Laura en tirant de toutes ses forces sur la longe. Elle ne compta pas les tours qu’elle fit dans la cour. Elle se concentrait sur chaque pas du poney. Il devait avancer, coûte que coûte. C’était sa vie qui était en jeu, et elle le savait. Les phrases de la jeep de Scott vinrent éclairer brièvement la robe de Sundance, puis le vétérinaire s’éloigna vers la grande route. Ils étaient seuls désormais. _ Qu’a dit Scott ? Demanda t’elle alors à sa mère. Marion la fixa avec une intensité. _ Pas grand-chose… Il a fait tout ce qu’il pouvait. Mais impossible de savoir si Sundance s’en sortira ou non. Si les coliques empirent, il faut le rappeler. Il conseille de le laisser se reposer entre deux spasmes, pour ne pas l’épuiser. _ D’accord, répondit Laura. Elle avait ralenti l’allure pour écouter sa mère. Soudain, elle vit un éclair d’inquiétude traverser son visage, et, la seconde d’après, elle sentit les jambes postérieures de Sundance se dérober sous lui, comme s’il voulait s’asseoir. _ Attention ! Cria Marion. Tire sur la longe ! Laura s’exécuta aussitôt. Sundance trébucha, puis retrouva son équilibre. A ses côtés, Laura tremblait de peur et d’épuisement. Jack avança avec la sonde. _ Je vais voir si ça peut le soulager pendant les spasmes. Il enfonça le tube dans la bouche de Sundance. Ce dernier secoua légèrement la tête, mais laissa faire le vieil homme. On aurait di qu’il comprenait que c’était pour l’aider. Laura passa un bras sous son encolure pour l’encourager et ébouriffa sa crinière noire. Quand Jack fit couler la paraffine, Sundance grogna. _ Je sais, mon grand, Je sais … Le réconforta Laura. Allez, courage, c’est bientôt fini… Elle pressa sa joue contre celle du poney. Quand tout le liquide se fut écoulé, des larmes d’émotions roulèrent sur les joues de Laura. Elle aimait tant Sundance… _ C’est tout ce qu’on peut faire… Murmura Marion. Elle et jack avaient l’air épuisés. _ Je reste avec lui, déclara Laura. Rentrez à la maison. Si j’ai besoin de vous je vous appellerai. Grand-père et Marion échangèrent un regard. _ Ca ira, insista Laura. Ca ne sert à rien qu’on soit tous là avec lui. Allez vous reposez. Si demain matin j’ai besoin que vous me relayer, je vous le dirai. C’est… Ma responsabilité, avec un sanglot dans la voix. Je ne m’en suis pas rendu compte avant… Il y eut un silence, puis Marion hocha la tête. _ D’accord. Mais appelle si tu as besoin de nous. Promis ! Laura acquiesça. Elle devina dans le regard de Sundance le spasme à venir et elle se dépêcha de le faire avancer. Jack et Marion partirent. Laura laissa son bras sur l’encolure du poney. Je ne te laisserai pas tomber, murmura t’elle. > Sundance laissa échapper un soupir, suivi d’un grognement. Laura pris la longe et l’incita de nouveau à marcher. Des heures passèrent, et Laura et Sundance continuaient d’avancer dans la cour, éclairés par la faible clarté de la lune. La cuisine était resté allumée, et cette lueur aidait Laura a se sentir moins seule. Chaque fois qu’elle arrêtait son poney pour qu’il se repose, celui-ci posait sa tête sur son épaule, en toute confiance. Jamais Laura n’avait ressenti autant d’émotion au contact d’un cheval. Peu avant l’aube, elle lui massait doucement les flancs. Sa tête était lourde de sommeil, mais elle voulait tenir bon. Cette fois Sundance resta immobile pendant un long moment. Laura reprit espoir. Est-ce que cela voulait dire que ses spasmes s’espaçaient ? Mais l’instant d’après, il tourna brusquement la tête vers ses flancs, les dents en avant. _ Marche ! Cria aussitôt Laura. Sundance était épuisé. Laura se demanda s’il aurait la force de faire un pas en avant. Elle tira sur la longe. Le poney s’affaissa sur ses postérieurs. _ Non, Sundance, non ! Hurla t’elle. Comme si il l’avait entendue, le hongre se redressa en s’appuyant de toutes ses forces sur les pavés de la cour. Il chancela, dodelina de la tête, mais resta debout. Malgré le froid, Laura sentit la sueur couler sur son front. Ils l’avaient échappé belle… Ils se remirent à marcher. A chaque nouveau spasme, elle regarda Sundance droit dans les yeux. Celui-ci lui rendait son regard, sans fléchir. Quand les premiers rayons de soleil embrasèrent le sommet des collines, au loin, Laura se tourna vers son poney. Une seconde durant, elle crut qu’elle se trompait. Elle passa la main sous ses flancs. Son ventre était mou et décontracté. _ C’est fini ! Murmura t’elle soudain. C’est fini, Sundance ! Tu es sorti d’affaire ! Des larmes de soulagement et de bonheur se mirent à couler le long de ses joues. Sundance renifla et pointa ses oreilles en avant. Laura leva la tête vers lui et laissa échapper un rire clair, qui résonna dans l’aube naissante de ce matin de Noël.
  10. Chapitre 9 Spoiler: A son réveil, sentit que quelque chose n’allait pas. En se rappelant la dispute avec sa mère, elle grogna. Elle attrapa son réveil. Sept heures. Elle fut tentée de le reposer pour se rendormir, mais se rendit compte qu’elle ne ferait que retourner dans sa tête la dispute de la veille. En enfilant ses chaussettes épaisses, elle se souvint que c’était le jour du réveillon de Noël. Jamais elle ne s’était sentie moins le cœur en fête que ce matin là. Elle s’assit. Elle avait la tête lourde, et le cœur gros. Elle se demanda si sa mère se sentait aussi mal qu’elle. En descendant les escaliers, elle entendit grand-père siffler des chants de Noël. Elle essaya de prendre l’air gai. En vain. Elle poussa la porte et entra dans la cuisine. Une odeur d’orange lui sauta aux narines. _ Bonjour ! La salua Jack Bartlett d’un ton enjoué. Laura avait complètement oublié que grand-père préparait toujours, pour le petit déjeuner du réveillon de Noël, des muffins spéciaux avec pelures d’orange et raisins au rhum. _ Humm ! Qu’est ce que sa sent demanda Lou, qui venait d’entrer. Elle avait attaché ses cheveux blonds en queue de cheval et ses joues étaient d’un rose vif. Elle n’avait jamais paru aussi heureuse depuis son arrivée et Laura ne put s’empêcher d’avoir un pincement au cœur. _ Je cherche maman, se contenta de dire Laura en guise de bonjour. Puis elle se dirigea vers le vestibule et enfila sa veste d’hiver. Elle préférait éviter les questions de Lou sur son retour dans la nuit. _ Tu ne veux pas de muffins ? Appela grand-père. Sa sera prêt dans cinq minutes ! _ Tout à l’heure, merci, répondit Laura. Elle sortit dans l’air glacé. Marion était en train de monter Pegasus dans le manège. Laura s’appuya contre la barrière du manège et les regarda travailler. Malgré son accident, le grand pur-sang gris se mouvait avec souplesse et agilité. Sa queue était dressé et sa tête arquée. Il écoutait attentivement sa cavalière. Laura observa sa mère. Elle avait une assiette remarquable et elle était en parfaite osmose avec le magnifique cheval. Marion revint vers le centre du manège et arrêta Pegasus. Elle détendit les rênes puis recommença à travailler. Sa monture lui répondait avec beaucoup de calme et de maitrise. Marion lui tapota l’encolure. Laura applaudit. Marion leva la tête étonnée. Elle était si concentrée qu’elle n’avait pas remarqué sa fille cadette. Elle dirigea le hongre vers la sortie du manège. _ Eh ! Salut, Pegasus ! Le héla Laura. Elle frotta doucement le chanfrein du hongre. Maintenant que sa mère était en face d’elle, elle avait la gorge nouée. Elle était incapable de prononcer un mot. Elle risqua un regard vers elle et remarqua les cernes noirs sous les yeux de Marion. Une vague de culpabilité et de chagrin l’envahit. _ Je suis désolée, Maman ! Lança t’elle d’une traite. Je n’arrive pas à croire que je t’ai dit autant de choses méchantes hier ! Mais… je m’amusais tellement que je n’ai pas vu le temps passer. Marion mit pied à terre, glissa les rênes sous un bras et entoura les épaules de Laura. _ Moi aussi, je t’ai dit des choses horribles, J’étais si fatiguée et inquiète pour toi. Oublions ça, tu veux bien ? _ Oui, acquiesça Laura. Je déteste quand on se dispute. _ Moi aussi, lui avoua sa mère. Elle la serra fort contre elle, puis relâcha son étreinte. _ On va rentrer Pegasus et boire un chocolat de chaud et un muffin de Grand-père ! C’est Noël, non ? _ Ca marche ! Approuva Laura. Elle ne put réprimer un sourire : elle était si soulagée d’avoir pu se réconcilier avec sa mère. Sans cela la vie lui aurait paru un enfer ! La première chose que Laura remarqua en entrant dans la cuisine fut une valise et un sac de voyage posés contre le mur. Sa sœur parlait au téléphone. _Que se passe t’il ? Lui demanda t’elle quand celle-ci eut raccroché. Les yeux de sa sœur brillaient. _ Je sais que cala v vous choquer un peu, annonça t’elle, mais j’ai décidé d’écourter mes vacances ici… _ Comment ça ? S’enquit Laura. Marion s’était arrêté sur le seuil. Lou les regardait tour à tour. _ J’ai réservé un avion pour midi. Laura secoua la tête, incrédule. _ Mais pourquoi ? Tu avais promis de passer Noël avec nous ! Marion se dirigea vers l’évier et sortit un verre du placard. Elle le remplit d’eau et but quelques gorgées. Puis elle se tourna vers Lou. _Eh bien, dit elle en s’efforçant de prendre un ton enjoué, l’essentiel est que tu sois heureuse et que tu passes les fêtes avec qui tu as envie ! _ Carl m’a appelée la nuit dernière. Je lui manque… Explique Lou. Il a proposé de me payer mon billet si je rentre un peu plus tôt. Laura enfonça ses ongles dans les paumes de ses mains. Jamais elle n’avait rencontré un type aussi égoïste ! Mais elle aurait dû s’y attendre, de la part de Carl. _ Il tient vraiment à passer Noël avec moi… Ajouta Lou. Ses yeux brillaient de bonheur et elle ne perçut pas la colère dans ceux de Laura. _ Nous aussi ! Lança sa sœur, les bras croisés sur sa poitrine. Lou la supplia du regard et lui tendit la main. _ Je regrette de vous décevoir, vraiment… > S’énerva intérieurement Laura qui était sur le point d’éclater en sanglots. _ Ne t’inquiète pas, intervînt Marion d’un ton qu’elle voulait chaleureux. Nous avons passé un bon moment avec toi, et il est juste que Carl aie envie de profiter de ta présence pour les fêtes ! _ Merci, Maman ? dit Lou en lui rendant son sourire. > Songea Laura. _ Je voulais prendre un taxi, mais Grand-père a proposé de m’emmener à l’aéroport, ajouta Lou. Il est allé se préparer, je crois... _ Il est prêt ! Annonça Jack en entrant dans la cuisine. Il fit un clin d’œil à Lou. _ Et sais-tu à quoi je pensais ? Ce jeune homme a peut-être l’intention de te demander en mariage… C’est pour ça qu’il est si pressé que tu rentres ! _ Oh, Grand-père ! Protesta Lou. Il n’en est pas question, tu le sais… Mais ses joues s’empourprèrent. _ Je vais donner de l’eau à Sundance, murmura Laura. Mieux valait qu’elle s’éclipse avant qu’une nouvelle chamaillerie éclate entre elle et sa sœur. Elle s’assit sur un ballot de paille dans la grande, les genoux pressés contre sa poitrine. Elle avait l’impression que tout lui échappait. La visite de Lou ne s’était pas passé comme elle l’avait prévu, sa mère et elles s’étaient disputées la veille au soir comme jamais encore, et son travail avec Sundance était un véritable échec. Elle sentit une présence à côté d’elle. Elle se retourna. _ Eh ! Ma grande ! murmura Jack Bartlett en s’asseyant à ses côtés. Je suis triste moi aussi du départ de Lou. Mais ça ne gâchera pas notre Noël, promis ! Nous passerons un bon moment tous les trois, tu verras… Laura leva les yeux et s’efforça de sourire. _ Ah ! Voilà qui est mieux ! Dit grand-père. Viens on va rentrer avec le sourire… Parce qu’on ne sait pas quand on sera de nouveau tous les quatre ensemble, Laura. Et il faut profiter de chaque minute que le présent nous offre… Ils se dirigèrent vers la maison, bras dessus, bras dessous. Lou était en train de mettre ses valises dans le coffre de la voiture. _ Tu vas me manquer, déclara Laura. Et c’était vrai. _ Toi aussi, répondit sa sœur. La jeune femme étreignit sa mère. _ Merci pour ces beaux moments, Maman, dit elle. _ Téléphone quand tu arrives, tu veux bien ? Demanda cette dernière. _ Promis, assura Lou. Elle embrassa sa sœur et prit place à côté de grand-père. Elle baissa la vitre et fit des signes jusqu’à ce que la voiture ait rejoint la grande route. Laura sentit un frisson de froid et de tristesse la parcourir. Quand reverrait-elle Lou ? _ Bon, dit Marion D’un ton brusque. Je vais changer les bandages de Jasmine et lui donner sa dosa d’arnica… Elle passa sa main dans ses cheveux blonds. _ Tu peux commencer à changer la paille des box, ma chérie ? Demanda t’elle à Laura. C’est le jour de congé de Ted et j’ai déjà l’impression de courir après le temps. _ Bien sur, Maman, j’y vais. La sonnerie du téléphone retentit. _ Je vais répondre, proposa t’elle. _ Ne m’appelle qu’an cas d’urgences ! Lui demanda sa mère. Elle se dirigea à grande enjambées vers les écuries. Laura alla décrocher. C’était Soraya, qui lui avoua qu’elle se levait tout juste. _ Ca s’est passé comment, avec ta mère ? Demanda t’elle aussitôt. _ Sur le coup, c’était assez musclé, mais maintenant ça va beaucoup mieux, lui répondit Laura. Et c’était vrai ! Le départ de Lou avait presque effacé le souvenir des tensions de la veille… _ Je vais en ville chercher le cadeau de Noël de ma mère, reprit Soraya. Tu veux venir avec moi ? Laura réfléchit un instant. Elle avait déjà fait toutes ses emplettes. _ On pourrait aller au cinéma… Il y a pas mal de vieux films de Noël, ajouta Soraya. Laura était bien tentée. Cela lui changerait les idées. _ Ted ! S’exclama t’elle soudain. _ Pardon ? _ Je n’ai rien acheté pour Ted ! Oui, Je dois aller en ville… Laura était soulagée d’avoir un prétexte pour s’échapper un peu. Elle fixa un lieu de rendez vous à Soraya et se précipita dans la réserve pour préparer les rations du soir. Elle changea ensuite la litière des stalles et apporta les seaux de Sundance et de Jasmine. Sa mère était auprès de la jument. _ Comment va-t-elle ? _ Ses jambes suintent encore de sa courses d’hier… Expliqua Marion. Une odeur forte régnait dans l’écurie. _Ca sent quoi ? Demanda Laura. La lavande ? Marion acquiesça. _ Oui, pour la détendre… Laura caressa l’encolure de la jument. Celle-ci se tourna vers elle et la gratifia d’un léger coup de tête. La jeune fille en fut touchée. Elle remplit sa mangeoire. _ Je vais donner sa ration à Sundance, lança t’elle à sa mère. Le hongre se reposait au fond de sa stalle. Laura n’essaya pas de l’approcher. Elle se contenta de lui la nourriture et referma la porte avec soin derrière elle. Sa mère la rejoignit et s’accouda à la porte. Sundance les regardait, les oreilles dressées. _ Alors, mon beau ! L’appela Marion. Elle lui tendit une carotte. Le poney s’avança. Il scruta la carotte avec suspicion avant de tendre le coup pour l’attraper. Puis il se rapprocha dans l’espoir dans avoir une autre. Marion lui en donna encore une. Elle resta un moment silencieuse. _ Dommage que Lou ne sois pas là pour le concours de la Saint-Etienne, dit elle enfin. Laura se sentit soudain mal à l’aise et ne trouva rien à répondre. _ Tu dois être déçue, poursuivit sa mère sans la regarder. Je crois qu’on a fait l’erreur de penser que Lou s’accommoderait à notre mode de vie. On n’a pas vraiment respecté le sien, qui est très différent du nôtre. Ce qui ne signifie pas qu’il est moins bien… Lou est heureuse dans son choix de vie. Et c’est ce qui compte. C’est ce que je vous souhaite à l’une et à l’autre…Ils déjeunèrent rapidement, ce jour là. _ Soraya m’a téléphoné, dit soudain Laura. On s’est donné rendez vous en ville cette après midi. Il faut que j’achète son cadeau de noël à Ted. Est-ce que je peux y aller ? Elle leva les yeux vers sa mère. Une lueur de déception traversa le visage de celle-ci. _ Ne laisse pas tomber Sundance, dit elle calmement. _ Bien sur que non ! Se défendit Laura. J’ai des courses à faire c’est tout ! Je te promet d’utiliser la technique du lien à mon retour… Merci pour tes conseils, maman. Elle déposa un baiser sur la joue de sa mère et se précipita dans la cour. _ Laura ! Appela Marion. La jeune s’arrêta net. _Oui ? _ Est-ce que tu as entraîné Sundance aujourd’hui ? _ Oui… Mentit Laura. Et elle repartit en courant. Elle s’efforçait d’ignorer le petite voix dans sa tête qui lui répétait : > Mais si elle avait dit la vérité, sa mère aurait insisté pour qu’elle reste au ranch. > Cependant quand Laura referma la portière de la voiture de M.Martin, il faisait déjà nuit. Elle fit un petit signe de la main à Soraya et se dirigea vers la maison. Cet après midi en ville l’avait littéralement épuisée. Les boutiques grouillaient de monde, d’illuminations en tout genre, de bruit et de chants de Noël… Soraya et elle avaient vraiment passé un bon moment. Et maintenant, dans le calme du ranch, elle se sentait un peu étourdie. En sifflotant, elle poussa la porte de la cuisine. Elle sourit en voyant la couronne de houx de sa sœur. Mais à peine rentrée, elle fut frappé de voir combien la maison était triste et monotone. Il n’y avait pas même une guirlande pour décorer le manteau de la cheminée… Marion et grand-père, attablés buvaient du café. _ Ah, Laura ! Te voilà ! L’accueillit sa mère. Elle avait un sourire fatigué. _ Finalement, on est allé au cinéma, avoua Laura d’une petite voix. _ Vous avez vu un bon film demanda Jack. _ Oui, répondit Laura. Merci… Elle se sentait mal à l’aise. Jack et Marion ne lui avaient fait aucun reproche, mais elle sentait le poids de leur regards posés sur elle. _ Et si je préparais le dîner ? Proposa t’elle. Elle cherchait un moyen de se faire pardonner sa longue après midi en ville. _ Il n’y a plus rien à manger, dit Marion. Il reste de l’agneau dans le réfrigérateur , pour le repas de demain. _ De l’agneau ? Répéta Laura. Pour Noël. Pourquoi ne mange t’on pas de la dinde ? _ Il y a eu un mal entendu, expliqua Jack. Lou ava It proposé de s’occuper des courses de Noël. Dans la précipitation de son départ elle a du oublier. Laura s’efforça de garder sa bonne humeur. _Je vais empaqueter le cadeau de Ted, et après, Grand-père, je t’aiderai à décorer le sapin ! Enfin si tu as eu le temps de le couper, ajouta t’elle un peu inquiète. Jack Bartlett sourit. _ Bien sûr que j’ai eu le temps de le coupé ! Il est un peu plus petit que d’habitude, parce que je n’ai pas eu le temps d’en tailler un peu plus grand, mais on a un sapin de Noël. C’est l’essentiel ! _ Sundance n’a pas eu sa ration du soir, interrompit Marion. Elle mit sa tête dans ses mains et commença à se masser les tempes. Elle avait l’air plus fatiguée que jamais, songea Laura. _ Je me suis occupé des autres mais lui n’a eu qu’une demi-ration. _ Je m’en charge, intervint Laura. Elle mit son écharpe et se dirigea vers la grange. Le ciel était dégagé. La pleine lune et les étoiles scintillantes l’éclairaient. > Décida Laura. Elle se débrouillerait pour préparer un bon repas, puis elle décorerait le sapin. Elle envelopperait aussi les gants qu’elle avait achetés à Ted et les mettrait sous le sapin avec les autres cadeaux. Peut-être trouverait t’elle de quoi confectionner quelques gâteaux. L’humeur joyeuse elle préparait la ration de Sundance dans la réserve. Puis elle entra dans l’écurie puis alluma. D’habitude le hongre passait toujours la tête par-dessus la porte de son box , impatient d’avoir son repas. Mais là, il ne se montra pas. Intriguée, Laura pressa le pas. Sundance était couché dans la paille. Il ne daigna pas lever la tête quand elle s’approcha. _ Sundance ! Appela t’elle. Viens mon grand, c’est l’heure du repas. Le poney n’avait mangé que la moitié de la ration qu’elle lui avait donnée avant de partir en ville. Une appréhension la saisit. _ Sundance ! Ohé ! Debout, là-dedans ! L’inquiétude commença à la gagner, accompagnée d’un horrible sentiment de culpabilité. Elle posa le seau et ouvrit la porte. Elle s’arrêta a quelque centimètres du poney, hésita puis se pencha. Elle passa son bras autour de son encolure. _ Allez, debout, Sundance ! Répéta t’elle. Le hongre laissa échapper un grognement et se releva tant bien que mal. _ Voilà ! L’encouragea t’elle. C’est bien ! Un peu d’avoine ? Mais au moment de lui présenter le seau, elle s’arrêta net, en alerte. Sundance balançait la tête pour se mordre le ventre, la queue plaquée entre les jambes ; C’était un des premiers symptômes des chevaux atteints de coliques. _ Non, Pas ça ! Murmura Laura. Non ! Mais Sundance essayait bel et bien de se mordre les flancs. Le cœur de Laura fit un bond dans sa poitrine. Sans attendre une seconde de plus, elle sortit du box et traversa la cour en courant. _Maman ! Hurla t’elle. Maman ! Vite !
  11. je m'attaque au 9 Et au 10. Peut-être demain, mais de sur avant la fin de semaine.
  12. Chapitre 8Spoiler: Laura jeta un œil sur sa table de toilette. Elle était couverte de tubes et de pots de maquillage. Le rouge à lèvre, murmura t’elle, le rouge à lèvre… Elle finit par le découvrir sous le sèche-cheveux. Elle s’en mit puis s’observa dans le miroir, et sourit à son reflet. C’était tellement agréable d’avoir un prétexte pour se faire belle. Ici, au ranch, avec toute la poussière, c’était inutile, sans parler du vent dans les yeux et les cheveux ! Et qui la regarderait ? Personne… A par Ted. Mais il ne comptait pas. Un coup de klaxon dans la cour la fit sursauter. Lou attendait dans la voiture de Marion. Laura attrapa le pull en cachemire rose que sa sœur lui avait prêté pour la soirée. Elle prit ses escarpins à talons et décida de ne les mettre qu’une fois en bas. Autant éviter de se casser la figure dans les escaliers ! Le klaxon retentit à nouveau. _ J’arrive Lou ! Cria Laura. Elle se précipita dans le vestibule. Ted était dans la cuisine, en train de se laver les mains. _Je suis en retard ! S’exclama Laura, le souffle court. Elle enfila ses chaussures. _ Ta mère est avec Jasmine, dit Ted sans se retourner. Elle te rappelle de rentrer à minuit. Jack Bartlett, assis dans un fauteuil, baissa son journal. _ Tu es magnifique, ma chérie ! S’exclama t’il. Il observa sa petite fille par-dessus ses lunettes. _Tu n’as pas peur d’avoir froid ? _ Grand père ! Comment veux tu que je prenne froid à une soirée dansante ? Pouffa Laura Ted se retourna à son tour. _ Waouh ! Lança t’il. Il lança un sifflement d’admiration. _ Cendrillon, a laissé sa citrouille aux écuries ? Plaisanta t’il. _ Très drôle ! Répondit Laura. Mais merci quand même ! Eh ! Tu mouille le tapis ! Ajouta t’elle en lui montrant les mains. Ted attrapa une serviette éponge sur le dossier d’une chaise. _ Tu seras la plus jolie de la soirée pas de doute ! Murmura t’il. Laura sentit qu’elle devenait écarlate. Elle se dépêcha d’embrasser son grand-père. _ A tout à l’heure ! Le salua t’elle en ouvrant la porte. _ Minuit ! Lui rappela Jack. _ Après, gare à la citrouille ! ajouta Ted. Laura courut vers la voiture. _ Tu es ravissante ! La complimenta Lou. _ Toi aussi ! Répondit Laura. Sa sœur portait une robe en soie bleue, très chic, qui lui arrivait au niveau des genoux. _ Qui vais-je rencontrer à cette soirée ? _ Scott, que tu as vu tout à l’heure, répondit Laura. Son frère Matt, et Soraya, et une bande de copains du collège. M. et Mme Trewin nous laissent généralement la maison pour nos fêtes. Lou resta un instant silencieuse. _ Je n’avais pas compris que sa serait une fête de collège. _ Mais non ! répondit Laura. Ce n’est pas ça du tout ! Scott avingt huit ans et certain de ses copains seront là. _ Ah bon ! Puis, elle ajouta, d’un ton enjoué : _ Tu sais où c’est ? _ Laura lui donna les indications et Lou roula avec précaution sur la route verglacée qui menait chez les Trewin. Arrivée sans encombre, elles franchirent le grand porche blanc et grimpèrent le perron. Matt vint leur ouvrir. _ Vous êtes superbes ! S’exclama t’il avec un grand sourire. Il prit leur manteaux et les conduisait dans le salon, où les meubles avaient été recouverts de tissus. Des lampions colorés de Noël décoraient la pièce et la musique résonnait à fond. Un spot lumineux tournait au-dessus de leurs têtes, balayant les murs et le sol de faisceaux jaunes, bleus et verts. _ C’est génial ! S’exclama Laura. Matt pressa sa main. _ Vous voulez boire quelque chose ? Leur proposa t’il. _ Du punch non alcoolisé, s’il y en a ! Répondit Laura en retirant sa main. _ Et moi un verre de vin blanc, ajouta Lou. _ Tout de suite ! répondit Matt Scott discutait non loin avec une fille brune. Il leva les yeux et aperçut les deux sœurs. Il s’avança vers elles et invita l’inconnue a le suivre. _ Victoria, dit-il, je te présente Laura et sa sœur Lou, qui est venue en vacances de Manhattan. Victoria travaille avec moi, ajouta t’il. Lou et Laura sourire poliment. _ Viens ! Murmura Matt en tirant Laura par le bras. Tu es magnifique, tu sais. _ Toi aussi ! Rétorqua Laura. Et c’était vrai. Matt portait un pantalon noir et un tee-shirt blanc qui le mettait en valeur. Matt lui tendit un verre et ils trinquèrent. Laura observait les invités autour d’elle, quand tout à coup, elle sentit qu’on lui tapait l’épaule. _ Pas trop tôt ! Lança une voix. _ Soraya ! Salut ! s’exclama Laura _ Allez, dépêche toi de finir ton verre et viens danser ! Lança son amie. Laura éclata de rire et s’exécuta. Soraya était toujours aussi impatiente ! Elle remarqua la déception de Matt. Elle tendit la main pour qu’il les rejoigne. _ Viens ! C’est ta fête ! S’exclama t’elle. Laura s’amusa comme jamais. Elle dansa des heures d’affilée, s’arrêtant juste de temps à autre pour remplir son verre. _ Je vais faire un tour à la salle de bain ! Lui souffla Soraya à l’oreille. _ Moi aussi ! Dit elle. Elle traversaient le vestibule quand Lou s’avança vers elle. _ Laura ! Je te cherchais pour rentrer. _ Quoi ? S’exclama Laura. Mais il n’est que onze heure ! _ Je sais, mais Scott et ses amis sont partis depuis une bonne demi heure terminer leur soirée dans un bar… Répondit Lou d’un ton cassant. _ Ce n’est pas juste, il me reste une heure avant de rentrer ! Protesta Laura. _ Ecoute, moi, je suis prête rétorqua sa sœur. Alors tu viens ? _ Non, refusa Laura d’un ton obstiné. Je prendrai un taxi. _ Et qu’en pensera Maman ? _ Elle sera d’accord, mentit Laura. En vérité, Marion n’apprécierait pas qu’elle prenne un taxi toute seule au milieu de la nuit. Et elle le savait. _ Allez, rentre, toi, si tu veux ! insista Laura. Je pars dans une heure promis ! Sans laisser à Lou, le temps de répliquer, elle grimpa l’escalier vers la salle de bains, Soraya sur les talons. Un moment plus tard, quand elles redescendirent. Lou avait disparu. Laura préféra Oublier cet incident avec sa sœur, décidée à s’amuser encore un peu. Matt s’avançait vers elles avec deux assiettes copieusement garnies. _ C’est tout ce que j’ai réussi à sauver ! Dit il. Pourtant maman avait prévu large. Mais tout est partie à vitesse grand V ! Laura et Soraya remercièrent Matt, et tous les trois s’assirent dans un canapé. Ils dégustaient les délicieux toasts quand Laura entendit soudain son tube préféré. Elle posa son assiette se leva d’un bond pour aller danser. Après toute une série de chansons , elle vit quelque couples se former. C’était l’heure de slows. _ Tu danses avec moi ? Elle se retourna Matt avait posé sa main sur son épaule. Laura le regarda fixement, comme pétrifié. _ Je… je suis désolée , Matt. J’ai promis à ma mère de rentrer à minuit. Par bonheur, Soraya s’avança vers elle et la tira d’embarras. _Mon père arrive dans cinq minutes, dit elle à Laura. On va te déposer ! _ Oh, merci, Soraya ! S’exclama son amie. Mais en jetant un œil sur la montre de Matt, elle pâlit. Il était une heure trente du matin ! Elle n’avait pas vu le temps passer… Elle n’osait pas imaginer ce qui l’attendait à la maison. La cuisine était encore éclairée quand M.Martin la déposa dans la cour. Laura baissa la poignée le plus doucement possible et entra sur la pointe des pieds. Son cœur fit un bond quand elle aperçut Marion qui sommeillait dans le fauteuil du vestibule. Elle avait enroulé autour de ses épaules son gros pull-over bleu, et le magazine que Scott lui avait donné le matin était ouvert sur ses genoux. Laura hésita, partager entre l’envie de monter se coucher et celle d’affronter sa mère tout de suite. Ce fut Marion qui la sortit de son dilemme. Elle ouvrit les paupières regarda Laura droit dans les yeux, puis sa montre. Laura attendit, mal à l’aise. Sa mère referma le magazine et se leva. _ Attends, avant que tu me disputes, je m’excuse et je n’ai pas vu l’heure, d’accord ? Les yeux bleus de Marion s’étrécirent. Tu veux dire que tu ne t’ai pas souciée de l’heure Laura ! Observa t’elle d’une voix dangereusement calme. Laura connaissait ce ton : c’était celui avec lequel sa mère s’était d’adressée au vendeur de Jasmine, le matin même. _ Faux ! répondit Laura. Je m’en suis souciée ! _ Ta sœur t’a quittée à onze heures en te disant qu’il te restait une heure. Tu ne vas pas me dire que tu n’as pas fait le différence entre une heure et trois heures ! S’exclama Marion. Elle jeta le magazine sur la table. Laura se sentit perdre courage. _ Lou t’a raconté n’importe quoi ! S’écria t’elle. C’est sa faute si je suis en retard. Il suffisait qu’elle m’attende une heure, et on serait rentrées ensemble. Mais non elle a préféré partir seule, tout ça parce qu’on n’était pas assez bien pour elle ! Va savoir quel genre de soirée elle va, dans sa grande ville. _ Ce n’est pas le problème, ni le moment de parler de ça. Répondit sèchement Marion. Je dois être debout dans quatre heures pour m’occuper des chevaux. Jamais je n’aurais imaginé que tu sois aussi égoïste ! _ Quoi ? Lança Laura sans réfléchir. Alors tu fais partie de ses mères jalouses de voir leur fille s’amuser un peu ! Ca ne m’arrive pas si souvent, de sortir ! Elle s’arrêta pour reprendre son souffle. _Et puis, personne ne t’a demandé de m’attendre ! Reprit elle. Tu pouvais très bien aller te coucher. Qu’est ce que sa peut faire que je rentre tard puisque je suis en vacances ? Hein, quelle importance ? _ Si tu refuses de comprendre ce que signifie gérer une écurie avec des chevaux souffrants, alors ce n’est pas la peine de vivre ici ! Je pensais qu’à ton âge tu t’impliquerais plus ! Le jour ou te me prouveras que tu es capable de gérer comme une grande tes heures de sommeil et de travail, alors je ne te surveillerai plus, promis ! Laura resta silencieuse un instant. Très bien, conclut-elle. Puisque tu le prends comme ça, eh bien occupe-toi seule de ton ranch. De toute façon, j’ai toujours su que c’était la seule chose qui comptait dans ta vie. Et sans attendre la réponse de sa mère, elle grimpa quatre à quatre les escaliers. Elle se précipita dans sa chambre et se laissa tomber sur le lit. Aussitôt, elle éclata en sanglots. Non seulement cette soirée s’était mal terminée, mais c’était la plus horrible qu’elle n’ai jamais connue.
  13. Chapitre 7Spoiler: _ Et maintenant ? S’enquit Laura. Elle jeta un œil à sa mère. Le vent était glacial et Jasmine tremblait. _ J’ai appelé Grand père pendant que M.Bartlett réglait les papiers administratifs. Il arrive avec le van… Elle laissa échapper un soupir de soulagement. _Ouf ! reprit elle. Je ne pensais pas qu’il accepterait si facilement mon chèque. Elle regarda sa fille et elles éclatèrent de rire. _ Tu es géniale, Maman ! S’exclama Laura en frottant les naseaux de la jument. _ Je crois surtout que je n’ai jamais été aussi en colère ! Répliqua cette dernière. Mais tout est bien qui finit bien ! Conclut elle avec un grand sourire. _ Voici Grand-père ! Annonça Laura. Jack Bartlett entra sur le parking, au volant du camion. Il se gara et ouvrit la portière. _ Je ne devrais pas vous laisser filer comme ça toutes les deux ! Gronda t’il. Quand tu étais petite, Marion, chaque fois que tu allais jouer dehors, tu revenais avec un nouvel animal ! _ Oh, Papa ! S’esclaffa cette dernière. Reconnais quand même que j’ai un peu grandi, non ? Laura baissa la rampe à l’arrière du véhicule. _ J’ai apporté une couverture, grommela Grand-père. Mieux vaut qu’elle ne prenne pas froid ! Laura sauta au cou de Jack Bartlett et lui planta deux gros baisers sur les joues. Marion se retint de rire en voyant son père devenir écarlate. _ Merci, Grand-père ! S’écria Laura. Regarde comme elle tremble la pauvre ! Marion guida Jasmine à l’intérieur du camion. Laura lui mit la couverture et s’assura que la jument était bien installée. _ Je vous suis en voiture ! lança Marion en s’éloignant ! Durant le trajet jusqu’au ranch, Laura ne quitta pas des yeux la jument noire. Celle-ci gardait les yeux mi-clos, comme si elle se laissait bercer par les cahots du véhicule. _ J’aimerais tant lui faire comprendre qu’on va prendre soin d’elle ! S’exclama Laura. _ Ne t’inquiète pas, je crois qu’elle le sait déjà, répondit Grand-père. Sans prendre le temps de grignoter un morceau, Marion et Laura s’occupèrent d’installer confortablement Jasmine dans un box. Ted apporta un surplus de paille et Marion fouilla dans sa petite armoire à pharmacie à la recherche de plantes aux vertus bienfaisantes. Elle revint avec un flacon de teinture d’arnica. _ Ca sert à quoi ? Demanda Laura _ A traiter les inflammations, expliqua Marion. Il faut diluer une dose dans deux volumes d’eau. Prépare le si tu veux. Il y a un bol, des tissus et des bandages propres dans la remise. _ D’accord ! Approuva Laura. Quand elle eut terminé elle apporta la préparation à sa mère. Ted les rejoignit. En voyant le récipient Jasmine lança un faible hennissement. _ Désolée, ma grande ! Expliqua Laura. Sa ne se mange pas. Jasmine posa sa tête sur l’épaule de Ted. _ Elle est adorable… Murmura le palefrenier. _ Tiens la bien, lui demanda Marion en remontant ses manches. Ca ne va pas beaucoup lui plaire. Elle trempa un morceau de tissu dans le bol et l’enroula autour d’une jambe de la jument. _ C’est bien, Jasmine … L’encouragea Laura. Marion maintint le tissu humide autour de la jambe, pour s’assurer que la peau s’imprègne bien de la lotion. Puis elle plaça un bandage par-dessus. Elle répéta la même opération pour chaque membre. _ Elle souffre de molettes, expliqua t’elle. Une pathologie du membre assez courante chez les chevaux, due à un gonflement de la poche synoviale… En termes simples, un excès de fluides dans les boulets. _ Je croyais que les molettes n’étaient pas douloureuses, s’étonna Ted. _ Oui approuva Marion. Mais c’est important de bien les soigner : Jasmine a besoin d’être au repos complet et de rester au chaud. Elle tapota l’encolure de la jument. _ On va demander à Scott de revenir t’examiner. En attendant, je vais te donner des fleurs de Bach. Ton moral a dû prendre un coup ! Que me conseilles-tu Ted ? demanda t’elle au palefrenier. Celui-ci réfléchit quelques instants : _ Des fleurs de Mélèzes. Je crois que ça devrait lui redonner confiance en elle ! _ Excellentes idée ! approuva Marion. Les fleurs de Mélèzes lui éviteront d’avoir peur d’être rejetée. On pourrait aussi ajouté des fleurs de tremble, pour chasser l’anxiété. Laura l’écoutait attentivement. D’habitude, elle ne participait pas au choix des traitements. D’une part parce que durant la semaine, elle était au collège et d’autres part parce que son rôle consistait surtout à monter les chevaux. _ Il y a une autre fleur de Bach que j’aimerais essayer, reprit Marion. Je ne t’en ai jamais parlé, Ted, et du reste je ne crois pas qu’elle soit mentionnée dans mon livre sur les plantes. Il s’agit d’une plante séculaire. Elle aide à retrouver l’estime de soi. Tout cela devrait permettre à Jasmine de se détendre. Et peu à peu, je suis certaine qu’on lui découvrira un caractère ouvert et vif. Laura ne pu s’empêcher de songer à Sundance. N’était ce pas le moment d’évoquer le problème avec sa mère ? Il existait peut-être une plante miraculeuse… elle se ravisa Marion avait fait ce qu’il fallait pour Sundance. Non, son poney avait décidé de n’en faire qu’à sa tête et aucune plante n’y changerait quoi que se soit. Ted mélangea les différentes huiles essentielles dans l’eau de Jasmine, puis ils rentrèrent à la maison. Jack Bartlett était parti rechercher du sable, au cas où il se mettrait à neiger. Lou était donc seule. Elle était blottie dans un fauteuil en train de lire. _ Alors, ça s’est bien passé ? Demanda t’elle. _ Oui, nous avons réussi à l’acheter, dieu merci ! Expliqua Marion. Je suis affamée, enchaîna t’elle . Qu’est ce qu’il y a à manger ? _ J’ai pensé qu’on pourrait commander des pizzas, proposa Lou. Elle posa son livre et s’étira en baillant. Laura sentit son Estomac gargouiller et jeta un œil à la pendule. Deux heures passées ! _ On habite trop loin de la ville, dit elle d’un ton plus sec qu’elle ne l’aurait voulu. Ils ne livrent pas jusqu’ici. Elle n’en revenait pas : comment Lou avait elle pu ne rien préparer ? Elle s’abstînt de tout commentaire. Elle savait que cela peinerait sa mère. _ Ca n’a pas d’importance, intervînt Marion. Je vais préparer des œufs au plat. Ca vous dit ? _ Désolée, murmura Lou, l’air navré. J’aurais du penser qu’on n’était pas à Manhattan, ici ! Laura alla dans le vestibule. Ted était en train de retirer ses bottes. Devant l’air renfrogné de Laura, il haussa un sourcil interrogateur. Mais celle-ci se contenta de lever les yeux au ciel avec un soupir de résignation. _ Vous voulez que je vous montre ce que j’ai fait en votre absence ? Proposa Lou pendant que Marion cassait les œufs. Parce que je ne suis pas resté sans bouger ! Ajouta t’elle. _Bien sur, répondit Ted avec sa délicatesse habituelle. Lou se rendit dans le salon et en revînt avec une immense couronne de houx tressé. _ Ca vous plaît ? J’ai pensé que ça serait joli sur la porte d’entrée ! Elle replaça un des rubans rouges qui avait glissé. Ses yeux bleus pétillaient et elle semblait heureuse de son activité du matin. _ En Angleterre, mes amis en avaient tous une, chez eux. J’ai pensé que ça nous rappellerait chez nous. Enfin, je veux dire… Elle se tut soudain Embarrassée. _ C’est magnifique ! La félicita Marion. _ Ce n’est pas ça qui va nous remplir l’estomac, murmura Laura. Lou entendit sa remarque et pâlit. _ Ecoutez, dit elle j’irai vous acheter des plats préparés demain matin, en ville. Vous pourriez en mettre au congélateur ! Vous passez tellement de temps avec les chevaux que vous ne pouvez pas cuisiner. Ici, les chevaux mangent mieux que vous ! _ Pourquoi s’empressa d’approuver Marion. Merci de ta proposition, Lou ! Elle lança un coup d’œil à Laura, pour la dissuader de toute autre remarque. Puis elle apporta la poêle à table et ils commencèrent à manger. _ Veux tu que je te présente Jasmine après le repas ? proposa Laura à sa sœur. Lou lui fit un grand sourire. _D’accord, répondit elle. Ca me fera très plaisir ! Laura perçut l’expression soulagée sur le visage de sa mère. Elle se félicita de son initiative. _ Je vous retrouve tout à l’heure, annonça Ted une fois son assiette finie. Je vais longer Sundance. Merci pour le déjeuner ! Laura se sentit un peu mal à l’aise. Elle sentait bien que Ted faisait ça pour elle. Avant de sortir, il lui fit un clin d’œil discret. > Se dit Laura. Ce n’était pas la première fois qu’elle remarquait ses petites attentions envers elle. Elle regrettait de s’être emporter contre lui la veille et se promit de lui présenter ses excuses. Après qu’elles eurent débarrassé, les deux sœurs sortirent. Quand elles entrèrent dans les écuries, Sundance passa la tête par-dessus la porte de son box. _ C’est qui ? demanda Lou. _ Sundance ! répondit Laura. Il venait juste d’arriver la dernière fois que tu es venue. A l’époque, il avait des coliques. Il va mieux, maintenant… _ Salut, gamin ! S’exclama Lou. Et avant que Laura ait eu le temps de l’en empêcher, elle tendit la main vers le hongre. Sundance coucha les oreilles en arrière. Un éclair traversa son regard. L’instant d’après, les dents frôlaient les doigts de Lou. La jeune fille eut juste le temps de retirer sa main. _ Lou, ça va ? s’écria Laura, alarmée. Sa sœur était livide elle glissa sa main sous son bras. _ Ca va, répondit elle d’un ton sec. Disons que j’ai été un peu surprise ! Sundance est imprévisible, expliqua Ted. Le palefrenier se tenait derrière elles, une longe et une chambrière à la main. _ Hum, je vois…maugréa Lou. Mais, à son expression, il était clair qu’elle ne comprenait pas ce qui c’était passé. _ Viens on va voir Jasmine ! Lui proposa Laura. Elle préférait ne pas s’attarder trop longtemps auprès de Sundance avec Lou. Jasmine était couchée sur la litière, les jambes repliées sous elle. Elle dormait, paisible, les yeux fermés. Elle semblait détendue et cela fit plaisir à Laura. _Elle a l’air si douce ! fit remarquer Lou à voix basse. Laura lui montra les bandages sur ses membres. _Avec un peu de chance, si elle se repose bien, elle pourra récupérer assez vite. Et puis sais t’on jamais ? Elle aura peut-être envie de se remettre à travailler, même a un rythme moins soutenu… Lou toussota. _ Hum… quand tu parles j’ai de plus en plus l’impression d’entendre maman, tu sais… Puis elle sourit. Sa doit être normal, vous passez tellement de temps ensemble… C’est fou, tu parles de Jasmine comme ci c’était une personne. ! Laura haussa un sourcil. Impossible de savoir si Lou plaisantait ou non. _ Tu veux voir notre nouveau manège ? Lui proposa Laura. _Pourquoi pas ? répondit Lou. Elle s’éloignait déjà, sans un regard pour Jasmine. Laura la conduisit au manège. _Tu vois ? Il est rond, et non rectangulaire ! Comme ça, on l’utilise aussi bien pour l’entrainement que pour les séances de consentement. _Hum…se contenta de dire Lou. Elle gardait la tête penchée, plu soucieuse de voir ou elle mettait les pieds que d’étudier la forme du manège. Ted y faisait tourner Sundance à la longe. _Il est en superforme ! Lança le palefrenier. Tu devrais en profiter pour le monter, Laura ! Laura regarda Sundance qui galopait d’une foulée régulière autour du manège, avec sa selle et son bridon, la tête haute. Il avait la même allure détendue que lorsqu’elle l’avait entraîné cet été, avant les concours. Elle se tourna vers sa sœur. _ Ca ne te dérange pas ? Lou haussa les épaules. _ Non je t’en prie. Laura escalada la barrière et rejoignit Ted. Elle enfila sa bombe que celui-ci lui tendait et accepta sa courte échelle pour se hisser sur le dos du poney, Sundance ne bougea pas. _ Je fais juste un petit tour, dit elle. Elle prit les rênes et talonna légèrement le hongre. Celui-ci hésita d’abord, puis soudain il se tendit s’élança d’un bond. _ Doucement ! cria Laura. Elle l’obligea à revenir au trot et le guida le long de la barrière du manège. _ Tu veux lui faire sauter une barre ? Demanda Ted. Il avait installé un oxer au centre du manège. Laura effectua un autre tour au trot puis dirigea son poney vers l’obstacle. Sundance ava It une allure souple et Laura commença à se détendre un peu. Mais trois foulées avant la barre, son poney se rebiffa et sans crier gare déroba. Il allongea le cou et se dirigea au grand galop vers la barrière. _ Non ! Cria Laura. Sundance l’avait pris au dépourvu. Elle savait qu’il était capable de franchir la clôture. Elle aperçut Lou, pétrifiée, face à elle. Laura se pencha et tira aussi fort qu’elle put sur les rênes, jusqu’à sentir Sundance changer de pied. Puis elle se rassit au fond de la selle et usa de ses mains pour le faire ralentir. Mais le poney se dirigeait toujours droit sur la barrière. __ Hé, Sundance ! Ca suffit maintenant ! Hurla t’elle. Cette fois, Sundance parut l’écouter. Quelque chose dans la voix de Laura l’avait alerté. Il Modifia son allure et soudain pila, les naseaux contre la clôture. Laura vit le regard affolé de sa sœur et lâcha un juron. Ce n’était pas le moment ! songea t’elle. Depuis l’accident de leur père, Lou avait une peur bleue des chevaux. Ca n’allait pas s’arranger ! _ Ca va, Lou ? demanda t’elle. Pour toute réponse, cette dernière pivota sur ses talons et se précipita vers la maison. _ Génial ! Maugréa Laura en se laissant glisser au bas de la selle. _ Désolé, dit Ted. Je n’aurais jamais dû te proposer de sauter… Ca va ? _ Très bien, le rassura Laura. Elle se rendit compte qu’elle disait la vérité. Elle était bien plus en colère qu’effrayée. _ Je ferais mieux d’aller voir Lou. Tu peux bouchonner Sundance ? Demanda t’elle au palefrenier. _ Pas de problème. Il chassa une mèche de ses cheveux bruns qui lui tombait devant les yeux et observa Sundance, les sourcils froncés. _ Qu’est ce que tu as dans la tête, toi ? Hein ? Laura était bien incapable de répondre à sa place ! Elle se demandait si elle ne ferait pas mieux d’en parler à sa mère quand un bruit de sabots attira son attention. Elle ouvrit des yeux ronds en voyant Jasmine se diriger au petit trot droit sur elle. _Laura ! attrapa-là ! Cria la voix de sa mère. Laura tendit les bras devant elle. _Oh là ! Oh là ! dit elle doucement. Jasmine s’arrêta net, le souffle court. Ses bandages défaits pendaient sur ses membres. _Que s’est il passé ? Demanda Laura. _ Je ne sais pas ! S’exclama Marion, décontenancée. J’étais dans la cuisine quand tout à coup j’ai entendu des bruits de sabots. La minute d’après, j’ai vu Jasmine qui traversait la cour au petit trot. C’était ce qu’il y avait de pire pour les jambes de la jument. Jasmine tremblait de froid. Laura fit de son mieux pour l’apaiser pendant que Marion retirait les bandages salis. _ Viens, on va la remettre dans son box, suggéra t’elle. Je vais chercher de quoi la soigner… Elle est sous le choc. Laura accompagna la jument dans son box. Puis elle lu Massa doucement l’encolure en cercles concentriques. _ Maman ! appela t’elle soudain. _Oui ? répondit une voix depuis la remise. _ Lou a vu ce qui s’est passé ? Demanda Laura. _ Je ne sais pas ! répondit sa mère. Je ne l’ai pas revue depuis le déjeuner. Lou av It du aller faire un tour. Laura laissa échapper soupir de soulagement. Deux chevaux à moitié toqués en dix minutes, c’en aurait été trop pour sa sœur. De quoi l’inciter à repartir direct pour Manhattan ! Elle regarda Jasmine. _ Ca va aller, ma belle, ça va aller… On va s’occuper de toi ! Murmura t’elle. > Se demanda t’elle. Soudain, elle revit Lou en train de jouer avec le loquet. Sa sœur n’avait sans doute pas eu l’intention de faire sortir Jasmine, mais elle ne s’était pas rendu compte qu’elle avait déverrouillé la porte. _ On dirait que j’arrive au bon moment ! La voix de Scott interrompit ses pensées. Il entra dans la stalle, s’accroupit et laissa courir sa main sur les membres de la jument. _ Au fait, tu viens toujours à la soirée de mon frère ? Demanda t’il à Laura. _ Bien sur ! Je rêve déjà d’y être ! Répondit cette dernière. Avec les évènements de la veille, Laura en avait oublié sa soirée dansante. Et surtout, d’y inviter sa sœur ! _ Ca va ? Des pas s’approchèrent, et la tête blonde de Lou apparut au dessous de la porte du box. _ Maman m’a dit que Jasmine s’était sauvée ! _ Oui, c’est exact, répondit Laura d’un ton froid. Lou fronça les sourcils. Tu es sûr de bien avoir refermé la porte de son box quand tu repartie ce matin ? Demanda t’elle à sa sœur. Bien sûr ! Mais quelqu’un a peut-être eu la mauvaise idée de soulever le loquet et de déverrouiller la porte… Un silence gêné s’ensuivit. Lou ouvrit des yeux ronds devant l’accusation de Laura. Elle se tourna vers le vétérinaire. _ Ca ira ? Lui demanda t’elle. _ Oui, très bien, répondit ce dernier d’une voix étouffée. Asperge ses jambes avec de l’eau, pour faire couler la sueur, recommanda t’il à Laura. Le plus tôt sera le mieux. Il se releva. _ J’ai des paquets de glace dans la voiture. Je peux te les passer, si tu veux. _ Alors, tout va bien ! S’exclama Lou. On en est quittes pour l’émotion ! Laura retînt son souffle, incrédule. Lou ne comprenait donc pas que Jasmine aurait pu se blesser gravement ? Sa sœur n’y connaissait rien en chevaux, et il était clair qu’elle ignorait tout du travail de sa mère et du fonctionnement de l’écurie. Scott se tourna vers Lou. _ Je ne sais pas si Laura t’en a déjà parler, mais mon frère organise une fête chez nous ce soir. Ce serait super que tu viennes ! _ C’est gentil, merci ! _ Ca marche ! Répondit Scott. A ce soir alors ! Il ramassa son sac. Avant de s’éloigner, il lança un clin d’œil à Laura. _ Ca va Lou ? Demanda Laura quand il fut parti. Tu sais, ce que Sundance a fait dan le manège, ce n’était pas dangereux. Spectaculaire sans plus. > songea t’elle. Mais elle tenait avant tout à rassurer sa sœur. Marion disait souvent que, dans la vie quotidienne, on faisait des choses autrement dangereuses que monter à cheval ! Comme rouler en voiture à toute allure, par exemple ! Lou lui jeta un regard et haussa les épaules. _ Disons que ca ne m’a pas fait très plaisir de te voir malmenée ainsi ! Laura perçut de la sympathie dans la voix de sa sœur. Si elle–même était trop jeune pour se rappeler l’accident de son père, Lou, elle, n’avait pas oublié… Elle posa la main sur son bras. _ Ca va, tu sais. Ne t’inquiète pas. Lou se contenta d’esquisser un faible sourire. Puis elle s’éloigna. Laura se sentit soudain épuisée. Elle se pencha et posa sa joue sur le chanfrein de Jasmine. Elles avaient acheté la jument le matin même. Pourtant, elle avait l’impression que cela faisait une éternité. Tant d’évènements s’étaient Déroulés depuis ! Sa relation avec sa sœur s’était tendue, et elle en était peinée. Peut-être que la soirée dansante chez les Trewin, loin des écuries et du monde des chevaux, leur permettrait de se retrouver. En tout cas, elle le souhaitait, et elle savait que c’était aussi le désir secret de leur mère : avoir une famille unie.
  14. Chapitre 6Spoiler: Une bouffée d’air glacé s’engouffra par la porte ouverte de la cuisine. _Quel froid de canard ! S’exclama Jack Bartlett en frottant ses mains l’une contre l’autre. _ La route ne glissait pas trop ? Demanda Marion. Elle tartinait un toast avec du beurre frais. _ Si, et le chemin qui mène à la route est verglacé. Devinez qui j’ai trouvé ! Il s’effaça pour laisser entrer Scott Trewin. _ Ma jeep a dérapé, impossible de repartir, expliqua le jeune vétérinaire. Une chance que Jack soit passé par là ! Il posa un sac sur la table. _ Voici les magazines vétérinaires que je vous avais promis, Marion. _ Merci Scott ! C’est adorable. Tu veux un toast ? _ Volontiers, accepta celui-ci. Je n’ai rien mangé depuis ce matin. J’ai du filer à l’aube pour une urgence. _ Rien de grave ? Demanda Marion _ Je l’ai cru quand le propriétaire m’a appelé à la clinique. Mais j’ai compris que ce n’atait pas le cas arrivé sur place… Scott s’assit et se passa la main dans ses cheveux bruns. _ Fausse alerte ? Demanda encore Marion. Scott soupira. _ Oui et non… Figurez vous que le propriétaire voulait que je lui signe une attestation selon laquelle son cheval de concours na valait plus rien. Or, celui-ci est simplement épuisé. Il a besoin de repos, voilà. _ Un cheval de club ? S’enquit Marion. _ Non, une écurie de dressage, répondit Scott. Il dit le nom et Laura sursauta. C’était le haras où sa mère et elle s’étaient rendues quelques jours plus tôt. _ le cheval ne s’appelle pas Etoile Filante ? S’exclama Marion, alarmée. _ Non… Répondit Scott, étonné. Vous connaissez l’écurie ? _ C’est une jument noire ? Le coupa Laura Scott acquiesça. _ Oui. Ils l’ont entraînée dans du sable mou, si bien qu’elle boite un peu. Elle a développé des molettes et ses propriétaires veulent la faire piquer. _ Tu as refusé, n’est ce pas ? Intervint Laura. _ Oui, bien sur… Mais ça ne les empêche pas de la vendre aux enchères aujourd’hui même ! Laura fixa Scott, catastrophée. _ Mais qui voudra d’un cheval qui boite ? Demanda t’elle. Elle va finir à l’abattoir ! Elle lança un regard à Marion. Un pli barrait le front de sa mère. _ Salut tout le monde ! Lou entra dans la cuisine. _ Des amateurs de crêpes ? Orange et chocolat ma spécialité ! Elle aperçut Scott. _ Bonjour ! _ Lou, je te présente Scott Trewin, notre vétérinaire. Scott voici ma petite fille ainée Lou, dit Jack Bartlett. _ Quelque chose ne va pas ? Demanda Lou. _ Un cheval est en danger de mort ! _ Enfin pas encore l’apaisa Marion en souriant. Elle se leva et se dirigea vers le bureau. Une vague d’espoir envahit Laura en voyant sa mère tourner les pages de l’annuaire téléphonique. _ Que cherches tu ? Demanda t’elle. _ Les coordonnées de la salle aux ventes aux enchères. Je veux connaître l’heure des ventes. Marion se tourna vers son père. _ Je vais devoir m’absenter ce matin. Tu pourras donner un coup de main à Ted ? Jack acquiesça. _ Je pensais aller chercher notre sapin, mais ça pourra attendre. _ Bon je dois y aller annonça alors Scott. Mon prochain rendez vous est dans vingt minutes. Merci pour le café. Et tenez moi au courant, surtout… _ Promis, répondit Marion. Merci à toi, Scott. _ De rien… C’est moi qui doit vous remercier je crois. Il lança un regard plein de douceur à la mère de Laura. _ J’avais le sentiment que vous pouviez faire quelque chose … Bonne chance ! Scott et jack se levèrent de table en même temps, laissant Laura et Lou écouter la conversation de Marion avec le directeur de la salle des ventes. Marion raccrocha. En voyant le regard interrogateur de ses filles, elle déclara : _ La vente commence à treize heures, mais on peut voir la marchandise une demi-heure avant. Ils ont bien enregistré une jument sous le nom de Princesse Jasmine. Où sont passées mes clés de voiture ? Ajouta t’elle en jetant un regard autour d’elle. _ Dans la poche de ta veste, répondit Laura. Lou, regarda tour à tour sa mère et sa sœur, intriguée. _ Qu’est ce que vous faites ? Demanda t’elle enfin. _ On va faire un tour en ville. On sera de retour dans une heure environ. Ca ira ? _ Mais de quoi s’agit il ? Demanda Lou. Laura enfila ses bottes pendant que sa mère racontait la visite de Scott à Jasmine. Lou parut surprise. _ Franchement, maman, je ne te comprends pas. Je suis certaine que la jument trouvera un bon propriétaire… _ Un bon propriétaire ? Répéta Laura. Tu parles ! Elle risque de finir à l’abattoir, oui. Lou demeurait sceptique : _ Ne vous décidez pas sur un coup de tête. Vous pourriez le regretter… Elle se servit une tasse de café. Laura retint un soupir exaspéré. Lou ne se rendait donc pas compte du mal que leur mère se donnait pour sauver un cheval ? Elle sortit sans mot dire et grimpa en voiture. Marion démarra, attentive à ne pas quitter l’étroit chemin que Jack avait ensablé. Laura sentait combien sa mère était tendue. Elle-même avait l’estomac noué. Par bonheur, il y avait un peu de monde sur la route. Aux premiers feux rouges de la ville, Marion tapota sur son volant dans un geste d’impatience. _ Et s’ils ont déjà vendu Jasmine ? Demanda Laura. _ On traverse ce pont et on y est, se contenta de répondre Marion. En entrant dans la salle des ventes, eut un haut le cœur. Elle avait espéré que les acheteurs seraient rares en cette veille de fête, mais elle s’était trompée. La pièce était bondée. La vente avait commencé depuis vingt bonnes minutes. Marion disparut pour prendre le catalogue et trouver le numéro de passage de Jasmine. Laura déambula le long des stalles improvisées. Elle chercha des yeux la jument noire parmi les dizaines de chevaux et poneys parqués là. Marion arriva. _Suis-moi, lui dit elle. Elles se frayèrent un chemin à travers la foule. La salle bourdonnait de conversations animées. _ Là ! S’écria Marion. Elle se figea et Laura l’imita. Devant elles se tenaient trois hommes aux manteaux épais et aux chapeaux enfoncés sur la tête. Laura reconnut l’un d’entre eux : elle l’avait vu crier après la cavalière qui montait Jasmine. La jument noire était là, elle aussi. Elle se tenait tête basse, les naseaux près du sol. _ Ce doit être le propriétaire de Jasmine, dit Laura à voix basse. Sa mère lança un coup d’œil discret. Les yeux bleus de Marion s’étrécirent. _ On dirait que Jasmine sait ce qui va lui arriver, murmura t’elle. Elle ne s’intéresse même pas à ce qui se passe autour d’elle… Laura s’approcha et se pencha par-dessus la barrière du box. Elle appela la jument : _ Viens, Jasmine, ma belle. La jument ne bougea pas. _ Elle n’a plus rien à voir avec la jument de l’autre jour, fit remarquer Laura, intriguée. Elle n’était pas aussi étreinte, même si elle souffrait. _ Je te crois volontiers, répondit sa mère. Elle se tourna vers les trois hommes. _ L’un d’entre vous est il le propriétaire de cette jument ? Demanda t’elle d’un ton sec. _ C’est moi, dit l’un d’entre eux, Josh Bartlett, enchanté. Il lui tendit la main. _ Marion Flemming, se présenta la mère de Laura. Votre jument m’intéresse… je suis prête à payer un supplément si vous acceptez de la retirer de la vente et de me la vendre maintenant … La somme qu’elle proposa était très supérieure annoncée dans le catalogue. _ Oh ! Répondit l’homme en se reculant légèrement. Eh bien… Désolé, mais j’ai déjà promis cette jument à ces messieurs. Du doigt, il indiqua les deux autres hommes. _ Ah bon ? Se contenta de dire Marion. Laura savait que sa mère n’abandonnerait pas si facilement la partie. A son petit sourire, elle comprit qu’elle avait une idée derrière la tête. _ Donc, vous êtes… Commenta sa mère en se tournant vers les deux hommes. _ Le futur propriétaire de Princesse Jasmine, enchaîna l’un des individus. _ Je suppose que vous savez que Jasmine boite, n’est ce pas ? Dit Marion avec un sourire engageant. L’homme fronça les sourcils. _ Je vous demande pardon ? _ Elle boite, répéta Marion. Manque de repos, entraînement trop intensif… Oh, ce n’est pas grand-chose. Elle devrait vite se remettre. L’homme se tourna vers M. Bartlett. Ce dernier visiblement mal à l’aise. _ Hum…se contenta-t-il de murmurer. > encouragea en silence Laura. _ Ne vous inquiétez pas, poursuivit Marion. Je suis certaine que cette jument à un vrai potentiel… Elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase. Le nouveau propriétaire de Jasmine pivota sur ses talons et s’éloigna sans mot dire l’air dégouté. _ Vous me le paierez cher ! S’exclama M ; Bartlett, furieux. Vous venez de me faire rater une vente. J’espère au moins que vous avez un bon avocat ! _ Un bon avocat ? Lança Marion avec un sourire. Puis elle prit un air menaçant. _ Et vous-même, avez-vous un avocat prêt à vous défendre pour vente mensongère ? Souffla t’elle en se penchant en avant. Son interlocuteur se figea et pâlit. _ Car non seulement vous omettez de mentionner que Jasmine boite, mais vous oubliez également de préciser qu’elle ne pourra plus jamais suivre d’entrainement de haut niveau. Vous falsifiez la vente, et cela au risque de vous coûter très cher. Je ne crois pas que le directeur de cette salle appréciera une telle attitude. M.Bartlett recula. _ Sachez aussi, monsieur, que je connais très bien le jeune vétérinaire que vous avez appelé ce matin. Vous ne devriez pas ignorer le diagnostic qu’il a établi. Scott Trewin est estimé des haras de cette région, et si je lui raconte cette anecdote, vous et votre fille risquez de perdre beaucoup d’amis… M.Bartlett, le visage décomposé, tendait déjà la main pour recevoir le chèque que Marion était en train de signer. Laura se mordit les lèvres pour ne pas laisser éclater sa joie. Elle se glissa sous la barrière du box et enfouit son visage dans la crinière noire de Jasmine. Elle souffla : _ Tu viens avec nous, Jasmine ! Bienvenue à Heartland.
  15. Chapitre 5 Spoiler: _J’arrive ! cria Laura à sa sœur. Je finis juste de rentrer les chevaux ! Marion sr précipita en courant hors des écuries, le visage rayonnant. Laura conduisit Casper et Jupiter dans leur box. Puis elle se dépêcha d’aller chercher les autres. Cette fois, Sundance se contenta de repousser doucement ses mains au moment où elle défaisait la boucle de son licol. Quand enfin elle entra dans la cuisine, Lou, Marion et Jack Bartlett étaient assis autour de la table devant des tasses de chocolat et une assiette de cookies. _ Laura ! Lou bondit vers sa sœur et la prit dans ses bras. Elle sentait bon. _ Fais attention, je suis sale ! La prévint Laura. Elle ne voulait pas tacher le pantalon crème de sa sœur, ni son pull blanc en jersey. _ Oh ! Ne t’inquiète pas répondit cette dernière. Elle relâcha son étreinte. Ce n’est qu’une tenue de voyage, tu sais ! Laura se dirigea vers l’évier pour se laver les mains. _ C’est tellement génial de te voir ! dit elle. Je croyais que tu arrivais que demain ! _ J’ai décidé de vous faire une surprise en prenant un avion un jour plus tôt, expliqua sa sœur. Carl est en conférence, et passer la soirée seule devant mon poste de télévision ne me disait rien ! Laura prit soin de ne pas parler de Carl, un sujet plutôt épineux entre les deux filles. Elle avait eu l’occasion de le rencontrer lors de son séjour à Manhattan, lorsque Lou l’avait invitée. Elle n’avait pas vraiment accroché avec le jeune homme, surtout lorsqu’il s’était moqué du travail de Marion en l’appelant la femme-cheval. _J’ai vu Jack qui reniflait sa nourriture et goûtait une bouchée, dit elle à l’intention de Marion. _Oh ! c’est formidable ! S’exclama Marion. Ses Yeux bleus brillèrent de reconnaissance. _ Jack est malade ? S’inquiéta grand-père. Marion lui fit part de ses inquiétudes, et de la suggestion de Laura pour que Jake retrouve l’appétit. Laura remarqua l’expression d’ennui de sa sœur. Lou, observait ses ongles. Sa mère aussi le vit, car elle s’empressa de changer de sujet. _Est-ce qu’il reste des tomates en conserve, papa ? Demanda-t-elle à Jack Bartlett. Je pourrais vous préparer des tomates farcies, si vous voulez… _Hum… Merci, maman ! s’écria Lou j’en raffole ! Marion et Grand-père commencèrent à s’affairer devant les fourneaux. _Laura, tu débarrasses la table, s’il te plaît ? Demanda Marion. _Je vais t’aider proposa Lou. Elle saisit un fer à cheval et un mors posés sur une étagère derrière elle. _ C’est fou ! Ils étaient déjà là la dernière fois que je suis venue ! Maman, tu devrais prendre une femme de ménage. Tu consacres tout ton temps aux chevaux et il ne t’en reste plus pour la maison ! _ Mais moi, je suis là, et je l’aide, intervint Laura. J’ai même préparé ta chambre… Elle ne put s’empêcher de laisser percer une pointe d’amertume. _ Oh ! Mais il ne fallait pas ! Répondit Lou, un peu gênée. Elle esquissa un petit sourire et reposa le fer à cheval sur l’étagère. Puis elle attrapa sa valise à côté de la porte d’entrée. _ Je vais me changer déclara t’elle. Laura sentait que la valise ne passerait pas aussi facilement qu’elle ne l’avait imaginé. Sa mère se donnait déjà trop de mal. Heartland valait autant que Manhattan, alors pourquoi se mettre en quatre pour sa sœur ? Comme si elle devinait ses pensées, Marion déclara : _ J’ai envie que cette première soirée soit une fête pour Lou, d’accord ? Ca fait si longtemps qu’elle ne nous a pas rendu visite ! _ Trop longtemps ! Approuva Jack. C’est à nous de faire en sorte que chaque moment passé avec elle soit une fête ! Laura hocha la tête. Grand-père avait raison. Elle ferait tout pour que Lou ait envie de leur rendre visite plus souvent. Sa sœur lui manquait. Elle décida d’oublier ses préjugés pour l’accueillir du mieux qu’elle pouvait. _Hum ! Sa sent bon ! s’exclama Lou. Marion déposa le plat fumant sur la table et entreprit de servir chaque convive. _ Qu’y a-t-il dans cette boite ? Demanda Jack Bartlett. Lou avait posé devant eux un paquet enveloppé d’un papier doré. _ Une petite participation pour Noël. Je vous laisse vous disputer pour savoir qui l’ouvrira ! ajouta t’elle en riant. Marion fit un clin d’œil malicieux. _Puisque j’ai cuisiné les tomates farcies, l’honneur me revient, non ? Qu’en pensez vous ? _J’ai lavé la salade ! Protesta Jack Bartlett. _ Et moi j’ai mis la table ! Intervint Laura, feignant l’indignation. _ Tu vois, impossible de trancher ! Dit Marion à Lou. Ouvre le donc toi-même, va ! Lou défit délicatement le ruban et souleva le couvercle. Un grand sourire éclairait son visage. _Ce sont des décorations de Noël ! J’ai pensé qu’on pourrait décorer tous ensemble le sapin. Elle sortit un petit bougeoir en verre. _Regardez leurs reflets dans la lumière ! _Oh, Lou ! C’est magnifique ! S’exclama Marion. Laura songea que ces bougeoirs trancheraient avec les décorations si colorées que Marion avait rapportées de Suède, à l’occasion d’un concours en Scandinavie. _ Il ne me reste plus qu’à aller chercher le sapin, fit remarquer Jack Bartlett. Tu imagines un peu ? Elles m’envoient seul dehors et ne m’ouvrent la porte que si le sapin leur convient ! Il ajouta que, pour un sapin coupé, ils en replantaient trois. Il craignait que Lou ne lui reproche de déforester la planète ! Marion lança un coup d’œil à l’horloge. _ Je sors voir Jake. Peut-être aura-t-il mangé un peu… _ J’y vais, si tu veux proposa Laura. Tu m’accompagnes, Lou ? Pegasus va être fou de joie de te voir ! _ Ca m’étonnerait qu’il se souvienne encore de moi ! Pouffa Lou. Et ce soir je crois que je préfère rester là. Le voyage m’a assommée. Mais je compte sur toi pour me faire faire un tour des écuries demain, d’accord ? _ Comme tu veux, répondit Laura, incapable de cacher sa déception . Elle enfila sa veste et respira un bon coup pour se détendre un peu. _ Moi aussi, je compte sur toi murmura t’elle. Le lendemain matin, Laura se réveilla à l’aube. Elle décida de s’occuper tout de suite de Sundance. Pas question de laisser passer une journée de plus sans le faire travailler. Il ne lui restait plus que trois jours avant le concours de la Saint-Etienne. Elle ne voulait pas décevoir sa mère. _ Bonjour, ma grande ! Lui lança Marion depuis le box de Jupiter. _ Bonjour, maman ! Répondit Laura, encore à moitié endormie. Elle salua son poney et entra dans le box. Elle flatta son encolure. Sundance agita légèrement les oreilles et Laura craignit une seconde de recevoir un coup de sabot. Mais le poney ne leva pas le pied. Elle put lui passer le bridon et le sangler sans peine. _Tu vas dans le manège ? Demanda Marion. Je pensais faire une séance de consentement avec Casper. Mais je peux attendre… _ Non je vais d’abord faire une petite balade avec Sundance avant de l’entraîner. _ D’accord. Mais prends garde de ne pas trop le fatiguer ! Elle conduisit son poney jusque dans la cour. Ted Passa la tête par la porte ouverte de la remise. _Salut, Laura ! Tu veux que je le tienne pendant que tu montes ? Proposa t’il. _Non, ça va aller, répondit Laura. J’ai l’impression qu’il a autant envie que moi de prendre l’air. _Bonne balade, alors ! Lança le jeune palefrenier. Il lui fit un grand sourire. _Merci ! Laura se hissa sur la selle et prit les rênes. Quel bonheur de sentir son poney coopérer. Cela ne s’était pas produit depuis si longtemps ! Une fois sur le chemin de terre battue qui grimpait de façon abrupte jusqu’à Clairdale Ridge, Sundance voulut passer au trot. Laura reprit les rênes. _Pas maintenant, dit elle. Elle sentit son poney se raidir sous elle et prendre une allure plus saccadée. > Supplia t’elle intérieurement. Elle usa de ses jambes et de son assiette pour le maintenir au pas. Mais Sundance coucha les oreilles en arrière et tira soudain sur les rênes. Laura faillit perdre l’équilibre. Son poney en profita pour prendre le trop. Sa cavalière tente de reprendre le contrôle, en vain. Sundance accéléra encore et fila à vive allure sous les arbres qui bordaient le sentier. Laura se baissa trop tard : une branche la cingla au visage. Sundance prit le galop, ses sabots martelant la terre et chassant les pierres sur son passage. Laura prit peur qu’il ne chute. Elle croisa une rêne par-dessus l’encolure du poney, tout en lâchant puis en rattrapant du leste de l’autre. Le hongre accepta finalement de ralentir jusqu’à ce que sa cavalière, le reprenant en main, le fasse tourner peu à peu en petits cercles. Elle avait l’estomac noué et décida de faire une halte. Sundance pencha la tête. Ses flancs couverts de sueur se soulevaient et se creusaient comme des soufflets. _Ca suffit pour aujourd’hui ! On rentre, déclara Laura. Le souffle court, elle raccourcit les rênes et se laissa ballotter sur le chemin du retour. Sundance était plus calme à présent. Il avait peut-être libéré le trop plein d’énergie, mais Laura avait eu sa dose d’émotions. Arrivée au ranch, elle se laissa glisser à terre et ôta la selle et le bridon. _Viens ! lui dit elle d’un ton sec, en lui indiquant de la main l’écurie. Elle le guida jusqu’à sa stalle. Là, elle ramassa une poignée de paille pour le bouchonner. Mais sans prévenir Sundance baissa la tête et la pinça à la taille. _ Aie ! Hurla Laura. Elle fixa le hongre, qui coucha les oreilles en arrières. _ Ca va ? demanda Ted, qui avait accouru jusqu’au box. _ Il m’a mordue ! répondit Laura. Elle sentit les larmes lui monter aux yeux, et sa colère les essuya du revers de sa manche. _ Laisse-moi m’en occuper, proposa Ted. _D’accord… Laura s’éloigna, la gorge nouée. Ted avait au la delicatesse de na pas lui faire remarquer que sa balade n’avait guère duré… Elle se dirigeait vers la maison quand un hennissement familier attira son attention. _Pegasus ! Elle pivota et regarda le hongre gris qui l’observait par-dessus la porte de sa stalle. Pegasus était toujours là, avec sa douceur habituelle et son grand regard intelligent. Laura s’approcha de lui et se blottit contre son encolure. Il souffla doucement dans ses cheveux. Elle ferma les yeux et revécu le galop effréné dans lequel Sundance l’avait entraînée. _Laura ? Que s’est il passé ? Demanda la voix Ted. Laura se tourna vers lui. Elle s’efforça de sourire. _Mais rien ! Mentit- elle. Sundance a juste des dents bien aiguisées ! Ted fronça les sourcils. _Ah oui ? Eh bien, moi j’ai le regard bien aiguisé, et figure-toi que je vois qu’il s’est passé quelque chose ! Il la fixait avec intensité. _Allez, Laura, fais moi confiance. Raconte à tonton Ted ! Laura faillit pouffer. _C’est ça, oui ! Tu es à peine plus âgé que moi ! _Mais je suis plus raisonnable, non ? Lorsque j’ai un problème avec un cheval je ne cherche pas à le cacher… Laura baissa les yeux et enroula une mèche de la crinière de Pegasus autour de son doigt. _Tu as vu comment s’est comporté Sundance dans le manège l’autre jour, non ? Demanda t’elle. Eh bien, ça f ait un moment que sa dure. Impossible de comprendre pourquoi. J’ai l’impression qu’il me déteste ! Sa voix se brisa. _Oh, Laura ! Tu sais bien que c’est faux ! Il est comme ça avec tout le monde. Es tu la seule à savoir tirer le meilleur de Sundance. Vous avez remporté deux coupes l’été dernier, non ? _J’ai l’impression que ça fait une éternité, répondit Laura d’un air sombre. On dirait qu’il devient mauvais. _Un cheval n’est jamais mauvais, dixit Marion, fit remarquer Ted. Tu lui en a parlé ? _Non, je ne préfère pas, s’empressa de répondre Laura. Pas maintenant. Lou est arrivée hier et je ne veux pas gâcher son séjour ici. J’en parlerai à Maman quand on sera de nouveau seules. Elle posa le front sur le chanfrein de Pegasus. Elle ne voulait plus parler de Sundance. _Merci de m’avoir écoutée, glissa t’elle à Ted. _Je t’en prie, répondit ce dernier. Il sembla hésiter, puis ajouta : _Laura, je suis sûr que ta mère serait rassurée si tu lui expliquais ce qui se passe. Elle ne se pardonnerait pas qu’il t’arrive quelque chose… Laura leva les yeux au ciel. Elle savait au fond d’elle que Ted avait raison, mais se confier à sa mère revenait à avouer qu’elle avait négligé Sundance. _Marion est persuadée que tu peux te classer au concours de la Saint-Etienne. Laura se tourna brusquement vers Ted : _Eh bien, moi je suis persuadée du contraire, figure-toi. Comme tu l’as fait remarquer, j’ai déjà remporté deux courses avec lui ! Ca ne vous suffit pas ? Ted ouvrit des yeux ronds. L’attaque de Laura le prenait au dépourvu. Elle enchaîna : _Et puis Heartland n’est pas un centre de dressage pour des chevaux de compétition, à ce que je sache. Pourquoi je devrais me plier en quatre pour remporter une coupe avec Sundance ! Sur ces mots, elle pivota et se précipita vers la maison en courant.
  16. Je fais le cinq bientôt!
  17. Chapitre 4 Spoiler: _ C’est fou ce que j’aime la cannelle ! S’exclama Soraya. Elle avait dû élever la voix pour se faire entendre. Le juke-box du café diffusait des chants de Noël à haut volume. Elle avala une autre gorgée de chocolat chaud et laissa échapper un soupir de satisfaction. _ Tu as de la crème sur le nez ! Pouffa Laura. Soraya l’avait invitée le matin même à la rejoindre pour qu’elles fassent ensembles les courses de Noël. Laura avait acheté presque tous ses cadeaux. Elle était épuisée. Les magasins étaient bondés, et elles avaient passé un temps fou dans les files d’attentes aux caisses. Soraya se tourna vers son amie. _ Tu montes beaucoup en ce moment ? Lui demanda t’elle. _ Bof… un peu… répondit Laura. De retour de sa visite au centre de dressage avec sa mère, la veille, elle avait laissé Sundance se détendre en liberté dans le manège une bonne vingtaine de minutes. Mais après, il avait refusé qu’elle l’attrape, et quand Laura l’avait enfin acculé dans un coin, il avait essayé de la taper. _J’entraînerai Sundance plus tard, annonça t’elle. Soraya la regarda attentivement. _ Quelque chose ne va pas ? Demanda t’elle. Elle partageait la passion de son amie pour les chevaux et venait souvent lui donner un coup de main. Ca ne servirait à rien de bluffer. Soraya la connaissait trop bien. _Sundance me donne du fil a retordre… finit elle par avouer. _Comment ça ? L’interrogea son amie. Laura lui raconta les dernières séances de travail avec le poney. _Tu as demandé conseil à ta mère ? Interrogea Soraya. _Pas encore. Je ne veux pas l’inquiéter. Il n’y a rien de vraiment sérieux… Il a décidé de me faire tourner en bourrique, voilà tout. _ Mais il était en pleine forme, cet été ! Lui fit remarquer son amie. Il a été épatant en compétition ! _ C’est vrai, reconnut Laura. Et il n’a pas eu de coliques depuis une éternité ! Il y a tellement de chevaux dont faut s’occuper au ranch… Peut être que je ne lui consacre pas assez de temps ! Elle secoua la tête, comme pour chasser ces pensées, mais au fond d’elle, elle sentait pointer de nouveau l’inquiétude. Comment Sundance se comporterait il le jour du concours de la Saint-Etienne si elle ne venait pas à bout de son comportement fantaisiste ? Elle devait l’entraîner. La cour était vide quand Laura arriva au ranch. Elle posa ses emplettes dans l’entrée, ôta son manteau réservé aux sorties en ville et attrapa sa veste chaude d’hiver. Il faisait très froid. Un temps de neige, aurait on dit, malgré les nuages gris qui couraient dans le ciel. _ Maman ? appela t’elle. _ Je suis là ! Laura se dirigea vers la remise. Une douce odeur de betterave à sucre lui chatouilla les narines. Elle provenait d’une rangée de seaux posés sur le sol dallé. _ Tu as fait les courses que tu voulais ? Demanda Marion. Elle posa la grande cuillère en bois qu’elle tenait à la main et se tourna vers Laura. Elle se massa doucement les tempes. En voyant combien elle avait l’air épuisée, Laura se sentit coupable d’avoir passé sa matinée à s’amuser. _Oui, merci. Je me suis dépêchée de prendre le bus pour venir t’aider. _ C’est gentil, ma chérie. Si tu peux me donner un coup de main, c’est formidable. Marion referma un grand tube d’huile de foie de morue. _ Les propriétaires de Hansel sont venus le chercher ce matin. Ils n’en revenaient pas de voir combien il avait changé ! _ Génial ! S’exclama Laura. Elle était fière du travail de sa mère ! _ Est-ce que tu as entraîné Sundance, aujourd’hui ? Demanda Marion. Il a l’air nerveux, tout seul dans sa stalle. Le manège est libre, n’hésite pas à l’utiliser. _Dès que j’aurai fini de remplir les filets. Ses emplettes en ville l’avaient fatiguée. Elle n’était pas prête à affronter Sundance. _ Il fera nuit si tu t’y mets trop tard ! Intervint Marion d’un ton brusque. Cela ne lui ressemblait pas. Laura leva les yeux vers elle. _ Ca va, maman ? Marion soupira. _ Oui, excuse moi, chérie. Je me fais juste du souci pour Jake. Il n’a rien mangé depuis plusieurs jours ; Laura fronça les sourcils ? Ca ne ressemblait pas à Jake, ce doux géant qui dévorait toujours sa ration avec enthousiasme. _ Tu as essayé de lui faire prendre des fleurs de Back ? Demanda t’elle, intriguée. Sa mère acquiesça. _ Je lui ai donné des ajoncs, mais ça n’a servi à rien. Je suis sûre que son arthrite le rend dépressif, ce qui explique son anémie. C’est assez courant chez les chevaux de cet âge, quand ils sentent qu’ils diminuent physiquement. Si je parvenais à lui faire accepter les joncs, je suis sûre qu’il retrouverait le moral et que son appétit reviendrait. Laura songea à la façon dont Jake choisissait toujours avec attention les meilleurs morceaux dans sa mangeoire. _Ca va peut-être te paraître idiot, suggéra t’elle, mais est ce que tu as essayé de lui mettre quelques gourmandises dans sa nourriture pour l’encourager à manger ? _Tu as raison, Laura ! Comment n’y ai-je pas pensé plus tôt ? Laura devint écarlate. _ Je me trompe peut-être… Bafouilla t’elle. _ On ne sait jamais, ça vaut le coup d’essayer ! S’exclama Marion d’une voix enjouée. Je vais lui mettre des graines de tournesol, pour adoucir le goût. S’il accepte de manger, j’ajouterai des pousses de pissenlit. _ Pendant ce temps, je vais m’occuper de Sundance. Dès que j’aurai terminé, je t’aiderai à rentrer les chevaux. Laura se dirigea vers l’écurie. Quand elle ouvrit la porte du box de son poney, celui-ci coucha les oreilles. _ Salut, mon grand ! Murmura t’elle. Elle glissa les rênes par-dessus la tête du hongre, et évita de justesse le coup de sabot qu’il tenta de lui assener. _ Oh là ! Doucement… Quand elle eut fini de le préparer, elle se rendit compte qu’il faisait presque noir au dehors. Elle décida de remettre au lendemain son entraînement et lui ôta le bridon. Puis elle attrapa le licol et la longe. Sundance ne la quittait pas des yeux. Laura vit combien il était tendu. Quand elle passa la main sur son encolure pour le rassurer, elle sentit tous ses muscles bandés. _ Allez, mon grand, ne fais pas cette tête ! Une fois dehors, Sundance s’élança en avant. Il heurta l’épaule de Laura, manquant de la faire trébucher. Laura retint un cri de colère. Pourquoi Sundance lui en voulait-il autant ? A peine l’eut-elle lâché dans le manège qu’il fonça tête baissée jusqu’au fond. Puis virant brusquement, il posa sur Laura des yeux furibonds et se précipita au galop vers elle, les oreilles couchées en arrière. La jeune fille eut juste le temps de refermer la barrière. Elle n’avait hélas pas le temps d’observer plus longtemps le comportement de son poney. Elle avait promis à sa mère de rentrer les chevaux. Elle alla chercher d’autres licols et longes dans la sellerie. Casper l’attendait déjà derrière la clôture de pré, le museau pointé an avant, trop petit pour regarder de l’autre côté. Qu’il était drôle, songea Laura, amusée. Le poney était arrivé quelques semaines plus tôt. Il avait une peur bleue de l’eau. Marion avait déjà obtenu de lui qu’il mette les pieds dans une flaque. Un énorme progrès ! Jupiter, un ancien cheval de course d’un mètre quatre-vingts au garrot, se tenait à côté de Casper. Laura sourit du contraste de taille. Tous deux étaient devenus inséparables depuis l’arrivée de Casper, et ce dernier était le dominant. Jupiter était un des chouchous de Laura. Mis à la retraite, il avait été destiné à l’abattoir. Marion l’avait sauvé in extremis. Elle était persuadée qu’elle finirait par lui trouver un bon maître auprès de qui il coulerait une vieillesse paisible. _Allez, les gars ! On y va ! Lança Laura avec gaieté. Elle leur enfila un licol. L’air était gelé, et le souffle des chevaux dessinait des ronds de vapeur. Soudain des faisceaux lumineux vinrent éclairer l’écurie. Laura se retourna et aperçut une voiture jaune qui se garait devant la porte d’entrée de la maison. Elle arrêta Casper et Jupiter, et regarda, intriguée. Une longue silhouette en descendit, enfonçant un chapeau sur sa tête. Laura cligna des paupières. Non, ce ne pouvait pas être Lou ! Elle avait dit qu’elle arriverait le lendemain. Au même instant, un cri de joie retentit et la visiteuse fit de grands signes à Laura en hurlant son nom. Une bouffée de joie envahit Laura. Cet accent anglais… Pas d’erreur ! _ Maman ! S’exclama t’elle. C’est Lou.
  18. Je m'attaque au 4. Vous l'aurez rapidement.
  19. Chapitre 3 Spoiler: Le lendemain, Marion proposa à Laura de l’accompagner dans une écurie de dressage de la région. _ Ils m’ont demandé de venir voir un cheval qui pose problème, expliqua t’elle. _ C’est bon, je viens décida la jeune fille. Elle avait prévu d’entraîner Sundance cet après midi là. Mais elle pourrait toujours le faire à son retour. Marion l’attendait dans sa voiture. Laura s’installa à côté d’elle et sa mère démarra. _ De quoi souffre le cheval que nous allons voir ? Demanda Laura. _ Son propriétaire, M. O’brien, n’en sait trop rien, à vrai dire. Son cheval s’appelle Etoile Filante, il a cinq ans et à déjà obtenu d’excellents classements en circuits jeunes chevaux. Mais depuis peu, il concourt moins bien et il a perdu sa souplesse dans les mouvements latéraux. _ Est-ce qu’un vétérinaire l’a ausculté ? interrogea Laura _ M. O’brien a tenu à ce que je vienne voir son cheval avant d’appeler un vétérinaire. Selon lui, il n’est pas malade. Il n’a aucun problème avec la nourriture et ne rechigne pas à travailler. Ce n’est que lors des séances d’entrainements que certains mouvements précis lui posent problème. J’en ai parlé à Scott. Il pense que c’est une bonne idée que je le voie d’abord. Laura sentit une bouffée de fierté l’envahir : leur vétérinaire attitré, Scott Trewin, faisait assez confiance à sa mère pour qu’elle dresse un premier diagnostic ! Elles traversèrent la ville. En voyant les boutiques illuminées, Laura repensa à la soirée du 23, la veille du réveillon de Noël, chez Matt. Elle brûlait d’impatience d’y être. _ Au fait, Maman, lança t’elle, ça ne te dérange pas si je sors jeudi soir ? _Tant que ce n’est pas une veille de classe, je n’y voie pas d’inconvénient. Mais Lou ? N’oublie pas qu’elle n’est là que pour une semaine. Crois tu que ce soit une bonne idée de sortir durant son séjour ? Laura se retint de protester ? Il lui était impossible d’imaginer passer vingt quatre, sept jours sur sept, avec sa sœur. Quel gouffre entre elles ! Laura n’avait même pas le souvenir d’avoir vécu avec Lou ! _ Tu pourrais l’inviter, suggéra sa mère. _ Heu… Pourquoi pas ? Bafouilla Laura, surprise. _ C’est là, indiqua Marion. Un panneau en forme de tête de cheval signalait un chemin en contrebas de la route. Marion ralentit et l’emprunta jusqu’à un petit parking. Elle gara son véhicule à côté d’un van, puis elles descendirent. Plus loin, elles aperçurent des stalles alignées, donnant sur un manège aux barrières grandes ouvertes . Une fille du même âge que Laura y faisait trotter un petit poney noir, sous le regard attentif d’un homme vêtu d’un long imperméable vert. Marion attrapa le bras de Laura et lui montra un poney alezan à la superbe allure qu’on sortait d’une stalle. _Etoile Filante, à mon avis. L’individu qui tenait le poney, âgé d’une quarantaine d’années, leur fit signe d’approcher. _ James O’brien, se présenta t’il. Merci d’être venues… _ Enchantée, répondit Marion. Je vous présente ma fille Laura. M. O’brien l’accueillit avec un sourire chaleureux qui contrastait avec son allure rigide. Etoile Filante tendit le cou vers Marion. La jeune femme se pencha en avant et souffla doucement dans les naseaux de la jument. _ C’est ainsi que les chevaux font connaissance, explique Laura, en voyant l’expression stupéfaite de leur hôte. Marion caressa le front d’Etoile Filante. _ Vous voulez me faire une petite démonstration ? Proposa t’elle au propriétaire. Ce dernier acquiesça. Plus agile qu’il en avait l’air, songea Laura en le voyant se hisser sur le dos du poney. Marion ne quittait pas des yeux Etoile Filante. La jument se mit au trot à peine entrée dans un deuxième manège. _ Elle est déjà tendue, murmura Marion à Laura. Elles refermèrent la barrière du manège et se tinrent juste derrière. _ Elle a la queue basse entre les jambes, fit remarquer Laura. C’était le signe manifeste qu’Etoile Filante n’était pas heureuse. Sinon, sa queue flotterait derrière elle en se dressant. M. O’brien fit effectuer différentes figures à Etoile Filante, qui s’exécuta sans broncher. Arrivé au fond du manège, le cavalier fit changer de pied sa monture pour prendre une diagonale. Laura comprit alors aussitôt pourquoi il avait fait venir sa mère. M. O’brien était assis tranquillement, donnant ses instructions avec des aides discrètes, et pourtant, Etoile Filante changea soudain. Elle releva le nez, creusa son encolure, et sa foulée devint hachée. Marion ouvrit la barrière et fit signe à M. O’brien. _ C’est bon, dit elle. Merci. Le cavalier arrêta sa monture et tapota son encolure. _ Vous avez une idée de ce qui ne va pas ? demanda t’il. _ J’aimerais d’abord l’examiner sans selle, expliqua Marion. M. O’brien acquiesça. _ A ton avis, qu’est ce qui cloche ? Demanda Laura à sa mère. _ Tu n’as pas une petite idée ? Lui répondit celle-ci. Laura secoua la tête. _ Quelque chose la gêne. J’ai bien vu qu’elle s’est désengagée dans la diagonale. Mais pour qu’elle raison, ça, je n’en sais rien… Tu crois que sa selle la blesse, comme Hansel. Marion sourit. _ Tu as raison de songer à sa selle. C’est souvent la dernière chose à laquelle on pense… Alors que c’est si fréquent ! Les propriétaires s’imaginent toujours que le problème vient des sabots. Dans le cas d’Etoile Filante. La jument avait été dessellée. Marion entra dans le box et posa ses mains de chaque côté du garrot du cheval. Puis elle exerça une légère pression sur certaines zones de son échine avec la paume de sa main, doucement d’abord, puis en insistant de plus en plus. Tout en palpant la jument, Marion ne cessait de murmurer. Quant elle atteignit le milieu du dos du poney, ce dernier coucha les oreilles en arrière. _ Approche-toi, dit elle à Laura. Celle-ci s’exécuta. Marion appuya à un endroit précis de la colonne vertébrale d’Etoile Filante. Cette dernière voulut reculer. _ Pose ta main ici. Cette zone est plus dure que les autres. Laura posa la main sur le dos du cheval et pressa à peine. _ C’est plus chaud, aussi, fit elle remarquer. Marion lui lança un sourire complice avant de se tourner vers M. O’brien. _ Je suis à peu près certaine qu’Etoile Filante s’est abîmé le dos. Elle s’est peut-être tout simplement roulée sur un caillou. Mais les séances de dressage ne l’aident pas à récupérer, d’autant qu’elle travaille sur une surface de sable profond. C’est mauvais pour la musculature de son dos. Les mouvements latéraux l’obligent à prendre appui à cet endroit, ce qui explique que sa blessure se révèle à ce moment précis. _ Ca me paraît juste, approuva M. O’brien. Une ride vint barrer son front. _ Que me suggérez-vous ? Demanda t’il, l’air soucieux. _ Appelez donc notre vétérinaire, Scott Trewin. Il vous prescrira sans doute un anti-inflammatoire pour apaiser la sensation de brûlure et réduire l’inflammation, recommanda Marion. _ Vous pouvez me donner ses coordonnées ? Marion sortit un papier et un crayon de sa poche. _Pour ce type de blessure, je conseille toujours un anti-inflammatoire. Mais faites lui également des massages à l’arnica. L’huile essentielle de lavande l’aidera aussi à se détendre. La lavande a des vertus anti-inflammatoires. _ Comment l’utilise t’on ? Demanda M. O’brien. Tandis que Marion se lançait dans des explications, Laura s’éclipsa. Elle connaissait ces méthodes par cœur. Elle avait envie de faire le tour du ranch. Elle aperçut le petit poney noir qui continuait de travailler dans le manège du fond. > se dit elle. Elle s’approcha de la clôture. _ Jess ! Tes jambes ! Tiens-toi correctement ! A l’autre bout du manège, Laura aperçut l’homme au long imperméable. La jeune cavalière devait être sa fille, songea t’elle. _ Je donne des jambes, Papa ! répliqua cette dernière. C’est Jasmine qui fait n’importe quoi ! Jess essayait désespérément de faire prendre à sa monture un trot allongé. En vain. La jument s’y refusait et semblait préférer prendre appui sur ses antérieurs. Chaque fois que ses pieds touchaient le sol, elle semblait mal à l’aise, comme si elle voulait éviter de porter son poids dessus. _ Oh là, laisse la souffler, ne put s’empêcher de murmurer Laura. Elle lança un regard furieux à l’homme. Comme s’il avait senti sa désapprobation, ce dernier fit signe à Jess de s’arrêter. _ Ca suffit ! Si tu n’es pas capable d’obtenir d’elle ce que tu veux, on n’a plus qu’à s’en débarrasser, déclare t’il. Laura eut un pincement au cœur pour la jument. Sa cavalière la dirigea vers la sortie. Ses rênes étaient bien trop courtes. _ Incroyable ! Souffla t’elle, en secouant la tête avec dégout. _ Qu’est ce qu’il se passe ? Demanda une voix derrière elle. _ Maman ! Elle lui montra la jument noire et lui raconta en détail la scène à laquelle elle venait d’assister. Les yeux bleus de Marion s’assombrirent. _ Je déteste qu’on traite les chevaux comme des machines ! lança t’elle, indignée. Par bonheur, Etoile Filante compte plus aux yeux de M. O’brien que toutes les coupes qu’elle pourrait lui rapporter ! Il m’a assuré qu’il allait acheter les remèdes que je lui ai conseillés. Quel réconfort de travailler avec des propriétaires comme lui ! Elles retournèrent au parking. Laura songea que sa mère avait abandonné la compétition de haut niveau pour soigner les chevaux. _ C’est vrai que les compétitions ne rendent pas toujours les chevaux heureux, dit elle à voix haute. Elle hésita, puis, au moment où Marion ouvrait la portière, elle ajouta : _ Tu sais, peu m’importe que Sundance participe au concours de la Saint-Etienne. Si c’est pour lui mettre la pression, je crois que ça ne vaut pas le coup… Marion lui lança un coup d’œil : _ Ce n’est pas parce que certains propriétaires abusent des compétitions qu’il ne faut plus y participer. Sundance est doué pour l’obstacle, Laura. Le faire concourir à l’épreuve de la Saint-Etienne ne posera aucun problème, tu le sais ! Il va s’amuser comme un petit fou, et toi aussi ! _ Hum… Murmura Laura en bouclant sa ceinture de sécurité. On verra…
  20. Chapitre 2Spoiler: Laura peigna ses longs cheveux châtains et choisit de se faire une tresse. Elle enfila le gros pull en laine gris qu’elle adorait. Puis elle descendit à la cuisine et se servit une tasse de café brûlant. L’horloge sonna huit heures. Sa mère devait travailler depuis déjà deux bonnes heures ! Elle se dépêcha d’avaler son petit déjeuner et sortit dans la cour. _ Salut ! Ted avait attaché Pegasus au mur de l’écurie. Il accueillit Laura avec un grand sourire. Elle entra dans l’écurie. _Bonjour maman ! cria t’elle. Un bruit de jet d’eau couvrait sa voix. Elle se pencha par-dessus la porte d’une stalle. Marion arrêta l’eau. _Bien dormi ? demanda t’elle _Oui merci ! répondit Laura. _J’aimerais que tu montes Hansel, ce matin. Je voudrais voir comment il se débrouille, maintenant qu’il travaille bien sur le plat. Ted a installé des obstacles dans le paddock. _D’accord. Laura s’avança dans l’écurie. Deux têtes apparurent au bruit de ses pas : un petit poney bai tendit ses naseaux au dessus de sa porte tandis que Sundance dressait les oreilles. Laura s’approcha de lui. Elle le caressa entre les oreilles. Surpris, Sundance releva la tête d’un mouvement brusque, heurtant le bras de Laura. _Eh ! Doucement ! s’exclame t’elle. De toute évidence, Sundance était mal luné. Depuis quelques semaines, il était sans cesse de mauvaise humeur ! _ Bonjour, Hansel ! lança t’elle au poney. Elle ouvrit la porte de son box, heureuse d’entendre son léger hennissement. L’enthousiasme de Hansel contrastait l’accueil de Sundance ! Le hongre bai la regarda avec intérêt tandis qu’elle attrapait sa selle, déjà prête, posée contre le mur. Il ne bougea pas quand elle le sangla, ni quand elle lui passa son filet. Dans son box, Hansel avait une attitude impeccable. Mais une fois dans le manège, les choses se gâtaient. Laura resserra la sangle. Elle sentit le souffle chaud du poney dans ses cheveux. _C’est bien, mon grand ! Le félicita t’elle quand elle eut fini. Elle se dirigea vers le manège, tenant Hansel par la bride. Marion et Ted l’attendaient. _Surtout, encourage le ! conseilla Marion. Elle ouvrit la barrière. Laura se mit en selle et poussa avec douceur le poney dans le manège. Il entra tranquillement. C’était déjà un net progrès ! D’habitude, quand il apercevait le manège, il tournait en rond et se cabrait en essayant de s’échapper. La mère de Laura avait découvert la raison de cette réaction. Durant plusieurs mois, Hansel avait été monté avec une selle qui le blessait. Ses propriétaires s’en étaient rendu compte trop tard. Grâce au travail de Marion et à ses remèdes à base de plantes, le poney ne se braquait plus à l’idée de travailler. Laura le fit trotter et exécuter des huit avec changement de pied, avant d’essayer l’obstacle. Hansel n’était pas tout à fait détendu, mais il répondait bien à chacune de ses demandes, dressant les oreilles au son de sa voix. Laura s’assit confortablement et laissa ses mains suivre le mouvement de la tête du hongre. _C’est bien, Hansel, murmura t’elle ; Elle flatta son encolure et le fit s’arrêter au centre du manège. Quand elle lui demanda de reculer, Hansel piaffa, anticipant le picotement désagréable de la selle le long de sa colonne vertébrale. Mais Laura était prête. Elle le talonna légèrement avec sa jambe gauche et l’encouragea à avancer de quelques pas. Puis elle lui demanda à nouveau de reculer. Cette fois, Hansel réagit avec calme et s’exécuta. Puis il balança sa tête de haut en bas, comme pour signifier qu’il avait réussi. Laura le félicita de nouveau et observa le parcours de six barres installé dans le paddock voisin. _Veux tu que j’essaie de sauter, maman ? demanda t’elle _ J’aimerais d’abord essayé la technique du lien, répondit Marion. Elle escalada la barrière et rejoignit Laura au centre du manège. Laura mit pied à terre et passa les rênes à sa mère. _Tu t’en es très bien sortir, bravo ! approuva Marion. Hansel flaira la poche de l’adolescente, quémandant un biscuit. _ Après ! pouffa Laura. Tu n’as pas fini de travailler ! Elle lui donna une petite tape sur la croupe et rejoignit Ted, perché sur la clôture. _Je ne me lasserai jamais de voir ta mère utiliser cette méthode, avoua ce dernier, les yeux fixés sur Marion. Hansel galopait déjà autour du manège, ses sabots frappant le sable et envoyant des nuages de poussière. Marion était restée au milieu. Chaque fois qu’elle faisait un pas vers le poney, comme pour le chasser, celui-ci accélérait, et, dès qu’elle reculait, il ralentissait. Il fallut un moment avant que Hansel baisse la tête, puis ouvre et ferme la bouche, comme s’il mâchait. Cela signifiait qu’il était prêt à cesser sa course pour rejoindre Marion. Laura regardait, fascinée. Sa mère tourna le dos au hongre. Elle attendit. Hansel s’arrêta, puis avança, encore hésitant, vers le centre du manège. Calmement, il approcha tout près de Marion. Laura et Ted échangèrent un coup d’œil complice. Marion se tourna alors vers le poney et le regarda droit dans les yeux. _ A toi de jouer, souffla le palefrenier à l’adolescente. Laura descendit de la barrière. Marion se tourna vers elle. _ Je te le laisse ! dit elle en caressant le chanfrein du hongre. La jeune fille attrapa les rênes et se hissa sur la selle. _On y va, mon grand, murmura t’elle. Hansel agita ses oreilles noires et entra dans le paddock voisin. Laura le fit galoper autour des obstacles puis le mit face à la première barre. Sa foulée était régulière quand il franchit le premier oxer rouge et blanc. Mais après avoir sauté le deuxième obstacle, il se retrouva presque le nez sur la barre suivante et Laura dut s’asseoir au fond de sa selle pour reprendre les rênes. Hansel était déconcentré. Il lui fit un refus et tenta de fuir par la barrière ouverte. Laura garda son assiette. Elle mit le poney sur un cercle, puis l’orienta de nouveau face à l’obstacle. _Très bien ! Utilise ta rêne gauche et maintiens celle de droite plus fermement ! cria Marion Cette fois, Hansel s’envola par-dessus l’obstacle sans l’ombre d’une hésitation. Il finit le reste du parcours sans faute. Laura passa au petit trot devant le portail du paddock. Elle sentit que Hansel était attiré par la sortie, mais il continua sans broncher. Elle l’arrêta un peu plus loin. Elle tapota l’encolure du poney et fit signe à sa mère. Celle-ci les regardait, l’air réjoui. _ Je crois qu’il va pouvoir rentrer chez lui ! S’exclama t’elle. Qu’en penses-tu Ted ? _Tout à fait d’accord, approuva le palefrenier. Il passa sa main dans sa chevelure noire. _Ses propriétaires vont êtres stupéfaits de voir comment il se comporte maintenant, ajouta t’il. _ Hansel a un bon fond, expliqua Marion. Il suffisait d’attendre que l’anti inflammatoire de Scott ait apaisé sa douleur au dos pour regagner sa confiance. Il avait vraiment envie de nous faire plaisir. Au même instant, Hansel souffla avec force et tapa du pied. _Je vais le rentrer dans son box et le bouchonner, proposa Laura. Marion la suivit. _ Ta feuille d’inscription est arrivée par la poste aujourd’hui. _Ma feuille d’inscription ? Répéta Laura, surprise. _Pour le concours de la Saint-Etienne. Tu avait pensé y inscrire Sundance dans la catégorie cadets, lui rappela Marion. Laura se souvint d’une vague conversation à propos de ce concours, qui avait lieu tous les ans le lendemain de Noël. C’était quelques mois avant que Sundance commence à faire des siennes. Durant l’été elle avait remporté deux coupes avec lui : une dans la catégorie cadets, et une autre dans la catégorie circuits jeunes chevaux. _ Ah oui, j’avais oublié… Avoua t’elle Elle défit le filet de Hansel. _ Tu pourrais peut-être le sortir cet après midi ? lui proposa Marion. Il a besoin d’entrainement. Ca fait un moment qu’il n’a pas travaillé… _Pourquoi pas ? répondit Laura. Au fond d’elle, le trac la tenaillait. Comment dire à sa mère que Sundance ne coopérait pas assez pour qu’ils soient prêts à concourir ? Après le déjeuner, Ted proposa de préparer Sundance pendant que Laura finissait la vaisselle. Quant elle traversa la cour, elle aperçut le hongre qui balançait sa queue en piaffant. Elle se mordit les lèvres. En l’entendant approcher, Sundance s’agita, et Ted eut du mal a le calmer. _Il a de l’énergie à revendre ! s’exclama le palefrenier. Tu veux le détendre à la longe avant de le monter ? _ Non, ça ira, répondit-elle. Tu peux le tenir pendant que je le monte. Laura si hissa sur la selle. Le hongre se mit aussitôt à se balancer la tête de haut en bas. _ Tout doux, tenta de l’apaiser Ted. Je le tient jusqu’au manège, d’accord ? Laura acquiesça, soucieuse de maintenir son assiette et de garder les jambes prêtes à agir. Elle décida de le faire travailler au trot pendant un moment. Sundance tira sur son mors pour indiquer qu’il voulait accélérer l’allure, mais Laura le retint avec des rênes tendues. Ses jambes frôlaient à peine les flancs de l’animal. De la fumée s’élevait du garrot du hongre. Laura lui fit exécuter différents figures : voltes, demi-voltes et cercles. Quand elle lui demanda de prendre le galop dans un virage, il arqua le coup, touchant son poitrail avec ses naseaux. Mais elle tint bon et le poussa fermement. Au bout d’un moment, persuadée qu’il était fatigué, elle songea à lui faire travailler l’obstacle. _ Je vais sauter, dit elle à Ted. Celui-ci ouvrit la barrière du paddock et elle dirigea Sundance dans le paddock voisin. Elle se mit au galop et le positionna face à la première barre. En approchant de l’obstacle, le hongre leva la tête et commença à se débattre. Au lieu de se diriger droit sur la barre, il bifurqua en donnant des coups de queue. _ Non ! cria Laura. Au dernier moment, le poney fonça droit sur l’obstacle et le franchit. La barre supérieure tomba et la cavalière perdit l’équilibre. Elle reprit les rênes de justesse tandis que Sundance s’élançait avec fougue au dessus de l’obstacle suivant. Laura bascula sur l’encolure du poney, se rattrapant à la crinière. Ted s’élança dans le paddock. Il bloqua Sundance d’une main et de l’autre il aida Laura à se remettre bien en selle. _ Ca va ? demande t’il. Laura se sentait mal. Ses mains étaient moites et ses jambes tremblaient. _Ca va ! Mentit elle. Tu reste là, le temps que je reprennes ma respiration ? _ Tu ferais mieux d’arrêter pour aujourd’hui, lui conseilla Ted, inquiet. Il a déjà eu une bonne séance de travail. Je m’occupe de le rentrer dans le box. Laura fut tenter d’accepter son conseil. Mais elle savait que sa mère na terminait jamais sur une mauvaise impression. _ Il doit d’abord sauter un obstacle correctement, dit elle. Elle reprit les rênes. Quand Ted s’éloigna, Sundance ne broncha pas. Il gardait la tête baissée. Mais à peine Laura l’eut elle talonné qu’elle sentit la tension l’envahir de nouveau. Quant elle lui demanda de prendre le trot, il se raidit, et, à plusieurs reprises, il menaça de partir au galop. Au fond d’elle, Laura tremblait encore d’avoir failli tomber. Mais elle maintint son équilibre et ne relâcha pas ses jambes. Elle fit effectuer à Sundance plusieurs cercles au trot, jusqu’à ce qu’elle sente qu’elle l’avait bien en main. Alors seulement, elle l’engagea vers la barre la plus proche. Cette fois, Sundance sauta l’obstacle sans difficulté, mais à la réception il rua comme un cheval de rodéo. Sa cavalière resta en selle. Quand elle se dirigea vers Ted, elle fut soulagée d’entendre le palefrenier déclarer : _ C’est bon. Je le rentre, maintenant. Il a assez travaillé pour aujourd’hui. _ Laura se laissa glisser à terre et tapota l’encolure de son poney. Mais celui-ci leva un sabot menaçant vers elle et elle recula promptement. _ Merci, Ted, dit elle. Elle retira sa bombe. Ted fronça les sourcils. _ Tu ferais bien de parler de Sundance à ta mère, tu ne crois pas ? _ Non, ce n’est pas la peine, assura Laura d’un ton ferme. Elle ne tenait pas à discuter du comportement de Sundance. _ Ne t’inquiète pas, ajouta t’elle. Ted la scruta un court instant, puis haussa les épaules. _ La prochaine fois que tu le montes, vérifie que tu n’es pas seule, Laura. Il ne faudrait pas qu’il recommence … _ Bien sûr ! approuva Laura. Soulagée que la discussion s’arrête là, elle se dirigea à pas lents vrs la maison, les jambes flageolantes.
  21. Il n'y a pas le 2 de chapitre
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