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L'habitat: Le cheval a évolué pour vivre dans de grands espaces largement ouverts, et se sent le plus en sécurité lorsqu'il dispose d'une vue ininterrompue de l'horizon, ce qui lui permet de repérer le mieux les éventuelles menaces, grâce à son excellente vision à longue distance. Ce mode de vie lui permet de fuir rapidement le danger sans être ralenti par des obstacles naturels. C'est un nomade, se déplaçant selon la qualité des pâturages qu'il broute, et il n'est donc pas par nature territorial, du moins tant qu'il a suffisamment de place pour se déplacer librement et se nourrir. Néanmoins, si son espace est limité, par exemple s'il est confiné, il protégera son domaine. L'homme, lui, a besoin d'une habitation: 4 murs et un toit signifient pour lui confort et sécurité. Il est également territorial, bordant ses propriétés de barrières et d'aménagements paysagers, non seulement pour en définir les frontières, mais aussi parce que les barrières physiques sont considérées comme des protections contre les dangers extérieurs. L'homme a donc une tendance naturelle à loger le cheval dans un habitat d'une nature assez proche du sien: stalles, barrières, écuries... Ces mêmes structures qui vous aident à définir et protéger votre territoire, sont contraires aux besoins naturels de votre cheval, et inadaptées à son acuité visuelle. Les espaces réduits et clos limitent sa vision, le forcent à une existence solitaire alors qu'il est fait pour vivre en harde, et lui ôtent son mécanisme de survie clé: la fuite. Vous ne comprenez pas pourquoi il est si craintif ? Il vit tout simplement dans des conditions qui sont totalement à l'opposé des besoins que lui impose son programme génétique. Lors d'une tentative de fuite pour échapper à ce qu'il considère comme une menace, il pourrait très bien vous reverser, briser les barrières ou foncer droit sur le tracteur garé au bord du chemin. Le confinement permanent peut aussi engendrer le développement de troubles du comportement (Stéréotypies) tels que le tic à l'appui ou tic aérophagique, le tic du félin (Cheval tournant sans arrêt en rond dans son box.), le tic de l'ours... Ils sont le résultat de l'impossibilité pour le cheval de se comporter comme ses gènes le lui imposent, à savoir de passer la majeure partie de son temps à marcher lentement tout en broutant régulièrement de petites quantités de nourriture. Il est donc important de maintenir à un niveau minimal le désordre dans les écuries, afin de réduire le risque de panique et de blessure chez le cheval. Organisez ou réorganisez l'endroit où vous le logez en ayant à l'esprit ses besoins: s'il est en box, qu'il soit le plus grand possible (Au moins 4 mètres de côté.) et communique avec un enclos, afin qu'il puisse bouger à volonté et scruter l'horizon. Faites en sorte que la séparation entre les boxes ne soit pas hermétique (Par exemple grâce à une grille ou à des barreaux en tubes métalliques.), afin qu'il puisse voir et communiquer avec ses camarades de harde; les boxes de petite taille, totalement fermés, sont la source permanente d'un stress plus ou moins léger qui encourage le développement de troubles comportementaux. Mettez-le en liberté tous les jours, si possible avec d'autres chevaux, afin qu'il puisse avoir une vie sociale équilibrée. Fournissez-lui du foin en quantité suffisante pour qu'il puisse le consommer petit à petit durant toute la journée. Quand cela est possible, laissez-le en permanence au pré avec d'autres chevaux avec lesquels il pourra se socialiser. Installez des clôtures adaptées, comme par exemples des barrières en matériau moderne, se déformant sous les impacts, et doublez-les systématiquement de ruban électrique, ce qui dissuadera les chevaux de tester leur solidité et réduira le risque de blessure. N'employez jamais de fil de fer et encore moins de barbelés qui peuvent causer de très graves blessures, les chevaux ne pouvant les distinguer à temps pour s'arrêter. La réponse au danger: Le cheval est génétiquement programmé pour opérer sur la base suivante: pour lui, la survie implique de pouvoir échapper efficacement aux attaques des prédateurs, grâce à ce que l'on nomme la réponse de fuite. Chaque fois que cela est possible, il prendra peur et tentera de s'enfuir loin d'un danger potentiel, galopant jusqu'à une distance jugée par lui suffisamment sécurisante; puis il se retournera et utilisera sa vision à longue distance pour évaluer la situation. Ce comportement que vous redoutez peut-être est la réponse primaire des équidés face au danger. Vous pouvez apprendre à rester sur le cheval lorsque cela se produit, à reprendre le contrôle immédiatement après, et même à désensibiliser votre cheval aux stimuli les plus communs, mais vous ne pourrez jamais l'éradiquer. L'homme, au lieu de fuir immédiatement en cas de danger, se tournera dans sa direction et utilisera sa vue perçante et sa logique pour l'évaluer, décidant ensuite s'il doit fuir ou tenir bon. Vous vous tournez pour faire face à un bruit ou un mouvement soudain; votre cheval, lui, cherche s'en éloigner le plus vite possible. Vous pouvez voir clairement, évaluer, et réagir de manière logique aux images et aux sons provenant de votre environnement. Votre cheval ne le peut pas. Le résultat est que vous pouvez être désarçonné par votre cheval lors d'un mouvement de panique, et ne jamais savoir ce qui a pu l'effrayer. Jeté à terre, vous pouvez vous retrouver dans une situation très dangereuse, surtout en cas de collision avec votre cheval. De plus, si votre cheval est attaché ou confiné de quelque manière que cela soit (Box, stalle, van...) quand sa réponse de fuite est déclenchée, il se comportera de l'une des deux manières suivantes: soit il aura recours à une réponse défensive, essayant de frapper violemment l'objet de sa frayeur avec ses antérieurs ou ses postérieurs, soit il luttera aveuglément contre la contention ou le confinement qui l'empêche de fuir le danger qui le menace. Attention: quand ce très puissant instinct le poussant à combattre ou s'enfuir prend le pouvoir sur lui, votre cheval devient totalement inconscient de tout ce qui l'entoure, que ce soit des objets, des humains ou d'autres chevaux, et devient même insensible à la douleur qu'il est susceptible de s'auto-infliger. Si vous êtes sur son chemin, il vous blessera vous aussi. C'est pourquoi un cheval en état de panique peut aller jusqu'à s'arracher un sabot si celui-ci se retrouve pris dans une clôture en grillage ou en fil de fer, tirera au renard jusqu'à ce que la longe casse s'il est attaché, risquant ainsi de basculer et de retomber sur le dos, ce qui peut occasionner de très graves fractures, ou essaiera de s'enfuir de votre van par la petite fenêtre de devant... Habituez-vous donc, quand vous le menez en licol, à rester en dehors de la trajectoire de fuite potentielle de votre cheval (C'est-à-dire directement devant lui.), et à toujours être hors de portée de ses antérieurs et de ses postérieurs, les distances de sécurité étant respectivement d'environ 1,5 et 2,5 mètres dans toutes les directions. Dans tous les cas, vous devez soit être au delà de 2,5 mètres de ses postérieurs, soit être tout à côté d'eux, endroit où il peut difficilement vous atteindre, mais jamais derrière eux. Ne tombez pas dans le piège consistant à faire confiance à votre cheval. Même le meilleur des chevaux peut vous blesser sans le vouloir. Si vous abaissez votre garde auprès d'un cheval avec lequel vous vous sentez en confiance, vous risquez d'oublier qu'il s'agit d'un cheval, et que du fait de sa force il lui suffirait d'un instant pour causer des dommages irréparables. Si vous vous approchez d'un cheval, quel qu'il soit, par l'arrière, assurez-vous toujours qu'il soit conscient de votre présence avant d'entrer dans la zone de ses postérieurs. Un cheval somnolent peut être réveillé en sursaut par un bruit ou un mouvement soudain, et souvenez-vous, sa vision à faible distance est mauvaise. Sa première réponse peut être un coup de pied défensif, et il n'évaluera la nature de la menace qu'ensuite. Prenez l'habitude de toujours conserver l'attention de votre cheval concentrée sur vous, que vous le montiez ou l'ayez en licol. En faisant cela, vous augmenterez non seulement votre contrôle sur lui, mais vous serez également obligé de concentrer votre propre attention sur son comportement, ce qui réduira sensiblement votre temps de réaction en cas d'incident. Autre effet bénéfique: plus son esprit est concentré sur vous et vos demandes, au détriment de son environnement, plus vous faites diminuer les opportunités pour lui de détecter et de réagir à ce qu'il pourrait considérer comme des menaces venant des alentours. N'entrez jamais dans un espace clos, comme un van ou un box, dans le but de calmer un cheval agité. Attendez plutôt d'abord qu'il se calme afin de pouvoir l'approcher et le mener sans risque. Utilisez toujours des nœuds de sécurité, pouvant se défaire très rapidement, à chaque fois que vous avez besoin d'attacher votre cheval. Ils vous permettent d'avoir la possibilité de le libérer très rapidement du piège dans lequel il se sentira pris en cas de frayeur, ce qui aidera à dissiper sa panique et donc diminuera les risques d'accident pour vous deux. Désensibilisez votre cheval aux différents stimuli de votre environnement quotidien, et à ceux qu'il est susceptible de rencontrer lors d'un déplacement, par exemple lors d'une compétition. Vous aiderez ainsi votre cheval à apprendre à contrôler ses peurs, diminuant ainsi le risque de blessure pour lui, vous et les personnes alentours. Le comportement alimentaire: Le cheval peut être motivé par la nourriture, mais cette motivation sera toujours secondaire par rapport à ses besoins en sécurité et en relations sociales. La nourriture déclenche des comportements agressifs et affermit la hiérarchie sociale entre membres de la harde. Si un cheval subordonné s'approche de la nourriture d'un dominant, le résultat en sera une menace ou un acte agressif de la part de ce dernier. Ce conflit sera en fait seulement en relation avec la hiérarchie de dominance: la nourriture n'en fera pas directement partie, mais en sera seulement le déclencheur. Chez l'homme, la nourriture est non seulement nécessaire à la survie, mais a également de fortes connotations sociales et psychologiques. La nourriture de confort nous apporte du bien-être. Nous utilisons également la nourriture comme moyen de subornation, de récompense et pour les festivités. En premier lieu, quand vous distribuez de la nourriture à des chevaux en groupes, vous déclenchez des comportements agressifs liés à la hiérarchie de dominance, qui peuvent conduire à des blessures chez vous ou chez eux. Notez bien que ce comportement agressif est souvent interprété à tort comme de la jalousie car souvent vous ne donnez à manger qu'à un seul cheval et non à tous. La jalousie n'a rien à voir là-dedans: c'est une émotion humaine. En réalité, l'attrait de la nourriture pousse les chevaux dominés à défier les dominants, et pousse ces derniers à passer de la menace à l'agression réelle afin d'assurer leurs prérogatives. Ensuite, votre envie de procurer du bien-être à votre cheval grâce à la nourriture peut être une récompense involontaire pour un comportement indésirable, résultant en un renforcement de mauvaises et dangereuses habitudes comme celle de mordre. Par exemple: votre cheval vous pousse du bout du nez pour avoir à manger, et vous lui donnez quelque chose, récompensant son comportement et l'encourageant à vous pousser plus fort; il refuse de monter dans le van, et vous lui donnez une poignée de grain en espérant l'amadouer, alors qu'en réalité vous ne faites que récompenser ses dérobades; il se conduit mal alors que le maréchal-ferrant essaie de faire son travail, alors vous lui donnez des poignées de grains pour le faire se tenir tranquille, et il continue à être insupportable, puisque vous le récompensez par de la nourriture quand il l'est. Il faut donc éviter de donner de la nourriture à des chevaux en groupe. Si vos attentions sont destinées à un cheval en particulier, mettez-lui un licol et conduisez-le à l'extérieur de l'enclos où se trouve le groupe; vous pourrez alors le nourrir en sécurité. Evitez de le nourrir à la main, et ne lui permettez jamais de chercher de la nourriture dans vos poches. A la place, offrez-lui de la nourriture dans sa mangeoire habituelle, ou dans un seau que vous tiendrez dans vos mains. Cela permettra d'éviter des comportements tels que les petites poussés du nez et les mordillements. Réfléchissez à ce vous faites en nourrissant, cela vous évitera de récompenser un mauvais comportement par inadvertance. Si votre cheval se dérobe, couche ses oreilles, refuse de rester en place, et en règle générale vous oppose une résistance, la nourriture récompensera et encouragera ce comportement. Attendez jusqu'à ce qu'il vous offre un comportement plus coopératif, comme quelques pas en avant, des oreilles dressées, un moment d'immobilité, en un mot qu'il vous ait cédé, et à ce moment là seulement vous pourrez le récompenser à bon escient. http://ourworld.compuserve.com/homepages/laurentlourdin/ethologie_du_cheval/hayesA1.html
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J'ai trouvé cet article, que je touve vraiment super interressant : Considérez-vous votre cheval comme un membre de votre famille, comme une sorte d'enfant à quatre pieds qui aurait trop grandi ? Vous n'êtes pas le seul. Les chevaux font ressortir le côté maternel de nombre d'entre nous. Nous les étreignons, les douchons et les brossons. Nous leur faisons des cadeaux, les incluons dans les portraits de famille. Nous créons de confortables boxes pour eux, assortissons les couleurs de leurs affaires, et allons même jusqu'à les emmitoufler quand il fait froid. En résumé, nous voulons croire que nos chevaux ont des désirs et des besoins identiques aux nôtres, et qu'en remerciement de notre dévotion, ils nous aiment, nous font confiance et ne pourraient jamais nous faire de mal. Mais en réalité, votre cheval, dont la force est environ dix fois la vôtre, peut vous tuer net d'un seul coup de pied bien placé. Si vous le considérez comme une extension agrandie de vous-même, vous perdez de vue ce danger, et ce fait fondamental: c'est un cheval. Ce qui veut dire qu'il est programmé pour se comporter et réagir comme un cheval, et non comme un humain. Si vous oubliez cette vérité de base, vous prenez le risque de vous retrouver du côté perdant d'une guerre entre deux mondes. Cette simple erreur est l'une des sources majeures de conflit et de frustrations dans la pratique de l'équitation. Pour faciliter votre compréhension, je vais vous expliquer cinq différences fondamentales entre votre monde et celui de votre cheval. Je traiterai de la hiérarchie sociale, de la vision, des besoins en habitat, de la réponse au danger et du comportement relatif à la nourriture. Pour chacun de ces thèmes, je vous expliquerai comment votre cheval est génétiquement programmé pour agir, de quelle manière vous agissez vous-même, quelles sont les possibilités de conflit et comment réussir à les éviter. Grâce à cette compréhension de ce qui est réellement important à ses yeux, vous serez mieux à même de prévoir et d'éviter les réactions de votre cheval risquant de vous entraîner dans un conflit mental ou physique. La hiérarchie sociale: Le cheval est un animal de harde; à l'intérieur d'une harde, la hiérarchie est critique pour la survie. Dans la société des chevaux, c'est sa position dans la harde qui détermine ce que mange un cheval et quand il mange. Les chevaux dominants sont toujours prioritaires, que ce soit pour la première gorgée d'eau ou le meilleur endroit pour se reposer. Un cheval subordonné ne peut entrer dans l'espace personnel d'un dominant sans y avoir été autorisé, et toute invasion de cet espace entraîne une réaction agressive de la part du dominant. Etant donné que les chevaux tirent profit du fait de monter dans l'échelle de la hiérarchie, il est normal qu'il testent leurs compagnons de harde plus élevés afin d'améliorer leur position. Les mêmes puissants instincts dirigent le comportement de votre cheval domestique; si la hiérarchie de dominance-soumission n'a pas encore été déterminée, un coup de pied, une morsure ou une attaque réglera la question rapidement. Une fois que les positions relatives des chevaux dans la hiérarchie ont été déterminées, un regard, des oreilles couchées, un balancement de tête ou une menace de coup de pied suffira habituellement à réprimer toute nouvelle tentative d'invasion spatiale. Il est probable que le seul autre quadrupède de grande taille auquel vous ayez été confrontés en tant qu'animal de compagnie soit le chien. Mais ce dernier est un animal de meute, soumis à son alpha, c'est-à-dire le chien dominant. Aux yeux de votre chien, vous êtes cet alpha; quand il remue la queue et vient fourrer son museau contre vous, il vous exprime son affection et sa soumission. Quand votre cheval vous adresse un petit hennissement, puis vient mettre son nez contre vous, vous pouvez éprouver la même sensation de chaleur et d'affection qu'avec votre chien; et c'est malheureusement là que vous commencez à prendre une mauvaise direction dans votre relation avec lui. En effet, ce qui est chez le chien un signe de subordination est de la part du cheval une invasion spatiale, et montre qu'il ne vous considère pas comme dominant par rapport à lui. Car si vous-même pouvez être tenté de lui attribuer des comportements humains, lui vous considère sans nul doute comme un compagnon, membre de la même harde; à ses yeux, vous ne pouvez être que dominant par rapport à lui ou soumis à lui. Et s'il ne vous considère pas comme le membre dominant de votre harde de deux individus, il vous traitera comme un subordonné, ayant à votre égard toute une série de comportements potentiellement dangereux, incluant notamment mordillements, coups de pieds, de tête ou encore d'épaule, vous pousser ou se frotter sur vous avec sa tête, vous rentrer dedans et vous bousculer quand vous le tenez en main, et vous exprimer un comportement agressif (Oreilles couchées, fouaillement de queue, menace de coup de pied ou de morsure...) au moment de le nourrir, de le panser, de le seller. Et, en règle générale, opposer une résistance à la moindre de vos demandes. Etant donné qu'il vous traite comme un autre cheval, vous devez faire de même avec lui. S'il envahit votre espace, repoussez immédiatement la partie de son corps incriminée, au moyen d'une claque si nécessaire. Attention, n'oubliez jamais que du fait de ses capacités d'attention, vous ne disposez que d'à peine trois secondes pour agir si vous voulez qu'il comprenne la relation entre sa faute et la punition que vous lui infligez; au delà de ce temps, votre action ne pourra générer en lui rien d'autre que de la confusion. D'autre part, la punition doit être adaptée à la faute; si le cheval n'a commis qu'une invasion sans gravité, comme par exemple une petite poussée de la tête, donnez lui seulement une claque sur le côté de l'encolure. S'il s'est agit d'une invasion agressive, comme par exemple un coup d'épaule, combinez à la fois une grande claque (Ou un coup de cravache, si vous en avez une en main.) et un très fort cri de fureur, tout comme un cheval pourrait réagir en donnant un coup de pied et en poussant un hennissement perçant. Ceci n'est pas de la cruauté, mais un équivalent du langage corporel que les chevaux utilisent pour communiquer entre eux et comprennent parfaitement. Si votre cheval a un comportement agressif, oreilles couchées, lorsque vous le nourrissez, ne le nourrissez tout simplement pas jusqu'à ce qu'il cesse: vous lui infligerez ainsi une punition négative au lieu de récompenser son comportement indésirable. Attendez simplement qu'il vous accueille avec une expression plus sympathique, oreilles pointées en avant, et nourrissez-le seulement à ce moment là, récompensant en même temps son comportement correct. La vision: La vision du cheval est principalement monoculaire, ses yeux étant placés de chaque côté de la tête. Chaque œil fonctionne de manière indépendante, envoyant les images aux côtés séparés de son cerveau alors qu'ils recherchent de manière constante les éventuels prédateurs à l'affût. En conséquence, la vision périphérique de votre cheval est excellente. C'est seulement quand ses deux yeux sont dirigés vers un même objet en face de lui qu'ils se focalisent ensemble pour former une vision binoculaire, envoyant une seule image à son cerveau. Sa vision à longue distance est également excellente, ce qui est normal vu qu'à l'état sauvage il doit pour sa sécurité scruter l'horizon des vastes prairies qui sont son milieu naturel. Les objets très proches lui paraîtront flous; il est lent à faire l'accommodation sur eux, et est obligé de bouger sa tête pour ce faire, ce qui peut lui donner l'illusion qu'ils sont en mouvement. Le cheval a des rétines surdimensionnées qui agrandissent les objets afin qu'ils lui apparaissent 50% plus gros qu'ils ne le sont en réalité; une conséquence de ceci est que les mouvements lui semblent aussi plus amples qu'ils ne le sont réellement. Ces quelques faits, additionnés à son inaptitude à faire une focalisation instantanée, empêchent votre cheval de prendre des décisions logiques. A la place, ils lui apportent un mécanisme clé pour son système de survie: des signaux visuels d'alerte aux prédateurs, l'incitant à réagir de manière instinctive et instantanée, sans prendre le temps de réfléchir, de façon à ce qu'il puisse s'éloigner le plus rapidement possible du danger potentiel. La vision humaine, par contre, est binoculaire; nous avons, du moins avant 40 ans, une vision aiguisée des objets proches et une bonne perception de la profondeur, et la possibilité d'accommoder instantanément. Par contre, notre vision périphérique est limitée. Ces capacités de focalisation rapide, associées aux capacités de raisonnement logique, nous permettent d'identifier immédiatement un objet inoffensif comme tel. La vue de votre cheval peut lui faire apparaître ce même objet comme une menace pour sa vie. C'est pour quoi la vue d'un sac plastique emporté par le vent vous fait penser "Détritus...", et lui "Lion !!!". De plus, sa vision périphérique très supérieure à la vôtre lui permet de repérer ces pseudo dangers bien avant vous. Or, le cheval est programmé génétiquement pour prendre peur et s'enfuir à la moindre esquisse de danger. Depuis une distance de sécurité, il peut utiliser son excellente vision lointaine pour évaluer la nature de ce qui l'a effrayé. Si vous vous trouvez pris au dépourvu lorsque cela arrive, vous risquez d'être blessé, ou au moins d'être effrayé, et après coup quelque peu irrité par ce comportement. Vous devez donc rester toujours vigilant quand vous vous occupez de votre cheval; utilisez toujours des nœuds de sécurité, rapides à détacher, à chaque fois que vous avez besoin de l'attacher quelque part. Au cas où quelque chose le ferait paniquer, vous minimiserez ainsi le risque de blessure, tant pour lui que pour vous. Restez toujours en dehors de son chemin s'il prend la fuite, afin d'éviter d'être renversé accidentellement. Quand vous vous occupez de ses jambes, accroupissez-vous à côté d'elles, mais ne vous agenouillez jamais: vous pourrez ainsi vous éloigner bien plus rapidement en cas de réaction de panique et de tentative de fuite. En selle, surveillez toujours les alentours, et surtout maintenez toujours l'attention de votre cheval concentrée sur vous. Plus il sera concentré sur vous et vos demandes, moins il aura l'occasion de scruter son environnement afin de repérer de prétendues choses dangereuses. (suite)
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