terrienne 0 Posté(e) le 2 mars 2008 toute initiative en faveur de l'essentiel, c'est-à-dire de la préservation de la diversité biologique, est une chose positive, heureuse et méritant d'être soutenue et saluée. Bien sûr, le message ci-dessous nous invite à réfléchir sur le fait que les initiateurs se croient contraints de défendre la Nature au nom des intérêts humains. Pour nous, qu'importe l'utilité ou l'inutilité d'un être vivant, animal ou végétal. ceux qui veulent que la Nature achète sa protection par des services rendus à l'espèce élue devraient d'abord s'interroger sur leur propre utilité. La Nature doit être protégée pour elle-même. Elle vaut parce que la vie vaut, alors que le culte du profit devient nauséabond. Et voici les entreprises : Elles ont l'argent, donc peuvent financer des études et des opérations de protection. Mais une entreprise privée ne crée ni bien-être, ni richesse, ni emploi, mais du profit vorace pour ceux qui la possèdent. Le concept même "d'entreprise privée" gagnerait à être analysé, réfléchi, débattu par des contemporains soumis aux dogmes économiques d'une école de pensée tout aussi contraignante que son antagoniste d'hier. donc, faire financer la Nature par les entreprises revient à faire protéger la victime par son bourreau. Par ailleurs, étudier, disserter, proposer sont des actes indispensables. La fondation projetée est nécessaire. Mais, plus encore, ce sont des actes concrets de sauvegarde qui s'imposent, pas des discours, des colloques, des réunions, des palabres et des commissions. Arrêter la chasse, la promotion immobilière anarchique, les pesticides agricoles, les autoroutes, car point de longues études pour savoir ce qui tue, pollue, dégrade, déménage le vivant. Aux actes maintenant! G. C. ------- message transféré pris sur ACTU-ENVIRONNEMENT Article publié le : 27/02/2008 La biodiversité a-t-elle enfin trouvé son ange gardien ? Face à la perte de biodiversité, les Ministères de l'écologie et de la recherche ont annoncé la création de la Fondation scientifique pour la biodiversité. L'objectif : coordonner la recherche publique et inciter au mécénat d'entreprise. Détails. La biodiversité, ou diversité biologique, représente la variabilité des organismes vivants de toute origine, des écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et complexes écologiques dont ils font partie. Cela comprend la diversité au sein des espèces (diversité génétique) et entre espèces (diversité spécifique) ainsi que celle des écosystèmes. Chaque espèce jouant un « rôle » dans l'écosystème, l'apparition ou la disparition de l'une d'entre elles impacte sur le système dans son ensemble. Elle accompagne en outre directement l'avenir de l'Homme puisqu'elle représente 40 % de l'économie mondiale à travers les services qu'elle rend : molécules offertes par les végétaux, ressources halieutiques, eau potable, pollinisation des cultures, chauffage (haies, forêts…) , vêtements (lin, coton, laine, soie…) ou encore qualité de l'air. Outre cette valeur d'usage, la biodiversité présente également une valeur sociale et culturelle à travers les activités de loisirs, voire de tourisme. Le maintien de la biodiversité constitue donc un enjeu planétaire. Or aujourd'hui, elle régresse dramatiquement comme le prouvent les nombreux indicateurs mis en place. Actuellement 1/4 des océans sont exploités à la limite de leur capacité de renouvellement tandis que les coraux, indispensables à la survie des écosystèmes récifaux particulièrement peuplés, se dégradent de manière alarmante. Les forêts se réduisent de manière équivalente à la surface de l'Angleterre chaque année et 1/3 des batraciens, 1/4 des mammifères, 1/8 des oiseaux et 1/4 des plantes sont également menacés. Les raisons sont multiples : réduction des espaces naturels rongés par l'aménagement, agriculture intensive, dérèglement climatique, espèces invasives, trafic, perte des zones humides et des ressources naturelles et exploitation forestière non durable. À ce titre, la France a signé en 1992 la Convention sur la diversité biologique. N'imposant pas de cadre contraignant aux États, contrairement au Protocole de Kyoto pour le climat, elle fixait toutefois trois objectifs : la conservation de la diversité biologique, l'utilisation durable de ses composantes et le partage juste et équitable des avantages qui découlent de l'utilisation des ressources génétiques. Ainsi, aux termes de l'article 6 de la Convention sur la diversité biologique, il a été demandé aux gouvernements d'élaborer, à l'échelon national, une stratégie et des plans d'action en faveur de la biodiversité. En France, la Stratégie nationale pour la biodiversité (SNB) dont la finalité consiste à stopper la perte de la biodiversité d'ici 2010, a été mise en place en février 2004. Elle assemble les actions déjà engagées en matière de protection de la nature et du vivant, et en propose de nouvelles autour de quatre grands axes (mobilisation de tous les acteurs, reconnaissance de la valeur du vivant, prise en compte de la biodiversité dans toutes les activités et politiques sectorielles et enfin, mieux connaître la diversité du vivant) et dix plans d'action. Mais aux termes de quatre ans de mise en œuvre, le bilan est plutôt décevant de sorte que de nouvelles initiatives apparaissaient nécessaires. En effet, le réchauffement planétaire commence à être connu, mais la perte de pollinisateurs est à terme aussi importante et il faut la contrôler rapidement, a alerté l'astrophysicien Hubert Reeves, président de la Ligue Roc pour la protection de la Nature, lors de la présentation au Museum d'Histoire naturelle d'un nouvel organisme pour la biodiversité. Trois ministres, Jean-Louis Borloo, ministre de l'Écologie, du Développement et de l'Aménagement durables, Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, et Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'État chargée de l'Écologie ont ainsi lancé mardi la nouvelle Fondation scientifique sur ce sujet. Les objectifs : valoriser les enjeux de la biodiversité en assurant à la fois une fonction de coordination de la recherche mais aussi une mission d'information du grand public sur les enjeux de la préservation du vivant, cruciaux et pourtant probablement parmi les plus difficiles à transmettre, a estimé Jean-Louis Borloo. Présentée comme le premier outil opérationnel du Grenelle de l'environnement, cette fondation va réunir les huit organismes publics de recherche français (Cemagref, Cirad, CNRS, Ifremer, Inra, IRD, MNHN et BRGM), les grandes ONG environnementales et les entreprises. Elle regroupe dorénavant l'Institut français de la biodiversité et le Bureau des ressources génétiques, les deux groupements d'intérêt scientifique qui fédéraient déjà ces huit organismes de recherche. Mais pour la première fois, on crée un lien entre les décideurs et ceux qui savent, les scientifiques, qui n'avaient jusqu'ici aucune écoute des milieux politiques et économiques, s'est réjoui Hubert Reeves. Sans les bénévoles, beaucoup de projets de recherche n'auraient pas été initiés, a quant à lui confié Allain Bougrain-Dubourg, le président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) en se félicitant que les ONG environnementales n'aient pas été ignorées dans la composition de la fondation. Reste que pour fonctionner et pour atteindre les objectifs fixés, les moyens adéquats doivent y être associés. Il faut un financement raisonnable de l'Etat, sinon ça n'a pas de sens, a prévenu Hubert Reeves en présence des ministres. Aussi, du point de vue du financement, les huit organismes de recherche apporteront 2,8 millions d'euros sur quatre ans (dont 70% par le CNRS et l'INRA), le ministère de la Recherche, 830.000 euros chaque année et celui de l'Ecologie, 500.000. Une équipe de 20 scientifiques issus des 8 organismes publics fondateurs sera mobilisée à plein-temps. Si le budget ne correspond pas aux ambitions du Grenelle, qui estimait nécessaire le doublement des crédits pour enrayer la perte de biodiversité, Valérie Pécresse prévoit qu'il y aura bientôt une loi grenelle dont nous espérons tous qu'il viendra augmenter le budget du ministère de la recherche sur ces questions. Mais, et c'est assez nouveau en la matière, le gouvernement compte surtout sur le mécénat des entreprises pour soutenir cette fondation. Aujourd'hui, seulement 5% du mécénat d'entreprise va à l'environnement. Honnêtement, c'est nul ! Le monde de l'entreprise pense d'abord culture, santé et humanitaire, a souligné Nathalie Kosciusko-Morizet. Cet argent, nous ne voulons pas le prendre aux autres, mais nous voulons qu'une nouvelle offre soit faite en direction de l'entreprise privée. Nous voulons que les responsables du mécénat des entreprises pensent que le vivant c'est moderne en adoptant une espèce en voie de disparition ou un site naturel, a-t-elle ajouté. De son côté, Jean-Louis Borloo a promis qu'une équipe d'une dizaine de personnes dédiées au mécénat, chargées d'expliquer aux entreprises l'intérêt qu'elles auraient à financer la biodiversité, sera mis en place. Mais un long chemin reste à parcourir puisque, reconnaît Elisabeth Jaskulké, la présidente de la commission Biodiversité créée par le Medef à l'occasion du Grenelle, certainement encore aujourd'hui, 80% des membres du Medef ne savent pas de quoi il retourne. J'espère encore les convaincre de la valeur économique de la nature. Six entreprises auraient déjà manifesté leur intérêt, mais aucun projet n'a encore été évoqué. C.SEGHIER MJ Truchement-Durand http://www.amisdelanature.com http://www.ecologie-radicale.org Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites