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terrienne

la lettre hebdo de gérard charollois (28/09)

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L’échec éthique du système ploutocratique.

Le système libéral/conservateur repose sur une imposture morale et scientifique.

Il proclame que l’homme est libre, donc responsable, donc coupable et que tout ce qui lui advient lui est imputable.

Si vous êtes pauvres, malades, non performants, vous n’avez à vous en prendre qu'à vous-mêmes.

En revanche, la fortune, fruit du mérite, récompense de l’utilité publique, sanctionne l’effort, le couronnement d’un travail acharné et socialement bénéfique.

Or l’homme n’est que déterminé par sa génétique, ses neurones, ses hormones, son milieu de vie, ses conditions sociales et économiques et sa part de libre arbitre, si toutefois il en possède encore une, est extrêmement réduite.

La responsabilité, la culpabilité sont des fictions derrière lesquelles s’abritent les prévaricateurs, ceux qui pillent la planète et asservissent les humains pour leurs profits.

Et des profits, il leur en faut, acceptant de justifier un système où une infime minorité de ploutocrates gagnent en une journée de pure spéculation socialement nocive ce que les humains « ordinaires » ne gagnent pas dans toute une vie.

La terre est malade de l’économie et de la croissance, les inégalités sociales s’exagèrent caricaturalement, l’absurdité de la finance mondialisée se révèle, mais les dogmatiques, nonobstant des discours menteurs contraires, poursuivent leur culte de l’entreprise privée, du Marché roi, de l’affaiblissement d’un Etat providence qu’ils dénoncent pour les faibles, avant de l’invoquer pour eux-mêmes.

Ils savent que leurs médias possèdent suffisamment de « temps de cerveaux disponibles » pour contrôler le troupeau massifié et subjugué par les discours trompeurs.

En fait, la spéculation financière s’apparente à une voyoucratie mettant en coupe réglée la biosphère et l’humanité.

Par éthique fondamentale, nous nous abstiendrons toujours, dans nos éditoriaux, de toute critique individuelle puisque nous menons le combat des idées et non le combat contre les hommes, quels qu’ils soient.

Enonçons un simple fait puisé dans l’actualité française de ces derniers jours, les faits étant plus éloquents que les discours.

Un homme d’affaires en litige avec une banque qui obtint la garantie de l’Etat bénéficia récemment d’un arbitrage privé après avoir subi un échec juridictionnel relatif devant la cour de cassation.

Il obtint des arbitres la somme, dit-on, de quatre cents millions d’Euros de dommages et intérêts en réparation de ses préjudices financiers occasionnés par les agissements de ladite banque.

Pourquoi pas ?

Mais nous apprenons qu’outre le préjudice économique, existait en l’espèce un préjudice moral, notion bien connu des juristes, préjudice pouvant résulter d’une atteinte à l’honneur, à la réputation ou, plus gravement, généré par le décès accidentel ou intentionnel d’un proche.

Or ce préjudice fut évalué par les arbitres à la somme de quarante millions d’Euros.

S’il advenait que vous perdiez, par la faute d’un tiers, l’être qui vous est le plus cher, que vous souffriez un préjudice moral immense, la mort d’un enfant, d’un partenaire sentimental, d’un parent, le tribunal vous allouerait dix ou vingt mille Euros de dommages et intérêts au titre de votre préjudice moral.

C’est un fait, non un commentaire superflu !

Disons que l’observation de la société mondialisée fait apparaître des strates sociales tout aussi séparées que les castes primitives.

Les ploutocrates, dont les agents contrôlent les Etats, espèrent tenir le monde par la manipulation mentale opérée par leurs médias pour perpétuer indéfiniment leurs privilèges quasi-féodaux, loin de ses
« classes moyennes » qui leur servent de piétailles et qui adoptent parfois leurs réflexes pavloviens contre l’impôt, contre le service public, contre l’Etat, alors que ces braves gens sont eux-mêmes victimes d’un système fonctionnant au seul profit d’une infime catégorie d’humains et au détriment des intérêts sociaux et écologiques.

Crise écologique : Voici un GRENELLE de l’environnement pour pallier aux périls que tous constatent. Le chef de l’Etat annonce solennellement en novembre 2007 l’arrêt des autoroutes et une politique résolue de protection de la biodiversité. Dans les faits, les forces d’argent n’ont rien à craindre. Le béton, l’asphalte, les OGM, seront bien gardés.

Crise financière : les chefs d’Etat occidentaux tancent leurs commettants et bailleurs de fonds et invoquent l’Etat pour soutenir leurs amis en difficulté, tout en continuant à vouloir réduire l’administration, les services publics, la dépense publique pour mieux servir la ploutocratie, ennemie de l’impôt niveleur.

L’homme est par nature un animal cupide. Il doit se méfier de lui-même, de ses mauvais instincts et non les ériger en vertu. En exacerbant ce vice spécifique, le néo-conservatisme précipite la civilisation vers des abîmes.

Les deux systèmes économiques antagonistes qui s’affrontèrent au 20e siècle s’avèrent aussi pervers l’un que l’autre et l’échec du second est inéluctable.

C’est une affaire de temps.

Comment en sortir ?

En remettant le vivant et non le profit à l’ordre du jour !

Gérard Charollois
CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE

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