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la lettre hebdo de gérard charollois (24/10)

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La stratégie de l’échec

Malgré le soutien de l’opinion publique, les mouvements qui oeuvrent en ce pays pour faire changer la condition animale, pour préserver la Nature, pour abolir chasse et tauromachie ne parviennent pas à fermer « l’enfer des animaux » ni à stopper la dévastation des sites naturels.
Or, les militants dévoués, les présidents d’associations multiples ardemment mobilisés ne manquent pas.
Il y a même dans le paysage politique contemporain un courant écologiste réalisant des scores honorables.
Néanmoins, le parlement français vote toujours les lois des chasseurs. Les propositions de lois d’abolition de la corrida ne seront pas examinées par les assemblées. L’industrie expérimente sur des êtres sensibles ses molécules. L’élevage concentrationnaire explose.
Les promoteurs bétonnent et le BTP trace des routes et autres lèpres contre Nature sur tout le territoire.
Les associations, digues constamment menacées, exercent inlassablement des recours juridictionnels contre les illégalités de la chasse à la française, contre les projets d’aménagements spéculatifs.
Elles montent des dossiers innombrables, dissertent avec les pouvoirs publics qui privilégient systématiquement les impératifs lucratifs sur les intérêts du vivant et si nombre de promotions immobilières s’enlisent, cela est davantage à mettre au crédit d’une économie défaillante qu’à l’action des femmes et hommes de mieux qui tentent de sauver l’intérêt général contre les appétits des petits copains du pouvoir.
Depuis la loi du 10 juillet 1976, en ce pays du moins, aucune avancée substantielle n’est intervenue en faveur du vivant et des êtres sensibles et la légère réduction du temps d’ouverture de la guerre honteuse faite aux oiseaux par les tueurs agréés doit être mise au crédit de vingt ans de recours devant le juge administratif français et la cour de justice des communautés européennes.
Là aussi, nous assistons à une fracture entre les citoyens, désireux vaguement de mieux préserver la Nature, et les élus réactionnaires, pantins des lobbies.
Colloques, pétitions, dossiers, démarches auprès des élus sont vains car le pouvoir politique ne connaît que le rapport de forces.
Il conviendrait de s’interroger sur les raisons de l’échec, des défenseurs des animaux et des écologistes politiques qui, nonobstant leurs succès électoraux et la sympathie molle de l’opinion, voient les intérêts des lobbies l’emporter toujours sur l’intérêt général et la protection de la Nature.
Or, avec un peu de recul, une évidence s’impose :
Une infime caste féodale (le premier cercle) décide seul, en fonction de ses seuls intérêts et de ses valeurs perverses, des lois et règlements.
La compassion, l’empathie, la bienveillance ne se divisent pas et ne font guère des heures supplémentaires chez les dirigeants du système mondialisé.
Veut-on une société oblative ou une concurrence cruelle ? Un esprit de solidarité ou une atomisation individuelle égoïste ?
Le Biocentrisme, élargissement du cercle de l’empathie, loin d’être une misanthropie, s’oppose aux violences sociales faites aux humains tout autant qu’à celles affectant les autres êtres sensibles.
Le Biocentrisme, subversion et non régression des acquis, est politique et surtout pas « apolitique », dès lors que l’apolitisme est le complice de l’ordre établi, injuste, brutal et mortifère.
En mai 2002, parce que nous sommes politiques, nous pouvions annoncer que le remplacement de la médiocre politique JOSPIN par la calamiteuse politique RAFFARIN se traduirait concrètement et immanquablement par des régressions de la protection de la Nature et un renforcement de la dictature cynégétique.
Vous connaissez, bien sûr, la parabole du pasteur allemand sous le nazisme qu’il est bon de rappeler et d’actualiser sans cesse !
« Lorsque la droite réactionnaire vota les lois pro-chasses, l’égoïste n’a rien dit puisque ne vivant pas à la campagne et n’éprouvant pas la douleur des balles qui broient les os et déchirent les chairs des bestioles qu’il ne connaît pas, il n’était pas concerné.
Lorsque la droite financière supprima un poste de fonctionnaire sur deux, l’égoïste béat n’a rien dit puisque ses enfants n’étaient pas en âge de concourir pour devenir enseignants.
Lorsque la droite de l’argent gela le salaire des fonctionnaires, l’égoïste distrait n’a rien dit puisqu’il n’était pas fonctionnaire.
Lorsque la droite des affaires ferma le tribunal et l’hôpital local pour réduire la dépense publique et satisfaire la finance insatiable, l’égoïste borné n’a rien dit puisqu’il n’était pas justiciable et pas encore malade.
Lorsque la droite des grandes fortunes releva l’âge de mise à la retraite, l’égoïste n’a pas protesté, puisqu’il n’attendait pas cette délivrance du travail.
Mais le jour où la droite de l’accaparement privé frappera les intérêts égoïstes du pauvre individu atomisé, il risque de devoir descendre seul dans la rue pour crier son infortune désespérée ».
Telle est la stratégie des hommes du « premier cercle », rois du BTP, de l’armement, du luxe, qui s’offrent des journaux ou des chaînes de télévisions, non pas pour jouer aux amuseurs publics, mais pour conditionner les ménagères de plus de soixante ans et acheter les élections via cette acculturation de masse.
Leur stratégie réussit parfaitement pour l’heure tant ici que dans tous les autres pays dits
« démocratiques ».
Car, en ce naufrage social, moral et écologique, la France ne fait nullement exception et la malfaisance du système ne réside nullement dans un leader donné, simple agent interchangeable d’une idéologie de la cupidité et de l’agressivité.
Partout, le pouvoir de l’argent pille, exploite, avilit, maltraite, exige austérité, sacrifices, efforts et régressions (ils disent réformes).
La planète est malade de l’homme, mais l’homme lui-même a perdu espoir et perspectives.
Au fond, son univers ressemble à celui des veaux à l’engrais et des poules en batteries. Le conditionnement lui enjoint de consommer des biens et des loisirs grégaires et surtout, surtout le somme de ne pas penser, ne pas nourrir de convictions et de laisser les idéologies aux redoutables radicaux que big brother repousse aux marges de la société.
Braves radicaux de toutes les causes (y compris des mauvaises, même de celles que je combats), vous êtes les vigies d’un monde anesthésié, d’un monde où l’on arrête les luttes pour partir en vacances !
Vous êtes les réfractaires à l’abrutissement en refusant de n’être que des producteurs – consommateurs.
Certains d’entre vous militent pour le prolétariat, d’autres pour la nation ou pour une autre conviction sincère.
Qu’importe au fond la cause qui vous dépasse, par-delà vos oppositions, vous restez des humains éveillés dans une société endormie.

Gérard Charollois

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