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terrienne

hommage de Gérard Charollois à Jean-Claude Hubert

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Pour la première fois, mon si précieux ami, Jean-claude HUBERT ne lira pas ma lettre hebdomadaire qu’il accueillait avec son chaleureux enthousiasme.
Dimanche dernier encore, quelques heures avant le cruel accident de santé qui l’emporta, il me répondait comme si notre action commune devait durer longtemps.
Jusqu’au derniers instants de sa vie, malgré le cancer généralisé qui l’habitait, il mena le grand et noble combat des idées.
Il m’a constamment soutenu dans notre action pour le vivant, pour le respect de la sensibilité des animaux, pour la richesse de la Nature, pour la dignité des humains qui, trop souvent encore, s’avilissent par la violence et la cupidité.
Nous ne pourrons plus œuvrer ensemble pour cette vie, valeur suprême, cette vie qui l’a trahi le soir où je rédigeais un hommage à Théodore MONOD, hommage qu’il n’a pas pu lire.
Sa pensée va nous manquer, à l’instar de sa disponibilité bienveillante, car Jean-claude HUBERT, le biocentriste, avait l’amitié toujours en éveil.
Vivant ses convictions, il nous a apporté son empathie et sans lui notre CONVENTION VIE ET NATURE n’aurait pas été ce qu’elle est.
Il y a des hommes qui font de leur vie une œuvre d’art.
Bien sûr, Jean-claude HUBERT ne fut pas l’inventeur du biocentrisme, s’il en fut un ardent représentant.
Qu’est-ce que le biocentrisme ?
Une secte, un ésotérisme farfelu ?
Non, une conquête rationnelle de la conscience.
Nous aurons à le définir, à l’illustrer, à le promouvoir plus haut et plus fort encore puisque notre ami n’est plus là pour le faire.
Disons, pour être compris, que le biocentrisme s’oppose au théocentrisme et à l’anthropocentrisme.
Il élargit le cercle de la compassion à tous les êtres sensibles et à la biosphère.
Pour éclairer la pensée de Jean-claude HUBERT, je rappellerai qu’il avait fondé un cercle de réflexion intitulé « TOUS VIVANTS », un programme éthique.
Nos ennemis, qui sont ceux de la terre, s’exonèrent de leurs crimes contre les êtres sensibles au nom de « l’acceptation de la mort ».
Ils diraient (pour ceux qui parviennent à aligner une idée après l’autre) qu’en condamnant la chasse, la corrida, l’abattage rituel, la destruction de la biodiversité, la guerre, la torture, nous refusons le principe même de la mort, ce que prouvent notre invocation de « Tous vivants » et du biocentrisme.
Sans doute, mais nous au moins avons le mérite d’assumer cette condamnation, alors que jusqu’à ce jour les humains ont usé de paravents pour se protéger de l’angoisse fondamentale.
Ils se sont inventés des arrières-mondes ou, pour les plus lucides, ont usé d’astuces philosophiques s’apparentant plus à une gymnastique de l’esprit qu’à une véritable réflexion sur la valeur de la vie confrontée à sa finitude.
Je laisse de côté l’irrationnel et les heureux « croyants » à un arrière-monde consolateur.
On ne réfute pas une illusion.
Je préfère examiner la défense contre l’angoisse proposée par les philosophes contemporains.
Ils vous consoleront de devoir mourir un jour par cette remarque factuelle.
« ne redoutez pas la mort pour vous-mêmes puisque vous ne la vivrez jamais. Le temps que vous vivez, vous n’êtes pas mort et le jour où vous mourez, vous cessez d’être » et ainsi nul ne vivra sa propre mort ».
Cet anxiolytique confine au sophisme.
D’aucuns, constatant qu’en l’état de l’évolution du vivant sur la planète, tout individu est voué à disparaître, en déduisent que la vie ne vaut rien ce qui autorise la guerre, la chasse, la corrida, l’extermination des êtres sensibles.
A cela, je réponds que l’évolution n’a pas dit son dernier mot et que si la mort existe, elle n’a pas besoin qu’on lui prête la main.
La souffrance, le malheur, le stress n’ont pas besoin de la cruauté des hommes pour mener leur danse infernale.
Lorsque les humains de demain étudieront l’histoire de la pensée, lorsque la chape de censure sera tombée, lorsque l’heure de l’écologie biocentriste sera venue, les historiens, les philosophes pourront relire, étudier, citer Jean-claude HUBERT, l’homme qui avait tort d’avoir raison trop tôt.
Je souhaite que désormais chacun de nous, militants de la CONVENTION VIE ET NATURE, portions le message de notre ami absent.
N’éteignons pas le phare qu’il a allumé.

Gérard CHAROLLOIS

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