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la lettre hebdo de gérard charollois (04/03)

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Les écueils de la présidentielle

La difficulté pour certains candidats putatifs à l’élection présidentielle pour réunir les cinq cents parrainages d’élus locaux nécessaires à la validation de leur candidature par le Conseil Constitutionnel, l’impossibilité pour beaucoup d’autres d’y parvenir suscitent débats et frustrations légitimes.
Le mode de filtrage s’avère inique.

Certes, l’élection présidentielle attire les mégalomanes, les farfelus, les sectes illuminées qui apparaissent lors des élections législatives ne comportant pas de filtre. Le principe d’une limitation de l’accessibilité à la candidature se justifierait pleinement. Mais le résultat escompté n’est pas atteint par l’actuel mode de sélection.
Il est choquant de conférer à des maires ne représentant, pour nombre d’entre eux, que quelques dizaines d’administrés, le pouvoir de museler un courant de pensée en refusant leur parrainage, souvent sous la pression du parti dominant.
Nombre de présidents d’associations, regroupant des centaines, voire des milliers de membres, représentent davantage de citoyens que ces petits maires ruraux, prisonniers d’un électorat souvent traditionaliste.
Rien d’étonnant à ce que des candidats trop marqués politiquement ou écologistes, donc déplaisant aux agropollueurs et chasseurs, ne parviennent pas à réunir les cinq cents signatures.
N’oublions pas que la lâcheté est le premier parti, constamment réélu, avec 80% de pétainistes en juin 1940 et 80% d’épurateurs quatre ans plus tard !
Le courage ne constitue pas la vertu première des hommes publics.
Alors, comment concilier un impératif de loyauté démocratique exigeant que toutes les forces idéologiques concourent au débat et l’indispensable sélection des seuls candidats sérieux, crédibles, porteurs d’opinions ?
Comment écarter les farfelus sans compromettre le pluralisme ?

D’aucuns proposent de faire parrainer les candidats par quelques centaines de milliers de citoyens.
Non. Le système serait lourd, contraignant, et la vérification de l’honnêteté des listes comportant des centaines de milliers de noms s’avérerait fastidieuse.
Je suggérerais aux réformateurs qui seront habilités à présenter un candidat à l’élection présidentielle toutes les formations politiques ayant obtenu, lors d’un précédent scrutin national (par exemple le premier tour des législatives), un pourcentage minimum de voix (3% par exemple).
Pour l’heure, nous subissons une sélection des candidats par une France archaïque, car l’immense majorité des parrains potentiels sont de très petits élus de la frange la plus conservatrice du pays.
Dès lors, j’ai tablé, dans mes précédentes analyses de la future élection, sur les choix qui sortiront de ce mode de filtrage le 16 mars prochain.
Nul parti, nul candidat sélectionné ne défend spontanément et essentiellement le vivant, l’écologie éthique c’est-à-dire la réconciliation de l’arbre, l’animal et l’homme.
Ces candidats perdurent à faire la danse du ventre devant le lobby féodal de la chasse et ils ne feignent même plus d’adopter un quelconque pacte écologique, en toute hypothèse oublié le lendemain de sa signature.
Bien sûr, tous ces candidats ne se valent pas dans leur nocivité.
D’ailleurs le parti politique de la férocité envers les bêtes ne s’y est pas trompé en appelant à voter pour le «candidat sortant qui a tant fait pour ses amis chasseurs et amateurs de corrida".
Ce seul fait constitue une raison impérieuse de voter effectivement CONTRE le candidat sortant dont les amis milliardaires tentent de sauver la mise par d’immenses prodiges de propagande.

Nul parti, nul candidat n’évoquait l’animal, la nature, l’écologie éthique ?

Il s’avère que dans le naufrage sondagier qui la frappe et émoustillée par quelques propositions favorables à l’animal formulées par la candidate éventuelle de la droite populiste, Eva JOLY daigne enfin condamner la corrida et préconiser un meilleur respect de l’animal.
Je salue, comme il se doit, ce réveil qui, pour être tardif, n’en mérite pas moins d’être constaté.

Notre seul parti est celui de la vie et de la réconciliation avec la nature.
Seul ce combat nous importe et nous nous déterminerons toujours qu’en fonction des intérêts supérieurs du vivant.
Dans ces mornes plaines de la pensée du jour, j’ose affirmer, contre les conformismes établis, contre les crimes que perpètre à son encontre l’actuel pouvoir de l’argent, contre la cupidité des affairistes et la cruauté des arriérés :

La NATURE d’abord !

Gérard CHAROLLOIS

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