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terrienne

la lettre hebdo de gérard charollois (30/09)

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Règle d’or pour ne pas changer une politique qui perd

Depuis 1973, en France, les adorateurs du Marché ont soumis financièrement l’Etat aux règles d’une épicerie.
La santé, l’éducation, la justice, la sécurité, l’aide sociale, la protection de la nature doivent se financer par l’emprunt auprès des institutions privées : banques et fonds d’investissements.
Or, la santé, l’éducation, la justice, la
sécurité, l’aide sociale, la protection de la nature ne sont pas des marchandises.
Les adorateurs du Marché ont privatisé le bien public, asservi le vivant à la spéculation qui a pris le pouvoir et occupe abusivement l’attention.
La pseudo-science économique n’est qu’une supercherie trahie par les constantes erreurs de prévisions de ses prophètes.
Depuis trente ans, ces illusionnistes vont ressassant les mêmes dogmes, assortis des mêmes annonces : Raymond BARRE en 1977 promettait « la sortie prochaine du tunnel » et en 1983, Laurent FABIUS succédant à Pierre MAUROIS prenait le tournant de la rigueur pour enfin « sortir du tunnel ».
En 2012, les gardiens du temple bercent le bon peuple avec la même comptine :
« soyez sages. Faites des efforts. Acceptez les sacrifices aujourd’hui pour que demain la main invisible du Marché vous offre la salutaire croissance ».
Ils ont tout faux.
La seule croissance qui vaille est purement qualitative.
Elle passe par un arrêt de la politique nataliste visant à une augmentation constante et infinie de la population.
Pour ce faire, inutile de recourir à des mesures liberticides. Il suffit de supprimer la progressivité des « allocations familiales » au-delà du deuxième enfant.
Elle passe par une juste redistribution des biens et des services et par l’abandon de la valorisation de la concurrence, de la compétition, de la soif d’accaparement.
Le système en place est socialement désastreux et moralement criminel. Loin de développer l’altruisme, la solidarité, le respect du vivant, il repose sur l’écrasement d’autrui, la destruction de la nature, l’exploitation maximale des êtres et des ressources.
La « règle d’or » qui prohibe, pour complaire aux Marchés, le déficit des finances publiques de plus de 3%, participe de cette politique qui échoue et qui avilit.
Je n’aurais pas ratifié le traité que va adopter le parlement Français sur instigations de la droite Européenne.
Je peux d’autant plus l’écrire que je suis un Européen convaincu et que j’ai, jusqu’à ce jour, approuvé tous les traités orientant vers un fédéralisme permettant d’abolir les
« traditions locales ininterrompues », et de défendre en commun ce que le peuple Européen avait de meilleur en partage : la liberté, la laïcité, la quête d’une société plus sociale et plus écologiste.
N’oublions pas que nous devons à l’Europe des directives relatives à la conservation des oiseaux et de la nature en général, directives que la France n’aurait jamais pu adopter, victime de ses lobbies de la mort loisir.
Mais la « règle d’or », c’est-à-dire la limitation de la marge d’autonomie de la démocratie face aux Marchés, est inacceptable.
Le bien public n’a pas de prix.
L’Etat doit par l’émission monétaire s’abstenir de tout emprunt et échapper ainsi au pouvoir de la finance.
Bien sûr, les dogmatiques, qui ne tirent aucune leçon de leurs échecs, répliqueraient que ce mode de financement aurait pour effet de créer de l’inflation et de la dépréciation monétaire.
Pour priver le peuple de son pouvoir de produire de la monnaie, ils ont imposé une « banque centrale indépendante ».
Grande préoccupation pour les 1% d’oligarques dotés de fortunes indécentes qui risquent en effet, en cas d’émission monétaire, de voir réduire la valeur de leur formidable patrimoine .
Une indexation des revenus salariaux et des aides sociales épargnerait le citoyen de cette dépréciation éventuelle.
Que les conformistes se rassurent.
Les gouvernants ne feront pas cette réforme. Ils perdureront dans l’erreur et la faute. Ils attendront du secteur marchand une nocive croissance spéculative qui ne reviendra pas. Car il ne s’agit nullement d’une « crise » passagère et fugace mais d’un échec appelant une mutation, une rupture.
Nous assistons au naufrage d’une société fondée sur le rapport de production - consommation.
Contre la « règle d’or », il ne s’agit nullement de revenir à un « âge d’or » qui n’a jamais existé, mais de concevoir une société nouvelle, fondée sur le qualitatif, sur la prévalence du vivant, une société biocentriste.
Oui, que les conservateurs avachis dorment en paix.
Les grands anesthésistes veillent et ce n’est pas demain matin qu’une jeunesse ardente brûlera ses « écoles de commerce » en chantant dans les rues libérées : « les financiers à la lanterne ».
Pas demain matin.
Mais ça viendra.

Gérard CHAROLLOIS
CONVENTION VIE ET NATURE
MOUVEMENT D’ECOLOGIE ETHIQUE ET RADICALE
POUR LE RESPECT DES ÊTRES VIVANTS ET DES EQUILIBRES NATURELS

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