de la responsabilite d'etre proprietaire d'un cheval

[calie-coco 0]

Je vais aussi apporter mon grain de sel sur la question.

à 18 ans j'ai dû quitter la maison pour partir faire mes études (Paris, pas question de ramener 3 chevaux/poneys sous le bras alors que j'avais déjà du mal à payer mon loyer toute seule).

Mon vieux poney et ma pouliche sont restés chez mes parents. Mon cheval (CSO) est resté en pension au centre équestre, sorti au paddok tous les jours et monté par les moniteurs régulièrement (c'est c e qui était prévu)
Je rentrais le week end pour monter mon cheval au centre équestre. Et au fil du temps les autres propriétaires ont commencé à nous regarder de travers, genre "quels mauvais proprios ces gens j'y crois pas"... jusqu'à ce que quelqu'un se décide à nous dire que notre cheval restait au boxe toute la journée, toute la semaine, et que ce sont les autres propriétaires qui le sortaient "par pitié", malgré ce qui était prévu avec les dirigeants du centre équestre.

à ce moment là mes parents m'ont dit qu'on aurait mieux fait de le vendre, il aurait été plus heureux que d'attendre que sa petite maîtresse rentre le week end pour s'occuper enfin de lui. Et j'ai refusé, je l'aimais tellement mon cheval, pas possible de m'en séparer.
On a donc confié notre cheval à un cavalier semi-pro pour qu'il soit monté tous les jours, les concours le week end étaient aussi bienvenus pour rendre à mon cheval son train de vie normal, qu'il reste actif en attendant que j'ai de quoi payer une pension.

On a continué comme ça plusieurs mois et un jour maman a retrouvé mon vieux poney mort dans le champs (rupture d'anévrisme). à partir de la ma petite pouliche a commencé une dépression, elle ne mangeait plus, se laissait complètement aller. Avis du véto : elle a besoin d'un nouveau compagnon.
Pas possible de ramener notre cheval à la maison puisqu'il était confié sous contrat à une autre personne, mes parents ayant peur de mon cheval de surcroît (grand, nerveux, baraqué, et mes parents ne sont pas du tout des "gens de cheval").
Pas possible non plus de racheter un cheval pour lui tenir compagnie (pas pour des raisons de coût mais pour des raisons d'engagement, mes parents ne gardaient les chevaux que le temps que je trouve un travail car ce n'est pas trop leur truc, même s'ils s'en sont toujours très bien occupés quand je n'étais pas là)

Du coup j'ai pris la décision de me séparer de ma pouliche. Je l'ai donnée contre bons soins à une dame qui venait de traverser la même épreuve : son cheval est mort en se cassant une patte en jouant, laissant son poney tout seul dans le champs, elle cherchait soit un nouveau cheval pour elle soit un cheval à prendre en pension.
Ma pouliche est super heureuse aujourd'hui, je la vois toujours, elle ne manque de rien, même si la séparation a été difficile, c'est bien mieux ainsi.

Pour mon cheval, on m'a proposé de me l'acheter, et j'ai de nouveau refusé. Mon petit trésors, mon dernier cheval, que je comptais bien récupérer à la fin de mes études, je ne me voyais pas le vendre, sans savoir ce qu'il adviendrait de lui par la suite.
La personne chez qui nous l'avions placé a fini par nous "le rendre", notre cheval n'étant plus tout jeune et plus trop adapté à son niveau (passée en pro) elle en a cherché un nouveau.

Il a fallu trouver une solution pour faire la liaison en attendant que je puisse le récupérer. Mes parents n'ayant plus les moyens de payer une pension (ils sont retraités maintenant) on n'a trouvé que la solution de mettre mon cheval au paire dans un centre équestre.

Je dois le récupérer cet été, normalement, je pense que ce sera pour une mise à la retraite directe (18 ans, début d'arthrose, je pense qu'il a bien mérité le repos dans les champs, après 2 ans au paire).

Bref, je ne peux pas m'empêcher de penser que j'ai été très égoïste avec lui. C'est lui qui a été bringuebalé dans tous les sens, qui est aujourd'hui monté comme cheval école, qui doit se faire martyriser la bouche et le dos, tout ça pour que je puisse continuer à avoir mon cheval... Juste aussi par "sensiblerie anthropomorphiste", parce qu'on a tous vus les films du genre Prince Noir qui nous émeuvent et qu'on projette sur nos propres chevaux le jour où on rencontre des difficultés et où on est confrontés au fait de devoir envisager de s'en séparer.

Je suis super contente de le récupérer et qu'il passe la fin de ses jours avec moi pour propriétaire, sans doute en compagnie d'un irish puisque maintenant que j'ai un travail nous avons ce projet avec mon compagnon, mais en attendant c'est bien lui qui déguste pour mon petit plaisir de me dire que j'ai toujours mon cheval, et pouvoir me dire que je ne l'ai pas abandonné face aux difficultés financières, qu'on a toujours trouvé des solutions pour tenir le coup et rester ses propriétaires... Mais lui je pense qu'il aurait été plus heureux si je l'avais vendu à des gens bien au début de mes études il y a 7 ans, et je suis persuadée que ma pouliche a été beaucoup plus heureuse qui lui durant ces dernières années.

Je ne juge pas ce que font les membres du forum de leurs chevaux mais je tenais à apporter mon petit point de vue sur la question d'être propriétaire.

Où s'arrête le bon propriétaire vis à vis du bien être du cheval...?

[calamityln 0]

Bravo à toi pour ta remise en question, c'est bien d'arriver à pouvoir se dire qu'on a peut-être pas choisi les meilleures solutions, c'est plus courageux encore de l'admettre publiquement, moi je te tire mon chapeau de ce côté-là;
J'espère que rien que pour ça et parce que malgré tout il est visible que tu aimes énormément ton cheval, vous passerez encore de longues années ensemble à sa retraite !

De toute façon personne ne fait les choix parfaits pour ses chevaux, c'est pareil qu'avec des enfants, on fait ce qu'on croit le meilleur sur le moment et puis parfois on se rend compte plus tard qu'on aurait peut-être dû faire autrement, les parents parfaits n'existent pas, pas plus que les propriétaires parfaits...

Mais il est toujours bon de se dire qu'on essaie au moins de faire de son mieux par amour pour nos loulous, parfois on y arrive très bien, parfois moins... Mais on essaie.

[jim.11 0]

Je vais vous donner mes sentiments propre car je ne l'ai pas encore fait. J'ai 37 ans.

On a eu Jim il y a pratiquement un an. 15 jours après son achat j'ai appris que j'étais licenciée économique dans une entreprise où j'étais depuis 6 ans et vraiment une nouvelle qui a surpris tout le monde car c'est une société solide.

On l'a ramené à la maison car on a une grande écurie mais qu'un tout petit paddock. Pour moi plus possible de payer une pension à 230 euros minimum (prix des pensions aux allentours minimum). J'ai essayé de le garder plusieurs mois et on a fait le choix de le mettre en vente car même si je m'en occupe toute la journée ce n'est pas une vie pour lui d'être seul et pas à l'herbe dans un pré en compagnie de copain.

La décision fut dure et j'ai pleuré. Mon mari et moi sommes très attaché à nos animaux car moi de mon côté je n'ai pas d'enfant mais comme on est une famille recomposée j'ai ma maison à payer de mon côté même si j'y habite pas et les charges. Il me reste pas grand chose à la faim du mois.

De plus j'ai mis des annonces partout sur des sites, dans les communes aux allentours pour trouver un pré à louer ou à acheter et impossible d'en trouver un malgré mon aisance aux dialogue et à aller chez des agriculteurs.....

Je ne vais pas faire semblant mais on voit bien que je l'adore mon Jim mais il faut faire des choix entre avoir les comptes à zéro où essayer de lui trouver une famille comme nous. Emue par notre histoire il y a une famille du forum qui habite dans la somme qui m'a proposé de le prendre en pension pour une somme modique mais après réflexion je ne l'aurais vu que tous les 1 mois et demi minimum car les frais pour y aller étaient là.

Tout l'été j'ai réussi à le mettre chez mes parents dans un coin de verdure du jardin pas grand mais un peu plus que chez nous.

A ce jour on s'est arrangé pour l'hiver de le mettre à la maison avec tout le fourage rentré et on a trouvé une petite patûre à partir d'avril mais pas à côté de chez nous.

Maintenant la question c'est que je vais le mettre dans ce pré tout seul au milieu des bois ? Non pas possible. Il est trop attaché à l'homme et habitué à nous voir toute la journée. Je pense à lui mettre une pouliche mais il faut réfléchir car cela fait double de frais.

Tout ça pour dire que l'on fait tout pour le garder et peut être que l'année prochaine je serais obligée de le remettre en vente mais j'espère que non.

Personne n'est à l'abri et pourtant les animaux font partis de membres de la famille à part entière....J'en ai les larmes aux yeux à l'idée de me séparer de mon Jim mais si je ne peux pas faire autrement il faudra qu'on me résonne.

[MarieV 0]

Je débarque mais j'ai suivi le post de loin, je suis plutôt d'accord avec ce qu'écrit Inzemoon (soit dit en passant, c'est une des seules qui ait tenté d'être objective et qui n'ait pas commencé son post par "ben moi...").

C'est une chose de dire qu'on aime son cheval comme un de ses enfants (ça j'avoue que j'ai du mal à comprendre, mais c'est personnel), c'en est une autre de vouloir qu'il en soit de même pour tout le monde; après, ce n'est pas une raison pour considérer le cheval ou n'importe quel autre animal comme un bien marchand ("oui mais tout le monde le fait!", ah bah dans ce cas...) ou comme quelque chose dont on peut se lasser sans se préoccuper de son bien-être (je ne dis pas qu'on ne peut pas se lasser, "aimer est un verbe qui sûpporte mal l'impératif", mais il faut assumer, être un peu responsable (à condition qu'on en ait l'âge: on ne peut pas demander à une gamine de 11 ans de prendre la responsabilité d'avoir encore envie de s'occuper de son cheval dans un an, c'est absurde, ce serait comme demander à un enfant de 5 ans ce qu'il veut faire plus tard et ne plus le laisser changer de voie...)).
Ensuite, diaboliser les gens qui vendent leurs chevaux ben... Je ne comprends pas, car à moins de bien connaître la situation, à part faire dans le pathos ("le pauvre cheval, il va être vendu à des gens qu'il ne connaît pas, il va être traumatisé" - peut-être, "la faute de sa propriétaire, elle ne se soucie pas de son bien-être, elle est égoïste" - peut-être pas!), on n'aboutit pas à grand chose de plus qu'une erreur...

Une dernière chose, sur le fait de ne pas juger etc., ben non! On juge tous, l'homme se fie à son jugement (ça s'appelle l'instinct de survie, si si!), le tout est d'être assez intelligent et humble pour accepter de le réviser et d'admettre qu'on se trompe quand c'est le cas (ou assez courageux et fier pour accepter d'être seul contre une majorité quand on sait intimement qu'on a raison et que c'est important)...

[Petit coeur1 0]

Je le dis et le répète: je pense personne n'est à même de juger les raisons d'une vente, ni même juger qui est ou n'est pas un bon propriétaire.

Moi mon cheval c'est pour me faire plaisir, vie au pré, boulot de temps en temps, aussi beau crade que propre, une de mes meilleures amies, pour elle c'est; cheval=concours=box=pansage limite 3 fois par jour. Ça ne nous empêche pas de nous respecter profondément et de partager notre passion du cheval

C'est un tout autre débat que celui de la considération du cheval, bien de consommation, bête à viande, animal de compagnie ou membre de la famille.

A chaque considération sa manière d'appréhender la vie qu'on souhaite lui donner.




Par contre, j'adhère à 400% avec JRM sur cette pensée:

JRM a écrit:

Ces comportements de tout attendre de vouloir tout recevoir sans donner et surtout de ne pas vouloir faire d'effort ça n'aboutit qu'à une éternelle frustration.

[domaine de coudot 0]

juste un mot pour dire qu'en poussant la refflexion à un autre niveau .... on peut aussi et avant tout se dire que ce cheval va bientôt faire des gens heureux dans une nouvelle famille! C'est aussi ça la vente d'un cheval .... offir du bonheur aux nouveaux propriétaires Tous les gens ici présent (propriétaires d'un cheval) ont eu la chance qu'un jour ce cheval se retrouve à la vente ....