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LE MIEL ET LA CICATRISATION DES PLAIES

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LE MIEL ET LA CICATRISATION DES PLAIES







L'abeille mellifère, dénommée “Apis Mellifera” est apparue sur la Terre il y a plus de 100 millions d'années et des spécimens fossilisés, datant de l’ère tertiaire, on été retrouvés dans des gemmes d'ambre en Finlande ainsi qu'en Birmanie.

Les peintures rupestres, découvertes près de Valence en Espagne, mais aussi en Afrique du Sud et en Inde, représentent des hommes se hissant dans des cavités où la présence des abeilles signalant la présence de ruches sauvages leur permettait de récolter les rayons de miel.

Ces témoignages pariétaux de la fin du néolithique prouvent que les chasseurs de miel effectuaient, il y a près de 7.000 ans, de périlleuses escalades pour recueillir le miel sauvage à l'aide de techniques semblables à celles encore utilisées aujourd'hui en Afrique, dans l'Himalaya ou en Amazonie.

Le “Papyrus Ebers”, qui est un traité médical Égyptien datant du XVIème siècle avant notre ère et découvert à Louksor en 1862, mentionne le miel à plusieurs reprises dans des formules destinées à guérir les blessures ainsi qu'à l'embaumement rituel.

Depuis cette époque, toutes les civilisations font traditionnellement mention du miel dans la pharmacopée en en soulignant ses propriétés cicatrisantes.


LES EFFETS MAJEURS DU MIEL DANS LE PROCESSUS DE CICATRISATION :


Le miel favorise le débridement des plaies par le maintien d'un milieu humide et sa production naturelle d'oxygène généré par le peroxyde d’hydrogène qui le compose; les enzymes protéolytiques qu'il contient ont également un rôle détergent naturel biologique notoire.

En créant une interface hydratée visqueuse et non adhérente, il permet une cicatrisation biologiquement stable et empêche l'adhérence des pansements si ceux-ci sont utilisés.

- Les dépenses énergétiques étant d’autant plus élevées que les plaies sont étendues, l'utilisation du miel confère une dynamique cicatricielle naturelle en facilitant le processus de reconstruction dermique et épidermique.


PROPRIÉTÉS ANTIBACTÉRIENNES ET CICATRISANTES


Les propriétés antibactériennes et cicatrisantes du miel proviennent essentiellement de cinq facteurs opérant en synergie :

La concentration en glucides. Le peroxyde d’hydrogène. Le méthylglyoxal. Les bêta-défensines. Le pH.


► CONCENTRATION EN GLUCIDES :

- Osmolarité et viscosité  

Du fait de sa concentration en glucides divers tels que le glucose et le fructose (±85%) ainsi que par sa relative pauvreté en eau (<17%), le miel entretient un environnement cellulaire hypertonique où l'osmose incite l'eau à fuir le cytoplasme de la cellule bactérienne, ainsi le milieu cytoplasmique des bactéries, contenant environ 80% d'eau, devient alors relativement anhydre et la cellule bactérienne subit une déshydratation nuisible à sa croissance et à sa survie par désintégration intracellulaire.

Du fait de son caractère hypertonique, le miel stimule le tissu cicatriciel de granulation en favorisant l'action phagocytaire des macrophages dont le rôle est d'ingérer les bactéries et les débris cellulaires issus de la dégradation bactérienne.

Par ailleurs, la viscosité du miel lui permet parallèlement de former une barrière protectrice au niveau de la plaie, prévenant ainsi la formation de biofilms pathogènes fréquemment à l’origine de surinfections diverses.

Par sa fonction osmotique, le miel opère une résorption de l'œdème périlésionnel en réduisant la douleur locale provoquée par l'exsudat, cette action exsudative et antalgique empêche le cheval de se gratter au niveau de sa blessure en cours de cicatrisation.

► PEROXYDE D’HYDROGÈNE (H²o²) :

Parmi d'autres composants (défensine, méthylglyoxal), l'activité antibactérienne du miel est également opérée par le peroxyde d’hydrogène.

Ce composé chimique est produit à partir de la glucose-oxydase, enzyme qui catalyse l’oxydation du glucose issu du nectar des fleurs et de l’acide gluconique sécrété par les glandes hypopharyngiennes de l’abeille.

Composant essentiel de l'“eau oxygénée” officinale, le peroxyde d’hydrogène (H²o²) libère de l'oxygène lorsqu'il est au contact des exsudats aqueux de la plaie et ceci de manière lente, prolongée et régulière pendant 24 heures au minimum; ainsi les bactéries anaérobies, dépourvues d'enzymes catalase anti-O² donc particulièrement sensibles à l'oxygène, seront détruits par oxygénation de leur milieu vital.

Cette particularité concerne également les plaies gangréneuses présentant des anfractuosités profondes et sinueuses généralement colonisées par les bacilles de type Clostridium perfringens.


► MÉTHYLGLYOXAL (MGO) :

Présent dans plusieurs types de miel originaires d'Europe en diverses teneurs, le MGO est un antibactérien organique qui se trouve dans certains végétaux et agissant aux fins de les protéger contre les assauts de germes pathogènes ambiants.

Diverses études ont constaté que les propriétés antibactériennes du MGO ne s'activeraient pleinement qu'en la présence de peroxyde d'hydrogène, de défensines et autres molécules contenues dans le miel; il pourrait donc s'agir d'une activité additive, redondante, interdépendante,  ou simplement en synergie avec d'autres facteurs bactéricides.

Le MGO est particulièrement concentré dans le miel de Manuka (Leptospermum Scoparium. Myrtaceæ) qui est un arbuste croissant principalement en Nouvelle-Zélande.


► BÊTA-DÉFENSINES :

Chez l’abeille domestique, les β-défensines participent à l'immunorésistance des colonies et à la protection du couvain face aux agressions de la plupart des microorganismes présents dans l’environnement de la ruche.

Les β-défensines sont des peptides antimicrobiens présents dans la circulation hémolymphatique ainsi que dans les glandes hypopharyngiennes et mandibulaires des abeilles qui les transmettent au miel et à la gelée royale.

Ces peptides sont constitués d'environ cinquante acides aminés possédant des propriétés antibiotiques et une activité sélective sur les bactéries, ceux-ci étant chargés positivement en électricité, ils interagissent avec les enveloppes des bactéries chargées négativement et participent ainsi à leur destruction.

Les particularités bactéricides de ces peptides confèrent au miel un rôle antibiotique local naturel à large spectre.


► ACIDITÉ RELATIVE :

L’acide gluconique est produit à partir du glucose grâce à l’enzyme glucose oxydase.

C’est ce composé qui va être majoritairement responsable du pH acide du miel, généralement compris entre 3,2 et 5,5.

Ce milieu acide est défavorable au développement de certaines bactéries pathogènes telles que Staphylococcus aureus, Escherichia coli, Salmonella, Pseudomonas aeruginosa, Streptococcus pyogènes, Bacillus subtilis et Corynebacterium diphteriæ.


*******


Parmi un minimum de 200 substances différentes contenues dans le miel, les composants suivants sont très actifs dans la nutrition et la régénération cellulaire nécessaires à la cicatrisation :  

Acides organiques :

Hormis l'acide gluconique qui est responsable de la relative acidité du miel, celui-ci contient environ une vingtaine d’acides organiques comme l’acide acétique, l’acide butyrique, l’acide citrique, l’acide lactique, l’acide malique, l’acide oxalique, l’acide pyroglutamique, l’acide succinique, l'acide phosphorique ainsi que de très faibles traces d’acide formique provenant du venin des abeilles.

On y trouve également de faibles traces d'acides gras : acide  oléique, linoléique et palmitique.

Acides aminés et protéines :

Indispensables dans la conduite du processus cicatriciel, les acides aminés et les protéines sont également présents dans le miel, on y trouve à l'état de traces : la proline qui est dominante, la trypsine, l’histidine, l’alanine, la glycine, la méthionine, la lysine, la phénylalanine, la valine, l'acide aspartique, l'acide glutamique, l'arginine, l'asparagine, la cystine, la proline, la sérine, le tryptophane et la tyrosine.

Les protéines associées sont présentes sous forme de : peptones, albumines, globulines, nucléoprotéines.

Sels minéraux et oligo-éléments :

Opérant un rôle important dans le processus de cicatrisation, les sels minéraux, oligo-éléments ainsi que les vitamines ont un rôle important dans le processus de cicatrisation, leur teneur varie suivant l'origine géographique du miel et les variétés de fleurs butinées.

Les sels de potassium représentent environ cinquante pour cent des matières minérales, mais on trouve également du calcium, du sodium, du magnésium, du cuivre, du manganèse, du chlore, du soufre, du silicium, du fer, du phosphore, du bore, du baryum, du zinc parmi plus d'une trentaine d'oligo-éléments.

Vitamines :

Le miel ne contient que très peu de vitamines à l'état de traces et sa teneur peut sensiblement varier selon la variété et l'origine géographique, on y trouve essentiellement des vitamines du groupe B, très actives dans le métabolisme vital cellulaire et ayant rôle essentiel dans la régénération et la réplication des cellules :

Vitamine B1 (thiamine), son action est importante dans la synthèse du collagène nécessaire aux tissus cutanés.

Vitamine B2 (riboflavine), joue un rôle prépondérant dans le métabolisme énergétique cellulaire des mitochondries.

vitamine B3 (acide nicotinique) permet l’utilisation des protéines ainsi que le transport de l’oxygène aux cellules.

vitamine B5 (acide pantothénique) opère une action importante dans le renouvellement des cellules cutanées.

vitamine B6 (pyridoxine), nécessaire au métabolisme de transformation des acides aminés indispensables dans la conduite du processus cicatriciel.

vitamine B9 (acide folique), occupe une place essentielle dans la production du matériel génétique nécessaire au développement cellulaire.

Flavonoïdes :

Responsables de sa coloration, les pigments contenus dans le miel sont principalement les flavonoïdes, ils possèdent des propriétés anti-oxydantes en participant à la neutralisation des radicaux libres particulièrement dommageables à la cicatrisation des plaies.

Appartenant aux groupes des polyphénols, les flavonoïdes varient selon la source florale, ainsi les miels foncés (thym, sapin, châtaignier, chêne, etc...) contiennent des flavonoïdes différemment dosés par rapport aux miels clairs (acacia, lavande, luzerne, pissenlit, etc...), qui ont la mème efficacité dans l'application qui nous intéresse.

Parmi la trentaine de flavonoïdes retrouvés dans le miel, on peut citer : l'apigénine, la pinocembrine, la chrysine, la galangine, la quercetine, la lutéoline et le kæmpférol.


CHOIX DU MIEL ET PRECAUTIONS A OBSERVER


Élaboré par les abeilles mellifères pour leur alimentation, le miel contient naturellement les éléments cités dans cette monographie et, tous les miels possédant des vertus antibactériennes et cicatrisantes identiques, ils peuvent être utilisés indifféremment et en toute sécurité du fait de leur pureté naturelle.

Néanmoins, s'il est possible d'utiliser toutes les variétés de miel dans le traitement et la cicatrisation des plaies, sa qualité est à surveiller avec une grande vigilance.

- Ainsi, les miels ayant été chauffés garderont leur qualités organoleptiques mais seront en grande partie dénués des composants utiles à un usage médical; ceci s'applique aux miels pasteurisés du fait que la pasteurisation s'effectue à une température de 71° à 85°C.

- Des miels très épais ou cristallisés peuvent avoir été dilués et, l'ajout d'eau augmentant le poids, la rentabilité augmente pour le producteur mais son efficacité s'en trouve diminuée; il en est de même pour des miels ayant subi un rajout de sucre, sa formule est déséquilibrée et son efficacité devient amoindrie.  
- L'ajout d'huiles essentielles, de colorants, de conservateurs ou de toute autre substance effectué par le producteur en fait un produit qui n'est plus conforme aux qualités naturelles du miel.

Enfin, il existe des miels artificiels élaborés industriellement pour pallier à une insuffisance de produit naturel du fait de la baisse dans la population des abeilles dans certains pays... il va sans dire que cet “ersatz” est à proscrire tant dans son usage alimentaire que médical.

En conclusion, pour se procurer un miel naturel et tel que les abeilles le produisent, il est important de s'adresser directement à des producteurs locaux reconnus et dignes de confiance.

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Respectons et protégeons ces petites ouvrières laborieuses qui, malgré leur brève existence, ont voulu donner au monde une saveur de soleil et d'éternité et qui sont menacées de disparition par la sophistication des procédés ingrats et égoïstes de l'humanité...




Trophallaxie chez l’abeille domestique :
 


Principe du drainage des plaies par l'osmose :
 


Action nutritive du Miel :
 


Acidité relative du Miel (potentiel hydrogène) :
 




Copyright 2020


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Très intéressant, est ce que ça n'attire pas les abeilles, les mouches voir les congénères pourraient lécher le miel ?

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Généralement, les insectes volants et les autres chevaux ne sont pas attirés car le miel subit une transformation organoleptique au contact de la plaie qui les dissuade de le consommer.

En revanche, le cheval peut lécher le miel appliqué sur la plaie si celle-ci est à sa portée et n'est pas protégée par un pansement.

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