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Emydura

La Cistude d.Europe

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La Cistude d.Europe:

Parmi la dizaine de sous-espèces identifiées, trois sont présentes en France (Emys orbicularis orbicularis, Emys orbicularis lanzai, Emys orbicularis galloitalica); on observe des formes intermédiaires entre certaines sous-espèces.

Description de l’espèce:

Tortue d’eau douce.

Poids moyen de l’adulte : 400 à 800 g.

Carapace aplatie (hydrodynamique) de forme ovale mesurant de 10 à 20 cm pour l’adulte, tandis que celle du jeune à l’éclosion ne mesure que 2 à 3 cm.

Carapace noirâtre à brun foncé avec, souvent, de fines taches ou stries jaunes ; plastron jaune plus ou moins taché de brun ou de noir, mobile chez l’adulte ; tête et cou ornés de taches jaunes.





Pattes palmées pourvues de fortes griffes (5 sur antérieures, 4 sur postérieures) ; queue longue et effilée.

Dimorphisme sexuel : queue des femelles plus courte (8 à 8,5 cm contre 9 cm chez le mâle adulte) et plus étroite à la base, carapace plus ronde ; plastron légèrement concave et taille plus petite chez les mâles.

Confusions possibles:

Parmi les autres tortues présentes en France métropolitaine, des confusions sont possibles avec les deux espèces suivantes :-l’Émyde lépreuse (Mauremys leprosa): cette tortue présente en Afrique du Nord et en Espagne n’est connue en France que dans certains points du Languedoc-Roussillon ; elle se distingue de la Cistude d’Europe par une couleur générale verdâtre, la présence de stries jaunes distinctives sur le cou et la présence d’un pont osseux entre la carapace et le plastron ;


Reproduction
:

La maturité sexuelle est atteinte entre 8 et 15 ans chez les mâles, entre 10 et 18 ans voire plus (20 ans ?) chez les femelles.
L’accouplement s’effectue de mars à octobre avec un maximum en avril-mai. La ponte a lieu principalement en mai-juin-juillet sur des sols chauds, exposés au sud (non inondables, sableux ou sablo-limoneux, bien dégagés), à une distance du point d’eau pouvant atteindre plusieurs centaines de mètres. La Cistude pond de 3 à 13 oeufs, généralement 8 ou 9, dans un trou profond d’une dizaine de centimètres qu’elle creuse avec ses pattes arrière. La femelle peut effectuer une ponte principale et une


ponte complémentaire (notamment en cas de perturbation) ; certaines femelles semblent ne pas se reproduire tous les ans.

Les jeunes naissent à l’automne après un développement embryonnaire de deux à quatre mois ; en cas de conditions météorologiques défavorables, la naissance peut ne s’effectuer qu’au printemps suivant. Le sexe est déterminé génétiquement mais aussi en partie par la température lors de l’une des phases de l’incubation (température < 28°C : mâles ; > 29°C : femelles ; à 28,5°C : 50% de mâles et 50% de femelles). Le sexe ratio est généralement en faveur des femelles (rapport mâles/femelles roche de 0,5). On estimerait à 1 chance sur 100 les probabilités d’un jeune d’atteindre l’âge adulte.

L’espérance de vie serait de 40 à 60 ans, voire plus de 100 ans
en captivité.

Activité :

La Cistude hiverne d’octobre à mars sous la vase (dans les étangs, en bord de roselière le plus souvent) ; elle sort de l’hivernage dès les premiers jours d’insolation continue, à partir de fin février. Dans le midi,en cas de grande chaleur ou de sécheresse, la tortue utilise un terrier dans la berge ou s’enfonce dans la vase en attendant la pluie (estivation).

C’est une espèce essentiellement diurne. Elle prend des bains de soleil au bord de l’eau (ex. : roselière mais aussi pierre, branchage, tronc d’arbre,etc.) quand la température de l’air est supérieure de 4°C à celle del’eau ; son optimum thermique est de 25°C. Farouche et discrète, elle plonge au moindre dérangement ou si la température de l’air varie de manière importante. Elle passe la nuit dans l’eau, immobile, pattes et tête pendantes.



La Cistude est une espèce sédentaire qui passe la majeure partie de son cycle de vie dans l’eau. Elle se déplace de 40 à 80 m par jour en moyenne dans un étang mais peut migrer naturellement ou en cas de « catastrophe » (ex.: assec estival de l’étang) vers un autre point d’eau situé à plusieurs centaines de mètres ; les mâles sont plus mobiles (déplacements parfois supérieurs à 1 km).

Elle ne défend pas de territoire mais on observe cependant des compétitions entre mâles lors de la période de reproduction. Le territoire de vie existe (ex. : partie d’un étang) mais il est fluctuant, l’animal pouvant changer d’emplacement (ex. : autre partie de l’étang ou autre étang).

Il n’existe pas d’organisation sociale particulière mais, bien qu’indépendant, l’animal supporte bien la vie en commun.

Régime alimentaire:

La Cistude est presque exclusivement carnivore. Elle se nourrit dans l’eau, principalement dans la végétation à myriophylles (Myriophyllum spicatum) et nénuphars (Nuphar lutea, Nymphaea alba), mais aussi dans la roselière.

Son régime alimentaire se compose principalement d’insectes, de
mollusques aquatiques, de crustacés et de leurs larves. Occasionnellement, elle peut se nourrir de poissons malades ou morts, d’oeufs de poissons, d’oeufs et de têtards de batraciens, de sangsues, etc.
Exceptionnellement, la Cistude peut s’alimenter d’oisillons ou de petits rongeurs qu’elle entraîne sous l’eau, noie et déchiquette.

Caractères écologiques :

La Cistude habite généralement les zones humides ; on la trouve de préférence dans les étangs, mais aussi dans les lacs, marais d’eau douce ou saumâtre, mares, cours d’eau lents ou rapides, canaux, etc. Elle affectionne les fonds vaseux - ou rocheux en Provence et en Corse - où elle trouve refuge en cas de danger ou pendant l’hivernation et l’estivation. La présence d’une bordure plus ou moins étendue de roseaux (Phragmites australis) ou de joncs (Juncus spp.), de végétation aquatique flottante est de même recherchée. Elle apprécie les endroits calmes et ensoleillés, à l’abri des activités humaines, en particulier la roselière jeune où elle peut se chauffer sans avoir à se réfugier dans l’eau constamment.

Quelques habitats de l’annexe I
susceptibles d’être concernés

3170 -* Mares temporaires méditerranéennes :

habitat prioritaire

3280 -Rivières permanentes méditerranéennes du Paspalo
Agrostidion avec rideaux boisés riverains à Salix et Populus
alba

3290 -Rivières intermittentes méditerranéennes du Paspalo-
Agrostidion

3130 -Eaux stagnantes, oligotrophes à mésotrophes avec
végétation des Littorelletea uniflorae et/ou des Isoëto-
Nanojuncetea

3150 -Lacs eutrophes naturels avec végétation du Magnopotamion
ou de l’Hydrocharition

Répartition géographique :

L’aire de répartition de la Cistude s’étend de nos jours de la mer
d’Aral, du Kazakhstan, de la mer Caspienne jusqu’à la Turquie et l’Europe de l’Est (Ukraine, Crimée, Roumanie, Hongrie, Biélorussie, Russie, Pologne) jusqu’en Lituanie, et dans le nord-est de l’Allemagne. Dans le sud, on la trouve en péninsule Ibérique, aux îles Baléares, dans le sud et au centre de la France où les populations sont isolées, en Corse, Sardaigne, dans la vallée du Pô, les Apennins, en Sicile, dans les Balkans, mais aussi en Afrique du Nord. En Europe centrale, la répartition est assez incertaine dans la mesure où il est probable que les populations d’origine soient éteintes et que les observations concernent uniquement des individus échappés de captivité ou réintroduits.

En France, son aire de répartition « naturelle » se situe au sud d’un arc de cercle joignant Rochefort, la Brenne, l’Allier et la région lyonnaise. Au nord de cette limite, les observations concerneraient des individus échappés de captivité.

Les populations françaises les plus connues se trouvent :

-dans le Centre et l’Ouest : principales populations en Brenne (Indre) et dans le marais de Brouage (Charente-Maritime) ; ces populations semblent stables

-en Corse : surtout littorale, essentiellement dans les étangs de la côte orientale (étang de Biguglia, plaine d’Aléria, étang de Palo, étangs côtiers de Porto-Vechio)

-dans le Midi : deux grands noyaux en basse vallée du Rhône (Camargue et marais adjacents) et dans le Var (massifs des Maures et Esterel) ; populations relictuelles dans le Gard, l’Aude, les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse.

La Cistude affectionne les zones de faible altitude ; cependant, des observations ont été rapportées en France jusqu’à 500 m dans le Var et 600 m en Corse.

Statuts de l’espèce :

Directive « Habitats-Faune-Flore » : annexes II et IV

Convention de Berne : annexe II

Espèce de reptile protégée au niveau national en France

Cotation UICN : Monde : faible risque (quasi menacé) ; France :
vulnérable

Présence de l’espèce dans des espaces protégés

L’espèce est présente sur au moins 10 réserves naturelles et sur
22 sites du Conservatoire du littoral.

Évolution et état des populations, menaces potentielles

Évolution et état des populations

La Cistude est la tortue qui possédait l’aire de répartition la plus nordique. On trouve des traces de sa présence en Europe du Nord d’où elle a aujourd’hui disparu suite aux changements climatiques depuis la période Atlantique. Plus récemment, elle est en régression sur l’ensemble de l’Europe centrale du fait des changements climatiques mais aussi sous l’influence de l’anthropisation.
La Cistude, bien qu’encore très présente, est l’espèce de reptile qui a le plus régressé en valeur absolue en Europe ces dernières années, notamment en Europe centrale. Elle est considérée comme « vulnérable » en Europe, « en danger » dans certains pays (ex.: Autriche, ex-Tchécoslovaquie, Allemagne, Pologne), « en régression » dans d’autres (ex.: France, Hongrie, Portugal, Espagne, Italie, Pologne).

Menaces potentielles :

On a constaté une régression des populations de Cistude sousl’influence de plusieurs facteurs

-disparition des zones humides par anthropisation : assèchement par drainage, fragmentation du milieu, endiguement desrivières, etc.

-évolution défavorable du climat entraînant un déficit d’insolation lié à l’Atlantisation et à la reforestation spontanée

-utilisation/destruction de la tortue depuis le néolithique jus-qu’à nos jours (rite funéraire, alimentation, etc.)

-destruction par les pêcheurs qui la considèrent comme dangereuse pour le poisson, leurs oeufs et leur frai.Aujourd’hui, certaines menaces restent d’actualité.


Atteintes au biotope de l’espèce

-régression des zones humides

-dégradation de la qualité de l’eau par intensification des pratiques agricoles et piscicoles (ex.: bloom algal)

-limitation de la végétation aquatique et de la roselière par desmoyens mécaniques ou chimiques

-destruction des pontes par mise en culture ou retournementdes prairies

-régression des roselières sous l’impact des ragondins(Myocastor coypus)


Atteintes à l’espèce

-prédation des pontes par la Fouine (Martes foina), le Putois(Mustela putorius), le Renard (Vulpes vulpes), le Sanglier (Susscrofa), le Blaireau (Meles meles), etc., d’autant plus préjudiciable que les pontes ont tendance à se concentrer du fait de l’enfrichement en cas de déprise (en Brenne par exemple)

-destruction des femelles lors de la période de ponte par la fauche des prés

-asphyxie accidentelle des tortues piégées dans les engins depêche (type nasses, filets dormants, etc.)

-régression des populations sous l’effet des incendies dans lesud de la France

-concurrence avec des espèces introduites, notamment laTortue de Floride

-capture par des terrariophiles ou le grand public malgré le statut d’espèce protégée.


Propositions de gestion:

Propositions relatives à l’habitat de l’espèce

D’une manière générale, la conservation de la Cistude passe par la conservation des zones humides. Elle se raisonne donc à une vaste échelle et nécessite la prise en compte de l’activité humaine.

Ponctuellement, certaines préconisations peuvent permettre le maintien de conditions favorables :

- limiter les intrants dans le point d’eau ; en particulier, proscrire
l’utilisation d’herbicides

- conserver une surface suffisante de végétation aquatique

-ne pas effectuer de travail du sol sur les sites de ponte
identifiés

-conserver le milieu terrestre proche du point d’eau ouvert par
la fauche ou le pâturage

- maximiser la surface de contact entre l’eau et la roselière

-dans certaines régions, conserver les roselières et la végétation aquatique en limitant les populations de ragondins et rats musqués (Ondatra zibethicus);
- effectuer le curage des canaux aux périodes d’activité des animaux
(avril-octobre).

Propositions concernant l’espèce

Préserver la tranquillité des animaux en limitant l’accès du bétail
ou des promeneurs à une partie du point d’eau.

Protéger les concentrations de pontes au moyen de clôtures, de cloches grillagées ou de répulsifs olfactifs.

Donner un véritable statut à la Tortue de Floride (classement en espèce nuisible).

Éviter le lâcher de tortues de Floride dans la nature (organisation de la récupération et du stockage).

Interdire la pose de filets type « verneux » dans les secteurs occupés par l’espèce ou laisser la chambre à mi-eau pour que les tortues ne se noient pas.

Conséquences éventuelles de cette gestion sur d’autres espèces :

Aucune dégradation liée à d’importantes populations de Cistude
n’a été constatée en milieu naturel.

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