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Méditerranée : réserves, espèces menacées

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Réserves marines




Les réserves marines sont l'équivalent en mer des parcs nationaux. Il s'agit de protéger tout un écosystème de l'exploitation humaine.

En mer, cela signifie interdire la pêche, l'exploitation minière et l'élimination des déchets. Aucune extraction, aucune dégradation n'est possible. C'est le plus haut degré existant de protection des mers et des océans. Toutes les autres formes d'« aires marines protégées » sont moins performantes. Mais pour être efficaces, ces réserves doivent être conçues en partenariat avec les pêcheurs

Pourquoi ?
Les océans sont des écosystèmes fragiles. Leur avenir est gravement compromis par les activités humaines, en particulier la pêche. On croit trop souvent que les ressources de la mer sont illimitées, peut-être parce qu'elles sont moins visibles que celles sur terre. Mais elles sont malheureusement menacées d'épuisement et l'encadrement de la pêche ne suffira pas. Il faut aller plus loin, avec la création de réserves marines.

L'idée n'est pas nouvelle. Elle a déjà été évoquée lors des Sommets de la Terre, à Rio en 1992 et à Johannesburg en 2002. Les engagements internationaux et régionaux qui préconisent la mise en place de réserves marines sont nombreux. Mais la volonté de passer à l'action fait défaut. En France, sur terre, 10% de la superficie est protégée dans le cadre de parcs nationaux. En mer, à peine 1% est protégé !

?
Greenpeace a établi une carte mondiale des réserves marines à créer. Elles couvriraient 40% de nos océans. Ce chiffre n'a rien de fantaisiste. Les scientifiques estiment que 20 à 50% de nos océans devraient être déclarés « réserves marines ».

Ces réserves formeraient un réseau cohérent de grandes étendues en haute mer et de plus petites superficies le long des côtes. Les sites à privilégier seraient les zones de reproduction des poissons, les habitats vulnérables (récifs coralliens, monts sous-marins) et les zones abritant des espèces rares et/ ou surexploitées.

Concernant la France, elle s'est engagée à créer 10% de réserves marines dans ses eaux territoriales, notamment en Méditerranée et dans le Pacifique, à l'horizon 2020. Cette décision avait été annoncée à la suite des négociations du Grenelle de la Mer en 2009.

Quels effets ?
Des exemples concluants de réserves marines existent déjà en Nouvelle-Zélande, aux Açores, en Corse. Quelle que soit la superficie de ces réserves, leurs effets sont prouvés après quelques années d'existence.

Le premier est bien sûr le repeuplement. Protégés de tout prélèvement, les poissons se reproduisent tranquillement, leur taille augmente. Les écosystèmes sont restaurés, leurs capacités de résistance renforcées.
Une réserve participe aussi à la reconstitution des zones environnantes et augmente le rendement des pêcheries adjacentes (soit parce que les poissons sortent de leur zone, soit parce que les œufs et larves migrent vers les zones de pêche).

Les pêcheurs sont ainsi les principaux bénéficiaires de la création de réserves marines.

Source : Greenpeace

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Réserves marines pour la mer Méditerranée


Le rapport de Greenpeace, « Réserves Marines pour la Méditerranée », argumente en faveur de la mise en place
d'un réseau de réserves marines dans la mer Méditerranée pour pouvoir sauver sa productivité en matière de biomasse, sa vie marine et ses écosystèmes pour le bénéfice des millions de personnes qui en dépendent, pour leur santé et bien-être, maintenant et pour les générations futures.

La mer Méditerranée est un environnement riche et diversifié, abrite de nombreuses espèces uniques et des
écosystèmes importants. Elle est une ressource vraiment partagée de par sa géographie fermée et la majorité de sa superficie est placée sous responsabilité concertée. La mer Méditerranée est menacée par plusieurs activités humaines, dont la surpêche, l'utilisation de techniques de pêche destructrices, la pollution et les changements climatiques. Petit à petit, ces activités dégradent les ressources et les trésors partagés de la mer Méditerranée.

Un réseau de réserves marines devrait engager un changement pour contre-balancer les impacts de l’activité
humaine, de la destruction pour évoluer vers la protection et la conservation. Ce réseau doit couvrir les écosystèmes marins les plus représentatifs, à la fois le long des littoraux et au large. D’après les études menées par Greenpeace, ce réseau doit couvrir à terme 40% de la mer Méditerranée pour compenser l'étendue des dommages causés et la protéger pour les générations futures.

De par ses particularités, une mer quasiment fermée dans laquelle il y a fatalement une forte inter-connection des habitats, la mer Méditerranée a valeur d’exemple. Les mesures de gestion doivent y être basées sur les écosystèmes et pas seulement sur une seule espèce ou une seule zone. Le réseau de réserves formera une base solide pour introduire une gestion des ressources basée sur la durabilité, la précaution et l’approche écosystémique.

Les expériences de réserves autour du monde ont montré un accroissement du nombre de spécimens par espèces, de leur taille et de la diversité des espèces. Ces réserves sont les outils les plus pertinents pour conserver la biodiversité et rendre les écosystèmes plus résistants aux changements et aux agressions variées.

Gérées de manière durable, avec notamment une approche basée sur la politique de précaution, ces réserves constituent une « assurance sur l’avenir » pour la gestion des pêches. Les réserves marines offrent également des bénéfices indirects sur la science, l'éducation et les loisirs.

Bien que de nombreux accords et engagements internationaux, régionaux et nationaux aient été pris pour protéger la mer Méditerranée, la mise en place des réserves marines n'a pas été considérée comme prioritaire, au point que les projets se comptent sur les doigts des deux mains à l’échelle de la mer Méditerranée. Ces accords et engagements n'ont de sens que si ils sont mis en application, et seule la volonté politique peut permettre de développer les réserves marines. Les états méditerranéens doivent oeuvrer ensemble pour protéger la Méditerranée, notre ressource et notre trésor commun.

C'est notre mer, protégeons la.

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La biodiversité


Plus de 10 000 espèces ont été identifiées en mer Méditerranée, soit 8 à 9% de la biodiversité marine totale bien que celle-ci ne représente que 0,7% de la surface des océans.

L’écologie des profondeurs de la Méditerranée doit beaucoup à son histoire, en particulier à la période de séparation de l’océan Atlantique, lorsque la Méditerranée s’est presque entièrement asséchée.

On trouve en mer Méditerranée plus de vingt espèces de cétacés (baleines, dauphins et marsouins), dont la moitié sont des populations résidentes. Huit cétacés sont considérés comme des espèces communes : le rorqual commun (Balaenoptera physalus), le cachalot (Physeter macrocephalus), le dauphin bleu et blanc (Stenella coeruleoalba) ; le dauphin de Risso (Grampus griseus), le globicéphale noir (Globicephala melas), le grand dauphin (Tursiops truncatus), le dauphin commun (Delphinus delphis) et le ziphius (Ziphius cavirostris). Le rorqual commun et le cachalot sont tous deux inscrits sur la liste des espèces menacées de l’UICN.

L’une des espèces les plus caractéristiques et menacées de la région est le phoque moine de la Méditerranée,
Monachus monachus. Le phoque moine est le seul pinnipède (espèce de phoque ou d’otarie) présent dans la
Méditerranée. Aujourd’hui très rare, il est inscrit sur la liste des espèces menacées d’extinction de l’UICN depuis
1966. Bien qu’il soit protégé par une multitude de textes officiels, dont la convention de Berne, la Convention sur le commerce des espèce menacées d’extinction, la directive Habitat de l’UE et le Plan d’action pour la gestion du phoque moine de Méditerranée, cela n’a pas enrayé son déclin. Dans le e rapport 2004 de l’UICN, cette espèce était classée en danger critique d’extinction, juste un degré en dessous de l’extinction.

La Méditerranée abrite trois espèces de tortues marines, deux espèces résidentes (la tortue caouanne, Caretta caretta, et la tortue verte, Chelonia mydas) et une troisième, la tortue luth (Dermochelys coriacea), qui vient de l’océan Atlantique. Les tortues vertes de Méditerranée sont considérées comme une population distincte classée en danger critique d’extinction par l’UICN, de même que les tortues luth. Les tortues caouannes sont quant à elles classées dans la catégorie des espèces en danger. Les tortues marines de Méditerranée sont menacées par la surexploitation passée, les activités de pêche, l’aménagement du littoral et le tourisme, le trafic maritime et la pollution.

Beaucoup d’habitats importants en Méditerranée sont également très vulnérables aux activités humaines. Les herbiers de Posidonia oceanica constituent des zones de frai, d’alevinage et d’alimentation pour un écosystème riche et varié. Les herbiers de posidonie sont en déclin dans de nombreux endroits en Méditerranée du fait de la pollution, de l’aménagement du littoral, de la pratique du moillage sauvage avec ancre (navigation de plaisance), des activités de pêche et de l’invasion de la macroalgue tropicale Caulerpa taxifolia.

Les habitats profonds de la Méditerranée sont à la fois précieux et vulnérables. Un récent rapport fournit une vue d’ensemble sur les habitats profonds de la Méditerranée et effectue une double recommandation pour leur protection. La première partie de celle-ci, une interdiction préventive du chalutage de fond jusqu’à 1000 mètres de profondeur, a été adoptée par la Commission Générale des Pêches pour la Méditerranée en 2005. L’autre partie, la mise en place d’un système de zones marines protégées est développée en parallèle dans différentes initiatives, dont la campagne actuelle de Greenpeace.

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Les Dangers qui menacent la Méditerranée


La surpêche et autres conséquences des pêcheries

Au niveau mondial, la surpêche est considérée comme la menace la plus importante pour l’environnement marin.


Beaucoup de stocks de poissons ont été surexploités, ce qui a causé dans certains cas, la morue canadienne par exemple, un effondrement spectaculaire. Encore récemment, un tel écroulement des stocks était considéré comme très improbable, voire impossible. Des études récentes ont montré un déclin important de nombreuses espèces de poissons à travers le monde, en particulier des grands prédateurs, par rapport à leur abondance avant l’avènement de la pêche industrielle.

La Méditerranée n’échappe pas à cette tendance mondiale.


Captures en baisse Le total des captures en Méditerranée et dans la mer Noire se maintient autour de 1 500 000 tonnes depuis quelques années. C’est plus du double des 700 000 tonnes débarquées en 1950, mais bien en dessous du maximum de 2 millions de tonnes atteint entre 1982 et 1988. Les captures de beaucoup d’espèces ont atteint un point culminant entre la fin des années 80 et le début des années 90, pour décliner depuis lors.

Les poissons méditerranéens dont les stocks ont une importance économique stratégique sont, entre autres, le germont, le merlu, l’espadon, le makaire, le rouget-barbet et la dorade rose. Des données de l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) suggèrent que dans l’ensemble constitué par la Méditerranée et la mer Noire, 20% environ des ressources sont presque épuisées, 15% sont surexploités, et 50% exploitées au maximum.

L’Agence Européenne de l’Environnement brosse un tableau encore plus sombre de la région Méditerranéenne. Le statut de la majorité (80%) des stocks exploités en Méditerranée n’a pas fait l’objet d’une évaluation précise. Lorsqu’une telle évaluation existe. elle indique qu’environ 60% des stocks commercialement importants sont pêchés au-delà des limites biologiques de sécurité. Des données plus anciennes de l’AEE suggèrent que, selon la région, 65% à 79% des stocks ont franchi les limites de sécurité biologiques.

Gestion des pêcheries dans la région
La situation de beaucoup de stocks de poissons dans la région est alarmante. Bien qu’il n’entre pas dans les
objectifs de ce document de fournir une vue d’ensemble de ces stocks, certaines tendances émergent clairement. Dans l’ensemble, la qualité des prises, tant en termes de composition par espèces que de taille des poissons capturés, a décliné. Dans un certain nombre de zones, les espèces à longue durée de vie et à croissance lente ainsi que les spécimens les plus grands des espèces visées ont presque entièrement disparu des captures de poissons de fond.

Les captures par unité d’effort (la quantité de poissons capturés pour un niveau donné d’effort) ont considérablement diminué par rapport aux taux de captures observés il y a quelques décennies, malgré l’augmentation spectaculaire de la puissance des navires de pêche au cours de cette même période. À cause de la surpêche, les captures débarquées se composent de poissons de plus en plus petits, parfois en dépit de restrictions légales sur la taille.

La protection des poissons les plus petits dans les populations visées par la pêche au chalut est cruciale pour la gestion durable de ces pêcheries. Pourtant, les restrictions de taille sont ouvertement ignorées, comme l’a montré une récente enquête de Greenpeace sur les poissons mis en vente en Grèce. Dans d’autres pêcheries, la réglementation est inexistante. Il n’existe aucune taille minimale légale pour les captures débarquées dans les pêcheries d’espadon. Il en résulte que l’essentiel des captures est composé d’individus immatures.

Les prises accessoires constituent également un problème considérable. Les données viennent en grande partie d’études sur le chalutage en eaux profondes de la crevette et la pêche pélagique (en pleine eau) au filet maillant. La base de données des rejets de captures en Méditerranée et en mer Noire établie par la FAO inclut des données sur moins d’un quart des 1,5 millions de tonnes de captures débarquées nominales (signalées) dans la région, ce qui met en évidence les larges lacunes des données disponibles. Les pêcheries au chalut rejettent de 20 à 70% des prises, selon les profondeurs de pêche et les espèces ciblées.

Dans l’ensemble, et plus encore peut-être que sur les autres zones (Atlantique et Manche), le manque de données sur les pêcheries est un problème majeur dans toute la Méditerranée. Comme nous l’avons déjà mentionné, les données de l’Agence Européenne de l'Environnement indiquent qu’il n’existe tout simplement pas d’évaluation du statut des stocks dans environ 80% des cas. De plus, il est possible que toutes les captures ne soient pas signalées dans beaucoup de pêcheries. On ne connaît pas non plus l’échelle et l’étendue de la pêche illégale.

Le manque de données sur la surveillance et le contrôle des pêcheries méditerranéennes est un problème dont l’importance n’est pas reconnue. C’est pourquoi il n’y a pas de données de bonne qualité sur lesquelles faire reposer un avis scientifique sur la réglementation des pêcheries. Un exemple frappant est celui des grands poissons pélagiques de la région.

Les grandes espèces migratoires : une ressource commune en danger. Les grands poissons migratoires tels que le thon et l’espadon se déplacent à travers la Méditerranée; ils sont une ressource commune que les communautés de pêcheurs de la région se partagent depuis des milliers d’années.

Le cas du thon rouge est bien connu : en mai 1999, Greenpeace a publié un rapport dénonçant publiquement la diminution des populations de thons rouges en mer Méditerranée. Au cours des 20 années précédentes, le nombre de thons rouges adultes avait diminué de 80%. Les jeunes thons étaient capturés en grands nombres chaque saison, ce qui compromettait encore plus la capacité du stock à se régénérer à partir de ce niveau historiquement bas.

Les bateaux de pêche pirates contribuaient également à la diminution du stock. Il était évident à l’époque du
rapport de Greenpeace que seules des mesures draconiennes auraient permis à la population de thons rouges de se reconstituer. Pourtant, la situation s’est encore détériorée avec l’émergence des fermes d’engraissement.

Dans le cas de l’espadon, le statut inconnu du stock, son taux d’exploitation probablement élevé, la capture
probable d’un grand nombre de très petits poissons et les avertissements de l’industrie de la pêche elle-même
constituent autant de raisons d’être sérieusement inquiet. Selon la Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l'Atlantique (ICCAT), l’organisme responsable de la gestion de ces pêcheries, les captures de poissons immatures pourraient représenter jusqu’à 50 ou 70% des captures. En bref, ces données de mauvaise qualité ou tout simplement indisponibles rendent difficile l’évaluation du statut des espèces de thons et d’espadons de la région.

Pêche illicite, non déclarée et non réglementée (pêche INN)

À travers le monde, la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) est un problème majeur, lié à l’absence de système de gestion efficace, mais aussi à une pression commerciale toujours plus grande sur des ressources en diminution.
La Méditerranée ne fait pas exception.


Un bon exemple en est l’usage des filets dérivants qui continue à grande échelle, malgré leur interdiction en Méditerranée.

Tout traitement poussé du problème de la pêche INN se heurte à des obstacles aussi multiples que considérables qui sont autant de facteurs contraignants non négligeables.

- Les contraintes financières limitent la fréquence et l’intensité des opérations de surveillance, l’utilisation
de navires de patrouille par exemple.
- La mise de place de programmes de formation adéquats.
- Le déploiement à grande échelle d’instruments de suivi, contrôle et surveillance (SCS).
- L’absence de régime juridique applicable en haute mer.

Il faut également prendre en compte les coûts sociétaux, tels que le chômage dans le secteur de la pêche et l’ensemble de la filière (amont et aval), qui peuvent résulter (au moins à court terme) de la promulgation et de l’application de lois réduisant l’effort de pêche.

Malgré ces contraintes, il est indispensable d’adopter des mesures légalement contraignantes pour réglementer la pêche en haute mer, afin d’empêcher le pillage des ressources marines par des bateaux pratiquant la pêche
INN. Au niveau international, elles doivent inclure l’établissement d’une autorité centrale de suivi de contrôle et d’application pour réglementer la pêche en haute mer et le développement d’un système mondial de suivi des navires. Il faut coopérer à la mise en place commune et la mise à jour en temps réel d’une liste de navires autorisés à la pêche en haute mer et d’une liste rouge des navires et des sociétés qui n’ont pas respecté les
mesures de protection de l’océan.

Au niveau régional, les mesures nécessaires pour s’attaquer à la pêche INN en mer Méditerranée incluent la création d’un registre régional des navires de pêche et une révision du rôle de la Commission Générale des Pêches pour la Méditerranée (CGPM) pour faciliter la mise en place de mesures telles que l’inspection des navires en mer.

Les pays de la Méditerranée doivent aussi mettre en oeuvre des plans d’action contre la pêche INN, comme le
requiert le Plan d’action international de la FAO (Nations Unies). À ce jour, l’Espagne est le seul pays méditerranéen à avoir adopté un Plan d’action national contre la pêche INN.

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Effets sur l’ensemble de l’écosystème


La Commission Générale des Pêches pour la Méditerranée a publié en 2004 un rapport sur l’effet des activités de pêche sur les écosystèmes marins. Il y était indiqué que tous les problèmes associés aux activités de pêche à travers le monde se retrouvent dans le bassin.

La Méditerranée supporte des activités de pêche intensive à l’aide d’engins variés. Divers habitats sont visés, des hauts-fonds aux environnements d’eau profonde alors qu’ils abritent d’importants éléments de la biodiversité.

Le rapport de la CGPM indique que les effets de la pêche vont au-delà de la seule surpêche, qui n’entraîne que la diminution de l’espèce visée. Il est évident que l’écologie de la Méditerranée est profondément affectée par la pêche, comme le montrent les modifications d’écosystèmes entiers et les changements de la structure des réseaux alimentaires.

Les captures commerciales et accessoires menacent la survie de certaines espèces de raies et de requins.

La pêche aux lignes de fond tue ou rend invalide un nombre considérable d’oiseaux de mer et de tortues qui sont de plus en plus menacés.

Les principaux engins de pêche utilisés en Méditerranée sont connus pour avoir un impact sur les espèces de cétacés, bien que ce soient les filets dérivants qui posent les problèmes les plus criants.

La pêche artisanale et la rareté croissante des ressources alimentaires due à la surpêche accentuent la pression sur le phoque moine, une espèce déjà très menacée. Enfin le rapport indique que l’effet du chalutage sur les herbiers est considérable à cause du déplacement des sédiments et des dégâts directs sur la végétation, tandis que la pêche à la dynamite continue à poser des problèmes dans certaines zones.

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Filets dérivants : les murs de la mort


En novembre 2003, la Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l’Atlantique (ICCAT), a
émis une recommandation contraignante qui interdisait en Méditerranée l’utilisation de filets dérivants pour la
pêche des grands poissons pélagiques tels que le thon et l’espadon.

Cette recommandation faisait suite à la série d’accords internationaux qui commença par l’adoption de deux résolutions par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1991 et 1992. Ces résolutions recommandaient un moratoire total sur l’utilisation des filets dérivants avant la fin juin 1992. Elles furent renforcées au niveau
européen et méditerranéen par des réglementations contraignantes interdisant totalement l’utilisation des
filets dérivants par les navires de la Communauté européenne.

Quel a été l’effet de ces accords contraignants et de cette réglementation sur la pêche à l’aide des « murs de la mort » en Méditerranée ?

Alors que cette procédure politique complexe a permis la restructuration de certaines flottilles utilisant des filets dérivants, d’autres ont connu une croissance rapide. Les pays d’Afrique du Nord et la Turquie sont des cas d’espèce.

Malgré une législation en place interdisant les filets dérivants, leurs flottes ont continué à croître, grâce à l’achat de matériel aux grecs et aux italiens qui, eux, se restructuraient. Selon des informations récentes, la flotte marocaine serait composée de 177 navires (bien que le Maroc ait reconnu avoir plus de 300 navires à filets dérivants en exploitation).

Parmi les autres grandes flottes, la flotte italienne comprend 90 à 100 navires, la flotte turque 45 à 100 et
la française entre 45 et 75. Il existe également des indices suggérant que, parmi les autres pays d’Afrique du Nord, l’Algérie serait un important utilisateur de filets dérivants, mais aucune preuve solide ne vient confirmer ces
soupçons.

Les filets dérivants, souvent longs de 10 à 12 kilomètres, sont sous haute surveillance depuis longtemps, à cause des prises accessoires que leur utilisation implique. Il ne fait aucun doute que ces filets dérivants ont encore des conséquences considérables en Méditerranée.

En mer d’Alboran le flanc oriental du détroit de Gibraltar, leur utilisation menace la dernière population saine de dauphins communs en Méditerranée. Un autre sujet d’inquiétude est la mortalité des dauphins bleus et blancs dans la région des Îles Baléares. En fait, il existe un consensus général sur les effets néfastes des filets dérivants sur l’ensemble des cétacés.

Chaque année, les prises accessoires de requins bleus, de renards de mer et de requins taupe bleus sont estimées à 7 à 8 000 cas pour chacune de ces espèces en mer d’Alboran, et à plus de 27 000 par espèce dans
l’Atlantique.

Indubitablement, le problème des filets dérivants est encore d’actualité en Méditerranée. Étant donnée
l’existence d’instruments légaux solides pour s’attaquer à cette méthode de pêche très destructrice, l’UE, la CGPM et l’ICCAT devraient en priorité les appliquer et les faire respecter strictement, afin de mettre fin à une pratique qui ne devrait plus exister depuis longtemps.

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Les tortues de mer menacées


On trouve trace des premières tortues à l’époque des dinosaures, il y a environ 200 millions d’années. Les sept
espèces de tortues de mer présente sur le bassin sont en danger.

On trouve trois espèces de tortues en Méditerranée, mais deux seulement s’y reproduisent. L’espèce la plus commune est la tortue caouanne (Caretta caretta) qui niche dans plusieurs sites méditerranéens, surtout dans le bassin oriental. On trouve la tortue verte (Chelonia mydas) surtout dans les eaux de la Méditerranée orientale, bien qu’elle ait quelques sites de ponte au sud-est de la Turquie et à Chypre. Pour sa part, la tortue luth (Dermochelys coriacea) est rarement observée en Méditerranée.

Les tortues sont affectées par bon nombre de pratiques de pêche différentes utilisées en Méditerranée, que ce soit les palangres de surface et de fonds, les filets dérivants et le chalutage. Des zones de protection doivent être délimitées dans les environs des plages de nidification pour empêcher que les tortues soient blessées ou tuées.

Il est inquiétant de constater que la campagne méditerranéenne d'élimination des filets dérivants a pris du retard, et que,parallèlement, l'utilisation de ces filets dans des zones de conservation des tortues sur les côtes d'Afrique du Nord et de Turquie a aussi repris.

Les tortues souffrent également de la pollution de la Méditerranée par des substances toxiques et des détritus.
Plus de 20% des tortues examinées à Malte avaient ingéré des débris de plastique ou de métal et/ou des
hydrocarbures. Les tortues sont particulièrement sensibles à la pollution par hydrocarbures et sont également vulnérables aux rejets industriels et urbains.

En plus des problèmes dus aux pêcheries et à la pollution, la ponte des tortues peut être perturbé par des changements sur leurs sites de ponte. Ceux-ci peuvent être rendus inutilisables par l’aménagement du littoral. D’autres facteurs ont également une incidence sur la ponte:

- La pollution lumineuse ;
- Les bruits d’avion ;
- La présence d’êtres humains ou de chiens ;
- L’installation de mobilier de plage, en modifiant la gamme des températures du sable, peut changer le taux
de masculinité des petits ;
- Les ornières peuvent constituer un piège qui empêche les
jeunes tortues d’atteindre la mer.

Le développement du tourisme et du cortège d’infrastructures qu’il suppose occuppe donc une place centrale et ne peut qu’accentuer ces problèmes, à moins que des mesures spécifiques ne soit prises.

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Les fermes de thons rouge: Une catastrophe annoncée


Il y a plus de 2 000 ans, le philosophe grec Aristote décrivait la migration et la reproduction du thon rouge
en Méditerranée dans son traité intitulé Histoire des animaux.

Déjà dans l’empire romain, la pêche au thon était une des activités les plus stables. Cette pêcherie, qui est l’une des plus rentable au monde, est aujourd’hui menacée par des pratiques industrielles et une absence de protection.

En 1999, Greenpeace a publié un rapport soulignant la diminution de la population de thons rouges en mer
Méditerranée, avec un déclin de 80% de la biomasse de thons rouges adultes - la biomasse du stock de géniteurs - en 20 ans. Chaque année, beaucoup trop de jeunes thons étaient capturés et des flottilles pirates puisaient sans vergogne et sans contrôle dans les stocks.

Depuis lors, non seulement la surpêche s’est intensifiée, mais une nouvelle activité industrielle visant les thons est apparue et constitue une menace supplémentaire pour la survie du thon en Méditerranée. Il s’agit de la capture, du transport par remorquage et de l’engraissement du thon dans des cages tout le long de la côte méditerranéenne, ou «élevage du thon».

Des senneurs industriels et des remorqueurs sillonnent toute la région à la recherche de thons, aidés par une flottille d’avions et d’hélicoptères, pour repérer les bancs de poissons.

L’élevage de thons est une activité très rentable, destinée au marché japonais. Alors qu’il faudrait diminuer la
pêche pour aider le stock méditerranéen à se reconstituer, la perspective de bénéfices rapides a attiré toujours plus de capitaux. Cela s’est traduit par des nouveaux navires de pêche, toujours plus puissants, toujours mieux équipés, en mot toujours plus « efficaces » en termes de pression de pêche, de nouvelles installations de stockage et même de nouveaux aéroports pour exporter le thon.

Les gouvernements ont largement contribué à cette expansion rapide : les subventions de l'Union Européenne, pas moins de 34 millions de dollars depuis 1997, sont venus s’ajouter aux investissements massifs venus du Japon et d’Australie pour encourager encore l’augmentation des prises.

Ces pratiques ont eu pour résultat d’augmenter les prises de jeunes thons et de rendre encore plus difficile la
mission de l’ICCAT, l’organisme multilatéral chargé de la gestion des populations de thons dans l’Atlantique et la
Méditerranée.

Personne ne connaît la quantité exacte de thon pêchée en Méditerranée, mais il est généralement reconnu qu’elle dépasse le Total Admissible des Captures (TAC). Le TAC actuel pour l’Atlantique et la Méditerranée est de 32 000 tonnes, se situe au delà des recommandations des scientifiques et ne permet pas un gestion durable.

On estime qu’en 2003, environ 21 000 tonnes de thons rouges ont été capturés et mis en cage.

Actuellement la capacité totale des cages du pourtour méditerranéen dépasserait 50 000 tonnes.

Les grandes quantités de poissons nécessaires à l’alimentation du thon d’élevage constituent également un problème. Il faut jusqu’à 20 kilogrammes de poissons-fourrage pour produire un kilogramme de thon. On estime que 225 000 tonnes de poissons-fourrage sont consommées annuellement par les cages méditerranéennes, la plupart de ce tonnage provenant d’Afrique de l’Ouest, d’Atlantique Nord et d’Amérique du sud. Un rapport
récent a souligné le risque d’introduire des maladies chez les espèces locales de poissons via les poissons-fourrage, comme cela s’est déjà produit lors d’opérations d’engraissement du thon en Australie.

La contamination de stocks de poissons locaux importants tels que la sardine ou l’anchois pourrait s’avérer désastreuse pour les pêcheurs locaux. En application du principe de précaution, ce risque est inacceptable.

La demande en poisson-fourrage pousse également les pêcheurs à se tourner vers des espèces qui n’étaient pas pêchées commercialement auparavant. C’est le cas de la sardinelle ronde dans la mer d’Alboran, où l’augmentation de la pêche de cette espèce met en danger l’une des populations de dauphins les plus prospères de Méditerranée.

L’élevage du thon en Méditerranée signifie qu’une ressource jusqu’alors commune et partagée par les cultures qui pratiquent la pêche en Méditerranée est désormais aux mains de quelques investisseurs. Non seulement le thon rouge est en train d’être privatisé et surexploité, mais ce sont toutes les autres pêcheries de la région qui sont également mises en péril.

En 2004, d’importantes prises ont eu lieu dans les eaux territoriales de la Libye, autour de Chypre et dans le golfe d’Antalya, dans les eaux territoriales turques, où les thons trouvaient jusque là refuge. Restaurer des zones de reproduction et d’alimentation sûres en les protégeant de la pêche serait un pas important vers la restauration des stocks appauvris de thon rouge.

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Les baleines et les dauphins menacés


Dix-huit des espèces de baleines et de dauphins connues en Méditerranée sont classées parmi les espèces en danger ou menacées par le Protocole sur les aires spécialement protégées (ZPS) et la diversité biologique en Méditerranée, et leur protection est recommandée.

Plusieurs activités humaines menacent les populations de cétacés (baleines, dauphins et marsouins) en Méditerranée, mais le plus grand danger provient de certaines méthodes de pêche. Plusieurs engins utilisés sont non sélectifs ; des espèces menacées sont régulièrement prises dans les mailles des filets et se noient.

Ces victimes sont classées dans les fameuses «prises accessoires».


Beaucoup s’inquiètent de la grande proportion de prises accessoires dans les pêcheries d’espadons de Méditerranée qui utilisent les filets dérivants. On estime, par exemple, que 1 682 cétacés ont été ainsi capturés par les navires italiens équipés de filets dérivants en 1991.

Nous l’avons vu, bien que les filets dérivants soient théoriquement interdits en Méditerranée, leur utilisation reste fréquente.

Le cachalot est particulièrement menacépar les filets dérivants. A la fin des années 90, Greenpeace a documenté la présence de 30 cachalots pris dans les filets dérivants en une seule saison de pêche. Les filets dérivants marocains ont longtemps constitué une grave menace sur la dernière population prospère de dauphins communs de toute la Méditerranée.

Toutefois le « cas » marocain devrait se résorber avec le renouvellement de l’accord de pêche avec l’UE qui comporte un important volet consacré à l’éradication du maillant-dérivant dans les flottilles marocaines.

D’autres engins de pêche ont un impact sur les populations de cétacés, mais dans une moindre mesure. Le trafic maritime pose aussi un problème de collisions avec les cétacés. Des cas de collisions ont été rapportés pour 6 espèces de cétacés en Méditerranée. L’espèce la plus menacée par les collisions sont les cachalots, victimes des ferries qui sont de plus en plus rapide. La taille réduite de leurs populations ainsi que leur endémisme génétique inquiète quant à leur capacité à survivre à cette pression supplémentaire.

Lors d’un entretien, un capitaine de ferry a confirmé qu'il entrait en collision avec des cétacés au moins une fois par an.

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Les espèces allochtones


Les espèces introduites, ou «allochtones», peuvent avoir de graves répercussions sur l’environnement marin, où elles entrent en concurrence avec les espèces indigènes et modifient la structure des communautés et des habitats.

Les espèces étrangères peuvent être introduites par accident ou relâchées délibérément. À ce jour, plus de 600 espèces exotiques ont été observées en mer Méditerranée, avec un taux d’introduction au plus haut dans les années 1970 et 1980. On estime qu’entre 2000 et 2005, une espèce étrangère a été introduite en Méditerranée toutes les quatre semaines.

Le mode d’introduction des espèces varie beaucoup à travers la Méditerranée. Le taux élevé d’introduction dans le bassin oriental est attribué au canal de Suez.

Dans le bassin occidental, le transport maritime et l’aquaculture sont largement responsables. Le nord de l’Adriatique et le Sud de la France sont considérés comme des « points chauds » pour l’introduction des espèces, avec un total cumulé de 166 introductions connues, essentiellement dans les écosystèmes lagunaires.

Ces espèces allochtones peuvent avoir de graves répercussions sur l’environnement marin, comme la modification du type d’habitat.

Par exemple, les herbiers de Posidonia, qui constituent des zones de fraye et d’alevinage importantes pour de nombreuses espèces de poissons, peuvent être complètement remplacés par des forêts denses de Caulerpa. Cette algue contient une toxine dont on pense qu’elle inhibe la croissance des autres espèces. Ces effets négatifs sur les écosystèmes peuvent ensuite avoir des conséquences néfastes sur les pêcheries, l’aquaculture, le trafic maritime, le tourisme et la santé humaine.

Des exemples spécifiques ont été observés partout dans la région.


Le déclin rapide des populations d’étoiles de mer Asterina gibbosa, de crevettes Melicertus kerathurus et de méduses Rhizostoma pulmo dans les eaux israéliennes s’est produit parallèlement à l’augmentation des populations d’espèces exotiques.

Le rouget-barbet (Mullus barbatus) et le merlu (Merluccius merluccius) ont été chassés vers des eaux plus profondes par des concurrents exotiques.

La palourde de Manille (Ruditapes philippinarum) l’emporte dans la compétition avec les espèces indigènes et les remplace.

Une explosion de la population de méduses (Rhopilema nomadica) en Méditerranée orientale a eu des conséquences sur le tourisme et le fonctionnement des navires et des centrales électriques.

Les conséquences négatives de l’introduction de telles espèces exotiques ne sont généralement pas compensées par leur utilisation comme ressource commercialisable.

Les réserves marines confèreraient une certaine protection à la Méditerranée contre les effets négatifs des espèces allochtones.

Globalement, les habitats et les stocks dégradés sont plus vulnérables à l’installation de nouvelles espèces que quand ils sont en bonne santé. On sait maintenant que l’algue dite « tueuse » la Caulerpa ne fait que porter le coup de grâce à des herbiers de posidonie déjà dégradés.

Une nouvelle espèce ne doit pas seulement être introduite physiquement dans une zone pour s’y établir, mais doit aussi survivre, se reproduire et se répandre, ce qui peut être affecté par de nombreux facteurs. Il est démontré qu’un niveau important de perturbations humaines peut augmenter le succès des espèces envahissantes.

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Les autres dangers pour la Méditerranée sont :

- l'accroissement du trafic maritime,
- le tourisme,
- la pollution,
- le changement climatique...

Pour plus d'informations sur ces sujets lire le dossier Greenpeace

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Les propositions de Greenpeace


Greenpeace fait campagne pour un réseau mondial de réserves marines qui couvrirait 40% de la superficie des
océans de la planète, pour garantir des mers et des océans propres et sains. Dans un contexte méditerranéen, cela signifie la mise en place d’un réseau de réserves marines représentatif, comprenant des réserves de grande taille en haute mer et, plus près des côtes, une mosaïque de réserves marines plus petites associées à des zones de pêche soigneusement gérées et durables.

Un tel réseau est nécessaire si nous voulons arrêter et inverser le déclin de la riche biodiversité de la région, et il y a de plus en plus de raisons de penser qu’il serait bénéfique également pour les pêcheries.

Comme première étape vers la mise en place d’un réseau méditerranéen, Greenpeace a dressé une carte des zones clef qu’il conviendrait de classer en réserves marines. Le réseau proposé inclut des exemples des différents habitats trouvés dans la région, ainsi que des zones que l’on sait être d’importants sites de fraye et d’alevinage, indispensables au bon fonctionnement de l’écosystème.

Le manque de données disponibles sur certaines parties de la région (surtout dans le bassin oriental) et sur certaines espèces et certains habitats n’empêche pas la conception d’un réseau.

C’est l’un des points forts du réseau de réserves marines comme outil de conservation : dès lors qu’il est de taille suffisante et qu’il inclut une sélection complète des habitats de la région, le réseau atteint son but.

Ces propositions de Greenpeace doivent bien sûr être accompagnées de mesures complémentaires d'envergure
pour pouvoir atteindre les objectifs de durabilité des activités liées aux ressources de la mer Méditerranée.

Si les réserves marines sont introduites sans une stratégie d'accompagnement pour la phase de transition et la
participation de toutes les parties prenantes, les bénéfices pour les communautés méditerranéennes ne seront que de très court terme.

En l'absence de ces mesures et au vu du rythme actuel de l'exploitation, nos analyses indiquent que la dégradation et la perte des ressources naturelles auront des impacts socio-économiques importants.

Greenpeace affirme qu'il est nécessaire de mettre en place les réserves marines pour :

- Protéger les ressources naturelles,
- Permettre la pérennisation des nombreuses activités économiques en Méditerranée et sur son pourtour,
- Garantir aux communautés côtières une amélioration de la qualité de vie.

Greenpeace s’est efforcé d’utiliser autant que possible les meilleures informations disponibles pour la sélection des réserves proposées.

Nous reconnaissons cependant qu’il est crucial d’apporter encore des améliorations avec une vraie participation des différentes parties prenantes, en particulier des communautés côtières.

La proposition de Greenpeace sur un réseau régional de réserves marines repose sur des données très complètes recueillies pendant plusieurs mois concernant la diversité biologique et l’océanographie physique de la
Méditerranée.

Une fois recueillies, les données (pour la plupart spatiales, mais aussi quantitatives), ont été numérisées et entrées dans la base de données d’un Système d’Informations Géographiques (SIG). Ce logiciel de cartographie permet de superposer différents ensembles de données. Il est alors possible, en regardant le «sandwich» ainsi obtenu, de déterminer les zones les plus importantes d’un point de vue écologique et de choisir celles qui peuvent être regroupées pour constituer un réseau régional représentatif, en s’assurant qu’au moins 40% de chaque habitat soient inclus.

Les couches de données utilisées pour cartographier notre réseau incluent :

- La répartition des espèces (baleines, dauphins, phoques et poissons),
- Les zones importantes pour les espèces marines (les zones de fraye et d’alevinage et les plages de nidation
par exemple),
- Les habitats (les monts sous-marins et les herbiers de posidonie - par exemple),
- Les sites déjà identifiés comme zones à protéger en priorité (les sites ASPIM ou Natura 2000 par exemple).

Le processus a encore été amélioré grâce à l’apport d’expertise de la part de scientifiques spécialistes de la
région. L’étape suivante consiste en l’examen de la proposition par toutes les parties prenantes pour affiner les cartes à partir de nouvelles informations et de considérations pratiques.

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Les sites proposés comme réserve marines


1. Bassin d’Alboran
Le bassin d’Alboran est l’endroit où se rencontrent les eaux froides de l’Océan Atlantique et les eaux plus chaudes de la Méditerranée. C’est aussi une route de migration pour de nombreuses espèces de poissons, de baleines, de dauphins et de tortues. Le bassin d’Alboran contient des zones de remontée des eaux profondes (upwelling) dans lesquelles la vie marine est florissante.

Cette zone est un lieu de frai pour les pilchards et les anchois. Elle est également importante pour un certain nombre d’espèces de baleines et de dauphins, dont les dauphins bleus et blancs, les dauphins communs, les grands dauphins et dauphins de Risso, ainsi que les globicéphales noirs. On trouve dans le bassin d’Alboran des éléments vulnérables qui sont caractéristiques des zones profondes, dont des monts sous-marins et des coraux de profondeur.

2 et 6. Monts sous-marins
Ces zones correspondent à des monts sous-marins isolés en Méditerranée (on trouve également des monts
sous-marins dans plusieurs autres aires marines protégées parmi celles proposées). Les monts sous-marins abritent de nombreuses espèces à la fois uniques et vulnérables. En plus des importantes communautés d’espèces des profondeurs qu’on y trouve, les monts sous-marins constituent d’importants lieux de reproduction et d’alimentation pour des espèces qui vivent dans des eaux moins profondes.

3. Les Baléares
Les eaux qui entourent les Baléares constituent une zone de frai importante pour les thons et les espadons, deux espèces migratoires surexploitées, ainsi que pour de nombreuses autres espèces comme les pilchards, les sardinelles rondes et les anchois.

On trouve dans cette zone des coraux de profondeur et des suintements froids. C’est également une zone importante pour les cachalots. Le grand requin blanc, une espèce vulnérable, est recensé dans cette zone.

4. Golfe du Lion
Le golfe du Lion est une zone sous l’influence du delta du Rhône, qui a été classé Réserve de biosphère de l’UNESCO et site Ramsar. Cette zone marine est un lieu de frai important pour les pilchards, les anchois, les sardinelles rondes et les crevettes. C’est également une zone importante pour les cachalots. On y trouve des suintements froids et des coraux de profondeur.

5. Côte algérienne
Cette zone est un lieu de frai pour les anchois et une aire importante pour les cachalots. On y trouve des coraux de profondeur.

6 . voir 2

7. Côte carthaginoise
C’est une zone importante pour les cachalots et un lieu de frai pour les anchois. On y trouve des pilchards, des sardinelles rondes, des merlans bleus, des crevettes rouges et des grands dauphins. La côte est une zone de nidification et une route de migration pour les tortues des mer.

8. Mer Ligure
La mer Ligure bénéficie d’un système marin qui fait remonter des eaux profondes riches en nutriments vers la côte. Cela en fait une zone de haute productivité biologique où l’on trouve une grande diversité d’espèces. C’est un lieu d’alimentation important pour les baleines et les dauphins, dans lequel on trouve environ 13 espèces de cétacés. Les populations méditerranéennes de rorqual commun (Balenoptaera physalus) pourraient être en train d’évoluer pour devenir une "nouvelle" espèce distincte.

On trouve également dans cette zone des monts sous-marins et des coraux de profondeur. La mer Ligure est classée comme sanctuaire dans le cadre du système ASPIM du fait de son importance pour les baleines et les dauphins, mais son classement en réserve marine est nécessaire pour protéger complètement ses habitats et sa biodiversité marine.

9. Mer Tyrrhénienne centrale
La mer Tyrrhénienne centrale, située entre la Sardaigne et l’Italie continentale, est une zone importante pour
plusieurs espèces de cétacés dont les rorquals communs, les cachalots et les dauphins communs. Il a été proposé de faire de cette zone une AMP pour les baleines et les dauphins. La mer tyrrhénienne centrale est un lieu de reproduction pour les anchois et une zone importante pour des poissons pélagiques comme le merlan bleu et la sardinelle ronde.

C’est une route de migration pour le thon et une zone importante pour les oiseaux de mer. Cette zone abrite une grande concentration de monts sous-marins, dont le mont Vavilov.

10/11. Détroit de Messine (Nord et Sud)
C’est une zone importante à la fois pour le vaste système de remontée des eaux profondes qui s’y trouve, et parce que c’est une route de migration pour les poissons pélagiques, les baleines et les dauphins. Cette zone contient un grand nombre de monts sous-marins, dont le mont Marsili, l’une des plus grandes structures volcaniques de la Méditerranée, qui s’élève à environ 3 000 m au dessus du fond marin.

C’est une zone importante pour les cachalots et les rorquals communs, et est un lieu de frai pour les thons et les espadons.

12. Détroit de Sicile
Le détroit de Sicile, située entre la Sicile et la Tunisie, fait la jonction entre le bassin oriental et le bassin occidental de la Méditerranée, et abrite de nombreuses espèces de ces deux zones. Cette zone hautement productive biologiquement représente un point extrêmement important pour la biodiversité de la Méditerranée.

C’est une zone importante pour les cachalots et les rorquals communs, ainsi que pour le grand requin blanc. Près de la Sicile, on trouve des monts sous-marins et des coraux de profondeur. Sur le long de la côte tunisienne, on trouve des plages de nidification pour les tortues, des herbiers de posidonie et des champs d’éponges.

13. Le littoral tuniso-lybien

14. Escarpement maltais
Cette zone, qui va du sud de la Sicile aux eaux entourant Malte, est une des grandes zones de biodiversité de la Méditerranée. Elle contient une aire importante pour les jeunes anchois. Elle est également importante pour les dauphins communs.

L’ACCOBAMS a proposé d’en faire une aire marine protégée. On pense que les eaux entourant Malte sont également un lieu de reproduction pour les grands requins blancs.

15. Monts de Médine
C’est une zone importante contenant des habitats d’eau profonde ainsi que la dorsale de Médine (Malte) et quelques monts sous-marins, dont les monts Epicharme et Archimède.

16. Golfe de la grande Syrte
Cette zone est un lieu d’alimentation important pour le thon rouge. On trouve le long de la côte des herbiers de posidonie et des plages de nidification pour les tortues.

17. Pointe cyrénaïque
Cette zone côtière et marine de l’Est de la Libye a été décrite comme l’un des "dix dernier paradis" de la
Méditerranée. La zone côtière contient des herbiers de posidonie, ce qui en fait une zone de nourricerie importante pour les poissons. Des tortues viennent pondre sur les plages de cette zone. Plus au large, on trouve des monts sous-marins, dont le mont Hérodote, et des suintements froids.

18. Adriatique septentrionale
Le nord de l’Adriatique est une zone de reproduction importante pour les pilchards et les anchois. La zone côtière croate qui la borde a été proposée comme aire protégée pour les grands dauphins par l’Institut Thétis. Cette zone abrite également une grande diversité d’espèces de poissons dont des thons, des espadons et des requins. Des herbiers de posidonie sont présents le long des côtes croates et italiennes.

19. Fosse de Pomo/Jabuca
Cette zone est un lieu de reproduction important pour les merlus, les anchois et d’autres espèces de la Méditerranée. Elle est d’une importance cruciale pour de nombreuses populations de poissons de l’Adriatique.

Du fait de cette importance, la chalutage a été interdit dans une partie de cette zone en 1998. On y trouve également une zone avec des suintements froids.

20. Talon de l’Italie
La zone marine située au large du "talon" de la botte italienne abrite d’importants récifs coralliens profonds,
où l’on trouve notamment le corail blanc rare Lophelia.

21. Fosse hellénique
La fosse hellénique est une zone importante pour les cachalots et pour la baleine à bec de Cuvier. La protection de cette zone a été recommandée par Pelagos, une ONG marine. La zone située au sud-ouest de la Crète a été recommandée comme aire marine protégée pour les cachalots par l’ACCOBAMS.

Cette zone abrite des éléments caractéristiques des grands fonds dont la fosse de Calypso, la plus profonde de la Méditerranée, et des habitats d’importance comme des monts sous-marins et des suintements froids. La côte grecque qui la borde abrite des plages de nidification pour les tortues et un certain nombre d’aires côtières protégées.

La protection de cette zone a été recommandée par le WWF et l’UICN. Elle est partiellement protégée depuis 2006 par une interdiction de chalutage établie par le CGPM.

22. Olimpi
Cette zone située au sud de la Crète recèle, dans le champ de boue d’Olimpi, d’importants éléments caractéristiques des grands fonds, parmi lesquels des volcans de boue, des suintements froids et des poches hyper-salines.

Elle abrite des communautés microbiennes importantes.

23. Golfe de Saronikos
C’est une zone importante pour les dauphins communs. Elle est incluse dans une proposition d’AMP plus étendue pour les dauphins communs que recommande l’ACCOBAMS. C’est un lieu de nourricerie pour le merlu (Merluccius merluccius), l’une des espèces les plus importantes commercialement en Méditerranée.

24. Les Sporades
Cette zone est importante pour les phoques moines de Méditerranée. Elle est classée comme aire protégée par l’UICN et fait partie des sites Natura 2000 grecs. Elle est incluse dans une proposition d’AMP plus étendue pour les dauphins communs que recommande l’ACCOBAMS.

25. Mer de Thrace
Cette zone est considérée comme un important lieu de nourricerie pour de nombreuses espèces, dont le merlu, le bouquet commun (crevette rose) et l’anchois.

Le nord de la Mer Egée est la dernière zone en Méditerranée où l’on trouve encore des marsouins communs. Des phoques moines de Méditerranée et des dauphins communs y sont également présents. La côte qui borde cette zone fait partie du réseau Natura 2000 grec.

26. Nord-est de la mer Egée
Le nord de la mer Egée est la dernière zone en Méditerranée où l’on trouve encore des marsouins communs. La réserve proposée dans le nord-est de la mer Egée correspond à une zone importante pour les dauphins communs et est incluse dans une proposition d’AMP plus étendue pour les dauphins communs recommandée par l’ACCOBAMS. La côte qui borde cette zone fait partie du réseau Natura 2000 grec.

27. Entre la Crête et la Turquie.
Cette zone qui contient des monts sous-marins est également une zone importante pour les dauphins communs (qui est incluse dans une proposition d’AMP pour les dauphins communs recommandée par l’ACCOBAMS). Les zones côtières grecques qui bordent cette zone font partie du réseau Natura 2000 grec. Les zones côtières turques abritent des plages où viennent pondre des tortues de mer.

28. Bassin levantin central
Une zone de haute mer importante contenant de nombreux monts sous-marins et des suintements froids. Cette zone est un lieu de reproduction pour l’espadon, une espèce commercialement importante en Méditerranée.

29. Monts Anaximandre
Cette zone située au sud de la Turquie contient les monts Anaximandre dans lesquels ont trouve des monts sous-marins, des volcans de boue et des suintements méthanier froids. La côte voisine abrite un certain nombre de plages où les tortues de mer viennent nidifier.

30. Le détroit de Chypre
Les eaux situées entre Chypre et le sud de la Turquie sont un lieu de reproduction pour le thon rouge (Thunnus thynnus), l’auxide (Auxis rochei) et la thonine noire de l’Atlantique (Euthynnus alleteratus). Les côtes chypriotes et turques qui la bordent abritent des plages de nidification pour des espèces de tortues de mer en danger comme les carets (Caretta caretta) et les tortues vertes (Chelonia mydas).

31. Mont Eratosthène
Le mont Eratosthène est situé au sud de Chypre et au nord du delta du Nil, et s’élève au dessus du fond marin jusqu’à la hauteur de 800m sous le niveau de la mer.

On peut y trouver des espèces de coraux rares comme Caryophyllia calver et Desmophyllum cristagalli. Cette zone est également importante pour certaines espèces de bal eines et de dauphins, comme le cachalot, le rorqual, le grand dauphin et le dauphin bleu et blanc.

La côte chypriote abrite une grande concentration de plages de nidification pour les tortues.

32. Côte phénicienne
Cette zone est une importante route de migration pour les thons et un lieu de reproduction pour les tortues carets (Caretta caretta) et vertes (Chelonia mydas), ainsi que pour les requins. On trouve dans cette zone des espèces de requins menacées comme le requin taureau (Carcharias taurus), le squale chagrin (Centrophorus
granulosus) et l’ange de mer (Squatina squatina).

Les eaux côtières qui bordent cette zone contiennent des sources hydrothermales et leurs communautés biologiques associées.

33. Delta du Nil
Les profondeurs du delta du Nil, qui recèlent des canyons sous-marins et les suintements froids associés, sont des zones de haute biodiversité.

Les suintements froids génèrent des boues, divers gaz et fluides, et abritent une grande diversité microbienne. Ces éléments importants et caractéristiques des fonds marins sont vulnérables, ce qui a incité le CGPM à établir une aire protégée dans laquelle le chalutage est interdit.

Cette zone est également un lieu d’alimentation important pour divers poissons, dont le thon.

Le littoral
La définition des réserves marines proposée par Greenpeace s’applique à des réserves marines à grande échelle, comme celle proposée ici pour la haute mer en Méditerranée. Il est tout aussi important d’établir un réseau de réserves marines dans la zone côtière, mais, à cause du mouvement des espèces et du type de pêche, elles devront être conçues à une échelle différente.

La haute mer est caractérisée par des phénomènes de grande ampleur: migration des espèces pélagiques, montagnes et crêtes sous-marines, variations des conditions océaniques. De même, les flottes de pêche en haute mer sont conçues pour les longues distances.

La zone côtière, par contre, se caractérise par des phénomènes plus localisés : récifs rocheux, herbiers de posidonie, estuaires et plages de nidation des tortues, etc.

Les flottes de pêche côtières opèrent généralement dans un périmètre de quelques kilomètres, et non de centaines de kilomètres comme c’est le cas pour la grande pêche. C’est pourquoi il est impossible de se contenter d’étendre les réserves marines à grande échelle de la haute mer jusqu’à la zone côtière.

Le réseau de réserves marines côtières devra être établi en concertation étroite avec l’ensemble des acteurs des communautés locales, afin de garantir le maintien d’un accès équitable aux ressources de pêche. Les avantages des réserves marines en termes d’éducation, de recherche, de loisir et de tourisme seront également partagés entre les communautés côtières.

Malgré la différence d’échelle, les mêmes principes écologiques s’appliquent pour la mise en place d’un réseau de réserves marines dans la zone côtière. Ces principes sont les suivants :

- Le réseau doit couvrir une proportion adéquate des zones marines. Nous avons déjà évoqué ce qui constitue une proportion adéquate.
- Chaque type d’habitat doit être protégé, pas seulement les sites rares, uniques ou encore intacts. Il ne faut pas négliger les exemples d’habitats communs, souvent abîmés mais essentiels pour les espèces marines.
- La zone protégée de chaque type d’habitat doit inclure une proportion adéquate de cet habitat, ainsi que de nombreux sites.

S’il est bien conçu, le principe d’un réseau de réserves marines côtières sera soutenu et respecté par les communautés locales, auxquelles il bénéficiera non seulement à l’intérieur des réserves (éducation, recherche, loisir et tourisme, etc.) mais aussi dans les pêcheries artisanales situées à proximité.

La preuve en a été apportée par le réseau de réserves marines de Sainte-Lucie, aux petites Antilles. Ce réseau a été mis en place sur environ 35% de la surface du récif.

- Après trois ans de protection, la biomasse des espèces commerciales de poisson avait triplé à l’intérieur des réserves et doublé dans le reste du récif.
- Après cinq ans de protection, l’augmentation des prises en dehors de la réserve atteignait 46 à 90%118.

Plus près de nous, une série de réserves marines a été mise en place en 1995 dans la mer Rouge en Égypte. Au bout de seulement cinq ans de protection, ces réserves ont permis une augmentation de plus de 60% des captures par unité d’effort dans une pêcherie adjacente.

Afin de s’assurer que les avantages des réserves marines ainsi que l’accès aux zones de pêche soient répartis équitablement le long des côtes, la conception du réseau de réserves doit prendre en compte à la fois des acteurs sociaux et biologiques.

D'autres informations, telles que :
- Prendre soin des zones non protégées,
- L’adoption d’une gestion reposant sur les écosystèmes,
- L’application du principe de précaution,
- L’éradication des pratiques de pêche destructrices,
- L’élimination de la pêche pirate,
- La réduction significative de la surcapacité des flottes de pêche,
- La fin de la pollution,
et le paysage politique particulier de la Méditerranée, sont également évoquées dans le rapport de Greenpeace, ainsi que les mesures (ou politique) de protection. Toutes les infos ICI

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Au pied de la criée de Port-la-Nouvelle, comme dans les autres ports de Méditerranée, les chalutiers sont à quai pour un mois, victimes d'une diminution de la taille du poisson et de la hausse du prix du gazole.

"Pour un pêcheur, c'est dur de faire rester le bateau à quai, c'est la pire chose qui puisse arriver", se désole le président du syndicat des chalutiers du port, Bernard Pérez, devant les neuf navires amarrés.

Les chalutiers de Sète (Hérault), du Grau-du-Roi (Gard), de Port-Vendres (Pyrénées-Orientales) et de Marseille respectent eux aussi un arrêt de pêche de 35 jours, une mesure prise pour la deuxième année consécutive. Ils sont indemnisés par l'Etat sur la base des revenus des années précédentes.

Cette décision, acceptée par tous les métiers de la mer, répond à une réalité simple : ces gros navires de plus de 20 m ne sont plus rentables en Méditerranée. "On était dans une période très difficile, chaque armement sortait à perte", reconnaît M. Pérez.

Pourtant, la ressource traditionnelle de ces chalutiers, le "poisson bleu" (sardine et anchois), est toujours là. "Les poissons sont disponibles en nombre, avec une tendance à une hausse de la population, notamment pour les anchois", selon le dernier rapport PelMed (Pélagiques Méditerranée) de l'Ifremer.

Mais pour une raison indéterminée (qualité de la nourriture et des conditions environnementales...), on observe une forte mortalité après l'âge d'un an, constate David Roos, scientifique de l'Ifremer à Sète.

Sardines et anchois sont donc présents en grand nombre, mais de petite taille et "il y a une forte diminution de la quantité de poissons adultes capturable par la pêcherie", un phénomène observé depuis 2008, remarque-t-il.

"A Port-la-Nouvelle, le tonnage des poissons bleus est passé de 2.600 à 400 tonnes entre 2008 à 2011, et à Port-Vendres, de 1.200 à 700", précise Stéphane Péron, délégué à la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) pour les Pyrénées-Orientales et l'Aude.

Les "petits métiers", pêcheurs avec des bateaux de petit tonnage, s'en sortent encore. Mais les chalutiers, gros consommateurs de gazole, ont du mal à survivre. "Pour 1.800 euros de recette par jour, on dépense 1.400 à 1.500 euros en gazole" et il faut encore payer l'équipage et les frais annexes, précise Bernard Pérez, armateur de l'Edouard-François.

"On aurait un gazole à un prix raisonnable de 0,40 centime, au lieu de 0,75 actuellement, les bateaux seraient rentables, on pourrait donner un salaire décent à l'équipage", estime-t-il.

Les pêcheurs de "bleu" ont bien tenté de pallier le manque à gagner en se tournant vers le poisson "blanc", comme le merlu, mais celui-ci est en diminution, victime de la surpêche.

Aujourd'hui, les chalutiers de la côte méditerranéenne française se trouvent donc dans une impasse et beaucoup pensent à cesser leur activité, avec destruction de leur bateau grâce au plan de "sortie de flotte" mis en place par le gouvernement et l'Europe.

"Le 1er juillet, on saura si le bateau est accepté à la casse ou si on reprend la mer...", lance désabusé le patron du Florence-Adeline, Denis Raynaud. "Ils ne veulent plus de nous en Méditerranée", lâche-t-il, désabusé.

"Ma crainte, souligne Bernard Pérez, c'est que tous les chalutiers de Port-la-Nouvelle s'arrêtent", avec la perte de 50 à 60 emplois directs, mais aussi de 200 indirects (criée, mareyeurs, poissonniers...). Déjà, la criée n'est ouverte que trois jours par semaine au lieu de cinq.

Et l'été dernier, le club de rugby de la commune voisine de Sigean a dû innover pour sa traditionnelle "sardinade" : "On a pris des sardines d'Italie, reconnaît le secrétaire du club, Marc Guiboux, celles d'ici étaient trop petites".



Sciences et Avenir 29/04/2012

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