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CO2, taxe carbone... Photosynthèse... Gaz à effet de serre....

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Lima - L'objectif de ne plus émettre de CO2 d'ici 2050, qui figure dans un texte provisoire actuellement négocié à Lima en vue d'un accord en 2015 pour limiter le réchauffement climatique, n'est pas réaliste, a estimé Khalid Abuleif, le principal négociateur saoudien.

Zéro émission (de CO2), nous ne pensons pas vraiment que ce soit réaliste à ce stade, avec la technologie actuelle et le modèle économique que nous avons aujourd'hui, a déclaré le responsable saoudien lors d'une rencontre avec quelques journalistes. Si vous dites +zéro émission sans avancer sur la technologie de capture et de stockage du carbone, cela veut dire que vous abandonnez les énergies fossiles, a-t-il souligné.

Le concept de zéro émission (...) sans une diffusion de la technologie et sans de solides programmes de coopération internationale n'aide pas le processus de négociation, a-t-il ajouté, alors que les pourparlers ont débuté depuis une semaine à Lima pour progresser vers un texte qui doit servir de base à la suite des travaux. Cet objectif de zéro émission en 2050 représente un défi pour le développement futur et durable des exportateurs de pétrole, a-t-il poursuivi. Or, a-t-il fait valoir, il ne devrait pas y avoir de gagnants et de perdants dans tout accord multilatéral.

Pour le négociateur saoudien, si nous laissons le changement climatique se produire, il y aura des perdants comme les états insulaires, les pays les moins avancés, etc. et si nous ne prenons pas les décisions appropriées pour traiter la question du changement climatique, nous allons créer un autre groupe de perdants, a-t-il expliqué.

Le responsable saoudien a souhaité plus de coopération internationale à travers le transfert de technologie et des investissements: cela soutiendrait nos efforts pour diversifier notre économie. Pour que l'Arabie saoudite et les pays dépendants d'une seule ressource fassent partie du monde développé, ils doivent élargir le nombre de secteurs qui contribuent à leur économie, a avancé M. Abuleif.

La diversification économique est essentielle, a-t-il dit, la question est de savoir comment la faire avancer à travers la coopération internationale.

Romandie 9/12/2014

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Lima - Miguel Canete, le commissaire européen chargé du climat, a estimé lundi à Lima que le sentiment d'urgence faisait défaut dans les négociations en vue d'un accord pour limiter le réchauffement de la planète, peu de progrès ayant été faits sur des sujets clés.

Le sentiment d'urgence fait défaut, les questions fondamentales en jeu font retomber les parties dans leurs positions habituelles, a-t-il déploré sur le site de la Conférence de l'Onu sur le climat qui se déroule du 1er au 12 décembre dans la capitale péruvienne. Dans les jours prochains, nous devons redoubler d'efforts pour écouter les préoccupations des uns et des autres, a-t-il estimé appelant les parties à s'écouter et non à se donner des leçons.

AFP 9/12/2014


Depuis une semaine, les 195 pays membres de la convention de l'Onu sur le climat ont repris les négociations en vue de conclure un accord d'ici un an à Paris. Sur de nombreux sujets, les positions des pays développés, des pays les moins avancés et des pays émergents sont très éloignées.

La gestion de la responsabilité historique des pays riches dans les émissions de gaz à effet de serre est l'un d'entre eux, tout comme l'aide aux pays du Sud et le contenu possible des engagements de chaque pays pour réduire les gaz à effet de serre (contributions nationales).

Nous pensons que les contributions nationales doivent se limiter aux efforts de réduction des émissions, a affirmé M. Canete, alors que les pays en voie de développement veulent voir inclus leurs efforts d'adaptation au changement climatique et les moyens que les pays riches pourraient mettre en oeuvre pour aider le Sud.

Nous devons prendre en compte l'adaptation (dans le futur accord), mais pas dans les contributions nationales, estime Miguel Canete. Le périmètre des contributions doit faire l'objet d'une décision approuvée par tous d'ici la fin de la semaine.

Sur l'épineuse question de la différentiation entre les pays, le Nord ayant une responsabilité historique dans le réchauffement, nous ne sommes pas d'accord avec une interprétation rigide de la convention de l'Onu qui a créé deux catégories (Annexes 1 et 2), l'une pour les pays développés et une pour les pays en voie de développement, a affirmé Miguel Canete.

Le monde de 2015 n'est pas le monde de 1992, date de signature de la convention de l'Onu sur le climat, a fait valoir le commissaire européen, en référence à l'essor des économies de la Chine et de l'Inde notamment qui a placé ces pays parmi les gros émetteurs aujourd'hui.

Romandie 8/12/2014

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Ottawa - Le Canada s'engagera dans un programme de réduction des gaz à effet de serre (GES) dans le secteur de l'exploitation pétrolière et du gaz uniquement quand les Etats-Unis le feront, a indiqué mardi le Premier ministre Stephen Harper.

 Nous souhaitons des réglementations sur le pétrole sur une base continentale compte tenu de la nature intégrée du secteur, a déclaré Stephen Harper en réponse à une question à la Chambre des communes. Avec les conditions actuelles dans le secteur pétrolier et du gaz, ce gouvernement n'envisage pas de régulation unilatéralement, a-t-il ajouté en faisant allusion à la chute des cours des hydrocarbures. Le baril de brut évolue ainsi en ce moment à des niveaux inédits en cinq ans. (Photo Leona Aglukkaq en 2010. US Mission Canada CC BY-SA 2.0)

Selon les chiffres du gouvernement canadien, le secteur gazier et pétrolier compte pour un quart des émissions de gaz carbonique au Canada, le secteur du transport comptant pour 24% et le secteur de l'électricité pour 12%.

A Lima, la ministre canadienne de l'Environnement Leona Aglukkaq a indiqué mardi que le Canada défendait une approche sectorielle dans la réduction des gaz à effet de serre.

Jusqu'ici, le Canada s'est aligné sur les normes américaines pour les émissions des véhicules, et a interdit la construction de nouvelles centrales au charbon. Nous appuyons une approche nord-américaine dans le secteur du pétrole et du gaz, a déclaré Leona Aglukkak à la tribune de la COP20 (20ème conférence des parties). En alignant ses réglementations avec son voisin américain et principal partenaire commercial, le Canada se donne les moyens de réduire ses émissions tout en protégeant son économie, a-t-elle ajouté.

En octobre, le commissariat fédéral à l'Environnement, administration publique indépendante du gouvernement, avait assuré que le Canada ne respecterait pas ses objectifs de réduction de GES d'ici 2020.

Sorti du protocole de Kyoto en 2011, le gouvernement conservateur de Stephen Harper a prévu de baisser de 17% ses rejets de GES en 2020 par rapport au niveau de 2005, soit un objectif similaire à celui des Etats-Unis voisins.

Romandie 9/12/2014

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La séquestration géologique du gaz carbonique produit par l'industrie et la production d'énergie est aujourd'hui sérieusement envisagée. Mais avant de l'injecter dans le sol, il faut pouvoir le capturer. Des techniques existent depuis longtemps mais un groupe de chimistes américains vient d'en trouver une nouvelle très prometteuse, dérivée de la fameuse molécule en forme de ballon de football.

 La molécule carbonée C60, allias le buckminsterfullerène, avait déjà été proposée pour stocker de l'hydrogène destiné à alimenter des piles à combustible. Elle se présente sur cette photo sous la forme d'une poudre noire. On peut s'en servir pour obtenir un composé aminé capable de stocker du gaz carbonique. ©️ the Barron Research Group, Rice University

Au cours du XXème siècle les chimistes ont été amenés pour les besoins du développement de l’industrie à mettre au point différentes techniques pour traiter des mélanges de gaz afin d’en extraire une composante indésirable. L’une d’entre elles, devenue depuis standard sous le terme de traitement des gaz par les amines, consiste à séparer des gaz en utilisant des solutions aqueuses d'amines pour retirer des gaz acides comme le sulfure d'hydrogène (H2S) et le gaz carbonique.

Or, pour lutter contre le réchauffement climatique, il devient de plus en plus urgent de limiter le rejet industriel de CO2 en piégeant celui qui est produit avant qu’il ne rejoigne l’atmosphère. Comme les sources d’énergie deviennent aussi de plus en plus problématiques, il est important de trouver de nouvelles techniques pour capter le gaz carbonique et pouvoir le séquestrer géologiquement de la façon la plus efficace et la moins énergivore possible.

 En utilisant du polyéthylènimine (PEI) avec du buckminsterfullerène, il est possible de synthétiser ce composé brun spongieux. ©️ the Barron Research Group, Rice University

Mais comment capter le dioxyde de carbone ? Les nanosciences pourraient y aider, affirment des chercheurs de la Rice University, qui viennent de publier dans la revue Nature. Les nanotubes de carbone sont souvent des emblèmes des possibilités offertes par les nanotechnologies et une autre star de la physique du solide et de la chimie, cousine elle aussi du graphène, est la molécule composée de 60 atomes de carbone. Celle-ci a été découverte par les prix Nobel Richard Smalley, Robert Curl et Harold Kroto en 1985, les deux premiers étant alors professeurs à la Rice University. Cette molécule en forme de ballon de football est devenue célèbre sous le nom de buckminsterfullerène ou encore de buckyball.

Les chercheurs annoncent maintenant qu’ils ont réussi à la combiner avec un polymère, le polyéthylènimine (PEI), afin d’obtenir une nouvelle forme de traitement des gaz par les amines. Le composé aminé qu’ils ont synthétisé devait être en mesure de capturer efficacement et de façon sélective du gaz carbonique mais pas du méthane. Il doit aussi permettre une extraction facile de ce gaz carbonique avec le moins d’énergie possible. Les composés aminés que l’on utilise déjà nécessitent d’être chauffés à 140 °C.

 Le nouveau composé, utilisable pour traiter des gaz par les amines, peut absorber un cinquième de sa masse en dioxyde de carbone, mais aucune quantité mesurable de méthane. ©️ the Barron Research Group, Rice University

Bien que l’emploi de buckminsterfullerène soit coûteux, le nouveau matériau obtenu par les chimistes n’a pas besoin d’être porté à une température aussi élevée pour jouer son rôle. On peut donc sur ce point faire des économies et pas seulement en énergie.




Futura Sciences 10/12/2014

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Paris - Souvent présenté comme incontournable pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, à l'image du premier projet industriel d'envergure inauguré cet automne au Canada, le captage et le stockage du CO2 peinent à se développer, faute de financements.

Capter le dioxyde de carbone produit par l'industrie (cimenteries, centrales thermiques, aciéries, etc.) et le stocker dans le sous-sol, au lieu de le laisser s'échapper dans l'atmosphère, a l'avantage de rendre plus propre l'utilisation encore massive des énergies fossiles.


 Schéma montrant la séquestration géologique des émissions de dioxyde de carbone d'une usine de charbon. Lejean Hardin et Jamie Payne CC BY-SA 3.0


Cette technologie (Pdf), également appelée CCS (son acronyme anglais : Carbon Capture Storage) pourrait permettre de réduire de 4 gigatonnes par an les émissions de CO2 dans l'industrie en 2050, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

En octobre, la société publique canadienne Saskpower a fait un grand pas en inaugurant un module de captage sur une centrale à charbon. L'objectif est de capter un million de tonnes de CO2 par an, soit l'équivalent du retrait de 250.000 voitures de la circulation.

Mais cette annonce ne doit pas masquer la réalité. Dans un récent rapport, l'AIE jugeait incertain l'avenir du CCS, car la technologie avance lentement à cause des coûts importants et d'un manque d'engagement politique et financier.

Seules 13 installations importantes fonctionnent dans le monde, dont sept aux Etats-Unis, selon le Global CCS Institute, contre huit il y a deux ans. Et plusieurs projets ont été abandonnés ces dernières années.

C'est davantage un problème de financement que de maîtrise technologique, explique à l'AFP Denis Cochet, président d'Alstom France, un des principaux promoteurs industriels du CCS. Engagé dans plusieurs projets pilotes, l'industriel français a notamment lancé en juillet 2013 un test de captage à la centrale à charbon d'EDF au Havre, représentant un investissement de 22 millions d'euros. Si on passe à des projets de 200 mégawatts ou plus, il faut multiplier les coûts par dix ou par vingt, soit quelques centaines de millions d'euros pour 200 à 300 MW, souligne M. Cochet.

Au Canada, l'investissement de Saskpower a ainsi frôlé le milliard d'euros.

De son côté, le pétrolier Total a mené à bien, avec l'institut de recherches énergétiques IFP EN, un projet de 60 millions d'euros dans le bassin gazier de Lacq.

On a démontré que cela fonctionnait bien pour une chaudière industrielle. Mais pour le captage, il y a une question de passage d'échelle, surtout pour le coût, confirme Denis Copin, coordinateur CCS chez Total.

Se pose aussi la question, selon lui, des capacités globales de stockage, notamment dans les nappes aquifères: elles sont importantes, mais seront-elles suffisantes ?

Souvent, les pouvoirs publics préfèrent aussi favoriser les énergies renouvelables, relève François Kalaydjian, directeur adjoint Ressources à l'IFP EN, car soutenir publiquement le CCS, c'est dire qu'ils continuent à soutenir l'utilisation du charbon.

Un discours appuyé par de nombreuses ONG environnementales qui plaident pour la fin de l'ère des énergies fossiles. Pour Greenpeace France, le CCS fait partie des fausses solutions technologiques qui sont trop chères et trop lentes à développer et créent d'autres risques pour l'homme ou l'environnement.

Le faible coût actuel de la tonne de CO2 en Europe n'encourage pas non plus ce type de projets, même si la persistance du charbon dans la future palette énergétique de nombreux pays, en Asie notamment, continue à motiver la recherche. Le coût du CCS devrait se situer autour de 40 euros la tonne de CO2, et comparé au prix actuel de la tonne sur le marché européen du carbone (6-7 euros), il n'y a pas intérêt à le faire, souligne Denis Cochet.

Plutôt que de le stocker, certains travaillent à recycler le CO2 à des fins industrielles. On parle de plus en plus de CCSU (U pour utilisation), parce qu'on se rend compte que le stockage de CO2 coûte une fortune et que ce serait plus intelligent de valoriser ce CO2, explique un autre expert de Total, actionnaire de l'entreprise Solidia, qui a développé un procédé recourant au dioxyde de carbone dans la fabrication de béton.

En Amérique du Nord, du CO2 est injecté dans des gisements de pétrole pour améliorer leur taux d'extraction, et des débouchés existent aussi dans l'industrie chimique. Mais le potentiel de ces usages serait négligeable en termes de changement climatique, estime Denis Copin.


Romandie 11/12/2014

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Paris - Grâce au développement des énergies renouvelables, mais aussi à la crise économique, les producteurs d'électricité actifs en Europe ont réduit leurs émissions de dioxyde de carbone (CO2) en 2013, selon une étude de PwC.

En 2013, la production d'électricité d'un panel de 20 électriciens considérés par le cabinet PwC dans son étude publiée mardi, dont EDF, E.ON, RWE ou Iberdrola, a diminué de 2,5% par rapport à 2012, alors que dans le même temps leurs émissions de CO2, principal gaz à effet de serre, ont baissé de 7,6%.

Le facteur carbone de ces entreprises, c'est-à-dire la quantité de CO2 émis pour une production donnée, s'est donc lui réduit de 5,2% avec 328 kg/mégawattheure. Douze des sociétés étudiées ont réduit leur facteur carbone individuel.

Dans le panel étudié, RWE reste le premier émetteur en Europe avec 140 millions de tonnes de CO2 rejetées dans l'atmosphère en 2013, malgré une réduction de 11% par rapport à 2012. En revanche, Le norvégien Statkraft, le finlandais Fortum, l'autrichien Verbund et EDF ont les meilleurs facteurs carbone.

PwC explique cette tendance par la baisse de la production d'électricité en Europe à cause de la crise économique, le développement des énergies renouvelables et d'une baisse des émissions de CO2 des unités de production d'électricité issue de sources non renouvelables.

Cependant, alors que le mix énergétique des 20 entreprises du panel évolue vers une hausse de la part de l'énergie renouvelable, le charbon reste un recours attractif pour (remplacer) le nucléaire, et contrarie ainsi la diminution du facteur carbone, explique Olivier Muller, directeur de la stratégie chez PwC.


Romandie 16/12/2014

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Des chercheurs se lancent dans la mesure de l’effet de la fonte du pergélisol sur le dérèglement climatique. Une bombe à retardement. Reportage en territoire inuit au Canada.

"Tu peux te garer sur un palse ?". Habilement, le pilote pose l’hélicoptère sur l’une des petites buttes de tourbe glacée qui sculptent le paysage arctique. Florent Dominé, spécialiste des propriétés physiques et chimiques de la neige, saute dans la poudreuse. Nous sommes à la frontière de la taïga et de la toundra, et plus précisément à Kuujjuarapik, dans le Nunavik, territoire québécois situé au nord du 55ème parallèle.

 Sous la glace du sol Canadien, de grandes quantités de CO2 pourraient-être libérées dans l'atmosphère Rachel Mulot / Sciences et Avenir

Malgré le soleil qui brille, il fait -25° dehors et le "froid ressenti" est plutôt de -28°. Les poils et les cheveux givrent instantanément, les doigts s’engourdissent vite, mais Florent Dominé (bardé de tissus high-tech), est dans son élément : avec près de 70 articles, il est le chercheur français qui a le plus publié sur l'Arctique.

Le physicien du laboratoire international Takuvik (Unité mixte internationale CRNS/Université de Laval (Québec)) s’agenouille pour ouvrir une première valise d’instruments. Des outils sont soigneusement rangés dans leurs tapis de mousse : une large spatule pour creuser la neige, une petite cage calibrée pour l'échantillonner, une balance pour la peser, une loupe et une planche de contact pour en regarder les cristaux structurels, une sonde température… Une seconde sonde attend dans une autre valise pour des mesures de conductivité thermique.

C'est à Kuujjuarapik que démarre symboliquement le Projet APT (Accélération de la fonte du pergélisol par les interactions neige/végétation), mené par un consortium franco-canadien (CNRS/Université de Laval). Son but est notamment de mesurer le pouvoir isolant de la neige, son interaction avec la végétation et son effet sur la couche de pergélisol (permafrost en anglais).

Le pergélisol est la couche de terre gelée en Alaska, Sibérie, et au Canada, pays des Inuits. A lui seul, il représente 20% de la surface terrestre et recèle d’énormes quantités de carbone qui pourraient être émises dans l'atmosphère sous forme de gaz à effet de serre.

APT a l’ambition de prédire l’évolution de la température du pergélisol, la quantité de gaz à effet de serre relarguée dans l’atmosphère par son dégel, de quantifier son effet rétroactif sur le climat et in fine de modéliser la vitesse de dégel du pergélisol. Un point crucial. "Les scénarios de réchauffement du climat ne tiennent pas compte du carbone stocké dans le pergélisol" explique Florent Dominé. Or l'incertitude sur le devenir du carbone stocké dans ce sol gelé est énorme.

 Sciences et avenir 17/12/2014


Sous l’effet du réchauffement, il fond et le carbone se transforme en CO2 (dioxyde de carbone) et en CH4 (méthane). Il pourrait s’en former deux fois plus que n’en recèle l’atmosphère. Soit de 1400 à 1700 tonnes, selon les estimations (1). Ce qui favoriserait l’effet de serre. « C’est une véritable bombe à retardement qui menace de modifier dramatiquement le paysage des Inuits. En Arctique, le bouleversement est en cours et les effets du changement climatique déjà exacerbés » souligne le biologiste Louis Fortier de l’Université de Laval.

(1) Le réservoir de carbone organique serait de 1700 milliards de tonnes alors que l'atmosphère en recèlerait 830 milliards, selon le rapport du GIEC 2013. une étude internationale de décembre revoit l’estimation à la baisse avec 1400 milliards de tonnes seulement.

Florent Dominé me confie la balance pour peser la neige: il faut la garder contre mon torse, entre deux couches de doudoune pour éviter qu’elle ne gèle en attendant la pesée. Et la sonde de température ne doit pas toucher le sol tant quelle est encore chaude : cela pourrait fausser la mesure.

Une nouvelle station de mesure doit être implantée dans la région cruciale de Kuujjuarapik, avec le soutien de la fondation BNP Paribas,  pour mesurer le gaz à effet de serre et développer la modélisation. Ce sera la troisième du genre: la thématique a été initiée il y a deux ans avec l'appui de l'IPEV (Institut polaire français) qui a permis le déploiement de deux autres stations plus au nord.

A Kuujjuarapik, on trouve du pergélisol discontinu en voie de disparition. Le village et sa station, occupés par les scientifiques depuis les années 70, sont situés à la frontière de la taïga et de la toundra, à la jonction entre les baies de James et d’Hudson mais aussi à la limite ancestrale des territoires des indiens Cris et de celui des Inuits.

Avec des hivers moins froids, la durée du couvert neigeux est en effet réduite. En revanche, les températures plus élevées favorisent l’évaporation et les précipitations. Résultat : la hauteur de neige maximale augmente dans la plupart de l'Arctique. Or, la neige agit comme un manteau isolant et empêche le sol de geler à ses températures habituelles.

"La partie des arbustes qui reste sous la neige est protégée du blizzard et des herbivores comme la perdrix des neiges qui se nourrit de bourgeons, souligne Florent Dominé. Plus il y a de neige, plus les arbustes peuvent grandir car des parties de plus en plus hautes sont préservées par la plus grande hauteur de neige". Et au final, observe t-il, l’expansion des arbustes augmente les propriétés d’isolation thermique de la neige. "Le sol reste chaud plus longtemps. Cela permet une activité microbienne plus longue, plus de recyclage des nutriments qui deviennent alors disponibles pour la croissance végétale le printemps suivant. Du coup, cela favorise des arbustes plus hauts, qui retiennent plus la neige, qui réchauffe plus le sol...etc." Pour un effet rétroactif encore difficilement mesurable.

Les chercheurs d’APT espèrent impliquer la communauté Inuit "en formant et équipant les élèves pour relever les données sur la températures du sol et la densité de la neige". Cécile de Sérigny, biologiste revenue de la toundra, aujourd’hui gestionnaire de la faune sauvage et coordinatrice de projet scientifique avec le Centre d'études Nordiques (CEN) et Fusion Jeunesse pour les écoles Cris et inuit semble intéressée. "Demain, les jeunes de Kuujjurapik pourraient peut-être participer à prédire l’évolution des émissions des gaz à effet de serre et son effet sur son territoire".

La journaliste de Sciences et Avenir a fait ce voyage à l’invitation de la Fondation BNP-Paribas qui soutient le projet APT et investira 560 000 Euros) sur une période de trois ans. Avion, voiture, Twin-otter, hélico… Elle a parcouru 13766 kilomètres et émis 6570 kg de CO2 au minimum (source).



Sciences et avenir 16/12/2014

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Paris - Parvenir à donner un prix au carbone sera, selon François Hollande, un critère de réussite de la conférence climat fin 2015 à Paris. Explications de l'économiste Christian de Perthuis, professeur à l'université Paris Dauphine, qui estime urgent de mettre en place cet outil pour lutter contre les gaz à effet de serre.

Question: Pourquoi instaurer un prix du carbone serait un gage de réussite de la conférence climat ?

Réponse: Tant qu'on a pas un prix international du carbone, les progrès apparents sur le front des émissions de gaz à effet de serre sont virtuels. Les émissions des Etats-Unis par exemple sont orientées à la baisse, grâce à un transfert important du charbon vers le gaz pour la production d'électricité. Mais le charbon américain non utilisé est exporté et se retrouve en Chine ou au Japon. Tant qu'il n'y aura pas un coût climatique associé à ce charbon, il se retrouvera sur le marché.


  AFP 14/12/2014


Il est urgent de créer une nouvelle valeur économique: le coût climatique des émissions de CO2. Pour lutter contre le réchauffement, les démarches volontaires sont indispensables, les innovations aussi, mais la vérité, c'est que jamais les émissions de gaz à effet de serre n'ont augmenté aussi rapidement depuis 2000 et si l'on ne change pas le système de prix (de l'énergie), cela va continuer. Il faut un signal fort, qui indique aux utilisateurs et producteurs d'énergies fossiles que celles-ci ont un coût climatique.

Q: Y-a-t-il déjà des systèmes de tarification du carbone?

R: Il y a actuellement deux grands systèmes de tarification. D'abord, des systèmes de quotas, comme en Europe, dans des régions de la Chine et une dizaine d'Etats aux Etats-Unis. On plafonne les émissions de gaz à effet de serre et on donne des droits à émettre. L'une des pistes (pour aller vers une tarification internationale) serait de relier ces différents marchés.

La deuxième piste, c'est non pas de passer par des quotas, mais par une taxe carbone au niveau mondial, comme cela existe déjà en France, en Irlande, dans les pays scandinaves. On peut espérer que l'accord qui sera conclu à Paris donne un certain nombre d'années pour instituer une tarification du carbone au plan international. Vu que cet accord entrera en vigueur en 2020, on aura pas trop de quatre ans pour le faire. Une taxe carbone au niveau international, cela pose des difficultés mais ce serait un signal extrêmement fort.

Q: Quels sont les freins à l'instauration d'un prix pour le carbone au niveau mondial'

R: Plus grand monde ne croit à la mise en place d'un système de plafonnement des émissions par pays comme on avait voulu faire à Kyoto. C'est la différence entre la négociation climatique aujourd'hui et il y a 10 ans. Désormais, on essaie de partir de ce qui existe déjà et de le développer. Si, par exemple, on construit, entre 2015 et 2020, un marché fluide du carbone entre Chine, Etats-Unis et Europe, cela aura un effet d'aspiration énorme sur les autres régions du monde.

Pour la deuxième piste (une taxe carbone au niveau international), la grande difficulté, ce n'est pas tant de la mettre en place, mais de décider de la redistribution de son produit.

Une fois qu'il y a consensus sur la redistribution, on peut discuter du montant de la taxe. Il faut donc combiner l'introduction d'un prix du carbone avec des mécanismes de redistribution vers les pays en voie de développement et vers les pays pétroliers, dont la rente va à terme s'amenuiser.


Romandie 5/1/2014

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La France et l'Allemagne vont se doter d'un satellite de recherche innovant appelé Merlin. Son but : étudier le méthane. Ce puissant gaz à effet de serre connaît en effet des variations inexpliquées depuis 10 ans. Le point avec Pierre H. Flamant, chercheur au Laboratoire de météorologie dynamique et principal investigateur de la mission Merlin.

 Merlin devrait être lancé d’ici 2020, à bord d’un lanceur Soyouz depuis le Centre spatial de Kourou. Sa durée de vie sera alors d’au moins trois ans. Il sera le premier satellite à utiliser la nouvelle plateforme de la filière Myriade (Myriade Evolution). ©️ Cnes


Cette année, « le climat sera au centre de la politique spatiale du Cnes avec comme point d’orgue la 21e conférence climat qui se tiendra à Paris en décembre 2015 », expliquait la semaine dernière le président du Cnes, Jean-Yves le Gall, lors des vœux à la presse. Celui-ci a ensuite joint les actes à la parole avec la signature du contrat de construction du satellite Swot, altimétrie de nouvelle génération, conçu par Thales Alenia Space. La structure a également annoncé la prochaine signature du contrat portant sur le développement du satellite de mesure du méthane Merlin (Methane Remote Sensing Lidar Mission) qui étudiera ce gaz d’une nouvelle façon. Il sera construit par Airbus DS en Allemagne et en France.

Pourquoi dédier un satellite à l’étude du méthane ? « Parce que le méthane est le deuxième gaz à effet de serre et que l’on sait que les variations dans le passé ont accompagné les grandes fluctuations entre cycles glaciaires et périodes interglaciaires », explique Pierre H. Flamant, chercheur et investigateur principal de la mission. Bien que beaucoup moins concentré dans l’atmosphère que le gaz carbonique, le méthane est responsable d’une part significative du réchauffement climatique, « c’est en effet un puissant gaz à effet de serre qui a 25 fois la nuisance du gaz carbonique (CO2) ».

D'ailleurs, « la compréhension du cycle du méthane n’est pas complète », ajoute Pierre H. Flamant. Et ce malgré l’utilisation de précédents instruments comme le spectromètre passif Sciamachy à bord d’Envisat (Esa) le spectromètre à transformée de Fourier Tanso, sur le satellite Gosat, et l’interféromètre infrarouge Iasi, à bord de Metop. Ainsi, et c’est très surprenant, « ce gaz connaît des variations inexpliquées depuis 10 ans ». Or quand on sait que le méthane « est un puissant gaz à effet de serre et qu’il a une influence forte sur le climat et son évolution », on saisit mieux l’intérêt des scientifiques à comprendre comment fonctionnent les sources et puits de méthane.

Dans son dernier rapport sur le méthane la commission Énergies et changement climatique de l’Académie des technologies a calculé un déséquilibre annuel de 38 téragrammes de méthane (ou millions de tonnes CH4 / an) entre les quantités de méthane émises ou soustraites. D’où l’importance d’une « vision très claire du cycle du méthane et de réduire les incertitudes sur la connaissance des sources du méthane atmosphérique », insiste Pierre H. Flamant.

Dans le détail, les trois sources du méthane atmosphérique sont « biogéniques, pyrogéniques et thermogéniques ». Ce gaz, dont la durée de vie est courte dans l’atmosphère (10 ans), est soustrait par deux types de processus : soit par réaction chimique soit, pour un peu moins de 10 %, par diffusion dans les sols puis oxydation par des bactéries méthanotrophes. Comme le souligne le Giec dans son dernier rapport, ces sources et puits sont encore « trop imparfaitement quantifiés de sorte qu’il est bien difficile de prédire leur évolution ».

 Ce graphique met en évidence 800.000 ans d’évolution de la température antarctique (en noir), de la concentration en CO2 (en rouge), du méthane, ou CH4, (en bleu) et du N2O (en vert) confirmant le fort couplage entre la concentration des gaz à effet de serre et le climat. ©️ D’après Jouzel et al. (2007), Lüthi et al. (2008), Louergue et al. (2008) et Schilt et al. (2010).


La France et l'Allemagne ont donc conçu Merlin pour améliorer les connaissances sur ce gaz. Il s’agit d’un satellite du Cnes et de la DLR allemande qui sera construit par deux départements de Airbus Defence and Space. L’Allemagne fournira l’instrument, la France la plateforme et le traitement des données. La masse du satellite au lancement sera de quelque 400 kg. Merlin sera conçu autour de la version évoluée de la plateforme Myriade du Cnes (Myriade Evolution). Ce sera la première utilisation de cette nouvelle plateforme. Une opération qui va permettre de rendre la filière Myriade plus compétitive. Celle-ci était en effet conçue pour des satellites de 150 kg maximum, qu’elle était en train de perdre, notamment pour le marché à l’export des satellites d'observation de la Terre embarquant des instruments à haute résolution.

Merlin devrait être lancé d’ici 2019-2020, à bord d’un lanceur Soyouz depuis le Centre spatial de Kourou. Sa durée de vie sera alors d’au moins trois ans.

Ce satellite embarquera comme seul instrument un Lidar à absorption différentielle qui permettra des observations de jour comme de nuit et en toute saison. L’instrument se compose d’un système laser émettant l’onde lumineuse, d’un télescope récoltant l’onde rétrodiffusée par l’atmosphère et absorbée par les composants rencontrés et d’une chaîne de traitement quantifiant le signal reçu. Il sera utilisé pour « reconstruire les colonnes intégrées de méthane à l’échelle globale depuis l’espace » de façon à mesurer précisément la quantité de méthane présente dans l'atmosphère ainsi que ses variations spatiales et temporelles et ce « bien mieux que les précédents instruments utilisés pour le faire », grâce à une mesure précise : « mieux que 1 % sur des segments de plusieurs dizaines de kilomètres », détaille Pierre H. Flamant. Pour chaque observation 140 tirs laser ou colonnes de méthane seront moyennées (le laser émet à 20 Hz ou 20 tirs par seconde).

La télédétection active du Lidar se différencie de la télédétection passive par le fait que l’instrument produit lui-même sa propre lumière en utilisant celle d’un laser. Il ne dépend pas du rayonnement solaire diffusé (comme c'est le cas pour Sciamachy) ou de l’émission infrarouge terrestre (Iasi) par exemple. Les mesures de nuit et aux hautes latitudes nord et sud en hiver (en particulier en Sibérie et au Canada) ne pouvaient pas être réalisées par ces deux instruments (Sciamachy et Iasi). Ce sera maintenant possible grâce à Merlin.

La mesure de gaz à effet de serre depuis l’espace par la technique Lidar « constituera une première au niveau mondial », apprécie Pierre H. Flamant. Ce satellite devrait aider à identifier géographiquement les différentes sources de méthane et surveiller l’augmentation globale de la quantité présente dans l’atmosphère. Cela permettra ainsi d'aider à définir les futures politiques de lutte contre l’effet de serre d'origine anthropique. Il faut savoir que les « les concentrations sont fortement influencées par les activités humaines ». Merlin étudiera également les nuages et s’intéressera à la hauteur de la canopée des forêts et des zones inondées (émettrices de méthane) de façon à suivre l’évolution du cycle du méthane de ces régions.

Enfin, il sera aussi intéressant de suivre le développement de l’instrument en lui-même car spatialiser cette technique d’observation n’est pas simple. Par exemple, les mises au point des Lidar des satellites d’observation de la Terre de l’Esa, ADM-Aeolus (qui permet d'étudier les vents à l’échelle de la Planète), et celles d’Earth-Care (qui permet l'étude des nuages, des aérosols et du rayonnement atmosphérique), s’avèrent plus difficiles que prévu.


Futura Sciences 20/1/2015

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Les eaux froides qui baignent l'Antarctique ont un pouvoir. Des scientifiques ont entrepris de comprendre d'où lui vient ce don précieux.

"Sans l'océan Austral, qui baigne l'Antarctique, la température moyenne à la surface du globe serait supérieure de 18 C°", lance l'océanographe Sabrina Speich. Cette phrase résume presque à elle seule l'importance de cet océan dans la régulation du climat terrestre :

- D'abord parce que, par sa situation géographique, il refroidit d'environ 2 °C plus de la moitié du volume total des océans terrestres qu'il connecte entre eux.

- Ensuite parce que ses eaux froides absorbent actuellement environ la moitié des émissions de CO2 d'origine humaine. Un impact qui n'est pourtant absolument pas proportionnel à sa taille...

 Les scientifiques doivent mieux comprendre l'océan Austral afin de saisir en quoi le dérèglement climatique en cours va l'affecter. ©️ Hiroya Minakuchi / Minden Pictures / Biosphoto

Mais alors comment ? Les océans sont considérés comme un puits de carbone, autrement dit un réservoir naturel de stockage du CO2. Leurs eaux de surface sur environ 100 mètres absorbent naturellement ce gaz jusqu'à en être saturées. Cela arrive malheureusement relativement vite, à moins que ces eaux de surface ne plongent en profondeur, emportant avec elles leur CO2 et laissant place à des eaux capables d'en absorber à leur tour. Le hic, c'est que les eaux ne passent pas facilement de la surface aux grandes profondeurs. Il faut pour cela réunir des conditions bien particulières. Des conditions que l'on trouve justement dans l'océan Austral.

Sur les côtes de l'Antarctique, des eaux de surface plongent, avec leur CO2, à environ 4 000 mètres de profondeur, où elles peuvent ensuite rester piégées pendant plusieurs siècles. Et là où les eaux froides de l'océan Austral rencontrent des eaux plus légères venues des tropiques, celles-ci plongent aussi, mais un peu moins profond, vers 1 000 mètres, pour plusieurs dizaines d'années. Face aux dérèglements climatiques, en grande partie attribués aux rejets exponentiels du CO2 lié aux activités humaines, ces mécanismes nous sont plus qu'utiles.

Mais une question cruciale se pose : en quoi vont-ils être impactés par ces changements ? Vont-ils y résister ? Alors que, déjà, les scientifiques observent que les vents qui balayent la région sont plus forts qu'auparavant et intensifient les apports d'eaux profondes à la surface de l'océan qui libèrent alors le CO2 qu'elles avaient emmagasiné.

Pour répondre à ces questions, les scientifiques doivent mieux comprendre l'ensemble des phénomènes qui affectent cet océan polaire. En effet, c'est bien loin d'être le cas. Glacé, venté, isolé, l'océan Austral est, au contraire, très mal connu. Les expéditions océanographiques traditionnelles y sont coûteuses, dangereuses et, en tout état de cause, limitées au printemps et à l'été. Pourtant, les scientifiques savent que des mécanismes, comme celui de la plongée des eaux de surface en profondeur, varient dans le temps. Pourquoi pas en fonction des saisons ? Mais, pour le savoir, il faut pouvoir récolter des données de manière continue.

C'est ce qu'une équipe de chercheurs français emmenée par Stéphane Blain (laboratoire d'océanographie microbienne de l'université Pierre-et-Marie-Curie - UPMC-CNRS), Hervé Claustre (laboratoire d'océanographie de Villefranche-sur-Mer - UPMC-CNRS) et Sabrina Speich (laboratoire de météorologie dynamique de l'Institut Pierre-Simon Laplace -ENS-CNRS-UMPC-Polytechnique) a entrepris de faire.

 Le Point 29/1/2015



Leur programme, baptisé Soclim, va consister, sur trois ans, à récolter et à analyser des données fournies par des robots flotteurs bardés d'instruments. Des machines capables de plonger à une certaine profondeur, de s'y maintenir par forte houle, de remonter pour envoyer le résultat de leurs mesures puis de redescendre travailler. Des sortes de sondes qui étudieront notamment les échanges de chaleur et de CO2 entre l'atmosphère et l'océan ainsi que les mécanismes de stockage du CO2. Depuis une semaine, déjà, les données ont commencé à affluer. Il faudra maintenant attendre environ un an avant que les conclusions des premières analyses ne soient tirées et divulguées.


Le Point 30/1/2015

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L'activité humaine engendre l'émission de dioxyde de carbone dans l'atmosphère. Pour éviter de relâcher ce gaz et limiter ainsi l'effet de serre, des projets de séquestration géologique sont actuellement en cours dans plusieurs pays. C'est notamment le cas aux États-Unis où une équipe vient de réussir à stocker un million de tonnes de CO2 dans un aquifère salin. Mais une étude de chercheurs du MIT (Massachusetts Institute of Technology) laisse planer un doute sur la sécurité de ce type de stockage.


 Feutre en main, Yannick Peysson, chercheur en énergies nouvelles à l'IFP Energies nouvelles, calcule le potentiel de stockage du CO2 en sous-sol en fonction de la nature de la roche sédimentaire et de sa porosité. ©️ universcience.tv, YouTube 7/8/2014

La géologie du bassin local étant étudiée et bien connue depuis un siècle, et le projet ayant fait l’objet d’une étude préalable pendant plus de 10 ans, il avait été conclu que les risques de fuites de gaz carbonique était négligeable. L’opération de séquestration géologique avait toutefois été surveillée de près grâce aux techniques de la géophysique. Pas question de voir se reproduire un jour une catastrophe humanitaire comme celle survenue au lac Nyos (Cameroun) en 1986.

Ce succès indéniable semble de bon augure pour le futur. Selon les estimations, 90 % des rejets de CO2 issus de centrales thermiques pourraient ainsi être piégés.

Deux chercheurs du MIT viennent pourtant de laisser planer un doute sur la permanence du stockage dans les aquifères salins profonds. Comme Yossi Cohen et Daniel Rothman l’expliquent dans un article publié par Proceedings of the Royal Society A, il ne s’agit pour le moment que de simulations numériques basées sur des investigations en physique et chimie théoriques. Il faudrait des expériences pour confirmer le bien-fondé des conclusions des deux géophysiciens.

Mais selon leur modèle, le gaz carbonique entrant en réaction avec la saumure d’un aquifère, bien que conduisant, comme les scientifiques le pensaient, à la formation de carbonates qui précipitent, serait loin d’être stocké entièrement sous une forme solide, une condition indispensable pour vraiment s’assurer qu’il restera dans le sol pendant longtemps. En effet, les calculs indiquent que la formation de précipités solides au contact de la saumure isole rapidement celle-ci du gaz carbonique et laisse donc une grande partie du CO2 sous sa forme gazeuse ou liquide.

En tout état de cause, les aquifères salins ne sont pas les seuls lieux de stockage possibles du dioxyde de carbone industriel. Certains chercheurs ont ainsi proposé d'avoir recours au basalte des planchers océaniques ou de certaines régions continentales.


Futura Sciences 2/2/2014

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La Suisse va probablement s'engager à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20 % d'ici 2020. La commission de l'environnement du Conseil national demande, par 17 voix contre 7, au plénum d'autoriser le Conseil fédéral à ratifier cet amendement à la convention de Kyoto.

La majorité de la commission, dont le vote positif succède à celui du Conseil des Etats en novembre, veut concrétiser un objectif important de la politique climatique helvétique. Ratifier cet accord international doit également renforcer la crédibilité de la Confédération, fait-elle valoir mardi.

Et la minorité a en revanche refusé l'amendement de Doha signé par le Conseil fédéral, soulignant que les pays qui émettent le plus de CO2 ne figurent pas parmi les participants. Ces Etats se sont retirés ou ne se sont pas engagés dans la démarche.

Un certain nombre de pays industrialisés, totalisant environ 14 % des émissions globales, se sont engagés pour la période allant de 2013 à 2020. Outre la Suisse, figurent les Etats de l'Union européenne, la Norvège, l'Australie ou l'Ukraine.

En revanche, d’autres nations industrialisées (Etats-Unis, Canada, Russie, Japon, Nouvelle-Zélande) ne s’engageront pas ou plus. Ils ont annoncé, comme les pays en développement, des réductions qui ne sont pas contraignantes juridiquement mais politiquement.

La mise en oeuvre de ces dispositions ne nécessite aucune adaptation du droit suisse, le but visé étant déjà établi dans la loi sur le CO2. En vigueur depuis 2013, la législation stipule que les gaz à effet de serre doivent avoir diminué d'un cinquième en 2020 par rapport à 1990. Les mesures pour parvenir à cet objectif doivent être réalisées exclusivement en Suisse.

Pour répondre aux exigences internationales, la Suisse pourra néanmoins continuer d'acheter des certificats à l'étranger, la définition de la baisse de 20 % n'étant pas la même dans la loi et le Protocole de Kyoto. L'achat de certificats pour combler la différence devrait porter sur 12 millions de tonnes de CO2 et coûter entre 12 à 18 millions de francs.

La Suisse a fait part de ses engagements lors de la conférence sur le climat en 2012. L'amendement de Doha au Protocole de Kyoto a été adopté dans un cadre plus vaste.


Romandie 24/2/2015

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D'ici 2030, la Suisse veut réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 50 % par rapport à 1990. Au moins 30 % devra intervenir sur territoire helvétique. Le reste pourra être réalisé par le biais de projets à l’étranger. La ministre de l'environnement Doris Leuthard a annoncé vendredi ces objectifs.

Ces buts avaient été approuvés par le Conseil fédéral en novembre. Un nouvel accord climatique international doit être conclu lors de la Conférence sur le climat de Paris en décembre. Tous les Etats membres de la Convention de l'ONU sur les changements climatiques doivent annoncer auparavant leur engagement pour l'après 2020.

Sur le plan national, un projet de révision de la loi sur le CO2 sera mis en consultation à la mi-2016. L’essentiel des propositions visera le renforcement des mesures existantes.

Les réductions porteront sur les sept gaz à effet de serre déjà pris en compte dans la législation actuelle: CO2, méthane, protoxyde d’azote, hydrofluorocarbures, perfluorocarbures, hexafluorure de soufre, trifluorure d'azote. L’effet des forêts sera pris en considération.

La Suisse est responsable de 0,1 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Du fait de la structure de son économie, elle a un niveau d’émission bas, soit 6,4 tonnes par an par habitant. Elle doit pouvoir recourir à des réductions à l'étranger, estime le gouvernement. Cette solution permet aussi de répartir les mesures nationales sur une période plus longue et de tenir compte des capacités de l’économie.

Avec un objectif de -50 %, la Suisse s'inscrit dans la fourchette définie par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (entre 40 à 70 %). Ses émissions annuelles par habitant devraient s'établir à trois tonnes d’équivalents CO2 en 2030.

Grâce aux mesures prises jusqu'ici, la Suisse émet aujourd’hui moins de gaz à effet de serre qu’en 1990. Elle a renforcé le dispositif. La loi sur le CO2 prescrit une baisse des émissions des gaz à effet de serre de 20 % jusqu’en 2020 par le biais de mesures nationales.

Plusieurs instruments sont mis à contribution: taxe sur le CO2 sur les combustibles, baisse des émissions des voitures neuves, obligation pour les importateurs des carburants de compenser une partie du CO2 émis par les transports ou encore Programme Bâtiment.

La Suisse gagnerait en crédibilité en se fixant un objectif de 75 % de réduction des gaz à effet de serre d'ici 2030, soit davantage que les 50 % préconisés par le gouvernement, ont estimé les Verts. Viser 50 % de réduction des émissions de CO2 n'est pas seulement un but irréaliste, cet objectif menace la prospérité suisse, souligne de son côté l'UDC.


Romandie 27/2/2015

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Bruxelles - Ségolène Royal mise sur l'effet d'entraînement de l'engagement européen pour pousser les autres grands pollueurs à se montrer à la hauteur et réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, a-t-elle confié jeudi à Bruxelles.

Si l'Europe a une énergie d'avance, alors les autres parties du monde suivront, a soutenu la ministre française de l'Energie et de l'Environnement au cours d'un point de presse à l'issue d'une réunion des ministres de l'Energie de l'UE.

 Pascal VERDEAU 5/3/2015


Mme Royal ne veut pas renoncer. Je ne crois pas qu'il soit trop tard pour atteindre l'objectif, a-t-elle assuré, soulignant que les offres américaine et chinoise existent. Elles doivent maintenant se traduire par des engagements écrits.

Il est important de ne pas se faire de procès d'intention les uns les autres. Dès le moment où des grands pays s'engagent ou disent qu'il vont s'engager, il faut les prendre au mot et leur demander de traduire concrètement leur engagement, a-t-elle dit.


Romandie 5/3/2015

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Bruxelles (AFP) - L'Union européenne a formellement adopté vendredi sa contribution pour la conférence de Paris sur le Climat en décembre, avec un engagement de réduire d'ici à 2030 d'au moins 40% ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à leur niveau de 1990.


 euronews 6/3/2015


"Il y a un accord, mais ça n'a pas été une mince affaire", a déclaré le commissaire européen en charge du Climat, Miguel Arias Canete, à l'issue d'une réunion avec les ministres de l'Environnement de l'UE à Bruxelles. "L'Europe est le premier continent à déposer sa contribution, comme cela a été demandé par les Nations unies", s'est félicitée la ministre française, Ségolène Royal.

"Je crois que c’est l’Europe qui prend ses responsabilités, qui est consciente aussi d’avoir été la source de beaucoup d‘émissions de gaz à effet de serre depuis le début de la révolution industrielle et conscience aujourd’hui que c’est elle qui a les plus grandes responsabilités à prendre pour entrainer le reste du monde", a-t-elle déclaré à l’issue de la réunion.

Les 196 pays qui participeront à la conférence de décembre doivent annoncer leur contribution pour empêcher que le réchauffement climatique ne dépasse les 2 degrés. En fonction des autres propositions, l’Europe pourrait revoir sa copie.

"Si d’autres pays viennent avec des plans de réduction plus ambitieux, nous réfléchirons nous aussi à des mesures encore plus ambitieuses", assure la ministre allemande Barbara Hendricks.

Reste à se mettre d’accord sur la répartition de l’effort entre les 28 pays de l’Union, ce qui ne sera pas une mince affaire. Le PIB par habitant pourrait être un des critères.


Sciences et avenir 6/3/2015 Euronews

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Pour la première fois, une étude indique que l'augmentation du taux de dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère pourrait accentuer les épisodes de fortes sécheresses en zones tropicales et subtropicales. Le phénomène serait donc attribué au réchauffement climatique. En revanche, la hausse du gaz à effet de serre intensifierait les pluies à l'équateur.

La hausse du dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère pourrait multiplier les sécheresses extrêmes dans les régions tropicales et subtropicales, indique une étude parue dans le journal Proceedings of the National Academy of Sciences. Plus précisément, la croissance du taux de gaz carbonique dans l'air agirait sur une zone de circulation atmosphérique appelée cellules de Hadley et localisée entre l'équateur et les latitudes 30° N et 30° S. Associées aux alizés qui prévalent sous les tropiques, les cellules de Hadley sont connues pour influer sur la répartition des précipitations, sur les nuages et sur l'humidité relative au niveau d'une bande couvrant la moitié de la surface de la Terre.

 Le réchauffement climatique serait à l'origine de l'accentuation des sécheresses dans les régions subtropicales. L'Australie est notamment concernée. En 2007, la région de Riverina, en Nouvelle-Galles du Sud, avaient ainsi souffert du manque d'eau. ©️ Virtual Steve, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0

Selon que le climat mondial est plus ou moins chaud, ce courant aérien peut se dilater ou se contracter. Ces vingt dernières années, les cellules de Hadley se sont renforcées et élargies de part et d'autre de l'équateur vers les pôles à une vitesse supérieure à celle anticipée par les modèles climatiques mondiaux.

Conséquences : davantage de précipitations dans les régions équatoriales et de sécheresses dans les régions subtropicales. Celles-ci sont situées, au nord comme au sud, entre les latitudes 23,5° et 40°. Le sud des États-Unis et l'Amérique du Sud, la région méditerranéenne, l'Afrique du nord et du sud ainsi qu'une partie de l’Australie sont concernées par le phénomène.

Jusqu'à présent, les recherches climatiques prédisaient un affaiblissement des cellules de Hadley en réponse à la perturbation climatique mondiale. Aussi, leur intensification de ces dernières décennies était-elle attribuée à la variabilité naturelle et décennale du climat.

 Cette carte de surveillance des sécheresses aux États-Unis témoigne d'une vague de chaleur record : les faibles chutes de neige et les hautes températures estivales ont fait des ravages sur les cultures et rendu difficile l'approvisionnement en eau. ©️ Richard Heim, NOAA, NESDIS, NCDC, domaine public

Pour la première fois, la présente étude scientifique démontre le contraire : la circulation atmosphérique des cellules de Hadley s'est accentuée à mesure que le climat s'est réchauffé. Et le processus va se poursuivre, concluent les auteurs, qui se basent sur les résultats de modélisations climatiques.

Cette découverte se révèle importante pour comprendre comment la Planète pourrait évoluer alors que le climat continue de changer. L'année 2014 aurait été l'une des plus chaudes jamais répertoriées au niveau mondial depuis le début des relevés de température, en 1880. De multiples sécheresses record ont été enregistrées, notamment aux États-Unis, au Brésil et en Australie. De futures recherches permettront peut-être de savoir si l'intensification des sécheresses dans les régions tropicales et subtropicales du Globe pourrait devenir une nouvelle norme.


Futura Sciences 12/3/2015

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Paris - Le prix du carbone est aujourd'hui trop bas pour encourager les investissements dans les énergies à faible émission de CO2, a estimé jeudi le président-directeur général d'EDF, Jean-Bernard Lévy.

Une première étape essentielle est de mettre en oeuvre le plus rapidement possible une réforme du système d'échange de quotas d'émission (ETS) aussi ambitieuse que possible. (...) Il s'agit, grâce à un bon signal économique, de déclencher des décisions qui aboutissent à réduire les émissions, tant à court terme qu'à long terme, a déclaré le dirigeant lors d'un événement sur l'Union de l'énergie, organisé à Bruxelles par le gouvernement danois en marge du sommet des chefs d'État et de gouvernement de l'UE.

M. Lévy a par ailleurs plaidé pour un équilibre entre énergies renouvelables et nucléaire au sein de ces énergies bas carbone, selon la version écrite de son discours envoyée à l'AFP.

Une priorité de l'Europe doit être de mettre en place un cadre qui permette d'investir dans des conditions équitables, sans discrimination, dans toutes les filières bas carbone: éolien, solaire, biomasse, hydraulique, nucléaire, a déclaré le dirigeant, présent à cet événement à l'invitation du président de la République François Hollande, aux côtés d'autres chefs d'entreprise européens du secteur de l'énergie.

Inquiète de dépendre fortement de la Russie pour son approvisionnement et de l'énorme facture des achats d'énergie, la Commission européenne a présenté le 25 février une stratégie pour créer un marché intégré de l'énergie.

Ses objectifs: assurer la sécurité des approvisionnement en faisant jouer la solidarité entre États-membres, faire baisser les prix grâce à la concurrence, et réduire les émissions de gaz à effet de serre en développant les énergies renouvelables.


Romandie 19/3/2015

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La forêt amazonienne est malade et c’est l’une des plus mauvaises nouvelles apportées par la science, ces dernières années, sur le front climatique. 

Jeudi 19 mars, dans la dernière édition de la revue Nature, une centaine de chercheurs publient les résultats d’un projet de recherche gigantesque, conduit depuis plus de trois décennies et destiné à surveiller, dans un monde plus chaud, l’évolution de la jungle d’Amazonie. Le fait saillant des conclusions présentées est que celle-ci éponge de moins en moins le dioxyde de carbone (CO2) anthropique. Environ un quart de celui-ci est actuellement absorbé par la végétation terrestre, les forêts tropicales jouant un rôle prépondérant dans ce processus.

 Photo de la forêt amazonienne au Pérou, à la frontière avec le Brésil en octobre 2014. afp

La mauvaise nouvelle était attendue, mais les chiffres publiés frappent par leur ampleur. Dans les années 1990, l’Amazonie retirait chaque année de l’atmosphère quelque 2 milliards de tonnes de CO2. Ce taux aurait chuté d’un tiers dans les années 2000 et n’excéderait guère, aujourd’hui, un milliard de tonnes de CO2. En un plus de deux décennies, l’efficacité du « puits de carbone » amazonien aurait donc été divisée par deux.

« La conséquence mécanique de ce constat est que le CO2 va s’accumuler plus vite dans l’atmosphère », explique Jérôme Chave, chercheur au laboratoire Evolution et diversité biologique (CNRS-Université Toulouse III-Paul Sabatier) et coauteur de ces travaux. Avec comme conséquence possible l’aggravation des prévisions du réchauffement pour la fin du siècle, obtenues grâce à des modèles de climat. En effet, selon Roel Brienen, chercheur à l’université de Leeds (Royaume-Uni) et premier auteur de ces travaux, « les modèles climatiques qui incluent la réponse de la végétation présument que tant que les niveaux de CO2 continueront à grimper, l’Amazonie continuera à accumuler du carbone, mais notre étude montre que cela pourrait ne pas être le cas ».

Pour établir leurs résultats, les chercheurs ont procédé à un travail de fourmi. Plus de 320 parcelles de forêts, mesurant chacune environ un hectare, disséminées sur les six millions de kilomètres carrés du bassin amazonien, ont été visitées à intervalles de temps réguliers depuis le milieu des années 1980. La croissance et la mortalité de la végétation y ont été consignées à chaque visite, tous les arbres d’un tronc de diamètre supérieur à 10 cm ayant été inclus. Résultat : depuis le début des relevés, leur taux de mortalité a, en moyenne, augmenté de 30 %.

« Les deux sécheresses exceptionnelles qui ont frappé la région, en 2005 et 2010, ont joué un rôle dans cette augmentation de la mortalité, explique Damien Bonal, chercheur au laboratoire Ecologie et écophysiologie forestière (INRA), coauteur de l’étude. Mais on voit également que ce processus est engagé depuis bien avant 2005. »

Le principal suspect est bien sûr le changement climatique en cours, mais les mécanismes précis par lesquels celui-ci agit négativement sur la végétation n’est pas absolument clair. Dans un commentaire publié par Nature, Lars Hedin (université de Princeton, Etats-Unis) estime « probable » que « la disponibilité en eau, la limitation des nutriments disponibles ou le stress thermique » jouent un rôle.

Ce à quoi on assiste, dit en substance Jérôme Chave, est probablement le remplacement des espèces d’arbres les plus sensibles aux perturbations en cours par d’autres essences. Une fois ce remplacement achevé, verra-t-on le puits de carbone de l’Amazonie redevenir aussi important qu’auparavant ? « C’est peu probable, dit M. Chave. Car les espèces qui tendent à remplacer celles qui déclinent ont une croissance plus rapide, une durée de vie plus courte et une tendance à stocker moins de carbone ».

L’état de santé des autres grands bassins forestiers tropicaux — en Asie du Sud, en Afrique équatoriale — est du coup, lui aussi, un sujet d’inquiétude, au-delà même de la déforestation rapide qui sévit dans ces zones. « Des sécheresses importantes ont également touché ces régions, mais cela ne veut pas nécessairement dire que la situation y est identique à celle de l’Amazonie », tempère M. Bonal, qui ajoute que les résultats présentés devront être confirmés par d’autres méthodes de mesure que l’inventaire forestier — en particulier des mesures directes des flux de CO2 au-dessus de la forêt.


Le Monde 18/3/2015

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Washington - La concentration de dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère a atteint un niveau record au mois de mars, un signe évident du réchauffement climatique, selon l'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA).

En mars, la concentration mondiale moyenne mensuelle de CO2 dans l'atmosphère a ainsi dépassé pour la première fois le seuil des 400 parties par million (ppm).

Ce n'était qu'une question de temps, a souligné mercredi Pieter Tans, le principal scientifique chargé de la surveillance des gaz à effets de serre à la NOAA. Celui-ci a précisé que les stations de mesure de l'agence avaient déjà mesuré des seuils supérieurs aux 400 ppm dans l'Arctique au printemps 2012, et à Hawaï en 2013. Atteindre le seuil des 400 ppm en moyenne dans l'ensemble du monde est significatif, a estimé ce scientifique.

Jusqu'à la révolution industrielle et le recours massif aux énergies fossiles, ce taux n'avait pas dépassé les 300 ppm durant au moins 800.000 ans, selon des prélèvements effectués dans les carottes de glace polaire.

Cela montre que la combustion du charbon et du pétrole a entraîné une augmentation de plus de 120 ppm des concentrations de CO2 depuis l'ère pré-industrielle, dont la moitié depuis 1980, a insisté Pieter Tans.

L'Agence internationale de l'énergie a annoncé le 13 mars que l'augmentation des émissions mondiales de C02 provenant de la combustion des énergies fossiles s'était arrêtée en 2014 pour se stabiliser au même niveau qu'en 2013. Mais stabiliser le taux des émissions des gaz à effet de serre n'est pas suffisant pour empêcher le changement climatique, a souligné M. Tans.

En outre, les données de la NOAA montrent que le taux moyen d'augmentation des concentrations de CO2 dans l'atmosphère a été de 2,25 ppm par an de 2012 à 2014, soit le niveau le plus élevé jamais enregistré au cours de trois années consécutives.

Signe que la tendance est toujours à la hausse, l'observatoire hawaïen de la NOAA, à Mauna Loa, a continué à mesurer un taux supérieur aux 400 ppm en avril. L'observatoire de Mauna Loa, qui date de 1958 et est la plus ancienne station de mesure du monde, a constaté un taux de 401,3 ppm, alors qu'en 2013, le cap des 400 ppm n'avait été franchi que durant deux jours.

Les concentrations moyennes mensuelles sont calculées à partir de mesures continues. Il existe environ 130 stations de mesure du CO2 réparties sur la planète.


Romandie 6/5/2015

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Les concentrations moyennes de CO2 mesurées sur la station de Mauna Loa, à Hawaï, sont désormais de 400 ppm.

Il y a tout juste deux ans, une station de mesure située à Hawaï, dans le Pacifique, enregistrait une donnée inquiétante. Pour la première fois, les capteurs avaient décelé un taux de dioxyde de carbone supérieur à 400 parties par million (ppm). Un seuil symbolique qui avait déjà été atteint sur Terre il y a... 2,5 millions d'années, c'est à dire durant le Pliocène.

 Patricio Eladio Rojas Ledezma, météorologue chilien collecte des échantillons d'air à l'aide d'un dispositif portable. ©️NOAA

Ce chiffre ne correspondait alors qu'à un pic sur une courbe fluctuante du fait des cycles naturels d'absorption de ce gaz à effet de serre. Mais la tendance haussière de cette courbe ne s'est hélas pas infléchie. Et ce qui n'était qu'une exception est devenu officiellement une moyenne deux ans plus tard.

"Ce n'était qu'une question de temps avant que l'on y arrive", déplore Pieter Tans, chercheur à la NOAA, l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique, dans un communiqué. "Cela illustre le fait que la combustion des ressources fossiles (charbon et pétrole NRLR) ont provoqué une augmentation globale des concentrations de CO2 dans le monde de plus de 120 parties par million, depuis l'ère pré-industrielle", ajoute le chercheur. 

 Sur ce graphique, la courbe rouge indique les mesures mensuelles de concentrations en CO2 réalisées sur la station de Mauna Loa, à Hawaï. La courbe noire matérialise la même valeur moyennée sur les 7 cycles saisonniers précédents. Crédit image : NOAA

Et à ce triste record vient s'en ajouter un second : entre 2012 et 2014, la concentration de CO2 a grimpé d'un taux inégalé de 2,25 ppm dans un laps de temps aussi court. Et la tendance n'est pas prête de s'infléchir, car selon James Butler, directeur de la division de mesure de la NOAA,  si nous parvenions à réduire de 80% de nos émissions provenant des énergies fossiles, nous ne parviendrions qu'à endiguer la hausse de la concentration globale de CO2. Il faudrait aller au-delà pour amorcer une baisse.

"Avant la révolution industrielle au XIXe siècle, la moyenne du taux de CO2 était d’environ 280 ppm. Et durant les 800 000 dernières années, ce taux a évolué entre 180 ppm durant les périodes glaciaires à 280 ppm pendant les périodes les plus chaudes", rappelle le Scripps Institution of Oceanography de l'Université de San Diego en Californie, qui diffuse les mesures effectuées par l’observatoire de Hawaï.

 Évolution du taux de CO2 depuis 300 ans. Source : Scripps Institution of Oceanography. Crédit : Scripps Institution of Oceanography / NOAA


Sciences et avenir 8/5/2015

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Paris (AFP) - Antoine Frérot, PDG de Veolia, s'est dit mardi favorable à la mise en place d'une "redevance" carbone dans l'Union européenne, potentiellement associée à une taxe à ses frontières, afin d'encourager les réductions d'émissions de gaz à effet de serre.

"Il faut donner un coût au carbone et le faire selon le principe du pollueur-payeur et réciproquement, c'est-à-dire que celui qui pollue paye, cet argent est collecté de manière efficace et il est redistribué sous forme d'aide, de subvention, à ceux qui investissent pour dépolluer", a affirmé le PDG du spécialiste de la gestion de l'eau, des déchets et de l'énergie, lors d'une rencontre avec la presse.

 Le PDG de Veolia Antoine Frérot à Paris, le 26 février 2015 (c) Afp

"Cela pourrait être un projet de l'UE d'instaurer un tel système", a-t-il ajouté, précisant que le prix du carbone devrait "atteindre 30 à 40 euros" pour inciter à la réduction des émissions. "Ce principe a été mis en œuvre il y a presque 50 ans dans le domaine de l'eau, en France et dans d'autres pays, et il a fait ses preuves", a-t-il plaidé, même s'il a reconnu qu'obtenir l'accord de tous les pays de l'UE pour mettre en place un tel mécanisme commun sera "difficile".

Mais pour Antoine Frérot, ce système de redevance - et non de taxe, insiste-t-il - a l'avantage d'être plus facile à mettre en place qu'un marché du carbone.

Et pour répondre aux critiques sur le risque de pénalisation de la compétitivité des entreprises européennes, le PDG de Veolia penche pour la mise en place d'une "barrière douanière aux frontières de l'Union, basée sur les émissions de gaz à effet de serre et qui taxerait les produits qui rentrent dans ce marché important".

L'Europe a mis en place un système d'échange de quotas d'émission de CO2, mais il s'est révélé inefficace avec un excédent de quotas depuis la crise et un effondrement du prix du carbone. Veolia, dont le cœur de l'activité est la gestion de l'eau et des déchets et les services énergétiques, pourrait aussi tirer profit d'un tel système de redevance.

En 2014, le groupe a réalisé 10% de son chiffre d'affaires dans l'économie circulaire, qui permet de réduire l'exploitation de matières premières, généralement très émissive de CO2.

A sept mois de la conférence internationale sur le climat de Paris, les acteurs économiques multiplient les initiatives pour faire connaître leurs positions et leurs solutions technologiques pour réduire le réchauffement climatique.

Un "Climate & business summit" se tiendra la semaine prochaine à Paris en présence de nombreuses grandes entreprises venues du monde entier. "Au moins pour l'ensemble des grandes entreprises européennes un consensus relativement ambitieux est atteignable", a estimé M. Frérot.


Sciences et avenir 12/5/2015

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Le gouvernement canadien s'engage à diminuer de 30% ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030, par rapport à 2005, a-t-il annoncé vendredi. Cet objectif est jugé nettement insuffisant par les défenseurs de l'environnement.

Le Canada devait fixer son objectif en vue de la conférence de l'ONU sur le climat, prévue en décembre à Paris. En 2009, le Canada s'était donné pour objectif de réduire de 17% ses émissions de gaz à effet de serre (GES) d'ici 2020 par rapport à 2005. Mais elles ont déjà progressé de 20% par rapport à l'objectif initial.

Pour réussir cette fois, le gouvernement fédéral mise sur l'action des provinces. Certaines d'entre elles ont déjà fait beaucoup pour réduire leurs émissions de GES, dont le principal est le dioxyde de carbone (CO2).

Ottawa compte aussi réguler les émissions de méthane du secteur pétrolier et gazier, celles provenant des centrales électriques alimentées au gaz naturel ainsi que celles du secteur des engrais chimiques.

Les défenseurs de l'environnement ont jugé nettement insuffisant l'objectif du CanadaIl est "un des plus faibles des pays industrialisés", a dit sur Twitter Steven Guilbeault de l'ONG Equiterre.

Deuxième plus gros émetteurs de GES derrière la Chine, les Etats-Unis se sont engagés en mars sur une réduction de 26% à 28% de leurs émissions d'ici 2025 par rapport à 2005. L'Union européenne prévoit une réduction de 40% d'ici 2030 par rapport à 1990. La Suisse vise moins 50% de gaz à effet de serre à 2030.

La conférence de Paris (COP 21) est prévue du 30 novembre au 15 décembre. La France ambitionne d'arriver à un accord entre près de 200 Etats, qui permettrait de limiter le réchauffement de la planète à 2°C par rapport à l'ère préindustrielle.

Romandie 15/5/2015

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Tokyo - Le gouvernement japonais a approuvé mardi un plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 26% entre 2013 et 2030, un objectif qui sera présenté en fin de semaine par le Premier ministre Abe durant le sommet du G7 en Allemagne.

C'est un but ambitieux qui n'a rien à envier à ceux d'autres pays, s'est félicité Shinzo Abe lors d'un conseil des ministresIl reflète la volonté du gouvernement de faire tout son possible pour économiser de l'énergie et utiliser tant que faire se peut les ressources renouvelables, a-t-il plaidé.

M. Abe a promis de tenir un rôle de premier plan pour la définition d'un programme-cadre équitable et efficace lors de la Conférence sur le climat à Paris (COP21) en décembre prochain, en expliquant la position du Japon durant le G7.

Le plan devra cependant passer auparavant par un appel à commentaires publics - obligatoire - durant un mois au Japon avant un dépôt officiel du projet auprès de l'Organisation des Nations Unies (ONU) vers la mi/fin juillet, a précisé le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga.

Attendues par la communauté internationale en amont de la COP21, les ambitions du Japon sont déjà vertement critiquées par les écologistes.

Ces derniers relèvent que la réduction des émissions de 26% par rapport à 2013 équivaut à une diminution de 17% seulement si l'on prend en compte le niveau de l'année 1990.

En 2010, le Japon avait dit vouloir abaisser ses émissions de gaz à effet de serre de 25% entre 1990 et 2020, mais la catastrophe de la centrale de Fukushima (mars 2011) a rendu illusoire l'objectif du gouvernement de centre-gauche de l'époque car il reposait sur un usage accru de réacteurs nucléaires.

Plus aucune tranche ne fonctionne actuellement dans l'Archipel, en raison de l'entrée en vigueur de nouvelles normes de sûreté qui exigent des contrôles et modifications des installations avant l'obtention d'une nouvelle certification.

Pour atteindre l'objectif affiché, le gouvernement Abe plaide pour un redémarrage des installations nucléaires: il faut en théorie qu'un cinquième (20 à 22%) de l'électricité au Japon soit tirée de l'énergie atomique à l'horizon 2030. Un objectif jugé irréaliste par les écologistes.

A côté de la ressource nucléaire, la proportion des énergies renouvelables devrait être doublée pour atteindre 22 à 24%, le reste étant fourni par les centrales thermiques (gaz, charbon, pétrole) qui produisent actuellement 90% de l'électricité.

Les 28 pays de l'Union européenne se sont fixés pour ambition de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 40% d'ici à 2030.

De leur côté, les Etats-Unis, le deuxième plus gros pollueur au monde derrière la Chine, ont affiché un objectif de réduction de 26% à 28% de leurs émissions d'ici à 2025 par rapport à 2005.

Pékin s'est pour sa part engagé à ce que ses émissions cessent d'augmenter à partir de 2030.


Romandie 2/6/2015

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Skhirat (Maroc) - Le Maroc a annoncé mardi une réduction d'au moins 13% de ses émissions prévues de gaz à effet de serre à l'horizon 2030, dans le cadre des contributions visant à préparer le sommet sur le climat en décembre à Paris (COP-21).

Cet engagement, le deuxième seulement d'un pays africain après le Gabon, intervient alors que des négociations préparatoires à la COP-21 sont en cours à Bonn (Allemagne).

L'annonce a été faite par la ministre déléguée à l'Environnement, Hakima El Haite, lors d'un colloque à Skhirat, près de Rabat, en présence du Premier ministre, Abdelilah Benkirane, et de l'envoyé spécial du président français pour la protection de la planète, Nicolas Hulot.

Le Maroc, qui accueillera en 2016 la COP-22, s'engage à réduire de 13% ses émissions (prévues) en 2030, a dit Mme El Haite. L'effort financier, de 10 milliards de dollars, sera pris en charge par le royaume, a-t-elle relevé.

Mme El Haite a ajouté que Rabat était prêt à une réduction additionnelle de 19%, d'un coût évalué à 35 milliards de dollars, à la faveur d'un appui international, ce qui aboutirait à un effort de réduction de 32% au total à l'horizon 2030.

Ce soutien viendrait notamment du Fonds vert pour le climat, qui dispose actuellement de 10 milliards de dollars mais espère en engranger dix fois plus à moyen terme.

Interrogé par l'AFP, Nicolas Hulot a qualifié l'engagement marocain d'assez ambitieux. Ce qui est important, c'est aussi le signal que cela donne à un moment où on n'a pas reçu les contributions de certains pays émetteurs, a-t-il fait valoir.

Les pays du sud nous délivrent un message, à savoir qu'ils sont prêts à faire quoi qu'il en soit un effort, mais qu'ils peuvent en faire encore plus si on les aide, a-t-il jugé.

Pour lui, la clé du succès à Paris résidera dans la capacité à travailler en amont sur des financements innovants. Un rapport doit être remis en ce sens à François Hollande dans les prochains jours, a-t-il précisé.

Le sommet de Paris doit aboutir à un premier accord engageant tous les pays dans la lutte contre les dérèglements climatiques à partir de 2020.

Trente-sept pays ont annoncé jusque-là leurs engagements, mais des responsables européens ont exhorté, depuis Bonn, la communauté internationale à accélérer la cadence.


Romandie 2/6/2015

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Bonn - Les pays du G7 et de l'Union européenne doivent faire beaucoup plus d'efforts dans la réduction des gaz à effet de serre pour que le réchauffement climatique puisse être limité à 2 degrés, a averti jeudi un organisme spécialisé.

Les engagements de réduction pris par ces 31 pays à l'horizon 2030 représentent 30% de ce qui serait nécessaire pour atteindre cet objectif, affirme dans un rapport le Climate Action Tracker (CAT), qui regroupe quatre centres de recherche spécialisés dans les politiques climatiques.

Les pays du G7 et l'UE ont fait un petit pas mais beaucoup plus d'efforts sont nécessaires, estime-t-il.

Le CAT a rendu public ce document en marge des négociations climatiques en cours à BonnA six mois de la conférence de Paris (COP21) qui va tenter de parvenir à un accord pour limiter le réchauffement à 2 degrés par rapport à l'ère pré-industrielle, et à quelques jours d'un sommet du G7 en Allemagne, il appelle le G7 et l'UE à améliorer de manière significative les engagements qu'ils ont présentés à ce jour.

Le G7 et l'UE doivent revoir de toute urgence leurs politiques actuelles et revoir à la hausse leurs engagements avant la COP21 afin qu'un accord à Paris puisse faire des pas importants vers l'objectif des 2 degrés, déclare Bill Hare, directeur de l'institut Climate Analytics, cité dans le texte.

Les engagements de réduction des gaz à effet de serre des pays du G7 et de l'UE actuellement sur la table montrent qu'il y a un risque extrême de rester bloqué, jusqu'en 2030, à des niveaux d'émission élevés qui ne sont pas compatibles avec une limitation du réchauffement à 2 degrés, a-t-il ajouté.

Les économies de ces pays (les 28 de l'UE, plus le Japon, les Etats-Unis et le Canada) sont responsables, au total, d'environ 30% des émissions mondiales de gaz à effet de serre et représentent 40% du PIB mondial, rappelle le CAT.

Le G7 et l'UE, en tant que groupe de gouvernements le plus puissant et riche du monde, peut faire plus que d'autres pays, moins riches, souligne Niklas Höhne, du NewClimate Institute.

L'étude du CAT montre aussi des différences importantes entre les politiques que les gouvernements du G7 et de l'UE ont mises en place. Alors que les politiques menées par l'UE lui permettront de s'approcher de ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre en 2030, les Etats-Unis, le Canada et le Japon ont encore beaucoup de travail, ajoute le CAT.

L'UE s'est engagée à réduire d'au moins 40% d'ici à 2030 ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à leur niveau de 1990.



Romandie 4/6/2015

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Des négociateurs réunis à Bonn jusqu'au jeudi 11 juin vont tenter de définir le rythme de réduction des émissions des gaz à effet de serre. L'objectif fixé par la communauté internationale est de limiter la hausse des températures à 2°C.

Un objectif commun de réduction des gaz à effet de serre à long terme "serait plus clair, plus concret que le 2°C", estime Laurence Tubiana, responsable de la délégation française. Mais le sujet est "un point dur" des discussions qui doivent aboutir à un accord universel fin 2015 à Paris.

Selon Bill Hare, directeur de l'institut Climate analytics, interrogé à Bonn par l'AFP, un objectif de long terme "serait très utile pour indiquer la direction vers laquelle tout le monde doit aller et cela enverrait un signal, non seulement aux gouvernements, mais aussi au secteur privé".

A ce stade, de nombreuses options, plus ou moins exigeantes, sont sur la table. Mais aucune ne fait consensus: un pic des émissions mondiales le plus tôt possible, une baisse de 50% et même de 70-95% en 2050 par rapport à 2010, zéro ou quasiment zéro émission en 2100.

D'autres formules sont plus vagues: "une décarbonisation de l'économie", une économie neutre en carbone ou encore "zéro net émission", un concept qui laisse la porte ouverte à des émissions à partir du moment où elles sont captées par des puits naturels (forêts, cultures) ou grâce à des technologies (captage et stockage du carbone).

Un pic "le plus tôt possible" est défendu par les Etats insulaires. Ils sont parmi les plus exposés au réchauffement en raison de l'élévation du niveau de la mer.

Ces Etats, soutenus par les pays africains, le groupe des Pays les moins avancés (PMA) et les Philippines défendent même une hausse globale des températures limitée à 1,5°C. "Les experts disent qu'avec 1,5°C, les îles sont déjà en danger", rappelle Amjad Abdulla des Maldives, négociateur pour les Etats insulaires.

La différence des efforts à entreprendre entre un objectif de 1,5°C et 2°C n'a rien de marginal. Le Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat (Giec) estime qu'il faut réduire les émissions de 40 à 70% d'ici 2050 pour 2°C et de 80 à 90% d'ici 2050 pour 1,5°C.

A l'autre bout du spectre, les Etats pétroliers comme l'Arabie saoudite ou gros producteurs de charbon comme l'Australie ne veulent pas entendre parler d'une "décarbonisation de l'économie". Ils comptent à terme sur le captage et le stockage des émissions industrielles de CO2 pour continuer à exploiter des énergies fossiles.

"Un réel engagement des pays à se détourner des fossiles, comme le recommande le Giec, passe par un signal à 2050 et un signal sur un point d'arrivée à zéro émission", défend Alix Mazounien, du réseau d'ONG Climate action network (CAN). Une demande proche de la proposition de l'Union européenne favorable à une baisse d'au moins 60% en 2050 par rapport à 2010.


Romandie 5/6/2015

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Une ONG internationale consacrée à l’environnement a décerné son prix satirique «Fossile du Jour» au Japon car l’organisme considère que Tokyo a établi des objectifs extrêmement faibles de limitation des émissions de gaz à effet de serre.

L’ONG Climate Action Network-International attribue chaque année ce trophée à la nation qu’elle juge peu encline à régler le problème du réchauffement planétaire.

L’organisme a annoncé le lauréat 2015 au cours d’une conférence de presse jeudi à Bonn, en Allemagne. C’est dans cette ville que se tiennent en effet actuellement des négociations de travail au niveau de l’ONU pour la mise au point d’un nouveau cadre de lutte contre le réchauffement planétaire.

Le Japon a décidé mardi qu’il se donnait pour objectif d’ici 2030 de diminuer ses émissions de gaz à effet de serre de 26% par rapport aux niveaux de 2013. Mais l’ONG estime cet objectif trop faible.

La directrice de la coordination de la communication internationale de l’ONG, Ria Voorhaar, a incité le Japon à se hausser au niveau des attentes internationales en faisant preuve d’un leadership fort dans la lutte contre le réchauffement climatique.


NHK WORLD 5/6/2015

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Bonn - Note d'espoir dans la lutte contre le changement climatique, les émissions de gaz à effet de serre de la Chine, 1er émetteur mondial, vont probablement atteindre leur pic en 2025, soit cinq ans avant l'objectif annoncé par Pékin, estime une étude publiée lundi.

Selon les courbes actuelles, la Chine devrait émettre 12,5 à 14 mds de tonnes équivalent CO2 (GTCO2e) en 2025, record national, avant que les émissions commencent à décliner, estime l'étude, réalisée par l'économiste du climat Nicholas Stern et l'analyste Fergus Green (en anglais).

Ce résultat suggère qu'il est de plus en plus probable que le monde évite un réchauffement mondial de plus de 2°C par rapport aux niveaux pré-industriels, soulignent dans un communiqué les auteurs de ce rapport produit par deux instituts de recherche de la London School of Economics (LSE).

Les Etats, réunis jusqu'à jeudi à Bonn, négocient pour tenter de parvenir à un accord universel à Paris en décembre. Cet accord, destiné à prendre le relais du protocole de Kyoto à partir de 2020, vise à limiter le réchauffement mondial à 2°, seuil au-delà duquel la science annonce des impacts dévastateurs sur les écosystèmes comme les économies.

En analysant les tendances dans les secteurs émetteurs clés en Chine, nous concluons que les émissions de gaz à effet de serre ont peu de probabilité d'atteindre leur sommet en 2030, la limite haute qu'avait fixée le président Xi Jinping en novembre 2014, et devraient plus probablement connaître leur pic d'ici 2025, souligne l'étude. Et cela pourrait même se produire avant.

La consommation nationale de charbon a chuté en 2014 et au premier trimestre de 2015, soulignent les chercheurs, qui ont calculé qu'elle avait atteint son maximum structurel et devrait se stabiliser au cours des cinq ans, tandis que le recours au gaz naturel se développe. Un basculement permis par des changements structurels de l'économie chinoise, mais aussi par les politiques publiques mises en oeuvre pour favoriser un développement plus durable et réduire les impacts environnementaux.

Dans le cadre des négociations onusiennes, les pays doivent publier avant le 31 octobre leurs engagements nationaux en matière de réduction à moyen terme de leurs émissions de gaz à effet de serre, source du réchauffement mondial.

Trente-neuf parties ont déjà fait connaître leurs intentions. Pékin n'a en revanche pas encore publié sa contribution.

La question de savoir si le monde pourra tenir cette trajectoire (de +2°) dans la décennie ou au-delà, à partir de 2020, dépend de manière significative de la capacité de la Chine à réduire ses émissions à un rythme soutenu après son pic (plutôt que de simplement stagner), souligne ainsi l'étude britannique. Elle dépend aussi des actions des autres pays dans les 20 ans à venir, et des actions mondiales meneés au cours des décennies suivantes.

Aujourd'hui, les émissions mondiales s'élèvent à environ 50 GTCO2e, dont environ un quart produite par la Chine seule, selon les auteurs.



Romandie 8/6/2015

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Château d'Elmau (Allemagne) - Les pays du G7 ont jugé nécessaire dans le communiqué final d'un sommet en Bavière (sud) une diminution importante des émissions mondiales de gaz à effet de serre et une décarbonation de l'économie au cours de ce siècle.

Ils se sont prononcés en faveur d'un objectif mondial de réduction des émissions dans le haut de la fourchette de 40% à 70% d'ici 2050 par rapport à 2010, dans le cadre d'une réponse mondiale, et se sont engagés à faire (leur) part pour parvenir à une économie mondiale sobre en carbone à long terme.

"Les formulations retenues, qui entrouvrent la porte à la fin de l'ère fossile, reflètent des engagements ambitieux et réalistes", s'est félicité le président français François Hollande.

"Mais elles ont été le résultat de négociations difficiles", a reconnu lors de la conférence de presse finale la chancelière allemande Angela Merkel, hôte du sommet. Les négociateurs ont dû fournir un dur travail, a-t-elle dit.

Les pays européens du G7 (France, Allemagne, Italie, Royaume-Uni) étaient d'accord pour adopter un objectif ambitieux, afin d'envoyer un signal en direction de la conférence de Paris en décembre en préparation, où la communauté internationale doit établir sa feuille de route pour limiter le réchauffement climatique à deux degrés par rapport à l'ère pré-industrielle. Le Japon et le Canada, dont le mix énergétique repose pour beaucoup sur le charbon, étaient nettement plus réticents.

"Au final, les progrès enregistrés à Elmau permettent d'espérer un accord solide à Paris en fin d'année", s'est félicité le président américain Barack Obama. Il a rappelé la nécessité d'agir rapidement et avec détermination pour limiter la hausse du thermomètre mondial à deux degrés.

Du côté des ONG aussi les premières réactions étaient plutôt positives, Greenpeace jugeant ainsi qu'Elmau avait tenu ses promesses.



 Romandie 8/6/2015

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Paris - L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a prévenu lundi que les efforts du secteur énergétique pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre seront essentiels pour réussir la lutte contre le changement climatique et l'efficacité d'un accord en décembre prochain à la conférence internationale de Paris.

Agir pour lutter contre le changement climatique devra venir d'abord et essentiellement du secteur de l'énergie, affirme l'AIE dans un communiqué à l'occasion de la publication de son rapport spécial sur l'énergie et le changement climatique.

Les émissions de gaz à effet de serre issues de la production et de la consommation d'énergie sont d'un niveau deux fois plus élevé que celles issues de toutes les autres sources d'émissions confondues, rappelle ainsi l'AIE.

Il est clair que le secteur énergétique doit jouer un rôle capital pour assurer le succès des efforts faits pour réduire les émissions, insiste Maria van der Hoeven, directrice exécutive de l'AIE, citée dans ce communiqué.

Pour atteindre un pic des émissions de gaz à effet de serre issues de l'énergie d'ici 2020, l'Agence préconise la mise en place de cinq mesures essentielles.

D'abord, elle plaide pour augmenter l'efficacité énergétique dans l'industrie, le bâtiment et les transports, mais aussi pour réduire le recours aux centrales électriques au charbon les moins efficaces et interdire leur construction.

Par ailleurs, l'AIE estime qu'il faudra augmenter les investissements dans les énergies renouvelables de 270 milliards de dollars en 2014 à 400 milliards en 2030 et supprimer progressivement d'ici là les subventions aux énergies fossiles.

Enfin, le secteur du pétrole et du gaz devra réduire ses émissions de méthane.

Pour l'AIE, tout cela est possible en utilisant seulement des technologies et des politiques existantes et sans changer les perspectives économiques et de développement dans aucune région.

Tout retard pour agir sera coûteux, prévient aussi l'AIE. Or jusqu'ici les contributions pour la conférence de Paris (COP21) déjà publiées par un certain nombre de pays montrent que la croissance des émissions liées au secteur énergétique va diminuer mais qu'elle n'atteindra pas un pic avant 2030.

Enfin, pour que ces mesures permettent de limiter le réchauffement climatique à 2 degrés, l'Agence souhaite notamment que les objectifs soient révisés tous les cinq ans pour pouvoir augmenter leurs ambitions, et que des procédures pour contrôler l'atteinte des objectifs dans le secteur de l'énergie soient mises en place.


Romandie 15/5/2015

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Washington - Le président américain Barack Obama et son homologue brésilienne Dilma Rousseff ont appelé mardi à Washington à la conclusion d'un accord mondial ambitieux sur le climat à Paris en décembre, en s'engageant à faire une plus grande place aux énergies renouvelables.

Dans un communiqué commun, les deux dirigeants soulignent que les engagements des pays sur leurs émissions de gaz à effet de serre devront être régulièrement actualisés dans les années à venir en gardant à l'esprit l'objectif de la communauté internationale: limiter la hausse du réchauffement à +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle.

Les deux pays s'engagent en particulier à faire passer à 20% d'ici 2030 la part des énergies renouvelables (hors hydroélectricité) dans leur production totale d'électricité. En 2014, ce chiffre était de 7% pour les Etats-Unis.

C'est en engagement audacieux, a souligné Brian Deese, conseiller de M. Obama pour le climat. Il reflète les progrès enregistrés au cours des dernières années sur le coût des énergies renouvelables, essentiellement sur le solaire et l'éolien.

Le Brésil met par ailleurs en avant un objectif de restauration et reforestation de 12 millions d'hectares d'ici 2030.

Le Brésil n'a pas encore présenté ses objectifs post-2020 sur ses émissions de gaz à effet de serre. Les Etats-Unis, de leur côté, ont annoncé un objectif de réduction de 26% à 28% de leurs émissions d'ici 2025 par rapport à 2005.

Premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, la Chine a de son côté confirmé mardi son engagement, annoncé fin 2014 lors d'une visite de M. Obama à Pékin, de plafonner ses émissions de CO2 à l'horizon 2030.

Lundi, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a estimé que le rythme de la négociation onusienne était beaucoup trop lent. Cela avance à une allure d'escargot, a-t-il déploré.

M. Obama et Mme Roussef affichent par ailleurs leur volonté de travailler ensemble à mobiliser les fonds nécessaires pour favoriser la transition vers les sources d'énergie à faibles émissions de carbone.

Dimanche à l'ONU, le Brésil, la Chine, l'Inde, et l'Afrique du Sud se sont déclarés déçus que les pays riches ne puissent pas tenir leurs engagements d'aider les pays pauvres face au changement climatique.

Les pays développés s'étaient entendus en 2010 pour mobiliser 100 milliards de dollars par an d'ici 2020 en faveur des pays les plus pauvres afin qu'ils puissent s'adapter aux conséquences du changement climatique et réduire leurs émissions polluantes.


Romandie 30/6/2015

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Les gaz à effet de serre qui sont à l'origine du changement climatique ont atteint des sommets de concentration dans l'atmosphère en 2014. La planète a elle enregistré une température record à sa surface, ont rapporté des chercheurs du monde entier jeudi.

"Le dioxyde de carbone, le méthane et le protoxyde d'azote, qui sont les principaux gaz émis dans l'atmosphère, ont atteint des records de concentration dans l'atmosphère pour l'année" 2014, précise le rapport de ces chercheurs sur "l'Etat du climat" (State of the Climate), publié par l'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA).

Les océans eux aussi ont connu l'an dernier des records de températures tandis que le niveau de la mer a atteint son plus haut niveau.

"L'Europe a connu son année la plus chaude et de loin, avec une vingtaine de pays qui ont battu de précédents records", précise le rapport.

"Beaucoup de pays en Asie ont connu des températures annuelles parmi les dix plus chaudes. L'Afrique a recensé des températures supérieures à la moyenne sur la majorité du continent, l'Australie a battu un record de températures pour la troisième fois, après un sommet en 2013".

En Amérique latine, le Mexique a connu son année la plus chaude tandis que l'Argentine et l'Uruguay ont atteint pour la deuxième fois des sommets de températures.

Exception en matière de température, la région Est de l'Amérique du Nord est la seule zone dans le monde à avoir connu l'an dernier des températures inférieures à la moyenne.

Quant au niveau global des mers, il a atteint, "suite au réchauffement des océans et à la fonte des glaces", un record en 2014, en hausse de 6,7 centimètres par rapport à la moyenne de 1993, quand a débuté la mesure par satellites du niveau des océans.

Au total, 413 scientifiques de 58 pays ont contribué à ce rapport, basé sur des données collectées par les postes de surveillance de l'environnement et publié dans le Bulletin of the American Meteorological Society.


Lire aussi : les faits saillants de 2014


Romandie 16/7/2015

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Tokyo - Le Japon, sixième émetteur de gaz à effet de serre, s'est engagé à réduire ses émissions de 26% entre 2013 et 2030, une contribution dans la lutte contre un réchauffement catastrophique du climat jugée insuffisante par les écologistes et des experts.

Afin de parvenir à cet objectif, l'énergie nucléaire, très impopulaire et inutilisée depuis la catastrophe de la centrale de Fukushima en 2011, devrait fournir 20 à 22% de l'électricité, selon les engagements donnés à l'Onu par Tokyo, qui figuraient samedi sur le site de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.

Les énergies renouvelables verraient leur part portée à 22-24% d'ici à l'année budgétaire 2030 (avril 2030-mars 2031), contre 11% sur l'année achevée fin mars 2014.

Nous avons décidé de réduire de 26% nos émissions de gaz à effet de serre, un objectif ambitieux qui n'est en rien inférieur à ce qui se fait au niveau international, avait déclaré vendredi le Premier ministre, Shinzo Abe.

Il est urgent d'accroître les efforts menés par la communauté internationale pour s'attaquer au changement climatique, a déclaré M. Abe, ajoutant que Tokyo était prêt à contribuer à créer un cadre pratique et juste comprenant tous les plus grands pays émetteurs de gaz à effet de serre.

Le Japon est ainsi, selon les médias locaux, la 19ème partie à soumettre aux Nations unies un engagement de réduction de ses émission de gaz à effet de serre avant la conférence COP21 qui doit, du 30 novembre au 11 décembre à Paris, mettre au point un pacte mondial pour le climat.

Une liste de réductions d'émissions par pays viendra sous-tendre cet accord, qui doit entrer en vigueur à partir de 2020 avec pour objectif de limiter le réchauffement mondial à 2 degrés par rapport à l'ère pré-industrielle.

L'organisation écologiste Greenpeace a estimé que l'engagement nippon était un des plus faibles parmi tous les pays industrialisés, soulignant qu'il reviendrait à une réduction de 18% des émissions en 2030 par rapport au niveau de 1990.

L'objectif de l'Union européenne est de 40% entre 1990 et 2030.

Le Climate Action Tracker (CAT), qui regroupe quatre centres de recherche spécialisés dans les politiques climatiques, a jugé insuffisant l'objectif de 26%, estimant que le Japon pouvait l'atteindre en ne menant quasiment aucune action nouvelle.

Le réseau de centrales nucléaires, qui fournissait un quart de l'électricité du pays, a été arrêté après l'accident de Fukushima. Le Japon a donc eu davantage recours à des centrales au charbon, un des plus puissants émetteurs de gaz à effet de serre.

Selon les calculs de Tokyo, les émissions totales de l'archipel ont été en 2013 de 1,4 milliard de tonnes.

Le total mondial est actuellement d'environ 50 milliards de tonnes par an, auquel la Chine, les Etats-Unis et l'Europe contribuent pour moitié environ.


Romandie 18/7/2015

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Sydney - Le gouvernement australien a annoncé mardi une réduction de ses émissions de carbone de 26% d'ici 2030 pour lutter contre le réchauffement climatique mais ses détracteurs l'accusent de ne pas prendre sa juste part du fardeau international.

Le Premier ministre conservateur Tony Abbott n'a jamais fait mystère de son soutien à l'économie australienne, en particulier à son vaste secteur minier, jetant par exemple aux orties une taxe controversée sur les émissions carbone imposée aux industries polluantes.

Balayant les critiques d'un revers de main, il a souligné que les objectifs de son gouvernement se situaient plutôt dans la moyenne de ceux qui ont été déterminés par les pays au niveau économique comparable en vue de la conférence de Paris sur le climat qui doit déboucher sur un accord mondial pour limiter le réchauffement de la planète.

Nous sommes parvenus à (...) un objectif pour 2030 situé dans la fourchette de 26 à 28% à partir des niveaux de 2005, a déclaré M. Abbott. L'objectif de 26% est définitif mais en vertu des circonstances qui seront à l'oeuvre, nous pourrons aller jusqu'à 28%.

Le pays rejette environ 1,3% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, mais est un des plus gros émetteurs de la planète par tête d'habitant en raison de l'importance de son secteur minier et de sa dépendance à l'électricité produite grâce au charbon.

L'Australie est aussi un grand exportateur de matières premières (minerai de fer, charbon, cuivre...) et le pays compte plusieurs géants du secteur, dont Rio Tinto et BHP Billiton.

Le Premier ministre a souligné à cet égard que son gouvernement restait déterminé à trouver un équilibre entre objectifs environnementaux et économiques. Il s'agit d'un bon objectif, solide, responsable du point de vue économique, responsable du point de vue environnemental, a-t-il dit.

Notre objectif de 26 à 28%, c'est mieux que le Japon. C'est presque le même que la Nouvelle-Zélande. C'est un poil en-dessous du Canada, un peu en dessous de l'Europe, a martelé le chef du gouvernement. Et bien sûr, c'est démesurément mieux que la Chine, a-t-il dit du premier pollueur mondial qui a promis de plafonner ses émissions de CO2 à l'horizon 2030. Nous ne sommes pas en tête mais nous ne sommes certainement pas à la traîne, a encore affirmé M. Abbott.

La conférence sur le climat prévue à Paris en décembre vise à limiter à 2 degrés la hausse du thermomètre mondial par rapport au niveau pré-industriel pour limiter les impacts du changement climatique, dont la vitesse est inédite.

Mais les défenseurs de l'environnement ne sont pas de l'avis du gouvernement et l'accusent d'être loin d'assurer une part équitable du combat contre le réchauffement.

- Ces objectifs sont nettement insuffisants s'agissant de protéger les Australiens des impacts du changement climatique et ne représentent pas une contribution juste aux efforts internationaux pour contrôler la situation, a dit Tim Flannery, de l'institut indépendant Climate Council.

- S'il est vrai que les engagements australiens ne sont guère différents de ceux du Canada et du Japon, ils sont loin derrière ceux des Etats-Unis et de l'Europe, a renchéri Will Steffen, spécialiste du changement climatique au sein du même organisme. Canberra est toujours dans la queue du peloton des pays développés.

Les Etats-Unis se sont engagés à une réduction de 26 à 28% d'ici 2025, soit cinq ans avant, et l'Europe a été plus loin encore. Nous sommes loin derrière là où nous devrions être pour participer de manière équitable à l'objectif des deux degrés, a-t-il poursuivi.

- World Wild Fund Australie est du même avis. Si tous les pays fournissaient le même niveau d'efforts que l'Australie, le monde serait bon pour trois ou quatre degrés de réchauffement, a lancé Kellie Caught.

- A la décharge de l'Australie, Frank Jotzo, directeur du Centre pour les politiques climatique et économique à l'Université de Canberra, a noté que les cibles de la plupart des autres pays développés sont insuffisantes.

Au moins, l'Australie est dans le coup de l'action climatique internationale même si elle est considérée comme une retardataire.

L'Australie, au 13ème rang mondial des émissions en valeur absolue, remplit sa part et c'est ce qui compte, a dit la ministre des Affaires étrangères Julie Bishop.


Romandie 11/8/2015

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L'Australie a annoncé mardi un nouvel objectif de baisse des émissions de gaz à effet de serre dans la perspective de la conférence COP21 sur le climat à Paris à la fin de l'année. La réduction visée est de 26-28% d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 2005.

Cet objectif se situe "plutôt dans la moyenne" de ceux établis par des pays au niveau économique comparable. Les groupes de défense de l'environnement et l'opposition le jugent toutefois trop modeste. Le chiffre annoncé mardi par le Premier ministre Tony Abbott est en outre bien inférieur aux recommandations de l'Autorité australienne sur le changement climatique.

Cet organe d'experts indépendants a recommandé en juillet une réduction des émissions de GES par l'Australie de 40 à 60% d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 2000 si le pays veut contribuer à l'objectif mondial d'une baisse de 2 degrés Celsius de la température moyenne mondiale par rapport à l'ère pré-industrielle.

L'objectif de réduction affiché par le pays-continent est actuellement de 5% d'ici 2020 par rapport aux niveaux de 2000.

"Nous devons être responsables sur le plan environnemental, mais nous devons l'être aussi sur le plan économique", a expliqué le chef du gouvernement. "Nous devons réduire nos émissions d'une manière qui soit compatible avec la poursuite de la croissance."

L'Australie est le premier exportateur mondial de charbon et minerai de fer et l'un des plus gros émetteurs de carbone par habitant, une grande partie de l'électricité du pays étant produite par des centrales à charbon.

Tony Abbott est lui-même un ardent défenseur de l'industrie houillère. Il a supprimé l'an dernier une taxe sur le carbone et un plan visant à mettre en place un marché de crédits carbone.

Ses adversaires déplorent la modestie de l'objectif annoncé mardi, d'autant plus qu'ils accusent Tony Abbott d'avoir truqué la donne en changeant l'année de référence, 2005 ayant marqué un pic d'émissions dans le monde.

"C'est un objectif défaitiste qui ne démontre aucune foi dans la capacité des Australiens à s'adapter, à innover et à effectuer une transition vers une économie propre", a déclaré l'Australian Conservation Foundation (ACF) dans un communiqué.

Un sondage réalisé la semaine dernière par le groupe d'études Climate Institute a montré que 63% des Australiens voulaient davantage d'actes sur cette question, soit une hausse de six points de pourcentage par rapport à 2014. L'opposition travailliste s'est engagée le mois dernier à réinstaller un marché des crédits carbone et à augmenter la part du renouvelable à 50% d'ici 2030.

Autre formation de l'opposition, le Parti Vert ne s'est pas privé de moquer l'"archaïsme" du Premier ministre. "Tony Abbott est bloqué dans les schémas économiques du XIXème siècle, dépossédant ce pays de son potentiel", a déclaré Larrisa Water, sénatrice du parti écologiste, dans un communiqué.



Romandie 11/8/2015

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Washington - Quinze Etats fédérés américains, dont les grands producteurs de charbon, ont engagé une procédure judiciaire cherchant à bloquer les nouvelles réglementations proposées par l'Administration Obama pour réduire l'utilisation des énergies fossiles dans la production électrique.

Cette action engagée cette semaine, représente la première tentative par des Etats pour empêcher la mise en oeuvre d'une importante initiative du président Barack Obama pour faire baisser les émissions de dioxyde de carbone (CO2) émises par les centrales au charbon dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique.

Les mesures proposées par l'administration américaine ont pour objectif de réduire de 32% les émissions de CO2 des centrales électriques au charbon d'ici 2032 par rapport à leur niveau de 2005.

Pour ce faire, les Etats et les sociétés de production électrique sont tenus d'utiliser moins de charbon et plus de gaz naturel, moins polluant et abondant aux Etats-Unis, ainsi que davantage d'énergies renouvelables surtout solaire et éolienne.

Selon certaines estimations d'experts, les réglementations Obama pourraient entraîner une baisse de 20% de la demande de charbon qui aujourd'hui compte pour la moitié de la production électrique américaine.

Ces réglementations sont les plus étendues jamais proposées dans le secteur de l'énergie dans l'histoire du pays et l'Agence de protection de l'environnement (EPA) n'a tout simplement pas l'autorité pour les appliquer, a déclaré jeudi dans un communiqué Patrick Morrisey, ministre de la Justice républicain de l'Etat de Virginie Occidentale, en annonçant l'action en justice. Cet Etat est le second producteur de charbon du pays et a été rejoint dans cette procédure par le Kentucky, au troisième rang et le Wyoming, le numéro un avec 40% de la production houillère américaine, selon la National Mining Association.

Les autres Etats qui se sont joints à cette action en justice sont entre autres l'Arkansas, l'Indiana, le Kansas, la Louisiane, le Michigan, l'Ohio, la Floride et le Dakota du Sud.

Selon les nouvelles réglementations de l'EPA, les Etats ont jusqu'à septembre 2016 pour soumettre leur programme de réduction des émissions de CO2 à l'EPA afin de s'y conformer.

Les adversaires de cette initiative pour réduire l'usage du charbon, le plus polluant en CO2, affirment que cela va entraîner une augmentation des coûts de l'électricité et déprimer davantage ce secteur minier dont plus d'une trentaine de firmes ont fait faillite depuis 2011.

Les quinze Etats ont engagé leur action auprès de la Cour fédérale d'Appel de Washington DC.


Romandie 14/8/2015

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Paris - Les émissions de dioxyde de carbone (CO2) de la Chine, premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, ont été considérablement surestimées ces dernières années, selon une étude parue mercredi.

L'étude ne remet cependant pas en cause la place de ce pays comme premier émetteur mondial, a précisé à l'AFP Corinne Le Quéré, professeur à l'Université britannique University of East Anglia (UEA). Les émissions totales de la Chine en tant que pays sont toujours bien au-dessus de celles du deuxième gros émetteur, les Etats-Unis, a-t-elle déclaré.

Pour toute la période 2000 à 2013, nos estimations révisées des émissions cumulées de gaz carbonique par la Chine sont inférieures de 2,9 gigatonnes aux estimations antérieures, écrivent les auteurs de cette étude menée par une équipe internationale et parue dans la revue Nature.

Ce chiffre représente environ un tiers des émissions mondiales annuelles actuelles.

Pour l'année 2013, ils estiment à 2,49 gigatonnes les émissions de CO2 par la Chine dues aux combustibles fossiles et à la production de ciment. Un chiffre inférieur de 14% aux estimations faites jusque-là par les Nations unies et d'autres organismes internationaux, précisent les chercheurs. Les conclusions de l'étude suggèrent que les émissions de CO2 par la Chine ont été considérablement surestimées ces dernières années, résume l'un de ses auteurs, Dabo Guan, également de l'UEA, dans un communiqué de l'université.

Près des trois-quarts de la hausse des émissions mondiales de CO2 résultant de la combustion d'énergies fossiles et de la production de ciment entre 2010 et 2012 ont eu eu lieu en Chine, mais les estimations concernant les émissions chinoises continuent à faire l'objet d'une grande incertitude, relèvent les chercheurs.

Jusqu'à présent la qualité du charbon n'avait pas été sufisamment prise en compte. La Chine est le plus grand consommateur de charbon du monde, mais elle brûle du charbon de qualité bien inférieure (...) à celui qui est brûlé aux Etats-Unis et en Europe, souligne M. Guan.

Or quand vous brûlez du charbon, il contient de l'énergie, associée aux émissions de gaz carbonique. Plus l'énergie est importante, plus les émissions de CO2 sont importantes. Et parce que le charbon avait peu d'énergie, c'est-à-dire était de mauvaise qualité, il a produit des émissions moins importantes, a expliqué Mme Le Quéré à l'AFP. Selon elle, les conclusions de l'étude résultent aussi du fait que la Chine a amélioré sa collecte de données et leur qualité.

Environ 70% des émissions chinoises de gaz à effet de serre proviennent du charbon.

La publication de cette étude intervient alors que les représentants de 195 pays doivent se réunir à la fin de l'année à Paris pour tenter de parvenir à un accord pour limiter le réchauffement climatique.

Voir iciles résultats de l'étude publiés en Pdf (en intégralité et en anglais)


Romandie 19/8/2015

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Bonn (AFP) - Les objectifs de réduction des gaz à effet de serre annoncés jusqu'à présent au niveau mondial aboutiraient à un réchauffement climatique "bien supérieur à 2 degrés", limite fixée par l'ONU, selon une étude publiée mercredi à Bonn.

 Le monde est toujours sur la trajectoire d'une hausse de 2,9 à 3,1 degrés d'ici à 2100, affirme Climate Action Tracker (CAT), un organisme regroupant quatre centres de recherche, dans cette étude dévoilée en marge de nouvelles négociations en vue de la conférence de Paris sur le climat. Les engagements de réduction soumis par les gouvernements à l'ONU "conduisent à des émissions mondiales bien supérieures aux niveaux nécessaires pour contenir le réchauffement à 2 degrés" par rapport à l'ère préindustrielle, note-t-il. (Image CAT)

La conférence de Paris sur le climat en décembre a pour objectif de sceller un accord universel pour limiter la hausse de la température mondiale à 2 degrés. Selon les scientifiques, un réchauffement au-delà de cette limite aurait des conséquences irréversibles.

Au 1er septembre, 56 pays, responsables d'environ 65% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), à l'origine du réchauffement climatique, avaient remis leurs objectifs de réduction d'émissions à l'ONU.

Pour limiter la hausse des températures à 2 degrés, "les gouvernements doivent renforcer sensiblement" leurs objectifs: "ils doivent réduire collectivement les émissions mondiales de 12 à 15 gigatonnes d'équivalent CO2 supplémentaires d'ici à 2025, et de 17 à 21 GtCO2eq d'ici à 2030", selon l'étude.

Les émissions de gaz à effet de serre sont actuellement d'environ 50 gigatonnes d'équivalent CO2 par an.

Si les ambitions à l'horizon 2030 étaient maintenues à leur niveau actuel, "contenir le réchauffement sous les 2 degrés pourrait devenir infaisable" et le limiter à 1,5 degré serait "hors d'atteinte", estime Bill Hare, membre d'un des centres de recherche de Climate Action Tracker, dans le communiqué.

Analysant 15 engagements nationaux (représentant 64,5% des émissions mondiales), Climate Action Tracker en a jugé sept "inadéquats" (Australie, Canada, Japon, Nouvelle-Zélande, Singapour, Corée du Sud, Russie), six "moyens" (Chine, Union européenne, Mexique, Norvège, Suisse, Etats-Unis) et seulement deux "suffisants" (Ethiopie, Maroc).

"La plupart des gouvernements qui ont déjà soumis leur engagement (de réduction des GES) doivent revoir leurs ambitions à la lumière de l'objectif mondial et, dans la plupart des cas, ils devront les renforcer. Ceux qui travaillent toujours sur leurs objectifs doivent faire en sorte qu'ils soient aussi ambitieux que possible", a souligné Niklas Höhne du NewClimate Institute, un autre centre de recherche membre de CAT.

Les dix principaux émetteurs de gaz à effet de serre qui n'ont pas encore annoncé leurs objectifs sont l'Inde, le Brésil, l'Iran, l'Indonésie, l'Arabie saoudite, l'Afrique du Sud, la Thaïlande, la Turquie, l'Ukraine et le Pakistan. Ils sont responsables au total de 18% des émissions mondiales.


Sciences et avenir 2/9/2015

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Le pergélisol de notre planète, cet épais sol gelé, contient du gaz carbonique enfoui sous forme de matière organique depuis la dernière période glaciaire, il y a environ 8.000 ans. Or, le réchauffement climatique a provoqué une libération de ce carbone. Une libération qui pourrait être atténuée selon des chercheurs, comme le montrent les grandes quantités de carbone charriées par le fleuve Mackenzie, au nord du Canada. Réchauffé, le pergélisol s'érode en effet plus facilement et la matière organique se retrouve durablement piégée… dans l'océan Arctique.

 Le pergélisol devient instable en se réchauffant (ici fissures visibles en Suède, sur le plateau tourbeux sur pergélisol de Storflaket près d'Abisko, en lisière de la zone restée froide. Ces zones peuvent libérer du méthane, qui contribue à réchauffer l'atmosphère. Dentren CC BY-SA 3.0

Le Mackenzie, au nord du Canada, est l’un des principaux fleuves de la planète. Son bassin versant a une superficie de 1.787.000 km2, il apporte ainsi chaque année à l’océan Arctique 100 millions de tonnes de sédiments qui se déposent sur les marges de la mer de Beaufort. Les rivières exportent en effet des produits solides provenant des sols en pente de leur bassin versant. Ces sédiments sont particulièrement riches en matière organique dont la nature et l’origine étaient jusqu’à présent assez mal connues.

 Le pergélisol (ou permafrost) est un sol gelé sur une grande épaisseur qui peut fondre en surface durant l'été. La matière organique qu'il contient se décompose alors et le carbone s'échappe sous forme de CO2 (gaz carbonique). Il est également soumis à l'érosion, laquelle augmente quand le climat se réchauffe. ©️ Soil Science, Flickr, CC by 2.0

Depuis plusieurs années, ce fleuve fait l’objet d’études approfondies. Un consortium international a ainsi échantillonné à plusieurs reprises des sédiments transportés par le fleuve à différentes profondeurs dans le chenal et mesuré l’abondance des échantillons en carbone 14 (14C). Les chercheurs ont ainsi constaté que la matière organique transportée par le fleuve Mackenzie jusqu’à l’océan était pauvre en carbone 14, c’est-à-dire relativement ancienne.

En complétant leurs analyses à l’aide d’autres traceurs (isotopes 12 et 13 du carbone et rapport azote/carbone), les chercheurs ont montré qu’environ 10 à 30 % du carbone transporté par le fleuve était suffisamment ancien pour ne plus contenir de carbone 14. Et que ce carbone ancien provenait de l’érosion de roches sédimentaires riches en matière organique et âgées de plusieurs centaines de millions d’années, dont la présence est bien documentée dans le bassin du Mackenzie. Ils ont également montré que les 70 à 90 % de carbone organique restant (du carbone « moderne » contenant du 14C) provenaient d’un mélange de matière organique, récemment fabriquée par les végétaux, et de matière organique plus ancienne vieille de 8.000 à 9.000 ans. Une époque correspondant au maximum d’extension des marécages, tourbières et sols, riches en matière organique, formés après le retrait de la calotte glaciaire qui recouvrait le Canada lors du dernier âge glaciaire et aujourd’hui gelés.

 À son embouchure, le fleuve Mackenzie, au Canada, transporte 2,2 millions de tonnes de carbone organique moderne à l’océan Arctique. ©️ Robert Hilton, Durham University

Une des menaces du changement climatique est la fonte du pergélisol (sol gelé en permanence des zones subarctiques et arctiques) avec pour conséquence la décomposition en gaz carbonique (CO2) des énormes quantités de matière organique qui y sont piégées. Les sols gelés de la planète contiennent en effet deux fois plus de CO2 que n’en contenait l’atmosphère de l’époque préindustrielle. Or, cette étude montre qu’en fait une partie de la matière organique du pergélisol est emportée jusque dans les sédiments marins, en raison d’une érosion accrue des sols devenus plus instables et que, ce faisant, elle échappe à cette décomposition.

Afin d’étudier le devenir à long terme de la matière organique fluviale ayant atteint l’océan, les chercheurs ont conduit les mêmes analyses que précédemment dans une carotte sédimentaire prélevée dans le delta du fleuve. Ils ont ainsi pu montrer qu’en mer, 65 à 100 % de la matière organique fluviale était préservée de la décomposition, un taux important permis par la combinaison de deux facteurs :

- des températures faibles
- et un taux de sédimentation élevé au débouché du fleuve.

L’érosion des sols gelés des hautes latitudes, accentuée par leur fonte, et le transport vers l’océan de la matière organique qu’ils renferment sont donc des moyens efficaces pour la planète. Non seulement de diminuer le taux de décomposition en CO2 de la matière organique du pergélisol, mais aussi d’enfouir dans l’océan, pendant plusieurs centaines de milliers d’années, le carbone qui avait été piégé dans le pergélisol après la dernière période glaciaire, il y a 8.000 ans environ.

Grâce à des estimations récentes des flux de sédiments transportés par le fleuve Mackenzie, les chercheurs ont calculé que 2,2 millions de tonnes de carbone organique moderne étaient transportées chaque année à l’océan Arctique. Ce flux est supérieur aux apports cumulés des autres grands fleuves arctiques (Ob, Yenisei, Lena, Indigirka et Kolyma). Il n’est évidemment pas suffisant pour contrebalancer les émissions anthropiques de CO2 mais il est suffisamment important pour avoir joué – et pour jouer encore – un rôle dans le couplage entre climat et cycle du carbone aux hautes latitudes.


Futura Sciences 10septembre.2015

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Sur les coteaux du vignoble de Chouilly (Marne), il est l'heure de récolter le fruit d'une année de travail. Du fait d'un été très ensoleillé, les vendanges 2015 sont précoces



Avec le réchauffement climatique, le cycle végétatif de la vigne tend à se raccourcir. En trente ans, les vendanges ont avancé d'une dizaine de jours. Pour la qualité du champagne, une température d'un ou deux degrés de plus n'est pas un problème car il est possible de corriger le taux de sucre et d'acidité à la mise en bouteille. "On voit apparaître des nouvelles maladies qui peuvent survenir, des nouveaux insectes qui étaient plutôt sur les parties méridionales de la France (...)", décrit un vigneron.

La profession s'inquiète aussi pour la planète alors, elle a décidé de mesurer et de réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Première mesure mise en place : l'allègement de la bouteille vide en faisant maigrir l'écrin de verre tout en gardant sa robustesse. Désormais, les 300 millions de champenoises fabriquées annuellement pèsent 7% de moins. La bouteille allégée c'est 8 000 tonnes de CO2 en moins chaque année.


Francetv info 11/9/2015

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Alors que les scientifiques redoutaient sa saturation, une étude indique que la quantité de CO2 absorbée est de nouveau en hausse autour de l’Antarctique.

L’océan Austral se comporte comme un gigantesque poumon qui absorbe et rejette, au gré de variations saisonnières, de grandes quantités de dioxyde de carbone, un des plus importants gaz à effet de serre. Avec un ratio largement en faveur de l’absorption puisque cette vaste étendue d’eau, représentant 25% de la surface océanique mondiale, participe pour 40% à la captation océanique des rejets anthropiques de carbone.

 Le navire de recherche Marion Dufresne en campagne, en Antarctique. Nicolas Metzl

Au début des années 2000, des mesures effectuées indiquaient une stabilisation de la quantité de dioxyde de carbone absorbé depuis 1980. Les scientifiques redoutaient que cette zone soit arrivée à saturation, un événement qui serait dramatique pour l’équilibre climatique de la Terre. Fort heureusement, une étude publiée par la revue Science indique que la quantité de CO2 absorbée est à nouveau en hausse autour de l’Antarctique.

Les chercheurs de l’école polytechnique de Zurich (EPFZ) et de l’université d’East Anglia ont analysé la concentration en CO2 des eaux de surface de l’océan Austral grâce à l’Atlas SOCAT (Surface Ocean CO2 Atlas) qui recense depuis 1957 les mesures effectuées par les navires de recherche et certains bateaux marchands sur toutes les mers du globe. Ils ont complété leurs données avec des observations satellitaires et avec une nouvelle méthode d’approximation basée sur le modèle des réseaux de neurones. Les résultats démontrent que le puits de carbone de l'océan Austral s’est réactivé à partir de 2002. En 2010, son absorption de carbone avait retrouvé un niveau attendu, corrélé à l’augmentation du CO2 atmosphérique.

Cette étude prouve que la capacité d’absorption en dioxyde de carbone de l'océan Austral fluctue fortement, plutôt que d'augmenter de façon régulière en réponse à l'augmentation du CO2 atmosphérique. Les chercheurs expliquent que ce changement est une conséquence des changements atmosphériques au-dessus de l’Antarctique ces dix dernières années : une diminution de l’intensité des vents et une augmentation des températures de surface de l'eau.

En revanche, les scientifiques ne se hasardent pas à pronostiquer les performances futures de l’océan Austral. "Notre modèle statistique n’est pas en mesure de produire un développement futur", résume Peter Landschützer de l’EPFZ.


Sciences et avenir 15/9/2015

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Paris - L'Europe devrait mettre en place un régulateur du marché du carbone pour redonner de la crédibilité au mécanisme européen, qui ne s'est toujours pas remis de la crise économique, selon un rapport de France Stratégie, publié mercredi.

Ce régulateur au mandat clairement défini pourrait avoir la mission de gérer des prix plancher et plafond du carbone, afin d'éviter que ce dernier tombe à nouveau à des niveaux aussi bas que celui qu'il atteint actuellement, propose France Stratégie, organisme de réflexion placé sous la tutelle du Premier ministre, dans un rapport sur l'Union de l'énergie.

Depuis 2009, l'Union européenne peine à redresser le marché du carbone lancé en 2005 dans le but d'inciter les entreprises à investir dans des technologies moins polluantes.

Du fait du ralentissement économique, mais aussi du développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique, la demande de quotas d'émission (ou droits à polluer) a chuté et les excédents se sont accumulés, pesant sur le prix du carbone. Celui-ci est aujourd'hui plus de trois fois inférieur au prix qui avait été envisagé au moment de la mise en place du mécanisme.

Ces prix bas des quotas de CO2 ont par exemple favorisé (...) un recours accru au charbon au détriment du gaz, pointe France Stratégie.

La Commission européenne a déjà proposé des ajustements au mécanisme qui entreront en vigueur en 2021. Trop tard et insuffisant pour France Stratégie, qui juge qu'il est fort probable que des difficultés surviennent auparavant.

L'organisme propose donc également la mise en place d'une trajectoire du prix du carbone qui guidera le fonctionnement du marché des quotas et l'action du régulateur. L'avantage de ce système, selon France Stratégie, est qu'il serait moins complexe à mettre en place qu'une taxe carbone qui doit recueillir l'unanimité des Etats membres.

Dans son rapport, critique sur l'état d'avancée d'une Union de l'énergie en Europe, l'organisme recommande par ailleurs de faire de la réduction des émissions de CO2 l'objectif principal de la politique énergétique européenne d'ici à 2030. Il plaide également pour rebâtir le partenariat entre l'UE et la Russie en matière d'appprovisionnement en gaz et intensifier les investissements dans l'énergie dans le cadre du plan Juncker.


Romandie 16/9/2015

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Bruxelles - L'UE a formellement adopté vendredi le mécanisme de réserve de stabilité de marché, destiné à lutter contre les déséquilibres structurels entre l'offre et la demande sur le marché des quotas d'émission de gaz à effet de serre.

Approuvé lors d'un conseil des ministres de l'Environnement à Bruxelles, le système est destiné à améliorer le fonctionnement du marché du carbone dans l'UE, instrument de la politique climatique de l'UE, où les prix ont chuté depuis sa création. Depuis la crise de 2008, la demande de quotas d'émission a baissé et les excédents se sont accumulés, pesant sur le prix du carbone.

Quatre grands groupes énergétiques européens, GDF Suez, Iberdrola, CEZ et GasTerra, s'étaient même mobilisés fin avril pour demander un déclenchement anticipé du mécanisme.

Un accord avait été trouvé au printemps entre le Conseil européen, la Commission et le Parlement pour mettre en place le système dès le 1er janvier 2019, deux ans avant l'échéance prévue initialement.

Le mécanisme consiste à retirer automatiquement du marché un pourcentage de quotas, qui sont placés dans une réserve lorsque le nombre total de quotas dépasse un certain seuil. Une fois le marché stabilisé, les quotas sont remis en vente.

L'Union européenne a déjà gelé 900 millions de quotas dont la mise aux enchères, prévue pendant la période 2014-2016, a été repoussée. Ils seront placés dans la réserve.

L'établissement de cette réserve de stabilité est un premier pas dans le réexamen du système de marchés des quotas proposé par la Commission européenne.


Romandie 18/9/2015

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Les directeurs d'agences spatiales, réunis vendredi à Mexico, ont rappelé avant la Conférence de Paris l'importance des satellites pour la surveillance du climat. C'est la première fois qu'une trentaine de responsables de ces agences débattaient ensemble de ce sujet.

Ils ont rappelé le rôle "sans équivalent" des satellites pour l'observation du climat, moins de trois mois avant la conférence de l'ONU dans la capitale française. "Sur les 50 variables climatiques essentielles, 26 ne peuvent être observées que depuis l'espace", ont souligné les directeurs d'agence dans leur communiqué final.

 euronews 2/7/2014


Les satellites sont aussi très importants "pour la prévision et la gestion des catastrophes naturelles", ont rappelé ces responsables qui ont aussi souligné l'importance cruciale de la coopération entre les pays. Face aux effets du changement climatique, "le meilleur allié des Etats est la coopération internationale et la mise en commun de toutes les ressources", ont-ils conclu.


Romandie 19/9/2015

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Jakarta - L'Indonésie s'est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 29% d'ici 2030 en améliorant la protection de ses forêts et les capacités du secteur de l'énergie durable, un plan critiqué cependant pour son manque de précisions.

Le pays, l'un des plus gros émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre, a promis de réduire la déforestation, de restaurer les forêts dégradées et de porter à près d'un quart la part de l'énergie durable dans l'offre globale d'énergie d'ici dix ans, selon son plan transmis à l'ONU.

Le vaste archipel abrite d'importantes forêts pluviales tropicales mais ces dernières années celles-ci ont été victimes de coupes sombres de la part de producteurs de bois. Les forêts sont aussi défrichées pour laisser la place à des cultures comme celle des palmiers à huile.

Ce programme de réduction des émissions a été transmis à l'ONU en prévision de la COP21, qui réunira 195 pays du 30 novembre au 11 décembre dans la capitale française pour tenter d'aboutir à un accord contre le réchauffement climatique mondial.

Si l'Indonésie bénéficie d'une aide financière internationale, elle pourra porter son objectif de réduction des émissions à 41% d'ici 2030, a ajouté Jakarta.

En 2009, l'Indonésie avait promis de réduire ses émissions de 26% à l'échéance de 2020.

Le cabinet d'études World Resources Institute (WRI) a toutefois critiqué le document indonésien, l'accusant de pécher par manque d'informations, en particulier sur le montant de l'aide qui serait nécessaire pour parvenir à l'objectif de 41%. Il a également reproché au texte de ne pas préciser la façon dont l'Indonésie comptait lutter contre les incendies de forêt d'origine agricole qui contribuent largement à ses émissions de gaz à effet de serre.

Depuis plusieurs semaines comme chaque année à cette époque de l'année, l'Indonésie est ravagée par des incendies provoqués par la culture sur brûlis, une technique primitive illégale utilisée comme moyen de défrichement et de fertilisation pour laisser place aux palmiers à huile et à des plantations destinées à produire de la pâte à papier. Les fumées qui se dégagent à cette occasion envahissent aussi Singapour et la Malaisie.

D'après le WRI, si la déforestation est prise en compte, l'Indonésie est le cinquième émetteur mondial de gaz à effet de serre.

La conférence de Paris va tenter de contenir la hausse des températures à 2 degrés par rapport à l'ère pré-industrielle.



Romandie 25/9/2015

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À deux mois de la conférence de Paris, voici les dernières données disponibles concernant les émissions de gaz polluants.

Quelle quantité de gaz est émise ? Les chiffres disponibles dans le dernier rapport (2014) du GIEC font état d'émissions atteignant 49 Gigatonnes d'équivalent CO2 par an. C'est presque le double de la quantité émise dans les années 1970. La majeure partie de ces émissions (76%) est du CO2. Vient ensuite le méthane (16%) le dioxyde d'azote (6,2%) et les composés fluorocarbonés (2%).

 En orange, le volume de CO2 issu des énergies fossiles, en rouge, celui issu de l'activité forestière et de la transformation des sols ( Forestry and Other Land Use = FOLU). En bleu clair le méthane (CH4), en bleu plud foncé le dioxyde d'azote (NO2), et en bleu marine les composés fluorocarbonés. ©️Observatoire du réchauffement climatique


Depuis combien de temps ? Le CO2 émis par les activités humaines augmente depuis le 19ème siècle et la révolution industrielle. Depuis les années 1950, la quantité d'émissions s'est considérablement accrue, passant les 10 Gigatonnes de CO2 par an.



D'où viennent ces gaz ? Les secteurs les plus générateurs de gaz à effet de serre sont en premier lieu les centrales qui produisent de l'électricité (à gaz, au fioul, ou au charbon) ou de la chaleur (37% des émissions). Viennent ensuite les différentes industries (19%) puis, dans un mouchoir de poche, le secteur du transport (avions et voitures qui représentent 15% des émissions) et l'agriculture (14%). Les émissions issues du secteur résidentiel représentent, elles "seulement" 7%.

Provenance des gaz à effet de serre par secteur dans le monde en 2010. ©️www.tsp-data-portal.org/

Quel pays pollue le plus aujourd'hui ? Au début du 21ème siècle, les émissions des États-Unis se stabilisent et commencent à décroître. Celle de l'Europe également. Mais les émissions de la Chine, devenu de loin le premier pollueur mondial, explosent. La Chine émet aujourd'hui autant de CO2 que l'ensemble des pays du monde en 1940.

 Evolution des émissions de CO2 des différents pays au fil du temps. ©️cdiac.ornl.gov

Que deviennent ces émissions polluantes ? Le carbone émis peut avoir trois destinations. La majeure partie demeure dans l'atmosphère où sa concentration ne cesse d'augmenter. Elle était proche des 320 ppm (partie par million) en 1960. Autrement dit, il y avait 320 molécules de CO2 dans un million de molécules de l'atmosphère. Aujourd'hui, cette quantité flirte avec la barre des 400 ppm et elle continue de croître.



Une partie est piégée par les océans, et le reste est capturé par la végétation et les sols. Toutefois il est difficile de prédire combien de dioxyde de carbone va absorber ce dernier réservoir. En effet, comme on peut le constater dans ce schéma ci-dessous, la quantité de CO2 piégé par la végétation (en vert) varie considérablement d'une année sur l'autre.

La partie supérieure de ce schéma représente les émissions de CO2, et la partie inférieure les endroits où il s'accumule à savoir les océans (bleu foncé) l'atmosphère (bleu clair) et la végétation (vert).

Comment sont mesurées les concentrations en gaz à effet de serre ? La mesure des concentrations en gaz à effet de serre peut s'effectuer depuis des stations au sol réparties sur tout le globe. Des données sont également récoltées par des capteurs placés sur des navires ou des aéronefs. Mais il est également possible de mesurer les concentrations de différents gaz dans l'atmosphère par satellite. Depuis son orbite, ce dernier envoie un signal qui va traverser l'atmosphère, se réfléchir au sol puis revenir jusqu'à la source de l'émission. Lors de son aller-retour à travers l'atmosphère, une partie de l'émission va-être absorbé par les molécules gazeuses. Plus ces dernières seront nombreuses, plus le signal reçu sera faible. Plusieurs missions satellites permettent déjà de suivre le méthane et le dioxyde de carbone.

 Sur ce schéma, la partie supérieure représente les missions capables de suivre l'évolution de la concentration en dioxyde de carbone (CO2) et la partie inférieure, celle capables de surveiller celle du méthane (CH4). En bleu foncé : les missions non opérationnelles. Celle de l'instrument Sciamachy  (SCanning Imaging Absorption SpectroMeter for Atmospheric CHartographY) un spectromètre placé à bord du satellite d'observation de la Terre Envisat. Le contact a été perdu avec ce dernier en 2012. En bleu, les missions lancées et opérationnelles. En vert les missions programmées et en rouges celles qui n'ont pas encore été approuvées. Le verdict pour la programmation ou non de la misson Carbonsat est imminent. ©️G. Broquet




Sciences et avenir 27/9/2015

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Nations unies (Etats-Unis) (AFP) - Le Brésil a annoncé dimanche qu'il entendait réduire de 37% ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2025 et de 43% en 2030, par rapport aux niveaux de 2005.

 Une tour d'observation au coeur de la forêt amazonienne à Sao Sebastiao do Uatuma au Brésil, le 22 août 2015 (c) Afp

Cette annonce, faite par la présidente brésilienne Dilma Rousseff lors d'un sommet sur le développement durable organisé à l'ONU à New York, intervient à quelques semaines de la conférence climatique de Paris (COP 21) prévue en décembre.


Sciences et avenir 27/9/2015

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Des ingénieurs de l’université de Californie ont mis au point des micromoteurs enzymatiques qui peuvent transformer le dioxyde de carbone de l’eau en un ingrédient qui entre dans la composition des coquilles ou de l’exosquelette des mollusques et crustacés.

Les ingénieurs de l’université de Californie-San Diego, ont fabriqué des moteurs plus petits que le diamètre d’un cheveu qui pourraient dans un futur proche contribuer à dépolluer les océans, surchargés en dioxyde de carbone. Des premiers tests dont les résultats sont publiés dans la revue Angewandte Chemie (en anglais, accès payant), ont prouvé qu’ils pouvaient efficacement supprimer le carbone de l’eau, en moins de cinq minutes

 Ces moteurs enzymatiques peuvent transformer le CO2 en carbonate de calcium. Laboratory for Nanobioelectronics, UC San Diego Jacobs School of Engineering.

Les prototypes construits à l’UCSD sont des tubes de six micromètres dont la surface externe est un polymère contenant une enzyme (anhydrase carbonique) qui transforme le dioxyde de carbone en bicarbonate, secondairement converti en carbonate de calcium par ajout de chlorure de calcium dans la solution. Ils sont mis en mouvement par un autre phénomène chimique, nécessitant l’ajout d’un second réactif dans la solution qui réagit avec la surface interne de platine des tubes pour former des bulles d’oxygène qui permettent de propulser les micromoteurs jusqu’à une vitesse de 100 micromètres par seconde. 

« Le mouvement rapide et continu des micromoteurs les rendent extrêmement efficaces pour éliminer le CO2 d’une solution », écrivent les chercheurs. « Nous sommes enthousiasmés par la possibilité d'utiliser ces micromoteurs pour lutter contre l'acidification des océans et le réchauffement climatique » a ajouté Virendra Singh, un des principaux auteurs de l’étude. 

 Mouvement des micromoteurs dans l'eau. Laboratory for Nanobioelectronics, UC San Diego Jacobs School of Engineering.

Les océans sont des puits naturels de carbone, ils en absorbent quotidiennement 22 millions de tonnes et contribuent ainsi à limiter la présence de dioxyde de carbone atmosphérique notamment par l’intermédiaire de la couche crépusculaire, zone qui participe activement à la capture et au transport du CO2. Cependant leur capacité d’absorption n’est pas sans limite et les océans font face à des rejets anthropiques de carbone en augmentation constante depuis la révolution industrielle. Avec une conséquence déjà mesurable : le pH des océans est passé de 8,15 à 8,06 en un peu plus d’une centaine d’années, le CO2 se transformant secondairement en acide carbonique dans l’eau.

Avec des conséquences pour beaucoup d'animaux marins, les crustacés et les coraux notamment dont les coquilles ou les exosquelettes ont plus de difficultés à se former dans les eaux acides. Or ces coquilles sont justement fabriquées à partir de carbonate de calcium qui est le produit final de l’action des micromoteurs

Ils ont donc une double utilité : éliminer le CO2 et fournir les briques nécessaires à la croissance de certains crustacés, cnidaires ou mollusques. Reste maintenant à les améliorer, notamment au niveau de la propulsion afin qu’ils puissent se mouvoir sans nécessité d’ajouter un réactif. « Si les micromoteurs peuvent utiliser l'environnement comme combustible, ils seront plus évolutifs, respectueux de l'environnement et moins coûteux », souligne Kevin Kaufmann, autre auteur de l’étude. Ils pourront alors être utilisés « dans le cadre d'un système de traitement de l'eau, comme une usine de décarbonisation » conclut-il.



Sciences et avenir 29/9/2015

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Squamish (Canada) - Une entreprise canadienne qui entend, à grande échelle, capter le gaz carbonique dans l'atmosphère pour le recycler en énergie a inauguré vendredi son unité pilote à Squamish dans la province de Colombie-Britannique (ouest).

Présentée comme un moyen innovant de combattre le réchauffement climatique, la technologie développée par Carbon Engineering consiste à aspirer le gaz carbonique à l'aide de ventilateurs géants puis, après une succession de procédés chimiques, de le transformer en boulettes d'un combustible synthétique.

 Construction de l'usine de démonstration de capture d'air de Carbon Engineering. Cette usine pourra capter le CO2 directement de l'atmosphère en 2015, et fera, pour la première fois, la démonstration complète de la technologie développée par la société. CarbonEngineering's Channel 8/4/2015

En attendant que des énergies alternatives soient développées, il n'y a pas beaucoup d'options pour alimenter les avions ou les automobiles et c'est pour moi ce qui est le plus stimulant, a indiqué M. Cordless.

Dans la petite localité au nord de Vancouver, l'implantation de cette activité particulière a été bien accueillie par la communauté autochtone des Squamish, satisfaite du respect de la tradition des Première nations de prendre soin de leur cadre de vie et de la nature. Et ceci même si nous devons nous adapter à la vie moderne, a souligné le conseiller municipal Chris Lewis.

Pour Mark Jaccard, professeur en énergie renouvelable à l'université Fraser de Vancouver, cette technologie est comme la promesse de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) responsables du réchauffement de la planèteCe que les hommes devraient faire c'est soit ne pas utiliser les combustibles fossiles ou bien les utiliser et capturer le gaz carbonique pour éviter qu'il ne se répande dans l'atmosphère et cette entreprise fait les deux, s'est félicité M. Jaccard.

D'autres sociétés dans le monde expérimentent aussi la captation du Co2 dans l'air mais le procédé de Carbon Engineering est unique car il peut être industrialisé à une large échelle à des coûts raisonnables, a assuré M. Corless. L'activité de l'unité de Squamish a commencé en juin et a déjà aspiré 10 tonnes de Co2, a-t-il ajouté.

Carbon Engineering, fort de l'expérience de cette unité pilote, veut lancer sa première usine d'ici 2017, pour un investissement de l'ordre de 200 millions de dollars.

Nous devrions être en mesure de vendre du combustible synthétique dès 2018, a prévu M. Corless, qui sera complémentaire des batteries pour les véhicules hybrides ou pour des systèmes à l'énergie solaire. Les économies sont attractives et potentiellement intéressantes a estimé Hadi Dowlatabadi, expert en changement climatique à l'université de Colombie-Britannique de Vancouver, donnant du crédit à cette technologie.


 Système de capture de l'air chargé de particules de Co2 imaginé et développé par (c) Carbon Engineering

La conception du système est développé dans le but de diminuer l'accumulation de Co2 dans l'atmosphère, l'un des principaux gaz à effet de serre impliqué dans le changement climatique. Comme une grande partie du C02 déjà émis dans l'atmosphère va y rester pendant des centaines d'années, la capture de l'air peut être vue comme un complément des stratégies climatiques visant à réduire les émissions à leur source. Capturer l'air  nécessite toutefois une source d'énergie - comme le gaz naturel, l'énergie solaire concentrée, ou encore nucléaire - mais en général, l'énergie est générée sur place de sorte que les émissions éventuelles  peuvent être capturées lors des opérations de captation du Co2 contenu dans l'air.

 La technologie brèvetée intègre deux processus pour la capture en continu du dioxyde de carbone atmosphérique et la production de C02 pur. (c) Carbon Engineering

Cette innovation pourrait permettre de retirer beaucoup plus de C02 par acre que les arbres et les plantes (1 acre = 4'46,856m2). Le résultat de la capture de l'air produit un flux de C02 pur pour une utilisation dans des applications ou de stockage industriels dans des formations géologiques profondes...  Source : Carbon Engineering




----->Si le système tel qu'imaginé fonctionne selon les plans développés par la société Carbon Engineering, c'est réellement un espoir pour arriver enfin à contrôle ce gaz à effet de serre, essentiellement d'origine anthropique : L'espoir d'un avenir meilleur pour les générations suivantes qui nous succèderont !


Romandie 11/10/2015

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Paris - Les émissions de gaz à effet de serre ont légèrement augmenté dans les pays du G20 en 2014, mais à un rythme nettement inférieur à la croissance économique, signe d'une décarbonisation de l'économie qui s'accélère, selon une étude du cabinet d'audit PwC, publiée lundi.

L'an dernier, alors que la croissance économique a atteint 3,2% dans les pays du G20, les émissions de gaz à effet de serre ont elles augmenté de 0,5%, ce qui conduit à une baisse de l'intensité carbone de 2,7%, une diminution sans précédent, détaille PwC dans cette étude annuelle.

L'intensité carbone est mesurée par le nombre de tonnes de gaz à effet de serre émises pour un million de dollars de PIB.

Cette étude met en évidence un début de découplage entre la croissance et les émissions de carbone, un élément essentiel pour lutter contre le réchauffement climatique, insiste Sylvain Lambert, associé en charge du développement durable et du changement climatique chez PwC.

Pays par pays, le Royaume-Uni a vu son intensité carbone diminuer de 10,9%, tirée par une baisse de la consommation de charbon et un hiver plus doux, devant la France (-9%), essentiellement du fait d'une faible croissance économique, et l'Italie (-7,8%).

A l'opposé, la Turquie a augmenté de 4,4% son intensité carbone, devant l'Arabie saoudite (+4%) et le Brésil (+3,6%).

C'est la première année depuis l'existence de cette étude en 2009 que plusieurs pays enregistrent un taux de décarbonisation égal ou supérieur à 6,3%. Ce taux est le minimum requis au niveau mondial pour limiter le réchauffement climatique à 2 degrés.

Mais les pays du G20 sont encore loin de l'objectif, note l'étude, qui constate que les plans de réduction des émissions annoncés par les pays dans l'optique de la conférence internationale sur le climat de Paris en décembre (COP21) impliquent un taux moyen de décarbonisation de 3% au niveau mondial.


Romandie 12/10/2015

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