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Le point sur le corail... Les coraux dans le monde

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Les coraux d'Asie meurent en masse


« Il s’agit peut-être du pire épisode de blanchiment corallien jamais enregistré ». Telles est la conclusion alarmante d’Andrew Baird, un des scientifiques responsables d’une étude réalisée par un organisme australien d’écologie marine : l’ARC (Centre of Excellence for Coral Reef Studies).

D’après cette étude, le désastre touche pratiquement tous les grands sites de l’Océan Indien et du Pacifique Ouest : Sri Lanka, Birmanie, Singapour, Thaïlande, Indonésie, Malaisie…

La cause ? Un réchauffement excessif des eaux en mai dernier, avec des températures extrêmes de 34 °C relevées localement, soit 4 °C de plus que la moyenne historique.

Selon les chercheurs, 80 % des colonies d’Acropora (corail arborescent, formant buissons ou tables selon les espèces) et 50 % des autres espèces seraient touchées par le blanchiment, un phénomène qui apparaît lorsque le corail stressé par la chaleur expulse ses zooxanthelles, algues microscopiques qui y vivent en symbiose et qui le nourrissent.

Potentiellement mortels pour les colonies, les épisodes de blanchiment se traduisent par une réduction considérable de la biodiversité et de la biomasse sur les récifs. Avec d’évidentes répercussions pour les activités humaines qui en dépendent : pêche et tourisme sous-marin. Même si les coraux retrouvent leurs zooxanthelles, la récupération du récif peut prendre des années.

Sciences et Vie octobre 2010

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Une carte mondiale pointe les récifs les plus menacés



Du nouveau pour la protection des coraux. Des chercheurs australiens ont établi une carte mondiale de la vulnérabilité des récifs. Elle permet de déceler les lieux où des mesures de conservation seront les plus utiles et semble donc un outil précieux pour les gestionnaires de ces écosystèmes fragiles.

Les récifs coralliens vont mal. Dix-neuf pour cent d’entre eux sont déjà morts, 15 % du restant va suivre dans les quinze ans à venir selon les prévisions du réseau d’observation mondial des récifs coralliens (GCRMN). La hausse de la température de l'eau liée au réchauffement global est une des causes principales de leur mauvaise santé. Or l’écosystème basé sur les coraux est un des plus riches et productifs qui soient. Il abrite des milliers d’espèces marines, nourrit directement une centaine de millions de personnes et garantit la protection de la côte contre les assauts de la mer dans des dizaines de pays. La valeur économique des récifs est donc importante et, par surcroît, ils sont un des attraits touristiques principaux de nombreuses destinations.

Cartographier les périls est difficile car les coraux sont sensibles à des causes de stress très diverses. Une des principales causes de mort est liée aux variations excessives de la température de l’eau et en particulier son réchauffement. Il entraîne l’expulsion des microalgues en symbiose avec le polype ce qui fait blanchir le corail et finit par le tuer.

De nombreux paramètres pour une note globale

Le travail des biologistes de la Macquarie University de Sydney a donc pris en compte les caractéristiques des variations passées et prévues de la température de l’eau ainsi que bien d’autres facteurs. Parmi lesquels : la prolifération d’algues, l’exposition au soleil et aux ultraviolets, la quantité de sédiments et de polluants pouvant être apportés de la terre par les eaux de ruissellement ou encore l’effet des marées… Ils en ont formé trois catégories : les variables liées au soleil (température, UV), les paramètres augmentant le stress (eutrophisation, apport de sédiments) et ceux diminuant ce stress (le vent, les marées), qu’ils ont pu intégrer sous forme mathématique dans un modèle, d’où est issue la carte.



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Image : © Joseph Maina

La carte synthétisant le travail de l'équipe de Joseph Maina localise les principaux récifs mondiaux par des points colorés correspondant à une note entre 0 et 1. Du vert pour un récif en pleine forme (valeur 0), le dégradé va jusqu'au rouge, (valeur 1), symbole d'un fort risque de disparition. La Réunion, avec un score de 0,13, est selon l'étude le meilleur élève.

Sur ce planisphère, chaque récif de corail se voit attribuer une note, une valeur entre 0 et 1 correspondant à l’importance du stress qu’il subit et donc à son risque de disparition. Les données brutes sont disponibles sur le site du journal Plos One. La principale source de stress est l'augmentation de température de l'eau à cause du réchauffement climatique, renforcé ou réduit par d'autres facteurs également pris en compte. Une valeur basse correspond à des zones en bonne santé et faiblement menacées ; en se rapprochant de 1, les perturbations augmentent et l’avenir s’assombrit.

Pour l’organisation des efforts de protection, la carte est un outil précieux car elle est censée permettre de mieux diriger les investissements. Mais elle fait émerger une idée assez nouvelle : pour certains biologistes, dont le co-auteur de l’étude Tim McClanahan, de la Wildlife Conservation Society de Mombasa au Kenya, il faudrait « se concentrer sur les [récifs] gagnants, pas sur les perdants ». Un point de vue très pragmatique…

Des critiques quant à la valeur des diagnostics s’élèvent également car la réponse des récifs à une même agression peut être fort différente. Mais Joseph Maina, responsable de l’étude, précise bien que leur travail compile de manière lisible et efficace les agressions subies par le corail pour en tirer une valeur globale de stress. Il s'agit d'une somme de paramètres extérieurs, et l’avenir du récif dépend bien sûr fortement de l’adaptabilité et de la résilience des coraux face à ces menaces. Le séquençage du génome d'un corail, effectué récemment, apporte des précisions sur ces points.

Les informations apportées par ce travail dressent en tout cas un état des lieux précis de la vulnérabilité du corail face au réchauffement climatique. Utilisées en connaissant leurs limites, elles rendront tout de même la vie plus facile à ceux qui, dans le monde, tentent de sauver les récifs.



.Futura Sciences 12/08/2011

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Le corail disparaît plus rapidement que la forêt amazonienne !


Les récifs de corail disparaissent beaucoup plus rapidement que la forêt amazonienne selon les prévisions les plus pessimistes, annonce une équipe de recherches de l'université de Caroline du Nord à Chapel Hill, et il n'existe actuellement aucun moyen d'endiguer ce déclin.

John Bruno et Elizabeth Selig ont ainsi compilé les données de plus de 6000 études effectuées parmi 2600 récifs coralliens de l'Indo-Pacifique entre 1968 et 2004. L'importance de la couverture corallienne par rapport au support rocheux a été prise comme indicateur de bonne santé.

Les deux chercheurs ont déterminé que cette couverture se réduisait de 1 % par année durant la période étudiée, alors qu'en comparaison, la forêt amazonienne ne diminuait "que" de 0,4 % par an. La conséquence de cette régression est à la fois mathématique et dramatique : en 2003, il n'existait plus que la moitié du corail vivant que l'on observait sur les récifs de l'Indo-Pacifique au début des années 80, autrement dit, cette couverture s'est littéralement effondrée de 40 à 20 %.

Une étude semblable, effectuée dans la mer des Antilles et plus particulièrement sur les récifs des Caraïbes démontrent que ceux-ci meurent à raison de 1,5 % par an. Ceux-ci sont ainsi réellement menacés de disparition à court terme.

Corail, qu'est-ce que c'est ?

Constitué de colonies de polypes vivants, le corail ne peut vivre à plus de trente mètres de profondeur. Les premiers organismes colonisent d'abord les régions côtières, où ils s'accrochent au socle rocheux, puis au fur et à mesure que celui-ci s'enfonce, ou que le niveau de la mer monte, de nouvelles générations se développent sur les squelettes des animaux morts. C'est pour cette raison que d'énormes récifs sont apparus au cours de l'évolution, s'enfonçant à des profondeurs importantes.

Dès qu'une zone est nettoyée de ses organismes vivants, par prédation ou destruction quelconque, ces squelettes, essentiellement constitués de chaux, disparaissent.

Les récifs coralliens constituent tout un écosystème à eux seuls, tellement complexe que nul ne peut prévoir l'étendue des conséquences de leur disparition sur le biotope marin, mais aussi sur d'autres aspects tels la climatologie car ces structures gigantesques (plus de 2600 kilomètres pour la Grande Barrière de Corail en Australie) ont une influence directe sur le déplacement des masses océaniques, et ainsi sur la climatologie mondiale.

Peut-on contrer la menace ?

Selon les deux chercheurs, le principal responsable de la situation actuelle est bien le réchauffement global, qui non seulement provoque le ralentissement de la croissance des polypes, mais détruit leurs zooxanthelles, algues symbiotiques dont ils ont besoin pour réaliser la photosynthèse.

Ils indiquent que, malgré toutes les mesures de protection déjà prises ou en cours de l'être, comme l'interdiction de la pêche ou la limitation du tourisme dans les zones coralliennes, ainsi que la lutte contre les rejets polluants (en provenance des cultures de canne à sucre dans les Caraïbes par exemple), le déclin ne pourra être enrayé en l'absence d'un effort international pour limiter le réchauffement global.

Il y a trois ans, Andrew Baker, de l'université de Colombia à New York, avait estimé que les coraux pourraient s'adapter naturellement à un environnement plus chaud. Cependant, il apparaît aujourd'hui que cette adaptation ne s'effectue pas assez rapidement, le réchauffement climatique prenant de vitesse toutes les tentatives de la nature pour y remédier. Baker pense que des recherches devraient être conduites pour aider les coraux à supporter le changement, ce qui pourrait passer par l'inoculation dans les récifs les plus exposés et les plus anciens d'algues symbiotiques résistantes à la chaleur.

Quelle que soit la solution envisagée - si elle existe - une seule chose est certaine : c'est une course contre la montre qui est engagée, dont l'enjeu est la vie de régions entières.



.Futura Sciences

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Récif de corail : des réserves marines
contre le changement climatique


Face aux atteintes portées par le réchauffement climatique, les coraux n’arriveront peut-être pas à se remettre et risquent de disparaître. Telle est la funeste prédiction des scientifiques. Une étude de l’Université d’Exeter apporte un peu d’espoir à ces organismes.

Il ne fait pas bon d’être un corail. Elévation de la température des mers, montée du niveau des eaux, acidification des océans…, la liste des méfaits du changement climatique s’ajoute à celle des autres activités humaines : urbanisation, pollution, espèces invasives, etc.

L'efficacité des réserves marines en tant qu’outil de conservation est sujette à la reconnaissance de leurs bénéfices par les populations locales et, hélas, cette efficacité est bien souvent partiellement incomprise et controversée. C’est encore plus vrai dans le cas des récifs coralliens car il n’y avait pas, jusqu’à présent, d’exemple documenté de l’impact de ces réserves sur leur capacité à résister au changement climatique.

.Image : nashworld CC by-nc

Les coraux (à droite) et les macroalgues (à gauche) se livrent à une guerre de territoire dans les récifs...

Ainsi, seuls 2% environ des récifs coralliens sont inclus dans des réserves qui les préservent des activités humaines comme la pêche ou le dragage. Peter Mumby, chercheur de l'Université d’Exeter, s’en désole.

« Les récifs coralliens sont les plus grandes structures vivantes sur Terre et ils abritent la plus grande biodiversité de la planète, rappelle-t-il. Résultat du changement climatique, l’environnement qui a rendu les coraux capables de prospérer pendant des centaines de milliers d’années est en train de changer trop rapidement pour que les récifs puissent s’adapter. »

Pour tenter de démontrer que les bénéfices écologiques des réserves marines pouvaient permettre aux coraux de mieux résister aux conséquences du réchauffement, une étude a été lancée dans la région des Caraïbes.

Cette étude a porté sur 10 sites, tant dans des réserves qu’en dehors, et a duré deux ans et demi. Dans l’aire d’étude, les coraux avaient été sévèrement touchés par le blanchiment et par l’ouragan Frances en 2004. Au début de l’étude, ils ne représentaient que 7% de la superficie du récif. A la fin du projet, ceux en réserves marines avaient atteint 19% de la surface récifale tandis que ceux en zone non protégée n’avaient pas récupéré.

Une guerre des gangs en faveur du corail

D’où vient cette différence ? Peter Mumby explique que « la réserve a permis d’accroître le nombre de poissons perroquets et comme les poissons perroquets broutent les algues, le corail peut croître librement sans être submergé par les algues. Résultat, les récifs à l’intérieur de la réserve montraient des signes de récupération alors que ceux avec plus d’algues n’en montraient pas ».

Les macroalgues (algues de grandes dimensions visibles à l’œil, par opposition aux microalgues, microscopiques) sont effet en compétition avec les coraux. Ces deux types d’organismes se développent sur les mêmes lieux favorables à la fixation sur le substrat rocheux et au captage des rayons lumineux pour la photosynthèse. Le développement de l’un se fait alors au détriment de l’autre.

Peter Mumby ajoute que « ce type de preuve pourrait aider à persuader les gouvernements de réduire la pêche d’herbivores clefs comme le poisson perroquet et aider les récifs à faire face aux menaces inévitables du changement climatique ».

Il est à noter que le degré de dégradation des coraux était très élevé et qu’une telle récupération n’avait pas encore été décrite à ce jour. Des résultats similaires, voire plus importants, devraient donc être visibles dans d’autres parties de la région où les récifs sont en meilleur état si des mesures sont prises en ce sens.

« Pour protéger les récifs sur le long terme nous avons besoin d’une action radicale de réduction des émissions de CO2. Cependant, nos recherches montrent qu’une action locale de réduction de la pêche peut contribuer au destin des récifs de manière significative » conclut le professeur Mumby.



.Futura Sciences

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Corail et mangroves menacés : l'économie les sauvera-t-elle ?



La valeur économique et la fonction de maintien de la vie des récifs coralliens et des mangroves sont mises en relief dans un nouveau rapport du programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE). Le rapport souligne le rôle essentiel que ces éléments naturels jouent, promouvant le tourisme, refoulant l'érosion côtière et servant de pépinières aux poissons, y compris ceux qui font l'objet d'un commerce (pour aquarium) qui s'élève à des millions de dollars.

Le rapport met en évidence le fait que les coraux et les mangroves absorbent 90% de la force d'impact des vagues. Il y est également souligné que les conserver représente un petit prix à payer comparer aux coûts associés à leur destruction et à la substitution de leur rôle par des structures humaines.

Le rapport révèle que :

les récifs coralliens rapportent entre 100.000 et 600.000 dollars américains par kilomètre carré par an ;

afin de les préserver, il faut juste $775 par kilomètre carré par an, déduits des frais de gestion d'un parc marin ;

les coûts d'installation de brise-lames artificiels faits de tétrapodes en béton autour de Malé, aux Maldives, s'élevaient à $10 millions par kilomètre. Ceci a été entrepris après la dégradation du récif naturel ;

en Indonésie, un hôtel dans l'ouest du Lombok a dépensé, en moyenne, $125.000 par an sur sept ans pour réhabiliter sa plage longue de 250 mètres, suite à l'érosion causée par l'exploitation du corail en mer.

Ces conclusions sont tirées de la publication intitulée In the Front Line: Shoreline Protection and other Ecosystem Services from Mangroves and Coral Reefs (En première ligne : la protection du littoral et les autres services des écosystèmes rendus par les mangroves et les récifs coralliens). Il a été produit par le Centre mondial de surveillance continue de la conservation de la nature du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE-WCMC) en collaboration avec le Réseau international d'action sur les récifs coralliens (ICRAN) et l'IUCN (l'Union mondiale pour la conservation de la nature).

L'étude montre à quel point les récifs coralliens et les mangroves sont en voie de disparition rapide. Près d'un tiers des coraux ont déjà disparu et on estime une perte de 60% d'ici 2030. Plus d'un tiers des zones de mangroves ont été détruites et leur taux de perte est supérieur à celui des forêts tropicales.

Klaus Toepfer, le directeur exécutif du PNUE, a remarqué : « Jour après jour, à travers les océans et les mers du monde, la nature génère des revenus et des modes de subsistances pour des millions, voir des milliards de personnes ». « La tragédie du tsunami qui a frappé l'Océan indien en décembre 2004 a mis au premier plan le débat sur les capacités de maintien de la vie des récifs et des mangroves sains. Mais ce rapport va plus loin, soulignant que leur importance économique, culturelle et sociale va au delà de tels événements extrêmes » a-t-il ajouté.

« J'espérer que les réalités financières contenues dans cette étude transformeront radicalement l'attitude et le comportement des gouvernements, de l'industrie, des autorités locales et des individus, de sorte qu'ils apprécient davantage et conservent mieux ce capital naturel ; afin qu'ils réfléchissent à deux fois à la pollution, aux changements climatiques, au développement peu raisonable et à d'autres pratiques préjudiciables qui minent rapidement la base économique de tant de communautés côtières à travers le monde » a dit M. Toepfer.

Jon Hutton, le nouveau directeur entrant du PNUE-WCMC, a ajouté que « cette étude est importante car elle donne non seulement des valeurs réelles aux services de la nature, mais illustre également l'importance critique de la collecte, du stockage et de l'analyse de données qu'entreprend le PNUE au nom du monde ».

Le rapport est lancé à la veille de la 9ème session extraordinaire du Conseil d'administration du PNUE/Forum ministériel mondial sur l'environnement qui se tiendra à Dubai (Émirats Arabes Unis) en début février et lors duquel les ministres de l'environnement du monde entier débattront des questions clés que sont l'énergie et le tourisme, tous deux liées, directement ou indirectement, aux services des écosystèmes comme les récifs coralliens et les mangroves.

Valorisation des récifs coralliens et des mangroves côtières

Aujourd'hui, grâce à des études novatrices telle que L'Évaluation des écosystèmes pour le millénaire publiée l'année dernière, les experts réalisent davantage la valeur des marchandises et des services que les coraux et les mangroves fournissent. Le nouveau rapport note que l'économie des services des écosystèmes est encore à ses débuts et que les évaluations actuelles peuvent sous-estimer leur juste valeur. Il signale toutefois que les études montrent que la plupart des bénéfices tirés des récifs coralliens et des mangroves résultent de la pêche, de l'exploitation du bois pour la construction et le chauffage, du tourisme et de la protection du littoral.

Le rapport souligne également que les chiffres au niveau national varient considérablement et que les différents services offerts par ces écosystèmes peuvent avoir des valeurs nettement différentes.

Néanmoins, la valeur économique totale des récifs est estimée de $100.000 à $600.000 par kilomètre carré par an, alors que celles des mangroves s'élève à plus de $900.000 par kilomètre carré par an.

En Indonésie, on estime que les récifs, qui sont exploités essentiellement à des fins touristiques, ont une valeur de « $1 million par kilomètre carré, selon le coût de maintien des plages sablonneuses ».

« Des valeurs semblables ont été calculées pour les Caraïbes, allant de $2.000 à $1 million. Les valeurs les plus élevées ont été enregistrées dans les secteurs fortement dépendant du tourisme », note le rapport.

À Samoa américaine, les chercheurs estiment que les mangroves valent un peu plus de $100.000 par kilomètre carré, soit $50 millions par année. En Thaïlande, le chiffre est encore plus élevé : la valeur des mangroves est évaluer à $3.5 millions par kilomètre carré.

La protection des zones côtières

La capacité des récifs coralliens de protéger la côte des vagues et des tempêtes varie d'un endroit à un autre et dépend de la topographie et de la taille du récif. Néanmoins le rapport estime qu'un récif corallien typique peut absorber 90 pour cent de la force d'impact d'une vague, protégeant ainsi le littoral et les infrastructures contre l'érosion et les dégâts. Des études du Sri Lanka indiquent qu'un kilomètre carré de récif corallien prévient annuellement contre l'érosion de 2.000 mètres cubes du littoral.

Selon le rapport, les mangroves dispersent les vagues grâce à la résistance qu'exercent leurs racines et leurs tiges multiples. L'énergie d'une vague peut être réduite de 75 pour cent lorsqu'elle passe à travers 200 mètres de mangroves.

De la pêche jusqu'a la commercialisation des poissons d'aquarium : d'autres marchandises et services importants

La majorité des quelques 30 millions de petits pêcheurs dans le monde en voie de développement est dépendante, à différents degrés, des récifs coralliens. Aux Philippines, par exemple, plus d'un million de petits pêcheurs dépendent directement des récifs coralliens pour subvenir à leurs besoins quotidiens.

Le rapport estime que la pêche dans les récifs rapporte entre $15.000 et $150.000 par kilomètre carré par an. C'est souvent le cas dans des régions du monde où de nombreuses personnes vivent avec moins de deux dollars par jour. En Asie du sud-est, la pêche dans les récifs apporte presque $2.5 milliards annuellement et dans les Caraïbes, $310 millions par an. En général, les poissons de récif représentent un quart de la pêche mondiale, soit une source d'alimentation pour un milliard de personnes.

Environ 1,5 à deux millions de personnes en Europe et en Amérique du Nord ont des aquariums. La grande majorité des poissons et des autres espèces marines qui alimentent ce commerce proviennent de récifs coralliens.

Le rapport estime que le Sri Lanka, par exemple, gagne un peu plus de $5.5 millions par an de telles exportations, permettant ainsi à près de 50 000 personnes de subvenir à leur besoin.

« Le fait que le commerce des poissons d'aquarium est de haute valeur mais de faible volume signifie qu'il pourrait, si bien géré, subvenir aux besoins de beaucoup plus de personnes. Un kilo de poissons d'aquarium valait presque $500 en 2002 contre $6 pour un kilo de poissons d'alimentation, » note le rapport.

Les mangroves sont également importantes pour la pêche. En moyenne, 75 pour cent des crevettes récoltées commercialement au Queensland (Australie) dépendent des mangroves.

Une forêt de mangrove de 400 kilomètres carrés à Matang (Malaisie) produit une pêche d'une valeur de $100 millions par an. Les mangroves de Matang génèrent des revenus supplémentaires en fournissant, chaque année, des produits de sylviculture d'une valeur de $10 millions.

Les organismes marins contiennent souvent des composés pharmaceutiques utiles. À ce jour, les organismes de récif ont jusqu'ici révélé un agent anticancéreux et aujourd'hui promettent de grandes avancées dans le traitement du VIH.

En 2000, les bénéfices annuels nets du tourisme de plongée dans les Caraïbes s'élevaient à un peu plus de $2 milliards, dont $625 millions rapportés directement par les activités de plongée dans les récifs.



.Futura Sciences

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Le corail menacé par la famine



L’Homme rejette de plus en plus de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. En contribuant au réchauffement climatique, le CO2 menaçait déjà les coraux en favorisant leur blanchiment, mais à l’avenir, il le fera aussi en les affamant. Des chercheurs de l’Université du Queensland ont montré qu’un taux élevé de CO2 et l’acidification des eaux pourraient détruire les algues symbiotiques des coraux.

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Image : © N. Hobgood CC by-sa


Corail Favia pallida montrant des signes de blanchiment à droite

Les coraux dépendent à 99% de l’apport nutritif de leurs symbiontes, des micro-algues appelées zooxanthelles. Sans elles, c’est la mort assurée. Tout ce qui affecte ces micro-algues et leur photosynthèse rendra les coraux plus vulnérables au blanchiment, aux maladies et à toute autre menace.

L’équipe des docteurs Alicia Crawley et Sophie Dove, du Centre d'Etudes Marines de l'Université du Queensland, a découvert qu’en exposant les zooxanthelles aux taux prévus si les émissions de carbone ne sont pas contenues, la production d’une certaine enzyme est réduite de 50%. Cette enzyme tient un rôle clef dans la protection des symbiontes (l'algue) face aux rayonnements solaires et, sans elle, le stress oxydatif causé entrave la photosynthèse et donc leur capacité à nourrir leur hôte, le corail. Quand cela persiste, le corail expulse ses zooxanthelles, c’est le phénomène de blanchiment. S’il ne récupère pas rapidement des zooxanthelles fonctionnelles, le corail meurt de faim.

CO2: le double effet kisscool

Même si la photosynthèse des micro-algues peut profiter de taux de CO2 un peu plus élevé, ce n’est pas le cas au rythme actuel des rejets de dioxyde de carbone. Les chercheurs affirment que ce nouvel impact est indépendant du réchauffement climatique (chaleur, élévation du niveau de la mer) et qu’il est causé uniquement par les taux de CO2 et l’acidification des eaux. Rappelons que l’acidification a deux origines, les pluies acides dues aux émissions industrielles et la dissolution du CO2 dans l’eau avec la formation d’ions HCO3- et CO32-, mais surtout de H+, responsable de l’acidité. Il semblerait que ces deux phénomènes soient liés, le premier favorisant le second.

Cette combinaison négative risque d’exacerber les autres effets du changement climatique, d’aggraver les risques de blanchiment et d’affecter les quelque cinq cents millions d’individus qui dépendent du corail (pêche, tourisme, protection contre les vagues). « C’est une autre bonne raison de réduire nos émissions » assène A. Crawley. Cette enzyme n’est qu’un des éléments affectés par les taux de CO2, d’autres le seront sûrement, il faut que « les dirigeants australiens agissent dès à présent pour s’attaquer au problème du changement climatique. Le futur de nos récifs coralliens en dépend ».



.Futura Sciences

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Méditerranée : pêche du corail rouge interdite


L'Etat vient d'interdire la pêche du corail rouge à moins de 50 mètres de profondeur en Méditerranée sur les côtes de la Catalogne française, a-t-on appris jeudi auprès du Laboratoire océanologique de Banyuls-sur-mer (Pyrénées-Orientales).

La mesure est mal prise par les plongeurs professionnels pour lesquels le corail rouge, utilisé en joaillerie et parfois surnommé "or rouge", peut constituer une source de profit appréciable. Mais, pour ceux qui soutiennent cette décision, il s'agit de protéger le corail et l'activité touristique qu'il génère.

Les prélèvements en eaux peu profondes étaient jusqu'alors autorisés du 1er mai au 30 septembre avec une limitation à 50 kilos annuels par pêcheur. La préfecture de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur - c'est elle qui a compétence sur ces eaux - vient donc de modifier la réglementation.

Le corail rouge n'est pas classé dans les espèces protégées ou menacées. Mais les études des stocks montraient un risque pour ce patrimoine dans les zones proches de la Réserve naturelle marine située au large du Roussillon, a expliqué à l'AFP Philippe Lebaron, directeur du Laboratoire océanologique Arago de Banyuls-sur-Mer.

Animal invertébré possédant un squelette rigide qui peut atteindre 20 cm de haut avec des branches de 8 mm de diamètre en 20 ans, le corail rouge (Corallium rubrum) se fixe sur des roches peu exposées à la lumière, donc généralement à de grandes profondeurs, jusqu'à 400 m.

Mais, au large du Roussillon, il est présent dès 20 m de profondeur car les eaux sont troubles et il y a de nombreuses anfractuosités.

Ce corail peut se vendre jusqu'à 3.000 euros le kilo pour les branches de 8 mm. Celles de qualité inférieure, interdites de collecte sur les côtes françaises, sont aussi exploitées, broyées et mélangées avec de la résine de synthèse pour en faire des bijoux de moindre qualité.

Le Syndicat régional des pêcheurs plongeurs en scaphandre autonome (SRPPSA) dénonce dans l'arrêté préfectoral une "entrave à la liberté du travail". Les plongeurs professionnels, autorisés par la loi à pêcher au-dessus de 50 m, "ne pourront plus exercer leur métier", note son président, Michel Méacci.

Pour des institutions comme le conseil général des Pyrénées-Orientales, au contraire, c'est l'aboutissement de plusieurs années de travail avec le laboratoire Arago (CNRS et Université Paris 6) pour faire interdire la collecte à moins de 50 m de profondeur.

Il s'agit de "limiter la collecte sauvage, sauver le patrimoine et préserver le paysage sous-marin" pour le tourisme de plongée, a indiqué Pascal Romans, responsable du service d'aquariologie du laboratoire Arago.

Pour la plongée de loisir, "c'est un atout majeur", a souligné de son côté le directeur du Centre international de plongée de Collioure (CIPC), Julien Girodeau, parce que "les endroits où l'on peut encore observer ce corail à faible profondeur sont rares".

Sciences et Avenir 19/08/2011

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Le corail corne d’élan des Caraïbes est infecté par une bactérie humaine confirme une étude. C’est le premier cas de transmission d’un germe humain à des invertébrés.

Depuis les années 80, une maladie, baptisée variole blanche, affecte le principal corail des Caraïbes, le corail à corne d’élan (Acropora palmata). De précédentes études datant de 2002 ont prouvé que cette maladie est causée par une bactérie, Serratia marscencens, connue pour peupler l’intestin des humains et d’autres animaux. Dans certains cas, patients affaiblis ou immunodéprimés, elle peut causer des infections nosocomiales pulmonaires, urinaires ou cutanées.

Afin de déterminer la source de de cette bactérie, une équipe du Rollins College en Floride et de l'Université de Géorgie a recueilli et analysé différentes souches de Serratia marscencens issues de déjection humaines et de plusieurs autres animaux, tels que des mouettes ou des cerfs. Les analyses génétiques ont montré que seule la souche provenant d'eaux usées humaines correspondait à celle trouvée dans les coraux malades.

Corail corne d'élan. Image : Nick Hobgood

Des analyses complémentaires réalisées en laboratoire ont confirmé que seule cette souche était pathogène pour le corail. « La souche humaine a causé la maladie en cinq jours chez le corail corne d’élan après inoculation. Nous avons donc maintenant la preuve définitive que les humains sont la source de l'agent pathogène qui cause cette maladie dévastatrice pour les coraux», a déclaré Kathryn P. Sutherland, biologiste au Rollins College.

Cette étude, publiée dans la revue PLoS one, met pour la première fois en évidence la transmission d’une maladie humaine à un invertébré marin. La contamination se produit par le rejet d’eaux domestiques provenant des stations d’épuration ou des nombreux bateaux qui naviguent dans ces eaux.


Sciences et Avenir 19/08/2011

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Une équipe européenne vient de passer un mois en mer pour mieux connaître et cartographier les coraux profonds du golfe de Gascogne et de l'ouest de l'Irlande, des écosystèmes importants de la vie sous-marine fragilisées par l'acidification des océans et la pêche profonde.

Ces observations "fourniront des données et indicateurs nécessaires à la mise en place de mesures de gestion et de protection de ces habitats vulnérables, comme le classement de zones en aires marines protégées", a souligné mardi l'Ifremer en dressant le bilan de cette campagne.

Au total, une quarantaine de scientifiques de neuf nationalités différentes ont participé du 9 septembre au 11 octobre à la campagne BobEco à bord d'un navire équipé d'un robot permettant d'aller explorer les grands fonds.

Pour la partie française, dix canyons ont été explorés dont quatre où "aucune observation n'avait été rapportée à ce jour", dans les canyons dits de Douarnenez, Crozon, Petite Sole et Sorlingues.

"On partait d'une connaissance très imparfaite des coraux dans le golfe de Gascogne. On savait qu'il y en avait, mais on savait peu où ils étaient localisés", indique à l'AFP la biologiste Sophie Arnaud, chef de mission, notant que "notre connaissance reste très fragmentaire" malgré ces découvertes.

"On s'intéresse à ces écosystèmes car les coraux constituent un habitat pour un grand nombre d'invertébrés, de type oursins, éponges, crustacés, jusqu'aux poissons. Un grand nombre de poissons des profondeurs semblent associés à ces structures" comme l'empereur, la baudroie et la lingue, a-t-elle ajouté.

"Ils représentent un intérêt patrimonial, éco-systémique et vis-à-vis de l'halieutique", a précisé cette scientifique de l'Ifremer à Brest, ajoutant que les récifs coralliens observés se situaient entre 700 et 1.200 m de profondeur.

En dépit de leur éloignement des côtes, les coraux profonds, aussi appelés "coraux d'eau froide", qui se développent dans une température comprise entre 2 et 14°C, sont aujourd'hui menacés: ils sont victimes de la pêche profonde, abîmés par les chaluts, de l'exploitation pétrolière et de l'acidification des océans, lié aux émissions croissantes de CO2, selon Mme Arnaud.

Cette campagne menée dans le cadre du programme européen CoralFish est une nouvelle étape doit permettre, à terme, de définir des zones stratégiques qui devront, "au moins partiellement", bénéficier de mesures de protection.

S'ils sont mal connus en France, les coraux profonds sont en revanche déjà étudiés depuis plus de dix ans en Irlande "où certains récifs font déjà l'objet de mesures de protection", a souligné l'Ifremer.

Sciences e Avenir 19/10/2011

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Des chercheurs sous la direction de l'université de Barcelone en Espagne ont découvert que le braconnage est responsable de près de 60% de perte de la biomasse de coraux rouges dans la réserve marine des îles Medes.

Publiés dans la revue Conservation Biology, les résultats de l'étude soulignent l'impact du braconnage sur la réserve marine et mettent en lumière l'effet de la plongée sous-marine sur la population des coraux de la région.

L'équipe explique que l'effet de la réserve dans les îles a renforcé les efforts de conservation pour plusieurs espèces marines dans leur environnement naturel. Le corail rouge, Corallium rubrum, originaire de la Méditerranée, est prélevé de manière légale et illégale le long des côtes catalanes. Ainsi, le braconnage est l'une des plus grandes menaces pesant sur les colonies de cet invertébré marin.

Les chercheurs font remarquer que le corail rouge était déjà très prisé sous l'empire romain et en Grèce antique, notamment en joaillerie. Mais l'utilisation commerciale du corail est toujours d'actualité.

«Le corail est un organisme très fragile et vulnérable, et connaît une croissance relativement faible de 0,3 à 0,5 mm de diamètre basal par an»,
commente Cristina Linares du département d'écologie de l'université catalane, auteur principale de l'étude. «Dans le bassin méditerranéen, à l'exception de quelques réserves marines française, la plupart des colonies de corail rouge connaissent une situation similaire et présentent de petites racines.»

Les chercheurs ont mené cette étude dans la période de 1992 à 2005. Ils ont observé le diamètre basal et la densité des populations de Corallium tant dans la réserve qu'en dehors. Ils ont comparé leurs résultats avec les données des zones marines protégées de France, des régions dans lesquelles les activités de pêche et de plongée sont interdites.

Les résultats révèlent que les colonies de corail rouge dans la région des Medes ont diminué en taille ; elles sont moins nombreuses et en-dessous des niveaux observés dans les régions protégées en France. Selon les chercheurs, les espèces sont plus abondantes dans les réserves marines comparées aux régions environnantes.

«L'impact du braconnage provoque des pertes irrécupérables dans les populations de Corallium rubrum»,commente le Dr Linares, «c'est pour cela qu'il serait bon d'établir de nouvelles directives de protection pour la pêche et la plongée pour préserver ces populations».

Bernat Hereu, également de l'institution catalane, commente les résultats de l'étude : «Sur la côte catalane, le corail se trouve moins profondément que dans d'autres régions de la Méditerranée, ce qui est bénéfique au secteur du tourisme mais également pour les braconniers qui peuvent accéder aux colonies sans beaucoup de difficultés.»

En plus de la recherche appliquée, l'équipe a collaboré avec le parc naturel du Montgrí, des îles Medes et du Baix Ter pour inverser les effets du braconnage sur les colonies de corail. Ces travaux mèneront à de nouveaux produits légaux pour la confiscation de corail des braconniers et sa replantation dans les fonds marins.

«Il s'agit d'une mesure à court-terme qui ne sera jamais une solution définitive au problème du corail », commente le Dr Linares. «Elle permet de récupérer un peu de corail encore vivant, et de le replanter dans le substrat rocheux pour recréer une communauté naturelle intégrée dans l'écosystème marin.»

La réintégration des colonies perdues en raison des pratiques de braconnage n'est pas une tâche aisée ; les chercheurs ont pour tâche de constamment surveiller les colonies pour déterminer si elles constituent une population viable.

Auteur : ©️ Communautés européennes, 1990-2011 / CORDIS, http://cordis.europa.eu/

------> Avec ma fille nous réalisons très très peu de bijoux en corail pour diverses raisons, notamment la raréfaction du corail et lorsque c'est le cas, c'est uniquement sur commande. Nous avions même décidé de ne pas en faire du tout... et c'est ce que nous ferons dans un proche avenir...

Références : Linares, C. et al. (2011) 'Assessing the effectiveness of marine reserves on unsustainably harvested long-lived sessile invertebrates'. Conservation Biology, publié le 18 novembre. DOI: 10.1111/j.1523-1739.2011.01795

Notre Planète Info 07/12/2011

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Dans les eaux peu profondes de la Malaisie et de Singapour, des coraux des genres Acropora et Pocillopora ont été surpris à s’acclimater à des températures qui, normalement, les affaiblissent fortement et leur font perdre leurs couleurs. Un syndrome connu sous le nom de blanchiment du corail.



Les analyses d'une équipe scientifique internationale ont porté sur les populations de coraux de trois régions : au nord de l'île de Sumatra (Indonésie), près de l'île de Tioman (Malaisie) et au sud de Singapour. Celles qui avaient déjà subi une forte variation des températures au cours de l’année 1998, provoquant un phénomène important de blanchiment, ont mieux répondu à une nouvelle augmentation des températures en 2010. Les résultats de l'étude sont présentés dans Plos One.



Pourquoi les coraux blanchissent-ils ? À faible profondeur et au niveau des tropiques, ils sont très souvent en symbiose avec des microalgues unicellulaires. Ces organismes leur apportent des nutriments et de l’oxygène, en échange d’un support proche de la surface. La symbiose est fréquente dans les eaux chaudes où le plancton se fait rare, et où les coraux sont dépendants de l’apport alimentaire des algues. Mais lorsque les températures varient fortement, les coraux mettent fin à la symbiose et ne peuvent donc pas subvenir seuls à leurs besoins. Ils s’affaiblissent beaucoup, ce qui se traduit par une perte de couleur.



C’est ce qui est arrivé en 1998. Dans certaines régions de la Malaisie (île Tioman, à l’est du pays) et de Singapour, les coraux – et plus particulièrement ceux qui possèdent une croissance rapide comme Acropora ou Pocillopora – avaient été victimes de blanchiment. Mais cet épisode tragique leur a finalement été salvateur puisqu’il leur a permis de mieux se préparer aux suivants et notamment à celui de 2010. Ainsi, au site de Pulau Weh, au nord de l’île de Sumatra, 94 % des individus du genre Acropora ont été retrouvés morts, contre seulement 5 et 28 % respectivement à Singapour et l’île de Tioman pour des variations de températures similaires.



Cette faculté d’adaptation est un phénomène plutôt inattendu car on pensait les coraux incapables de supporter deux augmentations successives de la température de l’eau. Toutefois, il ne faut pas se réjouir trop vite. Ces êtres vivants particulièrement ragiles ne sont pas confrontés uniquement au réchauffement de l’eau. La pollution, les maladies ou l’acidification des océans jouent également en leur défaveur. En outre, les résultats observés au cours de cette étude ne concernent que certains genres de coraux.



Futura Sciences 14/03/2012

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Le réchauffement climatique met en danger un certain nombre d'espèces animales et végétales. Mais de quelle manière ?

Les coraux pourraient mieux résister que prévu grâce à leur cohabitation avec les zooxanthelles. Les polypes peuvent en effet abriter différents clades de cette algue unicellulaire, dont certains résistent bien aux températures plus élevées. En cas de coup de chaleur, il leur suffit de changer de partenaires...

Les récifs coralliens recouvrent près de 600.000 km² de la surface du Globe. Ces milieux riches en biodiversité sont malheureusement soumis à de fortes pressions depuis plusieurs années suite à la surpêche, à la pollution, à des maladies et au changement climatique. Certains chiffres sont alarmants : 19 % des coraux auraient déjà disparu depuis la seconde guerre mondiale et 54 % d’entre eux seraient menacés à court ou moyen terme.

Les coraux se développent et survivent grâce à une symbiose avec des zooxanthelles. Ces algues unicellulaires du genre Symbiodinium pratiquent la photosynthèse en consommant le CO2 émis par les polypes et leur fournissent des nutriments en retour.

Les symbiotes se répartissent en plusieurs clades (de A à H) dont chacun possède des propriétés propres, touchant notamment à la résistance face à des stress environnementaux. Le groupe D est par exemple plus résistant à la chaleur que d’autres. Une augmentation de la température de l’eau ne provoque pas une mort ou une expulsion des algues par les cnidaires et donc un phénomène de blanchissement.

Selon les connaissances actuelles, moins de 25 % des espèces de coraux pourraient s’adapter aux changements environnementaux en modifiant la composition des communautés algales symbiotiques.

Rachel Silverstein de la Rosenstiel School of Marine & Atmospheric Science (RSMAS) vient de démontrer que cette capacité était bien plus répandue que cela. La plupart des scléractiniaires communs peuvent en effet héberger plusieurs variétés d’algues et donc s’adapter à des changements environnementaux tels que ceux liés au réchauffement climatique. Ces résultats sont publiés dans le journal Proceedings of the Royal Society B.

Des échantillons d’ADN récoltés sur des colonies appartenant à 39 espèces de coraux (dont 26 abriteraient spécifiquement un seul clade) vivant dans les Caraïbes ou la région indopacifique ont été analysés grâce à une technique de PCR en temps réel à haute résolution.

Par rapport aux méthodes conventionnelles, cette approche permet de détecter la présence de clades (ici de A à D) dont les individus représentent moins de 10 à 20 % du total de la communauté algale. Cette différence explique en grande partie les nouveaux résultats.

En effet, toutes les espèces testées peuvent entretenir des relations symbiotiques avec au moins deux clades (C et D). De plus, 54 % des 26 espèces de coraux spécialistes abritent les 4 groupes recherchés (A, B, C et D). Enfin, 68 % de toutes les colonies étudiées, et non les espèces, possèdent deux variétés de zooxanthelles simultanément. Plusieurs clades peuvent donc cohabiter.

De nombreuses espèces de scléractinaires ont des préférences et n’abritent que des clades précis, mais ce principe n’est pas rigide. Elles pourraient donc modifier la composition de leur communauté symbiotique en fonction des stress environnementaux rencontrés dans le futur.

La présence d'algues plus thermorésistantes du groupe D chez tous les coraux permet d’imaginer qu’ils résisteront mieux que prévu au réchauffement climatique. N’oublions pas qu’une augmentation de la température moyenne de la Terre de plus de 2 degrés est prévue d’ici 2100.

Les coraux rejoignent donc le phytoplancton dans la catégorie des organismes marins pouvant s’accommoder des conséquences de la libération de gaz à effet de serre par l’Homme.


Futura Sciences 13/04/2012

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Une étude publiée hier aux Etats-Unis révèle que, pendant 2 500 ans, les récifs coralliens du Pacifique-est ont été détruits suite à un bouleversement climatique.

Un bouleversement climatique dû à des variations extrêmes du courant marin chaud El Nino et à l'oscillation australe, regroupés sous le sigle "Enso" (El Nino/Southern Oscillation), a provoqué une destruction des récifs coralliens pendant 2.500 ans, révèle une étude publiée jeudi. Une découverte qui fait craindre à ses auteurs qu’un phénomène similaire ne se produise avec le réchauffement climatique en cours.

Selon les chercheurs, la destruction des récifs coralliens le long de la côte Pacifique du Panama a commencé il y a 4.000 ans et coïncidé avec une période de très fortes fluctuations de l’Enso avec un cycle de variations de la pression atmosphérique dans le Pacifique. Ces résultats émanent de la reconstitution de l'histoire de ces récifs coralliens durant les 6.000 dernières années. "Nous avons été choqués de découvrir un trou de 2.500 ans dans la croissance de ces récifs", explique Lauren Toth, chercheuse à l'Institut de technologie de Floride et coauteur des travaux parus dans la revue américaine Science.

"Ce trou représente un effondrement de ces écosystèmes coralliens sur 40% de leur histoire", ajoute-t-elle cité par l'AFP. Or, les récifs coralliens à travers le Pacifique présentent tous ce même "trou" dans la croissance et ce jusqu'en Australie et au Japon. "Les récifs coralliens sont des écosystèmes résistants et pour s'être littéralement effondrés durant une aussi longue période et à une aussi vaste échelle géographique, ils ont dû subir un bouleversement climatique majeur, qui a dû être une version démultipliée des fluctuations normales de l'Enso", conclut Laurens Toth.

Si ces résultats sont déjà préoccupants, ils font craindre que les coraux ne subissent un autre effondrement au cours des prochaines années. "Alors que nous continuons à émettre des gaz à effet de serre dans l'atmosphère, le système climatique est sur le point de connaître de nouveau un bouleversement avec des conséquences désastreuses pour les écosystèmes coralliens si aucune mesure n'est prise pour contenir le changement climatique", estime ainsi Richard Aronson, un des co-auteurs de l’étude.




Maxisciences 08/07/2012

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Quelque 2.600 océanographes réunis en Australie ont prévenu lundi que les récifs coralliens dans le monde étaient en train de décliner rapidement et ont appelé à agir de manière urgente sur le changement climatique pour sauver ce qu'il en reste.

Dans un appel inédit publié à l'occasion du Symposium international sur les récifs coralliens, à Cairns (nord-est), ces scientifiques parmi les plus réputés dans leur domaine soulignent que les moyens de subsistance de dizaines de millions de personnes sont en danger.

Les récifs procurent travail et nourriture à nombre d'habitants des régions côtières dans le monde, génèrent des revenus via le tourisme et servent de brise-lames naturels en cas de fortes vagues et de tempêtes, indiquent-ils.

Les scientifiques réclament des mesures urgentes pour parer aux dégâts croissants causés par la montée de la température des océans, l'acidification des eaux, la surpêche et la pollution venue des terres.

"Nous avons une fenêtre dans le temps pour que le monde puisse agir sur le changement climatique, mais elle se rétrécit rapidement", a déclaré Terry Hughes, président du symposium, qui se tient tous les quatre ans en présence de scientifiques de quelque 80 pays.

Aux Caraïbes par exemple, 75 à 85% de la surface occupée par les coraux a été perdue ces 35 dernières années, note Jeremy Jackson, océanographe au Smithsonian Institution (Etats-Unis). La Grande barrière de corail en Australie, qui est pourtant un des écosystèmes marins les mieux protégés au monde, a enregistré un déclin de 50% de ses coraux en un demi-siècle.

"Ce qui est bon pour les coraux est aussi extrêmement important pour les gens, et nous devons nous réveiller", a déclaré M. Jackson. "L'avenir des récifs coralliens n'est pas la version marine du +il faut étreindre les arbres+, c'est un problème capital pour l'humanité".

Stephen Palumbi, de la station marine Hopkins à l'université américaine de Stanford, souligne qu'il faut aussi résoudre les problèmes engendrés par un développement agraire anarchique et des pratiques de pêches intensives.

Plus de 85% des récifs dans le "Triangle asiatique des coraux" sont menacés directement par des activités humaines, telles que le développement des régions côtières, la pollution et la surpêche.

Le Triangle asiatique comprend l'Indonésie, la Malaisie, la Papouasie-Nouvelle Guinée, les Philippines, les îles Salomon, le Timor oriental. Il couvre près de 30% des récifs coralliens du monde et abrite plus de 3.000 espèces de poissons.

L'appel commun aux 2.600 scientifiques n'est pas un effort supplémentaire visant à décrire la situation, a insisté le président de la Société internationale de l'étude des récifs, Robert Richmond.

"La communauté scientifique a produit une énorme quantité de recherches montrant que nous avons un problème. Maintenant, nous sommes comme des médecins qui ont diagnostiqué la maladie du patient, mais sans donner des remèdes efficaces", a-t-il déclaré.

"Nous devons être engagés de manière plus active et apporter aux autorités publiques des ordonnances permettant de réussir", a-t-il ajouté.




Sciences et Avenir 09/07/2012

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Des scientifiques australiens viennent d’annoncer avoir découvert une bactérie en mesure de tuer les étoiles de mer dévoreuses de corail. Grâce à elle, les chercheurs pensent pouvoir aider à la lutte contre la raréfaction des bancs corallifères.

Selon une étude publiée la semaine dernière par des scientifiques, la Grande barrière de corail australienne a perdu plus de la moitié de ses prairies coralliennes au cours des 27 dernières années. Les bancs de corail sont en effet victimes des tempêtes, et du blanchiment lié au réchauffement climatique mais également de la prédation d'étoiles de mer. Ces dernières, les acanthasters pourpres (ou "couronne d'épines"), sont responsables de 42% des dégâts infligés au corail.

Habituellement, la prolifération de l'étoile de mer sur des sites touristiques en Australie est généralement maîtrisée par les plongeurs qui injectent un poison dans l'étoile de mer, l'une après l'autre. Mais cette technique est longue et fastidieuse et ne permet pas d’éliminer efficacement les acanthasters pourpres qui envahissent littéralement l’océan Pacifique et l’océan Indien central. Pour lutter contre ce facteur, les scientifiques australiens du Centre d'excellence pour les études sur les récifs coralliens de l'université James Cook pensent néanmoins avoir trouvé une solution plus radicale. Ils ont découvert une bactérie capable d'éradiquer les étoiles de mer dévoreuses de corail.

Cette bactérie contamine en fait les étoiles de mer en contact avec l'individu infecté et les tue en 24 heures. Elle permettrait ainsi de détruire jusqu'à 500 individus en une seule injection. Désormais, les chercheurs doivent donc s’assurer de l’innocuité de cette bactérie pour les autres espèces marines avant d'envisager de l'utiliser. Comme l’explique le professeur Morgan Pratchett, "lorsque vous développez une méthode de contrôle biologique, vous devez veiller à ne cibler que les espèces concernées et vous assurer qu'elle ne peut pas nuire aux autres espèces ou à son environnement".

Cependant, le scientifique a souligné que "ce composé semble très prometteur à cet égard même s'il nous reste à mener de nombreux tests en aquarium avant de réaliser des expériences en mer".



MAXISCIENCES 08/10/2012

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Alors que deux des trois récifs coralliens suédois sont éteints, le dernier survivant voit sa situation continuer de se dégrader. Pourtant protégé, il souffre toujours du chalutage et des effets de l'agriculture. Les chercheurs de l'université de Göteborg ont entrepris d'implanter des coraux norvégiens afin de faciliter la reproduction et la restauration du récif en eaux froides.

On n’associe généralement pas la Suède aux récifs coralliens. Pour tout dire il y a un siècle les Suédois ignoraient eux-mêmes le trésor que renferme le Koster Fjord. L’unique récif du royaume nordique, le récif de Säcken, est pourtant déjà en danger d’extinction selon une équipe de l’université suédoise de Göteborg. "Nous savons depuis le milieu des années 20 qu’il existe des récifs en eau froide en Suède, raconte le biologiste marin Mikael Dahl. A cette époque, les coraux pouvaient être trouvés dans trois endroits du Koster Fjord. Maintenant il ne reste que le récif de Säcken et il est en mauvais état".

Les principales causes de cette dégradation sont le chalutage et la sédimentation accrue par les pratiques agricoles. Les chercheurs constatent ainsi que la situation se dégrade de plus en plus. bien que le site soit désormais un parc naturel marin. "Sur la liste rouge le site est placé dans la catégorie "sous menace immédiate", déplore Mikael Dahl. Le récif ce Säcken est protégé contre le chalutage depuis une décennie, mais des traces de dégâts ont été observés plusieurs fois, et ce même après la mise en place de la législation."

Les polypes lophelia pertusa qui constituent ce récif ont besoin d’une salinité haute et constante ainsi que d’une eau froide toute l’année. Ces conditions se retrouvent sur la côte la plus occidentale de la Suède, le Bohuslän, baignée par les eaux froides charriées par la profonde fosse norvégienne jusque dans le Skagerrak, le détroit qui sépare la Norvège et la Suède du Danemark. Les chercheurs ont donc analysé le génome des polypes du récif et de ses voisins norvégiens afin de voir si les larves circulaient le long du Skagerrak.

Mais leurs résultats publiés dans la revue Coral Reefs indiquent hélas que leurs profils génétiques sont très différents et que les populations du récif de Säcken sont extrêmement homogènes. Il n’y a donc pas de contact naturel entre les récifs et, comme se désole Mikael Dahl, "cela signifie qu’il est hautement improbable que le récif se rétablisse naturellement. Au lieu de cela, des interventions seront nécessaires pour assurer la survie du récif."

Les universitaires de Göteborg se sont donc mis à implanter du corail norvégien sain dans les 300 à 500 mètres carrés de récif où le corail suédois vit encore. Ces nouveaux venus devraient favoriser la reproduction et la survie de l’ensemble du récif, même si le corail vit à un rythme bien différent du nôtre. Certains spécimens norvégiens ont été estimé être vieux de quelque 6.200 ans, si bien que les chercheurs pensent qu’il en existe des plus anciens encore et que les récifs scandinaves ont commencé à apparaitre dès la fin de la dernière glaciation.


MAXISCIENCES 24/10/2012

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SYDNEY (AFP) - Des chercheurs australiens et saoudiens vont séquencer le génome de plusieurs espèces de corail dans le Pacifique et en mer Rouge, dans l'espoir d'identifier des voies de lutte contre leur extrême vulnérabilité au réchauffement climatique, ont-ils annoncé jeudi.

La Grande barrière de corail en Australie a perdu plus de la moitié de ses prairies coralliennes au cours des trois décennies passées en raison de tempêtes, des ravages provoqués par une étoile de mer coralliphage et du réchauffement.

Le corail abrite des millions d'algues qui lui donnent ses couleurs et ne supportent pas l'élévation en cours de la température de l'eau. Une fois les micro-algues mortes, le corail se décolore et meurt de faim, se transformant en un squelette calcaire. Or la communauté scientifique en sait finalement peu sur ces organismes aussi fascinants que fragiles, le patrimoine génétique de deux espèces seulement ayant été établi jusqu'à présent, souligne Russell Reichelt, responsable de la gestion du parc marin de la Grande barrière.

"Ce projet de recherche séquencera les génomes de 10 espèces coralliennes - fournissant cinq fois les données actuellement disponibles - et identifiera les gènes qui aident le corail à s'adapter au changement climatique ainsi que les espèces porteuses de ces gènes", a-t-il expliqué.

Xabier Irigoyen, directeur du "Red Sea Research Center" à l'université des sciences et technologies du roi Abdullah d'Arabie saoudite, conduira les études concernant les espèces de la mer Rouge.

"Les coraux de la mer Rouge vivent dans un environnement extrême (à cause du trafic maritime: ndlr) comparé à ceux de la Grande barrière (australienne) et l'information comparative entre eux nous permettra de mieux comprendre pourquoi certains coraux sont plus résistants que d'autres", affirme-t-il.



SCIENCES ET AVENIR 8/11/2012

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Beaucoup de coraux vivent en symbiose avec le phytoplancton ou diverses bactéries. Mais parce que l’écosystème dans lequel ils résident n’est pas toujours clément, certains coraux ont par ailleurs développé une symbiose bien particulière. Envahis par des algues tueuses, ces animaux envoient un signal de détresse. De petits poissons sont capables d’intercepter ce signal et d'intervenir en leur faveur…

Le corail Acropora nasuta, communément appelé corail crème, grandit rapidement et s’étend largement. Il est essentiel à la formation et la solidification des récifs coralliens. Menacé par la Chlorodesmis fastigiata, ou algue chevelue, cet animal a développé une symbiose avec de petits gobies, ces poissons herbivores pas plus grands qu’un pouce, qui le protègent à la demande.

Dans une étude publiée dans le magazine Science, des chercheurs du Georgia institute of technology montrent que ce corail est en effet capable d’envoyer un signal chimique de S.O.S. Les gobies interprètent ce message de détresse et agissent dans les minutes qui suivent. L’algue, très vite taillée ou dévorée, a donc très peu de chance d’attaquer le corail.

Les gobies, ces véritables gardes du corps, passent leur vie entière dans les creux des coraux, un abri qui les protège de leurs propres prédateurs. En échange, et par une capacité venue de l’évolution, ils décryptent le signal chimique de détresse. Cette symbiose entre le poisson et le corail est le premier exemple de transmission de signaux chimiques entre espèces pour éloigner les compétiteurs. On peut la comparer à la symbiose entre insectes et végétaux. C'est le cas de l’acacia et de la fourmi par exemple ; les fourmis reçoivent de la nourriture et un abri tout en protégeant les arbres des concurrents et consommateurs.

D’après l’étude, les chercheurs ont trouvé des preuves indiquant que ces poissons répondent à un signal de détresse chimique, dans les minutes qui suivent l’appel. Mark Hay, de l’école de Biologie de Georgia Tech, explique : «C’est une délicate et nuancée danse d’odeur qui rend tout ceci possible, le poisson a évolué pour repérer l’odeur relâchée par le corail, et ils s’occupent très rapidement du problème».

Les protégeant des algues nocives, ces poissons herbivores jouent un rôle significatif pour maintenir la santé des coraux. Mais d’après Danielle Dixson, principale auteure de l’article, le rôle des gobies pourrait bien être beaucoup plus compliqué. Pour étudier la relation de symbiose, les chercheurs ont réalisé une série d’expériences. L’idée était de décrypter la communication entre le poisson et le corail.

Pour déterminer ce qui attire le poisson, Dixson et Hay ont prélevé trois échantillons d’eau : l’un juste à côté de l’algue nocive, l’autre à l’endroit où l’algue était en contact avec le corail et le dernier dans la zone autour du corail, mais 20 minutes après le contact corail-algue. Ces trois échantillons ont été par la suite placés proches des gobies : les poissons ont rapidement été attirés par l’échantillon d’eau de la zone de contact, prélevé directement durant le contact. «Nous avons démontré que le corail émet un signal qui attire le poisson pour enlever les algues envahissantes, explique Mark Hay. Les poissons ne répondent pas à l'algue elle-même

La suite des expériences montre que les poissons ne protègent que leur habitat. En suivant la même méthode, des échantillons ont été collectés à partir d’un autre corail. Insérés proches des précédents gobies, ces échantillons n’ont pas fait mouche : les poissons n’ont pas bougé, l’odeur transmise n’étant pas celle de leur corail.

Ces poissons mangent également le mucus et les algues de la base des coraux. En défendant les constructeurs du récif, les gobies défendent donc la maison qui les abrite. Mais c’est également une question d’arrangement : le gobie mange l’algue nocive pour le corail, et devient alors nocif pour son prédateur. Selon Hay, une telle évolution de symbiose montre que dans l’histoire la compétition était rude. «Ces interactions positives nous en apprennent beaucoup sur les pressions qu’ont subies les coraux au cours du temps.»



Le gobie corail jaune (Gobiodon okinawae) est une espèce de poisson
originaire de l'ouest du Pacifique, du sud du Japon et du sud de la Grande
Barrière de corail. Il a un comportement jovial et sociable. ©️ Jenny, Wikipédia




FUTURA SCIENCES 10/11/2012

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Certaines parties des récifs coralliens montrent, grâces à des alguescalcaires, une résistance inattendue à l’acidification des océans. D’après les chercheurs du Scripps, l’avenir des coraux ne serait peut-être pas si noir…


Les émissions intensives de CO2 dans l’atmosphère, entraînent une acidification des océans et, de ce fait, la communauté scientifique s’inquiète du devenir des coraux. Ces organismes, essentiellement constitués decarbonate de calcium sont susceptibles de se dissoudre rapidement si le pH de l’océan diminue. Des preuves de l’impact de l’acidification sur l’écosystème marin ont déjà été révélées, dans l’océan austral notamment.


Les barrières de corail sont des structures complexes. Un récif corallien résulte de la combinaison d’algues coralliennes (Corallina officinalis) et de coraux animaux (des cnidaires). Les algues protègent les coraux, plus fragiles, de l’effet des vagues et maintiennent la structure d’ensemble. « Unrécif corallien est comme une maison. Le corail c’est les briques, mais les algues coralliennes sont le ciment qui tient le tout », explique Merinda Nash, principale auteur d’une étude porteuse d’espoir pour l’avenir de ces organismes.


Dans l’étude publiée dans Nature Climate Change, les chercheurs ont analysé la structure minérale des algues coralliennes. Ils ont décelé la présence d’un minéral inattendu, la dolomite. Ce minéral, de structure similaire au calcaire qui a donné son nom au massif des Dolomites des Alpes italiennes, rend l’organisme plus résistant à l’acidification des océans. En effet, les squelettes des algues sont faits d'un carbonate, la calcite (CaCO3), renfermant une certaine quantité de magnésium, environ 10 à 20 %. La dolomite, elle, de formule CaMg(CO3)2, contient autant de calcium que de magnésium. Ce minéral renforce ainsi la structure de la barrière de corail.


« Cette résistance à l’acidification des océans suggère que les coraux du futur, avec des algues coralliennes en bonne santé, peuvent survivre aux menaces telles que les tsunamis ou les très fortes vagues… » explique Davey Kline, membre du Scripps. Cette découverte est d’autant plus encourageante que la dolomite est semble-t-il présente dans tous les récifs du monde. Une meilleure gestion et préservation des récifs coralliens peut donc être mise en place pour protéger les parties les plus vulnérables des récifs.


Cette étude résulte d’un travail de terrain mené par Davey Kline en collaboration avec l’Australie, les États-Unis et Israël. Le projet Coral Proto-Free Ocean Carbon Enrichment system, ou CP-FOCE est basé en Australie. Si l’acidification des océans ne risque pas de s’estomper rapidement, ces résultats apportent néanmoins un peu d’espoir pour l’avenir des barrières de corail. Les algues coralliennes jouent un rôle très important dans l'architecture du récif. Sans elles, le récif s'effondrerait. « Les nuages ​​du changement climatique sont très sombres, mais maintenant il y a ce mince revêtement d'argent... La dolomite peut suffisamment stabiliser la structure du récif combinée entre les algues et le corail » mentionne Brad Opdyke, de l’ANU.




Le chercheur Davey Kline, du Scripps, a travaillé avec une équipe internationale pour tester l'impact de l'acidification des océans sur les récifs coralliens. Ils ont mis en place une structure qui s'approche le plus possible d'un récif corallien naturel. ©️ Scripps


FUTURA SCIENCES 16/12/2012

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Les coraux de Polynésie sont menacés par la prolifération d’une étoile de mer. Autour de certaines îles, le taux de recouvrement en corail vivant s’est effondré.


La situation est décrite comme une véritable invasion par les chercheurs de l’IRD (Institut de recherche pour le développement) dans une étude publiée dans Plos One. Ils y démontrent que l’étoile de mer épineuse Acanthaster planci connait une prolifération exceptionnelle depuis 2004 en Polynésie française. Or, cette carnassière se nourrit au dépend des récifs coralliens dont elle consomme les polypes.

Acanthaster a commencé à proliférer de manière très localisée aux îles Australes et Sous-le-Vent, racontent les chercheurs. Puis, en 2006, la colonisation s’est propagée à Tahiti et Moorea. Grâce à une dizaine de stations sur cette dernière île, les scientifiques ont suivi la dynamique d’infestation des coraux dans l’espace et dans le temps. Encore appelée «couronne du Christ» ou «coussin de belle-mère», en raison de ses piquants urticants, cette étoile est connue pour ses épisodes invasifs. Ce que les scientifiques comprennent moins, ce sont les raisons de ces brusques poussées évolutives.

Quoiqu’il en soit, l’épisode polynésien est qualifié de «catastrophique» notamment autour de Moorea où le taux de recouvrement en corail vivant est passé de 50 % à moins de 5 % en 2009. Et les moyens de contenir la prolifération sont peu nombreux. Acanthaster n’a quasiment pas de prédateurs naturels lorsqu’elle est adulte, et très peu au stade juvénile. Ne maîtrisant pas les causes de la prolifération, les chercheurs étudient les moyens de repeupler les zones dévastées. Néanmoins, pour restaurer le corail à son état initial, il faudra entre 10 et 30 ans.

Un espoir réside cependant dans l’annonce faite au mois de novembre par une équipe du Centre d'excellence pour les études sur les récifs coralliens de l'université James Cook, en Australie. Des généticiens y ont développé une bactérie capable de tuer une étoile de mer en 24 heures. Il leur reste désormais à démontrer que la méthode est sélective et ne menace pas les autres espèces marines.



Acanthaster et corail IRD / E. Folcher


Sciences et Avenir 26/12/2012

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Une fois par an, peu après la tombée de la nuit, les coraux de l’océan Pacifique sud déclenche une jolie chute de neige à l’envers. Les milliers de petites billes roses qui remontent ainsi vers la surface de l’eau sont les gamètes des coraux, gamètes mâles et femelles qui une fois libérés se mélangent au gré du courant.

Cette ponte synchrone des coraux, que l’on observe au moment du printemps austral sur la grande barrière de corail d’Australie ou en Nouvelle-Calédonie, donne ainsi naissance à des embryons de coraux qui ont la particularité d’être dénués d’enveloppes protectrices, contrairement à la plupart des embryons d’animaux.

Une nouvelle étude montre cependant que ce qui constitue en apparence une fragilité, dans un milieu agité comme la mer, pourrait finalement être un avantage. Les biologistes australiens Andrew Heyward et Andrew Negri, de l’AIMS (Australian Institute of Marine Science), ont reproduit en laboratoire les conditions météorologiques qui prévalent souvent les nuits de ponte sur la grande barrière de corail australienne : un vent modéré brasse la mer, créant des vaguelettes d’environ 30 cm de hauteur.

Près de la moitié des embryons se cassent, rapportent les chercheurs dans la revue Science du 2 mars, mais ils ne meurent pas pour autant. Ils poursuivent leur développement, devenant ainsi des clones- des jumeaux ou des triplés en quelque sorte. Ils sont plus petits que ceux qui sont restés entier mais cela ne les empêche pas d’atteindre le stade larvaire. Une fois fixées sur un substrat solide, les larves se transforment ensuite en polype et donne naissance à une nouvelle colonie de polypes.

Le pourcentage élevé d’embryons qui se fragmentent laisse penser que l’absence de membrane n’est pas accidentelle, commente Negri, mais que cela fait partie de la stratégie des coraux pour maximiser leurs efforts de reproduction. Ils ajoutent aux bénéfices de la reproduction sexuée –comme la diversité génétique – les avantages d’une reproduction asexuée.


Les embryons de coraux au stade des premières divisions cellulaires. Les coraux sont des animaux, des polypes, vivant en colonie. [Image courtesy of Heyward & Negri, AIMS]


De gauche à droite : 1)Les œufs de coraux, riches en lipides, sont plus légers que l’eau et remontent vers la surface. 2) Embryons après fécondation. 3) Des embryons entiers et d’autres en morceaux 3 heures après la fécondation des œufs. 4) Développement de jeunes polypes après fixation des larves : les tailles diffèrent entre les embryons fragmentés (plus petits) et les autres. (Images : Heyward & Negri, AIMS; sauf la n°3: Science/AAAS)



Sciences et Avenir mars 2012

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Des chercheurs ont filmé des coraux luttant contre le sable qui les recouvre.. Après cela, impossible de ne pas se faire à l’idée que les coraux sont des animaux !



Ne pas se faire enterrer vivant dans le sable : tel est l’objectif de ces deux spécimens de corail champignon qui se désensablent en se gonflant ! Ces images ont été réalisées en aquarium par des chercheurs australiens et hollandais à partir de deux espèces originaire de la grande barrière de corail australienne, Herpolitha limax et Fungia (lobactis) scutaria.



Contrairement à d’autres espèces de corail qui sont fixées au socle rocheux, les coraux champignons, de la famille des Scléractiniaires, peuvent se déplacer. Vivant sur des fonds sableux, ils doivent à tout prix éviter d’être recouverts par du sable ou des sédiments.



Pim Bongaerts (University of Queensland) et ses collègues ont photographié le corail toutes les 10 secondes pendant 10 à 20 heures puis ont monté ces vidéos avec une vitesse accélérée 300 fois (article publié dans Coral Reefs). En quelques heures ces coraux parviennent à se dégager du sable. Pour cela ils gonflent et dégonflent toutes les 10 à 20 minutes. Les tentacules se rétractent quand le polype enfle puis s’étendent pendant la phase de déflation. Ils sont alors agités de mouvements dits péristaltiques, similaires aux contractions du tube digestif pour faire descendre les aliments.



Fungia (lobactis) scutaria




Herpolitha limax






Sciences et Avenir févirer 2012

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Selon des scientifiques, une immense plaque sous-marine située près de la Grande barrière de corail, au large de l'Australie, est au bord de l’effondrement. Lorsqu’elle cédera, il y a fort à parier qu’un tsunami déferlera sur les îles voisines.

Des géologistes marins australiens de l'université James Cook ont cartographié les endroits les plus profonds et les plus inaccessibles de la Grande Barrière de corail, au large des côtes australiennes. Grâce à une technologie en 3D, ils ont réussi à découvrir des dizaines de canyons sous-marins.

Ils ont notamment repéré, perchée sur le plateau continental, une plaque d'environ 1 kilomètre cube, reste d'un très ancien glissement de terrain sous-marin. "Les glissements de terrain sous-marins sont un phénomène géologique connu et bien documenté mais nous ne savions pas s'il y en avait près de la Barrière de corail", a indiqué à l'AFP le géologue Robin Beaman. C'est pourquoi les chercheurs ont lancé leur investigation près des côtes australiennes qui a permis de révéler que la plaque dénichée était au bord de l'effondrement.

"Nous avons trouvé ce bloc énorme, qui ressort. Il est posé en haut d'un canyon sous-marin, il va vers la pente et il est au début du processus d'effondrement", a-t-il précisé. Pour l’heure, personne ne peut prévoir quand ce bloc cèdera. Peut-être cela arrivera-t-il "demain" ou dans des dizaines d'années, "mais il est important de savoir que c'est là", a indiqué le scientifique. "Il est absolument certain que cela va s'effondrer et lorsque ça tombera, ce sera une chute d'un kilomètre dans le bassin au-dessous".

Le géologue souligne ainsi que cette chute "provoquera un tsunami localisé qui affectera la côte de l'Etat du Queensland, à environ 70 km de là". Bien qu’il ne veuille pas inquiéter la population, "nous devons savoir que c'est là et ce qui se passera quand ça tombera", tient à préciser le chercheur.

©️ Istockphotos.



Maxisciences 26/12/2012

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SYDNEY - Le boom économique en Chine a causé la destruction de plus de 80% des massifs coralliens au cours des trente dernières années autour de la Chine et en mer de Chine, a indiqué jeudi une étude conjointe australo-chinoise, qui qualifie de sinistre le niveau des dégâts et des pertes.

Nous avons découvert que la quantité des coraux a décliné d'au moins 80% ces trente dernières années sur les massifs côtiers le long de la Chine continentale et autour de l'île de Hainan, indique cette étude menée par le Centre de recherche australien sur les massifs coralliens et l'Institut d'océanologie de la mer de Chine méridionale.

Autour des atolls et des archipels revendiqués par six pays en mer de Chine méridionale, la surface des massifs a décliné de 60% à 20% sur les 10 à 15 dernières années, ajoute cette étude publiée dans le magazine Conservation Biology.

Le développement des côtes, la pollution et la surpêche liées à l'expansion économique du géant asiatique, devenu en 2010 la deuxième économie mondiale, sont les principales causes de cette destruction, soulignent les auteurs de l'étude, qui évoquent un spectacle sinistre de déclin, de dégradation et de destruction.

L'expansion économique de la Chine a exacerbé plusieurs problèmes environnementaux, dont une perte importante d'habitats naturels à cause de l'urbanisation des côtes, du niveau de pêche intenable sur la durée et de la pollution, ajoute l'étude.

La perte des coraux en mer de Chine méridionale --où les massifs s'étendent sur quelque 30.000 km carrés-- est aggravée par le manque de collaboration entre les pays, qui ont des revendications territoriales et conflictuelles sur cette zone.

Certains pays ont établi des parcs naturels pour préserver les coraux, mais ces réserves sont trop petites et trop éloignées les unes des autres pour être efficaces, juge Terry Hughes, un des auteurs.

Le temps dont on dispose pour sauver les massifs de la mer de Chine méridionale s'amenuise rapidement, au regard du niveau de dégradation révélée dans cette étude, ajoute-t-il.



ROMANDIE.COM 27/12/2012

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Si le corail évoque plutôt les mers chaudes, un article publié dans la revue Coral Reef met en lumière les récifs coralliens des eaux froides de Norvège et de Suède. L'existence de récifs en Suède, dans le fjord de Koster, sur la côte ouest, est connue depuis le milieu des années 1920. A l'époque, cette fosse, particulièrement riche en biodiversité, comptait de nombreuses colonies de corail. Aujourd'hui seul subsiste le récif de Säcken et il est en mauvais état.

L'étude réalisée par une équipe de l'Université de Göteborg et du Centre Sven Lovén s'est intéressée à la structure génétique des récifs formés par l'espèce Lophelia pertusa. Analyser la structure génétique au sein d'une population ainsi qu'à l'échelle de plusieurs populations voisines permet de mieux comprendre la dynamique de celles-ci, d'évaluer leur capacité de résilience, d'estimer l'impact de la fragmentation des habitats et d'en tirer les conséquences en terme de conservation.

L'équipe a échantillonné cinq récifs distincts situés entre l'extrémité du fjord d'Oslo et la partie nord du fjord de Koster - quatre situés en Norvège et un en Suède. Les résultats ont, entre autres, mis en évidence que le récif suédois de Säcken se distingue génétiquement des quatre autres ce qui indique que les échanges entre ces deux groupes sont très réduits. Les coraux de Säcken se caractérisent aussi par une faible hétérozygotie et une diversité allélique réduite.

Une telle structure génétique indique que le récif a sans doute une faible capacité d'adaptation face aux changements environnementaux et qu'on ne peut pas compter sur un rétablissement naturel grâce aux apports des coraux norvégiens. Or, bien que situé au sein du parc national de Kosterhavet, le récif de Säcken est très dégradé. Un suivi régulier montre un déclin progressif, en partie dû aux conséquences de l'eutrophisation et du chalutage. Une restauration active du récif est donc envisagée afin d'assurer sa survie. Il s'agirait de prélever des coraux dans les populations norvégiennes voisines et de les déposer sur le récif dans l'espoir qu'ils relancent la colonisation et que leur croisement avec les coraux locaux renouvelle le patrimoine génétique.

Comme le montre aussi cette étude - l'un des individus échantillonné est âgé d'environ 6200 ans - ces récifs existent donc depuis des milliers d'années. Il serait regrettable de voir disparaître ces édifices coralliens qui, comme le souligne Mikael Dahl, se sont construits là bien avant que les pharaons n'érigent leurs pyramides.


Sources : BE Suède numéro 35 (20/11/2012) - Ambassade de France en Suède / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/71499.htm
Sveriges enda riktiga korallrev riskerar att dö - Université de Göteborg
Article: M.P. Dahl, R. T. Pereyra, T. Lundälv et C. André, Fine-scale spatial genetic structure and clonal distribution of the cold-water coral Lophelia pertusa, Coral Reefs, août 2012.


NOTRE PLANETE INFO 10/01/2013 Lucie Debroux

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SYDNEY - Les scientifiques ont longtemps accusé le crabe velu du corail de nuire à la Grande barrière au large de l'Australie mais une nouvelle étude lui prête en réalité des vertus prophylactiques contre le blanchissement dû au réchauffement de l'eau de mer.

Cymo melanodactylus, le crabe velu du corail Brian Mayes


Les scientifiques de l'Ecole de biologie marine et tropicale de la James Cook University ont étudié l'impact du Cymo melanodactylus sur des fragments coralliens souffrant de blanchissement, une maladie mortelle présente dans tout le pourtour indo-pacifique.

Les crabes n'éradiquent pas la maladie, dont les mécanismes restent mal connus, mais l'étude montre qu'ils contribuent grandement à la ralentir: la propagation est trois fois moins rapide.

Je pense que les crabes se rendent utiles en consommant le tissu (du corail) lorsqu'il tombe et aussi en ingérant les micro-organismes associés qui pourraient prospérer sur ce tissu mort ou agonisant, érigeant de fait une ceinture sanitaire entre les colonies saines et les colonies malades, a expliqué le biologiste Joseph Pollock à l'AFP.

La Grande barrière de corail en Australie a perdu plus de la moitié de ses prairies coralliennes au cours des trois décennies passées en raison des tempêtes, des ravages provoqués par une étoile de mer coralliphage, et du réchauffement.


------>Et aussi par les chaluts et filets, il ne faut pas l'oublier... Même si en Australie des règles existent, notamment au pourtour de la mer de Corail.... Que certains fraudeurs ne respectent pas ou peu !


ROMANDIE 5/2/2013

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Les coraux sont malades ! Depuis les années 1980, on observe la prolifération du «white syndrome», responsable de l’extinction des coraux branchus aux Caraïbes. En Nouvelle-Calédonie, deuxième plus grand récif corallien, le projet Coral Disease s’est mis en place. L’objectif est de prévenir le lagon d’une invasion de maladies. Lumières sur ce projet.


De nombreuses études ont montré que le nombre de maladies coralliennes, le nombre d’espèces de coraux concernées par ces maladies et leur distribution ont considérablement augmenté ces dernières décennies. Dans les années 1980, une prolifération de la maladie dite « white syndrome »(maladie de la bande blanche) a ravagé et décimé les coraux branchus du genre Acropora dans les Caraïbes, réduisant le couvert corallien. Dans les Caraïbes, les maladies coralliennes sont considérées comme un facteur majeur de déclin des récifs coralliens.


Le problème des maladies coralliennes a également émergé dans l’océan Indo-Pacifique. L’explosion de certaines maladies (dont le « white syndrome ») est maintenant connue et augmente en fréquence à travers l’Indo-Pacifique. L’intensification des perturbations anthropiques (liées aux activités humaines) sur le littoral, la surpêche et les conditions environnementales associées au changement climatique global semblent toutes contribuer à l’augmentation des maladies coralliennes dans l’océan Indo-Pacifique.


Cette région représente donc un challenge important en matière de gestion des maladies infectieuses coralliennes, car elle est beaucoup plus vaste que celle des Caraïbes et de nombreuses économies majeures en dépendent. Comprendre la dynamique des maladies coralliennes de l’Indo-Pacifique est crucial si l’on veut conserver les récifs coralliens.


Coral Disease a pour objectif d’étudier et déterminer des lésions-maladies coralliennes rencontrées dans le lagon néocalédonien, ce qui comprend l’identification des pathogènes tels que des bactéries ou champignons au niveau des tissus et des squelettes coralliens. En outre, une base de données sera mise en place. Elle permettra d’établir l’état de santé initial des 12 récifs étudiés afin de pérenniser le suivi des maladies coralliennes. Enfin, de nouveaux indicateurs de santé seront intégrés aux suivis mis en place par les autorités et les acteurs locaux de l’environnement (Provinces, Aquarium de Nouméa, UNC) pour suivre en routine l’état de santé des écosystèmes.


Actuellement deux types de suivis sont utilisés : le RORC (protocole simplifié accessible à tous les niveaux) et le GCRMN (protocole plus complet demandant une expertise scientifique). Avant 2010, les maladies coralliennes n’avaient jamais été étudiées en Nouvelle-Calédonie. Or, cet archipel tropical situé le plus au sud du Pacifique ouest a inscrit au patrimoine mondial près de 60 % de ses récifs, alors qu’il affiche parallèlement un développement d’activités anthropiques important sur le littoral (activités minières, développement urbain, etc.).


L’IRD et le bureau d’études Biocénose collaborent en Nouvelle-Calédonie dans le cadre du projet Coral Disease coordonné par Aline Tribollet (Chargée de Recherche à l’IRD), en partenariat avec deux scientifiques d’Hawaii (Greta Aeby, Hawaii Institute of Marine Biology, et Thierry Work,U.S. Geological Survey- National Wildlife Health Center). Le projet a débuté en 2010 avec un financement Crisp et va se poursuivre en 2013 avec un financement du Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie dans le cadre du programme Ifrecor.


En février 2013, l’équipe, composée de trois chercheurs (A. Tribollet, G. Aeby et T. Work), d’un biologiste (G. Lasne, Biocénose) et d’une équipe de marins-plongeurs de l’IRD, retournera sur les récifs étudiés en 2010 afin de confirmer ou d’infirmer les tendances observées alors. Ces sites correspondent à 6 récifs barrières et 6 récifs côtiers répartis du nord au sud du lagon néocalédonien sous influence océanique ou terrigène.


En 2010, 23 lésions-maladies ont été observées et concernaient 14 genres coralliens. Bien que présentes à tous les sites, les maladies coralliennes n’étaient pas très abondantes, indiquant une bonne santé relative des récifs étudiés. Les deux maladies les plus communément observées étaient le « white syndrome » sur les coraux branchus du genre Acropora, et les anomalies de croissance chez les coraux massifs du genre Porites.





Principales maladies coralliennes dans le lagon calédonien. A : « white syndrome » d’Acropora. B : Croissance anormale de Porites. ©️ A. Tribollet, IRD

Les coraux sont un refuge pour de nombreuses espèces de poissons, comme ici le poisson clown. En Chine, 80 % du récif corallien a disparu en conséquence de la pollution anthropique. Les maladies coralliennes sont en partie dues à l'Homme. Le projet Corail Disease, coordonné par l'IRD vise à protéger le lagon calédonien. ©️ Nemos Great Uncle




FUTURA SCIENCES 16/2/2013

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Certains coraux brillent et cette lumière peut être un outil efficace pour évaluer leur état de santé estiment les chercheurs de la Scripps Institution of Oceanography.

Les coraux sont bien connus pour leurs couleurs éclatantes. Ce qu’on sait moins c’est que la plupart des espèces peuvent émettre une lueur grâce à des protéines fluorescentes. Les chercheurs pensent que ce phénomène encore mal connu pourrait aider à protéger le corail des effets des rayons UV du Soleil ou éventuellement contre différentes formes de stress. Selon une nouvelle étude publiée dans Scientific Reports, le niveau de fluorescence du corail pourrait servir d’indicateur de l’état de santé des récifs.

Les chercheurs de la Scripps Institution ont soumis des coraux à des températures froides ou chaudes et ont analysé leur luminescence. Ils ont constaté que les spécimens soumis aux stress thermiques affichaient rapidement une baisse de la fluorescence. S’ils étaient capables de s’adapter aux nouvelles conditions la fluorescence se rétablissait par la suite. En fait soumis au froid le corail s’en sort plutôt bien c’est la chaleur qui lui nuit le plus. Ceux qui ont été exposés à des températures plus hautes sont finalement devenus incolores.

Les coraux sont des animaux microscopiques qui construisent tout au long de leur vie un squelette extérieur. Ils doivent leurs couleurs chatoyantes à des algues symbiotiques : les zooxanthelles qui fournissent également leur nourriture. Le blanchissement du corail correspond à l’expulsion des zooxanthelles sous l’effet d’un stress ou de maladies. C’est une menace qui pèse sur tous les récifs du monde à cause du réchauffement climatique et d’autres facteurs encore mal compris. Les chercheurs ont remarqué un pic de fluorescence chez les coraux en train de blanchir.

«Cette étude est la première à quantifier la fluorescence avant, pendant et après le stress», a déclaré Dimitri Deheyn, biologiste à Scripps Institution. «Grâce à ces résultats, nous avons démontré que les changements de fluorescence peuvent être un bon indicateur de la santé des coraux». Cette méthode a aussi l’avantage d’être non invasive contrairement aux techniques habituelles qui nécessitent le prélèvement d’un échantillon.

Gorgones-fouets (Junceella) entre 18 et 22 m dans le lagon de Madang, Papouasie-Nouvelle-Guinée ©️ Pierre Laboute / MNHN / PNI / IRD


Les coraux sont des animaux de la même famille que les anémones de mers ou les méduses. SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA

Ils vivent en colonie où chaque individu (polype) forme un exosquelette. SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA

Les coraux ont formé par accumulation de ces squelettes durs des récifs coralliens dont certains sont devenus les plus grandes structures complexes connues créées par les organismes vivants (les grandes barrières de corail). SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA

De nombreux coraux vivent en symbiose avec des végétaux unicellulaires : les zooxanthelles dans les mers chaudes, ou d'autres espèces de phytoplancton dans les mers froides. Ils sont à l'origine des couleurs éclatantes des coraux. SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA

Les colonies de coraux ont la propriété de contribuer à fortement construire leur environnement et leur habitat. SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA

Ils constituent eux-mêmes un habitat pour de très nombreuses autres espèces. SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA

Les récifs coralliens sont en situation de crise écologique ou de stress partout dans le monde. Environ 10 % des récifs coralliens du monde sont récemment morts, et environ 60 % de ceux qui subsistent sont en danger à cause de l'homme. SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA

les coraux sont doublement menacés par le réchauffement climatique: lorsque l’eau est trop chaude ils blanchissent et lorsqu’elle est trop acide leur squelette se dissout. Elapied/Marine life

La Grande barrière de corail en Australie a ainsi perdu plus de la moitié de ses prairies coralliennes au cours des 27 dernières années sous l'effet des tempêtes, de la prédation d'étoiles de mer et du blanchiment. (c) Afp


SCIENCES ET AVENIR 19/3/2013

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L’acidification des océans est le principal facteur de risque pour la santé des coraux. Or, l’effet de l’augmentation de la température est aussi un paramètre très important. Le couplage de ces deux facteurs de dommages induirait une prolifération d’algues qui érodent le corail. Retour sur les effets de cette combinaison.


L’océan est le plus grand puits de carbone au monde. Il absorbe et dissout le CO2 atmosphérique en formant des acides. Les mers absorberaient 50 % du surplus de CO2 émis par l’Homme, si bien que leur acidité aurait augmenté de 30 % depuis le début de l’ère industrielle. Coraux et mollusques sont les premiers à en subir les conséquences : les acides dissolvent le carbonate de calcium, principaux constituants de leur squelette. Ainsi, évaluer l’impact de la dissolution du carbonate est une composante fondamentale pour l’étude de la destruction des écosystèmes des récifs coralliens.


Néanmoins, l’acidification des océans est liée aux émissions anthropiques de CO2 et non au changement climatique. Que se passerait-il si l’on couplait les effets de ces deux forces destructrices ? Dans une étude menée par le Centre of Excellence for Coral Reef Studies (CoECRS), des scientifiques montrent qu’affaiblis par de microscopiques foreurs, les récifs coralliens s’éroderont plus rapidement sous l’effet du réchauffement et de l’acidification des océans. Les résultats de leur étude ont été publiés dans la revue Global Change Biology.


Lorsque le récif corallien vieillit, il s’érode par différents mécanismes. Les vagues, les poissons, les éponges ou de petites algues en sont les principaux agents. L’équilibre entre l’accumulation (pour la formation du squelette) et la perte (érosion) de carbone est sensible. Les récifs en bonne santé sont ceux qui absorbent plus de carbone qu’ils n’en perdent. Cependant, des études antérieures ont déjà montré que les émissions anthropiques de CO2 réduisent le taux de carbonate dans l’océan, ce qui oblige les récifs à se former plus lentement.


Dans cette nouvelle étude, les chercheurs du CoECRS ont mis en évidence que le manque de carbonate n’est pas le seul problème. Si la mer s’acidifie et se réchauffe, les coraux Porites cylindrica et Isopora cuneata, véritables bâtisseurs des récifs, sont plus fragiles à cause de la prolifération de l’algue verte Ostreobium. Pour évaluer l’impact d’un océan chaud et acide sur l’activité des algues, les chercheurs ont exposé différents types de squelettes de coraux dans des cuves contenant une eau de mer qui simule les conditions futures possibles.


En Nouvelle-Guinée, les récifs fossiles du Pléistocène sont aussi riches en espèces que ceux d’aujourd’hui, malgré une baisse du niveau marin de 120 mètres. ©️ Mila Zinkova, cc by sa

Deux scénarios modélisant l’état des océans envisagé pour la fin du siècle ont été considérés. Le premier suppose que rien n’est fait par l’humanité pour modifier les émissions de CO2. Dans ce cas, le taux d’érosion des coraux par les algues double par rapport à aujourd’hui, lorsque la température augmente. Dans le deuxième scénario, on estime que le taux de CO2 sera inférieur à celui d’aujourd’hui. Le taux d’érosion est alors 35 % plus important qu’actuellement. Donc, quoi qu’il en soit, à l’avenir, non seulement les coraux auront moins de carbonate pour construire les récifs, mais les vieux coraux seront également érodés plus rapidement.


Si l’on en croit cette étude, le récif est démonté plus vite qu’il ne s’édifie : il ne peut donc que s’effondrer. Les résultats des deux scénarios montrent une augmentation de la concentration d’algues vertes, qui se logent dans les squelettes pour provoquer leur érosion. Si certains coraux (étudiés ici) réussissent à vivre dans des eaux plus acides, d’autres sont voués à disparaître. Le problème est que ces derniers contribuent à la construction du récif. Indubitablement, à terme, ce sont tous les coraux et les espèces qui en dépendent qui seront affectés.


Le taux de CO2 atmosphérique devrait continuer à augmenter. Cet accroissement devrait entraîner une réduction du pourcentage de saturation en aragonite dans les couches superficielles de l'océan. Ceci pourrait à son tour conduire à une baisse du taux de calcification par les coraux, et donc constituer une menace certaine pour le fonctionnement des écosystèmes coralliens. ©️ Ray Berkelmans, AIMS


FUTURA SCIENCES 21/3/2013

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Après un épisode de blanchissement, les récifs coralliens isolés récupèrent mieux qu’on ne le pensait jusqu’alors, à deux conditions. Premièrement, l’eau qui les abrite doit être de bonne qualité. Deuxièmement, des poissons herbivores doivent être présents en nombre. Bref, il ne faut aucun impact anthropique sur le milieu. Le système récifal de Scott, en Australie, en est la preuve.


Les temps sont durs pour les coraux constructeurs de récifs (soit 845 espèces), puisqu’un tiers d’entre eux serait sur le déclin. L’Homme n’est pas étranger à ce problème. En effet, plusieurs de ses activités (ou leurs conséquences), comme la pollution, la pêche à la dynamite ou la surexploitation de quelques espèces animales, mettent les écosystèmes coralliens à mal. Au-delà d’un certain seuil, ces facteurs de stress poussent même les coraux à se débarrasser de leurs zooxanthelles (des algues unicellulaires), ce qui les fait blanchir puis, dans le pire des cas, mourir.


Les poissons-perroquets sont herbivores, puisqu'ils consomment des algues, mais certains apprécient en plus manger des polypes (colonies d’individus constituant les coraux). ©️ Peter Nijenhuis, Flickr, cc by nc nd 2.0


Des facteurs environnementaux peuvent également provoquer des épisodes massifs de blanchissement. Ainsi, environ 16 % des récifs de la planète ont été détruits en 1998 suite à une élévation de la température des eaux de surface des océans. Selon divers spécialistes, un récif touché par ce type d’événement doit, s’il veut récupérer et survivre, recevoir des larves provenant de sites sains. C’est précisément ce point qui a suscité des craintes chez James Gilmour de l'université d'Australie occidentale.


Certains récifs touchés par la catastrophe étant isolés, il leur est donc difficile de recevoir des larves : soit en raison de leur éloignement par rapport à un site épargné, soit parce que les courants océaniques ne s’y prêtent pas. Sont-ils donc voués à disparaître à moyen ou long terme ? Pour le savoir, James Gilmour et plusieurs de ses collaborateurs se sont intéressés au système récifal de Scott. Il se situe en mer de Timor, 250 km au large du nord-ouest de l’Australie. Ce site a vu disparaître 70 % à 90 % de ses coraux en 1998, ce qui a laissé présager le pire à l’époque. Ces inquiétudes étaient infondées selon l'article paru dans Science, car les récifs de Scott se portent maintenant à merveille.


La situation était pourtant désespérée. Pour preuve, le nombre de larves recensées sur place a chuté de 94 % les six premières années qui ont suivi le blanchissement, entre 1998 et 2004. Alors, comment expliquer que, malgré tout, le taux de recouvrement des récifs soit passé de 9 % à 44 % en douze ans, ce qui représente une croissance anormalement élevée ?



Le système récifal de Scott repose en bordure du plateau continental australien, sur un socle situé entre 400 m et 500 m de profondeur. Il se compose de trois récifs ressemblant à des atolls. ©️ N. Thake

Suite à son isolement, le système récifal de Scott peut se targuer d’avoir des eaux de qualité, c'est-à-dire non affectées à une échelle locale ou régionale par des activités anthropiques. Ainsi, les colonies de coraux ayant survécu à la catastrophe ont pu afficher des taux de croissance et de survie record durant quelques années, jusqu’à ce que la production de juvéniles soit suffisante et que ces derniers puissent s’implanter massivement. Cette installation a été grandement facilitée par un autre facteur d'importance. En l'absence de pêche massive ou destructive, les poissons herbivores ont pu continuer à vivre nombreux. Or, ils débarrassent les récifs des macro-algues, et favorisent ainsi l'implantation d’algues coralligènes, puis la fixation des larves de cnidaires
.

L[size=18][b]es récifs isolés peuvent donc récupérer par eux-mêmes après un épisode de blanchissement, surtout lorsque les poissons herbivores sont présents en quantité, et que l’eau est de qualitékblue]][/b].

Le message est une fois de plus très clair : il faut diminuer les pressions anthropiques exercées sur les récifs coralliens, pour leur permettre de mieux résister aux perturbations environnementales. Mais est-ce possible à l’heure où les régions tropicales voient leurs populations sans cesse augmenter, tandis que la température de leurs eaux s’élève ?



FUTURA SCIENCES 9/4/2013

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En 2013, Futura-Sciences nous invitait à découvrir tous les récifs coralliens du monde en suivant le projet Catlin Seaview Survey, qui veut créer une sorte de Google Street View de ces structures vivantes. Il s'agit aussi d'aider à les protéger, car les récifs jouent un grand rôle dans l'océan et sont vitaux pour des centaines de millions de personnes. La campagne 2014 est en cours en Asie du Sud-Est, comme l'explique le biologiste marin Benjamin P. Neale qui dirige l'équipe des récifs peu profonds.

 Le biologiste marin Benjamin P. Neale est un spécialiste des coraux. On le voit ici en plein travail au Philippines avec le SVII, l'appareil de prise de vue spécialement conçu pour le Catlin Seaview Survey. ©️ Official Blog of Atlantis Dive Resorts & Liveaboards - Philippines

Voici donc la suite des aventures coralliennes de l'ambitieux programme Catlin Seaview Survey. Nous avons terminé notre campagne d’étude des récifs coralliens du Parc naturel du récif de Tubbataha (Tubbataha Natural Reefs Park ou TRNP en anglais), puis nous nous sommes abrités dans le port de Puerto Princesa juste avant les vents et la pluie de la dépression tropicale Caloy. Le travail de collecte des données est terminé et le traitement de quelque 33.000 images va bientôt débuter.

Au cours du temps passé à travailler avec le Bureau de gestion de Tubbataha, nous avons établi avec lui une relation solide qui va se traduire par des publications conjointes sur l'écologie du parc, ce qui aidera à déterminer sa gestion à l'avenir. L'aide de trois de ses membres que nous avions à bord a été inestimable pour la localisation des sites de recherche, la compréhension de l’histoire du parc, et aussi pour apprécier le caractère unique de cette ressource naturelle merveilleuse aux Philippines.

Le traitement des images recueillies par l'appareil de prise de vues SVII muni d'un objectif fisheye (très grand angle) implique d'abord la correction des couleurs puis de la perspective pour faire disparaître la distorsion due à la très courte focale. Ce travail est réalisé par notre équipe spécialisée SeaView Labs.

 Depuis deux ans, les membres du Catlin Seaview Survey réalise une sorte de Google Street View des récifs coralliens de la planète. Cette vidéo donnent une idée du travail accompli. ©️ Catlin Seaview Survey, YouTube

Les images seront utilisées pour étudier la composition de la communauté benthique en utilisant CoralNet, un système de traitement d'image automatique en ligne mis au point par des chercheurs de l'institut d'océanographie Scripps, de l'université de Californie à San Diego. Les nombreuses données obtenues seront comparées à celles recueillies à la main par le passé, mais leur analyse nécessitera beaucoup moins de temps, aidant ainsi à développer un outil qui devrait être utilisé pour la cartographie et la compréhension des aires marines protégées dans le monde entier. Nous espérons terminer le traitement des données de cette campagne dans un mois de deux. Toutes les images et les informations dérivées seront en libre accès sur le site du Catlin Global Reef Record.

L'équipe du Catlin Seaview Survey et les membres d'équipage de l'Atlantis Azores. Leur travail s'est effectué sur les récifs coralliens des Philippines. ©️ Official Blog of Atlantis Dive Resorts & Liveaboards - Philippines

Merci au bateau de plongée Atlantis Azores qui nous a servi de navire de recherche et à ses membres d’équipage. Ils nous ont nourris et gardés confortablement au chaud et au sec avec style, tout en conduisant leur esquif sur tous les sites que nous voulions, même dans des conditions de mer très difficiles, aux abords exposés au mauvais temps de récifs sauvages et éloignées. Ils forment vraiment une équipe d’excellence sur un solide bateau. Merci beaucoup les gars !

Nous avons fait un bon départ pour la campagne du Triangle de corail, le TRNP nous ayant fourni une référence solide pour caractériser ce à quoi doit ressembler un récif corallien sain dans cette région. Pour sa prochaine étape, l'équipe des récifs peu profonds fera halte dans les îles Salomon, situées à la limite est du Triangle de corail. Nous partons le 22 avril, en collaboration avec la Khaled bin Sultan Living Oceans Foundation.

Vous pouvez aussi suivre les aventures du Catlin Seaview Survey sur  Google+Twitter et Facebook.


Futura Sciences 20/4/2014

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À l’occasion de la Journée mondiale des océans en juin 2014, le Catlin Seaview Survey avait mis en ligne une nouvelle collection d’images qui nous invitent à plonger parmi les récifs coralliens inscrits au patrimoine mondial sous-marin de l’Unesco. On peut désormais explorer ces sites avec Google Street View.

Depuis que les campagnes du Catlin Seaview Survey ont été lancées en 2012, nos équipes ont d’ores et déjà recueillies des données dans 19 pays et réalisées environ 350.000 panoramas (plus d'un million d’images). Nous avons exploré pas moins de cinq écosystèmes appartenant au patrimoine mondial et travaillé en collaboration avec l’Unesco afin d’établir en quoi ces régions du monde sont si particulières. Faisons un peu plus connaissance avec ces milieux avant de d’y plonger virtuellement avec Google Maps.

Cette vidéo montre le travail des membres du Catlin Seaview Survey chargés de révéler au monde la beauté de plusieurs récifs coralliens classés au patrimoine mondial. ©️ CATLIN SEAVIEW SURVEY 6/6/2014 / Youtube

Cinq récifs coralliens classés au patrimoine mondial de l’Unesco

Parc naturel du récif de Tubbataha, Philippines : Ajouté au patrimoine mondial de l’Unesco en 1993, le Parc national de Tubbataha est l’un des plus vieux écosystèmes des Philippines, situé au milieu de la mer de Sulu. Cette région possède d’excellents exemples de récifs coralliens en parfaite santé avec une diversité marine incroyablement riche. Quelque 11 espèces de cétacés, 11 espèces de requins et environ 479 espèces de poissons vivent parmi les 374 espèces de coraux (presque 90 % de toutes les espèces de coraux aux Philippines).

L'Île Héron - La Grande Barrière de Corail, Australie : Depuis 1981, la grande barrière de corail figure sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. C’est une véritable icône du monde naturel. On y rencontre la plus grande collection de récifs coralliens au monde : 400 espèces entourées de 1.500 variétés de poissons et 4.000 de mollusques. Son importance est également d’ordre scientifique, car on y rencontre des spécimens, hélas, menacés comme le dugong (vache de mer) et la grande tortue verte.
Marchez depuis le rivage, explorez le récif et cherchez les tortues vertes autour de l’ile Héron.

Sian Ka’an, Mexique : Sian Ka’an est une réserve de la biosphère qui s’étend de la côte est du Mexique jusque dans la mer des Caraïbes. Avec 80 espèces de coraux constructeurs, la partie du récif méso-américain est l’une des plus diverses du pays. Conjointement avec les habitats aquatiques environnants, celui-ci abrite plus de 400 espèces de poissons et bien d’autres populations marines. C’est bien sûr pour cette raison qu’il fut déclaré comme site du patrimoine mondial de l’Unesco en 1987.

Réseau de réserves du récif de la barrière du Belize : C’est la plus grande barrière de corail de l’hémisphère nord. En 2009, l’Unesco l’a ajouté sur sa liste du Patrimoine mondial en danger. C’est un exemple classique de différents types de récifs : frangeant, barrière et atoll. Les sept sites de cette région fournissent un habitat important pour les espèces menacées. La plongée présente Half Moon Cay, dans la partie sud de l’atoll Lighthouse Reef.

Îles Galapagos, Équateur : Situé dans l’océan Pacifique, à environ 1.000 km du continent sud-américain, l’archipel fut inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco en 1978. Ces 19 îles et la réserve marine qui les entoure sont considérées comme un musée et un laboratoire vivants de l’évolution. Au confluent de trois courants océaniques, les Galapagos sont un creuset d’espèces marines. Cette plongée montre des otaries espiègles autour de Champion Isla.

 Philippe Cousteau en plongée avec le Catlin Seaview Survey en Australie sur le récif corallien de Wilson Island. ©️ Catlin Seaview Survey

Suivez les aventures du Catlin Seaview Survey sur Google+, Twitter et Facebook.

Futura Sciences 2/8/2014

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Le gouvernement américain s'inquiète des informations selon lesquelles des braconniers de corail à bord de bateaux de pêche chinois seraient à l'œuvre près des îles japonaises Ogasawara.

S'adressant à la presse mercredi, la porte-parole du département d'Etat, Jen Psaki, a précisé que de telles activités illégales menacent les espèces maritimes, dont le corail.

Le gouvernement américain a récemment accru ses efforts pour lutter contre le braconnage et le trafic internationaux.  En février Washington a dévoilé une stratégie nationale contre le trafic d'espèces sauvages. En juin les Etats-Unis ont par ailleurs organisé une conférence internationale sur la préservation des ressources maritimes et animales.

Un grand nombre de bateaux chinois sont soupçonnés de braconnage du corail dans les eaux situées près des îles Ogasawara et Izu, dans le Pacifique. Le gouvernement japonais a demandé à plusieurs reprises au gouvernement chinois de prendre des mesures contre ces bateaux.

Les observateurs estiment que Washington s'inquiète de l'impact que cet enjeu pourrait avoir sur les relations sino-japonaises. Les liens entre ces deux pays montrent des signes d'amélioration, suite au sommet tenu lundi entre le premier ministre japonais Shinzo Abe et le président chinois Xi Jinping.

Voir les articles précédents sur le même sujet.



NHK WORLD 13/11/2014

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Des tests menés sur des récifs indiquent que les coraux pâtissent de l'acidification des océans. Toutefois il existe des différences notables entre les récifs et la valeur moyenne du pH de l'océan n'est pas un indicateur fiable.

L'acidification des océans est une conséquence de l'augmentation des émissions de dioxyde de carbone dans l'atmosphère. Les océans sont des puits naturels de carbone, ils en absorbent quotidiennement 22 millions de tonnes. Ce CO2 est ensuite transformé dans l’eau en acide carbonique, directement responsable de la diminution du pH des océans.

 Un bloc de carbonate de calcium après un an sous l'eau. Nyssa Silbiger at UH M?noa and Mark Riccio at the Cornell Unversity Facility for Imaging and Preclinical Research

Le pH moyen des eaux était de 8,15 durant la période préindustrielle, et maintenant il a chuté autour de 8,05. Avec des conséquences pour beaucoup d'animaux marins, les crustacés et les coraux notamment dont les coquilles ou les exosquelettes ont plus de difficultés à se former dans les eaux acides.

Des chercheurs de l'Institut de biologie marine de Hawaï ont utilisé des petits blocs de carbonate de calcium, la matière qui forme l'exosquelette des coraux, pour appréhender les effets de l'acidification des océans. Ils les ont disposé le long de récifs dans la baie de Kane'ohe où ils sont restés immergés pendant un an. Durant cette période, des relevés quotidiens de pH et d'autres variables étaient effectués.

Au bout d'un an, les scientifiques ont récupéré les blocs et ont étudié leur érosion. Habituellement, cette mesure se fait en comparant la différence de poids avant et après l'immersion. Cette fois-ci, les chercheurs ont étudié les blocs au scanner ce qui a permis de faire des mesures plus précises des taux d'érosion et aussi de repérer les traces d'érosion biologique comme l'action des vers marins ou des poissons-perroquets.

Les résultats publiés dans la revue Marine Ecology indiquent bien que l'acidité joue un rôle primordial dans l'érosion du carbonate de calcium. Elle met également en évidence des variations importantes du pH de l'eau sur de toutes petites distances et également au cours de la journée.

"C'était surprenant de découvrir que des changements à toute petite échelle peuvent influer sur tout un écosystème. Nous avons vu des différences de pH sur des distances de quelques mètres et elles modifient radicalement l'érosion des coraux", explique Nyssa J. Silbiger, principal auteur de l'étude. Un facteur à prendre en compte dans le cadre des mesures prises pour la conservation des coraux.



Sciences et avenir 26/11/2014

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La hausse de la température des océans dans le Pacifique nord, due en partie au courant El Niño, entraîne un stress sans précédent dans les prairies coralliennes.

Les coraux du Pacifique nord connaissent actuellement un phénomène de blanchissement inédit par son ampleur en raison d'un épisode de type El Niño qui fait monter la température des océans, ont annoncé lundi 22 décembre 2014 des scientifiques. La température de surface est en effet d'environ un demi degré supérieure à la normale depuis quelques mois, un écart suffisant pour provoquer un stress délétère chez les coraux.

 Le corail du Pacifique nord subit un blanchissement inédit (c) Afp

La situation est la plus spectaculaire dans les îles Marshall où le blanchissement corallien observé depuis la mi-septembre est "le pire jamais enregistré", a indiqué à l'AFP Karl Fellenius, un océanographe de l'université de Hawaii basé à Majuro, capitale des Marshall. Selon Mark Eakin, responsable de la surveillance des récifs coralliens à l'Agence nationale américaine Océanique et Atmosphérique (NOAA), l'ensemble du Pacifique nord est touché.

"Un important blanchissement a été constaté à Guam, aux îles Mariannes du nord, aux îles hawaïennes du nord-ouest, aux îles Marshall et aux Kiribati, a-t-il expliqué en invoquant des nouveaux records de stress thermique" dans la partie septentrionale du Pacifique. Le blanchissement corallien est un phénomène naturel survenant dans des endroits où l'eau circule peu, en période de marées de faible amplitude et de fortes chaleurs, à de petites profondeurs. Mais l'ampleur du phénomène étudié ne peut s'expliquer que par "les émissions de gaz à effet de serre qui font monter la température des océans", affirme Karl Fellenius.

L'Organisation météorologique mondiale (OMM) a prévenu en décembre au sommet de Lima que les températures relevées entre janvier et octobre autour du globe, sur terre et mer, pourraient faire de 2014 l'année la plus chaude depuis 1880 dans le monde. El Niño est un courant chaud du Pacifique qui apparaît généralement tous les cinq à sept ans en moyenne et exerce une forte influence sur le climat du globe. L'OMM estimait en septembre à 70% les chances qu'El Niño refasse son apparition entre novembre et février.


Sciences et Avenir 22 décembre 2014

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Des chercheurs ont découvert que les coraux sont mieux équipés que prévu pour faire face aux changements climatiques.


 La symbiose entre une algue unicellulaire et le corail étoilé massif permet à se dernier de se protéger des changements thermiques. ©️ Wikimedia Commons

 Petite lueur d’espoir pour le corail étoilé massif (Orbicella annularis), dont la survie est menacée à cause notamment des changements climatiques et des pêches destructives. Des chercheurs ont relevé que ces chnidaires seraient plus tolérants au réchauffement climatique que prévu. En utilisant une technique à la fine pointe, ils ont découvert que la symbiose entre les cnidaires et des algues protectrices, les zooxanthelles "D", était chose courante. Concrètement, l’union entre les zooxanthelles et les coraux permettent à ces derniers d’augmenter leur tolérance aux changements thermiques. (Photo Symbiodinium est un genre d' algues  dinoflagellés de la famille Symbiodiniaceae classe Dinophyceae. Institut national de Coral Reef - NOAA  / domaine public)

Les scientifiques ont relevé que plus de 30% des coraux issus des 552 colonies des Caraïbes étudiées entretenaient des symbioses.  Une analyse précédente de ces mêmes échantillons, réalisée avec une autre technique, avait plutôt permis de détecter la présence de l’algue chez 12% des cnidaires.  "La prévalence de ces algues peuvent refléter la capacité des coraux à tolérer le réchauffement climatique de façon temporaire grâce à la symbiose", indiquent les chercheurs dans leur étude publiée dans Coral Reefs

 Cette photographie montre une ponte des coraux dans la région de Baru, dans les Caraïbes colombiennes. Stefaniagutierrez GFDL 

Malgré ces résultats encourageants, la survie des coraux est gravement menacée. Plusieurs scientifiques ont d’ailleurs estimé que d’ici 20 ans, la majorité des récifs coralliens des Caraïbes aura disparu. Puisque les coraux protègent les littoraux et certaines espèces animales, sont utilisés dans la conception des médicaments et représentent d’importantes ressources économiques, ce phénomène pourrait avoir des répercussions très importantes...


Sciences et avenir 24/2/2015

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Symbiodinium thermophilum, une espèce d'algues marines récemment découverte, permet aux coraux du golfe Persique de survivre dans des eaux parmi les plus chaudes de la Planète. Une capacité qui redonne espoir quant à l'avenir des récifs coralliens de cette partie du monde.

Elle s'appelle Symbiodinium thermophilum. Son nom vient de sa capacité à résister à de hautes températures. Cette nouvelle espèce d'algues marines découverte dans le golfe Persique est en effet capable de supporter 36 °C et plus. Une aptitude physique qui permet aux coraux au sein desquels elle vit de supporter la chaleur de leur environnement, rapporte une étude publiée dans Scientific Reports.

 Les récifs coralliens, visibles ici dans le lagon de l'île volcanique de Bora-Bora, en Polynésie française, sont composés de nombreuses espèces de coraux qui forment des écosystèmes marins complexes et parmi les plus riches en biodiversité. Importants puits de carbone, ils stockent du CO2 atmosphérique et diminuent ainsi le réchauffement climatique... tant qu'ils arrivent à lui survivre. ©️ Samuel Etienne, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0

Les récifs coralliens en eaux peu profondes sont connus pour dépendre de la symbiose obligatoire entre un hôte corallien, un cnidaire, et une algue du genre Symbiodinium (les zooxanthelles). Cette association naturelle est très sensible aux perturbations thermiques : seulement 1 °C au-dessus des moyennes estivales maximales suffit à rompre cette symbiose et à conduire à la mort de certains coraux, un phénomène appelé « blanchissement corallien ».

Or, les coraux abritant Symbiodinium thermophilum résisteraient mieux au réchauffement océanique. « Nous avons suivi ce partenariat symbiotique sur plusieurs saisons pour s'assurer que cette association était stable à travers une gamme de conditions thermiques », précise John Burt, chercheur à l'université de New York Abu Dhabi, aux Émirats arabes unis, et co-auteur de l'article. Les scientifiques confirment à l'issue de leurs travaux que ce nouveau type d'algue est le symbiote qui prévaut toute l'année parmi d'autres espèces dominantes du golfe Persique.

 Les algues cellulaires du genre Symbiodinium vivent une relation mutuellement bénéfique dans les tissus (mésentère) d'organismes coralliens, ici, ceux d'un cnidaire : les symbiotes produisent des sucres nutritifs et le corail leur procure un abri et des nutriments essentiels à leur croissance. ©️ Allison M. Lewis, Wikimedia Commons, CC by-sa 4.0

À cause des activités humaines et des changements climatiques, les récifs coralliens subissent un déclin rapide à l'échelle mondiale. Environ la moitié de ces structures coralliennes étaient en effet considérées en mauvaise santé à la fin du XXème siècle. « Comprendre comment les coraux survivent dans les températures extrêmes du golfe nous donnera des indications importantes sur la capacité des récifs coralliens à gérer le stress thermique », se réjouit Jörg Wiedenmann, océanographe à l'université de Southampton, au Royaume-Uni, et autre co-auteur de la publication.

 De nouvelles espèces d'algues résistantes à la chaleur découvertes dans les coraux Abu Dhabi. Des organismes qui aident les coraux à survivre à des températures d'eau de mer  jusqu'à 36 degrés Celsius : des températures qui seraient mortelles pour d'autres coraux ailleurs dans le monde. algaeworld.org

Pour ces chercheurs, constater que les coraux ont davantage de façons de s'adapter au réchauffement océanique donne de l'espoir quant à leur futur. Cependant, ils rappellent que ces êtres vivants sont soumis à bien d'autres stress environnementaux tels que la pollution, la surpêche ou encore l'aménagement du littoral et que ce n'est qu'en réduisant ces différents types de perturbations que les coraux seront en mesure de bénéficier de leur capacité d'adaptation aux changements climatiques.


Futura Sciences 6/3/2015

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Armés de tubas et de palmes, touristes et volontaires sont devenus les nouveaux jardiniers des fonds marins en Floride, où des scientifiques les encadrent pour reconstruire branche après branche les récifs coralliens en péril.

Le corail, dans le sud-est des Etats-Unis comme en beaucoup d'endroits de la planète, est affecté par la pollution humaine. Son rôle crucial pour la biodiversité marine a poussé les chercheurs à développer des techniques de sauvegarde.

 La monitrice de plongée sous-marine, Patti Gross, plante des coraux et des algues, le 23 mai 2015 en Floride - DAVID GROSS DAVID GROSS

Le programme de Stephanie Schopmeyer, chercheuse à l'Université de Miami, consiste à couper l'extrémité d'une branche de corail qui est ensuite fixée à un «arbre» artificiel sous l'eau. Dans cette pépinière des mers, le morceau se développe avant d'être «repiqué» sur un récif corallien.

«On peut comparer ça à un rosier. Si vous le taillez, il va repousser plus fort, plus garni et un peu plus vivant», explique Mme Schopmeyer, dont le programme «Sauvez un récif» est l'un des nombreux à proposer aux touristes et à des groupes d'adolescents de mettre la main à la patte.

Les volontaires, comme Nicole Besemer, sont tous soucieux d'agir pour l'environnement, sachant que les coraux sont l'habitat et la source d'alimentation de nombreuses espèces de poissons, tortues, oursins, hippocampes... «En tant qu'amatrice de plongée, je veux m'assurer que nos récifs soient aussi sains que possible», explique cette étudiante de Floride.

L'expérience a aussi un caractère pédagogique pour la jeune femme qui s'étonne de voir les coraux repousser après avoir été coupés et percés de clous. C'est en effet sous l'œil médusé des volontaires que des plongeurs expérimentés s'affairent à clouer les «biscuits» au fond de l'océan: de petits disques sur lesquels les scientifiques d'un jour devront fixer des morceaux de coraux de la taille d'un doigt.

La mission des bénévoles comprend aussi d'autres tâches, comme le nettoyage des «arbres» artificiels dans la pépinière de la baie de Biscayne, où Mme Schopmeyer les conduit par groupes d'une dizaine en bateau.

Le travail de cette main d'œuvre enthousiaste porte ses fruits«Maintenant on atteint des échelles écologiquement significatives (...). On a pris conscience que tout dépendait du nombre (de coraux) qu'on peut faire pousser et du nombre qu'on peut réimplanter dans leur environnement», explique Diego Lirman. Ce professeur qui enseigne la biologie marine à l'Université de Miami a fait sa thèse il y a trente ans sur les dommages causés par les ouragans, en se focalisant sur le récif d'Elkhorn, non loin de là. Aujourd'hui, il n'y a plus de coraux dans ce secteur, constate-t-il, amer.

Les tentatives ont été longues et laborieuses mais selon ce chercheur, le partage de savoirs avec des scientifiques du monde entier --Israël, Fidji, Indonésie ou Philippines-- a permis d'élaborer des méthodes efficaces pour sauvegarder les coraux.

La surpêche, le dragage des fonds marins, les fortes intempéries ou encore l'acidification des océans sont les grandes menaces pesant sur les récifs qui se voient privés de sources de lumière, de protection ou encore de nourriture.

Bien qu'ils aient l'aspect de plantes ou de petits rochers, les coraux sont des animaux très fragiles, appartenant à la même famille que les méduses ou les anémones. Ils se reproduisent en relâchant dans l'eau œufs et spermatozoïdes.

En Floride et dans les Caraïbes, la majeure partie du travail de sauvegarde est assurée par la Fondation de restauration du corail (CRF), qui s'appuie sur une dizaine de salariés et une armée de bénévoles. C'est le Recovery Act, initié par la Maison Blanche pour relancer l'économie après la crise financière de 2008, qui a dans un premier temps permis d'allouer à la CRF et l'Université de Miami l'essentiel des financements nécessaires pour ce travail. Mais les dons ont également afflué, si bien que «nous atteignons aujourd'hui un stade de croissance explosif», explique Ken Nedimyer, président de la CRF.

La Fondation dispose désormais de 500 «arbres» artificiels en Floride, permettant de faire pousser entre 40 et 50.000 coraux en même temps, explique-t-il. 

Dès l'âge de 14 ans, il est possible d'assister la CRF dans sa vaste tâche, après avoir suivi les leçons d'un moniteur de plongée spécialisé. «C'est bien plus difficile que ça n'en a l'air quand on est sur la terre ferme», explique une monitrice, Patti Gross. Mais «c'est véritablement gratifiant au bout du compte», assure-t-elle, après avoir formé quelque 250 personnes à ce très spécial jardinage des mers.


20 Minutes 30/6/2015

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En croisant des coraux d'origines géographiques différentes, des chercheurs sont parvenus à renforcer leur résistance à la chaleur. Un espoir dans la perspective du réchauffement des océans.

Selon une nouvelle étude parue jeudi 26 juin 2015 dans le magazine Science (en anglais, article payant), certains coraux sont déjà génétiquement adaptés à des températures plus chaudes et ces traits pourraient être disséminés à grande échelle avec une aide humaine

 La Grande barrière de corail au large de l'Australie ©️ WILLIAM WEST / AFP

Les scientifiques ont croisé des coraux de la Grande barrière de corail dans l'océan Pacifique au large de l'Australie avec des coraux vivant à des latitudes plus froides à près de 500 kilomètres au sud. Ils ont constaté que les larves de corail dont les parents venaient du nord où les eaux sont environ deux degrés plus chaudes avaient jusqu'à dix fois plus de chances de survivre au stress thermique.

C’est en recourant à la génomique que les chercheurs ont identifié les processus biologiques permettant à ces animaux marins de mieux tolérer la chaleur. Ils ont pu aussi montrer en analysant ces variations génétiques spécifiques que la tolérance à des températures plus élevées pouvait évoluer rapidement. Mikhail Matz, professeur adjoint de biologie à l'Université du Texas à Austin  et l’un des principal auteur explique à l’AFP : "nous avons découvert que les coraux n'ont pas à attendre de nouvelles mutations". Il détaille également que "les efforts pour empêcher une extinction des récifs coralliens pourraient commencer en dispersant simplement les larves de coraux dotées de ces traits génétiques pour qu'elles se greffent sur les autres récifs coralliens qui en sont dépourvus. Les larves se déplacent de façon naturelle à travers les océans mais les humains peuvent aussi contribuer à ces mouvements en déplaçant des coraux adultes résistants à la chaleur pour amorcer et accélérer le processus".

Cette découverte montre pour la première fois que le fait de croiser des coraux provenant de différentes latitudes peut aider à la survie des récifs. "Cela donne une raison d'espérer et d'être optimistes pour les récifs coralliens et la faune marine qui y prospère" d’après Mikhail Matz. 

Le docteur Line Bay, écologiste membre de l’Institut australien de science marine et co-auteur de l’étude ajoute : "cette découverte contribue à notre compréhension du potentiel des coraux pour s'adapter à des océans plus chauds". Les espèces de coraux qui fabriquent des récifs dans le nord de l'océan Pacifique et dans la mer des Caraïbes sont similaires à celles utilisées au cours de cette expérience. Les coraux résistants à la chaleur pourraient ainsi être utilisés en priorité en les disséminant artificiellement dans le cadre des efforts de conservation et de restauration des récifs menacés.

La hausse de la température provoque un blanchissement des coraux, un phénomène de dépérissement qui se traduit par une décoloration et entraîne une insuffisance en apports nutritifs conduisant à leur mort. Les coraux se nourrissent d'algues microscopiques, les dinoflagellés, qui vivent en vastes colonies à leur surface. Celles-ci consomment de l'azote, du phosphore et d'autres nutriments fournis par le corail. Elles utilisent la lumière pour transformer cette nourriture en énergie. Leur photosynthèse libère également de l'énergie dans les tissus du corail, lui permettant de construire le squelette de calcium qui abrite ces algues unicellulaires. 

Quand le corail est soumis à un stress, comme une hausse importante de la température de l'eau, il se débarrasse des dinoflagellés et blanchit avant de dépérir. La disparition des récifs coralliens a un impact très important sur l'écosystème marin car ils fournissent nourriture et abri à de nombreuses espèces de poissons et de crustacés

Cette découverte est donc une vraie bonne nouvelle dans la perspective d’une préservation des faunes et flores marines même si il convient bien sûr de rester prudent face aux conséquences du réchauffement sur le corail au niveau mondial

Sera-t-il suffisant de procéder à cette opération de croisement à grande échelle comme l’espère les scientifiques pour permettre à cet animal marin vital pour nos océans de survivre ?




Sciences et avenir 6/7/2015

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