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TARA OCEANS : navire océonographique

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Samedi 31 mars, le voilier Tara terminera une aventure scientifique commencée en 2009. Durant ce voyage autour de la Terre, 126 chercheurs se sont succédé à bord pour étudier en particulier le plancton et ses interactions avec le milieu. Futura-Sciences reviendra sur cet événement. Aujourd'hui, l’un des coordinateurs scientifiques, Gabriel Gorsky, nous donne la mesure de ce voyage : l’épopée qui s'achève est du niveau des grandes expéditions océanographiques de la fin du XIXe siècle. Démonstration à l’appui.

  • Suivez l'expédition Tara Oceans en diaporama


Le 5 septembre 2009, un grand voilier aux formes originales, le Tara, larguait ses amarres au port de Lorient, où il ne reviendra que le 31 mars 2012. Entretemps, il aura fait le tour de la Terre.

Ce deux-mâts en aluminium de 36 mètres de longueur en a vu d’autres. Sous le nom d’Antarctica, cette goélette (les deux mâts, de hauteurs égales, sont hauts de 27 m) a servi entre 1991 et 1996 à Jean-Louis Étienne pour plusieurs expéditions en Arctique et en Antarctique. Le bateau est en effet conçu pour résister aux pressions des glaces et, dériveur (la quille est relevable), il peut même se laisser soulever par la banquise en formation.


Le bateau est ensuite devenu le Seamaster du regretté Sir Peter Blake, un marin néozélandais (double vainqueur de la Coupe de l'America), grand défenseur de l’environnement en général et des océans en particulier, mort tragiquement au Brésil en 2001.


Devenu Tara après son rachat par Étienne Bourgeois (président de l’entreprise Agnès b.), le voilier a poursuivi ses aventures scientifiques.

Après avoir étudié les régions arctiques en 2007-2008 pour l’Année polaire, le navire est parti autour du monde pour l’ambitieuse expédition Tara Oceans, visant à étudier les écosystèmes océaniques et en particulier le plancton.

L’idée était d’effectuer des séries de mesures, de prélèvements et d’observations combinant l'océanographie, l'écologie et la génomique, durant un voyage autour du monde avec des « stations » (périodes de travail à un même endroit) aussi longues que nécessaires et une liberté d'action impossible lors de campagnes de courte durée.


Au total, 126 océanographes, de multiples disciplines, et 70 membres d'équipage se sont succédé à bord et ont amassé une énorme quantité de données, qu’il faudra des décennies à exploiter.

Cette expédition était-elle utile alors que les grands navires océanogra-phiques et les satellites environnementaux étudient l’océan mondial en permanence ? Peut-on travailler sur un voilier ?

Gabriel Gorsky, directeur de l’Observatoire océanologique de
Villefranche-sur-mer, a des réponses à ces questions : il est des coordinateurs de l’expédition Tara Oceans et il connaît d'ailleurs bien le navire, pour avoir participé, au sein du groupe de Lars Stemmann, à ne dérive sur la banquise, avec Jean-Louis Étienne, à l'époque où le bateau était l'Antarctica.

Futura-Sciences : Qu’apporte ce voyage du Tara en comparaison du travail réalisé sur les navires océanographies ?


Gabriel Gorsky : Ce n’est pas du tout la même chose ! Tara Oceans est une véritable expédition, du niveau de celle réalisée par le Challenger entre 1872 et 1876. Je la comparerais au voyage du Beagle à bord duquel Charles Darwin a collecté des échantillons dont l'étude a abouti à la théorie de l'évolution des espèces. Ou à celles du prince Albert Premier de Monaco à bord du Princesse Alice, ou encore aux expéditions Thor (1908-1910) et Dana (1921 - 1922).


Un navire océanographique, lui, réalise des campagnes, avec des objectifs précis portés par diverses équipes scientifiques. Chacune a quelques semaines pour réaliser ses expériences et il est difficile de modifier le programme même si l’on observe quelque chose de nouveau et d’imprévu. On ne déroute pas un grand navire océanographique…

L’expédition du Tara, elle, a duré près de trois ans ! Et elle a fait le tour de la Terre, Arctique excepté. Les équipes ont pu faire de longues stations aux mêmes endroits, changer de route en fonction de la météo et même improviser de nouvelles expériences.


Quand pourra-t-on établir un bilan de cette expédition ?


Gabriel Gorsky : J'espère que les scientifiques travailleront encore sur les résultats de Tara Oceans dans cent ans, comme certains collègues travaillent actuellement sur les échantillons de l'expédition Thor ! Le travail réalisé par les équipes est vraiment exceptionnel. Aujourd'hui, nous terminons la collection des échantillons et commençons leur analyse.


Pourtant le Tara est un voilier d’exploration polaire et pas un navire océanographique ?


Gabriel Gorsky : Cela a apporté beaucoup de contraintes. C’est là-dessus que nous avons travaillé à partir de 2007. J’étais alors le coordinateur de l’océanographie opérationnelle et nous avons dû étudier
ou adapter des techniques de prélèvements et de conservation aux conditions de vie sur un voilier de 36 m alors que les navires océanographiques sont deux fois plus longs et bien mieux aménagés.

Et c’est un travail dangereux et difficile que de faire des prélèvements physiques, chimiques et surtout biologiques en haute mer sur un navire qui bouge beaucoup. Mais nous avons réussi et je suis fier de ce que nous avons fait. Nous n’étions pas sûrs, au départ, de faire aussi bien. J’en suis émerveillé tous les jours…

Quelles études ont été réalisées en haute mer ?


Gabriel Gorsky : Les équipes de Tara Oceans ont travaillé sur la distribution des différentes espèces du plancton, c’est-à-dire tous ces organismes, petits ou grands, qui sont emportés par les courants, nageant seulement en montant ou en descendant dans la colonne d’eau.

Ce sont les bactéries, les méduses (même les géantes), les algues microscopiques, les larves de poissons, les petits crustacés… Cette masse vivante respire et capte du gaz carbonique de l’atmosphère pour un bref délai ou pour très longtemps lorsque les organismes morts vont sédimenter au fond de l’océan.

La compréhension de ces mécanismes est donc capitale pour saisir les interactions entre la biomasse des océans et le carbone atmosphérique. Et pour chercher à comprendre l’état du plancton, il faut comprendre sa diversité, écologique et génétique, dans le contexte physicochimique
changeant. C’est ce que nous avons fait à bord du Tara.


Pensez-vous que ce genre de travail aura un impact au-delà du milieu scientifique ?


Gabriel Gorsky : Notre travail est d’apporter de nouvelles connais-sances, et ce dans un domaine crucial. Nous sommes 7 milliards et nous serons bientôt 10 à 15 milliards. Notre influence sur notre planète est phénoménale et nos besoins en énergie vont croissant. La pollution est un fléau et nous allons bientôt polluer l’Arctique.


Concernant la nourriture, l’enjeu est semblable. Compte tenu de la mauvaise gestion des ressources marines, j'ai l'habitude de dire : il faut manger des méduses ! C’est un bon régime à basses calories. Il est indispensable de développer une conscience citoyenne. L’égocentrisme humain est un cancer pour notre planète mais je pense que le salut viendra de la conscience grandissante de nos enfants.

Futura Sciences 31/03/2012

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Avec le site TARA Océans expéditiion suivez l'arrivée du bâteau à son port. Vivez ou revivez les différentes étapes... C'est à mon sens un événement grandiose utile pour la planète... et nous les hommes.

Nous devons faire l'effort de changer de comportement si nous voulons que nos enfants puissent un jour admirer et profiter d'une planète en bonne santé.

Cliquez ICI pour voir toutes les caractéristiques du bâteau...


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Après deux ans et demi d'expédition maritime, Tara Oceans nous livre une incroyable fournée de plus d'un million de nouvelles espèces. Cette hausse soudaine fait tripler le nombre d'espèces de planctons connus. Une bonne connaissance de ces êtres minuscules nous aide à mieux connaitre l'état de santé des océans.

Quelque 115.000 kilomètres parcourus et plus d’un million de nouvelles espèces découvertes, c’est plutôt pas mal pour une goélette de 36 mètres. L’expédition Tara Oceans tire le bilan de deux ans et demi passés à parcourir les mers et les océans. Si le bateau a officiellement terminé cette aventure en mars, il a fallu de nombreux mois pour dépouiller les premiers résultats de près de 28.000 prélèvements effectués lors du voyage. Ceux-ci ont permis de découvrir que le monde des planctons est considérablement plus varié que ce que l’on pensait, au point de faire tripler le nombre d’espèces connues.

L’utilisation d’un objectif macro et d’un appareil haute définition a permis à l’équipe de livrer des photos saisissantes de leurs découvertes glanées sur tous les océans de la planète. Or, la présence de plancton est généralement un bon indicateur de la santé des océans puisqu’ils sont à la base de la chaine alimentaire. "Il y a toutes sortes d’êtres microscopiques avec une fonction incroyablement importante pour la planète. Ils assurent son bien-être, génèrent l’oxygène que nous respirons, diminuent la part de CO2 dans l’atmosphère et maintiennent cette planète dans un état habitable pour nous autres êtres humains", a expliqué Chris Bowler de Tara Oceans à l’AFP.

Si les chercheurs ont mis la main sur des spécimens d'une très grande diversité, certains se révèlent particulièrement étonnants. C'est notamment le cas de l’organisme le plus long connu, un siphonophore de cinquante mètres. En réalité, il s’agit d’une colonie d’individus qui ressemble à un seul être. Ce sont des membres de la même famille qui composent les physalies, des colonies dont les tentacules atteignent la quarantaine de mètres, longtemps confondues avec des méduses.

En outre, l’équipe a pu également constater au cours de son voyage que l’océan Antarctique, que l’on pensait épargné par la pollution, était envahi de sacs plastiques à la dérive. Les chercheurs ont ainsi pu retrouver jusqu’à des milliers de fragments de plastique par kilomètre carré. Or, cette matière relâche des toxines dans l’eau et risque d’être confondu avec des méduses par les animaux qui s’en nourrissent. Un fléau qui a déjà fait un nombre considérable de victimes dans les autres océans terrestres.

Après cette salve d’annonce, le bateau continue toujours sa route et vient tout juste de quitter Londres. Il fera escale vendredi 28 septembre à Boulogne-sur-Mer.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site officiel : http://oceans.taraexpeditions.org


Maxisciences 28/09/2012

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PARIS (AFP) - La goélette d'exploration océanographique Tara arrive dimanche à Paris pour rendre compte pendant 3 mois, au plus large public, de sa circumnavigation de septembre 2009 à mars 2012, consacrée à la première étude scientifique intégrée des écosystèmes planctoniques -sources de la vie sur Terre- soumis au réchauffement climatique.

Le fier deux mâts qui avait eu le privilège d'accueillir à son bord à New-York en février, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon, n'aura que la modeste apparence d'une simple barge, lorsqu'il amarrera sa coque d'aluminium au quai du Port des Champs-Elysées, pont Alexandre III.

Les deux mâts de 27 m qui ont été vus sur tous les océans du monde, ont dû être couchés au Havre, le temps de remonter la Seine et de passer sous ses ponts.

Ils vont être remontés la semaine prochaine à l'aide d'une imposante grue, sous l'oeil des Pégase dorés, sentinelles du pont Alexandre III depuis l'exposition universelle de 1900.

C'est la seconde fois que la goélette fait escale à Paris où elle avait présenté sur le même quai pendant l'hiver 2008-2009, son historique dérive de 18 mois (2006-2008), prisonnière des glaces de l'océan Arctique, entre la Sibérie et le Groenland.

Comme il y a 3 ans, une exposition grand public, installée dans des containers maritimes, "Tara Expéditions, à la découverte d'un nouveau monde: l'océan", sera aménagée sur le quai, devant le bateau de 36 mètres, du 3 novembre au 27 janvier.

Elle retracera en photos, films, dessins et textes, les expéditions de Tara depuis son acquisition en 2003 par Etienne Bourgois, le grand ordonnateur des missions internationales, scientifiques et écologiques du voilier.



SCIENCES ET AVENIR 12/10/2012

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PARIS (AFP) - La goélette d'exploration Tara, ses voiles trempées des embruns de tous les océans du monde, fait escale trois mois à Paris pour rendre compte de son expédition au coeur des écosystèmes planctoniques, les poumons de la planète bleue, soumis au réchauffement climatique.

Le deux mâts, qui a parcouru 115.000 km sur toutes les mers, de septembre 2009 à mars 2012, faisant 52 escales dans 30 pays, est désormais amarré pont Alexandre III, jusqu'au 27 janvier.

C'est la seconde fois que la "baleine", le surnom donné à la goélette en raison de sa silhouette large et arrondie, jette l'ancre dans la capitale où ses marins et scientifiques avaient présenté sur la Seine, pendant l'hiver 2008-2009, sa dérive historique de 18 mois (2006-2008), prisonnière des glaces de l'océan Arctique, entre Sibérie et Groenland.

En février, c'est le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, qui était monté à bord à New-York pour exprimer à l'équipage de marins et scientifiques sa "reconnaissance du travail de sensibilisation (sur les océans et le réchauffement climatique) effectué autour du monde avec le soutien de l'ONU".

Cette année encore, une grande exposition installée dans des conteneurs maritimes, au pied du Pont Alexandre III, va présenter au grand public et aux écoliers d'Ile-de-France, à partir du 3 novembre, les différentes expéditions de la goélette depuis son acquisition en 1999 par le directeur général du groupe Agnès b., Etienne Bourgois.

L'exposition "Tara Expéditions, à la découverte d'un nouveau monde: l'océan", pourra être parcourue comme une déambulation -avec films, photos, interviews de scientifiques, infographies animées et textes- entre le monde glacé de la banquise arctique et le monde du silence des abysses, avec ses étranges habitants de l'infiniment petit que sont les micro-organismes marins au coeur de la machine climatique.

"Pas de plancton, pas d'humanité !": avec cette phrase lapidaire au détour du livre "Tara-Océans: chroniques d'une expédition scientifique", son co-auteur (avec le journaliste Dino Di Meo) Eric Karsenti, 63 ans, biologiste moléculaire et père scientifique de l'expédition consacrée aux écosystèmes planctoniques (98% de la biomasse des océans qui absorbe 50% du CO2 et produit autant d'oxygène), donne toute sa dimension, scientifique et humaine, à la dernière circumnavigation de Tara. L'ouvrage (Ed. Actes Sud, 256 pages, 200 illustrations, 29 euros) livre pédagogique autant que récit d'aventures autour du monde, retrace par le menu cette expédition inédite sur les traces de Darwin, de l'Atlantique au Pacifique en passant par la Méditerranée, la Mer Rouge et l'océan Indien.

Cette "prise du pouls de notre planète", a permis de découvrir d'innombrables nouvelles espèces constituant la biodiversité marine soumise au réchauffement climatique.

Quelque 200 personnes, marins, chercheurs de 21 prestigieux laboratoires scientifiques internationaux, journalistes et artistes, se sont succédé à bord de la goélette pendant 2 ans et demi, pour "une expérience de partage et de rapprochement exaltante", selon les termes d'Eric Karsenti.



SCIENCES ET AVENIR 25/10/2012

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Branle-bas de combat pour l’équipe de Tara Oceans Polar Circle : le navire océanographique va repartir en mer, vers le nord, cette fois, pour des études du plancton, bactéries comprises, tout autour de l’océan Arctique. La région est mal connue et l’enjeu scientifique est considérable. Le travail ne manquera pas pour les océanographes, durant les sept mois de ce voyage.


Le 19 mai 2013, la goélette Tara quittera le port de Lorient et fera route vers Tromsö, en Norvège, un peu au-delà du cercle polaire arctique. À bord, des biologistes et océanographes, notamment du CNRS, de l'EMBL (European Molecular Biology Laboratory) et du CEA, effectueront des analyses de plancton. Que ce soit par la photo où la génétique, ils en étudieront tous les organismes, virus, archées, bactéries, algues et petits animaux. Il n’est pas si fréquent qu’un navire si bien équipé reste si longtemps dans ces régions, qui restent très mal connues alors qu’elles évoluent rapidement sous l’effet du changement climatique.


Le parcours de la mission Tara Oceans Polar Circle. Après la Norvège, la goélette Tara naviguera au nord des côtes russes et atteindra l'Alaska en septembre 2013. En passant au-dessus de l'archipel canadien, le navire arrivera à Saint-Pierre-et-Miquelon à la fin de novembre, alors que les glaces auront refermé derrière lui le passage du nord-ouest. Début décembre, le voilier retrouvera Lorient, son port d'attache. ©️ Tara Oceans Polar Circle


FUTURA SCIENCES 23/4/2013


L’équipage et les scientifiques entameront le contournement de l’océan Arctique dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, commençant par le mythique «passage du nord-est», le long des côtes de la Sibérie. Ils termineront par le non moins célèbre «passage du nord-ouest», à travers l’archipel du Grand Nord canadien, qui ne fut franchi pour la première fois qu’entre 1903 et 1906 par Roald Amundsen sur un petit voilier, le Fram.


Le navire de Tara Oceans est conçu pour ces mers froides et encombrées de glaces puisqu’il a été réalisé pour Jean-Louis Étienne. Le grand explorateur polaire a navigué entre 1991 et 1996 sur cette goélette en aluminium de 36 m, à fond assez plat et double quille relevable, qui s’appelait alors Antarctica.


Sous le nom de Tara, le voilier a pris la mer durant deux ans et demi pour une vaste expédition. Le long des 115.000 km parcourus, 126 scientifiques se sont succédés à bord, multipliant les mesures, océanographiques mais surtout biologiques et focalisées sur le plancton. Des caméras ont filmé, des appareils ont réalisé des analyses génétiques, des biologistes ont effectué des comptages et des identifications : le bilan scientifique est énorme. «Nous en avons pour plus de cent ans à travailler sur ces résultats», nous expliquait Gabriel Gorsky, directeur de l’Observatoire océanologique de Villefranche-sur-mer, l’un des coordinateurs de l’expédition, alors que son collègue Christian Sardet, hyperpassionné de plancton, nous parlait d’un «trésor».


Au cours de ce long périple, seules les mers arctiques avaient été délaissées. C’est donc la continuité de cette expédition océanographique qui va être réalisée à partir de mai prochain, pour se terminer le 6 décembre par une arrivée dans le port de Lorient. L’ampleur de l’enjeu scientifique et la richesse de la moisson accumulée par la première partie de l’expédition Tara Oceans méritent que l’on suive cette expédition.


Tara est un voilier en aluminium conçu pour la navigation en mers polaires. La forme de sa coque lui permet d'être pris par la glace de la banquise. Dans cette situation, il serait simplement soulevé. ©️ Jean-Luc Goudet, Futura-Sciences

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Jour J-2 avant le départ de l’expédition Tara Oceans Polar Circle 2013, qui s’en va faire le tour de l’Arctique. Contacté par Futura-Sciences, Romain Troublé, le secrétaire général de Tara Expéditions, s’est confié sur les préparatifs en cours, mais aussi sur le déroulement et les objectifs scientifiques de ce périple de 25.000 km à bord de la goélette Tara.


Les préparatifs vont bon train aux abords d’un quai de Lorient, là où la goélette Tara s’apprête pour sa prochaine expédition scientifique : Tara Oceans Polar Circle 2013. «C’est un peu le bazar, mais tout va trouver sa place au dernier moment», selon Romain Troublé, le secrétaire général de Tara Expéditions que Futura-Sciences a contacté. Le nombre de choses à stocker lorsque l’on prend la mer pour sept mois est effectivement conséquent. «Il y a de la nourriture partout, sous les bannettes, dans les fonds, etc », même si des aliments frais seront achetés durant les escales.


La goélette larguera les amarres le dimanche 19 mai à 15 h 00, emmenant 14 membres d’équipage. Elle prendra la direction des îles Féroé, pour entamer son périple de 25.000 km autour du pôle Nord dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, donc en empruntant d’abord le mythique «passage du nord-est» au large de la Sibérie. «Nous connaissons approximativement la route que nous allons suivre, mais la navigation et le choix précis des sites de prélèvement dépendront d’un savant mélange entre les conditions météorologiques, les conditions de mer et les données satellite (caractéristiques des masses d’eau, couleur des océans, courants, etc.). »


Itinéraire que suivra Tara Oceans Polar Circle 2013 entre mai et décembre 2013. Les étoiles grises indiquent les positions prévues des stations de prélèvement. ©️ Tara Expéditions

Tara Oceans Polar Circle est avant tout une aventure scientifique qui va parachever l’ambition de Tara Océans. Durant une précédente campagne d’un peu moins de trois ans (de septembre 2009 à mars 2012), 126 scientifiques s’étaient relayés à bord de la goélette pour récolter et analyser des échantillons d’eau et les organismes planctoniques qu’ils contenaient, dans tous les océans du globe, sauf… en Arctique.


Concrètement, la goélette devrait s’arrêter en mer deux à trois fois par mois, pour une durée de deux jours, afin de réaliser toute une série de prélèvements. Ces derniers seront effectués à trois profondeurs différentes : en surface, entre 0 et 200 m (là où il y a le plus de phytoplancton, à cause de la présence de lumière et de nutriments), entre 500 et 1.000 m (notamment pour quantifier la matière organique qui précipite). De plus, durant les déplacements du navire, des mesures physico-chimiques seront réalisées en continu par une quinzaine d’appareils dédiés : température, salinité de l’eau, turbidité, pigments de l’eau, pression partielle en CO2 dissous, etc.


«Des photographies d’organismes vivants seront faites à bord, mais comme pour toutes les missions océanographiques, la plupart des analyses se feront en laboratoire». Elles devraient permettre de mieux connaître les organismes planctoniques peuplant l’Arctique, du virus à la larve de poisson, tout en caractérisant les interactions qui les unissent et leur dépendance aux propriétés physico-chimiques de leur environnement.

Le projet Tara Oceans Polar Circle va tout simplement «s’intéresser à un écosystème entier», ce qui est assez rare à une telle échelle. Il apportera sa contribution à la recherche polaire active en Arctique.


Le Tara est une goélette : le mât avant est plus petit ou, comme c'est le cas ici, aussi haut que le mât principal. Elle dispose d’une coque d'aluminium et d’une double quille relevable, conçue pour résister à la glace. À bord de ce navire de 36 mètres de long pour 10 de large, la place est prévue pour la quinzaine de personnes, équipage et scientifiques, qui œuvrent à bord. ©️ Jean-Luc Goudet, Futura-Sciences

L’étude du plancton n’est pas anodine, tant les informations qu’il fournit sont nombreuses, notamment dans cette région sensible au réchauffement climatique. Le phytoplancton participe activement au fonctionnement du plus grand puits de carbone de la planète, en capturant de grandes quantités de CO2, tout en produisant 50 % de l’oxygène consommé sur Terre. Or, «on n’a aucune idée précise de la quantité de carbone qu’absorbent les océans, et à quel rythme. Il existe bien des projections, mais elles sont imprécises. Cependant, les premiers résultats de Tara Oceans nous permettent déjà d’avoir une première vision de ce fonctionnement.»


Les 21 laboratoires impliqués dans le projet Tara Océans poursuivent également l’aventure. «Les échantillons que nous prélèverons seront analysés avec le même matériel, selon le même protocole et avec le même calibrage. Nous pourrons ainsi faire des comparaisons. Cependant, nous nous sommes aussi associés avec des centres de recherche canadien et russe pour profiter de leur expérience de l’Arctique.»


De nouveaux paramètres seront aussi étudiés durant cette navigation circumpolaire. «Un capteur pouvant mesurer la concentration en mercure atmosphérique a été installé sur le mât. Des mesures seront également réalisées dans l’eau, pour déterminer les quantités dissoutes. […] Nous tirerons aussi un filet adapté à la récolte de particules de plastique 15 à 20 minutes par jour.» Ainsi, l’expédition permettra de déterminer quelles pollutions anthropiques peuvent s’immiscer dans des régions particulièrement reculées de la planète.



La rosette de Tara Océans a été mise au point au laboratoire de Villefranche-sur-Mer, par Marc Picheral. Elle porte dix bouteilles de prélèvement et, dispose d’un l'UVP (Underwater Vision Profiler) visible au premier plan. Cette caméra, dirigée vers le bas, filme tout au long d’une descente la tranche d'eau éclairée par deux projecteurs horizontaux. Un ordinateur capte les images et compte les organismes (entre 500 microns et quelques centimètres), en temps réel. Des structures fragiles sont ainsi repérées et identifiées, alors qu'elles seraient écrasées dans un filet à plancton. ©️ Jean-Luc Goudet, Futura-Sciences


La goélette Tara, achetée en 2003 par la styliste Agnès b. et Étienne Bourgois, le directeur général de la marque de vêtement éponyme, a reçu quelques systèmes supplémentaires en vue de son futur voyage. «Une plaque chauffante a été installée sur le pont pour éviter que la rosette CTD ne gèle», puisque la température devrait osciller entre -10 °C et 5 °C. Le laboratoire de pont, où ont lieu les filtrations scientifiques, et la soute avant, ont également été équipées d’un système de chauffage, car «certains échantillons, ainsi que les fruits et légumes ne doivent pas geler».


Enfin, un système de caméras est actuellement installé sur le voilier. Cinq minutes du quotidien de l’expédition seront ainsi filmées, puis présentées sur Internet sous forme de petites séquences vidéo. En effet, cette aventure humaine vise également à interpeller et à sensibiliser le public à la crise écologique des océans.... A suivre donc !


----->Avec quelques années de moins et sans les soucis de santé actuels, il y a fort à parier que j'aurais postulé pour participer à cette aventure... C'est tellement palpitant de participer à une telle aventure afin d'améliorer nos connaissances dans des domaines qui m'intéressent tout particulièrement...



FUTURA SCIENCES 17/5/2013

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LORIENT - La goélette océanographique française Tara se prépare à larguer les amarres dimanche (aujourd'hui donc), pour un tour complet de l'océan Arctique, en quête de l'infiniment petit, le phytoplancton et le zooplancton, à l'origine de la vie sur terre et soumis au réchauffement climatique.

Le plus grand voilier polaire français doit quitter dimanche la presqu'île de Keroman à Lorient, dans le nord-ouest de la France, devant les titanesques bunkers en béton de l'ancienne base des sous-marins de la Kriegsmarine allemands.

Cette nouvelle aventure scientifique, Tara Océans Polar Circle, conduira les marins et scientifiques du deux mâts, de Russie au Canada, en Alaska et au Gröenland, une circumnavigation de 25.000 km qui durera 7 mois.

Le voilier empruntera les fameux passages du Nord-est (au large de la Sibérie) et du Nord-Ouest (au large du Canada), rendus à la navigation depuis quelques années pendant la fonte de la banquise en été.

Le seul océan dont nous n'avons pas encore exploré le plancton durant la précédente étude, est l'Arctique, explique à l'AFP Romain Troublé le secrétaire général de Tara Expéditions et chef d'orchestre de la mission.

Seuls deux voiliers de plaisance ont, jusqu'à présent, fait le tour complet de l'Arctique d'une seule traite, ajoute-t-il. Ce sera une navigation difficile, voire ici et là audacieuse, au milieu des plaques de glace dérivantes poussées par le vent.

L'année dernière, la banquise d'été a enregistré un record de fonte historique. En septembre 2012, ne subsistaient plus que 3,4 millions de km2 de glace contre 15 millions de km2 au coeur de l'hiver.

Tara va naviguer dans le jour permanent de l'été boréal et monter jusqu'à 82° de latitude Nord, en lisière de la coquille d'oeuf gelée qui recouvrira encore le centre de l'océan Arctique en cette saison.

C'est à cet endroit que se produit le "bloom" (efflorescence planctonique), terrain de chasse optimal où les scientifiques du bord -océanographes et biologistes marins, français, canadiens et russes - pourront faire la meilleure récolte de micro-organismes marins, précise Romain Troublé.

Mais en fonction de la météo, c'est une navigation complexe avec une visibilité souvent réduite en raison du brouillard. L'année dernière, une énorme dépression s'était longuement installée au milieu de l'Arctique, générant des vents puissants et une houle redoutable. Tara (36 mètres), avec sa coque arrondie en aluminium, ses deux robustes moteurs totalisant 700 CV, est conçu pour la glace, mais attention à ne pas s'y faire emprisonner, souligne-t-il. Si c'était le cas, la goélette devrait faire appel aux brise-glaces russes ou canadiens pour se dégager.

Samedi, à la veille de l'appareillage, marins et scientifiques mettaient la dernière main aux préparatifs. Tout un matériel de navigation et de recherche reposait encore en vrac sur le pont. A la poupe, on prépare la rosette (ensemble de bouteilles emprisonnant le plancton à différentes profondeurs) et le laboratoire humide où les milliers d'échantillons de plancton récoltés seront filtrés, au fur et à mesure des 15 stations scientifiques.

Dans les entrailles du voilier, là où est installé le laboratoire sec, on affine le réglage des outils de la plus haute technologie -microscopes, sondeurs, imagerie électronique- avec lesquels seront effectuées les premières expertises.

Le jeune commandant de Tara, Loïc Valette, 35 ans, capitaine au long cours, a navigué sur toutes les mers du monde à l'exception des pôles: C'est une nouvelle aventure exaltante, confie-t-il, une irremplaçable expérience pour un navigateur, le sommet de la qualification hauturière. J'ai hâte de voir mon premier iceberg devant l'étrave de Tara. J'en rêvais, enfant, en lisant les récits des premiers explorateurs de la planète glacée, confie-t-il.

ROMANDIE 18/5/2013

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LORIENT - La goélette océanographique Tara a quitté dimanche le port de Lorient et mis le cap sur l'Arctique, pour sa 3ème grande expédition scientifique depuis 2005, au cours de laquelle son équipage de marins et chercheurs va effectuer en sept mois un tour complet de l'océan du pôle Nord.

Plusieurs centaines de Lorientais se sont massés sur le quai de l'ancienne base des sous-marins allemands, pour saluer sous les vivats l'appareillage du voilier, accompagné des roulements d'un orchestre de percussions et du sourd gémissement des cornes de brumes.

L'heure c'est l'heure. Il est 15 heures pile lorsque Tara récupère ses haussières et s'écarte de son ponton d'amarrage. Le chronomètre de cette expédition en lisière de banquise est enclenché. Il ne s'arrêtera qu'au mois de décembre, lorsque la goélette entrera de nouveau dans le chenal.

La goélette océanographique équipée pour l'étude du plancton est partie pour un tour de l'océan Arctique qui durera 6 mois. Tara Océans


C'est presque une course contre la montre que les marins et scientifiques, partis pour une exploration et étude intégrée des écosystèmes planctoniques dans les très hautes latitudes, vont devoir mener tout au long de la mission Tara Océans Polar circle.

Le tour complet de l'Arctique, en empruntant les passages du Nord-Est au large de la Russie et du Nord-Ouest, au large du Canada, n'est en effet possible que lors de la fonte de la banquise d'été. Il n'y a pas et il n'y aura pas une minute à perdre pour boucler la boucle avant que la glace, à la fin de l'automne, ne referme ces deux portes entre Atlantique et Pacifique.

Entourée de toute une flottille de plaisanciers, sous un crachin typiquement breton, la goélette qui a hissé sa seule trinquette à l'avant double à bâbord la citadelle de Port Louis, à l'extrémité de la rade, et met le cap au sud-ouest vers l'île de Groix.

A la proue, Etienne Bourgois, le patron de Tara Expéditions, est discrètement ému: Dans le contexte actuel morose et triste, apporter un peu de rêve est un accomplissement, confie-t-il à l'AFP. Un enfant m'a offert un dessin avec ces quelques mots, "avec Tara, tout peut changer..." C'est le sens de nos expéditions. Agir en faveur de la préservation de ce monde marin qui est notre passé et notre avenir. Tara est le bateau de tout le monde.

Durant Tara Oceans, en raison de difficultés maritimes, l'océan Arctique n’avait pu être exploré. Pour Chris Bowler, coordinateur scientifique et porte-parole du projet «Il s’agit de continuer l’échantillonnage qu’on a fait pendant Tara Oceans. C’est urgent car le changement climatique affecte énormément l’Arctique en ce moment, c’est probablement la région la plus touchée sur la planète. C’est aussi une région extrêmement importante du point de vue climatique, c’est un véritable poumon pour la planète, comme peut l’être la forêt amazonienne

Les expéditions de Tara Oceans s’attachent à l’étude des écosystèmes planctoniques marins depuis les virus jusqu’aux larves de poissons, ainsi que certains écosystèmes coralliens. Le plancton est l’ensemble des végétaux et animaux aquatiques qui dérivent au gré des courants. Généralement microscopiques ou de petite taille, ils sont capables de mouvements limités, mais incapables de se déplacer à contre-courant. L’étude du plancton donne une véritable «échographie» des espèces du monde marin et de l’évolution chimique des océans.

L'esprit du commandant Jean-Baptiste Charcot plane sur Tara, quand ce grand explorateur des pôles quittait Brest au début du XXe siècle à bord du Pourquoi pas ? et mettait le cap sur le Grand Nord et le pays des Inuits.




Tara Océans c'est, depuis 2003, 8 expéditions pour étudier et comprendre l'impact qu'ont les changements climatiques et la crise écologique sur nos océans. A l'initiative d'agnès b et d'Etienne Bourgois, elle agit en faveur de l'environnement et de la recherche, grâce à Tara, un bateau mythique qui aura, avec l'expédition Polar Circle, parcouru tous les océans. Cliquez ICI pour découvrir toutes les mers et océans parcourus par TARA/

Tara mouille devant Groix. Comme il est de tradition à chaque départ d'expédition, depuis le temps de la Compagnie française des Indes qui était basée à Lorient, le diacre Dominique Le Quernec, recteur de la paroisse de l'île, revêt son habit sacerdotal.

Il bénit, sur le pont, le bateau et l'équipage: Bénir, c'est souhaiter du bien, que l'on soit croyant ou pas, dit-il devant les marins. Je bénis cet équipage qui part pour faire avancer la science et la connaissance au bénéfice de l'humanité entière. Hatoup!, lance-t-il enfin en langue bretonne locale, qui signifie Bon vent et réussite sur votre route.


La goélette met le cap au large. La houle est tranquille et le vent assoupi. La prochaine terre est à 900 milles nautiques, plein nord, en Islande.

En incluant l'océan Arctique, Tara Oceans Polar Circle parachèvera l'ambition de Tara Oceans menée entre septembre 2009 et mars 2012 : récolter du plancton dans tous les océans du monde. Ainsi, une équipe internationale de 57 biologistes, océanographes et marins vont se relayer sur la goélette de 36 m de long pour parcourir les 25 000 km de la mission.

L’objectif de la mission Tara Oceans Polar Circle est de mieux connaître l'écosystème arctique, en partant à la découverte des espèces planctoniques méconnues et en tentant de décrypter leurs interactions avec leur milieu. Les scientifiques effectueront une étude intégrée et pluridisciplinaire des écosystèmes marins arctiques afin de mieux comprendre leur évolution en cours et futur. L'écosystème planctonique (des virus aux larves de poissons) n'est pas encore trop impacté par les prélèvements industriels et reste un bon indicateur des changements.

L’échantillonnage englobe des méthodes océanographiques, optiques et génomiques et permet de décrire le plancton dans son environnement physico-chimique. Les scientifiques à bord ont prévu de relever quelque 5 000 échantillons pouvant être étudiés dans les laboratoires installés à bord du voilier. L'expertise de l'équipe de scientifiques réunie depuis 2009, son approche éco-systémique globale et le matériel encore à disposition ajoutés à l'expertise qu'a le voilier Tara de la logistique scientifique en milieu polaire, sont autant de facteurs clés pour la réussite de cette expédition.

Retrouvez Tara Océans sur www.taraexpeditions.org et sur sa page Facebook www.facebook.com/tara.expeditions




SCIENCES ET AVENIR 20/5/2013 - ROMANDIE 19/5/2013

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Le 19 mai 2013, la goélette Tara est partie pour son périple autour de l'Arctique. L’expédition Tara Océans constitue la première étude planétaire du plancton : virus, bactéries, petits crustacés et algues qui peuplent les océans. L’objectif est de mieux connaître les écosystèmes marins et en comprendre les interactions. Première étape : Cap au nord-est, des îles Féroé à la mer de Norvège où Tara est arrivée le jeudi 30 mai, au port de Torshàvn

Au total, les Féroé comptent 50 000 habitants, et 1,5 mouton par habitant, ce qui donne 75 000 moutons sur l’ensemble de l’archipel.... Les îles Féroé sont montagneuses (800 m), très arides et couvertes d’une herbe rase et sans arbre. En réalité, rien ne pousse sous ces latitudes froides où la nuit dure tout l’hiver. A part des lièvres, on ne trouve aucun mammifère à chasser. La pêche pratiquée est essentiellement industrielle pour l’exportation... Torshàvn est une ville de 15 000 personnes dans de petites maisons de toutes les couleurs, posées sur les collines au dessus du port. Ces habitations sont nombreuses à avoir le toit recouvert de gazon, très efficace comme isolant

L'extrémité nord de l'île de Streymoy, Îles Féroé, vue du Tara. Photo : RFI/Agnés Rougier


Le 31 mai, le départ a été retardé à la suite à une panne de la caméra posée en haut du mât de misaine et un petit détour par Eidi sur l’île d’Esturoy pour déposer Lucie, biologiste, a permis de voir plonger des macareux, quelques pingouins et autres goélands qui nichent dans les falaises sombres et ventées. Le tout par un temps magnifique.

Après une brève rencontre en mer, cap nord-est vers la mer de Norvège ; les montagnes des îles Féroé s’éloignent dans la brume, bientôt, il n’y aura plus de côtes visibles pour un bon moment. L’objectif : monter jusqu’à 75° de latitude nord pour y faire une station d’échantillonnage non loin des glaces. Et cela va prendre plusieurs jours.

Samedi 1er juin, le capitaine de Tara, Loïc Valette s'exclame devant un temps surréaliste : "On est en train de monter vers le grand nord et on se croirait en Méditerranée ! De fait, à plus 63° nord le soleil brille sans un nuage, la température extérieure est de 14°C. Toutefois, en raison de la quasi absence de vent, impossible de naviguer à la voile, c'est donc le moteur qui fait avancer le bâteau. En effet, les objectifs de route du bateau sont fonction des stations de prélèvements, déterminées par les scientifiques du bord, donc pas question de flâner. Tara continue donc à avancer à une vitesse moyenne de 5,6 noeuds (un peu plus de 10 km/h). Pas un bateau à l'horizon, la terre a disparu depuis hier soir, il y a de moins en moins d'oiseaux de mer. Seuls quelques pétrels se risquent encore à plonger dans une eau à 7°C.

L'équipage pique nique sur le pont. De gauche à droite : Samuel Chaffron, biologiste, Yann Chavance, correspondant de bord de l'expédition (de dos), Daniel Cron, chef mécanicien. Le 1er juin 2013 en mer de Norvège. Photo : RFI/Agnès Rougier


Ce temps d'été a permis à Daniel Cron, le chef mécanicien et Louis Wilmotte, l'électricien, de s'attaquer aux problèmes d'électricité à résoudre. La sécurisation du système électrique à bord est l'un des points les plus importants de l'expédition. Tous les ordinateurs dédiés à la recherche scientifique, tous les instruments de prélèvement et d'analyse, les congélateurs qui reçoivent les échantillons destinés aux laboratoires du monde entier, dépendent de sa bonne marche. Dans ce tour de l'océan Arctique, il y aura peu d'arrêts dans des ports où il serait possible d'expédier les échantillons prélevés. Toute panne serait donc fatale.

Quelques heures d'arrêt sont prévues dimanche, dans la matinée, pour effectuer des prélèvements d'ordre physique et chimique : température de l'eau, salinité, couleur. Le choix de ce premier arrêt entre les îles Féroé et Tromso répond à plusieurs critères. D'une part, la possibilité d'effectuer des prélèvements dans les eaux internationales où il n'est pas nécessaire de demander des autorisations aux pays riverains et justement, demain matin, la sortie des zones économiques exclusives (ZEE) sera effective, (elles s'étendent jusqu'à 200 milles des côtes). D'autre part, Tara suit un courant plus chaud, intéressant à observer pour des raisons de cohérence dans les données. Ce courant de l'Atlantique nord prolonge le Gulf Stream qui réchauffe les côtes de l'Europe. D'ailleurs, ce soir, la température de l'eau est remontée à 9°C. Et étant au nord de la planète la nuit ne tombe déjà plus en cette période de printemps..



RFI 2/6/2013

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Comment la vie à bord de Tara est organisée : (2/6/2013)

La vie à bord est rythmée par les quarts. Le bateau n'étant jamais à l'ancre, deux personnes doivent surveiller les instruments de navigation la nuit quand tout le monde dort... même si la nuit ne tombe plus depuis les îles Féroé. Tout le monde participe, quelle que soit sa fonction, un planning est déterminé pour 15 jours et un marin et un scientifique sont appariés pour chaque quart. Pendant les quarts, il faut faire une tournée du bateau toutes les heures pour vérifier des points cruciaux comme la température des moteurs ou le niveau d'huile, côté moteur, et la température des frigos ou les alimentations électriques, côté sciences.


Premier arrêt dans la mer de Norvège. Ce matin, à 7 heures, les scientifiques du bord commencent à préparer les instruments pour la plongée. A 10 heures, moteur du bateau coupé, la rosette CTD (Conductivity Temperature and Depth) – va être immergée pour la 686e fois depuis le début de Tara Océans.

La rosette CTD est un châssis cylindrique d'1,40 mètre de haut et d'un mètre de diamètre, tout en acier, composé de capteurs et de dix bouteilles de prélèvements qui sont descendues ouvertes, jusqu'à 1 000 mètres, et se referment au cours de la remontée à différentes profondeurs, pour emprisonner l'eau de mer et le plancton.


Lionel Guidi, chef scientifique de l'expédition, note les résultats des plongées. A l'arrière plan, la rosette CTD. RFI / Agnès Rougier


Après avoir récupéré la rosette, un instrument de mesure de la lumière est à son tour descendu dans l'eau à 0,3 mètre par seconde. Cet instrument, le C-Ops, envoie 15 résultats par seconde, en temps réel, sur un ordinateur portable relié par un câble. Enfin, troisième et dernier instrument, un filet à plancton plonge à son tour.

Une heure et demie plus tard, fin du travail de prélèvement. Il reste à insérer les échantillons de plancton dans des tubes à essai, à vérifier et ranger les enregistrements de mesures de couleur et de salinité dans des fichiers, puis à les envoyer au Centre de gestion internationale des données Coriolis qui vérifie leur validité au jour le jour.

Toujours par mer calme, sur laquelle de rares pétrels – des oiseaux de mer aux ailes grises – se reposent entre deux plongées, Tara remet les moteurs en route, faute de vent, et reprend son cap vers l'Arctique. Dimanche soir, nous atteindrons avant minuit le cercle polaire, à 66°33' Nord, c'est certain.




RFI 3/6/2013 Agnès Rougier

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Lundi 3 juin, comme prévu, à 22 heures 1 minute et 41 secondes en temps universel – une heure de plus sur Tara – passage du cercle polaire arctique à la latitude de 66°33'. Évidemment, ça a été un moment remarquable pour ceux qui étaient encore réveillés : un panneau spécialement peint pour l’occasion, une demi bouteille de champagne pour six personnes et un soleil magnifique.

Le passage du cercle polaire. De gauche à droite : Daniel Cron (marin), Samuel Chaffron (biologiste), Céline Dimier (ingénieure biologiste), Lionel Guidi (chef scientifique de l'expédition) et Yann Chavance (correspondant de bord). Photo RFI/Agnès Rougier


Un courlis – un oiseau brun au bec effilé – a profité de ce moment pour nous rendre une longue visite et stationner une partie de la nuit sur une barre de mât. Dans cette immensité océanique, où aucune terre n’est visible, des oiseaux viennent fréquemment se reposer sur le pont des bateaux de passage.

Ici un courlis d'Alaska (il y a plusieurs espèces de courlis). Globalement, elles sont relativement comparables - Photo National Park Service / domaine public

Second arrêt : le bateau s’est arrêté vers 8 heures pour que les chercheurs du bord puissent commencer à travailler et le programme est chargé pour cette deuxième journée d’échantillonnage depuis le départ de l’expédition de Lorient le 19 mai. La mer est calme, ce qui facilite beaucoup le travail, bien qu’il reste assez physique.

Pour échantillonner, la rosette CTD (voir message précédent) a été immergée quatre fois à 1 000 mètres de profondeur, et huit filets à plancton ont été déployés à 500 mètres. A partir de 700 mètres, un courant venu de l'océan Arctique fait chuter la température de l’eau à -0,5°C. Il y a beaucoup de travail sur le pont arrière de Tara où il fait froid malgré le soleil, et certains des marins donnent des coups de main aux chercheurs, pendant que les mécaniciens profitent du calme pour chasser les pannes électriques et faire les réparations qu’ils n’ont jamais le temps de faire en route.

Ici, les eaux sont très riches en plancton, pleines de minuscules crustacés : copépodes, amphipodes, krills (sortes de crevettes, nourriture préférée des baleines). Mais pour Marc Picheral, le «bloom» – efflorescence importante du plancton – est déjà passé, parce que les algues vertes sont déjà en décomposition.

Du krill remonté dans un filet. Photo : François Aurat


Le plancton ramassé est ensuite filtré, mis en flacons dans le «laboratoire humide» sur le pont du bateau par les deux filles de l’équipe scientifique, Céline Dimier, ingénieure biologiste du laboratoire océanographique de Villefranche-sur-mer, et Julie Poulain, généticienne au Génoscope d’Evry. Alison Palmer Chase, du laboratoire d’optique de l’université du Maine (USA) travaille le «laboratoire sec», à l’intérieur du bateau, où elle étudie notamment les propriétés optiques du plancton.




RFI 4/6/2013 Agnès Rougier

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Mardi 4 juin : c'est aujourd'hui la seconde et dernière journée de ce lont arrêt vers les 67° de latitude nord en mer de Norvège. Ce qui ressemble déjà à une routine de prélèvements se déroule sans anicroche. C'est vrai que tout le monde est aguerri sur Tara. Les scientifiques appliquent des protocoles qui ont été largement testés pendant la première expédition. Pas d'hésitation, donc, sur le déroulement des opérations. La mer est toujours calme, il ne fait pas très froid, c'est relativement facile de travailler. Bilan de cette "station" : pas de problème majeur qui n'ait été résolu. Les congélateurs se remplissent d'échantillons. «On est les meilleurs !» s'écrie Julie Poulain, la généticienne du bord, en rangeant le matériel.

Pourquoi mesurer la chlorophylle du plancton ? Le phytoplancton (le plancton végétal, les microalgues, par exemple, sont des plantes), est toujours constitué d'une seule cellule, d'une taille maximale inférieure à 1mm. Mais comme toutes les plantes, il fabrique sa substance à partir du gaz carbonique - CO2 - et de composés minéraux (azote, silice, fer, phosphates...) qu'il trouve dissouts dans l'eau de mer. Pour cela, le petit organisme capte la lumière du soleil grâce à la chlorophylle contenue dans sa cellule, et comme les feuilles des arbres, il fait de la photosynthèse, absorbant le CO2 et relâchant de l'oxygène.
Céline Dimier (ingénieure biologiste) récupère le plancton emprisonné dans la rosette - Photo : RFI/Agnès Rougier


Le phytoplancton fournit ainsi une grande quantité d'oxygène nécessaire aux organismes qui vivent dans l'eau, les poissons, par exemple. Mais il produit également les deux tiers de l'oxygène de l'air de notre planète. Et dans ce domaine, les zones arctiques arrivent en deuxième position après la forêt amazonienne. Il paraît donc très intéressant de comprendre comment fonctionnent ensemble les différents organismes de l'océan, en particulier avec les modifications induites par le réchauffement du climat.

Filtration du plancton dans un tamis - Photo : RFI / Agnès Rougier


Le climat se réchauffe, en particulier dans la région du Pôle Nord, et la banquise fond. L'eau douce, issue de la glace, modifie la salinité de l'océan, les courants, et donc forcément la répartition et la reproduction du phytoplancton. Comme celui-ci est tout en bas de la pyramide alimentaire marine - c'est lui qui est mangé par tous les autres organismes -, on imagine aisément que sa modification entraînera des conséquences pour l'ensemble de la chaîne alimentaire, de la crevette au thon - poisson carnivore, donc tout en haut de la chaîne -.

D'où l'intérêt particulier de l'étude menée par Tara. Les prélèvements et les études effectués par les scientifiques de Tara sur la chlorophylle, et donc le phytoplancton, permettront de compléter les observations par photos satellites, qui sont aujourd'hui les seules données existantes sur la vie du phytoplancton dans l'océan arctique.



RFI 4/6/2013 Agnès Rougier

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Mercredi 5 juin : Cet après-midi, un court arrêt (station). Le bateau a stoppé le moteur et les scientifiques s'activent pendant deux heures pour relever les données. Julie Poulain, la généticienne du bord, récupère des échantillons d'eau de mer contenant du plancton pour les observer et les photographier à travers le macroscope, une loupe binoculaire améliorée, munie d'un appareil photo. Elle cherche spécifiquement le zooplancton – plancton animal. Pas facile d'arriver à isoler des organismes d'un millimètre, mais après plusieurs tentatives infructueuses, deux chaetoceros et deux copépodes se sont fait tirer le portrait.

Sous le poisson, un copépode.Photo : François Aurat

Avant dîner, Marc Picheral, ingénieur océanographe, a donné une minie conférence sur un logiciel qui classe automatiquement les photos de plancton. Un programme très utile quand on sait que l'Underwater Vision Profiler (UVP) photographie des milliers d'organismes à chaque plongée !

Et ce soir, une dernière halte pour vérifier le Continuous Plancton Recorder (CPR), un instrument de 100 kg traîné en continu par le bateau. Le CPR peut emmagasiner le plancton dans un rouleau de soie, sur une distance de 550 milles sans arrêt.

Et pendant ce temps, François Aurat, marin, a sorti le drone télécommandé qu'il s'est offert pour prendre des photos en altitude ; mais seulement pour le regarder, car cette petite bête est fragile et il va falloir qu'il s'entraîne avant de le lancer au dessus de l'océan. Plus tard, le même François a fabriqué une pale d'hélice en bois pour le moteur réparé par Daniel Cron hier. Sur Tara, les marins doivent savoir à peu près tout faire.

Le bateau repart. Toujours au moteur. Nous attendons le vent avec impatience, pour enfin naviguer à la voile. Mais la météo reste désespérément bonne. Partis mardi soir, vers 21h, nous faisons route plein nord et avons parcouru environ 110 milles nautiques (110 milles x 1,852 km = 203,72 km). La mer est parcourue de longues ondulations et les pétrels continuent à voler au ras de l'eau autour du bateau.



(vidéo postée le 29 mai)





RFI 6/6/2013 - Agnès Rougier

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Jeudi 6 juin 2013 : Aujourd'hui, comme chaque jour, une court arrêt dès ce matin 8h pour une partie des scientifiques. Le choix du lieu s'est fait impromptu à la demande des scientifiques à terre qui suivent l'expédition et ont repéré une masse d'eau intéressante à échantillonner.


Lionel Guidi (océanographe, à g.) et Marc Picheral (ingénieur, à dr.) remontent le filet « manta » sur le pont arrière de Tara. Photo : A.Rougier

Moteurs arrêtés, Tara se met également à rouler de façon beaucoup plus intense quand il est immobile. C'est à dire que le bateau se balance dans le sens de la largeur, sur tribord et bâbord – droite et gauche. Et quand on est dans sa bannette – la couchette – on comprend alors le rôle des bordures de bois qui nous empêchent de tomber. Espérons que c'est aussi efficace par gros temps !

Le bateau n'est jamais immobile, quelque soit l'état de la mer, nous devons toujours compenser la gite dans nos déplacements, et arrimer tout ce qui peut tomber. Dans la cuisine, chaque tiroir est bloqué par un taquet en bois, quand ce n'est pas le cas, ils claquent violemment.


Vendredi 7 juin, toujours en mer de Norvège (latitude 73°05 nord) : Ce matin, grand beau temps jusqu'à 9h30. Mais la brume est retombée d'un coup sur la mer, comme hier, et nous naviguons de nouveau sans visibilité. On ne voit rien, la mer est grise et le ciel blanc.

Deux radars sont donc maintenant en fonction, l'un balaye la surface sur un cercle restreint de quelques milles quand l'autre peut «voir» dans un rayon de 24 milles nautiques (44,48 km). Ce puissant radar est connecté à un système AIS - Automatic Identification System – qui permet d'échanger des informations associées aux bateaux détectés. Ce système, qui fonctionne par ondes radio VHF (à haute fréquence) entre deux navires enregistrés, notifie la vitesse, le nom et le type du bateau, sa direction et son port de destination. C'est comme cela que Samuel Audrain, commandant en 2nd de Tara, a identifié sur l'écran du radar le Kleifaberg, un bateau de pêche à quelques milles de Tara, mais totalement invisible dans la brume.

Le radar AIS, sur le tableau de bord de Tara. Photo : RFI/Agnès Rougier


L'AIS est un système précis et très utile, car un écho radar est seulement matérialisé par quelques points verts sur l'écran et par mauvais temps, il peut passer inaperçu en raison des parasites causés notamment par les vagues, contrairement aux données de l'AIS.

La science suit son cours : Courte station ce matin de 9h à 11h : RAS – Rien à Signaler. Depuis le début de l'expédition vers le Nord, la quantité de plancton prélevée a tendance à diminuer. Les espèces ne sont plus les mêmes et le système complet lui-même est différent. Peut-être est-ce dû à la baisse de température de l'eau de mer. Car nous avons quitté le courant «chaud» de l'Atlantique Nord - environ 8° en surface -, pour entrer dans le courant froid qui descend de l'Arctique – actuellement plutôt 5° à 6° - et la température continue à baisser au fur et à mesure du voyage vers le nord.

L'hélice du CPR - Continuous Plancton Recorder - améliorée par François Aurat (marin). Photo : RFI/Agnès Rougier


L'essai de l'hélice améliorée par François Aurat (marin) pour le CPR – Continuous Plancton Recorder, l'instrument de 100kg qui est traîné au bout d'un câble par Tara et qui emmagasine en continu le plancton – n'a pas été 100% concluant : l'hélice ne tourne pas encore assez vite. Le CPR est un instrument qui défie le temps ; il a été conçu en 1931, mais pour des bateaux plus rapides que Tara. Conséquence : avec Tara, la vitesse du bateau n'est pas suffisante pour que l'hélice tourne à la vitesse requise et la quantité d'eau filtrée, donc la quantité de plancton récoltée, est trop faible. Il va donc falloir fabriquer de nouvelles pales.


Marc Picheral (ingénieur scientifique) sort de l'eau le CPR - Continuous Plancton Recorder. Photo : RFI/Agnès Rougier




RFI 7/6/2013 - RFI 8/6/2013

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Samedi 8 juin (latitude 74°57' Nord et 3°41 Est, en mer du Groënland) : Depuis cette nuit, temps magnifique à nouveau magnifique, mais il fait froid, la température n'a pas dépassé 2°C. Hier soir, nous étions un peu secoués par les vagues, aujourd'hui, la mer était d'huile toute la journée.

Les pétrels continuent à nous prendre pour un bateau de pêche et nous suivent sans relâche. Un pingoin est passé à tire d'ailes devant la proue du bateau, ce matin, c'est Yann Chavance, le correspondant de bord de l'expédition qui l'a aperçu. Yann est un spécialiste des oiseaux. Avec ce temps extraordinaire, le soleil de minuit est une réalité.


Pingouin torda Alca torda , Caithness, Ecosse - Photo : jack_spellingbacon / Creative Common

A propos du changement de température de l'eau de mer générant une modification du plancton échantillonné : L'océan Arctique est quasiment fermé mais ils communique avec l'océan Atlantique au niveau du détroit de Fram, entre le Groenland et l'archipel du Spitzberg (Svalbard), où chaque seconde, les millions de tonnes d'eau s'échangent. D'une part, des eaux chaudes et salées provenant de l'Atlantique – pour partie du Gulf stream - montent vers le nord par le détroit de Fram et font le tour du bassin arctique en suivant les côtes ; d'autre part, le courant arctique froid redescend vers l'Atlantique par ce même chemin. Or, nous naviguons actuellement vers le détroit de Fram, dans la zone où se croisent ces courants, d'où l'intérêt pour l'expédition Tara d'y faire les relevés physiques de température et de salinité.

9h du matin en mer du Groënland : les pétrels suivent le bateau, ils prennent Tara pour un bateau de pêche ! Photo : RFI/Agnès Rougier


Parmi les règles qui régissent la circulation des masses d'eau, l'une d'entre elles nous intéresse particulièrement : plus l'eau est froide et salée, plus elle est dense. En conséquence, l'eau plus salée ou plus froide va plonger vers le fond, à l'inverse, l'eau plus douce ou plus chaude, s'étalera en surface.

Principaux courants océaniques* - Image : L30nc1t0 / domaine public

Ce courant froid de l'Arctique, qui circule en profondeur à sa sortie vers l'Atlantique, est dû autant à la formation de la glace de mer en hiver, qui expulse du sel et sale donc la surface froide de l'océan, provoquant sa plongée vers le fond, qu'à la fonte de la glace en été. Mais personne ne sait exactement dans quelle mesure la fonte de la banquise due aux modifications du climat va affecter les océans en général, ce qui est certain, c'est que cela pourrait avoir des conséquences sur les courants. Or la température des courants marins impacte fortement la température des côtes, un changement aurait donc forcément des retombées sur notre quotidien.


*
Notez que :

  • E.Greenland + + Labrador norvégien = Viking gyre
  • Gulf stream + N.Atlantic Drift + Canaries + N.Equatorial = Columbus gyre
  • S.Equatorial + Brésil + Atlantique Sud + Benguela = Navigator gyre
  • S.Indian + S.Equatorial + Mozambique + W. Australie = Majid gyre
  • Alaska + + N.Pacific Oyashio = Aloet gyre
  • Kuroshio + N. équatoriale + Californie = Tortue gyre
  • Pérou + S.Pacific + E. Australie = Heyerdahl gyre
Enfin, quelques tourbillons existent aussi au niveau des pôles (non représentées à cette carte), ce sont:

  • Pôle Nord: Ours gyre, Storkerson gyre, Melville gyre
  • Le pôle Sud: Pinguin gyre
Références pour les courants: Curtis Ebbesmeyer carte à fil




RFI 9/6/2013 - WIKIPEDIA

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La nuit dernière, le vent a forci jusqu'à 25 noeuds (de force 5 à 6, environ 46 km/h), la mer a dépassé le stade «moutons», en termes de météo marine, c'est «vent frais et mer peu agitée à agitée», dit François Aurat, l'un des marins de Tara. Le bateau prenait le vent de travers avec pour résultat un roulis fort et intense. Ceux qui s'étaient couchés tôt étaient fortement secoués dans leurs bannettes et les tiroirs de la cuisine passaient leur temps à s'ouvrir et se refermer bruyamment. La consigne du capitaine aux marins de quart était de surveiller l'apparition de possible icebergs. C'est vrai que nous filions à 9 noeuds avec les deux moteurs en marche, donc mieux valait surveiller.


 1h15 du matin, François Aurat et Louis Wilmotte hissent le Yankee. RFI/Agnès Rougier





Dimanche 9 juin : L'hypothèse de la survenue d'iceberg est pertinente car nous nous sommes rapprochés jusqu'à 250 km des côtes du Groenland et le vent soufflait de cette direction, à l'ouest. Or le Groenland est la principale source d'icebergs dans la région, c'est de cette côte qu'ils se détachent le plus souvent en cette saison.

A minuit, au passage de quart, le soleil brillait assez haut sur l'horizon (d'ailleurs on ne peut plus parler de «quart de nuit» !) et le vent soufflait assez pour que les deux marins de quart, François Aurat et Louis Wilmotte, hissent le yankee, une voile d'avant.

Cette manœuvre avait deux objectifs : le premier, soulager les moteurs (et diminuer la consommation de carburant) sans perdre de vitesse, car nous devions atteindre au moins les 75° Nord pour être sur les lieux prévus pour la station longue avant 7h30 du matin ; et le second, redresser un peu le bateau et diminuer le roulis pour permettre aux gens de dormir. Avec le yankee, les moteurs ont été réduits et le bateau a effectivement continué à naviguer sans perte de vitesse. Pour le roulis, ce matin, les avis étaient mitigés. Dans l'ensemble, tout le monde avait plutôt mal dormi. Dommage, car une longue journée attendait l'ensemble des scientifiques.


 Julie Poulain (généticienne) se réchauffe entre deux filtrations - Photo : RFI/Agnès Rougier
 

Oui, avec un maximum de température extérieure à 0°C et un peu de neige par-ci par-là, les scientifiques, qui travaillent quasiment tout le temps dehors aujourd'hui, ont froid malgré un équipement adéquat. Tout le monde a revêtu une salopette et un blouson étanches, les bottes, les gants et le bonnet sont de rigueur. Car les travaux consistant à plonger et récupérer la rosette CTD et les filets, à tirer des tuyaux, à échantillonner et mettre en tubes dans le labo humide – Wet Lab – se font tous au contact de l'eau glacée. [b]Malheureusement, pour tous les travaux nécessitant de la dextérité, c'est la finesse des gants qui prime sur l'isolation. Moralité, presque tout le monde a froid aux mains.[/b]




 Julie Poulain filtre l'eau de mer une première fois d'en extraire les échantillons destinés au Genoscope d'Evry, en France. RFI/Agnès Rougier




La pêche est bonne aujourd'hui. C'était un bon choix de s'arrêter là, car nous sommes en plein dans un bloom de plancton. L'eau est quasiment marron de phytoplancton. Ici, les copépodes – petits crustacés appartenant au zooplancton - peuvent atteindre 1 cm de long, ce qui est inattendu. Il y en a tellement qu'il est très difficile de filtrer l'eau, ils bouchent les trous des filtres et l'eau prend un temps fou à passer. Mais le résultat est riche d'organismes et de surprises. De quoi nourrir les laboratoires de recherche pour les années à venir !


 La « soupe » de plancton remontée par un filet ce matin. Les copépodes ont le corps translucide et les antennes  rouges. RFI/Agnès Rougier


Depuis Tara, à 17h, 76° Nord et 1°46 Est, en mer du Groenland…


RFI 10/6/2013

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Le Dry Lab (laboratoire sec), situé dans une cabine du bateau déshabillée de ses couchettes et placards, est un concentré d'ordinateurs reliés à des instruments de mesure. C'est le centre névralgique du stockage de données de l'expédition : d'une part, les mesures en temps réel, en cours de navigation, et d'autre part, les mesures faites pendant les stations de prélèvement.


Ce bijou de compactage ergonomique et efficace a été conçu par Marc Picheral, ingénieur au Laboratoire d'océanographie de Villefranche-sur-Mer (LOV), dans le sud de la France. «Marc a fait un super travail, c'est comme un puzzle», dit Alison Palmer Chase, du Maine In-situ Sound and Color Lab (MISCL) à l'université du Maine, aux États-Unis, qui œuvre dans le Dry Lab entre la France et la Norvège.


 Alison Palmer Chase dans le « Dry Lab ». RFI / Agnès Rougier



Certains instruments de mesure sont enfermés dans des boîtes noires, comme l'ultrapath, qui contrôle la quantité de matière organique (par exemple près de l'embouchure des fleuves) dissoute dans l'eau de mer, d'autres sont reliés à des tuyaux qui apportent l'eau pompée sous le bateau.


Sur un écran, on peut voir en noir et blanc les images des cellules de plancton dans l'eau de pompage. Ou encore celles du flowcam, un microscope qui photographie les algues et autres phytoplanctons pendant les stations. Sur le mur du fond sont fixés les capteurs de salinité, température, fluorescence et même de pression du gaz carbonique – CO2. Et sur la droite en entrant, il y a la superbe loupe binoculaire installée par Christian Sardet, du LOV, reliée à un appareil photo. Les plus belles photos de plancton sont visibles sur son site : www.planktonchronicles.org.


C'est Alison Palmer Chase qui est responsable des mesures et des enregistrements du Dry Lab et c'est un travail très minutieux, en continu, surtout pendant les stations : «On a seulement 4h pour faire les mesures parce qu'après le plancton se décompose, ils se mangent entre eux, ils meurent, ils sont stressés, donc on essaye d'aller vite !».


 Copépode, chaetognathe et phytoplancton photographiés par Julie Poulain (généticienne) avec la loupe binoculaire du «Dry Lab». RFI / Agnès Rougier




Pendant les stations, Alison doit suivre un protocole strict de nettoyage des instruments entre chaque analyse, avec des produits toxiques, pour ne pas contaminer les échantillons. Difficile d'assurer en plein orage, avec le bateau qui roule violemment comme pendant la première station, entre Lorient et les îles Féroé. Mais «maintenant j'ai l'habitude. J'ai ma musique dans mon casque, je danse en travaillant !», sourit-elle. Et ça marche !

«C'est la fin du premier leg, et ça fonctionne plutôt bien», constate Marc Picheral. De temps en temps, il faut redémarrer les logiciels et il y a un prototype en panne, mais globalement tout va bien. Pour lui, ce qui est exceptionnel, ce n'est pas tellement de faire marcher ces instruments, qui fonctionnaient déjà sur d'autres bateaux, mais plutôt d'avoir réussi à en interfacer autant dans un espace aussi petit !

Depuis Tara, 23h, à 74°06' Nord, en mer du Groenland…


RFI 12/6/2013

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Ce voyage dans le Grand Nord a une particularité par rapport au précédent : le stockage des échantillons sur le bateau pendant sept mois, jusqu'au retour à Lorient. La conservation des échantillons en bon état est fondamentale pour cette expédition.

Mercredi 12 juin : Avec Julie Poulain – du Génoscope, Evry, France –, qui est à bord, et Stéphanie Kandel Lewis – du laboratoire EMBL, Heidelberg, Allemagne –, Céline Dimier, l'ingénieure en biologie de Tara depuis la première expédition autour des océans, a calculé les nombre de boîtes et de filtres, les quantités de liquide de conservation et produits nécessaires pour la durée complète du voyage.


 Lionel Guidi (à g.) et Marc Picheral remontent le filet Manta, avec le collecteur rempli de plancton. RFI / Agnès Rougier


Sachant qu'il y a environ 200 échantillons par station longue, ça donne une idée du nombre de flacons et autres tubes à essai stockés ! Le bateau est grand mais il a fallu construire des étagères et investir la cale avant avec des congélateurs grands modèles.

Qu'ils s'appellent Manta, WP2, Bongo, Régent ou Multinet, les filets à plancton sont standardisés pour que les conditions de prélèvement du plancton soient comparables avec celles des autres missions océanographiques.

Les filets à phytoplancton (algues...), dont s'occupe Céline Dimier, mesurent environ 40 cm de diamètre à l'ouverture pour 1,2 m de long et ont une maille plus fine que les filets à zooplancton. Ces filets sont descendus dans la couche dite DCM – Deep Chlorophylle Maximum –, où s'effectue l'essentiel de la photosynthèse, entre la surface et une centaine de mètres suivant les endroits.

Le WP2 – Working Party 2 – est l'un de ceux-là. Il a des mailles d'1/5e de millimètres – 100 microns – et peut-être déployé jusqu'à 100 m de profondeur. Il est remonté verticalement pour récupérer les micro-organismes dans toute la colonne d'eau. Le plancton se retrouve à la base du filet, dans un collecteur en forme de bouteille de 30 cm de haut en PVC, lestée au fond pour rester stable.

Céline récupère le plancton dans le collecteur, le dilue dans 3 litres d'eau puis le filtre en fonction de sa destination. Le plancton destiné à l'étude morphologique sera conservé dans le formol puis mis au réfrigérateur. Le type de fixateur utilisé pour ce plancton ne permet pas de faire des analyses génétiques. Pour la génétique, le plancton est plongé dans l'azote liquide pour être brutalement refroidi à -196°C.

Ce travail doit se faire rapidement car il suit la remontée des différents filets et le planning est serré. La filtration et la mise en tube durent au total 25 mn maximum.

A la fin de ce premier leg, pour Céline, «tout se passe bien, on est opérationnels» et elle assure qu'on apprend plus sur l'océanographie dans une campagne de cette ampleur, qui lui aura fait faire le tour du monde des océans, que sur les bancs de la fac.

Ah le vent s'est enfin levé, et les voiles de Tara sont hissées. Depuis, moteurs éteints, Louis Wilmotte à la barre, nous glissons sur l'eau, en silence, à la vitesse de 8 à 9 noeuds, au moins aussi vite qu'au moteur !

Depuis Tara, 19h30, à 72°26' Nord, 12°40' Est, en mer de Norvège…


RFI 13/6/2013

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Cette nuit, le vent est tombé au dessous des 15 nœuds nécessaires à faire avancer Tara à la voile. Le bateau est lourd, 150 tonnes environ, et plutôt rond de coque. Ce n'est pas un bateau de course, loin s'en faut ! Au petit matin, les voiles ont été affalées et le moteur a repris son ronronnement régulier. Mais cette journée de voile a été à la fois un véritable plaisir et un gain de temps. Car en réalité, nous étions en moyenne plus rapides qu'au moteur.

Jeudi 13 juin 2013 : Ce matin, nous nous sommes arrêtés de 9h à 11h pour la dernière station courte de prélèvements. Nous sommes entrés dans la zone d'économie exclusive (ZEE) de la Norvège. Or, il est interdit de faire des prélèvements biologiques dans les eaux territoriales d'un quelconque pays sans en avoir demandé l'autorisation préalablement. En ce qui concerne Tara, il n'a pas été prévu de faire des prélèvements en Norvège, l'autorisation n'a donc pas été demandée. Les scientifiques se sont contentés de prendre des mesures physiques et chimiques : acidité, salinité, température, nutriments.


 Louis Wilmotte (à g.) et François Aurat () dr.) rangent la grand voile. RFI / Agnès Rougier


Avant d'arriver à une escale importante, tous les navigateurs le confirmeront : un bateau est nettoyé de fond en comble. Voilà donc à quoi nous avons passé une bonne partie de la journée. Tout le monde s'y est mis, par équipe de deux ou trois, et les parties communes ont été intégralement briquées et récurées. Il reste encore à chacun à faire la même chose dans les cabines.

Il était d'autant plus important de faire ce grand ménage que l'équipe change quasi intégralement à Tromso. Hormis les deux ingénieurs scientifiques, Céline Dimier et Marc Picheral, les scientifiques désertent le bateau jusqu'à Mourmansk, la première escale russe. Quant à l'équipage, il change aussi intégralement : tous s'en vont, sauf Samuel Audrain, le second actuel, qui deviendra capitaine à partir de Tromso, en remplacement de Loïc Valette, qui lui-même reviendra fin juillet directement en Russie.

L'intérêt scientifique de ce leg entre les îles Féroé et Tromso résidait dans l'échantillonnage de ce courant froid au nord où nous nous sommes rendus. Et, là, la chance a été du côté de Tara en nous pourvoyant d'un bloom de plancton exceptionnel. Mais l'expédition passe trop peu de temps dans les eaux norvégiennes pour que cela ait valu la peine de demander l'autorisation de prélever. J'ajouterai que les scientifiques norvégiens travaillant beaucoup dans ce secteur, il est déjà biologiquement connu. Tara a préféré se concentrer sur la suite en Russie, après Mourmansk, où des chercheurs russes embarqueront, et ensuite Doudinka, qui sera la dernière escale avant les glaces polaires.

Nous avons bénéficié d'une météo merveilleuse pour cet avant-dernier jour de navigation. Et en début d'après-midi, Loïc, le capitaine, et Julie Poulain, la généticienne du groupe, ont aperçu un groupe de cinq ou six orques derrière le bateau. Un joli cadeau pour une fin de voyage.

Depuis Tara, 18h, à 71°Nord, 15°54' Est, en mer de Norvège…


RFI 14/6/2013

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Paris (AFP) - La goélette océanographique Tara, partie de France le 19 mai pour un tour complet d'Est en Ouest de l'océan Arctique afin d'en étudier l'écosystème marin, est bloquée depuis 48H par la banquise en plein passage du Nord-Est, par 78° Nord, à l'extrémité septentrionale de la Sibérie Orientale.

Les 7 membres d'équipage et les 7 scientifiques du bord (océanographes, biologistes marins) doivent prendre leur mal en patience. Tara est immobilisée en eau libre à l'entrée du détroit Vilkitski, long d'une centaine de km et large d'une cinquantaine, entre le cap Tcheliouskine et l'île Bolchevik, passage obligé vers l'Est entre les mers de Kara et des Laptev, mais encore totalement bloqué par la banquise au mois d'août cette année.


La goélette océanographique Tara, partie de France le 19 mai pour un tour complet d'Est en Ouest de l'océan  Arctique afin d'en étudier l'écosystème marin, est bloquée depuis 48H par la banquise en plein passage du Nord-Est. (c) Afp.


"Plusieurs autres gros bateaux sont également immobilisés, ainsi qu'un brise-glace russe, a indiqué à l'AFP par téléphone satellite, le capitaine de Tara, Loïc Valette. L'année dernière à la même époque, le détroit était navigable, mais cette année, la débâcle de la banquise d'été permettant la navigation pendant trois mois dans le passage du Nord-Est a pris du retard".

Cette permanence de la banquise dans le détroit Vilkitski en août, s'explique par le printemps extrêmement froid qu'a connu l'Arctique cette année: "les grands fleuves sibériens comme l'Ienisseï et la Lena qui apportent dans l'océan glacial de l'eau plus chaude, ont fondu avec deux à trois semaines de retard, a expliqué à l'AFP Christian de Marliave, scientifique spécialiste des pôles. Ce décalage dans le temps s'est trouvé répercuté sur la débâcle de la banquise d'été le long des côtes de Sibérie".

C'est encore une fois la nature et elle seule qui décidera de la poursuite de la circumnavigation arctique de la goélette, une course de 25.000 km, qui doit dans un mois, de l'autre côté du pôle Nord, franchir fin septembre dans les confins glacés du grand nord canadien, le passage du Nord-Ouest, entre ce pays et le Groenland. [b style="font-size: 13px;"]Seuls deux voiliers de plaisance ont réussi à ce jour le tour complet de l'Arctique en été, par les passages du Nord-Est (Russie) et Nord-Ouest (Canada).[/b]

Mais s'ils sont actuellement immobilisés, les scientifiques de Tara ne sont pas inactifs: "nous en profitons pour réaliser de nouvelles stations de prélèvement de plancton en lisière de banquise, là où ces micro-organismes, objet de notre mission d'étude, sont foisonnants", a indiqué Loïc Valette.

Avant de venir buter contre le mur de glace du détroit Vilkitski, les "Taranautes" ont découvert au septentrion de la Sibérie, "la perle de l'Arctique", l'archipel François-Joseph et ses 191 îles inhabitées, à moins de 1.000 km du pôle Nord géographique.

"Nous avons navigué au radar, sur la chaussée des icebergs géants, dans un brouillard à couper à la hache, a raconté le capitaine de Tara. Pâle et improbable clarté du jour permanent... Ecran radar constellé de taches vertes signalant les monstres de glace de toutes formes et sculptures... Navigation de l'extrême et extrême vigilance à très petite vitesse..."

Mais les 14 "copains du bord" ont vite été récompensés de leurs parcours à travers ce champ de mines glacé. Le Noroît s'est levé et a balayé l'océan de ouate en suspension, faisant surgir des flots les côtes de l'archipel couvertes d'immenses glaciers se jetant dans la mer.

Avec ses 36 mètres de long et ses mâts de 27 mètres, Tara a slalomé comme un bateau modèle réduit, le long de titans glacés et dérivant dont certains dépassaient la centaine de mètres de hauteur.

Puis vinrent les cris des oiseaux marins qui par milliers nichent sur le littoral de François-Joseph, au creux des corniches basaltiques, guillemots, mouettes miroir et goélands, mergules nains ou pingouin (à ne pas confondre avec les manchots de l'Antarctique)... Et suprême récompense, le maître incontesté des lieux s'est montré, un gros mâle qui de son pas nonchalant évoluait en bordure de rivage à la recherche de sa pitance quotidienne: l'ours polaire.

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Après 72 heures de navigation à hauts risques dans le détroit Vilkitski, à l'extrémité septentrionale de la Sibérie Orientale, qui commande le fameux passage du Nord-Est entre Atlantique et Pacifique en Arctique, la goélette océanographique française Tara a triomphé de la banquise en débâcle.

Tara, ce deux mâts de 36 mètres à la coque d'aluminium, est le premier voilier cette année à franchir ce goulet d'étranglement au large du cap Tchéliouskine, encore envahi en partie par les glaces à la fin du mois d'août, et ce sans l'aide d'un brise-glace russe qui a joué les Arlésiennes depuis une semaine.

 Après 72 heures de navigation à hauts risques dans le détroit Vilkitski, à l'extrémité septentrionale de la Sibérie Orientale, qui commande le fameux passage du Nord-Est entre Atlantique et Pacifique en Arctique, la goélette océanographique française Tara a triomphé de la banquise en débâcle. (c) Afp

"Nous attendions depuis une semaine, bloqués à l'entrée du détroit, avec des cartes satellitaires de glace aussi contradictoires les unes que les autres, a raconté à l'AFP par téléphone le capitaine de Tara, Loïc Valette. Dimanche, la débâcle a semblé s'accentuer. J'ai donné l'ordre de mise en route."

La goélette océanographique, partie le 19 mai de Lorient pour la mission Tara Océans Polar circle, veut réaliser en sept mois un tour complet de l'océan glacial arctique par les passages du Nord-Est (Russie) et Nord-Ouest (Canada) afin d'étudier les écosystèmes planctoniques dans les plus hautes latitudes.

Les sept marins et sept scientifiques à bord rongeaient leur frein depuis la mi-août, bloqués en eau libre devant le détroit toujours bloqué par la glace. Au fil des jours, la mission même prenait de la gîte.

"Le temps qui nous est imparti pour cette circumnavigation est compté avant la reformation de la banquise d'hiver à l'automne, au moment de franchir le passage du Nord-Ouest, dans les confins du Grand Nord canadien", a souligné de son côté Romain Troublé, le directeur de Tara Expéditions.

De fait, c'est dans un champ de mines glacées que Tara a engagé son étrave dimanche, et Loïc Valette, jeune capitaine au long cours, vient de vivre l'une des plus exaltantes navigations de sa carrière. "Nous étions seuls avec la nature. Comme au temps de la marine en bois. Nous ne pouvions compter que sur nos propres forces et notre faculté d'analyse de visu de l'état de la mer et de la glace", a expliqué le marin à l'AFP.

"Pendant 72 heures, nous nous sommes relayés sans relâche, a précisé Loïc Valette. Un homme dans la timonerie, un autre à la proue auscultant l'état de la mer et indiquant les passages entre les plaques dérivantes et les icebergs, un troisième dans le nid de pie en haut des mâts de 27 m.

Dans le jour permanent et diaphane de l'été boréal, on a vu tous les types de glace en Arctique et slalomé entre des plaques aussi lourdes que le bateau, des growlers (énormes glaçons voguant de plusieurs tonnes, ndlr), et des résidus agglomérés qui venaient heurter avec force la coque de Tara."

À 6 ou 7 noeuds (12 km/h), la goélette dont les flancs résonnent encore des impacts sur sa coque a passé le fameux cap Tchéliouskine à l'aube mardi 27 août, dans un brouillard épais laissant à peine deviner le dessin de sa côte. Tout l'équipage fut alors réveillé par la puissante corne de brume, activée pour saluer la performance.

Tara vogue maintenant en eau libre vers sa prochaine escale russe, Pevek, avant le détroit de Bering, puis l'Alaska. Et les scientifiques du bord ont repris leurs instruments d'échantillonnage du plancton.

Le plus dur est passé ? À voir ! L'océan glacial Arctique semble cette année s'amuser à déjouer les prévisions catastrophistes des idéologues du réchauffement climatique. Mais Tara sera sur place pour témoigner... en octobre 2013, de l'autre côté du pôle Nord.


SCIENCES ET AVENIR 29/8/2013

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Passera ou passera pas ? Voilà en somme la question que se pose actuellement l’équipage de la goélette Tara, à l’heure où elle navigue en direction du mythique passage du Nord-Ouest, symbolisé par le détroit de Bellot. Son franchissement, s’il a lieu, puisqu’il y a davantage de glace et qu’il fait plus froid que prévu, constituera alors un nouveau moment fort de l’expédition Tara Ocean Polar Circle.

Dans la nuit du 25 au 26 août dernier, la goélette Tara a franchi le cap Tchéliouskine, c’est-à-dire le point le plus septentrional de l’Asie (Sibérie) qui marque la fin du détroit de Vilkitski, et donc du passage du Nord-Est. Depuis ce moment fort, le navire a poursuivi sa route, toujours sous les ordres du capitaine Loïc Vallette, faisant ensuite escale à Pevek (Russie) puis à Tuktoyaktuk (Canada), où il est arrivé de nuit ce 20 septembre. C’est donc depuis ce petit village inuit de 870 habitants qu’a débuté une nouvelle phase cruciale de l’expédition Tara Ocean Polar Circle : le franchissement du passage du Nord-Ouest.

 L'arrivée de Tara à Pevek - Tara Expéditions / YouTube 9/9/2013

 En quittant le village inuit de Tuktoyaktuk (Canada), la goélette Tara a repris sa navigation circumpolaire de 25.000 km autour de l'Arctique. ©️ V. Hilaire, Tara Expéditions

La goélette a repris la mer le 21 septembre, non sans d’abord avoir accueilli de nouveaux passagers, tandis que d’autres s’en sont allés. Mardi 24 septembre, Tara s’apprêtait à quitter le golfe d’Amundsen au moteur à la vitesse de 8 nœuds (environ 15 km/h), sous un épais brouillard, filant droit vers le détroit de Bellot qui représente un point stratégique du passage du Nord-Ouest. Si tout se passe bien, l’équipage devrait arriver sur zone ce vendredi dans la soirée, mais… sans être certain de pouvoir la franchir. Il s’agit pourtant de la seule route accessible qui leur permettrait de rejoindre le détroit de Lancaster, puis la mer de Baffin et enfin le Groenland.

Tara à Tuktoyaktuk - Tara Expéditions / YouTube 23/9/2013

Pourquoi ces inquiétudes ? Le détroit de Bellot mesure 35 km de long, pour une largeur minimale en certains points de 1 km. Or, cette année n’a pas été marquée par une fonte record des glaces. Les dernières cartes indiquent qu’il y a beaucoup plus de plaques de banquise sur la route que prévu, davantage, notamment, qu'en 2012. Par endroit, ces morceaux de glace de 15 cm d’épaisseur environ recouvriraient même entre 50 % et 90 % de la surface du passage. Un autre facteur n’arrange rien à la situation : les températures sont déjà négatives dans le détroit. Ainsi, de la glace peut s’y former et s’épaissir, sachant que l’eau de mer gèle à -1,8 °C, au risque de fermer la route.

Cet ours polaire a été photographié depuis la goélette Tara deux jours avant son arrivée au village inuit de Tuktoyaktuk (Canada). ©️ F. Aurat, Tara Expéditions

Nous saurons donc dans les prochains jours si l’expédition poursuit son itinéraire initial, ou si le navire devra faire demi-tour en vue de revenir à Tuktoyaktuk (ou de rejoindre un autre port canadien). Étant donné la course engagée, Tara ne s’arrête plus en mer pour réaliser différents échantillonnages, mais la mission scientifique n'est pour autant en pause. De nombreux capteurs placés sur la coque de la goélette réalisent en permanence des mesures physico-chimiques, biologiques, climatiques et océanographiques. En attendant les prochains arrêts, les scientifiques à bord vérifient, réparent et entretiennent leurs instruments.

Station sous la neige en Mer de Beaufort - Tara Expéditions / YouTube 17/9/2013

Pour rappel, l’expédition Tara Ocean Polar Circle est à la fois scientifique et pédagogique. Elle a pour principal objectif d’inventorier et d’étudier en détail la diversité planctonique arctique et ses interactions avec le milieu, tout en sensibilisant le public et les autorités à diverses problématiques environnementales. Espérons donc qu’elle puisse poursuivre son œuvre, et ainsi passer entre la péninsule Boothia et l’île Somerset sans encombre.


FUTURA SCIENCES 25/9/2013

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Paris (AFP) - La goélette océanographique Tara a perdu son pari très osé de faire le tour complet et sans assistance de l'océan polaire en sept mois: elle a dû avoir recours à un brise-glace canadien pour s'extirper dimanche du passage du Nord-Ouest, déjà recouvert par 95% de glace.

La faute en revient à la banquise d'été qui, cette année, a connu une imprévisible et importante extension de sa superficie par rapport notamment à l'année dernière où le record absolu de fonte avait été enregistré avec 3,41 millions de km2 de glace restant à la mi-septembre.


 La goélette océanographique Tara a perdu son pari très osé de faire le tour complet et sans assistance de l'océan polaire en sept mois: elle a dû avoir recours à un brise-glace canadien pour s'extirper dimanche du passage du Nord-Ouest, déjà recouvert par 95% de glace. (c) Afp


Selon les observations satellitaires de la Nasa, la superficie de la banquise après les mois d'été était, le 13 septembre, de 5,10 millions de km2, soit 1,69 million de km2 supplémentaire, c'est-à-dire trois fois la superficie de la France métropolitaine. La superficie de la banquise d'été cette année est, notent les spécialistes, également plus étendue que lors du précédent record de fonte établi en 2007 où elle avait atteint 4,17 millions de km2.

Cependant, souligne la Nasa, même si la situation est meilleure qu'en 2012, cette surface mesurée mi-septembre est la sixième plus faible depuis le début des relevés annuels, et elle reste inférieure de 1,12 million de km2 à la moyenne de 1981 à 2010.

Avant la tentative de Tara, seuls deux voiliers de plaisance avaient réussi le tour complet de l'Arctique sans assistance.

Le message "Tara est escorté par le Canadian Coast Guard Louis St Laurent depuis ce matin", a été envoyé samedi à 16H00, heure de Paris, par le capitaine Loïc Vallette. "Actuellement, autour de nous, la jeune glace (glace d'hiver en recomposition) couvre 95% de la surface de l'eau", a-t-il précisé.

La goélette océanographique avait appareillé le 21 septembre du village Inuit canadien de Tuktoyaktuk, la localité côtière la plus septentrionale de l'hémisphère Nord, pour tenter de franchir le fameux passage du Nord-Ouest, équivalent de l'autre côté du pôle et au large de la Sibérie, du passage du Nord-est entre Atlantique et Pacifique.

Les observations satellitaires de la Nasa indiquaient pourtant que le passage du Nord-Ouest était fermé. Tara a alors entamé une course contre la montre pour passer par la seule voie encore navigable, le détroit de Bellot, dans le dédale des îles et presqu'îles de la province du Nunavut, un étroit corridor de 35 km de long libre de glace.

Le deux mâts de 36 m y est parvenu, mais la situation s'est gâtée en remontant vers le Nord pour rejoindre le détroit de Lancaster, la route de sortie du passage du Nord-Ouest vers le Groenland. C'est alors que la goélette a fait appel au brise-glace canadien.

Tara avait connu sa première grosse difficulté de navigation en août en raison de la permanence de la banquise dans le passage du Nord-Est, au large du cap Tchéliouskine à l'extrême Nord de la Sibérie. Après avoir attendu une semaine un brise-glace russe qui n'était jamais venu, le capitaine Loïc Vallette avait tenté le tout pour le tout et parvenu à franchir, à travers les glaces, le passage russe.

Mais la mission "Tara Océans polar circle" est d'ores et déjà une réussite en ce qui concerne son volet scientifique: l'étude et l’échantillonnage des écosystèmes des micro-organismes marins planctoniques.

Une dizaine de stations de prélèvement en lisière de banquise ont été réalisées et la goélette pourra rentrer avec une belle moisson de zooplancton et phytoplancton soumis au réchauffement climatique dans les plus hautes latitudes.


SCIENCES ET AVENIR 29/9/2013

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Paris (AFP) - Le voilier Tara reprend la mer pour une mission scientifique de plusieurs mois tout autour de la Méditerranée avec l'ambition de mieux évaluer la présence des micro-plastiques et leurs effets sur les écosystèmes marins.

 La goélette Tara quitte le port de Lorient le 11 juillet 2006 (c) Afp

Après le Pacifique en 2011 et l'Arctique en 2013, Tara, actuellement stationnée à Toulon, effectuera d'ici décembre des escales dans une quinzaine de pays bordant la Méditerranée, une mer soumise à une pression démographique considérable et à une pollution grandissante, notamment due au volume de déchets plastiques.

Tara Expéditions 13/5/2014


L'aspect interdisciplinaire sera également étendu au monde artistique avec onze artistes (graphiste, vidéaste, photographe, dessinateur, etc) qui seront tour à tour accueillis à bord de Tara.

Sciences et avenir 27/5/2014

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Le voilier d'expédition Tara est de retour ce samedi à Lorient, son port d'attache. Les prélèvements pratiqués en Méditerranée révèlent la présence de plastiques et de microplastiques sur toute la surface de la mer. La goélette a été accueillie par la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal.

Lors de cette expédition, la dixième pour Tara depuis 2003, le voilier a parcouru de mai à novembre 2014, 15 000 km. Plus de 2 300 échantillons ont été prélevés lors de 350 traits de filets, tant au large que près des côtes, des embouchures de rivières ou des ports afin d’étudier l’influence exercée par le milieu terrestre sur la pollution marine.

 ©️ L. Benchiha La goélette Tara au large de Lorient ce samedi 22/11/2014

Selon le directeur scientifique de Tara Méditerranée, Gaby Gorsky (CNRS/UPMC) et la coordinatrice scientifique de Tara Méditerranée Maria Luiza Pedrotti (OOV CNRS/UPMC), “Des fragments de plastique ont été trouvés à chaque relevé de filet et cela de l’ouest à l’est de la Méditerranée. Avec une concentration de plastique plus importante observée devant les grandes villes mais également avec des concentrations non négligeables en haute mer.”

Les échantillons sont destinés à l’étude chimique du plastique ainsi qu’à l’étude de l’interaction entre le zooplancton, base de la chaîne alimentaire marine, et le plastique. Les analyses des échantillons débuteront le mois prochain et les premiers résultats sortiront au printemps 2015.




Les routes maritimes empruntés par Tara et les pays visités. 



L'expédition comportait également un volet de sensibilisation du public aux enjeux environnementaux. Ainsi, quelque 10 000 personnes et scolaires ont été accueillies à bord de la goélette à l'occasion des 20 escales dans 13 pays du littoral méditerranéen.

A l'occasion du premier jour de la semaine européenne de réduction des déchets, la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal était présente lors de l'arrivée à quai du voilier.

A partir des résultats de cette mission en Méditerranée, les scientifiques espèrent tirer des enseignements pour avancer vers des solutions sur l’assainissement des eaux, la gestion des déchets, l’innovation pour un plastique biodégradable, la promotion du tourisme durable ou encore l’éducation ou la création d’Aires Marines Protégées.


 L’expédition Tara Méditerranée en chiffres :

- 13 pays.

- 20 escales.

- 7 mois d’expédition.

- 2300 échantillons afin d’évaluer la distribution des microplastiques, du zooplancton, l’identification chimique des microplastiques, l’étude des communautés microbiennes attachées au plastique, l’analyse des POPs (Polluants Organiques Persistants) liés au plastique, l’analyse d’image, la température, la salinité, la turbidité et les pigments.

- 14 laboratoires impliqués.

- 359 traits de filet (filet traîné à la surface de la mer pendant une meure soit 4,5 km).

- 15 000 kilomètres parcourus.

- 3 forts coups de vent entre Force 7 et 9.

- 10 000 personnes et scolaires accueillis à bord.

- 11 artistes en résidence se sont succédés.

- 9 nationalités représentées à bord (algérienne, américaine, brésilienne, française, israélienne, italienne, libanaise, marocaine, tunisienne).

- Température de l’air la plus élevée : 34°.

- Température de l’eau la plus élevée : 31°.

- Température la plus élevée dans la salle des machines : 60°...


FR3 Bretagne 22/11/2014 (texte et images)

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Washington (AFP) - L'expédition Tara Oceans, un consortium international de recherche, a livré jeudi une première moisson abondante d'informations sur le plancton marin qui pourrait permettre de mieux comprendre l'impact du réchauffement climatique sur ce vaste écosystème vital pour la planète.

L'équipe de chercheurs a cartographié la biodiversité d’un vaste éventail d’organismes formant le plancton, lors d'expéditions sur la goélette Tara entre 2009 et 2013.

Ces scientifiques, qui publient jeudi plusieurs études* dans la revue américaine Science, ont exploré les interactions entre les divers organismes planctonique ainsi que la manière dont ils agissent sur leur environnement et sont affectés par différentes variables, surtout la température.

"Les analyses ont révélé environ 40 millions de gènes microbiens dont la grande majorité sont nouveaux suggérant que la biodiversité du plancton pourrait être bien plus importante que ce que l’on imaginait", affirme Patrick Wincker du Centre national français de séquençage (Genoscope), un des membres de l'équipe. "Il s’agit du plus grand travail de séquençage jamais effectué pour des organismes marins", ajoute-t-il.

Les micro-organismes formant le plancton --virus, microbes, algues unicellulaires et larves de poissons-- qui dérive dans les océans au gré des courants produisent la moitié de notre oxygène, absorbent une bonne partie du carbone émis dans l'atmosphère et influencent autant qu'ils sont influencés par le climat.

Cette cartographie constitue un premier pas vers une plus grande compréhension de la dynamique et de la structure de l’écosystème marin dans sa globalité, commentent les chercheurs.

Ils ont notamment séquencé près d’un milliard de codes-barres génétiques de micro-organismes se trouvant dans le plancton et découvert qu’il existe une plus grande variété d'eucaryotes unicellulaires comme les micro-algues qu'attendu, précise Colomban de Vargas, directeur de recherche au Centre national français de la recherche scientifique (CNRS). Ils ont par ailleurs constaté que des groupes d’organismes différents se forment selon la température de l'eau.

Comprendre la distribution de ces organismes dans les océans ainsi que leurs interactions sera très utile pour calibrer des modèles informatiques nécessaire pour étudier les changements à l'échelle du globe, dont surtout le réchauffement du climat et son impact futur sur les écosystèmes océaniques.

"Cette aventure sert aussi à montrer (au public) à quel point les océans sont importants pour notre propre bien-être", souligne Eric Karsenti, directeur de Tara Oceans et directeur de recherche au CNRS.

L'expédition a permis de ramener 35.000 échantillons prélevés dans l'ensemble des mers et bassins océaniques de la planète dont une petite partie a été jusqu'à présent étudiée.


*  Titres originaux des articles publiés :


- Tara Oceans studies plankton at PLANETARY SCALE 
Eukaryotic plankton diversity in the sunlit ocean 
Structure and function of the global ocean microbiome 
Patterns and ecological drivers of ocean viral communities 
Determinants of community structure in the global plankton interactome
Environmental characteristics of Agulhas rings affect interocean plankton transport



Sciences et avenir 21/5/2015

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