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Les enjeux d'aujourd'hui pour demain : une alimentation responsable...

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Comme c'est déjà si bien dit par la Fondation Nicolas Hulot (pour la nature et l'homme), l'alimentation est un des enjeux majeurs et même au coeur des enjeux... Car nourrir une planète avec 7 milliards d'humains diversement répartis sur le globe et demain 9, 10, 12 milliards... n'est pas une mince affaire.

Saura-t-on trouver les ressources nécessaires pour répondre à la demande d'une population toujours croissante... Aura-t-on ératiqué, demain, les zones de famines endémiques ?

Pour tenter d'apporter des solutions, la Fondation de Nicolas Hulot ouvre des pistes... certaines ont par ailleurs déjà été évoquées...

Se nourrir, dénominateur commun à l’ensemble des êtres vivants de la planète, se trouve au cœur des enjeux du développement durable. L’alimentation c’est aussi un droit élémentaire pour chaque être humain. Or tous n’y ont pas accès puisque près d’un milliard d’hommes souffrent encore de la faim sur notre planète. L’alimentation c’est enfin un secteur économique majeur dont dépendent de nombreux acteurs (agriculteurs, industriels, pêcheurs) et qui est aujourd’hui porteur de déséquilibres environnementaux.


Des circuits alimentaires non durables : constat

Aujourd’hui, l’alimentation, de sa production / prélèvement, à sa consommation en passant par les étapes de transformation, se traduit par des phénomènes locaux et mondiaux allant à contre courant de la perspective d’un développement humain soutenable :

  • Les êtres humains sont déconnectés des terres qui les nourrissent avec tout ce que cela signifie en matière d’impacts sur la santé des populations et sur les repères culturels.


  • Les prélèvements trop importants mènent à la diminution alarmante des stocks de poissons dans toutes les mers du monde


  • Les systèmes agricoles intensifs en engrais chimiques de synthèse, en produits phytosanitaires et en énergie mais extensifs en main d’œuvre, dégradent les écosystèmes et les tissus ruraux et sont sources de nombreuses pollutions.


  • Les « circuits longs » et incohérents de transformation et de transport sont consommateurs d’énergie et émetteurs de gaz à effet de serre


  • Les agriculteurs sont de plus en plus dépendants des acteurs de la chaîne alimentaire, des semenciers en amont aux grandes chaînes de distribution en aval.


  • Les politiques agricoles promouvant la libéralisation du marché des matières premières portent une responsabilité dans les problèmes d’accès à l’alimentation pour les populations des pays du Sud.



Que faut-il alors faire ?


Recréer le lien entre l'alimentation, les êtres humains, et les écosystèmes

Alors que le Millennium Ecosystem Assessment met en lumière l’ensemble des services écologiques que les êtres humains tirent des écosystèmes pour subvenir à leurs besoins alimentaires, la FAO atteste que la pression environnementale exercée par les activités agricoles augmentera.

L’enjeu est donc bien de recréer le lien entre l’alimentation - à travers toutes ses étapes, de la production à la consommation - les êtres humains et les écosystèmes afin de tendre vers une agriculture et une pêche en cohérence avec la préservation de la biodiversité, moins impactantes en termes de changement climatique et généralisant l’accès à une alimentation de qualité.




Fondation Nicolas Hulot (mai 2008)

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La Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l'Homme porte auprès des acteurs des propositions pour favoriser et soutenir les modes de production agricole respectueux des écosystèmes et des hommes.

Pour cela, elle travaille en priorité sur la Politique Agricole Commune (PAC) car celle-ci influence considérablement les systèmes de production en France, en Europe et dans le monde. Cette activité est menée avec l’association Groupe PAC 2013 qui regroupe 15 organisations françaises agricoles, de solidarité internationale, de développement durable, de protection de l’environnement, ainsi que des mouvements ruraux.

Mise en place en 1957 pour assurer l’autosuffisance alimentaire de l’Europe, la PAC a structuré le paysage agricole des pays européens au cours des dernières décennies. Très critiquée pour ses impacts environnementaux, son poids sur le budget européen ou ses conséquences sociales, elle se trouve aujourd’hui à un tournant.

A savoir : la PAC absorbe 40% du budget communautaire ! De fait, de plus en plus de voix s'élèvent pour mettre en cause la légitimité de cette politique et demander l'affectation de tout ou partie de ce budget colossal vers d'autres politiques....

Légitimer la PAC en la rénovant :

Pour la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l'homme, la PAC est utile mais elle doit être revue, surtout pour mieux répondre aux enjeux alimentaires, sociaux et environnementaux de demain...
.

- fournir à la population une alimentation saine, diversifiée, et de bonne qualité gustative,
- assurer le maintien de l’activité d’un grand nombre d’agriculteurs afin d’éviter la désertification des zones rurales, - faire vivre l’agriculture européenne sans porter préjudice à celle des pays du sud,
- maintenir un environnement sain, de grandes biodiversités sauvage et domestique, sans pollution majeure de l’air, des eaux et des sols,
- veiller à ce que les techniques agricoles soient peu coûteuses en énergie fossile et ne mettent pas en péril les potentialités productives des écosystèmes sur les moyen et long termes,
- faire des régions rurales des zones agréables de vie et de loisirs.


Consultez les dernières propositions que nous soutenons avec le Groupe PAC 2013 : Synthèse - Version intégrale - Le site du Groupe PAC 2013 - Site portail de l’Union Européenne - Site de la Commission européenne




Fondation Nicolas Hulot 29/05/2012

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Pourquoi se pencher sur la restauration collective ?

Depuis le lancement du Pacte écologique, la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l'Homme travaille sur la question de la restauration collective car elle pourrait constituer un formidable levier de transformation de notre agriculture.

Une démarche de restauration dite «responsable» respecte trois règles d'or :

-qualité,
- proximité
- et saisonnalité

pour gérer et favoriser la restauration de la fertilité des sols, relocaliser les systèmes alimentaires - de la production à la consommation - former au goût et à la qualité, préserver la santé, et sécuriser les débouchés pour les agriculteurs locaux.

La restauration collective intègre par ailleurs une dimension importante : des convives aux agriculteurs, en passant par les élus et les associations environnementales… Il ne s’agit pas uniquement des démarches basées sur l'alimentation biologique mais aussi d’initiatives associant d'autres produits de qualité, tels ceux issus de l'agriculture durable ou labellisés. En effet, dans certaines régions, la faiblesse de l'offre en produits biologiques ne permet pas d'atteindre le 100% bio et local.

Pour impulser une agriculture plus respectueuse des écosystèmes, des consommateurs et des hommes qui en vivent, il est nécessaire d'instaurer des débouchés stables et de sécuriser les démarches des producteurs qui la mettent en oeuvre. Le développement de la restauration collective responsable pourrait assurer ces débouchés.

En effet, en France, que ce soit à l'école, en entreprise, en maison de retraite ou à l'hôpital, plus de 8 millions de personnes prennent un repas en collectivité. Des repas souvent issus d'une agriculture conventionnelle aux conséquences désormais connues sur la pollution des eaux, l'érosion de la biodiversité, la perte de fertilité des sols, le changement climatique... et qui soulève de plus en plus de questions sur ses impacts sur la santé humaine.

Pour inverser la tendance, la Fondation a proposé dans le Pacte écologique que les subventions de la Politique Agricole Commune soutiennent la demande en produits de qualité, de proximité et de saison par le biais de la restauration collective.

(...) Avec la Fédération Nationale des CIVAM, la Fondation a édité un «Guide pour une Restauration Collective Responsable" :

Cliquez sur l'image pour accéder au guide.


Fondation Nicolas Hulot (mai 2012)

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Le secteur agricole représente 21% des émissions de gaz à effet de serre (GES) en France en 2008 et presque 13,5% à l’échelle du globe. Il est aussi le premier à ressentir les effets des modifications du climat.


MAIS L’agriculture est une des seules activités capables d’atténuer les changements climatiques en stockant du carbone dans les sols.

L’agriculture est à la fois un des secteurs les plus vulnérables aux impacts des changements climatiques et un contributeur net aux émissions anthropiques de gaz à effet de serre (GES). Avec 13,5% des émissions mondiales et 21% des émissions françaises (ce qui la place au deuxième rang des secteurs émetteurs). Selon son impact sur les terres agricoles et ses pratiques, l’agriculture peut aussi permettre de capturer le CO2 contenu dans l’atmosphère et atténuer le changement climatique, mais elle peut aussi contribuer de manière forte à celui-ci, par exemple en provoquant la déforestation.

Des pistes existent pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) en agriculture : optimisation de l’usage des engrais azotés; méthanisation pour gérer les déchets en produisant de l’énergie, développement des techniques culturales simplifiées dans certains cas mais aussi déploiement de mesures d’efficacité énergétique et utilisation d’énergies renouvelables... Ces pistes s’appliquent aux pratiques agricoles.






Pour le moment, il n’est pas possible de comparer les différents systèmes agricoles (bio, raisonné, conventionnel), du seul point de vue des émissions de GES. Cela est notamment dû aux nombreuses incertitudes, mais aussi à l’absence de données précises sur le bilan GES complet des différents systèmes, tant leur diversité et leur complexité est grande.

Cliquez sur l'image pour lire le document : agriculture et gaz à effet de serre, état des lieux et perspectives.



[b]Pour une finformation plus détaillée et précise consultez le lien source en bas à gauche....[/b}



Fondation Nicolas Hulot (mai 2012)

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La FAO a appelé mardi à soutenir les petits producteurs pour combattre la faim dont ils sont aussi les premières victimes, sans jamais profiter de la flambée des prix agricoles. "Sur les trois dernières décennies, les investissements nationaux dans l'agriculture ont été réduits ainsi que l'aide officielle au développement et des millions de petits producteurs ont dû se battre pour s'adapter aux variations du climat, du marché et des prix", a insisté le directeur général de la FAO José Graziano da Silva en lançant la Journée mondiale de l'alimentation, dédiée cette année à la célébration du modèle coopératif.

L'Assemblée générale des Nations unies a consacré 2012 comme l'Année des Coopératives dans le monde et "ce modèle peut aider les petits producteurs à surmonter leurs difficultés", alors que la hausse continue des prix agricoles depuis 2007 ne leur a pas bénéficié, a insisté le patron brésilien de l'Organisation des Nations unies pour l'Agriculture et l'alimentation (FAO).

Selon les dernières statistiques publiées la semaine dernière par la FAO, 870 millions d'humains ont encore faim dans le monde et ce chiffre a cessé de baisser depuis 2007, en corrélation directe avec la fièvre des marchés. Il a même continué d'augmenter en Afrique et au Proche-Orient, où 83 millions de mal nourris de plus qu'en 1990 ont été dénombrés: "Nous ne pouvons tolérer ça dans un monde de richesses où la production est suffisante pour tous", a estimé M. Graziano Da Silva.

"L'espérance que la flambée des prix en 2007-2008 permettrait aux petits producteurs de sortir de la pauvreté ne s'est pas réalisée", a-t-il noté alors que les prix des céréales de base ont enregistré une nouvelle hausse ces derniers mois, sous l'effet de la pire sécheresse qu'aient connue les Etats-Unis en 60 ans, néfaste aux cultures.

Selon Action contre la Faim, "environ 100 millions de personnes supplémentaires sont devenues sous-alimentées suite aux hausses des prix alimentaires depuis 2008". C'est d'ailleurs depuis cette date, poursuit l'organisation non gouvernementale, que la faim a cessé de reculer dans le monde alors qu'elle avait fortement baissé depuis les années 1990.

"En matière de faim, le seul chiffre acceptable c'est zéro", a renchéri la directrice du Programme alimentaire mondial (PAM) Ertharin Cousin, en écho au défi "Faim Zéro" lancé en juillet à Rio par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.

"Depuis la crise alimentaire de 2007-2008, de nombreux pays ont renouvelé leurs engagements à éradiquer la faim dans le monde mais dans certains cas, les promesses sont restées lettre morte", a déploré M. Graziano da Silva. "Les coopératives détiennent sans doute les clés pour nourrir le monde mais les gouvernements aussi, avec la société civile et le secteur privé".

Selon Luc Guyau, le président indépendant du Conseil de la FAO, la part des investissements agricoles dans le monde a plongé en vingt ans, passant "de 20% de l'aide totale dans les années 80 à 4% aujourd'hui".

Les ONG s'alarment déjà, en ces temps de récession, d'une possible réduction de l'aide alimentaire. Ainsi l'Union européenne débat actuellement de la reconduction de son enveloppe de 3,5 milliards d'euros sur sept ans, qui pourrait être réduite à 2,5 mds pour la prochaine période 2014-2020, selon un conseiller européen.

Les marchés agricoles et leur volatilité devaient faire l'objet d'une table-ronde à haut niveau, mardi au siège de la FAO à Rome, en présence d'une quarantaine de pays, dont une vingtaine de ministres sous la présidence du ministre français de l'Agriculture Stéphane Le Foll.


LE POINT.FR 16/10/2012

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[b]Futura Sciences oragnise le concours "Alter Eco"du 15 octobre au 30 octobre et vous fait gagner des produits bio. Les gagnants seront désignés lors d'un tirage au sort qui aura lieu le 31 octobre[/b]

Cliquez sur le logo d'Alter-Eco pour participer au concours...




Alter Eco est une entreprise pionnière spécialisée dans le commerce équitable colla-borant avec 40 coopératives de petits producteurs impliqués dans des systèmes agricoles biologiques dans 25 pays. La démarche d’Alter Eco suit une vision «intégrale» en incluant les interdépendances des enjeux du développement durable (dignité humaine et environnementale, critères agroécologiques, compensation carbone et préservation forestière).

Participez au concours se présentant sous la forme d'un quiz et tentez de gagner l'un des 10 lots de produits bio et équitables mis en jeu par Alter Eco : chocolat, café, thé, riz, quinoa, sucre de canne…

=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=
Mise à jour (7/11/2012)

Les gagnants du concours sont :
-BONNOT Lugdivine
-BREYSSE Guy
-FORTE Yann
-FOUQUEREAU Claude
-GUIHAIRE Adrien
-GURTLER Sylvain
-LANG Émilie
-LASSIS Virginie
-LEPOIVRE David
-ORANGE Flora


FUTURA SCIENCES 16/10/2012
FUTURA SCIENCES 7/11/2012

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La FAO a appelé mardi, à l'occasion de la Journée mondiale de l'alimentation, à soutenir les petits producteurs pour combattre la faim, dont ils sont aussi les premières victimes. Le nombre d'affamés dans le monde, 870 millions, a cessé de baisser depuis 2007, selon l'organisation.

"Sur les trois dernières décennies, les investissements nationaux dans l'agriculture ont été réduits ainsi que l'aide officielle au développement et des millions de petits producteurs ont dû se battre pour s'adapter aux variations du climat, du marché et des prix", a insisté le directeur général de la FAO José Graziano da Silva.

L'Assemblée générale des Nations unies a consacré 2012 comme l'Année des Coopératives dans le monde et "ce modèle peut aider les petits producteurs à surmonter leurs difficultés". La hausse continue des prix agricoles depuis 2007 ne leur a pas bénéficié, a affirmé José Graziano da Silva.

Selon les dernières statistiques publiées la semaine dernière par la FAO, 870 millions d'êtres humains ont encore faim dans le monde. Ce chiffre a cessé de baisser depuis 2007, en corrélation directe avec la fièvre des marchés financiers.

Il a même continué d'augmenter en Afrique et au Proche-Orient, où 83 millions de mal nourris de plus qu'en 1990 ont été dénombrés. "Nous ne pouvons tolérer ça dans un monde de richesses où la production est suffisante pour tous", a estimé M. Graziano Da Silva.

Ce chiffre dépasserait même le milliard et demi de mal nourris si l'on comptabilisait le déficit en éléments essentiels au développement physique et psychologique des enfants, estime le Rapporteur spécial de l'ONU pour le droit à l'Alimentation Olivier De Schutter.

Les ONG s'alarment, en ces temps de récession, d'une possible réduction de l'aide alimentaire. Ainsi l'Union européenne débat actuellement de la reconduction de son enveloppe de 3,5 milliards d'euros (4,2 milliards de francs) sur sept ans, qui pourrait être réduite à 2,5 milliards pour la prochaine période 2014-2020, selon un conseiller européen.




ROMANDIE.COM 16 octobre 2012

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Après 50 années de productivisme agricole, un constat sans appel

---> 92% des cours d’eau contaminés par les pesticides en France
---> 300 millions d’oiseaux des champs disparus depuis 1980 en Europe, soit 80 % d’entre eux

Malgré les subventions directes de la PAC, le nombre d’emplois directs en agriculture est passé de :

- 14,9 à 11,2 millions en Europe entre 2000 et 2009, soit une baisse de 25% (Source : Eurostat)

- 1,3 million à 800 000 en France entre 1988 et 2007 (Source : Minagri)

<--->Le 13 mars 2013 : un vote crucial au Parlement européen

En octobre 2011, la Commission européenne a fait une proposition de réforme qui allait dans le sens d’une PAC plus verte et plus juste, mais que les ONG avaient déjà jugé insuffisantes. Le Parlement s'est réuni en session plénière le 13 mars à Strasbourg pour définir sa position sur cette proposition. Ce vote représentait une opportunité historique, puisque c’est la première fois en 50 ans d’existence de la PAC que le Parlement européen est associé à sa réforme – au même titre que les 27 ministres de l’agriculture. Pour la première fois, la réforme ne se décide pas à huis-clos mais donne lieu à un débat public.

La Commission Agriculture du Parlement européen a adopté fin janvier un texte non seulement en nette régression par rapport aux propositions de la Commission européenne – sur le fameux «verdissement» de la PAC notamment – mais en plus en régression par rapport à la PAC actuelle !

Isabelle Autissier, présidente du WWF France a qualifié ce vote «de véritable attaque en règle contre l’environnement». Par exemple, la quarantaine de députés de la Commission agriculture ont voté contre l’introduction de nouveaux textes, comme la directive pesticides, dans les conditions que doivent respecter les agriculteurs pour revevoir les subventions mais ont aussi supprimé la moitié des conditions existantes comme la directive sur les eaux souterraines ou l’interdiction des hormones dans la production animale !

Ce vote a jeté un véritable discrédit sur la Commission Agriculture. Ce vote va totalement à l’encontre des attentes de la société civile : un sondage commandé par le WWF dans 6 pays européens montre que 90% des personnes interrogées estime que les subventions versées aux agriculteurs ne devraient pas être un simple soutien au revenu mais devraient être conditionnées à la production de «biens publics» (biodiversité, réduction des émissions de gaz à effet de serre, paysage, vitalité du tissus rural…).

Il revient donc maintenant à l’ensemble des parlementaires européens de combler ce déficit de démocratie et de faire prévaloir les intérêts de l’ensemble de la société plutôt que ceux d’une petite minorité d’agriculteurs «rentiers» de la PAC ; il leur revient de préparer l’avenir de l’agriculture européenne plutôt que de creuser sa tombe.

---> Vers la fin de la PAC en 2020 ?

Outre les nombreux problèmes environnementaux, la PAC est profondément inégalitaire, particulièrement en France. Par exemple, un betteravier, dont les revenus avant impôts étaient de 80 000 euros en moyenne pour l’année 2012, bénéficie de subventions supérieures à celles d’un éleveur "allaitant" dont les revenus 2012 étaient seulement de 12 000 Euros ! Rappelons qu’il s’agit ici d’argent public…

Si le Parlement européen entérine les propositions faites par la Commission Agriculture, qui peut penser que les citoyens européens accepteront de continuer à payer pour les 400 milliards d’Euros de budget européen dévolu à la PAC lors de la prochaine réforme en 2020 ?

«La Politique Agricole Commune souffre d’une réelle crise de légitimité, tant en raison de ses impacts environnementaux qu’en raison des inégalités qu’elle engendre. Dans le contexte de crise budgétaire et environnementale que traverse l’Europe, cette réforme est peut-être la dernière occasion de re-légitimer cette politique vieille de 50 ans, de répondre aux attentes de 90% des citoyens européens et d’engager l’agriculture européenne sur la voie de la durabilité. Il ne faut en aucun cas que le Parlement européen la laisse passer en ignorant les attentes de la société civile !», déclare Arnaud Gauffier, Chargé de programme agriculture durable.

WWF 7/3/2013

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Les députés européens sauvent de justesse le "verdissement" de la PAC, mais l'environnement et l'agriculture auront peu à y gagner !


Strasbourg, le 13 mars 2013 - Le Parlement européen réuni en séance plénière s'est prononcé sur la réforme de la Politique Agricole Commune. Ce vote constituera sa base de négociations pour les discussions à venir avec le Conseil européen au cours des prochains mois. [b]Heureusement, le Parlement a bloqué certaines des pires propositions provenant des députés membres de sa Commission agriculture , et a même opté pour une approche plus positive du verdissement du premier pilier. Cependant, le Parlement a manqué l’opportunité de transformer la PAC en une politique bénéfique pour l’environnement, l’emploi et les zones rurales .[/b]

La proposition d’origine de la Commission européenne de 2011 vise à rémunérer les agriculteurs pour le respect de bonnes pratiques agricoles et environnementales ainsi qu’à tenter de combler le manque de légitimité dont la PAC souffre au sein de l’opinion publique. Bien que le vote du Parlement européen manque d’ambition et ne permette d’atteindre ces objectifs que partiellement, il s’agit d’une approche beaucoup plus réaliste que la réforme proposée initialement par la Commission Agriculture du Parlement.

A la suite du vote, Isabelle Autissier, Présidente du WWF France a déclaré : «Bien que nous saluions le fait que le Parlement européen a bloqué les pires aspects de la proposition de sa Commission agriculture, ce vote demeure décevant. Le Parlement n’a pas intégré des règles aussi basiques que le respect de la Directive Cadre sur l’Eau ou la protection des zones humides. Il a aussi manqué d’ambition pour faire du contenu du verdissement un véritable moyen d’aller vers une agriculture plus résiliente et plus bénéfique pour l’environnement. Le verdissement a donc été rétabli sur sa forme, par rapport aux propositions initiales, mais manque toujours de fonds.»

«Le contenu de la PAC a finalement été très peu modifié. Les députés ont voté contre la possibilité d’un double paiement illégal et la suppression de la réglementation existante en matière de santé publique [1] comme proposé par la Commission agriculture du Parlement. [b]La possibilité de mettre fin à certaines injustices dans la distribution des aides n’a pas non plus été saisie [/b]puisque les subventions sont susceptibles d’être toujours dirigées vers les mêmes agriculteurs et que le Parlement a rejeté à deux voix près l’abaissement du montant maximal d’aides par exploitation de 300 000 € à 200 000 €.» [2]

«Nous sommes soulagés de voir que la ligne la plus dure des propositions "anti-verdissement" de la Commission agriculture du Parlement a été rejetée en plénière. Les députés européens ont voté pour un verdissement obligatoire pour tous les agriculteurs mais son contenu est dorénavant tellement faible qu’il n’apportera que peu d’améliorations sur le terrain».

Les négociations entre le Parlement, la Commission européenne et le Conseil vont maintenant débuter. Le WWF restera vigilant quant à la suite des négociations.

[1] La Commission agriculture du PE proposait de supprimer, entre autres, certaines directives relatives à la santé animale ainsi que la directive sur l’interdiction des hormones en élevage. De même, la directive sur la protection des eaux face aux pollutions diffuses (nitrates en particulier) a été rétablie en séance plénière.

[2] Le montant de 300 000 € concerne 0,2% des exploitations françaises (soit 1200 fermes) et à peine 0,12% des exploitations européennes (14 500 fermes sur 13 millions)


WWF 13/3/2013

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Paris (AFP) - Les sénateurs ont adopté dans la nuit de mardi à mercredi en première lecture le projet de loi d'avenir de l'agriculture qui ambitionne de "verdir" ce secteur de l'économie.


Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll lors d'une conférence de presse le 14 avril 2014 à Sablé-sur-Sarthe (c) Afp


Voté en janvier à l'Assemblée, le texte a eu le feu vert de 175 sénateurs, l'ensemble des voix de gauche PS, écologistes, RDSE (à majorité PRG) et CRC (Communiste, républicain et citoyen), 135 s'y opposant (l'UMP), et les centristes s'abstenant.


"Notre économie a reculé sur les marchés mondiaux", a souligné le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll. "Ce constat vaut aussi pour l'agriculture", a-t-il ajouté.

Par ailleurs, dans le cadre de la réforme de la Politique agricole commune qui sera mise en oeuvre en 2015, a-t-il assuré, "cette loi adapte notre agriculture au nouveau système européen, bref elle prépare l'avenir".

Alors qu'à l'Assemblée le texte du gouvernement a été peu modifié, les sénateurs l'ont enrichi de nombreux amendements. 

France 3 Rhône-Alpes 15/4/2014


Ils ont ainsi adopté à l'unanimité un amendement de Roland Courteau (PS) reconnaissant que "le vin, produit de la vigne, et les terroirs viticoles font partie du patrimoine culturel, gastronomique et paysager de la France".

Ils ont également autorisé les éleveurs d'ovins à abattre des loups, malgré l'opposition des écologistes et la convention de Berne signée par la France qui les classe en "espèce strictement protégée". Ils ont ainsi voté un article qui prévoit qu'en cas d'attaque, le préfet délivre à l'éleveur une autorisation de tuer des loups pour une durée de six mois sur le territoire de sa commune.

"La situation devient intolérable dans les régions où le loup se multiplie", a souligné le rapporteur Didier Guillaume (PS). "Pour autant, autoriser les éleveurs détenteurs d'un permis de chasse à opérer des tirs de prélèvement ne nous semble ni répondre au problème, ni être souhaitable", a fait valoir l'écologiste Joël Labbé.

Les sénateurs ont aussi voté un amendement RDSE autorisant l'abattage des loups dans des zones de protection délimitées, indépendamment du prélèvement défini au niveau national.

Public Sénat 28/2/2014


Ils ont par ailleurs adopté un amendement qui permet d'inscrire dans les textes le principe de compensation en nature de terres agricoles perdues dans le cadre de la politique d'aménagement rural, de manière à maintenir le potentiel de production agricole.

Ils ont aussi renforcé la vigilance sur les produits phytosanitaire. "Le verdissement des pratiques agricoles s'impose, alors que la France reste le plus gros consommateur européen de pesticides", a souligné Nicole Bonnefoy (PS). Ils ont ainsi prévu des sanctions en cas de trafic, l'introduction de distances de sécurité entre habitations et zones d'utilisation, et le renforcement du contrôle du Parlement sur l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses).

Public Sénat 3/3/2014


Un autre article reconnaît l'abeille comme bio-indicateur dans le cadre de la surveillance des produits phytopharmaceutiques.

Sans surprise, le Sénat a donné son feu vert à l'une des mesures phare du projet, la création des Groupements d'intérêt économique et environnemental, les GIEE, qui ont pour objectif d'encourager des collectifs d'agriculteurs à s'engager dans l'agroécologie. Ces collectifs pourront bénéficier de majorations dans l'attribution des aides publiques afin de mettre en place des projets visant la double performance économique et environnementale.

La loi crée également l'Institut Agronomique, Vétérinaire et Forestier de France (IAV2F) qui va structurer l'enseignement agricole, "pilier de la transition agro-écologique pour former à produire autrement", selon Jacques-Bernard Magner (PS).

Par ailleurs, les sénateurs ont confirmé le rôle des Safer, les sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural, en adoptant un article améliorant l'efficacité de leurs interventions. Les Safer avaient été épinglées par la Cour des comptes qui avait souligné que, parce qu'elles sont composées de représentants des chambres d'agriculture, du Crédit agricole, elles ne sont pas à l'abri des conflits d'intérêts.

Sciences et avenir 16/4/2014

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Berne, 17.04.2014 - Un tiers de l’impact environnemental dû à la population suisse, sur le territoire comme à l’étranger, est à mettre au compte de l’alimentation. La production, le transport et le choix des aliments sont déterminants en termes de préservation des ressources naturelles.

SV Group, qui exploite plus de 350 restaurants et cantines dans le pays, s’est doté d’une stratégie novatrice en matière de durabilité. La conseillère fédérale Doris Leuthard a pu apprécier sa mise en œuvre lors de la visite du restaurant du personnel de SV Group à Dübendorf (ZH). Une étude de l'OFEV datant de janvier 2014 a montré qu'en Suisse, un tiers des denrées alimentaires sont gaspillées, ce qui représente 31 kilos par personne et par an.

 Doris Leuthard en visite photo NewsAdminCh


Bien planifier ses achats, choisir des cuissons écologiques, utiliser des produits régionaux et de saison ou former les cuisiniers dans cette voie sont autant de facteurs qui contribuent à une alimentation plus respectueuse des ressources et permettent surtout d'éviter le gaspillage alimentaire. La restauration et l'hôtellerie jouent donc un rôle non négligeable dans la préservation des ressources naturelles.

Afin de voir comment ces principes peuvent être mis en pratique, la conseillère fédérale Doris Leuthard a visité aujourd'hui le restaurant du personnel CasAroma de SV Group à Dübendorf (ZH). SV Group a réalisé depuis 2012 toute une série de mesures favorisant un comportement respectueux de l'environnement. En réduisant ses émissions de CO2, en optimisant la gestion des denrées et en sensibilisant les clients aux problèmes écologiques (voir fiche 2 «Actions de SV Group en faveur de la protection du climat et des ressources»), le leader suisse de la gastronomie collective, en collaboration avec le WWF, joue un rôle de pionnier.

Lors de sa visite, la conseillère fédérale Doris Leuthard a souligné l'importance de l'engagement librement consenti par l'économie pour préserver les ressources naturelles. Elle loue SV Group, qui a posé de nouveaux jalons en matière de restauration et fait ainsi figure de modèle pour tout le secteur. Dans un monde où les ressources naturelles deviennent de plus en plus rares, il est indispensable d'adopter un comportement responsable. «Nous devons veiller à ce que les aliments ne soient pas jetés à la poubelle», a déclaré la responsable du DETEC.

Le Conseil fédéral entend lui aussi promouvoir les modes de consommation et de production respectueux de l'environnement - c'est l'objectif de l'économie verte. Il propose une modification de la loi sur la protection de l'environnement allant dans ce sens, qui a été transmise au Parlement pour délibération. Le plan d'action Économie verte adopté en 2013 prévoit des mesures variées pour y parvenir (voir fiche 1 «Consommer sans gaspiller les ressources naturelles»).

-> Fiche 1 (pdf)

-> Fiche 2 (pdf) 

Des questions : M. Harald Hammel, Service de presse et d’information, DETEC, tél. 079 444 68 13
Mme Éliane Schmid, cheffe de la section Médias, OFEV, tél. 079 718 89 62.


Auteur : Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication Internet: http://www.uvek.admin.ch/index.html?lang=fr

-----> Ce type d'initiative devrait être couramment privilégié partout dans le monde, non seulement dans la restauration collective, mais aussi dans les autres formes de restauration y compris chez nous, les particuliers... 


NewsAdminch 17/4/2014

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Paris (AFP) - Nourrir la planète en produisant "plus et mieux": à l'Exposition universelle de Milan 2015, la France présentera ses solutions dans un pavillon de bois futuriste dévoilé mardi, qui accueillera visiteurs et entreprises.

L'exposition qui aura lieu du 1er mai au 31 octobre 2015 sera pour la première fois consacrée à la sécurité alimentaire.


InstitutFCBA 16/4/2014

La France tentera de montrer que, "face à ce problème sérieux, il y a des solutions", notamment l'agroécologie, a déclaré à l'AFP Alain Berger, commissaire général du Pavillon France.

Le pavillon de 2.000 m² et 12 mètres de haut a été conçu comme une immense halle de marché, toute en courbes de bois recouvertes de céréales, de fruits et légumes poussant à la verticale, pour montrer la diversité des paysages et de la production agricole française.

Il devrait attirer un millier de visiteurs internationaux par heure pendant six mois. Pour leur expliquer les problématiques de l'alimentation mondiale, une scénographie composée essentiellement de films et d'images.

La France présentera ainsi ses solutions pour garantir la sécurité alimentaire, dans les domaines économique et scientifique, du développement durable, de l'aide au développement et de la qualité.

Des exemples de "projets concrets" d'entreprises françaises seront montrés au public, notamment "dans l'univers des semences, hors OGM, avec un potentiel de recherche qui permet d'améliorer la productivité", explique M. Berger.

L'un des objectifs sera de faire voir comment "combiner écologie et économie", en "optimisant l'usage du soleil, de l'eau", souligne le commissaire.

Pour promouvoir la gastronomie française, classée au patrimoine mondial de l'Unesco, démonstrations culinaires et dégustations auront lieu au rez-de-chaussée du bâtiment, qui accueillera aussi sur son toit un restaurant de 250 couverts. Au 1er étage, un espace accueillera entreprises et délégations officielles.

"On a bien l'intention de faire aussi de l'économique et du commercial (...), de renforcer les exportations et la présence française à l'étranger", affirme M. Berger, "même si le problème de fond sur l'alimentation est multilatéral". La Chine a déjà demandé un partenariat avec le pavillon français et d'autres jumelages auront lieu.

La France disposera aussi d'un espace dans le centre de Milan, entièrement réservé aux entreprises.

Pour M. Berger, les 20 millions d'euros de deniers publics qu'aura coûté le pavillon "ne sont pas un investissement considérable si l'on regarde la puissance du secteur agroalimentaire en France".

Le bâtiment, conçu par l'agence X-Tu, sera fabriqué en bois du Jura par une entreprise du Doubs, avec un objectif de basse consommation d'énergie. Il sera réutilisé après l'événement, "on ne le jettera pas", promet M. Berger.

L'exposition universelle de Milan devrait pendant ces six mois accueillir 20 millions de visiteurs espèrent les organisateurs.

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Paris (AFP) - L’Assemblée nationale a adopté dans la nuit de mercredi à jeudi le projet de loi sur l'agriculture, l'alimentation et la forêt en deuxième lecture, qui donne une orientation plus écologique à ce secteur.

Soutenu par toute la gauche, dont les écologistes satisfaits de "compromis très importants" pour se tourner vers l'agroécologie, ce texte a été encore rejeté par l'UMP, qui l'a jugé "de moins en moins pire" tout en persistant à dire que "ce ne sera pas une grande loi" car elle passe à côté d'éléments essentiels, comme la recherche.

 Un agriculteur diffuse des pesticides dans un champ le 11 juin 2013 à Godewaersvelde dans le Nord de la France (c) Afp

Plus d'un millier d'amendements avaient été déposés pour ce deuxième passage au Palais-Bourbon du texte porté par le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll.

Lors de la dernière séance de débats, au rythme accéléré comparé aux précédentes, les députés ont adopté les mesures restreignant l'usage de pesticides près des lieux sensibles comme les écoles ou les hôpitaux, après quelques retouches, dont la création d'une sanction.

Ils ont aussi autorisé les éleveurs à abattre des loups dans certaines zones du territoire et à certaines conditions.

Entre autres dispositions, l'Assemblée a voté un amendement écologiste inspiré par la récente visite à l'Assemblée du chef indien Raoni, défenseur de la forêt amazonienne, et ajoutant la circonstance aggravante de bande organisée pour le trafic de bois illégal à l’échelle internationale, qui est punie de 7 ans de prison. Le socialiste Jean-Yves Caullet l'a retouché pour porter l'amende encourue à un demi-million d'euros.

Le gouvernement a également fait revoter l'article 4 du projet de loi pour rétablir un amendement écologiste portant sur la mise à disposition de baux ruraux à des personnes morales.

Mardi soir, les députés avaient allongé la liste des boissons alcoolisés appartenant au "patrimoine de la France", en ajoutant les cidres et poirés aux vins -introduits par le Sénat-, et aux spiritueux et bières -déjà ajoutés en commission-.

Ils avaient également approuvé le principe de compensations pour les agriculteurs affectés par des projets et ouvrages rognant sur les terres agricoles, compensations prises en charge par les maîtres d'ouvrage, mais aussi adopté les mesures réformant les Safer, sociétés d'aménagement foncier et d'aménagement rural.

L'Assemblée avait auparavant approuvé lundi soir les dispositions sur la création des Groupements d'intérêt économique et environnemental, les GIEE, collectifs d'agriculteurs s'engageant dans l'agro-écologie. Ceux-ci pourront toucher des aides majorées.

Selon le ministère, les projets de GIEE en cours impliquent "10 à 12.000 agriculteurs", sur quelque 490.000 exploitations agricoles.

Sciences et avenir 10/7/2014

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Elle tue plus que le cancer, la guerre ou les catastrophes naturelles. En 2014, la faim est toujours d'actualité. Plus d'un milliard de personnes souffrent de sous-alimentation. Deux milliards de plus sont mal nourries. En parallèle, on dénombre 1,3 milliard d'individus en surpoids ou obèses. Cherchez l'erreur !

 Surtout quand on sait que la planète pourrait produire largement assez pour nourrir tout le monde. Après six ans de mandat, Olivier De Schutter a abandonné en mai son tablier de rapporteur spécial de l'ONU pour le droit à l'alimentation, remplacé par la Turque Hilal Elver. Le Belge a pris la coprésidence d'un nouvel organisme, Ipes Food. Un regroupement d'experts qui veut être à l'alimentation durable ce que le Giec est au climat. De passage à Paris au forum Convergences pour débattre de la production agricole durable, le juriste a accepté de répondre aux questions des journalistes du Point. (Photo Olivier De Schutter (c) Olivien Vin / Belga Mag / Belga / Afp)

Le Point : En 2000, un des Objectifs du millénaire était de diviser par deux la faim dans le monde d'ici 2015, on en est loin. Quels nouveaux objectifs et surtout, quels moyens, faut-il prendre pour les prochaines années ?

 Taxer les produits à l'intérêt nutritif nul, redonner du pouvoir aux paysans, limiter le modèle de l'agriculture exportatrice face aux cultures vivrières... Autant de pistes qui pourraient endiguer la faim et la malnutrition dans le monde. ©️ RIA Novosti

Olivier De Schutter : Il y a un consensus sur la nécessité de réinvestir dans l'agriculture, mais pas n'importe laquelle. Celle entre les mains des petits producteurs, qui souvent font appel à une main-d'oeuvre familiale, dans les pays où la productivité est la plus basse, notamment l'Afrique subsaharienne. Même si ce diagnostic est très partagé, les solutions proposées dans les Objectifs du développement durable en train d'être adoptés à New York (en remplacement des Objectifs du millénaire, NDLR) vont dans le mauvais sens.

Je suis inquiet que l'on continue de prôner les vieilles recettes de la libéralisation des produits agricoles, qui ont prouvé qu'elles échouaient. Libéraliser, ça veut dire mettre en concurrence les agricultures du monde entier, sacrifier les moins compétitives et encourager une agriculture focalisée sur l'exportatrice plutôt que sur les cultures vivrières.

Le Point : Il faut aller vers l'autosuffisance de chaque pays ?

Olivier de Shutter :Pas nécessairement, mais il faut aller vers un rééquilibrage entre les marchés internationaux et locaux, qui ont été sous-développés. On n'a pas tiré tous les enseignements des crises alimentaires. Il y a une vraie tension entre l'objectif affirmé d'aider les plus petits et miser, encore, sur le développement du commerce international.

Le Point : Le droit à l'alimentation est donc, encore aujourd'hui, une fiction ?

Olivier de Shutter : Malheureusement, oui, dans bien des cas. Pourtant, nous vivons dans un monde qui, si l'on gérait adéquatement nos ressources, pourrait nourrir pratiquement deux fois la population de la planète. On produit l'équivalent de 4 500 kcal par personne et par jour. C'est deux fois plus que les besoins journaliers de 7 milliards d'habitants...

Le Point : Vous avez pris vos fonctions en pleine crise, en 2008. Dans quelle mesure l'agriculture mondiale est-elle devenue le terrain de jeu des spéculateurs ?

Olivier de Shutter : Cela a été très vrai entre 2008 et 2011, mais, depuis, les investisseurs sont moins intéressés aujourd'hui à l'idée d'accaparer les terres pour produire. Sur les marchés financiers, des mesures ont été prises pour limiter la trop grande volatilité des cours. Comme avec la mise en place du Agricultural Market Information System, coordonné par la FAO (sur le prix du riz, du blé, du soja et du maïs, NDLR).

Le Point : Mais le cartel des céréaliers reste une réalité aujourd'hui...

Olivier de Shutter : On sait que quatre entreprises* céréalières majeures monopolisent pratiquement le commerce international. Leur poids est encore plus excessif dans certaines régions. Cela entraîne des rapports de force extrêmement inégaux dans les chaînes alimentaires, du producteur au consommateur. Renforcer les organisations paysannes face à leurs intermédiaires, c'est un tabou dont on ne parle jamais dans les sommets internationaux.

Le Point : Comment faire en sorte que les paysans aient leur mot à dire ?

Olivier de Shutter : Il est frappant de voir que, quand les prix augmentent, les paysans n'en profitent guère et que, quand les prix baissent, ils sont payés moins. L'organisation en coopérative peut aider à renforcer leur pouvoir de négociation, à mieux choisir leurs acheteurs. Il faut aussi qu'ils soient mieux informés des prix auxquels ils peuvent prétendre.

Le Point : Dans les pays qui ont franchi le pas, peut-on dire aujourd'hui que le rôle des OGM a joué un rôle positif ?

Olivier de Shutter : C'est un chiffon rouge, qui a beaucoup trop monopolisé l'attention. En réalité, les OGM ont été bénéfiques à certains agriculteurs, dans certaines conditions, comme aux États-Unis. C'est un type de technologie adapté à leur agriculture industrielle. Mais dans beaucoup de cas, les OGM ne sont pas soutenables pour l'environnement, appauvrissent la biodiversité et, contrairement à ce qu'on pense souvent, augmentent à terme l'utilisation des pesticides. C'est aussi une technologie chère, pas adaptée pour les petits paysans qui dépendent du rachat de semences brevetées.

Le Point : La malnutrition n'est pas qu'une affaire de pays du Sud. Aux États-Unis, l'écart se creuse entre la qualité du régime alimentaire des plus riches et des plus pauvres... Comment expliquer ce "quart-monde" des mal-nourris ?

Olivier de Shutter : Dans les pays développés, ce sont les groupes sociaux les moins favorisés et les moins bien logés, ceux qui passent leur temps dans les transports, qui sont les moins bien alimentés. Ils sont les premières victimes de diabète, de maladies cardio-vasculaires, de cancers. J'ai longtemps pensé que le facteur décisif était le prix des fruits et des légumes. Ce n'en est qu'un parmi d'autres. Les plus décisifs sont le groupe social auquel on appartient, ses normes et aussi le temps que l'on a pour cuisiner des aliments frais.

Le Point : Êtes-vous toujours partisan de taxer plus fortement les produits trop gras et sucrés, à faible valeur nutritive ?

Olivier de Shutter : Oui, ce serait un très bon signal. Comme pour le tabac et l'alcool, les sodas et les aliments que les Anglo-Saxons appellent les HFSS (à forte teneur en gras, sucre et sel) doivent être taxés pour en décourager la consommation. Ils sont nocifs pour la santé ! C'est ce que le Mexique a fait depuis novembre 2013, cela va dans le bon sens.

Le Point : Après six ans de mandat, quel est votre plus gros regret ?

Olivier de Shutter : J'ai sous-estimé le verrouillage et l'inertie du système existant. Dans mon rapport final que j'ai remis en mars, j'ai identifié les sources de ces blocages. Il faut plaider aujourd'hui pour une réappropriation par les citoyens du système alimentaire. Ils sont expropriés de ce système, ils n'ont guère les moyens de l'influencer. Les décisions prises le sont en faveur des lobbys, et non des populations. Le seul obstacle, au fond, n'est pas technique. Il est de nature politique.

* Soit Archer Daniels Midland (ADM), Bunge, Cargill et Louis Dreyfus - trois firmes américaines et une française -, surnommées les "ABCD companies".

Le Point 9/9/2014

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