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Bleu-Blanc-Coeur remet de la diversité dans la gamelle des troupeaux

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PARIS - Fini le trio céréales-maïs-soja, l'association Bleu-Blanc-Coeur veut remettre de la diversité dans l'alimentation des animaux avec du lin, lupin ou de la luzerne, un régime bon pour eux, l'environnement et le consommateur qui obtient ainsi des Oméga 3, selon l'association.

Les fondateurs de Bleu-Blanc-Coeur, présente au Salon de l'agriculture, sont partis d'un constat simple: pour améliorer la qualité de notre assiette, il faut aussi améliorer la qualité de la gamelle des animaux. Ils sont trois -- un éleveur, Jean-Pierre Pasquet, un ingénieur agronome, Pierre Weill et un médecin nutritionniste, Bernard Schmitt -- et décident donc de valoriser une alimentation à base d'herbage complétée par des graines de lin, féverole ou luzerne, naturellement riches en Oméga 3.

Mais encourager les agriculteurs à se lancer dans ces cultures et les éleveurs à les utiliser ne suffit pas. Il faut aussi convaincre le reste de la filière, les industriels et la grande distribution. Près de dix ans plus tard (l'association voit le jour en 2000), de grandes marques comme Danone, Fleury Michon, Lesieur et des distributeurs comme Super U, Intermarché se sont engagés. Au total, l'association a réussi à fédérer 400 structures, 5.000 producteurs qui proposent aujourd'hui 750 produits (yaourts, oeufs, viande, charcuterie...) estampillés du logo Bleu-Blanc-Coeur.

Le logo de l'association Bleu Blanc Coeur (cliquez dessus pour accéder à son site[/b]).


Marc Reveillere est éleveur de lapins dans le Maine-et-Loire. Avec les 90 producteurs de son groupement, il a décidé de s'y mettre. On veut être fiers de nos produits et aider à rétablir la viande de lapin dont la consommation baisse.

Avec l'appui de leur coopérative, Terrena, ils sont donc passés à une alimentation à base de céréales mais aussi de lin et luzerne. [b]En parallèle l'éleveur a décidé de ne plus utiliser d'antibiotiques sur son cheptel de 700 femelles.

Résultat: des lapins vendus 7 à 8% plus chers avec les logos de l'association et de la Nouvelle agriculture (NA) quand ses coûts de production n'ont augmenté que de 3 à 4%. Le tout pour un produit certes un peu plus cher pour le consommateur mais de meilleure qualité et riche en Oméga 3, appauvri en graisses saturées, ce qui est bon pour la santé et rehausse le goût de la viande, souligne l'éleveur.

L'Anses (l'agence de sécurité sanitaire) recommande de consommer 2,2 grammes d'Oméga 3 par jour. Or la consommation moyenne en France d'acide d'alpha-linolénique est de 0,7 gramme, explique Jacques Mourot, chercheur à l'Inra. Les Omegas, en particulier 3 et 6, font obstacle aux acides gras saturés, à l'origine notamment de problèmes cardio-vasculaires. Selon des études, ils seraient bons également contre la dépression et pour ralentir certaines tumeurs, des intestins en particulier, énumère le chercheur.

De plus, ce type d'alimentation animale a aussi des vertus environnementales. La culture du lin nécessite peu d'engrais, de pesticides et détoxifie le sol, explique M. Mourot, qui supervise scientifiquement des professionnels engagés dans cette démarche en Bretagne. Et il réduit les émissions de méthane des ruminants de 15%. Derrière, c'est l'entreprise bretonne Valorex, à l'origine de l'association, qui fournit aux agriculteurs des graines de lin spécifiques riches en Oméga 3.

Mardi, au Salon de l'agriculture, le gouvernement s'est engagé à promouvoir la démarche. C'est une démarche innovante qui peut permettre de retisser le lien de confiance avec les consommateurs et qui a une force: elle réunit toute une filière, du producteur au distributeur, ce qui est rare, souligne le ministre délégué à l'Agroalimentaire, Guillaume Garot.



ROMANDIE 26 FEVRIER 2013

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