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BelleMuezza

L’accès à l’eau reste une urgence mondiale

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Officiellement, tout va bien. Les 193 États membres de l’ONU s’étaient engagés en 2000 sur des objectifs du millénaire pour le développement à atteindre en 2015. Pour l’eau, il s’agissait de diminuer de moitié la population n’ayant pas accès à une ressource saine. Objectif atteint depuis fin 2010, claironne l’ONU qui estime que 95 % de la population mondiale sera approvisionnée en 2015.

Ces statistiques reposent sur des définitions peu précises. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pose qu’une personne doit pouvoir disposer d’au moins 20 litres d’eau saine par jour à partir d’un point situé à moins d’un kilomètre de son domicile. Mais lors des rencontres internationales, cette définition précise s’est transformée en une exigence moindre : aujourd’hui, on estime plus modestement qu’une personne doit avoir accès à une source non contaminée par des déjections animales.

Le comité économique et social des Nations Unies est, lui, très flou. Le droit à l’eau est «un approvisionnement suffisant, physiquement accessible et à un coût abordable d’une eau salubre et de qualité acceptable pour les usages personnels et domestiques de chacun». Il ne resterait aujourd’hui que (!) 740 millions de personnes à ne pas bénéficier de ce service vital. Mais 3 milliards de personnes n’ont pas de robinet chez eux et 4 milliards ne sont pas desservis 24 heures sur 24.

C’est le cas en Chine où l’on a vu ces derniers temps des porcs morts flotter dans le fleuve qui alimente en eau potable la deuxième ville de Chine Shanghai. La dégradation des rivières et nappes phréatiques est patente et complique l’approvisionnement en eau potable. Sur les 4 000 plus importantes usines de traitement d’eau chinoise, un bon millier délivre une eau qui n’est pas conforme.

La situation est de plus en plus insupportable dans le sous-continent indien. Alors qu’officiellement, 88 % de la population a accès à l’eau potable, en réalité aucune ville ni aucun village ne dispose d’eau buvable 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

Depuis les années soixante, les investissements dans le secteur de l’eau ont été beaucoup trop faibles face à l’expansion démographique du pays. En moyenne, 70 % de la ressource en eau est perdue dans des réseaux d’un autre âge où les fuites sont rarement réparées. Alors qu’elle dispose d’une bonne pluviométrie et du grand château d’eau himalayen, l’Inde connaît de plus en plus de période de pénurie comme actuellement dans l’État du Maharashtra.

Autre exemple : les statistiques officielles affirment qu’aujourd’hui 92 % des Vietnamiens ont l’eau à la maison, contre 52 % en 1990. Mais selon un organisme de coopération japonais, 59 % des citadins auraient effectivement un point d’eau à leur domicile, les autres bénéficiant de puits ou de fontaines communes. Dans les districts ruraux, le service d’eau n’approvisionnerait que 15 % des villageois et moins de la moitié des villes de l’intérieur du pays bénéficierait d’un réseau digne de ce nom. Surtout, nulle part dans ce pays, l’eau du robinet n’est potable. Il faut systématiquement la faire bouillir avant de la consommer.

L’année de la coopération sur l’eau est destinée en priorité à trouver un terrain d’entente entre les opposants à une merchandisation de l’eau et les entreprises du secteur accusées de vouloir faire main basse sur la ressource. Le dernier Forum mondial de l’eau, en mars 2012 à Marseille, a été une nouvelle fois marqué par cette opposition entre ces deux approches, celle du bien commun et celle de la privatisation.

Ce débat idéologique freine une action de plus en plus urgente. L’ONU comme l’OCDE arrivent aux mêmes conclusions alarmistes. Avec l’accroissement de la population mondiale, 40 % de l’humanité vivra en 2050 dans des régions où il faudra compter avec le manque d’eau. Cela signifie que 2,3 milliards d’hommes supplémentaires devront vivre avec cette menace. Au total, la demande en eau devrait augmenter de 55 %. L’industrie va quadrupler ses besoins et les ménages verront leurs consommations augmenter de 130 %.







SCIENCES ET AVENIR 22/3/2013

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À l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, célébrée ce vendredi 22 mars dans le monde entier, les responsables politiques se réunissent à La Haye, sur le thème de la coopération. Le but est de sensibiliser, tant au niveau local que national, à la nécessité de faciliter le dialogue entre les différents acteurs. Dans ce contexte, Futura-Sciences revient sur les chiffres clés autour de l’eau douce.


3.800 km3 d’eau douce sont consommés par an dans le monde. Près de 70 % sont utilisés pour l’agriculture. Cette exploitation conséquente s’explique par l’élevage et l’irrigation massive. Dans la plupart des pays en voie de développement, 90 % de l’eau douce sert à arroser les terres. L’Asie représente plus des deux tiers des terres irriguées dans le monde, et la culture du riz s’y est intensifiée pour faire face à l'augmentation de la population. L’industrie contribue pour 20 % de la consommation annuelle d’eau douce : elle l’utilise pour laver, chauffer ou refroidir. L’eau permet aussi la réalisation de réactions chimiques et le transport par canalisation. Enfin, les 10 % restants concernent l’utilisation domestique.


1,6 milliard d’Hommes vivent dans les pays en pénurie d’eau. Un pays est considéré en pénurie d’eau lorsque la demande en eau excède les réserves dont il dispose. Au cours du XXe siècle, la consommation d’eau a augmenté deux fois plus rapidement que la population. Pourtant, la quantité d’eau douce disponible actuellement est encore insuffisante pour alimenter la population mondiale. Le problème réside dans la répartition géographique inégale de cet or bleu. L’Afrique subsaharienne est la région qui abrite le plus de pays en stress hydrique (voir la carte ci-dessous). L’Asie du Sud accuse également un sérieux déficit d’eau. Les prévisions indiquent que d’ici 2030, 47 % de la population mondiale vivra dans des zones en pénurie d’eau.


Beaucoup de Somaliens et de Turkanas (Afrique de l'Est) se sont rendus au camp de réfugiés de Kakuma au Kenya en raison d'un manque d'eau et de nourriture sur leurs terres. ©️ Kate Holt


Deux millions de tonnes d’eaux usées sont déchargées dans les cours d’eau naturels chaque année. Les eaux usées sont les eaux d’égout, ou issues des déchets industriels et agricoles. Leur traitement est le premier enjeu de santé publique : plus de 4.000 enfants de moins de 5 ans meurent chaque jour en raison de diarrhées liées au non-traitement des eaux usées. En France, 82 % des logements sont raccordés au réseau de collecte et de traitement collectif. Toutefois, il existe encore quelque 1,1 million de logements qui rejettent leurs effluents dans la nature sans aucun traitement.


Cette carte représente la disponibilité en eau douce, en m3 par personne et par an, pour l'année 2007. Les zones orange comprennent les pays en pénurie d'eau (scarcity) : la disponibilité en eau y est inférieure à 1.000 m3 d'eau par personne et par an. En jaune foncé sont indiquées les zones en stress hydrique (stress), et en jaune clair, les zones vulnérables (vulnerability). L'Afrique subsaharienne est la région du monde qui connaît le plus grand déficit en eau. L'Asie du Sud est une région à surveiller, en raison de son utilisation d'eau intense dans l'agriculture. ©️ Philippe Rekacewicz, Unep

En France, plus de 100 µg/l de résidus médicamenteux se retrouvent dans les effluents et les eaux résiduaires. La France est le quatrième consommateur de médicaments au monde : sur le marché hexagonal, il en existe plus de 3.000 pour humains et 300 pour animaux. Quand l’Homme consomme un médicament, il le rejette dans les eaux usées, par le biais de ses déjections. La concentration de médicaments dans l’eau potable est de l’ordre du nanogramme par litre en France. Si l’on ne mesure pas encore bien les risques de la présence de médicaments dans l’eau potable, des effets sur les poissons de rivière ont déjà été rapportés. Ainsi, lesœstrogènes féminiseraient les poissons, et les anxiolytiques les rendraient agressifs.


La mer d’Aral a perdu 75 % de sa superficie initiale. Dans les années 1960, la mer d’Aral était le quatrième plus grand lac au monde, avec une superficie de 68.000 km2. L’assèchement de cette mer a été planifié en 1918 par la Russie. Or, c’est seulement au début des années 1960 qu’il est devenu effectif, quand les autorités soviétiques ont décidé d’intensifier la culture du coton en Ouzbékistan et au Kazakhstan. Les fleuves alimentant la mer d’Aral, l’Amou-Daria et le Syr-Daria, ont été détournés pour irriguer les champs. La salinité de l’eau a donc grimpé, et la biodiversité a complètement disparu. Toutefois, en 1989, la mer d’Aral est séparée en deux parties. La plus septentrionale étant gérée par le Kazakhstan, qui a lancé un projet de remplissage en 2005. Si bien qu’en 2008, le niveau de l’eau avait augmenté de 24 m ! Aujourd’hui, dans cette partie, l’eau est moins salée et la biodiversité reprend des couleurs.




 Une infographie sur les grands chiffres de l'eau dans le monde. ©️ IDE


FUTURA SCIENCES 22/3/2013


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Le conseiller fédéral Didier Burkhalter a rappelé vendredi à La Haye l'urgence d'améliorer l'approvisionnement en eau dans le monde. Lors d'une réunion internationale sur la coopération dans le domaine de l'eau, le chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a fait de cette problématique une priorité.

Des Etats, des organisations internationales et des représentants de la société civile sont réunis dans le cadre de la consultation sur l'eau. Il s'agit de l'une des onze consultations thématiques mondiales organisées en vue de la définition du nouvel Agenda du développement des Nations unies.

L'objectif est de valoriser la problématique de l'eau dans les agendas politiques internationaux. La rencontre de vendredi marque l'aboutissement de cette consultation, dont les résultats doivent être présentés en fin de journée sous la forme d'une déclaration, a indiqué le DFAE dans un communiqué de presse.

Le conseiller fédéral Didier Burkhalter considère que l'augmentation des besoins en eau, l'insuffisance de l'approvisionnement et la mauvaise gestion des eaux usées sont des problèmes dont les conséquences sont graves pour des millions d'êtres humains ainsi que pour l'environnement.

Coorganisatrice de la consultation sur l'eau aux côtés des Pays-Bas, du Liberia et de la Jordanie, la Suisse soutient depuis le début un dialogue global en ce sens. En 2012, la Confédération a investi plus de 160 millions de francs pour l'assainissement et l'approvisionnement en eau potable de qualité. La Suisse s'engage également auprès des Nations unies pour faire reconnaître le droit à l'eau potable comme un droit humain fondamental.

L'année 2013 a été désignée par les Nations unies "Année internationale de la coopération dans le domaine de l'eau". Les célébrations de la Journée mondiale de l'eau, accueillies par les Pays-Bas, forment le point culminant de la campagne 2013 de l'ONU. En Suisse, l'événement "Eaux sans frontières" organisé le 22 mars à Berne marque le coup d'envoi de cette année internationale.



ROMANDIE 22/3/2013

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Deux milliards de personnes ont obtenu un accès à de l'eau propre et 2,3 milliards à des toilettes depuis 1990, selon un rapport publié jeudi par l'OMS et l'UNICEF. Malgré ces progrès, de fortes inégalités géographiques, socio-culturelles et économiques subsistent.

Le rapport note que l'écart séparant les villes des zones rurales s'est réduit. En 1990, plus de 76% des gens vivant dans des zones urbaines avaient accès à des installations sanitaires, contre 28% dans les zones rurales. Fin 2012, 80% des citadins et 47% des habitants des zones rurales étaient dans ce cas.

By UNICEFAsiaPacific 21mar2014


En 1990, 95% des citadins pouvaient boire une eau propre contre 62% dans les campagnes. Fin 2012, 96% des habitants des villes et 82% des campagnes étaient dans ce cas.

L'OMS et l'UNICEF ajoutent cependant que, malgré ces progrès, de fortes inégalités géographiques, socio-culturelles et économiques subsistent.

Plus de 700 millions de personnes n'ont pas encore accès à de l'eau propre, dont près de la moitié se trouvent en Afrique subsaharienne. Plus d'un tiers de la population mondiale, soit 2,5 milliards de personnes (dont les deux tiers sont en Asie), n'ont pas de toilettes et parmi celles-ci un milliard font encore leurs besoins en plein air.

By UNICEF USA 24 fév2014


Les progrès sont insuffisants pour remplir les Objectifs du Millénaire d'ici 2015 dans 45 pays pour l'accès à l'eau propre, 69 pays pour l'assainissement. L'objectif fixé par l'ONU est de réduire de moitié la proportion de la population sans accès à de l'eau propre et à des toilettes entre 1990 et 2015.

"Le défi est maintenant de prendre des mesures concrètes pour atteindre les groupes les plus défavorisés", a affirmé le Dr Maria Neira, directrice à l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Les habitants des bidonvilles dans les banlieues des grandes villes sont particulièrement désavantagés.

By Supa Furansu 8avr2014


Un mauvais assainissement et de l'eau contaminée sont liés à des maladies comme le choléra, la dysenterie, la diarrhée, l'hépatite A et la typhoïde, a souligné l'OMS.

By Le Dictateur 14aout 2012


Romandie.com 8mai2014

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